Jean-Marc Rouillan dans le collimateur

Re: Rouillan privé de sa semi-liberté

Messagede Pïérô » 25 Nov 2008, 11:55

Appel à rassemblement jeudi 27 novembre 2008, à 12h30 devant le Palais de Justice (Métro : Cité)

RESPECT DU DROIT D’EXPRESSION ! LIBERTÉ POUR J.-M. ROUILLAN !

Le 16 octobre, le tribunal d’application des peines a décidé – malgré l’opposition du Service pénitentiaire d’insertion et de probation – la révocation du régime de semi-liberté appliqué à Jean-Marc Rouillan depuis décembre 2007, qui devait déboucher en fin d’année sur sa libération conditionnelle. L’appel de cette décision sera jugé le 27 novembre par la cour d’appel de Paris.
Le prétexte est fallacieux et sans fondement juridique : il était interdit à Jean-Marc Rouillan d’évoquer les faits pour lesquels il avait été condamné, il s’est donc limité à commenter brièvement cette interdiction de parler.
Jean-Marc Rouillan est de nouveau en prison à plein temps et il risque – si le jugement du 16 octobre était confirmé sans perspective de sortie – une peine sans commune mesure avec les faits qui lui sont aujourd’hui reprochés.
Jean-Marc Rouillan a adhéré à un nouveau parti politique et l’État veut entraver son nouvel engagement. Le tribunal d’application des peines « ayant compétence en matière de terrorisme » renvoie une personne en prison, non pour des actes pour lesquels il a déjà été condamné, mais pour l’interprétation faite d’une seule phrase d’une interview publiée par l’Express.
Est-ce qu’on rejuge une affaire déjà jugée il y a 21 ans ?
Laisser se développer sans réagir de telles atteintes aux libertés serait lourd de conséquences pour l’expression démocratique de tous.

Pour la libération de Jean-Marc Rouillan, nous appelons à un rassemblement
jeudi 27 novembre 2008, à 12h30
devant le Palais de Justice
(Métro : Cité)


Premiers signataires :
AGEN, AL, Les Alternatifs, Collectif Georges Abdallah, LCR, Libérez-les !, NLPF !, NPA, PCF, Ras les Murs, US Solidaires, Les Verts (commission Justice)…
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Re: Rouillan privé de sa semi-liberté

Messagede Pïérô » 04 Déc 2008, 19:59

C'est malheureusement confirmé aujourd'hui, Rouillan restera en taule...pour ses idées.
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Re: Rouillan privé de sa semi-liberté

Messagede sebiseb » 04 Déc 2008, 22:26

qierrot a écrit:C'est malheureusement confirmé aujourd'hui, Rouillan restera en taule...pour ses idées.

Oui, j'ai entendu l'information récité laconiquement à la radio.
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Re: Rouillan privé de sa semi-liberté

Messagede Pïérô » 06 Déc 2008, 13:19

communidué de "Les mots en marche"

La cour d’appel de Paris a prononcé, ce jeudi 4 décembre, la révocation
de la semi-liberté de Jean-Marc Rouillan. Sur les passages incriminés de
l’entretien paru dans /L’Express/, les juges ont souligné que les propos
de Jean-Marc Rouillan « sont ambiguës mais qu’ils ont été perçus
clairement par les familles des victimes ». La Cour considère que
Jean-Marc Rouillan a enfreint l’une des 4 contraintes de son régime de
semi-liberté (interdiction de s’exprimer sur les faits pour lesquels il
a été condamné).

Nous considérons, pour notre part, que ce jugement indique la volonté de
l’État de criminaliser l’expression d’un militant révolutionnaire. Nous
dénonçons les lois « antiterroristes » qui autorisent l’incarcération
pour délit d’opinion. Nous continuons à soutenir les démarches
judiciaires pour obtenir la libération de Jean-Marc Rouillan. Nous
appelons les signataires à être solidaires des actions qui seront menées
pour obtenir cette libération.

Les mots en marche

le 5 décembre 2008

Nota bene : N’hésitez pas à faire circuler les deux pétitions qui
restent ouvertes dans le cadre de la demande de libération de Jean-Marc
Rouillan.

Lien des deux pétitions : http://lesmotsenmarche.free.fr/
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Re: Rouillan privé de sa semi-liberté

Messagede Pïérô » 07 Déc 2008, 21:43

et sur "Marginales" un texte particulièrement intéressant, comme l'approche d'ailleurs...
http://marginales.free.fr/spip.php?article127
du jeudi 4 décembre 2008

Delphine Galonnier

L’histoire de la contestation des années 1970 en question : quand la parole censurée devient une censure de l’histoire


Un article qui tente d’ouvrir le débat sur les tabous qui pèsent sur l’histoire de la violence politique en France dans les années 1970-1980.


« Mes mots, s’ils respirent, ce n’est pas de ramper mais de dire. Et ce que je dis ne plaît pas à ceux qui voudraient qu’on se taise. Car dans mon cas judiciaire, il faudrait que j’accepte le livret de la victime expiatoire à la bonne raison de ne plus rien faire, de ne plus se rebeller ou alors avec des mots sourds et aveugles, étrangement orphelins de leur musique. »

Jann-Marc Rouillan, Lettre à Jules


--------------------------------------------------------------------------------

Jean-Marc Rouillan est un militant communiste révolutionnaire depuis plus de trente ans. Jean-Marc Rouillan est un prisonnier politique depuis vingt et un ans. Jean-Marc Rouillan est devenu un écrivain depuis la parution de Je hais les matins, en 2001 [1]. Il est aujourd’hui l’auteur de neuf ouvrages dans lesquels il décrit la condition carcérale ainsi que son expérience individuelle et collective de la lutte armée. Après avoir bénéficié de la semi-liberté pendant dix mois, Jean-Marc Rouillan est retourné à plein temps en prison, suite aux propos qu’il a tenus dans L’Express.

Contrairement à ce qu’on a parfois pu lire ou entendre au cours de l’emballement médiatique qui a suivi, Jean-Marc Rouillan ne continuait pas de prôner la lutte armée, mais remettait dans une perspective historique un point de doctrine marxiste, qui fait partie des références d’un bon nombre de militants et de sympathisants se réclamant de cette idéologie : « Le processus de lutte armée tel qu’il est né dans l’après-68, dans ce formidable élan d’émancipation, n’existe plus. Mais en tant que communiste, je reste convaincu que la lutte armée à un moment du processus révolutionnaire est nécessaire. » Et plus loin, répondant à la question du journaliste sur ses éventuels regrets, il commentait son interdiction de parler des faits pour lesquels il a été condamné en janvier 1989 et pour lesquels, rappelons-le, il a purgé sa peine de sûreté : « Je n’ai pas le droit de m’exprimer là-dessus... Mais le fait que je ne m’exprime pas est une réponse. Car il est évident que si je crachais sur tout ce qu’on avait fait, je pourrais m’exprimer. Mais par cette obligation de silence, on empêche aussi notre expérience de tirer son vrai bilan critique. »

Pourquoi ces deux réponses, qui ne faisaient pourtant que reprendre ce que Jean-Marc Rouillan n’a jamais cessé de dire, dérangent-elles autant ? Sans doute parce qu’elles sortent de la bouche d’un homme condamné à la perpétuité pour des « actes de terrorisme », qui n’a pas renié son engagement – malgré vingt et une années d’incarcération dont sept et demie à l’isolement total et cinq grèves de la faim. Et qu’aujourd’hui, cet homme, qui ne s’est pas repenti, souhaite continuer de militer en intégrant un parti légaliste.

Comme on a pu le constater, le débat qui a suivi la parution de ces propos dans L’Express s’est orienté sur la question de la repentance et sur la crédibilité d’un nouveau parti, celui d’Olivier Besancenot, lequel allait intégrer dans ses rangs un « ancien terroriste ». Nulle part, il n’a été question de débattre du choix, discutable, qu’ont fait certaines personnes qui se sont radicalisées dans la lutte et qui ont pris les armes au cours des années 1970-80. Et pour cause : pour débattre de la légitimité ou non d’une telle option, il aurait fallu se replonger dans l’histoire de ces dernières décennies et remettre Action directe (AD) dans la perspective des autres organisations armées qui sont nées, en France, après Mai 68. Or, comme le constatait la chercheuse italienne Luisa Passerini, la connexion entre l’élan contestataire de Mai et ces organisations est un des problèmes les plus difficiles à aborder de notre histoire récente [2]. Et bâillonner certains des acteurs directs de cette histoire en les empêchant de tirer, à l’aide des armes de la critique, un bilan de leurs actions passées ne nous aidera certainement pas à comprendre comment l’organisation Action directe a pu, à un moment donné, décider, au nom de la révolution, d’exécuter un général de l’armement et le patron de la régie Renault. Il ne s’agit pas ici de faire l’apologie d’AD, mais de dépasser les considérations « pseudo-psychologiques », qui ne prennent pas en compte la dimension collective de l’élan contestataire de l’après 68 et, surtout, de montrer qu’il existe certains tabous dans cette histoire de la violence politique en France.

Action directe, une génération spontanée ? Retour sur les expériences de lutte armée après 1968

Quand on se penche sur le contexte des années 1970, en France, on constate que la réactivation de l’idéologie révolutionnaire après Mai 68 et, notamment, l’opposition à la guerre menée par les États-Unis au Vietnam, ont conduit à la formation de plusieurs groupes d’extrême gauche dont l’objectif était de ramener la classe ouvrière à sa mission historique en lui offrant un autre projet politique que celui des réformistes. C’est ainsi que se sont créées des organisations, aux tendances idéologiques souvent antagonistes, comme la JCR (Jeunesse communiste révolutionnaire, trotskiste) au printemps 1966, l’UJC-ml (Union des jeunesses Communistes marxistes-Léninistes) en 1966, la GP (Gauche prolétarienne) en février 1969, ou VLR (Vive la Révolution) en septembre 1969. La GP, groupe d’obédience maoïste qui comptait environ 3500 membres en 1971 [3], est l’un des groupes les plus emblématiques. Qualifié de groupe « Mao-spontex » pour sa croyance en la spontanéité des masses, les « gépistes » entendaient dépasser les organisations ouvrières pour créer un « authentique » parti communiste ouvrier à partir de la lutte des peuples. Officiellement interdite en 1970, par les lois Marcellin (du nom du ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin), la GP s’autodissout en 1973 après avoir formé une organisation parallèle armée, la NRP (Nouvelle résistance populaire), qui se distingue par des actions comme l’enlèvement d’un responsable de chez Renault. La NRP sera dissoute dès janvier 1974 par ses dirigeants, qui renoncent à la lutte armée. Tandis que d’anciens militants de la GP vont fonder, en avril 1973, le quotidien Libération, sous l’égide de Jean-Paul Sartre, certains rallieront, en 1977, les NAPAP (Noyaux armés pour l’autonomie prolétarienne) qui ont revendiqué des attentats et des sabotages ainsi que l’exécution, le 24 mars 1977, de Jean-Antoine Tramoni, le vigile de Renault, responsable, en février 1972, de la mort du syndicaliste et militant de la GP, Pierre Overnay. D’anciens « gépistes » vont également participer, en 1977, à la coordination CARLOS (Coordination autonome des révoltés en lutte ouverte contre la société), composée d’autonomes, d’anarchistes et de communistes révolutionnaires, engagés dans la lutte anticapitaliste et antinucléaire [4].

Par ailleurs, alors que, en Espagne, des mouvements de grèves voient le jour à la fin des années 1960, des militants ouvriers, des étudiants s’organisent dans la contestation. Des étudiants catalans en exil à Toulouse établissent des contacts avec des militants français, ce qui conduit à la formation, en 1971, du MIL (Mouvement ibérique de libération). Cette organisation rassemble une vingtaine de membres français et espagnols, qui font le choix des armes et de la clandestinité. Conçu comme un groupe de soutien aux mouvements ouvriers en grève en Espagne, le MIL a pratiqué des « expropriations » (des braquages) de 1971 à 1973, essentiellement sur le territoire espagnol, ainsi que des vols d’imprimerie à Toulouse. L’objectif du MIL était aussi d’élaborer une « bibliothèque socialiste », une maison d’édition chargée de diffuser leurs idées et leurs références théoriques d’obédience anarchiste, marxiste, conseilliste, voire situationniste. Le groupe s’autodissout en août 1973. En septembre 1973, plusieurs membres de l’ex-MIL sont arrêtés et font l’objet d’une sévère répression de la part des autorités franquistes. Salvador Puig Antich est condamné à mort en janvier 1974. Une campagne de soutien s’active en Europe. Dès janvier 1974, une coordination de plusieurs personnes – dont des militants de l’ex-MIL, des anarchistes français et espagnols – s’organise sous le sigle de GAI (Groupes autonomes d’intervention) qui deviendra rapidement les GARI (Groupes d’action révolutionnaire internationalistes). Leur action vise à soutenir leurs camarades emprisonnés en Espagne et à demander leur libération. Le 2 mars 1974, Salvador Puig Antich est garrotté. Les GARI vont alors se radicaliser en pratiquant des sabotages sur les voies ferrées et des braquages, puis en kidnappant, à Paris, Baltasar Suarez, le directeur de la Banco Bilbao (mai 1974) ou en déposant des explosifs visant des bâtiments officiels de l’État franquiste, comme le Consulat d’Espagne (juillet 1974). Ils bloquent également le Tour de France en juillet 1974, lors de son passage dans les Pyrénées, et mettent le feu à des bus de pèlerins en partance pour Lourdes. Les GARI se sont autodissout fin août 1974 [5].

En cette année de commémoration des quarante ans de Mai 68, si la GP a très souvent été citée, on ne peut pas en dire autant du MIL ou des GARI. Et quand le nom d’Action directe a surgi, ce ne fut pas toujours pour rappeler une filiation entre cette organisation et les discours et les pratiques de l’époque, mais parfois pour vanter notre « exception française » : la culture des urnes contre celle de la rue [6]. S’il est vrai que la France n’a pas connu d’épisodes de violence d’une ampleur équivalente à ceux de l’Allemagne ou de l’Italie, cette vision de l’histoire nous paraît toutefois révélatrice d’une forme de refoulement ou d’une volonté de délégitimation d’organisations ayant entrepris, dans les années 1970-80, une stratégie de guérilla contre la violence étatique. Certains anciens militants eux-mêmes semblent des fois faire preuve d’amnésie à l’égard de leur passé et de leurs velléités, à l’époque, de prendre les armes. C’est ce que démontre très bien la politologue Isabelle Sommier dans son travail de recherche sur la forclusion de la violence politique en France et en Italie [7]. Elle constate une prise de distance de la part d’un grand nombre de ces militants vis-à-vis de ceux qui ont suivi jusqu’au bout leur combat. Et comme elle le fait remarquer, « les rares ouvrages écrits a posteriori par les acteurs directs surprennent par leur côté souvent anecdotique, voire apologétique, d’un Mai 68 qui semble n’avoir été qu’une gigantesque fête à la limite de la farce. De violence, il est peu question, sauf sous un jour ludique (les barricades) ou pour évoquer la répression. Les années suivantes sont, quant à elles, frappées par un black-out quasi-total : en France, elles ont surtout donné lieu à des diatribes acerbes de la part d’ex-militants [8] ». Pour donner une idée du refoulement concernant le recours à la violence d’une partie de l’extrême gauche ou de la filiation entre Mai 68 et les expériences de lutte armée, il suffit de se plonger dans l’historiographie de la lutte armée, en France, dans les années 1970. Celle-ci n’est pas pléthorique : le sujet est parfois évoqué dans quelques biographies d’anciens militants ou dans certains travaux de politologues, de sociologues ou de journalistes, mais il n’a jamais fait l’objet d’une véritable synthèse historique. Comme le souligne Luisa Passerini, qui a entrepris une recherche sur « la génération de 68 », « au manque d’enquêtes s’ajoutent une aversion diffuse à en parler, le poids des préjugés et des rancœurs, un sentiment de tabou. [9] »

Du MIL à AD : le parcours de Jean-Marc Rouillan

En mars 2005, un collectif éphémère publiait, aux éditions du CRAS [10], une brochure, Retour sur les années de braise, les groupes autonomes et l’organisation Action directe, qui faisait état de l’absence d’étude objective sur AD. « Actuellement, constatait ce collectif, sur Action directe, nous n’avons connaissance que de la situation pénale, des conditions de détention et de l’état de santé des membres incarcérés ». En 2008, nous n’en savons guère plus. Il existe toutefois le texte émanant d’Action directe, paru dans Cahier Front nº 6, que les auteurs de la brochure du CRAS reproduisent et datent de la fin des années 1990. On peut lire la version des prisonniers d’AD sur la genèse du groupe auquel ils ont appartenu. On y apprend notamment que « l’année 1977 est marquée par l’émergence du mouvement autonome européen et par sa liaison avec les offensives de la guérilla en Allemagne et en Italie. En France, des militants révolutionnaires issus de nombreuses et diverses expériences françaises et étrangères, depuis 1968, initient un processus de convergence. Et ils établissent une coordination politico-militaire, interne au mouvement autonome ». Ainsi « se retrouvent d’anciens membres de groupes armés [...] du MIL et GARI [...], des NAPAP [...]. Durant près de deux ans, cette coordination mènera de nombreuses actions de sabotages et de préparation à la lutte armée ». Si le collectif éphémère du CRAS préfère employer le terme de « réseau » plutôt que de coordination, et évalue la durée de ce dernier à un an plutôt qu’à deux, il n’en reste pas moins, comme il le souligne, qu’« il y avait plusieurs ex-MIL et ex-GARI ». Selon le CRAS, ce n’est pas, à proprement parler, cette coordination qui décide de créer AD, mais certains groupes et individus qui la constituent. Le collectif éphémère avance ensuite l’éventualité de la participation de membres des BI (Brigades Internationales) [11] à la création d’AD. Mais comme le déclare le CRAS, « c’est à eux d’en parler ».

Toujours est-il que, contrairement à ce qu’on a parfois pu lire dans la presse ou entendre sur les ondes, AD ne paraît pas avoir surgi, tel un météore, dans le « climat pacifié » de la France du début des années 1980. À ce jour, nous n’avons pas suffisamment d’informations pour discuter plus précisément de la filiation d’Action directe avec tel ou tel groupe en particulier. Ce que nous voulons simplement tenter de dire ici, c’est que cette organisation s’enracine dans les expériences armées amorcées dans les années 1970. En ce sens, le point de vue des réalisateurs Pierre Carles et Georges Minangoy, dans leur film Ni vieux, ni traîtres (2004), est intéressant. Ce documentaire tente de revenir sur l’engagement, dans le MIL ou les GARI, de certains membres d’Action directe, en particulier Jean-Marc Rouillan. Certains pourront critiquer le manque de didactisme du film, son aspect trop anecdotique. D’autres pourront contester la filiation entre AD et les MIL-GARI. Nous ne souhaitons pas ici entrer dans ces polémiques, mais simplement souligner l’intérêt de l’entreprise de Pierre Carles et de Georges Minangoy : dans ce climat d’amnésie, ce documentaire aura au moins permis à quelques militants, ayant pour la plupart fait de la prison, de revenir sur cette période de leur vie.

Les livres de Jean-Marc Rouillan peuvent également nous donner des pistes sur la genèse d’AD, ou plus précisément, sur son propre parcours dans la lutte armée après Mai 68. Si ses textes sont davantage des tentatives de restitution du climat insurrectionnel de « ces années de braise » qu’un retour critique sur cette période de sa vie, ils demeurent néanmoins un matériel utile à l’historien. Le parti pris « littéraire » d’un ouvrage comme De Mémoire 1 [12] nous est précieux pour comprendre, de l’intérieur, comment un jeune homme révolté est passé du gauchisme à la lutte armée au cours de l’automne 1971, à Toulouse. Après avoir fait partie un temps des CAL (Comités d’action lycéens) en 1968, Jean-Marc Rouillan s’est engagé au sein du GAL (Groupe autonome libertaire), avec ses copains du pavillon de la rue d’Aquitaine. Ce qui semblait l’intéresser avant tout, c’étaient ces moments-clé de l’histoire politique et sociale que sont les insurrections et les révolutions. Ainsi, le premier groupe constitué avec ses copains de lycée s’appelle-t-il Vive la Commune-GAL, en référence à la Commune de Paris. Il ne s’agissait pas d’une organisation bien structurée, produisant des textes, mais plus d’une manière de vivre contre l’ordre social. Dans De Mémoire 1, on découvre donc que Rouillan a grandi et acquis une conscience politique dans le bouillonnement intellectuel et contestataire de cette époque mais aussi, ce qui n’est pas négligeable dans son parcours, dans une ville du sud-ouest comportant une importante communauté d’exilés espagnols. C’est dans son quartier des Minimes et du Raisin qu’il a rencontré les guérilleros anarchistes et les compagnons de lutte de Durruti, qui l’ont décidé à prendre les armes.

Si la suite des « Mémoires » de Jean-Marc Rouillan n’est pas encore publiée, on sait néanmoins que ses premiers combats ont lieu dans l’Espagne franquiste, au sein du MIL et que cette expérience décisive revient, par flash, dans la plupart de ses ouvrages déjà parus. Dès Je hais les matins, Jean-Marc Rouillan évoque le MIL ; au fil d’un texte comme « Le voyage extraordinaire des enfants de l’Extérieur » [13] surgissent des instantanés de sa vie clandestine ; certains de ses romans portent la trace écrite de son engagement dans le MIL : Le Roman du Gluck [14], Paul des Epinettes [15] ou bien encore La Part des loups [16] dont certains passages pourraient être lus comme une métaphore de son engagement en Espagne, au début des années 1970.

L’exécution de son compagnon de lutte, Salvador Puig Antich, est, semble-t-il, un événement clé dans le processus de radicalisation de Jean-Marc Rouillan, engagé à ce moment-là dans les GARI et connu, dans la clandestinité, sous le pseudonyme de « Sebas ». Arrêté en décembre 1974 pour port d’armes, à Paris, il est incarcéré à la prison de la Santé et libéré en mai 1977 par une amnistie de Valéry Giscard d’Estaing, sans avoir été jugé. Sa participation à Action directe s’inscrit dans un processus de radicalisation extrême avec l’exécution du général Audran, le 25 janvier 1985 et celle de Georges Besse, le 17 novembre 1986. Quoi qu’on puisse penser de ces méthodes, rappelons que le nom du commando d’AD, qui a exécuté le patron de la régie Renault de l’époque, porte aussi la trace d’un événement qui a fortement marqué l’ensemble de l’extrême gauche dans les années 1970 : la mort de Pierre Overnay.

Ne pas se renier

Pour conclure, nous reviendrons sur les propos tenus par Jean-Marc Rouillan dans un entretien téléphonique accordé à la télévision catalane en février 2002, puis diffusé dans le documentaire Ni vieux, ni traîtres. Il nous a semblé que ces mots-là résumaient à eux seuls notre propos : « Je ne sortirai que si j’accepte de payer, et le paiement de cette rançon, c’est une déclaration, un texte politique qui condamne mon action dans l’organisation armée, mais bien au-delà, dans toutes les organisations auxquelles j’ai participé, comme le MIL, les GARI, jusqu’aux manifestations de l’après 68. Dans leur délire réactionnaire à vouloir tout édulcorer, l’histoire de la contestation armée dans ce pays n’est pas définitivement écrite, et cela tant que nous ne l’aurons pas co-signée de notre repentance. Cette repentance, c’est la rançon. La rançon du chantage. Tant qu’il me restera un soupçon de lucidité, je refuserai le chantage et je ne me renierai pas. »

Nous qui voulons comprendre, nous demandons la libération sans conditions de Jean-Marc Rouillan et de ses camarades encore emprisonnés. Nous souhaitons aussi qu’ils puissent s’exprimer librement, car leur témoignage est essentiel pour l’écriture de ce pan d’histoire refoulée.

Delphine Galonnier,

Toulouse, novembre 2008

P.-S.
Delphine Galonnier est l’auteure d’un mémoire de Master 1 d’histoire immédiate, soutenu en septembre 2008 à l’Université de Toulouse Le Mirail, « Toulouse en noir et rouge : de la guérilla urbaine de 1971 à 1975. Fragments de l’aventure toulousaine du MIL et des GARI à travers les écrits de Jean-Marc Rouillan »

Si vous souhaitez signer la pétition pour la libération de Jean-Marc Rouillan, c’est ici.
http://marginales.free.fr/spip.php?article94#sp94

Notes

[1] Chez Denoël.

[2] Lire Luisa Passerini, Autoritratto di gruppo, Florence, Giunti, 1988.

[3] Ces chiffres sont avancés par Isabelle Sommier, La Violence politique et son deuil. L’après 68 en France et en Italie, PUR, 1998, p. 238.

[4] Lire Retour sur les années de braise, Collectif éphémère, CRAS, mars 2005, p. 15.

[5] Pour une chronologie plus précise, on pourra se référer à l’article de La Lanterne noire, n° 2 (décembre 1974-janvier 1975) mis en ligne ici http://www.la-presse-anarchiste.net/spi ... article227

[6] Nous faisons ici allusion aux propos tenus par Jean-François Sirinelli dans l’émission « La rumeur du monde », radiodiffusée sur France Culture, le 10 mai 2008.

[7] Isabelle Sommier, La Violence politique et son deuil, op. cit.

[8] Ibidem, p. 25.

[9] Luisa Passerini, Autoritratto di gruppo, op. cit. , p. 188.

[10] CRAS : Centre de recherche sur l’alternative sociale a été fondé en 1979. Il archive tous types de documents sur les expériences alternatives et les courants de pensée opposés à l’ordre social (anarchistes, libertaires, autonomes, communistes anti-autoritaires). Le CRAS se veut indépendant de toute institution et de tout groupe constitué. BP 51026, 31010 Toulouse, cedex 6.

[11] BI : organisation communiste de tendance marxiste-léniniste, créée en 1973 après le coup d’État au Chili. La plupart de ses membres proviennent de la GP. De 1974 à 1977, les BI vont se concentrer sur la situation internationale et sur la solidarité en blessant et en exécutant des diplomates étrangers présents en France.

[12] Agone, 2007.

[13] Dans Lettre à Jules, Agone, 2004.

[14] Le Roman du Gluck, Paris, L’esprit frappeur, 2003.

[15] Paul des Epinettes, Montreuil, L’insomniaque-Agnès Vienot, 2002.

[16] La Part des loups, Marseille, Agone, 2005.

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Re: Jean-Marc Rouillan dans le collimateur

Messagede bipbip » 26 Juin 2016, 15:14

Un an ferme requis contre Rouillan pour apologie du terrorisme

Le parquet a requis vendredi une peine d’un an de prison ferme contre l’ancien membre d’Action directe Jean-Marc Rouillan, jugé à Paris pour apologie du terrorisme pour avoir qualifié de «très courageux» les jihadistes qui ont commis les attentats du 13 novembre.

Jean-Marc Rouillan, 63 ans, est le dernier membre du noyau dur d’Action directe à avoir recouvré la liberté en mai 2012, après 24 ans de prison.

Le groupe armé d’extrême gauche à l’origine de plusieurs attentats et assassinats dans les années 1980 choisissait «des victimes ciblées», souligne-t-il, et condamnait «tous les attentats massacre».

Le 23 février, lors de l’enregistrement de l’émission «La Grande Tchatche» à la rédaction du mensuel satirique marseillais Le Ravi, diffusée sur les ondes de «Radio grenouille», Jean-Marc Rouillan était venu pour faire la promotion de son dernier film.

«Moi, je les ai trouvés très courageux, en fait», déclarait-il dans l’émission au sujet des jihadistes du 13 novembre, «ils se sont battus courageusement: ils se battent dans les rues de Paris (alors qu’ils) savent qu’il y a 2.000 ou 3.000 flics autour d’eux».

«J’aurais dû dire +déterminés+», dit-il aujourd’hui pour parler des jihadistes avec lesquels il n’a «aucune connivence», «ce sont des ennemis».

... http://www.liberation.fr/societe/2016/0 ... me_1461798
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Re: Jean-Marc Rouillan dans le collimateur

Messagede Pïérô » 08 Sep 2016, 20:06

Jean-Marc Rouillan condamné à huit mois de prison

Retour sur le procès pour "apologie du terrorisme" de l’ancien membre d’Action directe

Jean-Marc Rouillan, ancien membre d’Action directe, a été condamné ce mercredi 07 septembre 2016, à huit mois de prison pour "apologie du terrorisme" suite à la "Grande Tchatche" qu’il nous a accordé en février 2016. Lors de son procès en juin dernier, sa condamnation sans ambiguïtés de Daech et des auteurs des attentats de Paris, qu’il avait qualifié de "courageux" dans notre émission sur radio Grenouille mais tout en dénonçant leur "idéologie mortifère", n’y a rien changé. La justice, en suivant les réquisitions du Parquet (partiellement car il avait requis un an de prison) elles-mêmes conformes au souhait du ministre de l’intérieur, a-t-elle voulu faire un exemple en réclamant le retour en prison, pour quelques mots sortis de leur contexte, d’un homme qui a pourtant déjà purgé lourdement sa peine durant un quart de siècle et qui ne menace plus personne ? Les avocats de JM Rouillan vont faire appel, qui est suspensif, et dénoncent une décision "inquiétante pour la liberté d’expression" (1). En attendant de revenir dans notre prochaine édition sur ce jugement, qui prolonge un emballement médiatique, nous republions ci-dessous notre reportage lors du procès, le 24 juin 2016, à la 16ème chambre du tribunal correctionnel de Paris.

... http://www.leravi.org/spip.php?article2444
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Re: Jean-Marc Rouillan dans le collimateur

Messagede bipbip » 10 Sep 2016, 07:18

Jean Marc Rouillan condamné à 8 mois ferme !

Le tribunal vient de rendre son verdict, 8 mois de prison pour apologie de terrorisme ! Après les longues années d’isolement carcéral, on veut museler, bailloner Jean-Marc Rouillan, quitte à le remettre une nouvelle fois derrière les barreaux… pour un simple délit d’opinion. Il est condamné soi-disant pour avoir fait l’apologie des tueurs de l’Etat islamique.

Il a pourtant expliqué ses paroles «J’ai seulement dit que dans leur démarche de se faire tuer pour leurs idées, il fallait du courage, mais c’est tout. C’est une approche technique de la lutte, pas du tout une approbation de ce qu’ils ont fait. Dans la même interview je dis que ce sont des ennemis. Toute cette affaire prend des proportions incommensurables. Je ne vois pas comment ce serait poursuivi pour “apologie” de crimes des ennemis.»

Cette décision révoltante a été prise au plus haut niveau de l’appareil d’Etat et s’inscrit dans sa volonté d’assumer une vengeance à vie contre les militantEs d’Action Directe. Il est poursuivi en réalité pour des faits remontant à plus de trente ans, et pour lesquels il a purgé une peine.

Jean-Marc a d’ores et déja fait appel de cette décision ubuesque, ce qui lui permet jusqu’au procès en appel de rester “en liberté”…

Nous devons nous préparer à faire de cette échéance le procès des inquisiteurs qui sont au pouvoir, empêcher par notre mobilisation la réincarcération de Jean-Marc qui verrait alors révoquer son contrôle judiciaire pour un avenir carcéral… illimité !

Ce gouvernement est a utilisé la répression à un niveau inégalé, sa police et son armée tuent, mais ils se croient en situation de condamner Jean-Marc.

Liberté pour Jean-Marc Rouillan ! Valls, Cazeneuve, ce sont vous les terroristes !

https://npa2009.org/actualite/societe/j ... mois-ferme
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Re: Jean-Marc Rouillan dans le collimateur

Messagede bipbip » 12 Sep 2016, 12:05

Soutien à Jean-Marc Rouillan, condamné à huit mois de prison

Ce 7 septembre, le tribunal a déclaré Jean-Marc Rouillan coupable d’apologie du terrorisme et l’a condamné à huit mois de prison ferme, décision dont il a fait appel. Après près de trente ans déjà passés derrière les barreaux, soutenons-le à travers cette nouvelle attaque judiciaire absurde.

... https://mars-infos.org/soutien-a-jean-m ... illan-1553
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Re: Jean-Marc Rouillan dans le collimateur

Messagede Pïérô » 15 Sep 2016, 16:57

Jean-Marc Rouillan a été condamné pour apologie du terrorisme, mercredi 7 septembre, à huit mois de prison, pour avoir dans un entretien au mensuel marseillais Le Ravi, donné un point de vue sur les auteurs des attentats de novembre, comme l’on fait tous les chroniqueurs, responsable politiques et touTEs les citoyenNEs… Sauf que Rouillan a lui été poursuivi pour apologie du terrorisme du fait d’un passé qu’il a pourtant largement payé en étant emprisonné pendant un quart de siècle. Le tribunal a d’ailleurs considéré qu’ayant lui-même fait partie d’un « mouvement terroriste » -comme si cela ne manquait pas de lui conférer une expertise ou une responsabilité particulière- avait « fait preuve d’empathie » à l’égard des auteurs d’attentats. Ils auraient pourtant du être avant tout sensibles au fait qu’un homme avec ce passé et avec sa notoriété d’écrivain, connu pour sa critique sociale et politique acérée, se désolidarise clairement, dans l’entretien incriminé, des idées et des actes de ceux qui ont commis les attentats ; et devant les juges, des massacres aveugles.

Jean Marc Rouillan ne devrait donc pas être condamné pour un tel motif… A moins que les vraies raisons soient ailleurs ?

La condamnation à 8 mois suivent en les atténuant à peine les réquisitions (12 mois) du parquet qui répercute, dans ce procès éminemment politique, les attentes du pouvoir. Celui-ci espère faire oublier sa gestion inacceptable de ces questions de sécurité : d’abord ses rodomontades guerrières et meurtrières des populations civiles nourrissant les provocations à la haine. Et aussi ses campagnes racistes qui permettent de désigner des boucs émissaires pour les conséquences de sa politique. Sans oublier ses surenchères sécuritaires par rapport à la droite et l’extrême droite, tant sur le plan de l’état d’exception que de la législation et de l’arsenal sécuritaires qui ne mettent nullement à l’abri des attentats (comme on a pu le voir à Nice, ville « ultra sécurisée »), mais permettent de faire taire celles et ceux qui dénoncent cette politique (répression policière et judiciaire, encagement des manifs, interdictions individuelles de manifester…)

Jean marc Rouillan est également un bouc-émissaires, c’est un exemple idéal, et au passage, le pouvoir et la hiérarchie judiciaire qui n’ont cessé de s’opposer à sa libération, espèrent ainsi faire révoquer sa libération conditionnelle.

L’émancipation tendance intersyndicale soutient Jean Marc Rouillan dans son exigence de la levée des poursuites et plus généralement pour qu’il en soit fini avec l’acharnement judiciaire et politique à son encontre

Emancipation Tendance intersyndicale Le 11 septembre 2016




D'ABORD CONDAMNER. PUIS VOULOIR REDUIRE AU SILENCE.
Avant-hier la page facebook de Jean-Marc Rouillan a été brutalement supprimée.
Voilà la logique des réseaux sociaux que certains prétendent voir comme moment de liberté.
C'est bien entendu très grave puisque la seule défense, notre seule défense, ce sont bien les mots.
C'est pourquoi une page facebook a été immédiatement créée pour tenter - pour combien de temps - de percer le mur du silence qui s'érige.
linter.

https://www.facebook.com/Soutien-%C3%A0 ... S_TIMELINE
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Re: Jean-Marc Rouillan dans le collimateur

Messagede quico » 06 Oct 2016, 18:31

Bonjour, ma compagne vient de finir cette illustration pour jean marc. N'hésitez pas à partager.
https://www.facebook.com/carotideae
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Re: Jean-Marc Rouillan dans le collimateur

Messagede bipbip » 17 Avr 2017, 15:31

Relaxe pour Jann-Marc Rouillan

Le procès en appel de Jean-Marc Rouillan aura lieu le mardi 18 avril 2017 à 13H30 à la cour d’appel du tribunal de Paris, soyons nombreux à témoigner de notre solidarité.

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http://lenumerozero.lautre.net/Relaxe-p ... c-Rouillan
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Re: Jean-Marc Rouillan dans le collimateur

Messagede bipbip » 19 Avr 2017, 12:17

deux ans requis contre Jean-Marc Rouillan

L’avocat général a requis mardi 18 avril deux ans de prison, dont un an assorti d’un sursis avec mise à l’épreuve, contre Jean-Marc Rouillan, ancien membre d’Action directe, jugé pour « apologie du terrorisme ».

Il avait été condamné en septembre 2016 en première instance à huit mois de prison, pour avoir qualifié de « très courageux » les djihadistes qui ont frappé la France en janvier et novembre 2015. Ces propos ont été tenus le 23 février 2016, lors de l’enregistrement d’une émission de radio. « Ils se sont battus courageusement : ils se battent dans les rues de Paris » alors qu’ils « savent qu’il y a 2 000 ou 3 000 flics autour d’eux », avait-il lancé.

... http://www.lemonde.fr/police-justice/ar ... 53578.html
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Re: Jean-Marc Rouillan dans le collimateur

Messagede bipbip » 20 Mai 2017, 19:57

Jean-Marc Rouillan condamné à 18 mois de prison

Jean-Marc Rouillan, ancien membre de l’organisation révolutionnaire armée Action Directe, a été condamné mardi 16 mai à 18 mois de prison pour "apologie du terrorisme", suite à des déclarations qu’il avait faites le 23 février 2016 sur Radio Grenouille.

... https://mars-infos.org/jean-marc-rouill ... -a-18-2380
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Re: Jean-Marc Rouillan dans le collimateur

Messagede Pïérô » 11 Juil 2017, 02:55

Arrêtez l’acharnement contre Jean-Marc Rouillan

Jean-Marc Rouillan – qui prépare son recours en cassation – est aujourd’hui menacé de retourner en prison. Pourquoi ? Parce que durant quelques brèves secondes il a dit n’importe quoi en février 2016 sur une radio à l’audience confidentielle. Cette affaire est en réalité un symptôme de plus de la dérive liberticide dans laquelle nous a engagé le régime d’état d’urgence.

Jean-Marc Rouillan, comme tout le monde, dit parfois n’importe quoi. On peut penser qu’il l’a fait en parlant du « courage » de ceux qui ont tué des centaines de personnes à Paris le 13 novembre 2015. Le courage est une notion bien subjective et ce n’est pas une notion qui nous vient à l’esprit pour parler de ceux ou celles qui massacrent des êtres humains ; que ces actes soient le fait de personnes agissant « à leur compte » ou au nom d’États (on appelle alors cela une « armée »).

Jean-Marc Rouillan a pu dire ça, n’importe quoi donc, pendant quelques brèves secondes. Mais il faut préciser que c’est dans une interview, en direct, de 58 minutes. Il est fort compréhensible, et même bien légitime, que ces propos aient choqué des victimes et des proches de victimes du 13 novembre. Mais il est scandaleux que des ministres et nombre de politiciens et politiciennes s’en soient saisis pour dénoncer là une « apologie du terrorisme », alors même que l’interview est sans équivoque sur ce qu’il pense et dit de ces groupes qu’il dénonce.

La France en danger : c’est la faute à Radio Grenouille !

Jean-Marc Rouillan a été condamné à retourner en prison, à la demande de celles et ceux qui prétendent nous représenter, parce qu’il parait que ses propos mettent en danger la sécurité publique. Mais alors, sommes-nous si mal protégés ? La curie médiatique a débuté le 7 mars 2016 alors que son interview avait été diffusée le 23 février.

... https://blogs.mediapart.fr/theo-roumier ... c-rouillan
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