DEXIA :Nous payons, ils partent avec des parachutes dorés

DEXIA :Nous payons, ils partent avec des parachutes dorés

Messagede Ale » 01 Oct 2008, 11:45

Allez, je vais vous mettre la rage et 5 seconde…

La Bourse belge respire enfin ! Le conseil d'administration de Dexia a en effet accepté la démission de son administrateur délégué Axel Miller et de son président Pierre Richard. Le conseil a également demandé aux deux dirigeants d'assurer la gestion des affaires courantes dans l'attente de la désignation de leurs successeurs. «Nous ne savons pas encore qui va me succéder, mais je ne serai pas associé au processus de désignation», a déclaré en substance l'ancien patron de Dexia. Il a même ajouté pour justifier sa démission : «Je ne me sens pas responsable mais je prends mes responsabilités.»

Axel Miller n'avait effectivement pas trop le choix de son départ puisque, comme vous le savez, un accord est intervenu entre gouvernements belge, français et luxembourgeois pour injecter 6,4 milliards d'euros dans Dexia. Le bancassureur est donc bien la deuxième victime en Belgique de la crise financière, après Fortis. En fait, tant dans le cas de Fortis que de Dexia, on pourrait dire que le patron ad interim de ces deux institutions, c'est le ministre des finances, Didier Reynders. Source et suite
Ale
 

Re: DEXIA :Nous payons, ils partent avec des parachutes dorés

Messagede kuhing » 01 Oct 2008, 13:03

j'ai effectivement entendu l'info aux actualités de midi. Et j'ai trouvé leur façon de présenter la situation très adroite.
On s'indigne du fait que les patrons de Fortis et Dexia s'en aillent avec une coquette somme , qui est d'ailleurs très faible par rapport à ce qu'on a l'habitude de voir ( moins de 4 millions d'euros chacun alors que ça monte d'habitude au moins à 30 ) et ça fait oublier le reste.
Même le représentant du gouvernement (je ne me souviens plus de son nom) prenait l'air indigné par rapport à ça et en profitait pour lâcher le morceau sur le plafonnement fiscal que le gouvernement socialiste avait octroyé pour les revenus du capital il y a quelques années. C'est eux les méchants !
Tous essayent de faire en sorte pas que les parachutes dorés cachent la forêt de la misère qu'engendre le capitalisme et ils nous parlent de sa moralisation.
Mais la moralisation du capitalisme est-elle possible, est-ce la solution pour améliorer son état de santé ?
Ne savent-ils pas que le capitalisme est immoral par nature ?

ps:
Pour info dans le monde diplomatique (rapporté par "en dehors") d'hier , un article qui montre que économie et politique sont liés et que tout ça est en équilibre très instable

mardi 30 septembre 2008
Révolte contre Wall Street

Même s’il venait à être contredit dans quelques jours, le vote de la Chambre des Représentants refusant d’accorder au ministre des finances des pouvoirs et des moyens exceptionnels (700 milliards de dollars) pour secourir la finance américaine représente un coup de tonnerre contre Wall Street. En pleine campagne électorale, de nombreux parlementaires ont mesuré l’ampleur du ressentiment populaire devant un plan (1) qui, aux frais du contribuable, efface les pertes des banques, alors que rien d’aussi massif n’avait été prévu quand des centaines de milliers d’Américains furent précipités dans la faillite par la baisse de leurs actifs immobiliers.

Provoquant une chute de l’indicateur Dow Jones de 7 % (sans précédent depuis septembre 2001), le refus de la Chambre des Représentants, acquis par 228 voix contre 205, frappe d’autant plus l’imagination qu’il ignore les admonestations de la Maison Blanche et des deux candidats principaux à la succession de M. George W. Bush. Pour ce dernier, le camouflet est terrible : très impopulaire dans l’opinion, il n’est même plus en mesure d’obtenir le concours des parlementaires de son propre parti sur une question aussi cruciale : 65 représentants républicains ont voté pour le plan, 133 contre…

Au-delà de l’horreur que peut inspirer à ces derniers un engagement supplémentaire de la puissance publique (un républicain est, théoriquement, en faveur du « moins d’Etat » et des comptes en ordre…), leur vote négatif s’explique par le caractère autoritaire et précipité de la décision qu’on voulait leur faire prendre. Un parlementaire américain accepte mal de voter les yeux fermés et dans l’urgence un plan de cette ampleur (le texte de la proposition de loi faisait 110 pages…). A la fois concocté dans le secret et présenté comme dépourvu d’alternative. En somme, c’était 700 milliards ou le chaos. Une forme de prise d’otages.

Mais comment expliquer le choix convergent des deux principaux candidats ? Certains suggèrent déjà que leurs conseillers en la matière sont trop souvent à la fois juge et partie. Le milliardaire Warren Buffet a ainsi recommandé à M. Barack Obama (qu’il soutient depuis mai dernier) d’appuyer un plan auquel il a intérêt financièrement. M. Roger Altman, ancien secrétaire d’Etat aux finances (pendant la présidence Clinton), était passé auparavant par Lehman Brothers, pour redevenir banquier ensuite. Et lui aussi conseille le candidat Obama. La campagne de M. John McCain est, quant à elle, encombrée de lobbyistes qui simultanément travaillent pour des sociétés auxquelles le gouvernement fédéral se propose de porter secours. Ce mélange des genres est certes habituel aux Etats-Unis. Mais, par les temps qui courent, son prix éclate aux yeux de tous. Or une campagne électorale peut constituer un interlude surprenant dans les affaires courantes. Un de ces moments exceptionnels pendant lesquels la clameur du mécontentement populaire parvient jusqu’à Washington.

(1) 750 milliards de dollars dont 250 milliards immédiatement disponibles ; les bénéficiaires (banques, compagnies d’assurance, courtiers ayant des activités significatives aux Etats-Unis) pourront céder leurs actifs risqués.
kuhing
 

Re: DEXIA :Nous payons, ils partent avec des parachutes dorés

Messagede sebiseb » 01 Oct 2008, 21:20

On n'a pas d'argent pour la sécurité socialé, mais on trouve 3 milliards en deux jours pour renflouer les conneries de quelques boursicoteurs accro aux jeux. Pire, dans la foulée, on apprend que le fond des livrets (qui est censé financer le logement social) a un excendant de 30 milliards - pour mémoire, il manque "seulement" un tiers de cette somme (11 milliards d'euros) pour satisfaire les dépenses de santé/retraite..
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Re: DEXIA :Nous payons, ils partent avec des parachutes dorés

Messagede kuhing » 07 Oct 2008, 12:59

Dans le journal LIBERATION ce matin (9/10/2008)

Un copain de Sarkozy à la tête de Dexia


Image
Communiqué de Dexia, ce matin:

"le conseil d'administration a décidé de coopter Monsieur Jean-Luc Dehaene, ancien Premier ministre belge, et Monsieur Pierre Mariani, membre du comité exécutif de BNP Paribas, comme membres du conseil d'administration.

Monsieur Jean-Luc Dehaene a été élu président du conseil d'administration en remplacement de Monsieur Pierre Richard. Monsieur Pierre Mariani a été désigné administrateur délégué et président du comité de direction, en remplacement de Monsieur Axel Miller.


Les fonctions de Monsieur Dehaene et de Monsieur Mariani prennent effet immédiatement."

La décision a été prise lundi après midi, lors de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Yves Leterme, Premier ministre belge (photo).

Jean-Luc Dehaene, 68 ans, ancien Premier ministre belge (de 1992 à 1999), a ensuite été bourgmestre de Vilvorde de 2000 à 2007. Il n'a aucune expérience de la banque. Ce n'est pas une injure de dire que son rôle sera essentiellement d'inaugurer les chrysanthèmes.

Le prochain homme fort de Dexia sera donc Pierre Mariani. A 52 ans, ce dernier a une carrière de fonctionnaire, puis de banquier. Depuis 1998, il fait partie du groupe BNP (devenu BNP Paribas à partir de 1999). D'abord chez Banexi, la banque d'affaires du groupe, puis à la direction de la division services financiers et banque de détail à l’international. Auparavant, il était dirigeant de la Société Française d’investissements immobiliers et de gestion (SEFIMEG), de 1995 à 1997. Mais sa nomination comme CEO de Dexia doit surtout à une ligne précédente de son CV. De 1993 à 1995, il a été directeur de cabinet du ministre du Budget, à savoir Nicolas Sarkozy. Auparavant, il travaillait à la direction du Budget.

Et c'est toujours un proche du chef de l'Etat, comme l'écrivait il y a un an l'Express:

"Avec Pierre Mariani, son directeur de cabinet du Budget, la relation professionnelle est devenue affective. Et l'est restée. Aujourd'hui banquier (chez BNP Paribas), Mariani, souvent absent de France, se disait peu impliqué dans la campagne et se définit comme «sarkozyste, tendance canal historique». Mais, à quelques jours du second tour, il tremblait pour celui dont il admire le parcours, «parti de très loin» et «prêt pour une fonction dont il a investi tous les aspects»".

Bref, on se croirait revenu aux pires moments du capitalisme d'Etat, quand il fallait avoir sa carte du parti (du RPR ou du PS) pour prétendre diriger une entreprise publique. Au moment où on critique le capitalisme financier dérégulé, il faut aussi se souvenir que ce type de capitalisme avec ses intrigues de couloirs au Palais de l'Elysée n'est pas non plus la panacée. Cela a donné le Crédit Lyonnais, au début des années 1990.

Pour le coup, le modèle de Sarkozy, ce n'est plus Georges Bush, c'est François Mitterrand...


Tant que ça reste dans la famille on est tranquille ...... :|
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