Mexique

Sur linsurrection professorale en cours au Mexique

Messagede L . Chopo » 29 Avr 2013, 18:17

Quelques notes sur l’insurrection professorale en cours au Mexique


Depuis un peu plus de deux mois, se développe au Mexique un mouvement de lutte chaque fois plus ample et plus déterminé au sein du professorat mexicain, en rejet de la « réforme éducative » que compte mettre en œuvre le gouvernement priiste néo-libéral d’Enrique Peña Nieto.

La « réforme éducative », annoncée par Peña Nieto dans son discours d’investiture le 1er décembre 2012 dernier, et mise en branle à peine une dizaine de jours plus tard, compte procéder à la modification de 2 articles de la constitution mexicaine, l‘article 3 et l’article 73, afin de transformer l’organisation de l’éducation au Mexique d’un modèle corporatiste, issu des années post-révolutionnaires mexicaines, où les syndicats jouaient un rôle central dans la définition de l’organisation des métiers (avec tout ce que cela peut également impliquer en terme de corruption et de clientélisme), à un modèle néo-libéral, fondé sur des préceptes d’administration et de gestion du personnel issu du monde privé connus sous le nom générique de « gestion de la qualité totale » (Total Quality Management, TQM en anglais).

Cette nouvelle procédure de supervision, devant remplacer la traditionnelle négociation syndicale de mise dans les systèmes corporatistes par l’évaluation informatisée des « compétences », vise à terme à fomenter la redistribution des ressources économiques allouées au secteur éducatif en fonction des « performances » obtenues par les établissements et les maîtres d’école (indépendamment, évidemment, du contexte social d’origine, totalement nié par le modèle social néolibéral). Il vise également à ouvrir le système éducatif aux acteurs privés, censés être plus « compétitifs », ainsi qu’à normaliser au sein du système éducatif les « compétences » nécessaires à l’intégration au sein du marché du travail mondial.

En Amérique latine, c’est tout d’abord au Chili que ce modèle a été appliqué dans les années 80 par les maîtres à penser néo-libéraux, avant d’être peu à peu imposés aux différents pays du continent au travers de différents think-tank et des pressions exercées par les institutions internationales : FMI, BID, ou Banque Mondiale… (lire l’article Las reformas educativas neoliberales en Latinoamérica, López Guerra, S. y Flores, M. , 2006 : http://redie.uabc.mx/vol8no1/contenido-lopez.html ).

Au Mexique, c’est l’OCDE (dont le secrétaire général est actuellement José Ángel Gurría, un priiste néo-libéral mexicain) qui s’est tout particulièrement chargé durant les dernières années, de concocter les réformes jugées nécessaires à une relance de la compétitivité et de « l’attractivité économique » du pays. « Le Mexique nécessite des réformes éducatives pour être compétitif », préconisait déjà en 2011 l’organisme basé dans le 16e arrondissement parisien (http://mexico.cnn.com/nacional/2011/02/ ... ce-la-ocde). … /…


Lire la suite de ce long texte sur : http://www.cnt-so.org/Quelques-notes-sur-l-insurrection

.
L. Chopo
Pour la Confédération Nationale des Travailleurs - Solidarité Ouvrière (CNT-SO)
http://www.cnt-so.org


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Re: Mexique

Messagede bipbip » 08 Sep 2013, 11:12

contre la réforme éducative

Au Mexique, les professeurs appellent leurs collègues à l’insurrection

Des milliers de professeurs de différents états du Mexique se sont mobilisés le dimanche 1er septembre contre la réforme éducative issue de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE). Ce même jour le président Enrique Peña Nieto avait programmé le premier rapport gouvernemental depuis sa prise de fonction. Finalement celui-ci n’aura lieu que le lendemain, lundi 2 septembre, la mobilisation l’obligeant à changer son agenda. Les professeurs, à la fin de la manifestation, ont appelé leurs collègues à les rejoindre dans une insurrection nationale avec manifestations et actions dans les différentes villes du pays. A l’inverse de se sentir fragilisés, les professeurs ont réaffirmé qu’ils maintiendraient leur lutte jusqu’au bout.

Pour répondre aux exigences du marché, l’éducation, qu’elle soit privée ou publique joue un rôle important dans la division et la spécialisation des tâches. Par ces processus, elle se donne alors pour mission de former les futur-e-s travailleurs-ses en leur donnant les capacités nécessaires pour entrer dans le marché du travail et être de potentiels consommateurs. Ainsi le système éducatif proposé et mis en œuvre par les organismes internationaux aux états-nations tel que la Banque Mondiale répond à la demande d’une main-d’oeuvre qualifiée (BANQUE MONDIALE. Priorités et stratégies pour l’éducation : une étude de la Banque mondiale. Washington : Banque mondiale, 1995) .

Aujourd’hui, le système économique capitaliste vit une de ses pires crises, comme jamais connue auparavant, et quelques analystes comme Gustavo Esteva, citant Zygmunt Barman, pensent que le capitalisme est mort, du moins dans ses formes relationnelles. En effet, le capitalisme accumule les relations sociales du type production – consommation. Mais du fait de la crise, ce cycle a été interrompu, jetant des milliers de travailleurs au chômage. Les capitaux financiers internationaux cherchent depuis à réactiver de toute urgence ses marchés, en redimensionnant une nouvelle économie politique à travers différentes réformes. Ces dernières impliquent de modifier et attaquer les droits et acquis sociaux issus des luttes syndicales.

Ainsi députés et sénateurs mexicains approuvèrent rapidement la Réforme Educative suggérée par la OCDE au président Enrique Peña Nieto. Les membres de différents partis politiques affirment qu’il y eût un consensus général entre les autorités gouvernementales, le Syndicat National de Travailleurs de l’Education (Sindicato Nacional de Trabajadores de la Educación SNTE), les organisations de la société civil, les différents corps académiques et l’Institut National pour l’Evaluation de l’Education (Instituto Nacional para la Evaluación de la Educación INEE).

Contrastant fortement l’idée d’un consensus général, la Coordination National des Travailleurs de l’Education (Coordinadora Nacional de Trabajadores de la Educación (CNTE)) a de suite montré son insatifaction face à cette réforme, la refusant pleinement. De fait, cela fait plusieurs jours que les enseignants maintiennent bloqués plusieurs institutions gouvernementales de la ville de Mexico, capitale du pays. Mobilisés dans tout le pays, ils considèrent que par l’établissement de l’Evaluation Universel des Enseignants et Gestionnaires du Service d’Education (Evaluación Universal de Docentes y Directivos en Servicio de Educación) le modèle éducatif proposé par la OCDE cherche la standardisation et la certification des enseignants, ceux-ci estimés comme un simple produit à contrôler avant son entrée sur le marché.

Selon la professeur Luisa García, ce processus de certification est dénigrant : « Ils nous voient comme un objet ou une marchandise, ce type d’évaluation est anti-pédagogique, les standards ne déterminent pas la connaissance réelle des enseignants ni des étudiants. Nous devons améliorer l’éducation pour résoudre les problèmes immédiats de nos communautés et ne pas continuer à former des élèves qui auront pour uniques choix ou de se vendre au marché du travail ou de finir chômeurs. »

La professeur ajoute que ce modèle n’est d’aucune manière fait pour favoriser ou améliorer l’éducation. Au contraire, la standardisation est excluante et justifiera le licenciement des enseignants qui ne complètent pas les directives déterminées. Elle réaffirme que ces standards oublient que l’éducation est aussi dans la vie quotidienne, dans les familles et communautés où se vivent et se résolvent les problèmes.

De plus, elle insiste : « Si nous ne remplissons pas les exigences des standards établis par la réforme éducative, nous serons des chômeurs justifiés à la société. Ce n’est pas une réforme éducative, c’est une réforme professionnelle qui va frapper les professeurs comme les étudiants, parce que la direction que cherche à prendre cette réforme est la privatisation de l’éducation. »

Ceci sont quelques uns des motifs qui ont poussé les enseignants à maintenir un rassemblement dans le centre de la ville de Mexico et à réaliser mobilisations à travers toute la ville, bloquant la Chambre des députés et le Sénat, ainsi que certains espaces de communication qui se sont dédiées à une campagne de dénigrement médiatique.

Les professeurs ont choisi le jour du premier rapport gouvernemental du président mexicain comme un jour stratégique pour montrer son mécontentement face à cette réforme. Ils demandent aussi que continue la table de négociation avec le gouvernement pour présenter leurs propositions, soutenant qu’ils sont les mieux placés pour savoir qu’elle est la situation réelle de la éducation dans les différentes zones de travail. L’unique réponse de l’état mexicain a été d’envoyer des centaines de policiers anti-émeutes et intimider les organisations solidaires lors de la manifestation de ce 1er septembre.

Dans la conférence de presse du 28 août, Rubén Nùñez, secrétaire de la Section XXII de l’état de Oaxaca de la CNTE, mentionna qu’un des objectifs est l’abrogation des articles 3 et 73, lesquelles ont pour objectif d’établir un service professionnel d’enseignement et les prévisions de l’Institut National pour l’Evaluation de l’Education (INEE) pour satisfaire les exigences établis par le « Pacte pour le Mexique », accord politique promu par le président Enrique Peña Nieto, représentants de différents partis politiques et entrepreneurs. De même avertit le professeur que la lutte continue à niveau national et qu’ils ne retourneront pas à leurs classes avant qu’ils soient reçus par les sénateurs et députés. En faveur d’une réforme, le syndicat affirme que celle-ci doit surgir de la participation des citoyens et professeurs et que celui-ci a déjà formulé ses propositions à travers le Plan pour la transformation de l’Education de Oaxaca (PTEO).

Le PTEO est une réponse à cette réforme éducative, une alternative qui prend en compte plus amplement les formes dans lesquelles s’acquièrent et se transmettent l’éducation et favorise la stimulation des professeurs et élèves. Surtout c’est une réponse qui cherche à résoudre les problèmes communautaires. Dans une interview, le professeur Javier Martinez nous commente :« Nos alternatives doivent créer des alternatives autogestionnaires. »

Dans la même conférence de presse, le professeur José Ortega de l’état du Michoacán mentionne qu’ils ont agi de manière civile et pacifique pour la défense d’une éducation publique et gratuite. De plus, ils appellent à un débat national sur la réforme éducative, parce que celle-ci est jusqu’alors uniquement conçu en faveur des entrepreneurs. Dans cette même logique le professeur de la CNTE nous explique que le corps enseignant s’engage déjà avec les enfants et les communautés pour construire un véritable modèle éducatif, un modèle qui ne peut se construire qu’avec les parents et les élèves, et qui puisse permettre de former des hommes et des femmes libres.

Le professeur ajoute : « Nous n’allons jamais renoncer aux droits universels à l’éducation, au logement, à l’alimentation et à la santé pour pouvoir être de véritables transformateurs sociaux d’une société au tissu social décomposé. »

Francisco Brena, professeur du District Federal de la ville de Mexico, termine en disant que ce mercredi 4 septembre, les professeurs appellent à l’insurrection du corps enseignant dans tout le pays. Une stratégie pour rassembler professeurs de toute la république. Le professeur spécifie que cette insurrection se fera à travers mobilisations et désobéissance civile, jusqu’à ce que cette réforme soit rejetée.

Par Santiago Navarro, traduit par Renato
http://paris.indymedia.org/spip.php?article14099
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Messagede altersocial » 14 Sep 2013, 13:20

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Re: Mexique

Messagede bipbip » 16 Sep 2013, 11:18

Forte repression du gouvernement PRIiste du Mexique

Ce vendredi 13 septembre, le gouvernement du PRI, avec à sa tête Enrique Peña Nieto, a utilisé la force armée et la répression pour venir à bout du mouvement social des professeurs et maitres d´écoles qui étaient contre la réforme éducative proposée par son gouvernement. Le premier grand projet du PRI depuis le 1er décembre, qui a provoqué un véritable taulé dans le secteur éducatif.

Depuis quelques jours le mouvement prenait de plus en plus d´ampleur, avec d´autres demandes sociales comme par exemple la lutte contre la réforme énergétiques qui s´apparente beaucoup à la privatisation de la PEMEX, unique entreprise pétrolière du pays, qui en quéte d´investissement cherche a donner des concessions a des entreprises étrangeres.

Les policiers ont évacué la place centrale de Mexico, vendredi 13 septembre.
Mais, le dimanche la fête nationale du Mexique doit justement avoir lieu dans chaque place centrale de chaque ville, et donc sur le Zocalo ou Peña Nieto doit prendre la parole, et donner le "Cri de l´Indépendance" sur cette même place ou Miguel Hidalgo déclara l´indépendance du Mexique en 1810. Une fete nationale qui ne pouvait etre gachée par la présence de milliers de manifestants.

Le 16 septembre, le lundi, l´armée doit défiler sur cette même place pour fêter son centenaire....


Une forte repression

Le gouvernement a donc décidé de déloger les professeurs qui occupaient le zocalo, place principale de la capitale du pays. Apres avoir annoncé qu´à 16 heures les forces policieres comptaient évacués les professeurs, les forces de sécurité fédérale ont lancé une offensive contre les derniers occupants du zocalo. Mais ils n´en sont pas restés la et ont lancé une véritable chasse au sorcière dans les rues de la capitale, lançant contre les étudiants en soutien à leur professeur, qui bloquaient le périphériques du gaz lacrymogène à partir d´hélicoptères, et en s´en prenant aux médias libres qui assuraient des retransmissions en direct, radio ou vidéos, via les réseaux sociaux ou autres pages internet.

Cette répression aurait engendré plus de 200 blessés, et l´arrestation des leaders du mouvement de la Coordination Nationale des Travailleurs de l´Education. CNTE. On parle également de plus de 100 détenus. 40 ont été identifiés, 60 restent "disparus".

Différents campus universitaires se sont d´ailleurs solidarisés avec les professeurs et se sont mis en greve immédiate et illimitée. Nombre d´étudiants sont sortis dans les rues pour bloquer les principaux axes du DF.

Aujourd´hui les professeurs se retrouvent réunis place de la révolution en attendant un éventuel retour sur le zocalo.

A moins d´un an de la prise en fonction du PRI du pouvoir suprême, le retour des mauvaises méthodes qui avait marqué cette dictature parfaite durant plus de 70 ans, fait frémir.


Au Chiapas depuis des mois le PRI fait sentir son retour

Au Chiapas, le gouvernement a effectué différentes actions contre les leaders de mouvements sociaux, comme ce fut le cas du Compañero Juan Vazquez Guzman, leader de Bachajon, qui luttait contre l´expulsion de sa communauté, comme la libération des paramilitaires du massacre d´Acteal, et la réactivation de ces groupes, qui ont provoqué le déplacement forcé de plus de 100 personnes de leur communauté qui restent a camper sans rien dans la communauté d´Acteal. La justice, peu indépendante au Mexique, a libéré sous pression de la France Florence Cassez sans jamais déclarer son innocence mais juste en dénonçant un vice de forme dans la procédure, ainsi ils ont pu libérer aussi les paramilitaires du massacre et différents narcotrafiquants notoires.

En revanche le prisonnier politique indigène du Chiapas, Alberto Patishtan est quant à lui rester emprisonné, malgré de nombreux espoirs donnés par la voix juridiques.

Alors que les Zapatistes avaient invité plus de 2000 sympathisants triés sur le volet, à assister à la Escuelita, pour présenter leur lutte, un communiqué de la comandancia de l´EZLN dénonçait le survols d´hélicoptères. Mais ce n´est pas tout, car aprés la réapparition du Congres National Indigene, qui a rassemblé pres de 200 peuples pour présenter leur résistance et leur lutte, un Indigene Nahua, Gaudencio Maurilla, présent lors du Congres National Indigene pour présenter sa lutte contre les projets miniers sur les terres de son peuple a été torturé et détenu par la police judiciaire du Jalisco.

Ces évenements de criminalisation des luttes sociales font craindre une escalade de la violence dans les différentes régions en lutte du pays.

http://espoirchiapas.blogspot.mx/2013/0 ... ement.html
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Re: Mexique

Messagede red baby » 29 Sep 2013, 13:43

il faut s attendre à ce que le gouvernement mexicain et les etats unis fassent pression pour que l armée zapatiste de libération nationale soit inscrite sur la liste internationale des organisations terroristes;ce sera le prélude à l écrasement de la guérilla libertaire dirigée par l énigmatique "sous commandant marcos".on le voit,les u.s.a preferent voir le mexique sombrer dans l anarchie-dans le sens de chaos-plutot que dans l anarchosyndicalisme.que faire pour contrer ces préparatifs bellicistes?
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Re: Mexique

Messagede bipbip » 04 Déc 2013, 03:59

Mario González militant anarchiste victime de la répression en grève de la faim

Mario González : dernières nouvelles, 52 jours de grève de la faim.

MEXICO: La liberté sous caution du compagnon anarchiste Mario González a été encore une fois refusée, il continue sa grève de la faim

Aujourd’hui, 26 novembre, le compagnon Mario González comparaissait devant la 19e cour des « délits non graves » pour la séance de présentation des preuves. Cette audience a été annulée, parce que la partie accusatrice, dans ce cas il s’agit de deux policiers, ne s’est pas présentée. Celle-ci, selon la juge Marcela Arrieta, a été prévenue à temps qu’elle devait se présenter.

Étaient présents avec Mario les 8 compagnons Erick Leonel Aguilar Ruiz, Cristian Antonio Carmona Emmer, César Uriel Cruz Elías, Carlos Jhasi Jarquín Peña, Hugo Guillermo Mejía Ventura, José Luis Ramírez Alcántara, Aztlalli Cabrera Prado et Irene Pérez Villegas, qui ont été détenus ensemble de façon arbitraire alors qu’ils se rendaient à la manifestation du 2 octobre 2013.(1)

Ils ont été descendus du bus où ils voyageaient, et criminalisés parce qu’ils sont jeunes et qu’ils pensent différemment. Ils ont été détenus sans qu’aucun délit ne leur soit reproché. Ils – elles ont été soumis à de la torture psychologique et physique par chocs électriques.

Aujourd’hui nous avons pu observer l’insensibilité de la juge au moment de refuser une fois de plus la liberté à notre compagnon. Et cela bien qu’il en soit à 49 jours de grève de la faim, ce qui a pour conséquences de dégâts au niveau de son foie et de ses reins. Il a perdu 15 kilos et il y a une présence d’albumine dans le sang. Nous avons pu constater la détérioration de son état de santé en voyant qu’il s’évanouissait et qu’il tremblait.(2)

L’argument pour le maintenir en détention continue à être que Mario est un danger pour la société.

Mario a été transféré de force à l’hôpital de Tepepan le 22 novembre. Il a décidé de continuer la grève de la faim pour obtenir le droit de suivre son procès en liberté.

En plus nous avons vu le harcèlement de la part de la police. Ces derniers nous ont refusé l’accès à l’audience alors que celle-ci était publique, ils ont tiré les rideaux des fenêtres du tribunal pour nous empêcher de voir notre compagnon en nous disant qu’il était interdit de prendre de photos.

Malgré cela nous l’avons quand même accompagné, certain-e-s à l’intérieur du tribunal, d’autres à l’extérieur car comme d’habitude la police leur a interdit l’entrée.

Nous nous sommes manifestés par des slogans qui exigaient la libération de notre compagnon, qui lui ont rappelé qu’il n’est pas seul, que nous nous préoccupons pour sa santé et que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour obtenir sa liberté.

La colère et l’impuissance ont envahi nos corps lorsque nous avons su que la juge n’avait pas écouté les arguments de la compagne et de la maman de Mario. La force de Mario, qui insiste pour continuer sa grève de la faim, nous ne savons pas jusqu’à quand, nous donne du courage. Une nouvelle audience a été programmée pour les compagnon-ne-s le 10 décembre. C’est pour cela que nous faisons écho aux paroles de sa maman pour continuer à lutter pour la liberté de Mario, afin que ses droits ne continuent pas à être violés.

Source : Regeneración Radio

Traduit par les trois passants / Correction Myriam

Émission radio sur la situation et la lutte de Mario (en espagnol)

(1) Le 2 octobre 1968, à quelques jours de l’imposition des Jeux Olympiques, le gouvernement de Gustavo Díaz Ordaz et son Ministre de l’intérieur, avec l’aide de l’armée, réprimèrent brutalement la révolte étudiante en assassinant plus de 300 personnes et en faisant 700 blessés et 6000 arrestations. Le 2 octobre 2013, une manifestation de plusieurs milliers de personnes à Mexico commémorait le quarante-cinquième anniversaire du massacre des étudiants en 1968. Des affrontements entre des groupes de manifestants et la police ont fait au moins 50 blessés. L’usage démesuré de gaz lacrymogène, le lancement aveugle de flash-balls ont laissé derrière eux plus d’une centaine de détenu-e-s. Actuellement il y a huit autres prisonniers, en plus de Mario, incarcérés dans la maison d’arrêt – «Nord» à Mexico

(2) Aujourd’hui 29 novembre, Mario en sera à son 52e jour de grève de la faim.

http://liberonsles.wordpress.com/2013/1 ... e-la-faim/


Communiqué de Mario, 28 novembre 2013

Nous nous verrons bientôt dans les rues !

À tous et à toutes les ingouvernables du monde
À toutes les organisations solidaires
Aux médias libres
Au peuple en général

À 51 jours de ma grève de la faim, je veux remercier avant tout les gens qui de diverses façons se solidarisent avec la lutte pour ma libération.*

Aujourd’hui, depuis ma chambre à l’hôpital de Tepepan, j’ai entendu les cris réclamant ma liberté. Votre présence me nourrit et me remplit de force.

Le 26 novembre, une fois de plus, la juge a suspendu mon audience, c’est évident qu’elle n’en n’a rien à cirer de mon état de santé, elle suit la consigne de me maintenir enfermé (bien qu’elle n’ait pas les éléments pour le faire) et ainsi de me laisser mourir ici, mais cela ne sera pas si facile, car notre effort ne peut pas passer inaperçu et même s’ils ne veulent pas me libérer tôt au tard nous réussiront à obtenir ma liberté.

Ces pauvres fonctionnaires et politiciens ne peuvent croire que nous soyons capables de donner notre vie pour un rêve, tandis qu’eux se prennent pour des dieux, soutenus par leurs lois qui restreignent notre liberté. Ils veulent nous punir, nous les incorruptibles, les incorrigibles qui n’accepterons jamais ni leur jeu ni leurs règles, ni de nous contenter de leurs miettes.

Je suis confiant, nous nous verrons bientôt dans les rues, et je sortirai d’ici.

« La révolte continue,
et c’est un chemin où il n’y a pas de retour en arrière ! »

28 novembre 2013
Mario González


*Aujourd’hui 2 décembre, Mario en sera à son 55e jour de grève de la faim.

Traduit par les trois passants / correction Myriam

http://liberonsles.wordpress.com/2013/1 ... -les-rues/
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Re: Mexique

Messagede Pïérô » 08 Déc 2013, 18:29

Solidarité avec Mario González
Depuis l’Europe : Solidarité avec Mario González

Au Compagnon Mario González
À sa famille et à ses amis
À la Sexta
Au Réseau contre la Répression
Aux compagnon-ne-s anarchistes au Mexique et dans le monde

Novembre 2013

Ce que nous n’oublions pas : le 2 octobre 2013, comme ce fut le cas d’autres 2 octobre, la ville de Mexico se réveilla sous un gigantesque dispositif policier. La peur gouvernementale était aussi démesurée que les murs métalliques de 2,5 mètres de haut qui entouraient une bonne partie de la ville, ou que le déploiement de centaines de CRS préposés à faire la seule chose dont ils sont capables : réprimer, tabasser, emprisonner ceux et celles qui ne se rendent pas.

Ce que nous n’oublions pas : il y a quatre ans, le 2 octobre, Victor Herrera Govea, anarchiste et adhérent à la Sexta, sortit dans la rue comme beaucoup d’autres étudiants pour commémorer le massacre des étudiants à Tlatelolco, en 1968. Ce jour-là Victor ne rentra pas chez lui. Arrêté, il fut condamné par la juge Celia Marin Sasaki qui, quatre ans plus tard, le 2 octobre 2013, se chargerait de refuser la remise en liberté du compagnon Jorge Mario González García, également anarchiste.

Mario a été arrêté dans un transport public avec d’autres compagnons, quelques heures avant la manifestation commémorative du 2 octobre à laquelle il se rendait.

Auparavant, la persécution politique contre Mario avait redoublé après l’installation d’un piquet de protestation dans l’esplanade du rectorat de L’Université Nationale Autonome du Mexique. Les compagnons y exigeaient leur réinscription suite à leur expulsion arbitraire du baccalauréat CCH Naucalpan – alors même, pour ce qui concerne Mario en particulier, que les témoignages de ses professeurs le signalaient comme un bon élève. Concernant cette persécution et cette criminalisation, les compagnons avaient dénoncé à plusieurs reprises le rôle des autorités universitaires qui les avaient menacés d’attenter à leur liberté s’ils ne levaient pas le piquet.

Mario est le seul compagnon à rester en prison pour délit d’atteinte à la paix publique – délit considéré non grave . Les irrégularités et les violations ont été systématiques, depuis la torture qu’il a subie avant d’être emprisonné jusqu’aux refus de le remettre en liberté, en passant par les mauvais traitements qu’il reçoit en prison.

Face à tout cet arbitraire et à cause de l’abus de pouvoir commis par la juge Marin Sasaki, le compagnon a décidé de se mettre en grève de la faim. Aujourd’hui, Mario arrive à son quarante-septième jour de grève. Il a perdu plus de douze kilos et son état de santé est critique.

Pour toutes ces raisons, face à l’attitude répressive bien connue du gouvernement de la Ville de Mexico et du gouvernement d’Enrique Peña Nieto, et devant l’incompétence servile du système judiciaire, la rage et la détermination nous unissent aujourd’hui pour exiger le respect de l’intégrité physique et psychologique du compagnon Mario González.

Comme il y a quatre ans dans le cas du compagnon Victor Herrera Govea, nous réitérons aujourd’hui notre entière solidarité avec le compagnon Mario González !
De la juge Marin Sasaki, aujourd’hui comme il y a quatre ans, nous exigeons la libération immédiate du compagnon Mario qui se trouve dans un état de santé critique.

Halte à la persécution politique contre Mario González !
Liberté immédiate à Mario !
Liberté à tous les prisonniers du 2 octobre 2013 !


Nous rendons responsables le gouvernement fédéral, celui de la ville de Mexico, et la juge Marin Sasaki du sort du compagnon Mario.

Les trois passants, Paris, France.
Caracol Zaragoza, État espagnol
La adhesiva, Barcelone
Comitato Chiapas "Maribel", Bergamo, Italie
Centro de Documentación sobre Zapatismo -CEDOZ-, État espagnol
CGT – État espagnol
ASSI (Acción social Sindical Internacionalista)
Plataforma de solidaridad con Chiapas de Aragón
Lo Comitat Chiapas d’Aude, France
Tamazgha, Paris, France
Gruppe B.A.S.T.A., Munster, Allemagne
La Reus, Cultural i Solidària per la Pau – Reus. Catalunya
Colectivo la digne rage, Lille, France
Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte, France
Association Mut Vitz 13, Marseille, France
Secrétariat international de la CNT, France

Traduit par les trois passants
Correction: Valérie

http://liberonsles.wordpress.com/2013/1 ... -gonzalez/

Mario González met fin à sa grève de la faim, la lutte pour sa liberté continue !

Pendant une conférence de presse, la famille de Mario a confirmé que le 3 décembre dernier, le compagnon a décidé de finir la grève de la faim qu’il avait commencé il y a 56 jours et qui avait pour but d’exiger sa libération immédiate. D’autre part, les médecins qui l’ont suivi pendant tout ce temps ont informé que le compagnon Mario était en train d’entrer dans une phase où les dégâts collatéraux pourraient bien être irréversibles.

Le compagnon Mario González se trouve toujours hospitalisé dans la prison féminine de Tepepan, où ses amis et sa famille ont installé un piquet de protestation pour mettre la pression sur les autorités et exiger la libération immédiate du compagnon.

Pendant les 56 jours qu’a duré sa grève de la faim, nombreuses ont été les lettres de solidarité, les actions, les évènements venant du Mexique, d’Amérique Latine et d’Europe. À ce propos Mario a fait parvenir plusieurs communiqués où il signalait « Je vous remercie infiniment, toutes et tous, pour votre solidarité, vos lettres me remplissent de force et vos actions me font sentir que tout n’est pas perdu ». « La révolte continue, et c’est un chemin où il n’y a pas de retour en arrière ! » disait-il dans son communiqué du 28 novembre. Lors de sa dernière déclaration et devant l’insensibilité et le mépris de la juge et des autorités, Mario a signalé « je ne pense pas leur donner le plaisir de me voir mourir ici ».

Bien que la grève soit finie, la famille et les amis de Mario lancent un appel à continuer les manifestations de soutien jusqu’à ce que Mario sorte libre et pour lui rappeler qu’il n’est pas tout seul.

Mario no está solo!
Libertad a todxs!

http://liberonsles.wordpress.com/2013/1 ... -continue/

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Re: Mexique

Messagede bipbip » 14 Déc 2013, 02:56

MEXICO : Des collectifs internationaux exigent la libération immédiate de Mario Gonzales

En copie à :

Dr. Miguel Angel Mancera
Chef du gouvernement de la ville de Mexico
Lic. Rodolfo Fernando Ríos Garza
Procureur Général de la Justice de la Ville de Mexico

9 Décembre 2013

Les collectifs signataires de cette lettre, depuis nos différents lieux et géographies, exigeons la libération immédiate de Mario González, un jeune injustement arrêté le 2 octobre dernier.

Nous considérons son emprisonnement et sa persécution comme un acte de criminalisation des jeunes, des anarchistes et de toutes celles et ceux qui lèvent leurs voix et se rebellent face au système capitaliste.

Nous sommes informés de sa détention et de son procès en justice qui a été, depuis le début, plein d’irrégularités et de graves violations de ses droits humains. En plus, pour nous, il est clair que cette punition imposée à Mario est une façon de faire un exemple, de montrer la main de fer qui s’abattra sur toutes celles et ceux qui ne seront pas en conformité avec les voies « institutionnelles » et sur toutes celles et ceux qui pensent et agissent autrement. Le lynchage médiatique ainsi que la répression déclenchée par le nouveau PRI deviennent les fondements d’un système marqué par l’autoritarisme d’Enrique Peña et ses reformes structurelles, la violence employée et la poursuite du pillage des territoires indigènes et paysans.

Mario est resté en grève de la faim pendant 56 jours pour exiger sa libération, il a perdu lors de celle-ci plus de 16 kilos et son état de santé s’est gravement détérioré. Tout ceci n’a guère touché la juge qui, à deux reprises, a suspendu les audiences en raison de l’absence des policiers qui avaient été cités à comparaître. La prochaine audience aura lieu le 10 décembre.

Peu à peu nous sommes de plus en plus nombreux à voir en Mario un exemple de lutte et de dignité. Peu à peu nous sommes de plus en plus nombreux à exiger sa liberté.

Les trois passants, Paris, France
CGT – État espagnol
Gruppe B.A.S.T.A., Munster, Allemagne
Comite de La Palabra Verdadera, Oeste de Colombia
UK Zapatista Translation Collective
Dorset Chiapas Solidarity Group
South-West England Committee of the True Word
red YA-BASTA-NETZ d’Allemagne
Centro de Documentación sobre Zapatismo -CEDOZ- État espagnol
Plataforma de Solidaridad con Chiapas y Guatemala de Madrid
Asociaciòn Ya Basta! Milano, Italie
Comitato Chiapas “Maribel” – Bergamo, Italie
ASSI( Acción Social Sindical Internacionalista)État espagnol
Plataforma de Solidaridad con Chiapas de Aragón
Grupo Cafez, Belgique
London Mexico Solidarity Group
Asociaciòn Ya Basta! Milano, Italie
Wellington Zapatista Support Group, Nouvelle Zélande
Latin America Committee, Nouvelle Zélande
la Pirata (nomads Bologne, Berlin, colectivo zapatista lugano, Suisse,
Colectivo nodo solidale Rome et Mexique)
Pozol Colectivo, Chiapas
Manchester Zapatista Solidarity Group
Caracol Solidario, Besançon, France
Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL)

INDIVIDUS
Julie Webb-Pullman, Nouvelle Zélande
Will Simpson, UK
Andrew Green, UK
Xochitl Leyva (Chiapas)
Rita Valencia (Chiapas)
Anika Meckesheimer, Albert- Ludwigs- Universität Freiburg, Allemagne
Elena Grillenzoni (France)

Source en Anglais

Source: blog Solidaridad con Mario Gonzales en Espagnol

Traduit par les trois passants et Caracol Solidario

http://liberonsles.wordpress.com/2013/1 ... -gonzales/
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Re: Mexique

Messagede bipbip » 29 Jan 2014, 09:01

solidarité avec Amélie, Chivo et Fallon, arrêté-e-s et emprisonné-e-s au Mexique depuis 3 semaines
http://paris-luttes.info/solidarite-ave ... e-chivo-et
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Re: Mexique

Messagede bipbip » 08 Mar 2014, 01:06

Des nouvelles des camarades détenu(e)s au Mexique - Appel à la Solidarité
http://rebellyon.info/?Des-nouvelles-de ... des-detenu
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Re: Mexique

Messagede Pïérô » 10 Sep 2014, 08:04

Depuis l’Europe : Solidarité avec les prisonnier-e-s anarchistes emprisonnés à Mexico

Compagnons et Compagnonnes :

Par cette lettre, les collectifs signataires, expriment leur solidarité avec les prisonnier-e-s anarchistes arrêtés à Mexico et envoient leur salutation solidaire à chacun d’eux et d’elles à l’occasion de cette Semaine Internationale de Solidarité avec les prisonnier-e-s anarchistes qui aura lieu à Mexico et dans d’autres endroits du monde du 26 au 30 août de cette année.

Nous envoyons de vives salutations aux compagnons et compagnonnes Mario González García, Carlos López, Amélie Pelletier et Fallon Poisson. Sachez que nous avons lu vos communiqués et nous voyons que l’esprit rebelle continue à être présent dans vos actions, vos mots et dans votre cœur ; depuis nos espaces, plusieurs d’entre nous ont diffusé le mieux possible votre situation et votre lutte à l’intérieur de la taule d’où vous résistez jour après jour et d’où vous construisez une forme de protestation quotidienne contre le système carcéral. Compagnons et compagnonnes, nous voulons vous envoyer une forte accolade pour vous encourager, sachez que vos paroles ont dépassé les frontières et résonnent dans plusieurs coins du monde.

Grâce aux communiqués que vous avez émis dès le début de votre détention, nous sommes au courant de l’état de santé de certains d’entre vous, des dures conditions que vous devez affronter, mais, nous avons également entendu vos paroles de rage qui décrivent en détail le système carcéral où l’abus de pouvoir, la corruption, l’intimidation, l’autoritarisme, la torture physique et psychologique ainsi que l’humiliation quotidienne renforcent la répression systématique que le système capitaliste utilise pour faire taire la voix de la protestation, du désaccord, de la rébellion de tous ceux et celles qui en ont assez et qui ont soif de changer les choses.

Nombreuses ont été les phrases où vous décrivez votre espace actuel de vie, les relations avec les autres détenus, les médecins, et le personnel pénitentiaire, et malgré les difficultés rencontrées, vous êtes toujours debout en restant cohérents avec votre pensée anarchiste. Cette phrase récurrente qui signale que « dehors nous ne sommes pas libres » résonne en nous…et la liberté que nous cherchons sans cesse, que l’on voudrait nous monnayer, est celle pour laquelle nous luttons depuis nos différentes tranchées. C’est parce que nous sommes à la recherche de cette liberté que nous avons hâte que vous soyez dehors des centres d’enfermement et que vous puissiez enfin vous promener dans vos quartiers, vos maisons, avec vos amis et avec vos proches, c’est en raison de notre infatigable quête de liberté que nous ne pouvons vous oublier et que nous espérons que vous gardiez courage, courage ! compagnons et compagnonnes.

De notre côté nous continuons à être attentifs à votre situation, à votre lutte, à votre rébellion, à vos paroles, à votre cheminement, bien que vos pas soient limités par les murs, vous nous avez démontré que malgré les dures circonstances dans lesquelles vous vous trouvez, vous ne vous rendez pas, vous ne vous vendez pas, vous ne vous taisez pas.

Bien que cette lettre ait été spécialement faite pour les compagnons et compagnonnes anarchistes incarcérés, nous ne pouvons omettre de mentionner les détenus par le gouvernement de la ville de Mexico à la tête de laquelle se trouve Monsieur Mancera et ses collègues répresseurs et qui ont rempli les prisons de manifestant-e-s, d’étudiant-e-s, des gens d’en bas mécontents comme c’est le cas d’ Abraham Cortez Avila et de Luis Fernando Bárcenas et d’autres encore.

Une forte salutation et courage à vous tous et toutes !
Nous sommes là !
LIBERTÉ pour Mario, Carlos, Amélie et Fallon !
Prisonnier-e-s Anarchistes Liberté !
Liberté pour Abraham Cortez Avila et Luis Fernando Bárcenas !
À bas les murs des prisons !

En solidarité :

Alternative Libertaire, France
Anarchist Black Cross, Paris, France
Asociación Solidaria Café Rebeldía-Infoespai, Barcelone
ASSI (Acción social Sindical Internacionalista)
Caracol Zaragoza, État Espagnol
Confederación General del Trabajo (CGT) État Espagnol
CSPCL, Paris, France
Fédération anarchiste (France, Suisse, Belgique)
Gruppe B.A.S.T.A., Munster, Alemania
Internationale des Fédérations anarchistes (IFA)
Les trois passants, Paris, France
Plataforma de Solidaridad con Chiapas y Guatemala de Madrid, État Espagnol
laPirata :
- Nodo Solidale, Rome et Mexique
- Collettivo Zapatista lugano, Suisse
- Nomads, Bologna, Berlin
- Adhérents individuels

http://www.anarkismo.net/article/27363
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Re: Mexique

Messagede Durruti » 06 Oct 2014, 16:57

[Mexique] : Des prisonniers anarchistes se déclarent en grève de la faim. Solidarité !

Communiqué de Jorge Mario González García, Carlos López “El Chivo”,
Fernando Bárcenas Castillo et Abraham Cortes Ávila

Aux médias libres
Au peuples du monde
Aux opprimé-e-s

Motivés par un sentiment de rébellion et par un clair et véritable rejet de tous les mécanismes de contrôle et, parmi eux, de celui du système
carcéral, nous, anarchistes et libertaires, prisonniers séquestrés par l’État mexicain, nous avons décidé d’utiliser l’un des outils de lutte dont nous disposons depuis l’enfermement : la grève de la faim. Et cela à partir d’aujourd’hui, 1er octobre, un an après les arrestations du 2 octobre 2013, dix mois après la séquestration de Fernando Barcenas et neuf mois après celle d’Amélie, Carlos et Fallon.

Pour nous, la grève n’est pas synonyme de faiblesse. Nous cherchons encore moins à endosser une posture de victime. Au contraire, nous assumons la
grève comme une alternative de lutte que nous jugeons adéquate pour protester et proclamer dans les faits notre insoumission face à l’enfermement de nos corps, à l’humiliation, à l’isolement et à la frustration que signifie le fait d’être incarcéré dans ces centres de terreur. Nous avons choisi de passer à l’action au lieu d’accepter la prison comme une situation « normale ».

L’État cherche à former des citoyens dociles et serviles pour maintenir son « ordre social » établi et pouvoir ainsi soutenir la structure de production capitaliste qui ne bénéficie qu’à la classe dominante. Les prisons jouent un rôle primordial dans la configuration de ces bons citoyens et c’est la société bourgeoise qui cherche la réadaptation de la ou des prisonnier-e-s.

Nous rejetons la supposée fonction de réinsertion que la prison peut exercer dans nos vies. Nous la considérons non seulement comme inutile, mais aussi comme largement nocive. C’est pour cela que nous avons décidé de continuer à lutter pour la détruire, en commençant par de petites actions de négation et de non-reconnaissance de son influence dans nos vies.

Nous déclarons cette grève de la faim pour un temps indéfini, sans demander ou clamer quoi que ce soit. Nous ne cherchons pas l’amélioration des conditions en prison. Il s’agit simplement de ne pas accepter ni reconnaître sa fonction dans nos vies, en agissant de façon coordonnée et solidaire.

Par cette action nous accompagnons la manifestation de protestation du 2 octobre, 46 ans après le génocide de Tlatelolco, sans oubli ni pardon et menant la guerre jusqu’à la fin de l’oppression.

Nous ne cesserons jamais d’aspirer à la liberté !
Nous n’abandonnerons pas la lutte pour elle !

Jorge Mario González García (Torre Médica del Reclusorio de Tepepan)
Carlos López “El Chivo” (Reclusorio Oriente)
Fernando Bárcenas Castillo (Reclusorio Norte)
Abraham Cortes Ávila (Reclusorio Norte)
__________

Traduit par les trois passants/correction Valérie
Plus d’infos: https://liberonsles.wordpress.com/
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Re: Mexique

Messagede bipbip » 08 Oct 2014, 07:53

Mexique : des pistoleros contre la protestation étudiante

Le Mexique est secoué par les révélations sur un massacre d’étudiant.e.s protestataires, le 26 septembre : 6 morts, 25 blessés et 38 disparus. On vient de retrouver les corps de 17 des disparus, exécutés vraisemblablement par des paramilitaires de mèche avec les pouvoirs publics.

Suite à l’attaque d’une manifestation d’étudiant.e.s mexicains dans le Guerrero par les forces armées de l’État, les organisations et associations qui soutiennent l’« Autre Campagne » en Europe manifestent leur solidarité.

Les nouvelles concernant les étudiant.e.s disparu.e.s sont alarmantes, puisque des corps ont récemment été retrouvés dans des fosses communes. Les témoignages convergent pour accuser les paramilitaires — de connivence avec les autorités locales — d’avoir commis ce massacre http://www.liberation.fr/monde/2014/10/ ... ts_1115687.




MESSAGE DE SOLIDARITÉ

Aux étudiant-es d’Ayotzinapa et leurs familles
À la Sexta
À la société civile
Aux médias alternatifs nationaux et internationaux


Compañer@s,

Nous avons appris le massacre contre les étudiant-es de l’École Normale Rurale d’Ayotzinapa et les disparitions qui ont eu lieu le vendredi 26 septembre de cette année à Igual, Guerrero.

De partout où nous sommes, nous nous solidarisons avec les étudiant-es et leurs familles y nous voulons leur faire savoir que nous sommes avec eux.

Nous dénonçons les différents niveaux de gouvernement (fédéral, étatique et local) responsables de cette attaque brutale de la marche pacifique des étudiant-es qui a eu comme conséquence 6 morts, 25 blessés et 38 disparus.

Nous exigeons la réapparition immédiate, et en vie, des disparus et l’arrêt immédiat du harcèlement et des persécutions des mouvements sociaux actuels.

Nous nous unissons aux mouvements sociaux du monde qui manifestent leur solidarité et leur soutien et qui luttent contre les mauvais gouvernements.

Ces mauvais gouvernements ne pourront pas écraser la dignité des peuples du monde.

Démocratie ! Liberté ! Justice ! pour tous les peuples du monde qui luttent.

Signatures :
• Alternative libertaire (France)
• Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte (CSPCL-France)
• Confédération nationale du Travail-F (CNT-France)
• Fédération Sud éducation (France)
• Union syndicale Solidaires (France)
• Comité de Solidarité avec les Indiens d’Amérique (CSIA-France)
• Centro de Documentación sobre Zapatismo (CEDOZ)
• Associació Solidaria Cafè Rebeldía-Infoespai, Barcelona
• ASSI (Acción Social Sindical Internacionalista)
• Mut Vitz 13, France
• Associazione Ya Basta ! Milano
• Adhesiva, espai de Trobada i Accio, Barcelona
• Comitato Chiapas " Maribel" - Bergamo, Italia
• Espoir Chiapas - Esperanza Chiapas
• Caracol Solidario, Besançon, France
• CGT - Estado español
• Tamerantong, Francia
• La Pirata
• Nodo Solidale (Italia y Mexico)
• Collettivo Zapatista Lugano, Suiza
• Nomads, (Bologna y Berlin)
• Colectivo de Aprendizaje y Enseñanza Zapatista Reino Unido
• Colectivo Zapatista, Manchester
• Grupo Solidaridad con Chiapas, Dorset
• Grupo Solidaridad con Chiapas, Edimburgo
• Grupo Solidaridad con México, Londres
• Grupo Solidaridad con los Zapatistas – Essex
• KIPTIK, Bristol
• Servicio de Traducción Zapatista Reino Unido
• Adhérent.e.s individuel.le.s

http://alternativelibertaire.org/?Mexiq ... -contre-la
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Re: Mexique

Messagede bipbip » 28 Oct 2014, 11:02

Mexique : un mois après la disparition des étudiants, la colère intacte

Un mois après la disparition inexpliquée de 43 étudiants dans l’Etat du Guerrero (sud), la colère est intacte au Mexique, où les proches des disparus promettent de poursuivre la mobilisation.

«Nous sommes blessés, désespérés et en colère. Cette douleur nous tue», confie à l’AFP Mario César Gonzalez, père d’un disparu de 21 ans qui campe désormais avec d’autres parents dans l’école normale rurale d’Ayotzinapa, où étudiaient les jeunes gens.

«Aujourd’hui, il s’agit d’exiger. Avant, nous suppliions, nous priions. Aujourd’hui (dimanche), cela fait un mois et (...) nous exigeons qu’on nous les rendent», poursuit cet homme mince en égrenant son rosaire.

Le 26 septembre, alors qu’ils récoltaient des fonds à Iguala, les étudiants ont été la cible d’une attaque menée par la police locale, appuyée par des membres du cartel des Guerreros Unidos, a priori ordonnée par le maire de la ville dont l’épouse serait liée au narcotrafic.

Bilan: six morts et 43 disparus, probablement éliminés par le cartel qui les aurait pris pour des rivaux.

A l’école d’Ayotzinapa, où les murs sont ornés de portraits de Che Guevara, de Karl Marx ou de Lénine, a été dressé un autel de fleurs et de bougies.

Des militants d’ONG dorment sur le sol et des dizaines de personnes viennent chaque jour témoigner de leur solidarité, apporter de la nourriture, pendant que compagnons et parents planifient les prochaines actions.

- Saccages -

«Nous continuons, le mouvement se poursuit (ainsi que) l’exigence que le gouvernement fédéral fasse ce qu’il doit faire», déclare Luis, un étudiant d’Ayotzinapa qui participait dimanche au blocage d’une route touristique avec environ 500 autres étudiants du pays.

Samedi, les protestations violentes s’étaient poursuivies dans le Guerrero. Quelque 200 étudiants de l’école d’Ayotzinapa, appuyés par des enseignants, avaient pillé au moins deux supermarchés de Chilpancingo, la capitale du Guerrero.

Première victime politique de cette affaire qui continue de susciter l’indignation au Mexique et dans le monde, le gouverneur du Guerrero, Angel Aguirre, avait annoncé sa démission jeudi.

Le Parlement du Guerrero a nommé son successeur dimanche, l’universitaire de gauche Rogelio Martinez, 59 ans.

«En tant que gouverneur du Guerrero, ma priorité sera d’intensifier les recherches», a-t-il promis lors de sa prise de fonctions.

L’ex-gouverneur Aguirre avait cédé à la pression du mouvement des proches des victimes, des étudiants et enseignants, ainsi qu’à celle des principaux partis politiques mexicains, y compris sa propre formation, le Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche).

Les violences de samedi s’ajoutent à une série d’actes de protestation ou de vandalisme ces derniers jours dans le Guerrero: saccage et incendie des bâtiments du gouvernement régional à Chilpancingo le 13 octobre, incendie la semaine suivante du siège du PRD dans la même ville, incendie de la mairie d’Iguala mercredi.

- 'Crime de lèse-humanité' -

De son côté, une «commission civile», composée de plusieurs ONG et personnalités comme le poète Javier Sicilia, a qualifié samedi cette affaire de «crime contre l’humanité».

Elle a accusé l’Etat mexicain d’avoir été «incapable» de coordonner les enquêtes, qui ne donnent encore aucun résultat un mois après la nuit fatidique d’Iguala.

Vendredi soir, les autorités judiciaires avaient en outre fait passer de 30 à 38 le nombre des cadavres trouvés dans des fosses clandestines dans les zones montagneuses des environs d’Iguala.

Les autorités, qui avaient annoncé début octobre qu’aucun des 28 premiers corps découverts n’était celui de l’un des étudiants disparus, déclarent maintenant qu’elles sont «dans l’attente» des analyses séparées effectuées par un groupe d’experts argentins.

Elles continuent aussi à rechercher le maire d’Iguala et son épouse, considérés comme les instigateurs de l’attaque contre les étudiants et à l’encontre desquels a été lancé un mandat d’arrêt.

Depuis le début de l’affaire, 52 personnes ont été arrêtées, dont une quarantaine de policiers municipaux accusés d’avoir participé à l’attaque à Iguala.
AFP

http://www.liberation.fr/monde/2014/10/ ... te_1130247
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Re: Mexique

Messagede Pïérô » 03 Nov 2014, 02:01

Mexico: Mario González García est libre !
Peu après minuit, ce vendredi 31 octobre 2014, Mario Gonzalez Garcia, arrêté le 2 octobre 2013 alors qu’il se rendait à la manifestation commémorant le massacre de Tlatelolco, est sorti libre de la tour médicale de Tetepan où il était incarcéré.
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