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Messagede bipbip » 28 Nov 2015, 16:13

Belgique : Un projet de loi pour interdire les piquets de grève

Le projet libéral de légiférer contre le droit de grève est désormais couché noir sur blanc dans une proposition de loi datée du 20 novembre. Sous l’impulsion de son chef de groupe à la Chambre, Denis Ducarme, le MR dépose une proposition de loi qui vise à rendre illégaux les piquets de grève. Ce texte est daté du 20 novembre et cosigné par neuf députés MR, dont le président Olivier Chastel.

La notion de droit au travail que la Constitution garantit prévoit celui d’avoir un travail, le libre choix d’une activité professionnelle, le droit à des conditions de travail et de rémunérations convenables et le droit de négociation collective. A toutes ces garanties constitutionnelles, le MR veut ajouter le droit d’accéder sans entrave à son lieu de travail et de poursuivre ses activités économiques. Toute atteinte illégitime portée volontairement à ces libertés est interdite. C’est la justice qui tranchera. Sans entrave, donc. Ces mots sont apparus dans la dernière version du texte. Les piquets de grève sont bel et bien visés. Pourtant, selon la charte sociale européenne et l’OIT (Organisation Internationale du Travail), les piquets de grèves font partie intégrante du droit de grève.

http://www.secoursrouge.org/Belgique-Un ... s-de-greve
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Messagede bipbip » 02 Déc 2015, 15:04

Attentats du 13 novembre : Au Parlement belge, PS, Ecolo et PTB dans le piège sécuritaire

Au moment où nous écrivons, le Parlement belge a débattu à deux reprises des attentats de Paris et de leurs conséquences, les 19 et 26 novembre. On connaît la position de la majorité de droite : à la barbarie djihadiste, elle répond par l’état d’urgence ou d’exception, les amalgames racistes-islamophobes et l’envoi d’un navire de guerre en appui au porte-avions français Charles De Gaulle. Dix-huit mesures répressives sont dans le pipe-line, dont la moitié est applicable à n’importe qui sous n’importe quel prétexte. La lutte antiterroriste détourne l’attention du social et crée un climat propice à l’offensive anti-syndicale et liberticide.

... http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article36562
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Messagede bipbip » 12 Déc 2015, 13:26

Belgique : 6 mesures "antiterroristes" sur 18 déjà adoptées

Le conseil des ministres a approuvé vendredi une partie des 18 mesures annoncées par le gouvernement après les attentats de Paris. Au total, six d’entre elles ont reçu le feu vert de l’exécutif. Il s’agit du "PNR" belge ("Passenger Name Record"), de la fin de l’anonymat des cartes de téléphonie prépayées, du projet de révision de la Constitution pour autoriser une garde à vue de 72 heures dans le cadre d’infractions terroristes, de l’extension des méthodes spéciales de recherche au trafic d’armes, de la possibilité de pratiquer des perquisitions 24h/24 et la mise en place d’une banque de données dynamique. L’exception à l’interdiction de mener une perquisition entre 21h00 et 05h00 visera le terrorisme de manière générale et les organisations criminelles ou associations de malfaiteurs lorsqu’il existe des indices sérieux que peuvent être découverts des armes à feu, explosifs, armes nucléaires, biologiques ou chimiques, ou des substances nocives ou dangereuses pouvant mettre des vies en danger en cas de fuite.

Une banque de données dynamique recensera les "foreign fighters" (combattants étrangers) et centralisera les données qui les concernent. Divers services alimenteront et auront accès à cette banque : les services de renseignement, la police, l’Organe de Coordination et d’Analyse de la Menace (OCAM), la direction des établissements pénitentiaires, les douanes, le ministère public, l’Office des étrangers, la cellule de traitement des informations financières, etc. L’OCAM décidera de l’inscription d’une personne dans cette base de données qui sera contrôlée par trois instances : les comités P et R, ainsi que l’organe de contrôle de l’information policière. La Commission de protection de la vie privée exercera un "contrôle indirect". Si un citoyen pense être inscrit, il peut s’adresser à elle. La Commission vérifiera si les conditions d’enregistrement sont respectées et pourra demander des modifications. Elle informera ensuite la personne que la vérification a été accomplie, sans en dévoiler le contenu.

Des informations particulières pourront être partagées avec d’autres autorités ou intervenant, comme les CPAS, éducateurs de rue, assistants sociaux, etc. sous la forme d’une "carte d’information". Le gouvernement vise certaines données à caractère personnel, des éléments de contexte, des évaluations individuelles de la menace et des mesures à prendre dans un but de prévention ou de sécurité publique. Le projet demeure vague sur le délai de conservation des données. Un contrôle périodique sera organisé au minimum tous les trois ans pour vérifier si les conditions d’enregistrement sont toujours remplies, indique un communiqué. Les différents projets seront transmis à la Commission de lutte contre le terrorisme mise en place à la Chambre. Le gouvernement a d’ailleurs transmis le projet de révision de l’article 12 de la Constitution, afin d’allonger le délai de garde à vue, aux groupes de l’opposition en leur demandant de cosigner le texte.

http://www.secoursrouge.org/Belgique-6- ... a-adoptees
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Messagede bipbip » 18 Déc 2015, 02:05

Chemins de fer belges : grève en janvier

Les syndicats belges CSC-Transport et CGSP/FGTB-Cheminots ont déposé deux préavis de grève pour les 6/7 janvier d’une part, pour les 21/22/23 janvier d’autre part. Ces préavis font suite aux décisions gouvernementales et patronales d’imposer en 2016 de nouvelles suppressions d’emplois, avec les conséquences qu’on connait (les mêmes qu’à la SNCF par exemple !) : productivité accrue, sécurité ferroviaire moins fiable, conditions de travail difficiles et souvent même dangereuses, chômage des jeunes plus important, etc.)

Gouvernement et patrons belges mènent sans état d’âme la lutte des classes : ce sont les directions de la SNCB et d’Infrabel qui proposent au ministre la mise en place d’un service antigrève, dit service minimum. Et ces mêmes patrons n’hésitent pas à menacer les syndicats d’une remise en cause de l’essentiel du droit syndical s’ils persistent à appeler à ces grèves !

En Belgique, en France ou ailleurs, les patrons ne nous font aucun cadeau. Tant que l’activité syndicale se limite à aller dans une multitude de réunions sans enjeu et sans rapport de forces, pas de problème … Mais dès lors qu’ils sont ce qu’ils doivent être, des outils pour nos luttes sociales, alors le patronat est prêt à tout pour les affaiblir. Dès lors que nous nous organisons comme nous l’entendons pour défendre nos intérêts, ils veulent nous faire taire !

En Belgique, en France et ailleurs, ne faisons plus de cadeau aux patrons ! Révoltons-nous, organisons-nous !

http://leraildechaine.org/post/13533649 ... -belges-grève-en-janvier
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Messagede Pïérô » 05 Jan 2016, 09:25

Grève : la SNCB s'attend "à de fortes perturbations" ces 6 et 7 janvier
Bien que les ailes flamandes de la CGSP-Cheminots et de la CSC-Transcom aient finalement levé le préavis de grève, au contraire de leurs homologues francophones, de fortes perturbations sont à prévoir sur le rail au nord du pays mercredi et jeudi. De nombreux affiliés à l'ACOD Spoor sont en effet prêts à participer au mouvement à Bruxelles et en Flandre, selon Michel Abdissi, le président national de la CGSP-Cheminots, qui leur tend la main, les assurant que le préavis de grève vaut pour tout le pays.
Les sections bruxelloises de la CGSP-Cheminots et de l'ACOD Spoor assurent en effet que le préavis de grève du 6 et 7 janvier couvre tous les cheminots affiliés, tant francophones que néerlandophones.
... https://www.rtbf.be/info/economie/detai ... id=9176914


Rejoignez-nous aux piquets !
Le préavis de grève déposé en front commun par le secteur NATIONAL de la CGSP/ACOD cheminots/Spoor est toujours d’actualité et dès lors, tous les cheminots (CGSP, ACOD, CSC, ACV) sont couverts pour les 6 et 7 janvier.
Le front commun syndical a déposé un préavis de grève pour les 6, 7, 21, 22 et 23 janvier 2016. Il s’agit assurément d’un plan de lutte ambitieux, comme demandé par une majorité du personnel. Nous comptons sur tous les militants, afin de réussir ces actions.
Appel aux militants
Organisez-vous dès maintenant, afin d’assurer une présence massive aux piquets. Dès demain, discutez avec vos collègues pour les sensibiliser et les mobiliser. Plus que jamais, nous comptons sur vous !
... http://bxl.indymedia.org/spip.php?article9855



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Messagede bipbip » 08 Jan 2016, 01:01

Grève massive des cheminots belges contre l’austérité

Les cheminots belges ont su répondre stop à l’austérité ce mercredi 6 janvier. Le soir en heure de pointe, moins d’un train sur dix était en circulation en Wallonie, et seuls deux trains sur trois ont pu prendre le rail dans la région de Flandre. Alors que la pression gouvernementale, patronale et médiatique s’intensifie, le mouvement de grève ne faiblit pas et se poursuit pour la deuxième journée ce jeudi.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Grev ... ign=buffer
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Messagede bipbip » 09 Jan 2016, 14:39

Rail belge : Vive la grève !

Aujourd’hui, il y a des femmes et des hommes qui font grève et qui érigent des piquets contre les attaques d’un gouvernement au service des puissants et riches. Ils tiennent tête au premier-médiocre Michel et à ses sbires. Ils tiennent tête aux patrons qui les méprisent du haut de leurs stock-options et de leurs salaires mirobolants. Ils tiennent tête aux médias qui les condamnent et vomissent sur leurs actions dès que l’occasion se présente. Ces femmes et ces hommes sont courageux. Leur résistance est un exemple pour tous ceux qui croient en la solidarité, à tous ceux qui savent qu’un monde meilleur, plus égalitaire et plus juste est possible.

Ils nous réapprennent une vérité fondamentale : le travail appartient à ceux qui se lèvent le matin pour faire fonctionner la société. Sans eux, pas de train, pas de tram, pas d’enveloppe dans nos boites aux lettres, pas d’école pour nos enfants, pas de ramassage de nos ordures… bref, pas de société. Le travail n’appartient pas aux patrons qui sucent le sang des travailleurs, il n’appartient pas au gouvernement qui manie la matraque pour faire rentrer les révoltés dans le rang. Il appartient aux femmes et aux hommes qui le font. Quand ceux-ci décident de s’arrêter, la machine sociale s’arrête avec eux.

Alors on les insulte, on prétend qu’ils sont égoïstes et qu’ils ne se battent que pour eux-mêmes. On les appelle « les privilégiés ». Mais, loin des tribunes de la presse, on a peur, oui peur ! On a peur que la grève devienne permanente et se transforme en combat à mort. La grève, qu’elle dure un jour, dix ou cent est la seule arme absolu des travailleurs, c’est leur manière de rappeler aux puissants qu’ils ne sont puissants que parce que des millions d’individus se démènent pour faire tourner le monde.

Alors oui, il faut crier : « Vive la grève ! » et être fier de se battre pour une société différente. Il faut s’entraider, faire d’une épreuve de force la preuve de notre solidarité en se soutenant les uns les autres.

C’est d’autant plus nécessaire que, de nos jours, on ne craint plus de casser les mouvements sociaux à coup de grenade lacrymogène. La répression est une réalité exponentielle : elle va s’accentuer, chaque année un peu plus, parce que les actionnaires doivent toucher leurs dividendes et que la liberté syndicale est un obstacle en travers de leur route. Les syndicats ne peuvent plus jouer la carte de la défensive, ils doivent réapprendre à se battre pour décrocher de nouvelles libertés, pour réduire le temps de travail, pour égaliser une société de plus en plus clivée, pour décapiter les systèmes de contrôle et de rémunérations aberrant mis en place par les patrons.

La lutte contre le front des possédants ne peut prendre que deux chemins. Nous pouvons attendre, supporter et regarder nos droits disparaître et nos services être privatisés. Ou alors, nous pouvons rendre coup pour coup et réclamer l’égalité réelle contre les projets égoïstes des Michel, De Wever et consort. Aujourd’hui, des femmes et des hommes ont choisi de répondre à la violence sociale par la grève. Nous sommes avec eux, comme des centaines de milliers d’autres personnes à qui on ne donne jamais la parole.

Face à l’opprobre, il n’y a qu’une chose à dire : soyons fiers, nous sommes en grève !

Julien Clamence (AL BXL)

https://albruxelles.wordpress.com/2016/ ... -la-greve/
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Re: Belgique

Messagede bipbip » 23 Jan 2016, 00:45

Un cheminot condamné à 1 700 € d’amende pour avoir participé à un piquet de grève !

Nous avons évoqué à plusieurs reprises les récentes grèves dans les chemins de fer belges Elles ont fait l’objet d’une violente campagne de presse, menée par le gouvernement et les dirigeants de la SNCF et Infrabel. Mais les patrons ne cessent jamais la lutte des classes :

un camarade contrôleur, militant de la CGSP-Cheminots à Bruxelles, vient d’être condamné à 1 700 euros d’astreine/amende pour avoir participé à un piquet de grève, les 6 et 7 janvier.

Un cadre qui bouscule des grévistes, un huissier en renfort, et le tout est joué ! Aucune identité relevée le jour-même, une dénonciation patronale envers 1 des 300 participant-es au piquet de grève suffit !

Cette condamnation est une nouvelle attaque contre le droit de grève, contre les libertés syndicales, de tous et de toutes, en Belgique et ailleurs ; elle s’inscrit dans un climat « sécuritaire » (pour qui ?), qui est prétexte à une multitude d’attaques contre nos libertés, contre nos acquis sociaux. Ici ou là bas. Bien des exemples le montrent.

http://leraildechaine.org/post/13777735 ... ot-condamné-à-1-700-damende-pour
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Re: Belgique

Messagede bipbip » 27 Jan 2016, 08:37

"Je ne suis pas un criminel !" clame Jordan Croeisaerdt qui a reçu une astreinte de 1700 euros pour avoir participé à la grève du 6 janvier dernier

Jordan Croeisaerdt, accompagnateur de train et délégué syndicat à la CGSP Cheminot, a 32 ans, du bagout, une envie de changer le monde et… une astreinte de 1.700 euros à payer parce que, le 6 janvier dernier, il a participé au piquet de grève au QG d’Infrabel, rue de France, à Bruxelles. Un gréviste sanctionné pour un piquet, du jamais vu selon les syndicats. L’intéressé se dit « choqué » et… heureux de constater le soutien que son cas suscite dans le monde du travail.

« Je suis choqué par cette astreinte », nous confie Jordan, que nous avons rencontré jeudi dans son village de Beersel, le long de la ligne 126 « où la SNCB a décidé de passer à un train par heure au lieu de deux. Nos chemins de fer sont en train de perdre des clients, les gens se retrouvent pare-chocs contre pare-chocs sur les routes, le climat se réchauffe, la terre est malade, on va droit dans le mur ! » Cette astreinte, il la prend comme une manœuvre d’intimidation. « Car à travers moi (il est vice-président de la CGSP Cheminot pour la région de Bruxelles, NdlR), ce sont tous les grévistes que l’on veut brider. Ça va faire peur à tout le monde. 1.700 euros, c’est quasi un mois de salaire. Mais je ne me laisserai pas intimider. Cette condamnation, qui vise à criminaliser les mouvements sociaux, a suscité un grand élan de solidarité (lire ci-contre, NdlR) et me conforte dans mes combats. »

... http://www.sudinfo.be/1472293/article/2 ... treinte-de
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Belgique, attentat

Messagede digger » 23 Mar 2016, 18:20

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Messagede Pïérô » 24 Mar 2016, 19:16

Le carnage et son monde

La langue est un révélateur. Il arrive que l’on veuille dissimuler la vérité derrière un flot de paroles. Mais la langue ne ment pas. Il arrive que l’on veuille dire la vérité. Mais la langue est plus vraie que celui qui la parle. Contre la vérité de la langue, il n’y a pas de remède… Les philologues et les poètes reconnaissent la nature de la langue. Mais ils ne peuvent empêcher la langue de dire la vérité.
Victor Klemperer

Il a souvent été dit que la première victime des guerres, c’est le sens des mots. Au moment de guerre, toute parole devient propagande, derrière tout mot se cache un appel bien précis et un effet recherché, toute réflexion vise à l’élimination du sens critique de l’homme. Pourtant, comme dit le philosophe allemand qui s’attache dès 1933 à l’étude de la novlangue nazi, la langue ne ment pas : elle exprime une vérité, elle exprime, dans toute sa manipulation, toute sa déformation, toute son instrumentalisation, l’essence réel de la domination.

Aujourd’hui, deux jours après les attentats jihadistes à Bruxelles, on parle de « carnage ». A juste titre, sans doute, mais la qualification se vide de sens quand un autre carnage n’est pas appelé « carnage ». Quand le régime d’Assad a balancé des barils de sarin sur les faubourgs de Ghouta, on n’a pas vu les différents fabriques d’opinion employé le mot « carnage » pour qualifier le massacre industriel de presque deux mille personnes. Quand l’État Islamique décapite des opposants, on parle de « exécutions atroces », ce que ces actes commis par un État au nom de ses valeurs sont effectivement sans le moindre doute, tandis que quand les attaques de drones au Pakistan, au Yemen, en Somalie, en Afghanistan et ailleurs ont tué depuis 2006 plus de six mille personnes, ont les qualifie « frappes chirurgicales ». Quand des centaines de personnes périssent dans l’incendie d’une usine de vêtements au Bangladesh, produisant les vêtements de marque en vente partout dans le monde, on parle d’une « tragédie », induisant le public à croire qu’il s’agit d’un accident et non pas d’une conséquence évidente du mode de production capitaliste, tandis que les bombardements de villes et villages kurde par l’État turque, un allié de l’Union Européenne et membre de l’OTAN, sont des « opérations de maintien d’ordre ». Le mots employés, le sens qui y est attribué, trahit une vision du monde.

Le sang que des jihadistes ont fait couler dans le métro de Bruxelles et dans le hall d’entrée de l’aéroport nous rappelle aussi l’acharnement des jihadistes contre ceux qui se sont soulevés au cris de liberté et de dignité ces dernières années, en Syrie comme ailleurs. Il rappelle les révolutionnaires enlevés, emprisonnés, torturés et massacrés par les jihadistes dans les zones qui sont désormais sous leur contrôle. Il rappelle le régime atroce et sanguinaire qu’ils cherchent à imposer à tant de personnes, en Syrie et ailleurs. Il rappelle comment, sur le cadavre d’un soulèvement libérateur, la réaction qui vient est toujours extrême et impitoyable. Il vient confirmer combien difficile il serait dans les temps à venir de parler et de lutter pour la liberté, à distinguer clairement les ennemis de la liberté (tout Etat, tout autoritaire, tout chef) sans aménager aucun d’entre eux dans la guerre qu’ils se livrent.

Comme désormais tout le monde pourra comprendre, aucun mesure anti-terroriste, aucune bataillon de militaires postée dans les rues des métropoles, aucun réseau de vidéosurveillance, ne pourra empêcher celui qui veut tuer un maximum de personnes, et en plus, y laisser soi-même la vie, d’agir et de massacrer. L’État est incapable de mettre fin à la guerre qui, malgré les apparences d’États « pacifiques », fait partie de son raison d’être, qui est son raison d’être. Arrêter la guerre n’est possible par ceux qui refusent toute guerre. Et refuser toute guerre n’est possible qu’en rejetant toute autorité qui veut, comme c’est dans son essence, s’imposer (c’est-à-dire, faire la guerre). Pour donner un exemple assez concret, on parle aujourd’hui beaucoup des « soutiens » dont bénéficieraient les jihadistes dans les quartiers populaires de Bruxelles. Si ce serait le cas, si des gens des quartiers savent qui prêche la guerre sainte, si quelqu’un a des informations concernant la préparation d’un carnage dans les rues de la ville où il habite, s’ils savent qui recrute des jeunes sans plus aucune référence et en proie à l’idéologie réactionnaire du jihadisme, est-ce qu’il devrait aller en parler à la police pour que l’État s’en occupe ? Cet même État qui laisse noyer des milliers de réfugiés, qui participe à des bombardements dans différents zones de la planète, qui enferme et torture pour faire régner son ordre, qui manœuvre, à l’instar des dictatures comme celle d’Assad, ces mêmes mouvements jihadistes (on se rappelle que le type qui a arrangé les voyages, les passeports, les contacts de dizaines de jeunes partis en Syrie était… un infiltré de la Police Fédérale) ? Non. Ils devraient agir par eux-mêmes. Ils savent probablement mieux que quiconque où et comment frapper. Si l’État ne nous avait pas rendu moutons, dépendants et impuissants à un tel point qu’on ne sait à peine encore se défendre, on serait sans doute plus nombreux à mettre fin aux agissements d’un courant jihadiste dans les quartiers où on vit.

Mais ce raisonnement vaut aussi pour tous les autres prêcheurs de guerre et défenseurs du cannibalisme capitaliste. C’est sur le cadavre du combat pour la liberté qui fleurit la continuation de la domination. Comment vivre paisible à deux rues d’un chercheur qui développe des nouvelles armes ? Comment tolérer sans rien faire un homme d’État qui met en œuvre la politique des « push backs », un autre de ces expressions pour ne pas dire « noyade massif et délibéré » ? Comment ne pas casser la figure de celui qui parle de « liberté » quand il veut dire exploitation de milliards de personnes ? Avec chaque pas qu’on a mis en arrière – tous, sans exception – la réaction dévore à chaque fois plus d’espace où lutter pour l’émancipation humaine, la liberté des hommes et la fin de l’exploitation.

On nous dira qu’il faut « parler de religion » aujourd’hui. D’accord, mais pas seulement parce les auteurs des carnages à Bruxelles sont mus par des croyances religieuses. On en parlera, parce que c’est le jihadisme (l’autorité religieuse) qui, ensemble avec le régime d’Assad (l’autorité laïque), qui a massacré la révolution en Syrie. On en parlera, mais pas seulement dans sa version islamique, mais aussi dans sa version scientifique et étatique. Les massacres commis au nom d’Allah sont répugnants comme le sont les massacres commis au nom de la Science, du Progrès et de l’Argent. On critiquera les religions, toutes les religions, parce qu’elles veulent imposer une autorité aux individus, parce qu’elles sont la négation de la liberté. La vision apocalyptique des partisans de l’État islamique n’est pas sans rappeler que cela fait longtemps que des Etats se sont munis des instruments de l’apocalypse (bombes atomiques, centrales nucléaires) afin d’assurer leur règne.

La situation d’aujourd’hui n’est pas sans précédent dans l’histoire, en tout cas, en ce qui concerne l’espace pour agir de révolutionnaires et d’anarchistes. Si les premiers jours de la Première Guerre Mondiale avait fait fondre les espoirs internationalistes, l’écrasement de la révolution sociale en Espagne en 1936 inaugurait les années noires à venir qui allaient décimer et déchirer les révolutionnaires. Et la « fin des hostilités » déclarée par des protagonistes de la lutte armée en Italie dans les années 80, a achevé, en concordance avec l’État, les espaces de subversion ouvert par tant d’années de lutte et de combat. Et quoi dire de l’action des révolutionnaires lors d’innombrables guerres qui ont déchirés des pays au monde entier ? Les espaces pour la subversion anti-autoritaire se réduisent aujourd’hui sensiblement, on approche maintenant, dans certaines contrées, leur disparition pure et simple. Cette tendance est double : elle rend particulièrement compliqué l’agir subversif par l’occupation répressive de l’espace par l’État et elle semble rendre incompréhensible aux yeux des autres cet agir. Le dégoût totale pourrait alors nous amener à se réfugier dans quelque forêt obscure, en espérant de pouvoir rester en dehors et que le rouge du sang ne vient pas maculer les feuilles verdâtres. Si un tel forêt existe, c’est de là aussi que pourrait repartir les assauts contre ce monde d’autorité. Prendre conscience de notre quasi-disparition du tableau ne doit pas forcément vouloir dire abandonner. Elle peut constituer un point de départ pour multiplier, à nouveau, les points de ralliements des déserteurs de la guerre des puissants. Inverser la tendance sera très difficile, n’empêche qu’on peut au moins essayer de se donner les moyens et les capacités pour se défendre et attaquer en tant que révolutionnaires et anarchistes, et de trouver à nouveau des façons pour briser la propagande des États (démocratiques, islamiques ou autres) qui aveugle les esprits et les sensibilités. Une telle tentative de renouveau de l’anarchisme combatif nécessitera une bonne dose de courage et d’audace, une éthique non-négociable, une lucidité théorique quant aux conditions de l’affrontement révolutionnaire. Et elle ne saurait se cantonner aux frontières des Etats, tout comme elle se doit de refuser n’importe quelle tranchée déjà creusée, aujourd’hui invariablement toutes infâmes.

Affûter la critique de l’État, de tous les États (démocraties comme califats), de toutes les autorités, est ce qui est à faire. Et cela, dans des conditions toujours plus défavorables, tellement la perspective d’une révolution sociale, est poussé dans la marge. Mais il est aussi grand temps d’ouvrir des débats profondes sur cette perspective révolutionnaire, et les révolutionnaires qui sont supposés la défendre. Aux anarchistes notamment d’analyser les nouvelles conditions de la lutte anti-autoritaire, de prendre acte du fait que l’État ne manquera pas de tenter d’éliminer toute voix qui dérange et tout acte qui s’oppose à lui, de s’interroger sur les méthodes d’intervention et les projets de lutte qu’on a développé ces dernières années, de réfléchir sur comment se placer dans une perspective qui se projette dans les années à venir. Refuser les camps des autoritaires ne peut qu’être le premier pas.

Des anarchistes
24 mars 2016

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Re: Belgique, attentat

Messagede bipbip » 25 Mar 2016, 07:55

Bruxelles : communistes libertaires contre l’état de guerre

Malgré les évènements d’hier, la détermination d’Alternative libertaire Bruxelles reste la même. On ne succombera ni à la peur, ni à l’hypocrisie, ni à une quelconque unité nationale.

« Le gouvernement utilise la peur du terrorisme pour faire accepter à la population les pires mesures sécuritaires et ainsi rogner les libertés de toutes et tous. L’état d’alerte permet au gouvernement de se redonner une consistance politique alors qu’il est contesté depuis des mois pour ses politiques antisociales. Ne les laissons pas museler les mobilisations sociales ! »

Extrait de la plateforme belge « Stop à l’état de guerre », à laquelle Alternative libertaire Bruxelles participe depuis janvier 2016.


STOP À L’ÉTAT DE GUERRE,
EN BELGIQUE COMME À L’ÉTRANGER !


Suite à l’indignation suscitée par l’horreur des attentats de Paris du 13 novembre 2015, nous nous devons de prendre position face à la surenchère sécuritaire et guerrière dans laquelle le gouvernement belge est engagé, appliquant inlassablement la logique qui guide les États occidentaux depuis le 11 septembre 2001 et qui nous a menés à la situation actuelle.

D’une part, les guerres menées au Moyen-Orient et en Afrique, provoquent des milliers de morts au nom de la « démocratie » et de la « lutte contre le terrorisme ». Le chaos international actuel en est le seul résultat tangible.

D’autre part, nos libertés et nos droits subissent de graves restrictions, discours sécuritaire et raciste à l’appui. Au nom de la défense du « front intérieur », on ronge tous les jours un peu plus la « démocratie ».

Une guerre extérieure

Les guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Mali et plus récemment en Syrie, dans lesquelles nos gouvernements nous entrainent n’ont pas mis fin au « terrorisme », bien au contraire. Il est clair qu’elles servent d’autres buts comme l’exemple irakien l’a bien montré.

Le juteux commerce des armes, parmi d’autres, illustre bien que les discours sur la démocratie et la lutte contre le terrorisme cachent d’autres intérêts. Au-delà des profits directs, le soutien de nos gouvernements à des régimes qui apportent une aide financière et logistique au terrorisme montre comment les intérêts géopolitiques et commerciaux sont au centre de la logique de mort que nos ventes d’armes et notre soif permanente de pétrole et/ou de minerais à bon prix nourrissent en permanence.

La solution ne viendra pas de l’impérialisme mais des peuples de la région en lutte contre Daech et contre tous les totalitarismes. Si nos gouvernements se refusent à soutenir ces résistances nous affirmons pour notre part notre soutien à leurs revendications.

Une guerre intérieure

La lutte contre le terrorisme sert aujourd’hui de prétexte pour attaquer jour après jour les libertés publiques qu’ils prétendent défendre. Les mesures sécuritaires mettent en danger les libertés publiques sans pour autant garantir la sécurité des populations.

Au nom de la sécurité, les mesures « anti-terroristes » permettent l’invasion de la vie privée de toute la population : mise sur écoute, caméras de sécurité, traçage des déplacements, etc.

Au nom de la protection du citoyen, l’État se donne plus de pouvoirs et d’armes, alors que les droits démocratiques sont de plus en plus limités : garde à vue de 72 heures, fusils automatiques, militaires dans les rues, etc.

De l’interdiction de rassemblements ou de conférences à l’interdiction des manifestations pour le climat en passant par la volonté de limiter le droit de grève : la politique de sécurité sert à étouffer toute contestation. Des centaines de millions en moins pour l’éducation et la santé vont directement à la guerre et à la politique sécuritaire. Cette politique de destruction de la solidarité collective et du droit d’expression démocratique alimente la précarité, l’exclusion et les dynamiques de division dans la société, autrement dit les causes profondes de ce qu’on appelle le « radicalisme » et le « terrorisme ».

Racisme d’État

Le racisme, les contrôles au faciès et les violences policières sont une réalité quotidienne dans les quartiers populaires, tout particulièrement pour les Belges racisé.e.s et les migrant.e.s. Pour justifier cette violence permanente, les discours toujours plus islamophobes et racistes, des médias et des politiques, construisent depuis des années l’image de « l’ennemi intérieur » que seraient les musulman.e.s et les migrants. A chaque étape, ils approfondissent donc les divisions et la banalisation de la haine.

La lutte contre le terrorisme sert de prétexte pour intensifier la présence et la répression policière dans les quartiers. Perquisitions, contrôles d’identité, arrestations arbitraires, etc. Le renforcement de l’état d’alerte a permis à l’État d’intensifier l’islamophobie vis-à-vis des musulman.e.s et l’exclusion des migrant.e.s.

Les conséquences politiques des attentats se font déjà clairement ressentir

Les mesures sécuritaires ont un coût, 400 millions d’euros supplémentaires pour renforcer la sécurité « civile » et encore 18 millions de plus pour les militaires. Facture qui augmente lorsque l’on rajoute les 14 millions par mois que coûtent les 6 avions de guerre belges en Irak.

Alors que le budget pour le sécuritaire et la guerre augmente sans cesse, le gouvernement continue pourtant de prétendre qu’il n’y a plus d’argent pour les politiques sociales (assurance-chômage, santé, emploi, services publics, etc.). L’état sécuritaire est abondamment financé pendant que les gouvernements successifs détricotent l’état social. Alors que l’insécurité sociale est la première source d’insécurité pour la majorité des citoyen.ne.s de ce pays, le gouvernement n’entend pas lutter contre la précarité, la pauvreté et l’exclusion

On n’amène pas la paix à coups de bombardement depuis la mer ou le ciel. On ne défend pas la liberté avec des lois qui la détruisent. On ne combat pas la précarité et l’exclusion avec des discours racistes. On ne nourrit pas la démocratie en remplaçant les écoles et les soins de santé, par des policier.e .s en armes dans les rues.

Le gouvernement utilise la peur du terrorisme pour faire accepter à la population les pires mesures sécuritaires et ainsi rogner les libertés de toutes et tous. L’état d’alerte permet au gouvernement de se redonner une consistance politique alors qu’il est contesté depuis des mois pour ses politiques antisociales. Ne les laissons pas museler les mobilisations sociales !

Revendications :
• Face aux discours racistes, aux punitions collectives et à tous ceux qui tentent de nous diviser : solidarité avec les quartiers populaires, les belges racisé.e.s, les migrant.e.s. et les sans-papiers.
• Face aux décisions liberticides : Stop aux politiques sécuritaires et aux lois antiterroristes. Stop à la criminalisation des mouvements sociaux.
• Pour notre droit à tous partout de vivre en paix, stop aux guerres impérialistes de notre gouvernement qui nourrissent la spirale de la violence.
• Nous luttons pour que la richesse serve le bien-être de la population, pas la répression et la guerre.

La liste des premiers signataires de la plateforme :
• Agir pour la Paix
• Azira
• Antifascisti Bruxelles
• Bruxelles Panthères
• CADTM
• Campagne Stop Répression
• Cercle Féministe de l’ULB
• COEC Cellule d’Observation et d’Ecoute Citoyenne
• Collectif Alternative Libertaire Bruxelles
• Comité des Parents contre les violences policières à Molenbeek
• Comité Free Ali
• Editions du souffle
• ESG asbl
• Fédération des Résistances
• Initiative Solidarite (Initiative de Solidarité avec la Grèce qui Résiste)
• Jeunes anticapitalistes (JAC)
• Jeunesses Libertaires Belgique
• JOC Bruxelles
• LCR / SAP
• Leuven Anarchistische Groep
• Ligue Communiste des Travailleurs - Communistische Werkersbond
• Migrations et Luttes Sociales
• Mouvement Citoyen Palestine
• My Choice Not Yours
• Riposte Cte
• Union syndicale étudiante

Pour signer l’appel de la plateforme, envoyer un mail à stopetatdeguerre@riseup.net.

http://www.alternativelibertaire.org/?B ... ibertaires
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Re: Belgique

Messagede altersocial » 27 Mar 2016, 16:11

Menace néo-nazie sur Bxl :


Ils sont habillés de noir scandent "Belgian hooligans. On est chez nous"....
Malgré l'interdiction de la marche contre la peur, quelque 450 hooligans habillés de noir sont arrivés dimanche après-midi à la gare de Bruxelles-Nord en provenance de la gare de Vilvorde.

Ils sont actuellement à la Bourse de Bruxelles, encadrés par la police, malgré l'interdiction de manifester. Ces supporters, certains encagoulés, scandent "Belgian hooligans. On est chez nous." La tension est palpable sur place...
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Re: Belgique, attentat

Messagede bipbip » 31 Mar 2016, 07:06

Contre-rassemblement antifasciste samedi 2 avril à Bruxelles

Molenbeek contre l’extrême droite

Le quartier populaire de Molenbeek, sous les feux de la rampe depuis plusieurs mois, est à présent ciblé par l’extrême droite, qui prétend jeter l’opprobre sur l’ensemble de ses habitantes et habitants. Contre-rassemblement antifasciste samedi 2 avril, à 13h, place de la Bourse à Bruxelles.

Le groupuscule raciste et fasciste “Génération Identitaire” a lancé un appel européen en vue d’une manifestation islamophobe à Molenbeek ce samedi 2 avril. Si le bourgmestre dit refuser d’autoriser ce rassemblement, il est clair que l’extrême-droite compte faire de Bruxelles et en particulier Molenbeek, le symbole de leur obsession islamophobe.

Pour preuve, ce 27 mars, des hooligans encadrés par un noyau de militants d’extrême-droite et escortés par la police ont envahi la place de la Bourse pendant les commémorations des victimes. Sur leur passage ils ont agressé plusieurs personnes et crié des slogans racistes et nationalistes. La victoire idéologique totale de l’extrême-droite s’est concrétisée dans les urnes et maintenant dans la rue.

Alors que les terroristes frappent sans distinction les civils ici et ailleurs, nous, les quelques militant.e.s musulman.e.s de nos organisations, considérons que les nôtres doivent assumer une double peine, celle de l’islamophobie décomplexée, violente, sexiste et institutionnelle. Nos mères, nos sœurs, nous, sommes agressé.e.s verbalement et physiquement, discriminé.e.s dans toutes les sphères de nos vies.

L’islamophobie est devenue une forme respectable de racisme et un fond de commerce lucratif pour tout ambitieux cherchant à faire connaitre son nom à moindre frais. Les polémiques stériles autour du halal ou du foulard montre que l’islamophobie se normalise. Loin de n’être que le fait de l’extrême droite, elle s’étend à toute la sphère politique.

Ces discours de haine distillent la peur pour camoufler les échecs du gouvernement en matière de justice sociale, d’égalité, de politique étrangère et cela à des fins toujours électorales.

Nous refusons que la mémoire de victimes devienne le théâtre des enjeux politiciens, au détriment des habitant.e.s des quartiers et d’ailleurs. Il n’y a pas de place pour l’islamophobie dans nos rues.

Alors nous disons : « Ne nous laissons pas entraîner, ne nous laissons pas faire, rassemblons-nous à la Bourse pour leur montrer notre Bruxelles, notre Bruxelles solidaire, plurielle et mixte. »

Nous, militant.e.s ou non, musulman.e.s ou non, habitant.e.s de Molenbeek ou non, initions un rassemblement pour avancer ensemble vers un monde juste et égalitaire.

Pas de place pour le racisme d’État, l’islamophobie et toutes les oppressions dans nos quartiers !

Ce rassemblement sera l’occasion pour les femmes et les hommes à qui on refuse bien trop souvent la parole de la prendre.

RDV samedi 2 avril 13H place de la Bourse

Cette initiative se veut conjointe à l’initiative "Bruxelles est à nous / Brussels is van ons" https://www.facebook.com/events/466612590213620/

ORGANISATEURS
• JOC Wallonie-Bruxelles & Jeunesses Libertaires Belgique
PREMIERS SIGNATAIRES
• AVC Jongeren Brussel
• Blokbuster
• Bruxelles Panthères
• Collectif Alternative Libertaire Bruxelles
• Étudiants de Gauche Actifs - EGA
• Initiative Solidarite
• LCR / SAP
• Union syndicale étudiante

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Re: Belgique, attentat

Messagede bipbip » 03 Avr 2016, 00:36

Après les attentas de Bruxelles : Contre le fascisme et le djihadisme, refuser toutes les haines, construire les solidarités

Les idées politiques se diffusent dans l’opinion publique sous la forme de symboles. Celui de l’hommage rendu à la Bourse aux victimes des propagateurs de haine djihadistes est très puissant, et intolérable pour ces autres propagateurs de haine que sont les fascistes.

L’extrême-droite, depuis les attentats, se heurte en effet à un double problème : 1°) le caractère pacifique, réfléchi, multiculturel, multiconfessionnel des rassemblements citoyens – auxquels participent beaucoup de jeunes et de femmes – est à l’opposé du message qu’elle veut diffuser ; 2°) les simples citoyens et citoyennes ont été les premiers sur le terrain de l’hommage, qu’ils occupent littéralement, physiquement, « hégémonisant » ainsi l’image médiatique de la réaction face à l’horreur des attentats.

Coup de force et complicité policière

L’agression du dimanche de Pâques était une tentative de renverser cette situation par la force. Pour l’extrême-droite, qui pilotait les hooligans, il s’agissait de prendre d’assaut la Bourse en tant que lieu symbolique du recueillement bigarré, de la convergence des douleurs et de l’invention commune des espoirs. L’objectif était de balayer tout cela pour imposer une seule couleur, un sexe dominant, une seule « race » et un seul discours, symétrique à celui des djihadistes : le discours de la haine xénophobe et islamophobe.

L’opération a raté. Mais elle n’a pas été loin de réussir, grâce à la police. La complicité de celle-ci crève les yeux. Depuis deux jours, les autorités à tous les niveaux (communal, régional, fédéral) étaient informées du plan des « hooligans » et de leurs intentions. Elles n’ont rien fait pour en empêcher l’exécution. Au contraire, elles l’ont facilitée et même encouragée. Les 400 nervis ont pu se concentrer pour prendre le train à Vilvorde, sortir de la gare du Nord, parcourir deux kilomètres au pas de charge sur le piétonnier, attaquer en chemin des échoppes de commerçants d’origine étrangère, puis fondre sur la Bourse en hurlant « On est chez nous »… Tout cela escortés par des forces de l’ordre nombreuses qui n’ont pas levé le petit doigt.

Sur place, à la Bourse, le chef de la police de Bruxelles, le tristement célèbre commissaire Vandersmissen, a manifesté ouvertement sa sympathie avec les fascistes (et inversement). D’un côté, il laissait frapper des personnes pacifiques, agresser des femmes musulmanes, menacer des gens à la peau sombre. De l’autre côté, il menaçait des citoyens qui dénonçaient son laisser-faire ! Les images de télévision sont là pour le prouver. Il n’y a guère de doute : c’est grâce à la résistance courageuse des personnes de « l’autre bord » que la police a finalement dû se résoudre à repousser le commando.

Qui a conçu ce plan ?

Les nazillons ne sont pas courageux. L’assurance avec laquelle ils ont agi le 27 mars permet d’affirmer avec un degré de probabilité élevé que leurs chefs ont reçu un feu vert et une promesse d’impunité. En haut lieu.

Trois jours avant les incidents, le ministre de l’Intérieur NVA, Jan Jambon, et le bourgmestre PS de Bruxelles, Yvan Mayeur, avaient lancé un appel commun à l’annulation de la « marche contre la peur », prévue pour le dimanche de Pâques. Les organisateurs de l’évènement leur avaient immédiatement emboîté le pas : il n’y aurait pas de marche. Il n’y avait donc aucune raison que les « hooligans » de tout le pays se concentrent à Vilvorde pour venir en bande à Bruxelles « fermer la marche », comme ils prétendaient le faire.

La presse a reproduit un e-mail du vendredi 25 mars prouvant que les autorités de police étaient informées officiellement du fait que ces hooligans « antijihadistes à risque » avaient pour cible la Bourse. Or, le bourgmestre sp.a de Vilvorde les a laissé se rassembler dans sa ville, comme si de rien n’était. Pire : son camarade Yvan Mayeur a – une fois de plus ! – donné carte blanche à son chef de la police. Le lendemain, il a menti aux médias sur son niveau d’information avant les faits. Est-ce le bourgmestre qui dirige cette ville, ou le commissaire ?

En dépit de l’annulation de la marche, chacun savait que la place de la Bourse resterait le lieu de rendez-vous des Bruxelloises et des Bruxellois ému-e-s et solidaires. La conclusion coule donc de source : quelqu’un a fait en sorte que la police, sous couvert de « maintien de l’ordre » et de « manque d’effectifs », amène les fascistes à pied d’œuvre pour attaquer le mémorial aux victimes.

A qui profite le crime ?

Qui a conçu ce plan ? Voilà une question qui mériterait d’être ajoutée à l’agenda de la commission parlementaire d’enquête sur les « dysfonctionnements » ! Il vaut mieux ne pas se faire trop d’illusions, car « l’opposition » social-démocrate porte une part de responsabilité dans l’incident et, au-delà de celui-ci, s’aligne sur la politique sécuritaire du gouvernement de droite. Par contre, on peut utilement se poser une autre question : parmi les décideurs politiques, « à qui profite le crime ? ».

A qui cela profite-t-il de voir ce lieu citoyen de recueillement et de solidarité souillé, piétiné, violé ? Qui, dans la classe politique, s’irrite tout particulièrement de voir les Bruxellois et Bruxelloises de souche, francophones et Flamands, fraterniser dans l’émotion avec des enfants d’immigré-e-s de première, deuxième, troisième génération ? Avec des sans-papiers ? Avec des demandeurs d’asile fraîchement débarqués de Syrie ?… Le tout sous une banderole disant « Pas au nom de l’islam » ?

La réponse semble évidente : le parti à qui cela profite, c’est la NVA. La NVA, qui doit durcir son image pour cesser de perdre des voix au Vlaams Belang et pour en gagner au CD&V. La NVA, dont le vice-premier Jambon s’est juré de « nettoyer Molenbeek ». La NVA, dont le secrétaire d’Etat à l’asile, Théo Franken, multiplie les provocations puantes à l’égard des réfugiés. La NVA, dont le président Bart De Wever rêve tout haut d’une Europe en état d’urgence permanent, une forteresse où la peur de l’autre sert de levier pour imposer une politique de régression sociale à la Thatcher.

Il faudrait un Zola pour dire « J’accuse ». J’accuse la NVA de chercher à casser l’émotion citoyenne multiculturelle pour la récupérer à sa sauce libérale-nationaliste jaune et noire et sécuritaire. J’accuse Jan Jambon ou son entourage immédiat d’avoir utilisé dans ce but l’extrême-droite et les amis de l’extrême-droite dans la police. J’accuse sans preuve, certes, mais sur base de présomptions logiques… et du refus de ce parti de condamner l’attaque. J’accuse les autres partis traditionnels de se mettre la tête dans le sable, en particulier la social-démocratie.

Un point d’appui social

Maintenant, réfléchissons un peu. Quel est le point fort de la gauche dans cette situation difficile ? Notre point fort, c’est justement le fait que les lieux d’hommage collectif aux victimes – en particulier la Bourse, qui est le plus important de ces lieux – ne se sont nulle part structurés autour des thèmes racistes, islamophobes et sécuritaires. Ils se sont structurés à partir d‘une démarche citoyenne, démocratique et sociale.

Des militant-e-s de gauche se sont investi-e-s pour cela, mais ce résultat remarquable – et qui est observable partout, en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles – est avant tout le produit de l’action spontanée de gens ordinaires issus de toutes les communautés et du monde associatif. Des gens dont l’émotion a aiguisé la réflexion au lieu de l’obscurcir. Des gens qui ont compris l’urgence d’aller à la rencontre de l’autre. Des gens qui ont compris qu’une réponse haineuse à la haine amènerait la société à se déchirer sur des lignes « ethniques », en particulier dans les quartiers populaires. Exactement ce que veulent les terroristes… et les fascistes, qui sont leurs frères jumeaux.

Ce constat d’intelligence des enjeux est un espoir et un point d’appui pour l’action dans une situation où – il ne faut pas se le cacher – l’islamophobie et le racisme flambent « à la base », dans les entreprises, les quartiers, les cafés, les transports en commun. Ce point d’appui précieux, il s’agit de ne pas le perdre et, pour cela, de bien l’analyser. Sans oublier ceci : c’est le refus de toutes les haines, de toutes les violences, qui lui donne sa consistance. La mobilisation contre la menace islamophobe-raciste est nécessaire et légitime – évidemment ! – mais elle ne doit pas venir escamoter la mobilisation tout aussi nécessaire contre la menace islamiste-djihadiste, qui demeure… et que la gauche comprend mal, ou pas du tout.

Contre le djihad et les fascistes

Il faut continuer à tenir les deux fils. Suite à l’attaque de la Bourse, se laisser déporter dans une lutte contre la seule extrême-droite, serait faire le jeu… des islamistes, bien sûr… mais aussi des nazillons. Parce que ceux-ci enragent justement de ne pas être aux premières loges comme expression de l’indignation face au djihadisme. Et parce que ce djihadisme, d’autre part, ne peut pas s’appréhender uniquement en termes de menace extérieure, téléguidée depuis Raqqa ou depuis Mossoul.

Nous avons suffisamment insisté sur la dimension internationale du phénomène. Mais, il convient de le répéter : le terrorisme djihadiste n’est pas QUE la conséquence des politiques impérialistes au Moyen Orient. Ce que les médias appellent la « radicalisation » (terme idiot : la radicalité, c’est prendre les problèmes à la racine) est aussi un produit de « notre » société, de la politique de « nos » gouvernements… et des carences, face à cela, de notre gauche – politique et syndicale. Le slogan « Vos guerres, nos morts » ne recouvre que partiellement une réalité aux facettes multiples, qui doit être saisie dans sa totalité.

Dans notre pays, la situation post-attentats nous force à voir en face un paysage nouveau et complexe : un mouvement syndical affaibli et déboussolé parce qu’il a laissé tomber son propre plan d’action ; un gouvernement de droite qui exploite le danger terroriste pour consolider sa victoire inespérée sur le mouvement social ; et deux forces réactionnaires dangereuses, violentes et machistes, liées à la pègre, qui recrutent principalement chez les déclassés ou les frustrés et cherchent à prendre la société en tenailles par la violence – le djihadisme et le fascisme.

Ces deux forces s’alimentent mutuellement, et toutes deux disposent de bases arrière. L’extrême-droite bénéficie de soutiens dans la police, et les amis de l’extrême-droite dans la police bénéficient d’une couverture au ministère de l’Intérieur. Quant aux terroristes, ils ont derrière eux les ressources de quelque chose qui, quoiqu’en disent certains, est bel et bien un Etat, fût-il embryonnaire : Daech.

Construire les solidarités

Il faudra, le plus rapidement possible, explorer toutes les implications stratégiques de cette conjoncture redoutable. Les explorer en particulier sur le terrain de l’action syndicale et associative, de la lutte pour « l’hégémonie » dans la société. Une lutte à mener en comptant sur nos propres forces, celles des mouvements sociaux, de leur créativité. De ce point de vue, l’existence de Hart Boven Hard (et de Tout Autre Chose, mais qui ne dispose pas de la même représentativité), présente un potentiel important. Dans l’immédiat, en tout cas, une chose semble claire : ne lâchons pas le terrain de l’émotion-réflexion solidaire, généreuse, pacifique, sociale et démocratique. Contre la terreur et la haine – toutes les haines : construisons nos solidarités, ancrons-les à la base, coordonnons-les. Organisons-les, et assurons nous-mêmes la protection de nos collectifs. Par des moyens en adéquation avec nos fins, car certains moyens sont contraires aux fins.

Daniel Tanuro

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