Belgique

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Messagede bipbip » 05 Sep 2016, 11:13

Interview d’Antonio Zonca, FGTB-Hainaut

Caterpillar. ‘Ce sont des bandits. Ils gèrent l’usine comme la guerre en Syrie !’

L’information a fait l’effet d’une bombe en Belgique. L’annonce, vendredi 2 septembre, de la fermeture définitive du site Caterpillar de Gosselies, dans la banlieue de Charleroi, fait la une des médias. Très remontés, les salariés présents à l’intérieur et une soixantaine de leurs collègues, à l’extérieur, ont bloqué les grilles d’entrée une partie de l’après-midi, et des actions sont prévues dès lundi. C’est ce dont parle, pour Révolution Permanente, Antonio Zonca, secrétaire permanent pour la province du Hainaut du syndicat des métaux de la FGTB, le principal syndicat belge.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Cate ... e-en-Syrie
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Re: Belgique

Messagede bipbip » 07 Sep 2016, 02:02

Fermeture de Caterpillar: des ouvriers bloquent le site de Gosselies (vidéo)
http://www.lesoir.be/1307257/article/ec ... lies-video

Dossier Caterpillar: Stop au Caterpillage capitaliste!
http://www.anti-k.org/2016/09/05/dossie ... 89nBWfr21t
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Re: Belgique

Messagede bipbip » 08 Sep 2016, 14:56

Belgique. A Gosselies, les métallos organisent la riposte face à Caterpillar

Par la rédaction du Progrès social

L’annonce par la multinationale américaine de la fermeture de l’usine de Gosselies (Belgique), qui va provoquer des milliers de pertes d’emploi, rappelle la nécessité d’organiser un vrai syndicalisme international.

L’histoire ne se répète pas, dit-on, elle bégaie. Pourtant, le drame social qui risque de frapper les 2200 travailleurs du site Caterpillar de Gosselies, en Belgique, reproduit une méthode devenue la norme au sein des grandes multinationales. Elle rappelle, dans sa genèse, ce qu’on a connu en France avec le groupe PSA et la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois, mais aussi plus récemment au sein d’Air France. Même stratégie, même schéma, même déroulement des faits.

On commence d’abord, en invoquant la «compétitivité» et le «coût du travail», puis – en laissant planer la menace d’une fermeture du site de production – par demander aux travailleurs des premiers sacrifices, avec la garantie que cela sauvera leur usine et leurs emplois.

Pour les salariés de Caterpillar de Gossellies, le plus grand site européen du géant américain, le sacrifice a commencé en 2014 avec un vaste plan de relance qui s’était soldé par une première perte de 1300 postes, accompagné d’un investissement de 150 millions d’euros. En deux ans, la productivité est remontée de 20%.

Si les syndicats et les salariés n’étaient pas vraiment dupes ni rassurés quant aux promesses faites, l’annonce, la semaine dernière, de la fermeture du site était inimaginable. Elle a donc été ressentie comme un véritable choc: dans l’usine, mais aussi dans toute la Wallonie, où la désindustrialisation à l’œuvre depuis des années a fait grimper le chômage jusqu’à 20%. D’autant qu’à court terme, la fermeture aurait pour conséquence la suppression de 4000 emplois chez les sous-traitants. En un mot, la facture humaine serait lourde, très lourde.

... http://alencontre.org/europe/belgique/b ... illar.html
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Re: Belgique

Messagede Marcopy » 11 Sep 2016, 23:13

Bonjour,
[Belgique] Procès "antiterroriste" contre des anarchistes.


Si se battre pour la liberté est un crime, l’innocence serait vraiment le pire de tout.
A propos du procès antiterroriste à venir contre des anarchistes et anti-autoritaires en Belgique

Ce procès n'est pas déjà commencé mais personnellement j'ai eu une rencontre avec un des accusés. Ce dont on les accuse en fait c'est d'avoir rédiger des tracts et de les avoir distribué. Ce qui est vrai peut être mit en relation avec un commissariat brûlé et d'autre actes de révolte. Il faudrait peut être en premier que la loi belge définisse ce qu'est le terrorisme car , à mon sens il y a une différence entre révolte et terrorisme.
Le cas est grave surtout avec le contexte actuel. Si ils sont reconnu coupable de terrorisme cela voudra dire que même Brassens était terroriste vu que par ses chansons, ses dires ou ses écrits il a peut être provoqué involontairement la haine de l'état et donc des actes de violence. Donc même ce que nous faisons sur ce forum pourrait être vu comme un acte terroriste.

Au delà de cela ces personnes durant 8 ans, sans rien savoir ci ce n'est deux mois avant de comparaître devant le juge d'instruction, se sont vu espionner. Des caméras, des micros ont été placé à leur domicile durant leur absence. Il y a des milliers d'heure de conversation téléphonique enregistré; même quand le mec dit à sa copine attends je vais pisser. Les conséquences ce cela directement et même avant le procès est que ces gens ont peur d'avoir un téléphone, une connexion internet ect.

Lien explicatif
https://iaata.info/Belgique-Proces-antiterroriste-contre-des-anarchistes-1111.html

Lien avec la LIME https://lalime.noblogs.org/
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Re: Belgique

Messagede Marcopy » 11 Sep 2016, 23:31

Agenda du mois de septembre



Le 20 septembre à Bruxelles; Manifestation contre le CETA et le TTIP, ces traités transatlantiques antidémocratiques qui profiteront surtout aux actionnaires des multinationales et aux puissances financières, au détriment des agriculteurs et des consommateurs, des travailleurs et des pensionnés, des femmes et des jeunes, des PME et des classes moyennes, de la majorité de la population, de la santé et du développement durable.

Les gouvernements européens risquent d’approuver la signature du CETA dès le 22 septembre 2016.

Rejoins-nous le 20 septembre! Confirme ta participation à la manifestation sur http://www.stopttip.be! Plus d'info? Info@stopttip.be.

Le 22 septembre les bloqueuses- bloqueurs font une action commune dans une certain nombre de ville en Belgique
Pour Liège on vous proposera un cours de flexiprécarité et si vous ne répondez pas au critère pour réussir cette formation ou vous renverra vers les organismes de formation du chômage qui vous prépareront à affronter la fléxiprécarité
Image

Le 29 septembre manifestation national contre la Loi Peeters mais aussi contre la limitation des salaires, et bien d'autres sujet qui touchent le monde du travail.
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Re: Belgique

Messagede Marcopy » 12 Sep 2016, 22:56

20 septembre – 21 septembre Action NO TTIP-CETA-TISA et autres APE
En plus de la manif
Détails
[Ca y est, il est arrivé !]

C'est le moment de la rentrée des Nuits Debout Bruxelles !
... Et pour cette rentrée, on a mis les petits plats dans les grands, en collaboration avec les Nuits Debout Liège, Namur et Tournai, mais aussi avec la plateforme d'actions TTIP Game Over et D19-20.
Une bonne dose d'union et d'unité, des rencontres multipliées pour ce mois de septembre et voici le résultat !

Et cette fois, on compte rester toute la nuit ! Vous avez bien entendu : TOUTE LA NUIT !! Préparez-vous !!

**********
Le programme de la Nuit Debout :

19 h 30 à 19 h 45 : 1er mot d’introduction de la Nuit Debout (présentation de la soirée)

19 h 45 à 20 h 10 : Ambiance festive pour démarrer en tout amusement (musique, sketchs, …)

20 h 10 à 20 h 35 : Interventions
- Intervention de Michel Cermak pour présenter le TTIP et ses enjeux suivie des questions du public.

20 h 35 à 20 h 40 : Petit interlude musical de transition

20 h 40 à 21 h 10 :
- Intervention de Raf Verbeke, spécialiste des questions d'agriculture et d'alimentation accompagné spécialement d'un agriculteur Canadien qui aura fait le déplacement. Cette intervention sera suivie des questions du public.

21 h 10 à 21 h 40 : Concert

21 h 40 à 21 h 50 :
2ème introduction pour rappeler objectifs et consignes (et parler plus concrètement du déroulement de la nuit) : / Infos pratiques

21 h 50 à 22 h 00 :
Prise de paroles des Nuits Debout Liège, Namur, etc.

22 h 00 à 22 h 40 : Prise de parole des associations actives anti-TTIP :
- Laila Ghozzi de Tout Autre Chose/Maison du Peuple d’Europe – rôle des citoyens dans la lutte contre le TTIP et présentation de la Maison du Peuple d’Europe et des communes hors TTIP
- Paul Blanjean du MOC – sujet : risques de la perte de droits sociaux inclus dans le TTIP et des positions du MOC pour contrer cela,
- Pascoe Sabido (à confirmer) du CEO – rôle des lobbies dans l’avancement du TTIP (5 minutes / association)
- Prise de parole par du public (15 minutes)

22 h 40 à 22 h 45 : Interlude Musical... digérons toutes ces nouvelles informations !

22 h 45 à 23 h : Interventions et réactions
Les Amis de la Terre et les Agriculteurs (20 minutes ensemble)

23 h 00 à 23 h 10 : interventions
Les représentants syndicaux

23 h 10 à 23 h 30 :
- Réactions du public dans l’assemblée.
Ouverture du repas organisé par le Collect'Actif (en priorité pour les gens qui passeront la nuit sur place)

23 h 30 à 23 h 45 : Infos / Consignes pour la Nuit
- 3ème introduction et infos sur les objectifs et le déroulement de Nuit Debout
- Consignes pratiques pour le déroulement de Nuit debout
- Explication de 6 groupes de discussion :
1. Environnement,
2. Communes hors TTIP, Santé & Services Publics,
3. Mouvements Sociaux,
4. Démocratie & Solidarité,
5. Agriculture & Alimentation
6. Accueil de la délégation internationale dans ces différents groupes

23 h 45 à 24 h 00 :
Constitution des Groupes de discussion sur les 6 thèmes définis et également de Groupes d’animation : musique/chants et Théâtre Action.

24 h 00 à 03 h 00 : Repos alterné, première partie
- Le groupe des animateurs et membres de la Coordination 20-21 se scindent en deux : le premier groupe va se reposer – le deuxième groupe assure la veille vigilante
- Les participants qui le souhaitent vont aussi se reposer
- Le deuxième groupe animation/coordination, coordonne les activités - discussions et chants militants - tout en assurant « la veille vigilante » pour prévenir d’éventuels incidents. Musique et chants en sourdine, discussions à voix basse pour éviter de déranger les dormeurs.

03 h 00 à 06 h 00 : Repos alterné, deuxième partie
- Le premier groupe Animation / Coordination assure la veille vigilante.
- Les participants sont invités à se reposer, ceux qui le souhaitent peuvent poursuivre les discussions à voix basse, en se tenant éloignés des dormeurs

06 h 00 à 07 h 00 : Transition, préparatifs du matin
Les équipes de coordination et d’animation, soutenus par les volontaires inscrits, organisent la mise en place pour le réveil et le petit déjeuner... les autres pourront encore dormir un peu :)

07 h 00 à 08 h 00 : Réveil, petit déjeuner
- Le réveil est organisé en douceur et en musique
- Les participants sont invités à prendre leur petit déjeuner

08 h 00 à 08 h 30 : Infos, consignes, mise en place de l'action
- Les participants sont informés des détails pratiques de la manifestation prévue devant le bâtiment de la Commission UE
- Les matériels sono sont installés devant le bâtiment UE par l’équipe technique

08 h 30 à 09 h 00 : Point de presse
Par les organisateurs D19-20 et les coordinateurs 20-21
pour rappeler les arguments contre le TTIP, les ambitions de la manifestation de la veille et les objectifs de l'action "Make some noise" du jour.
Après l'observation des éclaireurs, départ groupé vers les lieux de négociations (autour de Schuman et des bâtiments européens).

09 h 00 : Départ de la manifestation
- Récapitulatif des infos et consignes pour la manifestation
- Départ des manifestants par petits groupes, animation progressive du site

09 h 00 à 10 h 30 (ou plus) : Action "Make Some Noise"
Comme des négociations auront lieu le lendemain, nous avons prévus des les accueillir sous la bannière "Make Some Noise" (comme lors du Round 1 des TTIP Game Over).
Nous allons nous diriger vers les lieux de réunions et montrer clairement notre désaccord !! Vous vous souvenez de la CASSEROLADE ? Eh bien! ce sera pareil ! Manifestons-nous avec puissance !!

**********
BON A SAVOIR :

- Si votre estomac vous sollicite déjà avant 23h, il y aura des food trucks à proximité tout le long de la soirée

- Des infos pour le déroulement de la Nuit Debout seront disponibles au stand CADTM dès le début de la manifestation et au moins jusque minuit.Image
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Re: Belgique

Messagede bipbip » 17 Sep 2016, 13:34

la mouvance anarchiste et anti-autoritaire ciblées par l'antiterrorisme en Belgique

De 2008 à 2014 il y eut beaucoup de luttes en Belgique auxquelles ont participé des anarchistes, mais pas en se revendiquant comme appartenant à un ou des groupes définis. Il faut davantage voir ce phénomène comme une sorte de mise en action d'individu-e-s autours de même préoccupations.

Depuis 2008 c'est la crise économique et toutes ses restrictions qui s'abattent sur la Belgique, ce qui occasionne des ripostes qui vont des attaques de banques et de supermarché, à des tags et posage d'autocollants. Le quartier des Eurocrates fut la cible privilégiée de la contestation. Il y eut beaucoup de luttes et mouvements dans les taules également depuis 2006, des émeutes, à l'intérieure comme à l’extérieure des taules, ce qui est toujours le cas !!!

Les anars, ainsi que des individu-e-s de d'autres mouvances politiques, se mettent en solidarité par le biais d'affichage, tractage, tags (avec les noms des matons par exemple pour dénoncer des tortures), blocage de rues, attaques d'entreprises qui bénéficient de la taule (construction, société de prestation pour la nourriture,…), projection vidéo sauvage, journal mural ( LA CAVALE) pensé comme une correspondance, regroupements spontanés dans les rues avec d'autres individu-e-s à chaque problèmes en taule et harcèlements des matons au quotidien avec incendie de leur voiture et attaque de commissariat, … Les attaques sont diverses comme lors de la nomination d'un nouveau cardinal qui est réputé pour sa misogynie et son homophobie, dont la cérémonie fut interrompue.

Pendant cette année-là des anars ont participé à la propagande de ces luttes et à des actions.

En 2009, c'est l'année de la construction de centre de rétention, ce qui amène les personnes sans-papiers à se visibiliser dans la rue. Les anars et d'autres individu-e-s se mettent en solidarité et soutien. Les bureaux de l'architecte sont saccagés et il y eut des sabotages de chantiers. Une liste des entreprises qui œuvrent à ce désastre est dressée et diffusée. Pas mal d'attaques incendiaires. Tout ceci participe à une cent cinquantaine d'incidents répertoriés par la justice entre 2008 et 2014.

Désormais, il y a une assemblée de lutte de manière régulière. Tout comme il y a des publications sur l'agitation qui se passe en Belgique, genre « TOUT DOIT PARTIR » ou encore « HORS SERVICE ». Ces publications ont une diffusion large et ne resteront pas dans le seul milieu anarchiste.

S'en suit, bien évidemment, une répression qui se met en place contre l'ensemble de la contestation.

En 2010, un camp NO BORDER est monté à Bruxelles en solidarité aux luttes des personnes en situation irrégulière. Divers discussions, actions et manifestations sont organisées. La répression est très présente puisqu'à divers reprises des manifs sont la cible de la police qui orchestre des arrestations administratives sans d'autres motifs que les arrêté-e-s seraient des anarchistes (parce qu'habillé-e-s en noirs par exemple, ou que leurs banderoles ont des A cerclé,...). Cette répression a comme objectif d'empêcher des liens avec la contestation plus citoyenne comme les syndicats. En effet une manif co-jointe avec les syndicats était prévue contre l'austérité, mais la flicaille a fait des pressions sur les dirigeants des syndicats et ont empêché les non-affilié-e-s comme les anars de participer à cette manif en arrêtant préventivement les groupes de gens venant du camp NO BORDER ou en les arrêtant dans la manif. Un dispositif policier de surveillance était mis en place dans toute la ville et au abord du camp, avec notamment des flics en civiles et une palanquée d'indics dans les rues et pendant les manifs en lien constant avec celleux-ci, ainsi que dans le camp probablement. Il faut souligner qu'à ce moment les mobilisations contre les frontières et contre l'enfermement des personnes qui les ignorent, sont de plus en plus ciblées par les services de renseignement de chaque pays européens qui commencent à se mettre en coordination et des rumeurs court sur la mise en accusation de la mouvance NO BORDER comme groupe terroriste. Lors de cette convergence de luttes, des flics de toutes les puissances européennes sont de sortie.

Lors de ce camp NO BORDER, il y eut une nouvelle attaque d'un commico. Cela semble faire suite immédiate et de manière spontanée, à une manifestation interdite où les forces répressives avaient arrêtées plusieurs centaines de personnes de manière préventive et arbitraire qui comptaient se rendre à la manif ou qui juste passaient par là (le rendez-vous était à la gare en fin d'aprèm'). Le soir même plusieurs personnes sont arrêtées. Quelques temps plus tard on apprend que les personnes accusées de cette attaque pourraient être sous le coup d'accusation de terrorisme. Cette enquête antiterroriste vise particulièrement la mouvance anarchiste, le milieu anti-autoritaire et les squatts.

La répression s'accentue alors et s'étendra jusqu'en 2014 s'abattant sur 12 personnes plus spécifiquement qui sont toutes accusées d'actions terroristes ou/et de les avoir favorisées, et d'être en lien entre elles.

Sur ces douze personnes, 9 sont de Belgique et 3 sont de l’extérieure de la Belgique. Ils et elles sont toujours sous le coup d'un procès et sont donc toujours sous enquête antiterro, sauf une personne qui est décédée depuis; il s'est suicidé et il est difficile de dire que cette volonté d'en finir ne soit pas liée à la pression de l'échéance d'un procès pour terrorisme et tout ce que cela implique.

Un lieu a également été visé, par les flics et la justice, la bibliothèque anarchiste ACRATA en 2013. Là, c'est les mêmes méthodes de surveillance et perquisitions (ordi, télephone, quelques affiches et livres). Et également les mêmes accusations de manigance terroriste; la biblio serait un lieu de recrutement, rien que ça !

Le fait de qualifier ces attaques de terroriste est un calcul de l'État afin de faire peur d'une part, c'est-à-dire de freiner la solidarité vis-à-vis des personnes inculpées et de les isoler du milieu contestataire et d'autre part de stopper la contestation en faisant peur de s'exposer à de gros risques de représailles judiciaires et policiers. De plus cela a également pour effet de rendre inrejoignable les luttes anti-carcérales et contre les frontières par le reste de la population. En effet, cela permet de dépolitiser les revendications des personnes inculpées puisque considérées comme terroristes, elles quittent la sphère humaine et se trouvent projetées dans le domaine de la monstruosité, et du non-sens. Ne limiter ces multiples révoltes qu'à l'action d'une dizaine d'individu-e-s groupusculaires, minimise l'ampleur de la contestation contre les dominations qui est active en Belgique ces dernières années. Ensuite cela permet de débloquer des budgets importants pour les frais de l'enquête qui se trouve également extensible à souhait, autorise et encourage les flics à agir sans aucune retenue dans les méthodes et les modes de pression à l'encontre des accusé-e-s et de leurs proches.

Lors de l'enquête qui n'a toujours pas abouti à un procès et verdict au bout de près de 6 ans alors que le dossier serait clos depuis 2014, la procédure a révélé quelques méthodes d'investigations que les flics ont mis en place. Les quelques Garde-À-Vue sont étonnement de courtes durées, genre de 7H et ne sont pas suivi d'inculpation réelle mais ouvrent une mise sous enquête perpétuelle. Il y a eut, et possiblement encore, des filatures dans le moindre déplacement de la vie quotidienne, supermarché etc.., ce qui n'a jamais été grillé par les personnes filées malgré qu'elles étaient en alerte. Cette filature terrestre a été couplé et facilité par la mise sous écoute et filature des téléphones portables. Ces filatures se sont poursuivies hors des frontières de la Belgique, à l'international, c'est-à-dire que les flics des autres pays ont fait le relais sur leur territoire avec des commandes spécifiques entre polices de pays différents et services de renseignements. Les écoutes téléphoniques ont durées officiellement de 1 à 2 ans suivant les personnes et étaient écoutées dans leur intégralité et non sélectionner sur la reconnaissance de quelques mots. Les téléphones, entre autres anecdotes, sont des outils d'enquête importants pour les flics car suivant leur usage ou non ils permettent de déterminer un profil. Ce profilage est central dans divers affaires, qu'elles relèvent de l'antiterro ou non, comme on a pu le constater lors de procès contre des mouvements sociaux par exemple.

Il y a eut également des perquisitions pendant l'absence des personnes visées afin de faire discret et de ne pas inquiéter ces personnes qui d'ailleurs ne se sont aperçues de rien. Il y a eut, ou toujours, des planques de prises de photos ainsi que des caméras posé-e-s dans les appart', maisons, (derrière grille d'aération dans la cuisine, pièce commune, dans le jardin, à la porte d'entrée) et des poses de micros un peu partout. Cet espionnage aurait duré 2 ans, selon la justice.

Dans le jargon de la justice pénale belge les termes participation à... ou appartenance à… ont des signification différente. Participation à… veut dire « faciliter l'activité terroriste » et appartenance à… veut dire « être membre actif d'un groupe terroriste ». Dans le cas présent, les personnes incriminées pour les divers attaques dont celle du commico en 2010 ou du centre fermé 127bis à Steenokkerzeel (manifestation transformée en « tentative d'incendie volontaire » et « d'infraction terroriste » par le parquet), seraient donc accusées d'appartenance à un groupe terroriste, avec pour chacunes d'entre elles des implications différentes, trois seraient des chefs. Il ne paraît pas encore très clair si elles seront accusées de l'ensemble des attaques de ces dernières années comme cela a pu être le cas dans un autre pays européen ou de quelques unes.

En mai dernier (2016) devait avoir lieu le procès des 11, mais finalement il a été reporté à une date non définie et on ne sait toujours pas quand se terminera cette enquête qui fut lancée en fin 2008, reprise en 2010 par l'antiterrorisme et qui n'en finit plus. Probablement jamais...

Depuis la contestation ne s'est pas amoindrie, il y a eu des mobilisations contre la maxiprison et toujours plus de mouvement dans les taules ou en faveur des sans-papiers et contre les dominations.

Pour le soutien financier contacter :

La Lime
Caisse de solidarité bruxelloise
lalime@riseup.net
http://lalime.noblogs.org
Réunion chaque premier lundi du mois à 19h30 à Acrata ( https://acratabxl.wordpress.com )

En ce qui concerne les luttes des détenu-e-s en Belgique, consultez le site d'indymedia bruxelles qui relaie régulièrement les révoltes carcérales : https://bxl.indymedia.org/

https://nantes.indymedia.org/articles/35612
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Re: Belgique

Messagede bipbip » 20 Sep 2016, 13:19

Belgique : Agenda pour la base de données "iPolice"

La banque de données dynamique iPolice devrait être opérationnelle pour 2021 au plus tard. Elle sera accessible aux polices locales et fédérales ainsi qu’à la Sûreté de l’Etat, à l’Ocam et aux douanes. Ce projet avait été présenté au cours d’une réunion à huis clos de la commission "attentats" (voir notre article). Ce système doit centraliser l’actuelle BMG-Circulation et une vingtaine d’autres banques de données, mais également récolter les informations disponibles sur le web et les réseaux sociaux à propos des personnes faisant l’objet de recherches spécifiques. Le logiciel, pour lequel la réflexion avait commencé après les attentats de Paris, sera également capable de lancer des alertes pour les services d’ordre ou d’établir des connexions entre les individus et les groupes d’individus.

http://www.secoursrouge.org/Belgique-Ag ... es-iPolice
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Re: Belgique

Messagede bipbip » 22 Sep 2016, 13:46

Bruxelles : Evacuation, arrestations et manifestations

Une manifestation a eu lieu ce midi devant l’Office des Etrangers en solidarité avec les douze personnes enfermées lundi matin suite à l’évacuation de la "Voix des sans-papiers", un collectif qui occupait depuis deux ans une ancienne maison de repos à Molenbeek. Plus de 150 personnes séjournaient dans le bâtiment, mais seules 14 d’entre elles était encore présente au moment de l’expulsion. Deux autres sans-papiers interpellés avaient une procédure de demande d’asile en cours et ont été libérées. Les douze sans-papiers interpellés ont été transférés vers les centres fermés de Bruges, Vottem et Merksplas. Il s’agit de personnes originaires de Mauritanie, Sénégal, Guinée, Mali, Burkina Faso et Côte d’Ivoire. Elles n’avaient plus de demandes d’asile en cours et pourraient être expulsées vers leurs pays d’origine assez rapidement. A la suite des interpellations des quatorze sans-papiers, une centaine de personnes se sont rassemblées vers midi devant la maison communale de Molenbeek-Saint-Jean pour demander leur libération.

http://www.secoursrouge.org/Bruxelles-E ... festations
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Re: Belgique

Messagede Pïérô » 09 Oct 2016, 14:49

Luttes sociales

Petit retour sur la manif du 29 septembre

La manifestation du 29 septembre organisée par les syndicats contre les mesures d’austérité. Il y aurait eu entre 45.000 et 70.000 manifestant.es ainsi qu’un bloc anticapitaliste conséquent.

... http://wlibertaire.net/2016/10/petit-re ... septembre/
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Belgique

Messagede bipbip » 20 Oct 2016, 13:50

Belgique : Plus de 4000 armes lourdes pour la police

La police peut à nouveau acheter de nouvelles armes lourdes pour remplacer les anciennes, comme les Uzi. L’opération pourrait coûter jusqu’à 12 millions d’euros. Le ministre des Affaires intérieures avait promis aux syndicats policiers d’oeuvrer à munir la police d’armes collectives, des armes destinées aux unités de police, après l’attaque de deux policières à Charleroi cet été. 4.425 armes seraient nécessaires pour doter toutes les unités de la police fédérale. Un appel d’offres devrait suivre, et chaque service de police, même les polices locales, pourra passer commande auprès de la centrale d’achat de la police fédérale. Le prix par arme devrait varier entre 1.500 et 2.700 euros, hors TVA.

http://www.secoursrouge.org/Belgique-Pl ... -la-police
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Re: Belgique

Messagede bipbip » 23 Oct 2016, 13:48

La Belgique entre tourmente sociale et disparition du travail

Caterpillar, ING, nouvelles mesures d’austérité gouvernementale… un drame social éclate tous les mois en Belgique. Face à cela, le flot du discours politique et médiatique se déverse dans le néant et « la gauche » semble bien impuissante.

L’opposition social-libérale promet les quatre jours de travail semaine et la co-décision dans les entreprises après avoir voté l’exclusion des chômeurs et la privatisation des services publics. Effrayée par l’ascension sondagière et encore théorique du PTB, la vieille garde rose redécouvre le sens de la social-démocratie mais pourra jurer, une fois au gouvernement avec les conservateurs et les libéraux, que le principe de réalité prime sur ses promesses de campagne. Le PTB lui-même, devenu maître dans l’art de la communication politique et de l’opportunisme électoral – les sondages qui hier étaient d’odieuses escroqueries deviennent aujourd’hui paroles d’évangile – possède encore le bénéfice du doute ; mais son glissement toujours plus assumé vers le parlementarisme et les vieilles recettes keynésiennes nous font douter qu’il puisse ou veuille vraiment s’attaquer au capitalisme financier. Son hiérachisme nous promet aussi un socialisme vertical qui n’aura rien à envier à l’autoritarisme capitaliste.

Les grands syndicats, qui sont les seuls à détenir encore le pouvoir de mobiliser un mouvement social conséquent, n’en finissent plus de reculer. Craignant sans doute d’être débordés par leurs bases, de plus en plus blessées par la crise économique permanente, ils soufflent le chaud et le froid et continuent de dresser le dialogue social entre travailleurs et patrons comme la seule stratégie viable. L’inertie des bureaucraties paralyses les syndicats, incapables de comprendre que leur chance de survie est dans la marche en avant contre le capitalisme et pour la liberté des travailleurs ; dans une vraie réflexion sur une transformation radicale de l’organisation du travail… À quoi bon négocier une meilleure cabine avec le capitaine si le bateau coule ?

La situation actuelle nous pose, au-delà du problème de la solidarité avec les travailleurs concernés, une question vraiment difficile. Ne sommes nous pas en train de nous battre pour des emplois qui n’ont plus aucun sens ? Défendre les êtres humains, qu’ING jette à la poubelle avec un mépris qui dépasse l’entendement, est évidemment légitime ; défendre une partie de la structure bancaire internationale n’est-ce pas plus problématique ? Et d’une manière général, défendre n’importe quel emploi, malgré son inutilité sociale ou son passif environnemental, n’est-ce pas un écueil profond de notre combat anti-capitaliste ? Parce que dans la théorie nous sommes censés agir contre la pieuvre du capital, mais dans les faits nous défendons faute de mieux le statu quo de l’État social et de la société de consommation qui ont servi de béquilles au capitalisme après la Seconde Guerre Mondiale.

Qu’on me comprenne : l’humain passe toujours avant les doctrines et ceux qui souffrent d’un licenciement social profiteront toujours de notre solidarité. Seulement ne vivons-nous pas, depuis de trop nombreuses années, dans un schéma qui nous empêche d’agir vraiment contre le capitalisme et où nous devenons, souvent pour de bonnes raisons, les conservateurs d’un ordre économique social et étatiste ? Nous dénonçons le chômage qui sert bien sûr à mettre en concurrence les salariés, nous dénonçons chaque fermeture industrielle qui détruit la vie de femmes et d’hommes dont le seul tort était de travailler sur tel ou tel site, nous dénonçons l’austérité et l’établissement d’un État néo-libéral bâtit comme le soutien optimum du capitalisme financier… sans souvent dire tout le mal que l’injonction au travail et l’industrialisation ont fait aux travailleurs. Ne devraient-ont pas raisonner à l’extérieur du cadre mental hérité des années 40-60 et du Compromis keynésien ?

L’évolution des structures économiques de l’Europe nous offrent un tableau fort sombre, non pas seulement à cause des nouvelles politiques libérales, mais aussi parce que nos sociétés se sont transformées au cours du demi-siècle passé. Une fois qu’on a levé le voile d’une recherche infinie de la croissance, de l’éternelle promesse de réduction du chômage et de la « réindustrialisation », nous nous trouvons face à tableau suivant : notre continent est centré culturellement, politiquement et économiquement autour du principe de consommation. Nous ne produisons plus qu’une infime partie de ce qui nous sert dans la vie quotidienne (vêtements, téléphones, matériel électronique, etc.) et ce que nous produisons toujours est passé sous la coupe de l’industrie débridée. Même la nourriture, bien fondamentale par excellence, est aujourd’hui adaptée au marché, transformée, déformée pour servir les intérêts de la distribution marchande. Rarement les facettes de la vie humaine auront été aussi disjointes : le quotidien n’est plus peuplé par les fruits du travail et le plaisir est systématiquement situé à l’extérieur du travail, dans des loisirs évanescents. Le travail chez nous, est ultra-majoritairement constitué par deux types d’activité : des emplois de « gestion » et des emplois « fonctions ».

Qu’il s’agisse des fonctionnaires, qui gèrent l’État à tous les niveaux, des milieux administratifs, bancaires, culturels, politiques, le gestionnariat n’existe que pour faire tourner une société qui n’a pas d’autre but que celui d’exister ; dans le passé, les « buts » sociétaux étaient avant tout des formes de récits autour desquels une société pouvait se structurer et se juger elle-même, aujourd’hui ce jugement n’a plus qu’un seul critère central, celui de l’efficacité, peu importe à quoi servira l’agir social. Les emplois « fonctions » sont souvent des emplois poubelles – grande distribution, nettoyage, éducation, ramassage des ordures – même s’il demeure quelques occupations plus révérées comme la médecine ou la justice. Le fonctionnariat assure au gestionariat sa subsistance et un milieu de travail fonctionnel. À partir du moment où cette division du travail est mise en place, où le sens du travail disparaît complètement, où seule la nécessité de vivre ou de survivre et l’endoctrinement managérial permettent aux travailleurs d’accepter des emplois inutiles voir subordonné à des emplois inutiles, la société est condamnée.

On trouvera peut-être cette formulation un peu péremptoire. Je trouve qu’elle est encore en dessus de la vérité. Le sentiment de « décadence » ressentit par de nombreux contemporains est en général balayé sous le prétexte que la « fin de la société » a été criée à toutes les époques. C’est évidemment vrai, mais le fait de crier au loup fait-il disparaître la possibilité que le loup existe bel et bien ? L’histoire regorge d’exemple où des sociétés sont entrées en décadence, c’est-à-dire qu’elles ne parvenaient plus à se renouveler, économiquement, culturellement, politiquement et qu’elles finissaient par se déliter et par laisser la place à de nouvelles sociétés.

Les révolutionnaires et les anarchistes récusent également ce vocabulaire de la décadence parce qu’il serait l’apanage de la réaction ou du fascisme, pour qui la démocratie libérale, molle et faible, serait l’exemple de décadence politique parfaite. Or, nos sociétés, de plus en plus traversées par des logiques fascisantes, utlra-sécurisées et pacifiées, quoi qu’elle nous ménage encore quelques espaces de liberté qui nous empêche de les appeler des dictatures – sinon des dictatures pantouflardes – ne sont absolument pas « faibles » et « molles » ! Derrière l’inconsistance d’un Michel et d’un Hollande se cache bombardements et guerres intéressées, production massives d’armes, colonialisme économique…

Ces traits sont justement caractéristiques d’une vision révolutionnaire de la décadence. Alors que le démantèlement du Compromis keynésiens se poursuit, les classes les plus aisées des sociétés occidentales font tout ce qu’elles peuvent pour accumuler toujours plus de capital ; or, la division du travail mondial les a comblées, faisant des classes laborieuses asiatiques la nouvelle grande classe prolétarienne mondiale ; leur permettant d’établir ici un nouvel ordre social où la gestion de la consommation et la nécessite d’assurer à cette gestion un cadre efficace sont les deux dernières justifications de l’existence de la société. La liberté, l’égalité, d’une manière générale les valeurs d’émancipations qui ont pu appartenir à un moment ou l’autre à la tradition libérale ont complètement disparu de l’idéologie financière. La matérialité elle-même, est devenue une affaire secondaire, que la production de richesse, à travers la consommation, relègue au rang d’élément dispensable.

La crise des subprimes récente n’a été qu’un aperçu de la complètement absence de matérialité de notre système de domination économique. Bien sûr ces effets ont eux été très réels, justement parce qu’on ne pouvait pas boucher les trous boursiers avec du vide et que l’argent virtuel n’est salutaire que quand il se déverse à grand flot. La décadence s’explique par la déconnexion croissante du capitalisme d’avec la réalité sensible et le vécu des populations européennes. Celles-ci ne vivent plus pour des buts fantasmés (comme la grandeur de la nation) ou des buts idéaux (une société meilleure, quelle que soit sa couleur politique) mais pour rien. Les individus travaillent pour consommer et consomment pour travailler.

Seulement, un vrai système d’exploitation efficace ne peut laisser cette vision se répandre, parce qu’elle démotive, elle remplit le cœur d’un vide inexplicable et que finalement le travail est naturellement saboté parce qu’insensé (on n’observe d’ailleurs de plus en plus ce type de réaction chez les travailleurs). Il lui a donc fallu inventer une infinité de besoin artificielle et surtout appliquer aux sphères culturelles (aux nourritures de l’esprit) les mêmes recettes : affaiblissement du sens, dématérialisation, etc. La décadence se révèle plus facilement dans la culture que dans les autres sphères sociales : à partir du moment où l’uniformisation a atteint un certain stade, les esprits créatifs sont immanquablement marginalisés économiquement et symboliquement ; le système devient circulaire et la production s’enfonce dans la médiocrité. Après quelques décennies de ce régime, et une disparition régulière de la vieille classe culturelle, politiquement libérale mais parfois réellement créative, l’instinct du public est émoussé et ses repères ont disparu. La culture est devenue une simple affaire de gestion, de production et de consommation, à l’image du reste de la société.

La disparition du travail est l’état final de la décadence, quand une majorité d’activité sociale n’ont plus aucun sens et se perpétue seulement par force d’habitude ; même celles qui ont du sens, comme se nourrir physiquement ou intellectuellement, finissent intégrées à des industries cultivant l’ersatz et la médiocrité. Si nous envisageons réellement le combat contre le capitalisme comme notre but, nous devons nous demander comment nos actions doivent évoluer face à ce constat. Si notre idéal de société est autre – une société de localités libertaires, fédérées les unes aux autres, dans un projet de paix mondiale – le rôle du travail aujourd’hui et demain doit être l’une de nos premières préoccupations.

L’effondrement du présent système devient inévitable à partir du moment où le capitalisme ne trouve plus de nouvelle manière de se récréer ; les « nouveaux espaces » de conquête étant de moins en moins nombreux, internet ayant fourni, sans doute, la dernière grande frontière de l’horizon économique capitaliste, à moins de bouleversements techniques considérables qui ouvriraient, par exemple, la porte des étoiles et de l’espace sidéral. La limitation des ressources, a elle seule, promet un retour de bâton d’une violence inouïe et qu’on a peine à imaginer de nos jours, où le faste technologique profite en partie à toutes les classes.

Le changement, quelle que soit sa forme, sera déchirant. Pour le moment les travailleurs sont tenaillés par ce sentiment d’absence de sens, cependant l’inertie du système, la fourniture par les pays pauvres de ressource à bas prix et un matraquage idéologique managérial leur permet d’évacuer l’urgence et, parfois, de se bercer d’illusions sur la viabilité de notre modèle de vie boulimique. Quant au manque de sens succédera le manque de ressource, une part considérable des emplois inutiles disparaîtront, simplement parce que la société ne pourra plus les supporter uniquement pour éviter une révolte sociale. La disparition du travail passera alors du plan existentiel au plan matériel et notre devoir, en tant qu’anarchiste, est d’anticiper cet effacement du travail insensé.

Il nous faut poser les questions suivantes : de quoi la société a réellement besoin pour survire, quels sont les désirs humains de faire, de produire, que nous devons encourager et défendre, quels sont au contraire les activités qui sont intrinsèquement nuisibles à l’égalité et la liberté des êtres humains. Nous savons déjà, parce que nous sommes anarchistes, que la bureaucratie, avec son lot d’absurdités organisationnelles, doublées d’un appel paradoxal et perpétuel à l’efficacité, devra disparaître non seulement comme produit historique de l’État moderne mais aussi comme mode d’organisation du travail. Nous devons aussi, parce que nous subissons la ghettoïsation idéologique et intellectuelle, avoir conscience que les individus ne peuvent se contenter d’une subsistance matérielle – « supposition » dont les effets ont été terrifiants dans les pays soviétiques et maoïstes – mais qu’une politique anti-capitaliste doit nourrir aussi bien les bouches et les têtes ; et, surtout, penser son propre renouvellement pour ne pas s’enfoncer dans une vision unique et fossile de ce dont un être humain a besoin pour atteindre l’émancipation et le bonheur.

Au-delà de la solidarité avec les travailleurs, au-delà de lutte contre le néo-libéralisme, au-delà bien sûr des réflexions théoriques et de la réinvention d’une doctrine anticapitaliste et anarchiste, nous devons aussi dire la vérité aux belges et aux européens : la société de consommation est vouée à disparaître, les emplois insensés sont voués à disparaître et la construction d’une nouvelle société et de nouveaux sens pour les métiers du futur doit commencer immédiatement, si nous voulons éviter le choc terrible d’une décadence qui peut jeter des peuples dans les bras de l’Autorité ou d’un Faisceau d’un nouveau genre.

Julien Clamence (AL BXL)


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Re: Belgique

Messagede Pïérô » 16 Nov 2016, 01:41

Grande fraude fiscale en Belgique, des milliards perdus: Ecolo dénonce le "MANQUE DE VOLONTÉ" du gouvernement

L'Inspection spéciale des impôts (ISI) a introduit une plainte auprès de tous les parquets du pays la semaine passée concernant un possible blanchiment d'argent portant sur 61.546 dossiers d'amnistie fiscale. Le montant total des capitaux blanchis pourrait atteindre plus de 36 milliards d'euros, soit la plus grosse affaire de ce registre jamais suspectée en Belgique, rapporte L'Echo mercredi.

... http://www.rtl.be/info/belgique/politiq ... 62310.aspx
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Belgique

Messagede bipbip » 26 Nov 2016, 12:50

BRUXELLES
Manifestation du non-marchand à Bruxelles: deux fois plus de manifestants que prévu

Entre 17 000 et 20 000 personnes ont manifesté ce jeudi dans les rues de Bruxelles pour réclamer de meilleures conditions de travail dans le secteur non-marchand.

Les syndicats n’en attendaient que 10 000. Ils étaient finalement entre 17 000, selon la police, et 20 000 selon les syndicats, à défiler jeudi matin dans les rues de Bruxelles à l’appel du front commun du secteur non-marchand. «Maggie De Block tue la santé». «Métier formidable… Avenir fort minable», les manifestants ont réclamé sous ces slogans une amélioration de leurs conditions de travail. Des délégations ont été reçues par le gouvernement fédéral et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les syndicats se sont montrés déçus et menacent de mener de nouvelles actions. Une rencontre avec le gouvernement flamand doit débuter à 16 h.

«Le secteur du non-marchand promet encore de nouvelles actions avant Noël ou Nouvel An si la ministre de la Santé Maggie De Block reste sur ses positions concernant la fin de carrière», a menacé dans un discours de conclusion, Mark Selleslach, du syndicat chrétien LBC-NVK.

Les entrevues organisées jeudi matin avec les gouvernements fédéral et de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’ont en effet pas convaincu les syndicats.

... http://www.lavenir.net/cnt/dmf20161124_ ... -que-prevu
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Re: Belgique

Messagede bipbip » 07 Jan 2017, 15:19

Dérives de l’anti-terrorisme. Témoignage/Anti-terrorisme afwijking : een getuigenis

Dérives de l’anti-terrorisme. Témoignage

Il est cinq heures du matin quand T. se réveille. Un bruit. On dirait que le chien gratte à la porte. Il fait froid ce 5 décembre 2016 et comme le chauffage de l’appartement ne fonctionne plus, elle dort sur le canapé du salon avec sa fille, qui a déjà 12 ans, et son ami algérien
A., rencontré il y a quelques mois. On se tient chaud comme on peut.

Les yeux encore gonflés de sommeil, elle se dirige vers la porte. La porte explose. Une dizaine d’hommes en armes investissent l’appartement en criant, elle est aveuglée par l’une des lampes de poche fixées aux canons des mitraillettes en pleine figure, on lui hurle de se coucher et
de la fermer. “Tu es seule ? On ne vient pas pour toi, silence, ferme ta gueule !”. Des hommes se jettent sur son ami, l’immobilisent en le plaquant au sol, puis le frappent à coup de pieds. Il crie son nom mais rien n’y fait. Il crie qu’il ne peut plus respirer. La petite est
paniquée, sur elle aussi on hurle, on la somme de la fermer, sur elle aussi on braque les armes et leur torche.

A. est emmené dans les bureaux de la police de Bruxelles. On lui dit que son interpellation est liée au terrorisme de Paris ou de Bruxelles, et à son numéro de téléphone. Il ne comprend pas. On vérifie son téléphone,sa page FB, on lui montre des photos de gens qu’il ne reconnait pas. Il
collabore mais ne comprend toujours pas ce qu’il fait là. Une erreur, ça ne peut être qu’une erreur.

Pendant trois quarts d’heure, les policiers qui ont investi l’appartement retournent tout. Vident les tiroirs. Cassent parfois des bibelots, des souvenirs auxquels T. tenait beaucoup, ceux qui lui venaient de son père. Ils ne trouvent rien, ne prennent rien, mais laissent derrière eux un champ de bataille, une porte fracturée, une mère et sa fille en état de choc. Avant de partir, ils prennent soin de faire signer des papiers à T., qui les signe sans lire, espérant la fin du cauchemar. Sans copie, elle ne sait toujours pas ce qu’elle a signé.

Après une demi-journée à Bruxelles, les policiers disent à A. qu’il n’ont rien à lui reprocher et qu’il est libre. Façon de parler, car en séjour illégal depuis plusieurs années, il sera conduit au centre fermé de Vottem, près de Liège. Sans son téléphone, son argent et ses
chaussures, conservés par la police. A. ne comprend toujours pas pourquoi, après près de 6 ans en Belgique, on l’enferme. Il n’a pourtant fait aucune “bêtise”, n’a commis aucun délit, il n’a fait que vivre ici du mieux qu’il peut. Il est algérien et ne peut être expulsé. Il veut
pouvoir rejoindre son amie, et l’aider à s’occuper de sa fille. Il a peur.

T., elle, ne comprend toujours pas pourquoi on a investi et dévasté son appartement, arrêté et frappé son ami, traumatisé sa fille au lieu de simplement la convoquer – ou convoquer son ami – au commissariat, ou interpeller ce dernier en rue, alors qu’ils ont croisé des policiers à
plusieurs reprises et qu’il ne se cachait pas mais vivait comme tout le monde. T. a bien essayé de porter plainte contre la police, au commissariat local, mais on lui a répondu que ce n’était pas possible.Qu’il y avait eu un mandat, et que tout avait été fait “dans les règles
de l’art”. Et que l’assurance de la police rembourserait les dégâts faits à la porte, puisque A. était innocent. Alors, pourquoi se plaindre ?


http://bxl.indymedia.org/spip.php?article12960
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