Ἑλλάς, Grèce

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 13 Déc 2008, 03:15

LA DÉCLARATION de l'association des employéEs de la banlieue d’Agios Dimitrios à Athènes (11/12/2008)

Samedi dernier, la police grècque a assassiné un étudiant de 15 ans.

Son assassination était la goutte qui a fait déborder le vase.

C’était le prolongement d’une action coordinée par l’état terroriste et l’Aube Dorée qui vise les étudiantEs de niveau universitaire et secondaire, les migrantEs qui sont persécutéEs pour avoir été néEs avec la “mauvaise” couleur de peau et les employéEs qui se tuent au boulot sans aucune compensation.

Les dissimulations du gouvernement, ayant brûlé les forêts l’été dernier, est maintenant responsable pour les feux qui brûle dans les grandes villes. Le gouvernement protège les criminels financier, tous ceux impliqués dans le scandal des interceptions téléphoniques d’appareils portables, les pilleurs des fonds d’assurances ouvrières, ceux qui sont responsable des enlèvements de migrantEs et ceux qui protègent les banques et monastères qui volent les biens du peuple.

Nous sommes dans une guerre civile: Contre les fascistes, les banquiers, l’état et les médias qui veulent une société obéissante.

Il n’y a pas d’excuses possible mais ils tentent encore une fois de se servir de théories de conspiration pour calmer les gens.

Il fallait exprimer cette rage grandissante et ceci ne doit pas prendre fin.

La couverture médiatique est globale. Il était temps que le peuple se soulève.

La génération des pauvres, des sans-emploi, des employéEs précaires, des sans-abris, des migrantEs et des jeunes est la génération qui va casser toutes les vitrines et qui réveillera de leur sommeil, rempli de cette rêve américaine éphémère, les citoyenNEs obéissantEs .

Ne suivez pas les nouvelles. La conscientisation est née dans la rue.

Lorsque la jeunesse est assassinée, les aînéEs ne doivent pas demeuréEs endormis.

Au revoir Alexandros, que ton sang soit le dernier sang innocent à couler.


Nouveaux incidents à Athènes LEMONDE.FR | 12.12.08 | 13h40

Les fortes pluies ne les ont pas découragés. Vendredi 12 décembre, pour le septième jour consécutif, étudiants et lycéens grecs se rassemblaient dans le centre d'Athènes. Derrière une banderole portant l'inscription "Etat assassin", les 4 000 manifestants scandaient des slogans comme "le sang coule et appelle vengeance" ou "un à terre, des milliers dans la rue", en référence à la mort, samedi 6 décembre, d'Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par un policier.

Quelques jeunes ont jeté des cocktails Molotov et divers projectiles sur des policiers, qui ont répondu en tirant des gaz lacrymigènes, et, même si le calme est revenu quelques minutes après cette escarmouche, la tension persistait en début d'après-midi.

Athènes avait connu entre jeudi et vendredi sa première nuit de calme relatif, après six jours de manifestations et de violences. Dans la matinée, plusieurs blocages routiers ont été organisés autour de la capitale, perturbant fortement le trafic, et des manifestants ont également brièvement occupé une radio privée.

Le Monde.fr avec AFP et AP


Des nouvelles de Grèce....

Depuis lundi, la colère de la jeunesse s’est étendue à toutes les villes du pays, et jusque sur des îles comme Mytilène, Corfou, Zakynthos. Partout, des milliers de jeunes étudiants, lycéens et souvent collégiens ont défilé au cri malheureusement fort ancien dans un pays où les flingages policiers ne sont pas nouveaux : ’’Flics, cochons, assassins !’’. Manifs toujours déterminées, et qui très souvent n’ont pas hésité à se colleter massivement avec les MAT (CRS). Même le mardi, jour de l’enterrement d’Alexis, les flics ont chargé autour du cimetière, sourds à la douleur de la jeunesse de tout un pays qui crie : ’Pas besoin de nous balancer vos lacrymos, nous sommes déjà en larmes’’. Signe de la colère, bien des cortèges se sont dirigés vers des commissariats pour les encercler, oranges amères et parfois pierres dans les poches. Les coordinations lycéennes et étudiantes appellent à intensifier l’action : occupations d’établissements, barrages sur les grands axes. A ce jour, on peut estimer à au moins 400 les collèges et lycées occupés, et à au moins une centaine les départements universitaires.

Face à la déferlante de cette colère venue de très loin -contre l’ordre policier, contre un système éducatif offrant la part belle à la marchandisation, contre la droite sous toutes ses formes qui vont jusqu’à l’extrême droite mais aussi contre une gauche institutionnelle qui soit gère les affaires du capital soit est incapable de proposer des mobilisations unitaires- le gouvernement n’a d’autre réponse que l’envoi des flics contre les jeunes, et on ne compte pas les brutalités policières, sans oublier qu’à deux reprises depuis lundi, des policiers ont sorti leurs flingues, et dans un cas tiré en l’air. De son côté, le policier arrêté après le meurtre d’Alexis, non content de ne pas présenter d’excuses, a osé déclarer -apparemment conseillé par son avocat, le provocateur Couillasse, c’est ainsi qu’on pronoce son nom ...- qu’il savait qu’Alexis -15 ans- avait un ’’comportement déviant ’’, le bien nommé Couillasse indiquant qu’Alexis avait été renvoyé de son lycée, ce qui lui a valu un cinglant démenti du lycée en question. Et pour ajouter au tableau, on a vu cette semaine à Patras et à Larissa des ’’citoyens indignés’’ par le saccage des magasins s’en prendre aux jeunes manifestants : à Patras, c’était très clairement les fascistes de Chryssi Avgi (’’Aube dorée’’, ramassis de brutes nationalistes) qui encadraient ... Evidemment, autant de raisons pour la jeunesse d’intensifier ses mobilisations, en faisant le lien avec les luttes des travailleurs, comme on le réclame sur certaines banderoles.

Justement , mercredi, la journée de grève générale contre les salaires et les statuts de misère a été fort bien suivie, et surtout , les calamiteuses manoeuvres du ministre Karamanlis n’ont pas marché : les directions des syndicats (GSEE, confédé du privé, et ADEDY, Fédé du public) ont refusé de repousser la grève et d’annuler le rassemblement. Entre 20 et 40 000 travailleuses et travailleurs sont descendus dans la rue à Athènes (bien plus que lors de la grève générale au début de l’automne) avec, entre autres slogans : ’’Des cadeaux aux banques, mais des balles contre la jeunesse : l’heure est venue de prendre nos affaires en main !’’. Et, comme cela avait été prévu à l’origine, une manif a bien eu lieu, à l’initiative d’un très très gros pôle radical constitué entre autres de militant-e-s de la gauche anticapitaliste.

Ce vendredi, une très grosse manif a eu lieu dans le centre d’Athènes, rassemblant lycéens et étudiants. En tête de cortège, la coordination de l’Ecole Polytechnique occupée, mais aussi le syndicat des enseignants du secondaire, OLME, avec comme objectif d’être aux côtés des luttes de la jeunesse mais aussi d’intervenir face aux violences policières, comme le font aussi un certain nombre de parents. Ainsi, lorsque la police a arrêté un jeune totalement étranger aux quelques jets de pîerres et d’oranges qu’elle subissait, des parents et des responsables nationaux du syndicat sont allés pour l’arracher des mains des flics. Solidarité en actes, qui demande à être massivement étendue En Grèce et au-delà !

Des manifs sont prévues ce week end, et lundi, les coordinations lycéennes et étudiantes appellent à un rassemblement régional.

Athènes 12 décembre


Plusieurs centaines de personnes manifestent devant l'ambassade de Grèce à Paris

AP

Plusieurs centaines de personnes répondant à l'appel d'une trentaine de mouvement d'étudiants, de syndicats et d'organisations de gauche et d'extrême gauche ont manifesté vendredi soir à proximité de l'ambassade de Grèce dans le XVIe arrondissement de Paris, en solidarité avec "la jeunesse et la population grecque".

La manifestation s'est achevée sur des incidents qui ont opposé les forces de l'ordre et une centaine de jeunes.

Le rassemblement a commencé dans le calme vers 18h devant l'ambassade, en présence notamment d'Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire, ou encore de Jean-Baptiste Prévost, président de l'UNEF.

"On est là pour exprimer notre indignation après la réaction du gouvernement grec vis-à-vis de sa jeunesse. En France et dans le reste de l'Europe, la jeunesse est confrontée à des problèmes similaires. Le gouvernement serait bien inspiré d'entendre ce malaise et d'y apporter des réponses politiques", a déclaré Jean-Baptiste Prévost.

"Etat Grec assassin!", "Police partout, justice nulle part" ont scandé les manifestants, parmi lesquels des militants de la LCR, de Sud-Etudiants, et d'organisations anarchistes comme la CNT.

Vers 19h, une centaine de jeunes, certains masqués, se sont heurtés aux forces de l'ordre avenue d'Iéna, près de l'ambassade, dans une bousculade ponctuée de quelques coups de matraque et de bouclier. Après une demi-heure de face-à-face, les manifestants sont partis en courant dans les rues avant de déboucher en haut de l'avenue des Champs-elysées, qu'ils ont entrepris de descendre vers la place de la Concorde, au milieu de la circulation. Une voiture de police qui remontait l'avenue a été bloquée par une dizaine d'entre eux, qui en ont brisé les vitres à coups de pierres.

Vers 19h30, les CRS arrivés en nombre sur l'avenue des Champs-elysées, ont chargé les fauteurs de troubles, qui se sont éparpillés. Quelques interpellations ont eu lieu, a-t-on constaté sur place.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Ἑλλάς, Grèce

Messagede Roro » 13 Déc 2008, 14:53

Appel de la Grèce

« Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas », journée d’action internationale contre les assassinats d’état, 20/12/2008

Samedi 13 décembre 2008

Aujourd’hui (vendredi), l’assemblé de l’université Polytechnique occupée d’Athènes a décidé de lancer un appel d’actions européenne et mondiale de résistance à la mémoire de tous les assassinés, jeunes, immigrés et tous ceux qui se battaient contre les laquais de l’état. Carlo Juliani; les jeunes de la banlieue française, Alexandre Grigoropoulos et tous les autres, partout dans le monde. Nos vies n’appartiennent pas aux états et leurs assassins ! La mémoire des frères et des sœurs, des amis et des camarades assassinés restent vive à travers nos luttes ! Nous n’oublions pas nos frères et nos sœurs, nous ne pardonnons pas leurs assassins. S’il vous plait, traduisez et diffusez cet appel pour une journée commune d’actions coordonnées de résistance dans le plus d’endroits possibles à travers le monde.
La Nature n'a fait ni serviteurs ni maitres, c'est pourquoi je ne veux ni commander ni recevoir d'ordres.
Avatar de l’utilisateur-trice
Roro
 
Messages: 760
Enregistré le: 15 Juin 2008, 19:28

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede jean » 14 Déc 2008, 10:50

Un ministère pris pour cible au huitième jour des manifestations | France 24



http://www.france24.com/fr/20081214-min ... goropoulos
jean
 

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede jean » 14 Déc 2008, 10:55

Les Grecs filment les émeutes et les diffusent sur le Web | The Observers



http://observers.france24.com/fr/conten ... fusent-web
jean
 

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Pïérô » 14 Déc 2008, 13:43

appel de l’assemblée générale de l’école Polythecnique occupée d’Athènes

Grèce : appel à l’action
“Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas”
20 décembre 2008, journée de résistance globale contre l’état et ses sbires

Aujourd’hui (vendredi), l’assemblée générale de l’école Polythecnique occupée d’Athènes a décidé de faire un appel pour des actions de résistance au niveau Européen et global en mémoire de tous les assassinés, jeunes, migrants et tous ceux qui luttent contre les sbires de l’état. Carlo Juliani, les jeunes des banlieues en France, Alexandros Grigoropoulos et tous les autres, partout dans le monde.

Nos vies n’appartiennent pas aux états ni à leurs assassins ! La mémoire des frères et sœurs, amis et camarades assassinés reste vivante par le biais de nos luttes ! Nous n’oublions pas nos frères et sœurs, nous ne pardonnons pas leurs tueurs.

S’il vous plait traduisez et diffusez ce message autour de vous pour une journée d’actions de résistance coordonnées dans le plus grand nombre d’endroits possible, autour du monde.

Appel original :
http://athens.indymedia.org/front.php3? ... _id=943356
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Pïérô » 14 Déc 2008, 18:54

une partie d'un communiqué de la Federazione dei Comunisti Anarchici - FdCA, Italienne
qui me semble interessant dans son contenu qui ne confine pas qu'au seul soutien, mais à l'action partout et la construction de l'alternative libertaire dans les luttes et la grève générale.
sur anarkismo http://www.anarkismo.net/article/10947

(...)

Les manifestations spontanées à travers le pays sont le résultat de la colère populaire contre le gouvernement Karamanlis et les agissements criminels de la police. Le gouvernement grec a d'abord armé et envoyé les flics assassins, puis a lancé une kyrielle pathétique d'excuses et de résignations, sans que personne n'ait été puni. En fait, il tente d'attirer l'attention sur la destruction de propriété publique et privée, tout en continuant de réprimer les manifestations, en attaquant le peuple avec des armes chimiques et en torturant les personnes arrêtées.

La révolte ne fait que commencer. Et la grève générale, cette grève syndicale et sociale, politique et de classe, peut transformer la rage du peuple en une force organisée pour la construction de l'alternative libertaire.
Dans tous les pays, la crise croissante du capitalisme refile la facture aux travailleuses, aux travailleurs et aux exploitéEs.

Nous devons répondre, dans chaque pays, en construisant ensemble l'opposition sociale, nécessaire à notre défense collective face à l'annihilation au nom du profit.

Solidarité avec le mouvement anarchiste grec et avec les victimes de la répression; solidarité internationale avec toutes les luttes sociales, en Grèce et dans le reste de l'Europe!

(Traduit par Philou de l'UCL)

Related Link: http://www.fdca.it/fdcafr


Le lien renvoie vers le site de la FdCA, partie rédigée en français, je ne savais pas que celà existait, et c'est donc interressant pour les pas doués en langues comme moi.

. . . . . . . Image
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Appel de la Grèce

Messagede arvn d » 15 Déc 2008, 18:28

LEURs MEURTRES DEMOCRATIQUEs… Communiqué de l’Occupation de l‘Université Polytechnique

Vendredi 12 décembre 2008

LEURs MEURTRES DEMOCRATIQUES…

Le samedi 6 décembre 2008, Alexandros Grigoropoulos, un camarade de 15 ans, a été assassiné de sang-froid, d’une balle dans la poitrine par le flic Epaminondas Korkoneas des forces spéciales dans le quartier d’Exarchia.

Contrairement aux dires des politiciens et des journalistes qui sont complices de cet assassinat, ce n’était pas un « incident isolé », mais une explosion de la répression d’état qui, de façon systématique et organisée, vise ceux qui résistent, ceux qui se révoltent, les anarchistes et les antiautoritaires.

C’est le pic du terrorisme d’état qui s’est exprimé avec l’augmentation du rôle des mécanismes répressifs, leur armement continuel, le niveau croissant de violence qu’ils utilisent avec la doctrine de la « tolérance zéro » avec la propagande calomnieuse des médias qui criminalisent ceux qui luttent contre l’autorité.

Ce sont ces conditions qui préparent le terrain pour l’intensification de la répression, essayant d’avoir l’assentiment social avant, et armant les assassins d’état en uniforme qui visent les personnes qui luttent, la jeunesse, les damnés qui se révoltent dans tout le pays. Violence meurtrière, contre les personnes dans les luttes sociales et la lutte de classe, qui visent la soumission de tous, servant de sanction exemplaire afin de répandre la peur.

C’est l’amplification de l’attaque généralisée de l’état et des patrons contre la société entière, dans le but d’imposer des conditions d’exploitation et d’oppression plus dures, de consolider le contrôle et la répression. Une attaque qui est reflétée tous les jours sur la pauvreté, l’exclusion sociale, le chantage pour ajuster les divisions sociales et de classe, la guerre idéologique est lancée par les mécanismes dominants de manipulation (les médias de masse). Une attaque violente dans tous les espaces sociaux, exigeant des opprimés leur division et leur silence. Depuis les cellules de l’école et des universités jusqu’aux cachots des salaires d’esclaves avec les centaines de travailleurs morts dans les prétendus « accidents du travail » et la pauvreté embrassant de larges pans de la population… Des champs de mines aux frontières, les pogroms et les meurtres des immigrés et des réfugiés jusqu’aux nombreux « suicides » dans les prisons et les commissariats…des tirs « accidentels » dans les blocus policier jusqu’à la répression violente des résistances locales, la Démocratie montre ses dents !

Dans ces conditions féroces d’exploitation et d’oppression, et contre le pillage quotidien que l’état et les patrons lancent, volant la force de travail des personnes, leur vies, leur dignité et leur liberté, les tensions sociales accumulées accompagnent aujourd’hui la rage qui s’exprime dans les rues et les barricades pour le meurtre d’Alexandre.

Dès les premiers instants après le meurtre d’Alexandros, des manifestations et des émeutes spontanées apparaissent dans le centre d’Athènes, les universités de polytechnique, d’économie et de droit sont occupées et des attaques sont menées contre des cibles d’état et capitalistes dans différents quartiers et dans le centre ville. Des manifestations, des attaques et des affrontements éclatent à Thessalonique, Patras, Volos, Chania et Heraklion en Crête, à Giannena, Komotini, Xanthi, Serres, Sparti, Alexandroupoli, Mytilini. A Athènes, dans la rue Patission (à l’extérieur des universités d’économie et de polytechnique) les affrontements durent toute la nuit. A l’extérieur de polytechnique la police anti-émeute fait usage de balles en caoutchouc.

Le dimanche 7 Décembre, des milliers de personnes ont manifesté devant le quartier général de la police à Athènes, en attaquant la police anti-émeutes. Des affrontements à la tension sans précédents se sont propagés dans les rues de la ville, jusqu'à tard dans la nuit. De nombreux manifestants ont été blessés et un certain nombre d'entre eux ont été arrêtés.

De lundi matin à aujourd'hui, la révolte s’est répandu et tend à se généraliser. Les derniers jours ont connu d'innombrables mouvements sociaux: des manifestations d’ élèves du secondaire se terminent-dans de nombreux cas- en attaques de commissariats et en affrontements avec les flics dans les quartiers d'Athènes et dans le reste du pays ; des manifestations massives et des conflits entre manifestants et police au coeur d'Athènes, au cours desquelles il y a des attaques de banques, de grands magasins et de ministères, du siège du Parlement à la place Syntagma, occupations de bâtiments publics, manifestations se terminant en émeutes et attaques contre l'Etat et des cibles capitalistes dans de nombreuses villes.

Les attaques policières contre la jeunesse et contre les personnes en lutte en général, les dizaines de passages à tabac et arrestations de manifestants et, dans certains cas, la menace de manifestants par la police brandissant leurs armes, ainsi que leur allaince avec les voyous fascistes comme à Patras, où les flics avec des fascistes ont chargé contre les révoltés de la ville, sont les méthodes des chiens en uniforme de l’Etat appliquant la doctrine de la «tolérance zéro» sous les ordres des chefs politiques afin de supprimer la vague de révolte qui a été déclenchée samedi soir dernier.

Le terrorisme policier, véritable armée d'occupation, est complété par la punition exemplaire de ceux qui sont arrêtés et qui doivent faire face à de graves accusations en vue de leur emprisonnement:
Dans la ville de Larisa, 8 personnes arrêtées sont poursuivies sous couvert de la loi dite antiterroriste et ont été emprisonnés suite à des accusations d’appartenir à une « organisation criminelle ». 25 immigrants qui ont été arrêtés lors des émeutes à Athènes subissent le même traitement. Également à Athènes, 5 de ceux arrêtés lundi ont été emprisonnés, et 5 de plus qui arrêtés mercredi soir sont en garde à vue et passe devant un procureur, lundi prochain, accusés de crime.

Dans le même temps, une guerre de propagande mensongère est lancée contre le peuple qui lutte, ouvrant ainsi la voie à la répression, pour le retour à la normalité de l'injustice sociale et la soumission.

Les événements explosifs qui se sont déroulés juste après le meurtre ont provoqué une vague de mobilisation internationale à la mémoire d'Alexandre et en solidarité avec les révoltés qui se battent dans les rues, inspirant une contre-attaque face au « totalitarisme de la démocratie ». Rassemblements, manifestations, attaques symboliques des ambassades et consulats grecs dans les ambassades et les consulats et autres actions de solidarité ont eu lieu dans des villes de Chypre, d’Allemagne, d’Espagne, du Danemark, , de Hollande, de Grande-Bretagne, de France, d’Italie, de Pologne, de Turquie, des Etats-Unis, d’Irlande, de Suède, de Suisse, d’Australie, de Slovaquie, de Croatie, de Russie, de Bulgarie, de Roumanie, de Belgique, de N.-Zélande, d’Argentine, du Mexique, du Chili et d’ailleurs.

Nous continuons l'occupation de l'Ecole Polytechnique qui a débuté le samedi soir, créant un espace pour tous ceux qui se battent pour rassembler, et un pôle plus permanent de résistance dans la ville.

Au coeur des barricades, des occupations, des manifestations et des assemblées, nous gardons vivante la mémoire d'Alexandre, mais aussi la mémoire de Michalis Kaltezas, de Carlo Giuliani, Michalis Prekas, Christoforos Marinos et de tous les camarades qui ont été assassinés par l'État. Nous n'oublions pas la guerre sociale-de classes dans laquelle ces camarades sont tombés et nous gardons ouvert le front d'un refus total d’un vieux monde autoritaire. Nos actions, nos tentatives sont les cellules vivantes d’un monde libre et insubordonné auquel nous rêvons, sans maîtres ni esclaves, sans police, ni armées, prisons et frontières.

Les balles des assassins en uniforme, les arrestations et les passages à tabac de manifestants, les gaz lancés par les forces de police, l'attaque idéologique de la Démocratie non seulement ne parvient pas à imposer la peur et le silence, mais ils deviennent pour la population des raisons de faire grandir les cris de la lutte pour la liberté contre le terrorisme d'État , à abandonner la peur et à répondre de plus en plus et tous les jours, les jeunes, des lycées et les étudiants, les immigrés, les chômeurs, les travailleurs, dans les rues de la révolte. Pour permettre à la rage de noyer les assassins!

L'État, les chefs, leurs sicaires et leurs laquais se moquent de nous, nous volent et nous tuent !

Organisons-nous, contre-attaquons et détruisons-les !

Ces nuits appartiennent à ALEXIS!

Rassemblement de SOLIDARITE avec les engeolés d’Evelpidon devant le palais de justice: lundi 15 décembre 2008 à 9h

Libération immédiate de tous les arrêtés

Nous envoyons notre solidarité à tous ceux qui occupent des universités, des écoles et des bâtiments publics, qui manifestent et qui affrontent, dans tout le pays, les assassins au service de l'état.
Nous envoyons notre solidarité à tous les camarades à l'étranger qui se mobilisent, et qui relayent notre voix partout. Dans la grande bataille pour la libération sociale dans le monde nous sommes ensemble!

L'Occupation de l'Université polytechnique d'Athènes,
Vendredi, Décembre 12, 2008

L’assemblée générale a lieu tous les jours à 8 heures du soir à l'École Polytechnique.

blog: http://katalipsipolytexneiou.blogspot.com/
email: katalipsipolytexneiou@gmail.com
online radio: http://147.102.219.129:8000/live
arvn d
 
Messages: 233
Enregistré le: 25 Juin 2008, 17:04

Re: Appel de la Grèce

Messagede Roro » 15 Déc 2008, 19:51

(le texte suivant a été distribué lors d’un piquet étudiant à l’extérieur du commissariat central aujourd’hui par les militants d’Immigrés Albanais Poursuivis d’Athènes. Je voulais le traduire et le mettre ici car il montre quelque chose de très important : que des liens de solidarité se sont formés et renforcés à travers différents secteurs de la société grecque - une très bonne chose!)

Ces jours sont les nôtres aussi

A la suite de l’assassinat d’Alexis Grigoropoulos nous avons vécut un désarroi sans précédent, un déferlement de rafe qui ne semble pas se finir. Les étudiants semblent être à la pointe de ce soulèvement (qui, avec une passion inépuisable et une spontanéité joviale ont inversé toute la situation. Vous ne pouvez pas arrêter quelque chose que vous ne contrôlez pas, quelque chose qui s’est organisé spontanément et sous des termes que vous ne comprenez pas. C’est la beauté du soulèvement. Les étudiants et les lycéens font l’histoire et laissent aux autres le soin de l’écrire et de la classifier idéologiquement. Les rues, l’incitation, la passion leur appartient.

Dans la structure de cette large mobilisation, dont les manifestations étudiantes sont le moteur, il y a une participation massive de la deuxième génération d’immigrés et de beaucoup de réfugiés également. Les réfugiés viennent dans les rues en petits nombres, avec une organisation limitée, avec la spontanéité et l’élan décrivant leur mobilisation. A présent, ils sont la part la plus militante des étrangers vivants en Grèce. D’autres part, ils n’ont que peu à perdre.

Les enfants d’immigrés se mobilisent en masse et de façon dynamique, essentiellement à travers les actions lycéennes et étudiantes aussi bien qu’à travers les organisations de gauche et d’extrême gauche. Ils sont la part la plus intégrée de la communauté immigrée, la plus courageuse. Ils ne sont pas comme leur parents, qui sont venus avec la tête baissée, comme s’ils étaient venus pour mendier un peu de pain. Ils font partie de la société grecque, depuis qu’ils ne vivent plus ailleurs. Ils ne mendient plus rien, ils demandent à être égaux avec leur camarade de classe. Égaux en droit, dans les rues, dans les rêves.

Pour nous, les immigrés organisés politiquement, c’est un second Novembre 2005 français. Nous n’avons jamais eut aucune illusion que quand la rage du peuple éclaterait nous serions capables de nous diriger vers une voie. Malgré les luttes que nous avons mené durant toutes ces années, nous n’avons jamais put réussir à atteindre une réponse aussi massive que celle-ci. Il est temps pour la rue de parler : Le cri assourdissant que l’on a entendu est pour les 18 ans de violence, de répression, d’exploitation et d’humiliation. Ces jours sont aussi les nôtre.

Ces jours sont pour les centaines d’immigrés et de réfugiés qui ont été tué aux frontières, dans les commissariats, sur les lieux de travail. Ils sont pour ceux qui ont été tués par la police et les « citoyens concernés ». Ils sont pour ceux qui sont morts pour avoir osé traverser la frontière, pour avoir travaillé jusqu’à la mort, pour ne pas avoir baissé la tête, ou pour rien. Ils sont pour GRAMOZ PALOUSI, LOUAN MPERNTELIMA, ENTISON GIAXAI, TONI ONOUXA, AMNPTOURAKIM INTRIZ, MONTASER MOXAMENT ASTRAF et tous les autres que nous n’avons pas oublié.

Ces jours sont pour la violence policière quotidienne qui reste impunie et sans réponse. Ils sont pour les humiliations aux frontières et dans les centres de rétention qui continuent de perdurer. Ils sont pour l’injustice criante des tribunaux grecs, pour les immigrés et les réfugiés injustement en prison, la justice que l’on nous a renié. Même maintenant, dans les jours et les nuits du soulèvement, les immigrés payent un lourd tribut (que ce soit avec les attaques des flics et des fascistes, ou avec les expulsions et les peines de prison que les tribunaux nous donnent, avec l’amour chrétien, à nous les infidèles.

Ces jours sont pour l’exploitation qui se perpétue depuis 18 ans. Ils sont pour les luttes qui ne sont pas oubliées : dans les collines de Volos, les travailleurs des jeux olympiques, le village d’Amaladia. Ils sont pour le labeur et le sang de nos parents, pour le travail au noir, pour les déplacements perpétuels. Ils sont pour les dépôts et les timbres adhésifs, les intérêts des prêts que nous payons et qui ne seront jamais reconnus. Pour les papiers que nous chercheront à avoir pour le reste de notre vie comme un ticket de loterie.

Ces jours sont pour le prix que nous devons payer pour simplement exister, respirer. Ils sont pour tout ce temps où nous serrions les dents, pour les insultes que nous avons reçues, les faites dont nous avons été inculpées. Ils sont pour toutes les fois où nous n’avons pas réagit alors que nous avions toutes les raisons du monde de le faire. Ils sont pour toutes les fois où nous avons réagit et où nous avons été seuls parce que nos morts et notre rage n’avaient pas de forme préexistantes, n’apportaient pas de votes, ne se vendaient pas dans les journaux.

Ces jours appartiennent à tous les marginalisés, les exclus, les personnes aux noms difficiles et aux histoires inconnues. Ils appartiennent à tous ceux qui meurent tous les jours dans la mer Égée et dans la rivière Evros, à tous ceux qui ont été tué à la frontière ou dans les rues du centre d’Athènes, elles appartiennent aux Rom de Zefyri, aux drogués d’Exarchia. Ces jours appartiennent aux enfants de la rue Mesollogiou, aux inintégrés, aux étudiants incontrôlables Merci Alexis, ces jours nous appartiennent à tous.

18 ans de rage silencieuse sont trop.

Dans les rues, pour la solidarité et la dignité !

Nous n’avons pas oublié, nous n’oublierons pas, ces jours sont aussi les vôtres.

Luan, Tony, Mohamed, Alexis…

Haunt of Albanian Migrants

http://www.steki-am.blogspot.com
La Nature n'a fait ni serviteurs ni maitres, c'est pourquoi je ne veux ni commander ni recevoir d'ordres.
Avatar de l’utilisateur-trice
Roro
 
Messages: 760
Enregistré le: 15 Juin 2008, 19:28

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Pïérô » 16 Déc 2008, 02:49

Un appel international à l'initiative du SI de la CNT (le syndicat) a été fait et signé
par les organisations de la Coordination Anarcho-syndicaliste : http://www.cnt-f.org/

La Grèce en feu...

Depuis plusieurs jours la jeunesse grecque crie sa colère.

Sa colère contre une police qui assassine froidement un adolescent de 15 ans.

Sa colère contre une classe politique (toutes tendances confondues) qui est gangrénée par ses pratiques de clientélisme et de corruption.

Sa colère contre une classe politique (toutes tendances confondues) qui privatise les Universités, précarisent les jeunes et rognent les acquis des travailleurs (réforme de la sécurité sociale et du système des retraites).

A Paris, à Rome, à Madrid, à Varsovie, à Stockholm, à Londres comme à Athènes...

Le capitalisme exploite, licencie, assassine, criminalise les mouvements sociaux et expulse les sans papiers.

Solidarité internationale avec les étudiants et travailleurs grecs en lutte !

A Paris, à Rome, à Madrid, à Varsovie, à Stockholm, à Londres comme à Athènes...

Globalisons les résistances !

Grève générale contre le capital !

Grève générale contre la répression étatique !



CNT (France), WORKERS INITIATIVE (Pologne), CGT (Espagne), USI (Italie), ESE (Grèce), IWW (Royaume-Uni), SAC (Suède), LA (Pologne), Solidaridad Obrera (Espagne)


. . . . . . . . . . . . . . . . Image

Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede bajotierra » 16 Déc 2008, 14:59

Oui et concrétement ?

Quand on voit encore le peu de villes qui se sont mobilisées et la faible action des orgas signataires , cet appel tient plus du coup de pub pour une internationale virtuelle que de la réalité .

par exemple en suéde , pour la SAC , je n'ai entendu parler de rien , quand a la CNT Vignolle elle est restée trés discréte ,pour ne pas dire silencieuse , sur le terrain .
bajotierra
 

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede kuhing » 16 Déc 2008, 17:29

ci joint cet appel que j'ai reçu par mail ( s'il n'est pas déjà passé ici)

La rébellion a été allumée partout en Grèce. Même dans les petites villes ... Toute personne qui affirme que quiconque"dirige" ce mouvement est un menteur.
entretien avec Yannis Androulidakis, Secrétaire de l'Union internationale grecque, ESE (Anarcho-syndicalisme) - 16.12.08

1. Dans ce que d'autres villes en dehors d'Athènes, des manifestations de protestation ont eu lieu?

Les émeutes ont éclaté partout en Grèce. Même dans les petites villes, dans tous les départements du pays, il ya eu des manifestations, mais il suffit de voir les émeutes contre la police. Je cite Thessalonique, les 3 grandes villes de Crète (Héraklion, La Canée, Rézymno), Yannena, Agrinio, Patras et de Komotini (deux villes où ont eu lieu des opérations conjointes entre la police et les groupes néo-nazis), Larissa (où un garçon 14 ans fut inculpé en vertu de la loi antiterroriste), Trikala, Kerkyra, Lesbos, et ainsi de suite.

2. Où eurent lieu les plus grandes mobilisations?

À Athènes, il y eu de nombreuses "Manis" appelé tous les jours par divers groupes, ou même par Internet ou par SMS. Les élèves du secondaire se rassemblent tous les jours dans toute la ville autour des postes de police. Au coeur de la ville trois universités (Ecole Polytechnique École d'économie et de l'École de droit)sont occupés par des militants et on peut dire que ces trois lieux forment la réelle coordination du mouvement à laquelle se réfèrent les adultes. En ce qui concerne les étudiants en milieu scolaire, on constate des formes inédites d’organisation, horizontales et de grande ampleur. Actuellement, il ya environ 800 instituts occupées en Grèce.

3. Peut-on parler de soulèvement populaire ou est-ce exagéré ?

Non seulement on peut parler d'un soulèvement populaire, mais il s'agit de la plus grande rébellion en Grèce depuis au moins fin 1965, probablement l'une des plus grandes révoltes dans le monde occidental depuis Mai 68 à Paris. Il convient de noter que ce n'est pas une rébellion de «militants», bien que le mouvement de la gauche, extrême gauche et en particulier les anarchistes sont très forts dans le pays. Ce n'est même pas un mouvement de marginalisés (comme à Los Angeles en 1992 et Paris en 2005), ni une révolte de la "jeunesse". Personnes de tous âges et de différentes couches sociales sont sortis dans la rue, face à la police. Au point que le "black bloc" (très fort en Grèce), semble être une force modérée dans la rue. Il s'agit de la colère sociale accumulée depuis de nombreuses années, 34 ans de République en Grece qui s’est exprimée dans la rue.

4. Quel est le rôle joué par les étudiants à l'origine de la protestation?

Il est difficile de distinguer les différents groupes sociaux. Les lycéens de 14-16 ans sont peut-être les plus visibles, sont chaque jour sur la rue, font 2 ou 3 manifestations et attaquent tous les jours plusieurs postes de police. Parfois, nous allons les accompagner de peur les enfants en face d'hommes armés. C’est une nouvelle politisation qui parfois ne partage pas les mêmes craintes que nous au sujet de la violence populaire. Ce que nous appelons en Grèce "l'ignorance du danger." Les étudiants, quant à eux, entendent rejoiondre cette rebellion avec ses spécificités et seront peut être le prochain «phares» du mouvement.

5. - Les jeunes sont au cœur de la contestation? Quel est le poids des diverses composantes de la lutte contre en eux (anarchistes, communistes, etc)?

Toute personne qui affirme que ce mouvement est "dirigé" un menteur. Même s'il a été allumé par des anarchistes à Athènes, cette rébellion a été suivie spontanément par toutes les identités politiques.Les idées et les collectifs anticapitalistes ont été renforcés ces jours-ci. Nous pourrions distinguer les trois universités occupées d'Athènes, en disant que la Polytechnique est dans les mains des anarchistes "puristes" (ce qui ne signifie plus grand chose maintenant), l'École d'économie est un lieu où l'anarchisme-lutte des classes est très présent (les comités de travailleurs y ont été très présents pour aller aux lieux de travail et discuter avec les travailleurs) et la Faculté de droit réunit la plus grande partie de l'extrême gauche.

Reste à ajouter que pour ce qui est de la gauche parlementaire, le Parti communiste (stalinien toujours) dénonce la rebellion des « provocateurs », tandis que la partie "Synaspismos" (Gauche européenne), participe à la manifestation, sans être partie prenantte d’acune structure dans le mouvement.

6 - Comment tu écalue la suite de la récente grève générale ?

La seule centrale du pays GSEE est historiquement coupable pour son absence dans ce mouvement. Cette absence de la plus grande rébellion de ces 50 dernières années indique la débâcle et l'échec du syndicalisme et de l'État bureaucratique. La grève du 10 Décembre a été proclamé avant l'assassinat du camarade Alexandros, pour réclamer des mesures contre la crise. Ensuite, la GSEE a dû décider (après une demande du Premier ministre) d’annuler la manifestation et de ne pas participarait pas au meeting! Ce comportement va à l'encontre des intérêts populaires y obreros, est un pas en avant sur la voie de la collaboration de classe contre la lutte des classes. Nous dénonçons cette politique de trahison de la GSEE et réitéront le besoin urgent d'une nouvelle confédération syndicale en Grèce. Je voudrais ajouter que, malgré la GSEE, des dizaines de milliers de personnes ont marché à Athènes et ailleurs, grâce aux liens entre collectifs ouvriers, entre syndicats de certaines professions. La participation à la grève a également été très grande, étant donné qu'une grande partie du processus de production étaiy déjà été réduite dans le pays.



7 - Quel est le rôle joué par les médias grecs? Au niveau international, les médias parlntr de «hooliganisme»

Les médias ont une fonction de "voile noir". De nombruses publications ont mpentis sur le "vandalisme" qui n'a jamais existé (bibliothèque nationale "brûlée" académie détruite, pourquoi pas demain la "démolition" du Parthénon) ou la propagation "des rumeurs qu'il y ait un passager tué par une pierre ».

le lendemain, ils disent "Hum, oui, ce n'est jamais arrivé ... Il arrive que… vous voyez… dans le désarroi de la nuit dernière… nous avons eu de telles informations." La réalité est (personnellement je peux vous assurer étant journaliste professionnel), que ces "informations" viennent de la police tous les jours sans que les medias se livrent à la moindre vérification.. D'autres fois, les médias parlent d'une « arrivée secrete d’anarchiste de France, d’Espagne et d’Italie déjà en route pour aider les anarchistes grec (sic) ».

Mais quoi d’autre attendre de médias officiels dont les propriétaires sont les tenants de cette politique économique capitaliste qui a motivé cette rébellion? Ajouter que les attaques de la police au cours de ces journées (tir en l'air, la torture, etc.)

8 Est-ce un comportement habituel de la police grecque? (Il est dit en l'Espagne qu’elle est très permissive)

Permissives? Le commissaire du Conseil de l'Europe T. Hamarberg (je suppose que ce n'est pas un anarchiste ...) a dénoncé la violence excessive et permanente de la police grecque, dans la mesure où elle jouit de l'impunité devant les tribunaux. Enfin, il a été proposé le désarmement de la police grecque pour des raisons de sécurité. Depuis l'assassinat du camarade Alexandros (Dec. 6 au soir), il y a eu 400 tirs "en aveugle" qui ont faites chaque jour des dizaines de manifestants blessés par la police. Je ne peux pas imaginer ce qu'ils auraient fait si elle n'était pas "permissive" ...


9 -Que peut-on penser de l'assassinat de ce jeune homme de 15 ans? Est-ce le début d'une augmentation de la répression?

Le compagnon Alexandros n'est pas la première victime de violence policière en Grèce. Depuis la transition politique (1974), nous avons environ 100 tués par la. Les militants, les immigrants, les Tziganes, les jeunes, les handicapés, y compris un enfant! Il y a trois ans, la police a pris d’assaut le quartier Exarheia qui a une longue histoire militante. Mais nous ne devons pas oublier que la répression étatique est de plus en plus liée à répression économique, à la pauvreté, aux licenciements. Dans une Europe qui exige 70 heures de travail par semaine pour les travailleurs, la répression est le seul "argument" des employeurs et des états. Par conséquent, nous sommes dans une période de grande répression dans le monde entier.



10 - Le syndicat que tu représentes demande la démission du gouvernement grec ?

Tout d'abord, il faut dire que le syndicat SEA Athènes ne dispose pas de structures d’initiatives en dehors de ce qui se passe sur le terrain. Nous avons suspendu toute la « vie organique » de l’organisation ?. Nous ne sommes pas une partie qui va s'organiser séparément de une révolte. Nous sommes un morceau de la révolte, notre vie est l'activisme dans les professions et les colelctifs. Nos revendications sont celles des assemblées. Quant à votre question, ESE ne croit pas en général qu’un changement de gouvernement peut changer notre vie. Nous avons besoin d'un changement de système économique. L'assemblée de l'école économique occupée a demandé le désarmement de la police et la suppression des forces spéciales.

Après tout, si le gouvernement tombe, ce sera parce que la révolte aura montr » que les gens ont la possibilité de pouvoir gagner.



11-Comment le mouvement anarchiste agiss-t-il dans les divers lieux et dans les luttes et les protestations?

Les anarchistes étaient les premiers qui ont déclenché la révolte, la nuit du meurtre d'Alexandre. Ils ont participé à toutes les actions dans la rue et appuyés la colère et la violence des gens envers les banques, les multinationales et de la police et non pas à de petits magasins et à des voitures. Nous ne devons pas oublier que la police secrète a fait des efforts pour transformer les troubles en une "violence aveugle". Mais ils n'ont pas été couronnés de succès.

D'autre part, il y a des anarchistes actifs dans toutes les professions. Personnellement, je fais partie d'un noyau qui pousse les travailleurs à s'engager ouvertement dans les occupations comme c’est le cas, visible, dans l'occupation de la Escuelade Economics.



12 - Comment la Grèce est-elle affaectée par la crise économique?

Avant même la crise, la situation en Grèce a été très difficile même si, à partir de 1996, les politiciens parlaient de "puissance Grècque", se référant au centre des affaires dans les Balkans, aux Jeux Olympiques. Le salaire minimum ne dépasse pas 650 euros, alors qu'il y a une grande insécurité, en particulier parmi les jeunes. La plupart des gens et les familles ont des dettes importantes en raison de l’effondrement des banques dans l'économie grecque. Après le Crack, les patrons ont commencé "à réduire les coûts", ce qui a accru l'incertitude, mais aussi la colère de la population.



13 - Pensez-vous que ces faits sont aussi liés à la crise capitaliste?

Comme je l'ai dit, oui. La crise a accru l'angoisse et la colère de la population. Elle renforce également le sentiment que nous ne pouvons pas compter sur les maîtres de ce monde et que notre émancipation doit venir de nous-mêmes.



14 - Qu'est-ce que vous attendez de ces manifestations?

Les mobilisations donnent toujours des résultats inattendus. La réalité a déjà dépassé les prévisions et les projets des organisations et de militants. Mais d'autre part, mouvement ne parvient pas, à ce jour, à des revendications spécifiques. Personnellement, ce je l'espère est qu’il sortira de cela un nouveau mouvement avec des structures de travailleurs, syndicales, sociales et populaires plus organisées et plus axées sur la lutte. Mais, compte tenu de ce qui se passe en Grèce, j'espère aussi que la réalité continuera à dépasser nos attentes. Nous avons vécu ici et nous pouvons le faire de nouveau. Ne pas oublier qu'il ya une intelligence qui est au-delà de l'intelligence de tous les génies. C'est l'intelligence collective du monde, est l'intelligence des personnes qui sortent dans la rue pour restaurer la vie.
_______________________________________________
kuhing
 

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 17 Déc 2008, 00:29

Bon Antpirg, c'est terminé les gamineries :?:

Le siège de la police attaqué par des jeunes à Athènes
AP | 16.12.2008 | 16:45

Des jeunes masqués se sont attaqués mardi au siège de la police grecque dans le centre d'Athènes, tandis que des heurts opposaient à nouveau manifestants et policiers à Thessalonique, dans le nord du pays.

Selon la police, les violences enregistrées à Athènes impliquaient une trentaine de jeunes qui ont lancé des cocktails Molotov et des pierres sur l'immeuble de la police.

Après une accalmie de deux jours, les manifestations ont repris mardi dans toute la Grèce. Des lycéens ont bloqué des rues et des dizaines d'adolescents se sont rassemblés devant le principal palais de justice de la capitale et une prison de haute securité. Certains ont jeté des projectiles en direction de la police.

D'autres rassemblements étaient prévus à Athènes dans le courant de la journée.

Des manifestants ont aussi brièvement occupé un studio de la chaîne de télévision publique NET, interrompant un journal d'information. Un discours du Premier ministre Costas Karamanlis a ainsi soudainement disparu des écrans, remplacé par des images de banderoles appelant le public à "arrêter de regarder la télévision et descendre dans la rue".

Les manifestants, pour la plupart des lycéens choqués par la mort d'un jeune de 15 ans, Alexandros Grigoropoulos, tué le 6 décembre par la police, réclament le départ des policiers anti-émeute des rues, le désarmement des forces de l'ordre et la réduction des inégalités sociales.

Selon le ministère de l'Education, les cours étaient interrompus mardi dans plus de 100 établissements secondaires occupés par les élèves. Plusieurs universités du pays étaient également paralysées pour cause d'occupation.

Parallèlement, la police anti-émeute a dû tirer des gaz lacrymogènes pour disperser mardi à Thessalonique quelque 300 jeunes qui lançaient des pierres et autres objets sur le palais de justice local. Ces violences ont fait suite à la condamnation de huit policiers reconnus coupables d'abus sur un étudiant lors des émeutes de 2006. Les accusés ont écopé de peines allant de 15 mois avec sursis à trois ans et trois mois avec sursis.

Dans un geste d'apaisement, les autorités municipales d'Athènes devaient allumer l'arbre de Noël érigé sur la place Syntagma, dans le centre de la capitale, théâtre de bon nombre des affrontements de ces 11 derniers jours. AP


Des étudiants grecs au JT : "Arrêtez de regarder, sortez dans la rue"
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 16.12.08 | 19h38 • Mis à jour le 16.12.08 | 19h54

Les téléspectateurs qui regardaient le journal télévisé grec, mardi 16 décembre, ont assisté à un spectacle inattendu. Un groupe de plusieurs dizaines d'étudiants a investi les studios de la chaîne publique NET, interrompant les diffusions. Les jeunes, qui sont apparus à l'écran sans dire un mot, tenaient une banderole sur laquelle on pouvait lire : "Arrêtez de regarder, sortez dans la rue". NET diffusait à ce moment-là un discours du premier ministre, Costas Caramanlis, devant le Parlement.

Les étudiants, qui ont quitté les lieux sans incident, ne sont restés à l'écran que quelques minutes. La direction de la chaîne s'est empressée de lancer des publicités avant de rétablir les programmes, sans donner immédiatement d'explications. Près de 45 minutes plus tard, Christos Panagopoulos, directeur de la chaîne, s'est emporté contre ce qu'il a qualifié d'"acte de violence qui dépasse les limites de la démocratie".
Cet incident vient rappeler que la tension est toujours très vive en Grèce, près de dix jours après le début de manifestations violentes de la jeunesse en réponse à la mort du jeune Alexandros Grigoropoulos. Le premier ministre Caramanlis, contesté de toute part, a promis de s'attaquer aux problèmes de corruption et "d'injustice sociale". "Des problèmes restés sans solution depuis longtemps déçoivent les jeunes gens. Contre tout cela, la lutte est difficile et de longue haleine, et nous sommes résolus à la mener", a-t-il promis, tout en soulignant que les nombreux dégâts qu'a connu le pays pèseront sur la dette, et donc sur la marge de manœuvre du gouvernement.

Outre les manifestations quotidiennes dans le pays, la journée de mardi a été marquée par une série d'attaques contre des commissariats de police ou des établissements publics à Athènes et à Salonique. Par ailleurs, des centaines d'établissements scolaires et universitaires restaient occupés.

video:

http://www.youtube.com/watch?v=xeWKwQ4i ... 31993_3214.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede bajotierra » 17 Déc 2008, 16:16

http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1598

DECLARATION DE L’ASSEMBLEE GENERALE DES TRAVAILLEURS INSURGES DE ATHENES

depuis le bâtiment libéré de la GSEE
mercredi 17 décembre 2008



Nous déterminerons notre histoire nous même ou nous la laisserons être déterminée sans nous.


Nous, travailleurs manuels, employés, chômeurs , intérimaires et précaires, locaux ou migrants, ne sommes pas des téléspectateurs passifs. Depuis le meurtre d’Alexandros Grigoropoulos le samedi soir, nous participons aux manifestations, aux affrontement avec la police, aux occupations du centre ville comme des alentours. Nous avons dû maintes et maintes fois quitter le travail et nos obligations quotidiennes de prendre les rues avec les lycéens, les étudiants et les autres prolétaires dans la lutte.

NOUS AVONS DECIDE D’OCCUPER LE BATIMENT DE LA CONFEDERATON GENERALE DES TRAVAILLEURS EN GRECE (GSEE)

Pour le transformer en un espace de libre expression et un point de rendez-vous pour les travailleurs,

Pour disperser les mythes vendu par les médias sur l’absence des travailleurs des affrontements, que la rage de ces derniers jours ne serait que l’œuvre de quelques 500 « cagoulés », « hooligans », ou d’autres histoires farfelues, alors que dans les journaux télévisés les travailleurs sont présentés comme des victimes de ces affrontements, et alors que la crise capitaliste en Grèce et dans le Monde mène à des licenciements innombrables que les médias et leurs dirigeants considère comme un « phénomène naturel ».

Pour démasquer le rôle de la bureaucratie syndicale dans le travail de sape contre l’insurrection, mais aussi d’une manière générale. La Confédération générale des travailleurs en Grèce (GSEE), et toute l’intégralité de la machinerie syndicale qui le soutient depuis des dizaines et des dizaines d’années, sape les luttes, négocie notre force de travail contre des miettes, perpétue le système d’exploitation et d’esclavage salarié. L’attitude de la GSEE mercredi dernier parle d’elle même : la GSEE a annulé la manifestation des grévistes pourtant programmée, se rabattant précipitamment sur un bref rassemblement sur la place Syntagma, tout en s’assurant simultanément que les participants se disperseraient très vite, de peur qu’ils ne soient infectés par le virus de l’insurrection.

Pour ouvrir cet espace pour la première fois, comme une continuation de l’ouverture sociale créée par l’insurrection elle-même, espace qui a été construit avec notre contribution mais dont nous avons été jusqu’ici exclus. Pendant toute ces années nous avons confié notre destin à des sauveurs de toute nature, et nous avons finit par perdre notre dignité. Comme travailleurs, nous devons commencer à assumer nos responsabilités, et cesser de faire reposer nos espoirs dans des leaders « sages » ou des représentants « compétents ». Nous devons commencer à parler de notre propre voix, nous rencontrer, discuter, décider et agir par nous même. Contre les attaques généralisées que nous endurons. La création de collectifs de résistance « de base » est la seule solution.

Pour propager l’idée de l’auto-organisation et de la solidarité sur les lieux de travail, de la méthode des comités de luttes et des collectifs de base, abolir les bureaucraties syndicales.

Pendant toutes ces années nous avons gobé la misère, la résignation, la violence au travail. Nous nous sommes habitués à compter nos blessés et nos morts - les soit disant « accidents du travail ». Nous nous sommes habitués à ignoré que les migrants, nos frères de classe - étaient tués. Nous sommes fatigués de vivre avec l’anxiété de devoir assurer notre salaire, de pouvoir payer nos impôts et de se garantir une retraite qui maintenant ressemble à un rêve lointain.

De même que nous luttons pour ne pas abandoner nos vies dans les mains des patrons et des représentants syndicaux, de même nous n’abandonnerons pas les insurgés arrêtés dans les mains de l’Etat et des mécanismes juridiques.

LIBERATION IMMEDIATE DES DETENUS

RETRAIT DES CHARGES CONTRE LES INTERPELLES

AUTO-ORGANISATION DES TRAVAILLEURS

GERVE GENERALE

ASSEMBLEE GENERALE DES TRAVAILLEURS DANS LES BATIMENTS LIBERES DE LA GSEE
Mercredi 17 décembre à 18 heures

L’assemblée générale des travailleurs insurgés
bajotierra
 

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Pïérô » 18 Déc 2008, 00:56

Du secrétariat international de la CNT : http://www.cnt-f.org/international/spip.php?article261

mercredi 17 décembre 2008, par S.I.

Yannis Androulidakis est le secrétaire international de l’ESE grecque (anarcho-syndicaliste). Il revient sur la révolte qui secoue la Grèce depuis l’assassinat d’Alexis :

Peux tu revenir sur les circonstances de la mort d’Alexis ?

Il y a trois ans que la police grecque a instauré une stratégie de provocation dans le quartier d’Exârcheia, lieu populaire historique d’Athènes, où vivent nombre d’étudiants, de jeunes et de libertaires.
Les rondes de la police ont augmenté ces derniers temps et les insultes à l’encontre des gens du quartier par les policiers sont le lot quotidien.
En ce qui concerne l’assassinat du jeune de 15 ans, tous les témoins oculaires (résidents du quartier, passants etc.) affirment que les policiers ont provoqué un cercle de jeunes en les insultant. Quand les jeunes ont répondu, les policiers ont garé leur voiture avant de revenir au point où les jeunes étaient assis puis ils ont tiré trois fois. Les témoins affirment aussi que l’assassin a tiré à vol d’oiseau sur Aléxandros, qui est tombé mort sur le trottoir.

Il s’agit là de pratiques habituelles chez la police grecque ?

Depuis la fin de la dictature de colonels, plusieurs dizaines de gens ont été tué par la police. Parmi eux, Mikalis Kaltezas, militant anarchiste de 15 ans, en 1985, Issidoros Issidoropoulos, militant d’extrême gauche de 16 ans en 1976, les manifestants Koumis et Kanellopoulou, mais aussi un nombre infini d’immigrés et des minorités ethniques (tziganes, turcs de Thrace etc.). Dernièrement, la Police avait également assassiné un jeune handicapé.
En même temps, on a une quantité innombrable de cas de tortures contre des militants, des manifestants et des immigres arrêtés, ainsi qu’un usage systématique et injustifié de bombes lacrymogène et de gaz chimiques pendant toutes les manifestations.
Il faut souligner que la police entoure traditionnellement les manifestations en Grèce.
J’ajouterai enfin que jamais un policier n’a été tué en Grèce par des manifestants et que jamais un policier – même condamné par la justice - n’a passé plus que 2,5 ans en prison.

Au delà de l’assassinat du jeune, y a-t- il d’autres raisons qui expliquent cette explosion ?

Nous sommes la première génération d’après guerre qui vit dans des conditions de travail et économiques pires que celles de nos parents.
En Grèce on parle souvent de "la génération de 700 euros’". Sans aucun doute, il s’agit d’un slogan qui sous estime la réalité. Parce que la grande majorité des jeunes de moins de 30 ans a de salaires inférieurs à 700 euros. Il n’y a plus des contrats de travail non précaire. Le travail noir est très fort aussi. Le patronat licencie au nom de la ‘’crise’’. En même temps que le Capital grec se réjouit d’une rentabilité énorme grâce au pillage de pays balkaniques.
La situation est encore pire pour les immigrés qui souffrent des lois racistes, de la xénophobie généralisée en Grèce et de l’action impunie de groupes nazis. Il faut souligner que la participation des immigrés à ce mouvement est assez grande et que comme d’habitude, ce sont eux les premières victimes de la répression étatiques : sur quelques 400 arrêtés, la moitié sont des immigrés.
En ce qui concerne la vie politique et la corruption, je vous donnerai quelques éléments qui résument la situation politique grecque.
Récemment un scandale dit de « Vatopedi » a éclaté. Le gouvernement a offert des terres… publiques à l’église ( !!!).
Je rappellerai aussi que deux familles (Papandréou pour le centre-gauche, le PASOK, et Caramanlis pour la droite) ont gouverné 34 années sur les 40 dernières années en Grèce.
Ce à quoi il faut ajouter la gestion désastreuse par l’État des incendies d’été 2007 et de leurs conséquences, la casse de la sécurité sociale par les lois des socialistes en 2001 et par la droite en 2006, les privatisation de l’électricité, des ports et de Olympic airways.

Sur le mouvement en tant que tel, quelles sont ses caractéristiques ? ?

Presque dans toutes les capitales des départements du pays, la révolte s’est allumée. A Salonique, à Agrinion, à Yannena, partout en Crète, des affrontements opposent les manifestants et la police.
A Patras, la police a attaqué les manifestants accompagnée par un bataillon de néo-nazis armés, dit "citoyens indignés’".
A Athènes chaque jour, il y a 2 ou 3 manifestations différentes, avec plusieurs dizaines de milliers de participants. 20.000 manifestants solidaires ont accompagné Alexandros Grigoropoulos, pendant son enterrement. Il ne s’agissait pas du tout d’une ’’sédition aveugle’’ comme les médias l’ont dit. Bien au contraire, le mouvement continue...
À Athènes, les manifs sont appelées tous les jours par divers groupes, ou même par Internet ou par SMS. Les élèves du secondaire se rassemblent tous les jours dans toute la ville autour des postes de police. Au cœur de la ville trois universités (École Polytechnique, l’École d’économie et de l’École de droit)sont occupées par des militants et on peut dire que ces trois lieux forment la réelle coordination du mouvement à laquelle se réfèrent les adultes. En ce qui concerne les étudiants en milieu scolaire, on constate des formes inédites d’organisation, horizontales et de grande ampleur. Actuellement, il y a environ 800 lycées occupées en Grèce.

Peut-on parler de soulèvement populaire ou est-ce exagéré ?

Non seulement on peut parler d’un soulèvement populaire, mais il s’agit de la plus grande rébellion en Grèce depuis au moins fin 1965, probablement l’une des plus grandes révoltes dans le monde occidental depuis Mai 68 à Paris. Il convient de noter que ce n’est pas une rébellion de « militants », bien que le mouvement de la gauche, extrême gauche et en particulier les anarchistes soient très forts dans le pays.
Ce n’est même pas un mouvement de marginalisés (comme à Los Angeles en 1992 et Paris en 2005), ni une révolte de la "jeunesse". Personnes de tous âges et de différentes couches sociales sont sortis dans la rue, face à la police. Au point que le "black bloc" (très fort en Grèce), semble être une force modérée dans la rue. Il s’agit de la colère sociale accumulée depuis de nombreuses années, 34 ans de République en Grèce qui s’est exprimée dans la rue.


Quel est le rôle joué par les étudiants à l’origine de la protestation ?

Il est difficile de distinguer les différents groupes sociaux. Les lycéens de 14-16 ans sont peut-être les plus visibles, sont chaque jour sur la rue, font 2 ou 3 manifestations et attaquent tous les jours plusieurs postes de police. Parfois, nous allons les accompagner de peur les enfants en face d’hommes armés. C’est une nouvelle politisation qui parfois ne partage pas les mêmes craintes que nous au sujet de la violence populaire. Ce que nous appelons en Grèce "l’ignorance du danger." Les étudiants, quant à eux, entendent rejoindre cette rébellion avec ses spécificités et seront peut être le prochain « phares » du mouvement.

Quelle est l’implication des différentes composantes du mouvement social grec dans cette révolte ?

Toute personne qui affirme que ce mouvement est "dirigé" un menteur. Même s’il a été allumé par des anarchistes à Athènes, cette rébellion a été suivie spontanément par toutes les identités politiques. Les idées et les collectifs anticapitalistes ont été renforcés ces jours-ci. Nous pourrions distinguer les trois universités occupées d’Athènes, en disant que la Polytechnique est dans les mains des anarchistes "puristes" (ce qui ne signifie plus grand chose maintenant), l’École d’économie est un lieu où l’anarchisme-lutte des classes est très présent (les comités de travailleurs y ont été très présents pour aller aux lieux de travail et discuter avec les travailleurs) et la Faculté de droit réunit la plus grande partie de l’extrême gauche.
Reste à ajouter que pour ce qui est de la gauche parlementaire, le Parti communiste (stalinien toujours) dénonce la rébellion des « provocateurs », tandis que la partie "Synaspismos" (Gauche européenne), participe à la manifestation, sans être partie prenante d’aucune structure dans le mouvement.

Comment évalues tu la suite de la récente grève générale ?

La seule centrale du pays GSEE est historiquement coupable pour son absence dans ce mouvement. Cette absence de la plus grande rébellion de ces 50 dernières années indique la débâcle et l’échec du syndicalisme et de l’État bureaucratique.
La grève du 10 Décembre a été proclamé avant l’assassinat du camarade Alexandros, pour réclamer des mesures contre la crise. Ensuite, la GSEE a dû décider (après une demande du Premier ministre) d’annuler la manifestation et de ne pas participer pas au meeting ! Ce comportement va à l’encontre des intérêts populaires y ouvriers, est un pas en avant sur la voie de la collaboration de classe contre la lutte des classes. Nous dénonçons cette politique de trahison de la GSEE et réitérons le besoin urgent d’une nouvelle confédération syndicale en Grèce. C’est d’ailleurs pour dénoncer la CGSE que nous avons occupés ses locaux le mercredi 17 décembre.
Je voudrais ajouter que, malgré la GSEE, des dizaines de milliers de personnes ont marché à Athènes et ailleurs, grâce aux liens entre collectifs ouvriers, entre syndicats de certaines professions. La participation à la grève a également été très grande, étant donné qu’une grande partie du processus de production était déjà été réduit dans le pays.

Quel est le rôle joué par les médias grecs ? Au niveau international, les médias parlent de « hooliganisme »

Les médias ont une fonction de "voile noir". De nombreuses publications ont menti sur le "vandalisme" qui n’a jamais existé (bibliothèque nationale "brûlée" académie détruite, pourquoi pas demain la "démolition" du Parthénon ? ) ou la propagation "des rumeurs qu’il y ait un passager tué par une pierre ».
le lendemain, ils disent "Hum, oui, ce n’est jamais arrivé ... Il arrive que… vous voyez… dans le désarroi de la nuit dernière… nous avons eu de telles informations." La réalité est (personnellement je peux vous assurer étant journaliste professionnel), que ces "informations" viennent de la police tous les jours sans que les médias se livrent à la moindre vérification.. D’autres fois, les médias parlent d’une « arrivée secrète d’anarchiste de France, d’Espagne et d’Italie déjà en route pour aider les anarchistes grecs (sic) ».
Mais quoi d’autre attendre de médias officiels dont les propriétaires sont les tenants de cette politique économique capitaliste qui a motivé cette rébellion ? Ajouter que les attaques de la police au cours de ces journées (tir en l’air, la torture, etc.)

Le mot de la fin ?

Les mobilisations donnent toujours des résultats inattendus. La réalité a déjà dépassé les prévisions et les projets des organisations et de militants. Mais d’autre part, le mouvement ne parvient pas, à ce jour, à des revendications spécifiques. Personnellement, ce que je l’espère est qu’il sortira de cela un nouveau mouvement avec des structures de travailleurs, syndicales, sociales et populaires plus organisées et plus axées sur la lutte. Mais, compte tenu de ce qui se passe en Grèce, j’espère aussi que la réalité continuera à dépasser nos attentes. Nous avons vécu ici et nous pouvons le faire de nouveau. Ne pas oublier qu’il ya une intelligence qui est au-delà de l’intelligence de tous les génies. C’est l’intelligence collective du monde, est l’intelligence des personnes qui sortent dans la rue pour restaurer la vie.

Propos recueillis par Jérémie du SI de la CNT et complétés par le collectif Kaosenlared.net


. . . . . . . . . . . . . Image
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22439
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede bajotierra » 18 Déc 2008, 11:19

Propos recueillis par Jérémie du SI de la CNT et complétés par le collectif Kaosenlared.net


JEREMI LE PETIT MENTEUR VIGNOLLES QUI EXPLOITE A SON COMPTE PERSONNEL LE BOULOT DES COPAINS

cet entretien est une récupération tronquée de celui publié sur le site de las barricadas et traduit par les copains de OCL Saint Nazaire mis en ligne le 16/12/2008

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?breve31

Sur la situation en grèce

voici l'intégralité de l'entretien

La réalité a déjà dépassé les prévisions et les projets des organisations
traduit de l’espagnol.

mardi 16 décembre 2008, par OCL St Nazaire


La rébellion a été allumée partout en Grèce. Même dans les petites villes ... Toute personne qui affirme que quiconque "dirige" ce mouvement est un menteur.


1. Est-ce que des manifestations de protestation ont eu lieu en dehors d’Athènes, ?
Les émeutes ont éclaté partout en Grèce. Même dans les petites villes, dans tous les départements du pays, il ya eu des manifestations, mais il suffit de voir les émeutes contre la police. Je cite Thessalonique, les 3 grandes villes de Crète (Héraklion, La Canée, Rézymno), Yannena, Agrinio, Patras et de Komotini (deux villes où ont eu lieu des opérations conjointes entre la police et les groupes néo-nazis), Larissa (où un garçon de 14 ans fut inculpé en vertu de la loi antiterroriste), Trikala, Kerkyra, Lesbos, et ainsi de suite.

2. Où eurent lieu les plus grandes mobilisations ?
À Athènes, il y eu de nombreuses "Manis" appelées tous les jours par divers groupes, ou même par Internet ou par SMS. Les élèves du secondaire se rassemblent tous les jours dans toute la ville autour des postes de police. Au coeur de la ville trois universités (Ecole Polytechnique École d’économie et de l’École de droit)sont occupés par des militants et on peut dire que ces trois lieux forment la réelle coordination du mouvement à laquelle se réfèrent les adultes. En ce qui concerne les étudiants en milieu scolaire, on constate des formes inédites d’organisation, horizontales et de grande ampleur. Actuellement, il ya environ 800 instituts occupées en Grèce.

3. Peut-on parler de soulèvement populaire ou est-ce exagéré ?
Non seulement on peut parler d’un soulèvement populaire, mais il s’agit de la plus grande rébellion en Grèce depuis au moins fin 1965, probablement l’une des plus grandes révoltes dans le monde occidental depuis Mai 68 à Paris. Il convient de noter que ce n’est pas une rébellion de « militants », bien que le mouvement de la gauche, extrême gauche et en particulier les anarchistes sont très forts dans le pays. Ce n’est même pas un mouvement de marginalisés (comme à Los Angeles en 1992 et Paris en 2005), ni une révolte de la "jeunesse". Des Personnes de tous âges et de différentes couches sociales sont sortis dans la rue, face à la police. Au point que le "black bloc" (très fort en Grèce), semble être une force modérée dans la rue. Il s’agit de la colère sociale accumulée depuis de nombreuses années, malgré 34 ans de République en Grèce, qui s’est exprimée dans la rue.

4. Quel est le rôle joué par les étudiants à l’origine de la protestation ?
Il est difficile de distinguer les différents groupes sociaux. Les lycéens de 14-16 ans sont peut-être les plus visibles. Ils sont chaque jour sur la rue, font 2 ou 3 manifestations et attaquent tous les jours plusieurs postes de police. Parfois, nous allons les accompagner par peur de laisser des enfants en face d’hommes armés. C’est une nouvelle politisation qui parfois ne partage pas les mêmes craintes que nous au sujet de la violence populaire. Ce que nous appelons en Grèce "l’ignorance du danger." Les étudiants, quant à eux, entendent rejoindre cette rebellion avec leurs spécificités et seront peut être le prochain « phares » du mouvement.

5. - Les jeunes sont au cœur de la contestation ? Quel est le poids des diverses composantes de la lutte -------(anarchistes, communistes, etc) ?
Toute personne qui affirme que ce mouvement est "dirigé" est un menteur. Même si elle a été allumée par des anarchistes à Athènes, cette rébellion a été suivie spontanément par toutes les identités politiques. Les idées et les collectifs anticapitalistes ont été renforcés ces jours-ci. Nous pourrions distinguer les trois universités occupées d’Athènes, en disant que la Polytechnique est dans les mains des anarchistes "puristes" (ce qui ne signifie plus grand chose maintenant), l’École d’économie est un lieu où l’anarchisme-lutte des classes est très présent (les comités de travailleurs y ont été très présents pour aller dans les lieux de travail et discuter avec les travailleurs) et la Faculté de droit réunit la plus grande partie de l’extrême gauche. Reste à ajouter que pour ce qui est de la gauche parlementaire, le Parti communiste (stalinien toujours) dénonce la rebellion des « provocateurs », tandis que la partie "Synaspismos" (Gauche européenne), participe à la manifestation, sans être partie prenante d’aucune structure dans le mouvement.

6 - Comment tu évalue la suite de la récente grève générale ?
La seule centrale du pays, la GSEE*, est historiquement coupable pour son absence dans ce mouvement. Cette absence de la plus grande rébellion de ces 50 dernières années indique la débâcle et l’échec du syndicalisme et de l’État bureaucratique. La grève du 10 Décembre a été proclamé avant l’assassinat du camarade Alexandros, pour réclamer des mesures contre la crise. Ensuite, la GSEE a dû décider (après une demande du Premier ministre) d’annuler la manifestation et de ne pas participer au meeting ! Ce comportement va à l’encontre des intérêts populaires et ouvriers, c’est un pas en avant sur la voie de la collaboration de classe, contre la lutte des classes. Nous dénonçons cette politique de trahison de la GSEE et réitéront le besoin urgent d’une nouvelle confédération syndicale en Grèce. Je voudrais ajouter que, malgré la GSEE, des dizaines de milliers de personnes ont marché à Athènes et ailleurs, grâce aux liens entre collectifs ouvriers, entre syndicats de certaines professions. La participation à la grève a également été très grande, étant donné qu’une grande partie du processus de production avait déjà été réduite dans le pays.

7 - Quel est le rôle joué par les médias grecs ? Au niveau international, les médias parlent de « hooliganisme »
Les médias ont une fonction de "voile noir". De nombreuses publications ont mentis sur le "vandalisme" qui n’a jamais existé (bibliothèque nationale "brûlée" académie détruite, pourquoi pas demain la "démolition" du Parthénon) ou la propagation "des rumeurs qu’il y ait un passager tué par une pierre ». Le lendemain, ils disent "Hum, oui, ce n’est jamais arrivé ... Il arrive que… vous voyez… dans le désarroi de la nuit dernière… nous avons eu de telles informations." La réalité est (personnellement je peux vous assurer étant journaliste professionnel), que ces "informations" viennent de la police tous les jours sans que les medias se livrent à la moindre vérification.. D’autres fois, les médias parlent d’une « arrivée secrete d’anarchiste de France, d’Espagne et d’Italie déjà en route pour aider les anarchistes grec (sic) ». Mais qu’attendre d’autre de médias officiels dont les propriétaires sont les tenants de cette politique économique capitaliste qui a motivé cette rébellion ? Ajouter que les attaques de la police au cours de ces journées (tir en l’air, la torture, etc.)ne sont pas évoquées

8 Est-ce un comportement habituel de la police grecque ? (Il est dit en Espagne qu’elle est très permissive)
Permissives ? Le commissaire du Conseil de l’Europe T. Hamarberg (je suppose que ce n’est pas un anarchiste ...) a dénoncé la violence excessive et permanente de la police grecque, dans la mesure où elle jouit de l’impunité devant les tribunaux. Enfin, il a été proposé le désarmement de la police grecque pour des raisons de sécurité. Depuis l’assassinat du camarade Alexandros (Dec. 6 au soir), il y a eu 400 tirs "en aveugle" qui ont fait chaque jour des dizaines de manifestants blessés par la police. Je ne peux pas imaginer ce qu’ils auraient fait si elle n’était pas "permissive" ...

9 -Que peut-on penser de l’assassinat de ce jeune homme de 15 ans ? Est-ce le début d’une augmentation de la répression ?
Le compagnon Alexandros n’est pas la première victime de violence policière en Grèce. Depuis la transition politique (1974), nous avons environ 100 tués par la police. Des militants, des immigrants, des Tziganes, des jeunes, des handicapés, y compris un enfant ! Il y a trois ans, la police a pris d’assaut le quartier Exarheia qui a une longue histoire militante. Mais nous ne devons pas oublier que la répression étatique est de plus en plus liée à répression économique, à la pauvreté, aux licenciements. Dans une Europe qui exige 70 heures de travail par semaine pour les travailleurs, la répression est le seul "argument" des employeurs et des états. Par conséquent, nous sommes dans une période de grande répression dans le monde entier.

10 - Le syndicat que tu représente demande la démission du gouvernement grec ?
Tout d’abord, il faut dire que le syndicat SEA Athènes ne dispose pas de structures d’initiatives en dehors de ce qui se passe sur le terrain. Nous avons suspendu toute la « vie organique » de l’organisation. Nous ne sommes pas un parti qui va s’organiser séparément de la révolte. Nous sommes un morceau de la révolte, notre vie est l’activisme dans les professions et les colelctifs. Nos revendications sont celles des assemblées. Quant à votre question, ESE ne croit pas en général qu’un changement de gouvernement peut changer notre vie. Nous avons besoin d’un changement de système économique. L’assemblée de l’école économique occupée a demandé le désarmement de la police et la suppression des forces spéciales. Après tout, si le gouvernement tombe, ce sera parce que la révolte aura montrer que les gens ont la possibilité de pouvoir gagner.

11-Comment le mouvement anarchiste agis-t-il dans les divers lieux et dans les luttes et les protestations ?
Les anarchistes étaient les premiers qui ont déclenché la révolte, la nuit du meurtre d’Alexandre. Ils ont participé à toutes les actions dans la rue et appuyés la colère et la violence des gens envers les banques, les multinationales et de la police et non pas contre de petits magasins ou des voitures. Nous ne devons pas oublier que la police secrète a fait des efforts pour transformer les troubles en une "violence aveugle". Mais ils n’ont pas été couronnés de succès.

D’autre part, il y a des anarchistes actifs dans toutes les professions. Personnellement, je fais partie d’un noyau qui pousse les travailleurs à s’engager ouvertement dans les occupations comme c’est le cas, visible, dans l’occupation de la Escuelade Economics.

12 - Comment la Grèce est-elle affectée par la crise économique ?
Avant même la crise, la situation en Grèce a été très difficile même si, à partir de 1996, les politiciens parlaient de "puissance Grèque", se référant au centre des affaires dans les Balkans, aux Jeux Olympiques. Le salaire minimum ne dépasse pas 650 euros, alors qu’il y a une grande insécurité, en particulier parmi les jeunes. La plupart des gens et les familles ont des dettes importantes en raison de l’effondrement des banques dans l’économie grecque. Après le Crack, les patrons ont commencé "à réduire les coûts", ce qui a accru l’incertitude, mais aussi la colère de la population.

13 - Pensez-vous que ces faits sont aussi liés à la crise capitaliste ?
Comme je l’ai dit, oui. La crise a accru l’angoisse et la colère de la population. Elle renforce également le sentiment que nous ne pouvons pas compter sur les maîtres de ce monde et que notre émancipation doit venir de nous-mêmes.

14 - Qu’est-ce que vous attendez de ces manifestations ?
Les mobilisations donnent toujours des résultats inattendus. La réalité a déjà dépassé les prévisions et les projets des organisations et de militants. Mais d’autre part, le mouvement ne parvient pas, à ce jour, à des revendications spécifiques. Personnellement, ce que j’espère c’est qu’il sortira de cela un nouveau mouvement avec des structures de travailleurs, syndicales, sociales et populaires plus organisées et plus axées sur la lutte. Mais, compte tenu de ce qui se passe en Grèce, j’espère aussi que la réalité continuera à dépasser nos attentes. Nous avons vécu ici et nous pouvons le faire de nouveau. Ne pas oublier qu’il y a une intelligence qui est au-delà de l’intelligence de tous les génies. C’est l’intelligence collective du monde, c’est l’intelligence des personnes qui sortent dans la rue pour restaurer la vie.

* confédération générale des travailleurs de Grèce
bajotierra
 

PrécédenteSuivante

Retourner vers International

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 2 invités