Ἑλλάς, Grèce

Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede bipbip » 01 Juil 2015, 03:40

VIDEO. Grèce : entre 13 000 et 17 000 personnes réunies à Athènes à six jours du référendum

Des milliers de Grecs se sont rassemblés, lundi 29 juin, devant le Parlement, dans le centre d'Athènes, en faveur du "non" au référendum à venir, dénonçant "le chantage des créanciers" du pays. Ils étaient entre 13 000 et 17 000 manifestants, en grande majorité des sympathisants du parti de la gauche radicale Syriza au pouvoir en Grèce.

... http://www.francetvinfo.fr/monde/grece/ ... 75591.html
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede L . Chopo » 02 Juil 2015, 14:03

Message de Grèce d’un membre du groupe d’Initiative anarchosyndicaliste Rocinante

Image
Salut camarades,
Je m’adresse à vous pour vous informer sur nos actions actuellement en Grèce.
À partir de la déclaration du référendum, une grande partie des entreprises a arrêté de payer les salaires, tout en ajoutant que cela ne va pas changer si le Oui ne passe pas. On a 30 à 40 cas de lock-out. La GSEE (CGT Grecque) a assisté [soutenu] l’appel du Syndicat de Patronat (SEV) pour l’annulation du référendum et l’accord direct avec le FMI, la BCE et l’UE, pour assurer que la Grèce reste à l’UE et la zone euro.
Face à cette situation l’Initiative Anarchosyndicaliste Rocinante a lancé une grande série d’action contre des entreprises qui ne payent pas, une manif contre les chantages du capital, un blocage devant la siège du SEV et on organise un nouveau blocage du siège de la GSEE, plus une manif dans le quartier Kolonaki où se trouvent les locaux des plusieurs entrepreneurs et bourgeois.
Nous appelons à ’’combattre le Oui et le capital de tout moyen possible’’ et aussi a une ’’riposte ouvrière anticapitaliste face au cout d’Etat économique du capital en cours’’.
Je cite l’article d’Alternative libertaire, qui a été écrit après une discussion entre moi et camarade Guillaume Davranche et qui n’est pas loin de la vérité.
Je vous passe aussi quelques photos, de nos actions dans la rue : manif contre les chantages du capital et le blocage du siège de patrons, si vous voulez présenter la situation en faisant un communiqué de presse ou n’importe quelle autre action de solidarité.
Je note que sans humilier le sentiment de la majorité de la classe ouvrière qui voit dans le référendum une bataille directe entre pauvres et riches, nous insistons surtout sur les méthodes du capital qui veut utiliser le réféendum pour avancer, et non pas le vote.
Salutations libertaires, fraternelles et internationales.
Yannis


PS L’article cité et des photos devant le siège de la CGT grecque et de manifestations. "Grèce : face à la tentative d’un « coup d’État capitaliste ", à télécharger sur : http://www.cnt-so.org/Message-de-Grece-d-un-membre-du

.
L. Chopo
Pour la Confédération Nationale des Travailleurs - Solidarité Ouvrière (CNT-SO)
http://www.cnt-so.org


"Il faut que la critique se dérobe à la mise en demeure permanente d'indiquer des solutions sur-le-champ." -Anselm Jappe-
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede dom » 03 Juil 2015, 09:11

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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede bipbip » 03 Juil 2015, 11:31

Grèce : face à la tentative d’un « coup d’État capitaliste »

« La Grèce paiera » clament en chœur le FMI, l’Union européenne et la BCE. « Le prolétariat paiera » rétorque le patronat grec. Dénonçant un « coup d’État économique », les anarcho-syndicalistes s’attaquent aux banques et entreprises qui bloquent le versement des salaires, appellent à une grève générale anticapitaliste et à tout faire pour que le « oui » ne l’emporte pas au référendum du 5 juillet.

Il y a plusieurs mois le gouvernement grec, dominé par la coalition de gauche Syriza, a décidé de s’engager dans des négociations sans issue avec les créanciers de la Grèce http://www.alternativelibertaire.org/?E ... -de-verite.

Depuis le début de ces négociations, FMI, BCE, Commission européenne et ministre des Finances de l’Union européenne (Eurogroupe) font pression sur le gouvernement grec pour qu’il accepte un nouveau plan d’austérité en échange de la prolongation de l’aide financière. Pendant plus de quatre mois, ces brigands se sont employés à marteler qu’aucune alternative à leur politique n’était acceptable ni même imaginable.

Le gouvernement grec a nourri l’illusion qu’un accord était possible. Il a beaucoup concédé (notamment en renonçant à remettre en cause la dette grecque) et n’a rien obtenu.

Les jeunes, les travailleuses, les travailleurs et les retraités grecs sont fatigués de cette mascarade. Ils et elles ont fait entendre ces derniers jours dans la rue leur colère et leur opposition à un recul de l’âge de départ en retraite, alors même que leur montant à été drastiquement réduit ces dernières années.

Menacé d’être lâché par une partie de son électorat et par la base de Syriza, Tsipras et son gouvernement ont enfin rejeté le nouveau plan imposé par les créanciers de la Grèce et ont décidé de consulter le peuple grec par référendum le 5 juillet tout en appelant à voter « non » au diktat de la BCE, du FMI et de l’UE qui prévoit entre autres la retraite à 67 ans et un nouveau relèvement de la TVA alors que les salaires et retraites n’ont cessé de baisser ces dernières années.

Chantage des banques et du patronat

Face à cette situation, nos camarades de l’Initiative anarcho-syndicaliste Rocinante http://www.alternativelibertaire.org/?Y ... is-anarcho dénoncent un coup d’État économique du Capital, et appellent à y répondre par une grève générale anticapitaliste.

Tous les jours, ils et elles mènent des actions contre les banques et les entreprises qui appellent ouvertement à voter « oui » et ont suspendu les paiements et les salaires, voire ont procédé à un lock-out dans l’attente du résultat du référendum. Les dirigeants du patronat et la principale bureaucratie syndicale (GSEE) du pays ont également signé un communiqué commun appelant à voter « oui ».

Rocinante organise un rassemblement devant le siège du Medef grec le 1er juillet ; devant le siège de la GSEE le 2 juillet.

Autant dire que les anarcho-syndicalistes ne célèbrent pas béatement les vertus du référendum. Dans un cadre capitaliste, avec les moyens de pression dont dispose le patronat, les ressorts en sont fondamentalement faussés. Rocinante appelle donc à tout faire, dans la rue et dans les urnes, pour que le « oui » ne passe pas au référendum du 5 juillet. Leur slogan : « Transformons le cout d’État du capital en riposte ouvrière anticapitaliste. »

Le capitalisme se moque des référendums

Alternative libertaire soutient ces initiatives, ainsi que toutes celles qui irons dans le sens d’une rupture avec le système capitaliste grec et d’une solidarité avec la jeunesse, les travailleuses, les travailleurs et les retraités grecs.

Pour autant ce référendum ne doit pas être une fin en soi. Il ne doit pas être une simple porte de sortie pour un gouvernement dans l’impasse. De plus nous savons ce que les gouvernements européens pensent des référendums. On l’a vu en 2005 avec le « Non » cinglant des électrices et électeurs néerlandais et français contre la constitution capitaliste de l’Europe. Ils s’en moquent totalement et s’emploieront toujours à les contourner tant que leur pouvoir ne sera pas menacé.

C’est donc à ce pouvoir qu’il faut s’attaquer en l’arrachant des mains des capitalistes, dont le taux de profit en Grèce est le plus élevé de toute l’Union européenne. C’est bien leur expropriation par en bas qui est à l’ordre du jour, la mise en commun des richesses produites et leur redistribution non pas par un gouvernement qui ne veut pas remettre en cause un tel système mais par un pouvoir populaire qui soit l’émanation directe des travailleuses et des travailleurs.

C’est bien par le soutien international à la mobilisation du peuple grec que l’on contraindra les gouvernements européens à annuler la dette grecque.

Alternative libertaire, 30 juin 2015


+ photos Manifestation du 30 juin dans les rues d’Athènes http://www.alternativelibertaire.org/?G ... ative-d-un
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede leo » 05 Juil 2015, 17:57

Ελλάδα - Grèce

Le 5 juillet : Non au néolibéralisme, non à la social-démocratie


samedi 4 juillet 2015, par WXYZ


Transformons le référendum du gouvernement
en un grand NON ouvrier et populaire
à la poursuite de la politique des mémorandums.



http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1709
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede bipbip » 06 Juil 2015, 11:29

Deux textes sur les enjeux actuels du référendum en Grèce

Deux traductions de textes qui décrivent une partie des enjeux et des questionnements de ceux et celles qui luttent pour la révolution sociale...

D’un côté les propositions de la TROIKA (il s’agit des créanciers, le FMI,la BCE et la Commission Européenne qui sont appelés Institutions depuis l’arrivée de Syriza au Pouvoir) et de l’autre celles du gouvernement de coalition grec ; il ne faut pas se tromper, toutes les 2 propositions concerne un nouveau mémorandum (accord global entre les créanciers et le gouvernement grec) et des nouvelles mesures d’austérité. Sauf qu’il n’y a pas eu de compromis et le gouvernement grec a choisi d’organiser un référendum avec comme question ; acceptez vous ou non la proposition de des trois institutions ? Dans un climat de diffusion de peur sans précédent, cultivée en grande partie par les grands médias, les gens sont appelés à voter d’un seul mot à une question qui ne vient pas d’eux mêmes, à une question qui a changé de sens, en même temps que les banques sont fermées avec une limitation de retrait d’argent à la hauteur de 50-60euros et les scénarios pour l’après référendum sont multiples et pas très optimistes...

Texte du Groupe Anarchiste Kath’odon (Athènes)

Après une longue période de négociations avec ses autres partenaires européens, la coalition de SYRIZA-ANEL a décidé de recourir à un référendum. Ceci est bien sûr une question très importante qui concerne directement notre vie et aura un impact très direct sur elle. Le gouvernement fait un choix de démocratie directe, s’adressant à l’ensemble de la société. Il s’agit d’un choix politique honnête, éthique et démocratique, car une décision aussi importante doit être prise par l’ensemble des gens qui vivent en territoire grec. Soutenir le "NON" créera des conditions pour le développement d’un mouvement radical et contribuera à améliorer les conditions de vie de notre classe. Correct ? Pas du tout !

Référendum de démocratie directe ?

En ce qui concerne le « référendum » et ses liens avec la démocratie directe ; qui pose la question à laquelle la réponse est « oui ou non », pose à la fois le cadre de la discussion (et donc le cadre de la décision) et aussi le cadre de la gestion politique du résultat. Les questions qui sont posées par "ceux d’en haut" n’ont rien à voir avec tout processus de démocratie directe. Par exemple, si c’était à nous de poser la question, on dirait : "voulez vous que les patrons nous exploitent, oui ou non ? Voulez vous que l’État nous impose des impôts pour financer les banques, les capitalistes et son mécanisme bureaucratique, oui ou non ? Voulez-vous quelqu’un d’autre à part nous décide pour nos vies, oui ou non ?" Il s’agit donc des questions qui priorisent nos propres besoins et désirs et ne contribuent pas à la création d’un ensemble nationaliste et interclassiste qui doit se prononcer sur le "salut de la patrie" et contre les méchants "spéculateurs étrangers et les impérialistes." Il s’agit des questions qui ne font pas la promotion du capitalisme et de l’étatisme en tant que "route à sens unique"...

Un processus relève de la démocratie directe lorsque ceux qui y participent le font de manière cohérente et égalitaire afin d’autogérer leur vie, et non pas quand un gouvernement décide de temps à autre de "consulter le peuple" à ses propres fins. La démocratie directe n’a pas de sens si elle est déconnectée de la liberté, de l’égalité et de la solidarité, si elle est déconnectée du communisme libertaire et de l’anarchie. Les réponses en commun du patronat et des esclaves salariés, des dirigeants et des dominés, à une question posée par le gouvernement, nous rappelle les réponses en commun des loups et des moutons sur le repas du soir.

Quant aux résultats du référendum,

Quand le gouvernement nous demande si nous préférons son mémorandum ou celui de ses créanciers, toute réponse de la part de notre classe (la classe des exploités et des opprimés) se retournera contre nous. Via ce référendum, le gouvernement qui a été élu il y a 5 mois, veut rendre notre classe complice des nouvelles mesures qui seront prises contre elle, complice de décisions que le gouvernement prendra le lendemain, quelles qu’elles soient. Cette responsabilité partagée sera un obstacle à la création d’un mouvement radical qui peut contester les choix des dominants. Quant au résultat du référendum, le gouvernement l’utilisera soit pour négocier avec ses partenaires et obtenir en même temps un consensus social (en vue d’un "accord mauvais mais nécessaire"), soit pour se déresponsabiliser d’une sortie éventuelle de l’Union Monétaire (Euro). En tout cas, notre classe continuera à subir les conséquences de cette restructuration capitaliste et étatique. Une participation au référendum signifie l’acceptation de notre côté de ce fait.

En ce qui concerne la différence entre les deux options définies par le gouvernement ; le OUI signifie la pleine acceptation de la politique capitaliste des mémorandums. Le NON signifie la légitimation sociale du gouvernement grec afin qu’il continue à négocier avec les créancier de l’Etat grec pour décider combien de milliards seront économisés par les mesures qui s’imposeront à notre classes. Pour décider donc d’accepter une politique d’austérité légèrement différente.

Quel que soit le résultat du référendum, ses effets affecteront notre classe. Un nouveau mémorandum, venant de l’Europe ou de la gauche, l’exploitation et l’oppression seront intensifiées. Tant qu’il y a l’État et le capitalisme, avec l’euro ou avec la drachme, l’appauvrissement de notre classe continuera et une très petite partie de la société continuera à décider à notre place et à exercer son autorité.

En ce qui nous concerne,

Nous refusons par principe de participer à toute procédure électorale et de répondre à un dilemme imposé par l’État, parce que pour nous cette procédure légitime le pouvoir et reproduit de faux espoirs quant à une meilleure gestion de l’État ; d’un État dont l’existence ne fait que perpétuer, reproduire et créer des divisions. L’attitude de Syriza ces derniers cinq mois envers le peu de mouvements, a de nouveau confirmé que l’État continue à fonctionner même si le gestionnaire change, même si le gestionnaire est de gauche et progressif. Au même titre que le neo-liberalisme, la social-démocratie (qui est préconisé par Syriza en théorie) est hostile envers les mouvements qu’elle ne contrôle pas, en essayant de les intégrer lorsqu’elle ne les réprime pas directement.

Donc, qu’on n’essaye pas de nous convaincre que la participation au référendum et le NON "fier et national" proposé par Syriza, peuvent modifier les conditions de lutte de classe à notre profit ou peuvent contribuer à la construction d’un mouvement radical. Ceux qui choisissent de ramper "pour des raisons tactiques" derrière des dilemmes imposé par l’État, en soutenant directement ou indirectement le NON, soutiennent directement la capitulation sans condition de notre classe aux mémorandums de gauche.

Ceci dit, on n’ignore que au sein du système capitaliste il y a des conflits internes et que la victoire éventuelle du OUI aidera à l’avancée du totalitarisme moderne (sous la forme promue par les États européens). Cependant, le soutien (même indirect) à cette partie de dominants qui favorisent une gestion capitaliste alternative de la crise systémique, ne peut en aucun cas créer des conditions pour le développement d’un mouvement social et de classe vraiment radicale et avec une perspective révolutionnaire. Il permet simplement de remplacer le dominant. Qui pense qu’il peut utiliser les armes de l’ennemi de classe en faveur de notre mouvement (ex. le référendum actuel), se trompe. Ceux qui se sont précipités pour voter pour Syriza lors des dernières élections, en ayant cette perspective dans leur esprit, se sont trompés de manière lamentable.

Quant à une éventuelle sortie de la Grèce de l’UE

L’UE est un centre transnational de Pouvoir avec sa propre armée et sa propre monnaie qui tend à devenir un hyper-État fédéré. Les bourgeoisies des États-nations qui composent l’UE n’ont pas toujours des intérêts en commun. Cela se reflète dans tous les conflits en son sein, comme dans le conflit actuel. De même, une partie des capitalistes grecs a intérêt à soutenir le NON au référendum (ce qui explique en partie l’attitude des nazis de l’Aube Dorée), tandis qu’une autre partie (et probablement la plus forte actuellement) a intérêt à soutenir le OUI. il s’agit d’un conflit interne au système qui n’a rien à voir avec nos intérêts de classe et leur promotion. De notre côté, en tant qu’ anarchistes nous sommes contre tout État, qu’il soit national ou transnational et nous luttons pour sa destruction. Nous sommes solidaires avec toute personne de notre classe qui lutte pour la destruction de l’État. Dans ce contexte, nous luttons aussi contre l’UE. Ainsi la question d’être ou pas dans l’UE n’a pas de sens pour nous. Il n’a donc pas beaucoup de sens pour nous la question à l’intérieur ou à l’extérieur de l’UE. Nous cherchons la destruction de l’UE et des appareils étatiques qui la composent, qui comprend l’Etat qui nous opprime le plus directement, l’État grec.

En tant qu’anarchistes nous n’avons jamais adopté une théorie des étapes qui priorise d’abord une lutte de libération nationale et anti-impérialiste et par la suite la révolution socialiste. Par conséquent, la devise "sortons de l’UE" nous est étrangère ; car cela suppose l’existence d’un État-nation (social-démocrate ou ouvrier) souverain qui réalise cette sortie et qui se raccroche au char d’une autre "grande puissance".

L’ennemi est dans la zone Euro. Et en dehors ?

La monnaie est un instrument de politique économique aux mains d’un État et un paramètre très important pour la plus-value capitaliste. Nous considérons que les dilemmes "euro ou drachme" et "à l’intérieur ou à l’extérieur de l’UE" sont artificiels. Avec l’euro se poursuivra l’exploitation et l’oppression par l’État et par la partie du capital qui a investi sur le territoire grec. Avec la drachme se poursuivra l’exploitation et l’oppression par l’État et par une autre partie des capitalistes, qui a retiré ses capitaux en attendant d’investir dans un pays avec une monnaie dévaluée, en attendant d’acheter à un prix avantageux. Au delà de la monnaie,tant que notre classe refuse de réaliser sa propre force collective, tant qu’elle refuse de se battre contre les patrons et l’État, tant qu’elle refuse de prendre sa vie en mains, tant qu’elle refuse de poser la vraie et unique question, capitalisme et étatisme ou révolution sociale, notre vie continuera à s’appauvrir.

Nous résistons à l’appauvrissement de nos vies, nous nous battons pour une Europe (et tout un monde) sans frontières, sans états, sans capitalisme. Une Europe (et tout un monde) fondée sur la solidarité entre les êtres humains, dans les communes fédérées librement, dans des relations de liberté et d’égalité.

Abstention du référendum.
Posons nos propres questions, donnons nos propres réponses.
Pour la révolution sociale, pour le communisme libertaire, pour l’anarchie.

Groupe Anarchiste Kath’odon (Athènes)




Texte de l’ Union Libertaire Syndicale (ESE)

"Dès ce dimanche : organisation."

Le gouvernement de SYRIZA piégé dans ses propres contradictions (surtout dans celle du capitalisme à visage humain) appelle la classe ouvrière à se positionner dimanche prochain. L’État bourgeois s’aligne au Capital et ses représentants (UE, FMI, patronat et ses sbires aux médias) et tente de trouver une piste de sortie à travers "la fête de la démocratie". SYRIZA pose la question au référendum et espère manipuler le résultat, mais le contenu de cette question ne lui appartient pas. En effet, à travers ce référendum le gouvernement de SYRIZA-ANEL, l’UE et le Capital font du chantage à la classe ouvrière (non paiement des salaires, lock out, menaces diverses, etc). Il s’agit d’un chantage au service de la logique des négociations avec le Capital, au détriment des intérêts des travailleurs. Cette logique des négociations est évidente car les mesures antisociales des mémorandums précédents n’ont pas été abolies.

Ce raisonnement est démontré par le fait que les contre-propositions du gouvernement sont artificielles sans défendre les intérêts des travailleurs, et par le fait que le changement des conditions de travail est remis aux calendes grecques.
La propagande en faveur du NON et celle en faveur du OUI, convergent à la gestion de la normalité capitaliste.

Dans ce climat de chantage, les gens de la classe ouvrière vacillent - et à juste titre - entre l’abstention et le NON au référendum, ayant en face une possible victoire du OUI qui installerait une situation de terreur. La pratique du suffrage universel appliqué au système parlementaire bourgeois, cache les différences de classe de manière arbitraire. Cependant, dans cette situation il y a un défi et une dynamique que la classe ouvrière ne peut pas ignorer. Ce dimanche, la lutte des travailleurs peut rompre la logique de la délégation et donner du sens au contenu du référendum en termes de classe. Une victoire éventuelle du OUI affaiblira sans aucun doute à la fois les travailleurs et les capacités de résistance. La victoire du OUI signifiera l’agression effrénée contre les mouvement ouvrier et ses droits.

Pour cela, nous devons leur bloquer la route. La victoire du NON, peut être une arme dans l’arsenal du mouvement et peut poser un obstacle aux structures du Pouvoir. La participation et le vote pour le NON signifie la riposte et est une occasion, non pas de délégation ou de soumission, mais une occasion de relancement pour le mouvement ouvrier. Le NON ne veut pas dire accepter la question telle qu’elle est posée par SYRIZA ; le contenu de notre propre NON est lié à la lutte de classe contre le capital et notamment contre l’UE capitaliste. En outre, NON ne signifie pas un alignement avec SYRIZA, ni l’alignement de la gauche avec SYRIZA.

L’ESE d’Athènes, appelle le mouvement ouvrier à mettre en avant ses intérêts et à provoquer une rupture dans la normalité du système, en votant NON dimanche prochain. Mais il est de la responsabilité de la classe ouvrière de ne peut pas permettre que ça soit un NON fictif ; ce NON doit signifier des luttes, de la résistance à nos endroits de travail, de la participation aux collectifs ouvriers anti-hierachiques contre le syndicalisme bureaucratique et officiel vendu.

A partir de ce dimanche, le seul chemin c’est la lutte et l’organisation :
• aucune confiance dans la coalition gouvernementale de SYRIZA-ANEL ; aucune délégation.
• la lutte aux mains des travailleurs ; pas de recul.
• résistance au terrorisme et aux chantages des patrons.
• en avant pour des grèves et des manifestations.

Renforçons le syndicalisme combatif auto-organisé, afin de reprendre tout ce qui a été perdu, afin de prendre tout ce qui doit être gagné. Renforçons les syndicats de base et l’anarcho-syndicalisme.

« Qui vote et ne prépare pas la révolution sociale est nuisible pour nous, de même que celui qui s’abstient des élections et ne prépare pas la révolution sociale."
Bouanaventoura Durruti

Union Libertaire Syndicale (ESE) - Athènes


https://mars-infos.org/deux-textes-sur- ... ctuels-193
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Pïérô » 06 Juil 2015, 12:41

Déclaration du groupe anti-autoritaire A.K. Thessalonique sur le référendum en Grèce.

Traduit par le Collectif Emma Goldman. Lien vers l'original : http://ak2003.gr/index.php/%CE%91%CE%BD ... 29-10.html

Référendum sur une question passée date, mais devant une responsabilité réelle.

Aujourd'hui, notre société est appelée à traiter d’une situation exceptionnellement critique. Les institutions gouvernementales ne sont plus en mesure de proposer des solutions à une crise qui, comme un cancer, détruit le filet social, alors qu'il devient clair que la survie du système peut seulement être réalisée en sacrifiant la société elle-même. La situation créée par le Capital financier international et renforcée par les institutions étatiques, nous mène à un rythme accéléré à l'imposition d'un totalitarisme continu pendant que la situation ''d'exception'' est maintenant devenue l'état normal d'une nouvelle gouvernance.

La Grèce est bien évidemment incluse dans cette expérimentation. Après les offres dédaigneuses des institutions, le gouvernement Syriza a décidé d'appeler à un référendum comme ''façon de continuer les négociations d'une manière différente''. Cela prouve hors de tout doute l'échec dans la tentative d'atteindre un ''honorable compromis'', qui jusqu'à tout récemment, était vu comme la meilleure solution possible. Suivant les étapes du dogme Thatchérien de «There is no alternative », l'imposition du terme « réalisme » mène à une passivité sociale et à une tentative de rendre esclave la vie elle-même. Le « réalisme » d'un appauvrissement continu, du chômage, de ne pas avoir d'espoir, de l'abandon de l'espérance d'atteindre le bonheur, de la guerre et de la répression est loin du sens de notre propre logique. La Société a besoin non seulement de voir ce qui se passe derrière les portes closes de la chambre des preneurs de décisions, mais de bouger pour les détruire.

La dissolution des promesses capitalistes, l'incapacité à créer un discours qui donne des perspectives au système, les guerres civiles qui se succèdent avec une aisance spectaculaire et qui engendrent le redécoupage des frontières et les accords d’après-guerre construits sur des conventions internationales mènent tous à la même conclusion : l'État ne peut plus déterminer les règles qui gouvernent nos vies. C'est cet État que Syriza tente toutefois de sauver, souhaitant utiliser pour ce faire les mêmes idées jusqu’alors dominantes qui ont pourtant mené à l’effondrement du système qui les a fait croître.

Syriza ne tente pas de détruire l'idéologie du progrès, il préserve entièrement l'idée de croissance et veut reconstruire la capacité productive du pays, ce qui mène à une situation qui peut avoir des résultats très douteux.

Le référendum proposé par Syriza n'a rien à voir avec le principe de démocratie directe puisqu'ils ont l'intention de l'utiliser afin de mettre plus de pression sur la direction européenne. Le référendum ne donne pas la possibilité de débattre, de discuter, d'argumenter, tout ça avec la participation des composantes de la société. Au lieu de cela, il est promulgué par le pouvoir en place qui pose la question selon ses propres idées dont la finalité désirée est d'arriver à une nouvelle entente où la société n'a pas de rôle à jouer.

Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est un renouvellement de nos dévotions envers les valeurs d’une politique différente, une politique pour la construction sociale passant par la démocratie directe, l’auto-organisation et l’établissement de nos propres espaces qui détruiront l’idée selon laquelle « il n’y a pas d’alternative » et qu’il est nécessaire d’obéir aveuglément à une économie infinie et sans esprit. La nouvelle reconstruction productive ne peut pas être basée sur l'idée de croissance, mais sur la négation absolue du modèle de reconstruction capitaliste. Elle doit plutôt se baser sur l'auto-gestion, sur des structures coopératives et sur la possibilité pour chaque personne de déterminer sa propre vie. Nous ne nous soucions pas de la monnaie qui fera partie d'un réveil national et bien évidemment nous ne pouvons pas soutenir une monnaie qui fait partie de l'intrusion financière dans chaque aspect de nos vies. Nous préférons penser à la monnaie dans sa dimension normale, c'est-à-dire comme un instrument d'échange dont la fonction principale serait de combler les besoins sociaux et les besoins des installations matérielles.

Depuis que nous faisons parti du mouvement social visant une rupture avec la dictature financière internationale (Qui nie n'importe quelle idée de politique pour la remplacer par la gestion de quantités monétaires comme principale relation sociale). Il n'en tient qu'à nous de participer à la recherche de voies qui mèneront à une rupture.

Aujourd'hui, devant de telles conditions, nous ne pouvons pas rester indifférents devant la polarisation qui a lieu en vue du référendum.

D'un côté, le vote pour le ''Oui'' est un piège menant aux règles et régulations de la direction européenne, fixant un esclavage à long terme d'une société apeurée et défaite, à qui l'on demandera bientôt de porter le poids de sa propre humiliation comme une nouvelle régularité. De l'autre côté, le vote du ''Non'' est limité dans toutes les options possibles par le gouvernement qui vise un nouvel accord, dont des exemples se retrouvent déjà dans un document de 47 pages référant de plus au passage à l’idée prémâchée et usée à la moindre occasion du devoir patriotique.

Cependant, une telle polarisation a déjà dépassé les calculs et les intentions du gouvernement et conséquemment, la question du référendum. Cette attaque totale provenant de la direction étrangère et de l'utilisation des médias de masse comme un bélier, à changé les termes de la question de ''Oui''/ ''Non'' à Union européenne et Euro ou pas. Toutes les actions menant à l'asphyxie économique ont été prises utilisant des menaces et des ultimatums sur l'ajustement des finances publiques.

Les efforts du gouvernement Syriza de combiner les besoins sociaux avec les puissantes forces de l'argent à maintenant atteint ses limites, démontrant clairement que ''l'on ne peut pas tenir deux pastèques sous la même aisselle'' [1], comme l'on dit en grec. On ne peut pas avoir un pied sur deux bateaux en même temps, comme Syriza a tenté de faire pendant les années où il était à l'opposition.

Ce dimanche, peu importe les résultats du référendum et en prenant pour acquis qu'il va bien avoir lieu, le vote du ''Non'' n'est pas aussi facilement gérable par ceux et celles qui le supportent et il peut facilement surpasser les calculs et les intentions du gouvernement. Le fait qu'ils utilisent et incluent le vote du ''Non'' (tentant ainsi de limiter les possibilités) dans des termes de négociation avec la direction européenne démontre la grande difficulté de gérer le mouvement appuyant le vote du ''Non''.

La polarisation qui s'en suit ouvre la voie à une libération et l'établissement d'une dynamique sociale qui n'a pas été prévue, mais qui peut faire avancer de multiples façons les possibilités offertes par les mouvements sociaux des dernières années. Ces mouvements étaient en train de suffoquer jusqu'à maintenant ou prenaient un pas de recul face à la dynamique de représentation, d'assignation et d'espoir. Cette opportunité présente désormais aux mouvements la possibilité de prendre part à la bataille non seulement de manière symbolique, mais de façon substantielle, transportant de manière autonome et sans patrons le poids de la responsabilité de la guerre contre le totalitarisme de l'argent, qui pour les patrons ne représente pas seulement la valeur commerciale, mais l'équivalent des relations humaines et de la vie elle-même.

Nous ne pouvons pas rester à distance ou être neutre devant les possibilités offertes aux mouvements qui proviennent de la polarisation puisque nous fumes, nous sommes et serons en temps réel là où ce qui est gratuit, public et social va contre le marché et l'État.

Mouvement anti-autoritaire.

[1]. Le proverbe signifie que l'on ne peut pas faire deux choses en même temps.

http://ucl-saguenay.blogspot.fr/2015/07 ... taire.html
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede bipbip » 07 Juil 2015, 02:24

GRÈCE : RÉPONSES À VOS PRINCIPALES QUESTIONS (suite).

4 - LES LIBERTAIRES SE SONT-ILS ABSTENUS ?

C’EST FAUX.

La plupart des collectifs libertaires, communistes-libertaires, anti-autoritaires et anarchosyndicalistes en Grèce ont choisit de voter NON, soit de façon implicite (antiautoritaires d’AK, libertaires du K-VOX, etc.), soit de façon explicite (anarchosyndicalistes de Rosinante, antifascistes et communistes-libertaires d’Orma, etc.). Rares sont les anarchistes qui ont choisit d’appeler à l’abstention.
Les trois motifs principaux sont les suivants :
1 - un référendum n’est pas une élection ;
2 - répondre NON à la question posée ne signifie pas dire OUI à quoi que ce soit d’autre, puisqu’il n’y a pas de proposition alternative dans l’énoncé ;
3 - le contexte actuel est une excellente occasion de troubler et faire évoluer l’imaginaire social, notamment tirer de la torpeur et de la peur des millions de résignés. Ensuite, à chacun de lutter à sa façon au quotidien et de viser plus ou moins radicalement vers l’utopie. L’un n’empêche pas l’autre.
Les murs d’Exarcheia sont tapissés partout de OXI. Et il n’y a pas une seule affiche pour le NAI. C’est sans équivalent dans Athènes (cf. photo).
Plusieurs tractages pour le OXI ont eu lieu sur la place Exarcheia. Sans le moindre problème (cf. photo).
La plupart des personnages de "Ne vivons plus comme des esclaves" résidant à Exarcheia ont voté NON. Pour trois d’entre eux, c’était la première fois qu’ils votaient. Pour deux autres, ils avaient voté pour la première fois le 25 janvier dernier. Au moins deux n’ont pas pu voter à cause de l’impossibilité de faire une procuration dans les délais (dont Vangelis).
EXARCHEIA A VOTÉ NON À 82% (participation 61%, oui 18%, non 82%).
Par comparaison, plus des deux-tiers des sympathisants du KKE (second parti communiste, celui qui n’a pas rejoint Syriza) se sont abstenus.

Autrement dit, LES LIBERTAIRES ONT PLUS VOTÉ QUE LE KKE !

Méfions-nous des opinions toutes faites.

A suivre...

Y.Y.

http://blogyy.net

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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede bipbip » 08 Juil 2015, 09:10

Grèce : Quelles suites à la victoire du « non » ?

Avec les anarcho-syndicalistes grecs, Alternative libertaire appelle à « transformer la défaite du capital en une victoire réelle de la classe ouvrière ». Il faut socialiser les banques, confisquer les entreprises qui ont fait du chantage au salaire et procédé à des lock-out déguisés, et les placer sous le contrôle des travailleuses et des travailleurs. Rompre avec le capitalisme est la seule façon de sortir de la crise.

Lors du référendum organisé par le gouvernement Tsipras le 5 juillet 2015, le peuple grec a massivement dit « non » au plan d’accord soumis par la Troïka (la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international) lors de la réunion de l’Eurogroupe du 25 juin 2015.

Le « oui » était soutenu par la quasi totalité des dirigeants européens ainsi que par les médias bourgeois.

En Grèce, ce référendum a marqué un profond clivage de classe. Pendant une semaine, le pays a vécu au rythme des manifestations pro-oui et pro-non. Le oui était ardemment défendu par les classes possédantes, par la jeunesse dorée, par le Medef grec allié à la bureaucratie syndicale de la GSEE, par le Pasok (social-démocratie) et par la droite, était martelé sans discontinuer par les télévisions privées, était réclamé par les banques et les entreprises, dont certaines ont même fait du chantage au versement des salaires...

Le non a été porté par les classes populaires et défendu par les forces politiques et syndicales qui défendent ses intérêts, dont les anarcho-syndicalistes. Les souverainistes et les néonazis d’Aube dorée ont également appelé à voter non, mais la mobilisation de rue a principalement fait exister le non « social » et marginalisé le non nationaliste.

Une victoire du oui aurait été catastrophique

Une victoire du oui à ce nouveau programme d’austérité aurait été catastrophique pour le prolétariat grec et l’aurait une nouvelle fois livré à la curée des capitalistes européens. En refusant ce plan d’accord, il a sans doute voulu montrer qu’il était capable de relever la tête et qu’il refusait de laisser une poignée de technocrates, de banquiers et d’armateurs décider de son sort.

Mais il ne faut pas se faire d’illusions sur les conséquences de ce référendum avant tout destiné à ressouder dans les urnes le bloc social hétéroclite qui avait porté Syriza au pouvoir.

Après avoir beaucoup cédé lors de négociations interminables, sans avoir quasiment rien obtenu, et après avoir constamment revu à la baisse les ambitions déjà timorées du programme de Thessalonique, Alexis Tsipras, menacé d’être lâché par une partie de son électorat et par la base de Syriza, n’avait d’autre choix que de faire prendre à son gouvernement un bain de souveraineté populaire.

Le changement ne viendra pas d’un gouvernement de gauche plus ou moins radical

Si on peut se réjouir du camouflet infligé aux défenseurs de l’austérité en Europe, nous gardons en tête que ce référendum n’est absolument pas une fin en soi et que ce n’est pas cela qui empêchera les capitalistes européens de poursuivre leur offensive... ni les capitalistes russes ou chinois de vouloir arracher leur part du gâteau !

Le gouvernement Tsipras aura beau se démener pour parvenir à un accord moins désastreux, aucune amélioration durable des conditions de vie du prolétariat grec ne pourra être obtenue tant que le système capitaliste, fondé sur la loi du profit, restera en place.

Le changement ne viendra pas d’un gouvernement de gauche plus ou moins radical, il viendra de la capacité des travailleurs et des travailleuses à s’unir et à s’organiser de manière autonome pour abattre le pouvoir capitaliste et remettre les richesses dans les mains de celles et ceux qui les produisent.

Les anarcho-syndicalistes grecs appellent à une scission dans la GSEE, pour refonder un syndicalisme de lutte

L’Initiative anarcho-syndicaliste Rocinante défend ainsi l’idée qu’il faut socialiser immédiatement les banques, et confisquer les entreprises qui, la semaine dernière, ont fait du chantage au salaire et procédé à des lock-out déguisés, et les placer sous le contrôle des travailleuses et des travailleurs.

Il ne faut pas attendre ces mesures du gouvernement Syriza, mais d’un mouvement ouvrier régénéré. Rocinante appelle donc tous les syndicats et les syndicalistes restés fidèles à la classe ouvrière à quitter la GSEE, confédération bureaucratique pourrie jusqu’à l’os, pour bâtir un syndicalisme neuf, réorganisé sur des bases nouvelles, démocratiques et de classe.

Pour Rocinante, il faut empêcher, par le rapport de forces sur les lieux de travail et dans les syndicats, le retour du gouvernement Syriza à la table des négociations avec l’Eurogroupe, juste pour obtenir un compromis moins douloureux.

Ainsi, ce référendum ne doit pas faire naître d’illusions sur la possibilité d’une transformation sociale par en haut.

Avec nos camarades de Rocinante, nous appelons à « transformer la défaite du capital en une victoire réelle de la classe ouvrière » et nous continuerons à témoigner de notre solidarité, par-delà les frontières, avec celles et ceux qui luttent pour un avenir débarrassé du capitalisme et de toutes les formes d’exploitation.

Alternative libertaire, le 5 juillet 2015

http://alternativelibertaire.org/?Grece ... a-victoire
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede leo » 08 Juil 2015, 12:01

Notes sur la conjoncture euro-grecque


Ces notes ont été rédigées et rassemblées pour essayer d’y voir un peu clair sur ce qu’il se joue entre le gouvernement grec et les institutions politico-financières que sont le FMI, la Banque centrale européenne et le directoire de la zone euro, au-delà des informations plus ou moins bidons qui circulent, des jugements à l’emporte-pièce, de la propagande à grande échelle à laquelle se livrent politiciens et médias de désinformation, des parties de poker menteur, des coups de bluff et des opérations tactiques auxquels se livrent les uns et les autres, mais où chaque partie en conflit ne joue pas dans la même catégorie.

Ce texte, qui n’a nulle prétention à l’exhaustivité, a été écrit au cours des jours qui ont précédé le référendum. Le 5 juillet, les électeurs grecs ont clairement et massivement fait savoir (par 61,3% des votes contre 38,7) qu’ils refusaient les conditions imposées par la Troïka.

Mais rien n’est réglé. Le bras de fer continue et la Troïka veut toujours imposer ses conditions. La parenthèse du référendum refermée, un nouveau chapitre s’ouvre, bourré d’incertitudes. Nous aurons l’occasion d’y revenir lorsqu’il sera possible de dégager les grandes tendances qui se dessinent et qui se concoctent déjà dans le secret des palais présidentiels, dans les discussions feutrées au plus haut niveau des instances européennes, des chefs d’Etats, du FMI, de la BCE…


la suite

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1711
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede leo » 11 Juil 2015, 02:55

La capitulation du gouvernement Tsipras

Les lendemains amers du référendum

samedi 11 juillet 2015, par WXYZ

Le gouvernement de la gauche "radicale" et "antilibérale" grecque du parti Syriza a finalement accepté ce vendredi 10 juillet l’essentiel des recommandations des créanciers (BCE, Union européenne, FMI) qu’il disait combattre et cela contre l’avis qu’une large majorité des électeurs avait exprimé cinq jours à peine plus tôt.
Une capitulation doublée, pour beaucoup, d’une trahison.


Pour lire la suite, c'est là : http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1714
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede bipbip » 12 Juil 2015, 13:49

« La politique de la zone Euro vis-à-vis de la Grèce est un néo-colonialisme »
Les chefs d’Etat européens se retrouvent dimanche pour décider du sort économique de la Grèce. Mais celle-ci supporte une dette illégitime et illégale, comme l’explique le président du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde en France (CADTM).
... http://www.reporterre.net/La-politique- ... lonialisme


La gauche de Syriza capitule devant Tsipras qui capitule devant la Troïka... qui en demande encore plus !
http://tendanceclaire.npa.free.fr/article.php?id=778


Les déçus du non expriment leur désarroi, place Syntagma à Athènes
Il y a trois semaines, Myrto Kalogeropoulou défilait avec engouement, place Syntagma dans le centre d’Athènes, pour soutenir son gouvernement. Il y a deux semaines, la jeune femme de 31 ans manifestait avec fierté pour appeler à voter oxi (« non ») au référendum du 5 juillet. Vendredi 10 juillet au soir, toutefois, au milieu de la grande foule, place de la Constitution, cette électrice de Syriza avait perdu son enthousiasme.
Comme Myrto, ils étaient environ 7 000 à s’être réunis au pied du Parlement grec pour rappeler leur volonté de dire non aux mesures de rigueur pour la Grèce. Tous n’ont pas caché leur colère contre le « nouveau mémorandum », qu’ils jugent trop austère. La veille, le premier ministre, Alexis Tsipras, a rendu aux créanciers ses propositions de réformes pour le pays. Parmi elles, la hausse de la TVA ou de l’âge de départ à la retraite. « Ces mesures relèvent d’une trahison, lâche Myrto Kalogeropoulou, pourtant membre de la force politique Syriza depuis 2004. C’est la mort de notre parti. »
... http://www.lemonde.fr/crise-de-l-euro/a ... 56955.html
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Re: Ἑλλάς, Grèce

Messagede Pïérô » 12 Juil 2015, 20:32

Je pense qu'il fallait renforcer la dynamique du NON, car elle pouvait être porteuse de confrontation à deux endroits : contre la dictature de la troïka et en signe de résistance européenne pour les exploité-es des autres pays, ou contre "l'alternative" social démocrate, en dénonçant ses revirements historiques et immanquables, même dans son versant "radical", qui, rangée dans le champ du capitalisme transformable ou acceptable, n'offrira jamais d'horizon rupturiste et révolutionnaire. C'est à nouveau en leçon le champ d'intervention de cette gauche et "gauche de la gauche" qui montre combien l'alternative anticapitaliste n'est qu'une illusion entretenue, une illusion qui bat à nouveau de l'aile. Il serait évidemment souhaitable que le mouvement révolutionnaire, autogestionnaire, communiste-libertaire s'en renforce, mais du souhait à la réalité... Il reste à encourager nos camarades bien dispersé-es là bas, et à participer ici et partout à reconstruire du sens, du projet de société, et des dynamiques d'organisations collectives en capacité d'engager, et en terme de rapport de force conséquent, l'affrontement avec la bourgeoisie.
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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