Suicides liés au travail

Re: suicides au travail

Messagede Fallen » 25 Aoû 2009, 14:58

Je suis tous a fait d'accord avec , ce n'ai pas du tous une liberté , on se s'en prisonnier de soi même , c'est une sensation horrible
Fallen
 

Re: suicides au travail

Messagede AIROleding » 25 Aoû 2009, 15:49

Fallen a écrit:C'est en gros se que j'ai vécu l'année dernière , c'est pas facile a comprend , je vous l'assure mais dans le monde des "enfants" cela se passe égallement :(
Se n'ai pas le même motifs que le stress mais sans est un autre qui finit au même résultat malheureussement ...


"la jeunesse est une douleur si ancienne en manque de compréhension"(D.Balavoine) , le suicide étant la deuxième cause de mortalité des 15-25 ans , en france , sur que tu rentre dans une période de ta vie ou l'oppression sera forte mais faut pas se laisser abattre :wink:

RickRoll a écrit: Il ne faut pas céder au romantisme gothique : la mort n'est pas un choix libre (donc pas une expression de la liberté), et être mort c'est loin d'être libre.


la mort fascine le vivant bien au delà du romantisme , un mort n'étant contraint à rien de nombreux pouvoirs n'ont pas d'intérêt à ce que ses individualités puissent décider de ce choix ( mais ce n'est pas une généralité : cf par exemple la culture japonaise ) , nota : c'est l'une des raison pour laquelle le suicide est illégal en france
AIROleding
 

Re: suicides au travail

Messagede conan » 25 Aoû 2009, 15:58

RickRoll a écrit:Pour moi le suicide n'est pas une liberté, c'est ce que fait une personne qui a l'impression d'être acculée et de ne plus avoir le choix (ce qui ne veut pas dire qu'elle est objectivement acculée et qu'elle n'a objectivement plus d'autre choix).
Il ne faut pas céder au romantisme gothique : la mort n'est pas un choix libre (donc pas une expression de la liberté), et être mort c'est loin d'être libre.

C'est pour ça que le suicide est terrible.


OK globalement mais juste une question: tu penses quoi alors de l'euthanasie (au sens d'interruption volontaire de vie quand justement il n'y a plus que souffrance) ?
conan
 

Re: suicides au travail

Messagede RickRoll » 25 Aoû 2009, 16:13

La mort ne fascine que celles et ceux qui n'ont jamais vu de cadavre ni été confrontés directement à la mort de quelqu'un devant soi. La mort ne fait échapper à rien du tout, puisque quand on est mort-e c'est fini, on n'existe plus. On ne va pas vers un monde meilleur.

Je n'ai pas d'avis tranché sur la question de l'euthanasie. Il faut savoir que les équipes soignantes ont le droit de laisser mourir une personne si les soins ne servent plus à rien et diminuent sa qualité de vie, ou si elle a expressément demandé à ce qu'on la laisse mourir dans une situation donnée. L'euthanasie dans le sens de donner la mort, est par contre interdite.
L'euthanasie fait remonter des questions éthiques très profondes, puisqu'elle concerne des gens qui ne sont pas mourants mais dont la qualité de vie est diminuée.

Pour moi on ne doit pas aider les gens à se suicider mais plutôt les aider à surmonter le désarroi et la souffrance. Mais est-ce que dans certains cas ce désarroi est insurmontable ? Je ne sais pas.

Mais tout ça c'est clairement hors sujet.
RickRoll
 

Re: suicides au travail

Messagede Fallen » 25 Aoû 2009, 18:01

Personnellement, j'ai déja été confronter a la mort! Et ce n'ai pas pour autant que je n'ai plus penser a me suicider! Maintenant , se que tu dit me turlupine , après la mort c'est fini! Cela est un avis personelle et je ne remet pas sa en cause mais pour ma part la vie n'ai qu'un chemin et la mort n'ai qu'un autre chemin pour arriver a la fin et donc a ne plus exister. Par rapport a l'euthanasie je n'ai pas d'avis sur la question , je pense que une personne a le droit de faire se qu'il lui plaît tant que cela n'a aucun rapport important ( des actes de discrimination , violences , etc... )!
Fallen
 

Re: suicides au travail

Messagede RickRoll » 25 Aoû 2009, 18:50

Excuse-moi Fallen, mais quand on vit on existe, quand on est mort on existe plus. La mort n'est pas un chemin/parcours, il n'y a pas de mouvement, pas de changement, juste la dégradation, le désordre. La vie c'est le mouvement, l'ordre, le changement. L'individu évolue pendant sa vie, pas pendant sa mort...

Sur l'euthanasie, le problème c'est que la personne qui fait l'acte, c'est pas la personne qui décide de mourir.
Quand je parlais d'être confronté-e à la mort, je parlais pas d'aller à l'enterrement d'un proche ou de perdre quelqu'un qu'on aime. Je parle de voir mourir une personne, qu'on ne connaît pas forcément, de laver un cadavre, de l'emmener à la morgue. Ça n'a rien de romantique.
RickRoll
 

Re: suicides au travail

Messagede Fallen » 25 Aoû 2009, 21:30

Je suis d'accord avec toi RickRoll pour l'euthanasie mais sur se qui est de la mort , nous n'en savons rien , sur se terrain je pense que chaqu'un a le droit de penser se qu'il veut. Peut-être que c'est un lomg chemin , peut-être pas , mais qui le sais , personne! Personne n'ai revenu 10 ans après sa mort! Donc pour moi chaqu'un a droit de libre penser sur se sujet.

Coordiallement Fallen
Fallen
 

Re: suicides au travail

Messagede berneri » 26 Aoû 2009, 09:42

Le sujet du topic devie un peu, si vous voulez vous pouvez faire un topic sur la mort et les arrière-mondes...
En attendant de "rendre vos atomes" (Epicure), profitez bien de la vie....

le sujet est donc le suicide au travail (élargi par l'intervention de Fallen à un contexte social plus vaste).
berneri
 

Re: suicides au travail

Messagede Fallen » 26 Aoû 2009, 18:05

Oui encore désoler :oops: Enfin , j'ai trouver ton Post intéressant et je suis bien content que tu en es fait sur se sujet :) Bonne continuation :)

Coordiallement Fallen
Fallen
 

Re: suicides au travail

Messagede Antigone » 13 Sep 2009, 21:19

J'ai recherché un topic sur les suicides à France Telecom. Il n'y en a pas. Je reprends donc celui-ci...

Je remarque quand même que les personnes les plus exposées sont souvent celles qui se sont le plus investies, ont le plus adhéré à la politique de l'entreprise, y ont le plus cru, ont fait le plus de sacrifices dans leur vie personelle. Comme elles constatent qu'il n'y a pas de retour, tout au contraire, elles restent à la merci de la moindre restructuration, elles se sentent flouées et craquent. Ca se constate à partir d'un certain niveau de responsabilité, une fois arrivé à un grade de maitrise. Mais la souffrance existe chez les personnes qui se donnent comme objectif "d'y arriver".
En fait, c'est toute une culture de la réussite sociale qui est en cause et aucune mesure "d'accompagnement" ne saurait parvenir à la résoudre.

France Télécom : "Des humiliations quotidiennes"
LEMONDE.FR | 11.09.09

"Un management de la terreur"

"Ce que je vois me choque profondément", par Anonyme
Je suis employé à France Télécom dans un service dédié aux clients ayant un chiffre d'affaires élevé. Ce que je vois tous les jours au travail me choque profondément. Je ne parle ni des restructurations, ni des suppressions de postes, mais bien du management au jour le jour. Un management par la terreur. Nous sommes obligés de demander la permission à notre responsable pour aller aux toilettes. Si le temps de pause dépasse une minute, nous devons fournir une explication écrite. Les demandes de congés restent sans réponse. Ces humiliations sont quotidiennes, notamment pour les collègues de plus de 50 ans qui ont accepté ces fameuses mutations, sur des postes inférieurs, pour le bien de l'entreprise. Mon indignation face à de tels comportements m'a attiré une réelle animosité de la part de mes responsables.

"J'ai vu autour de moi la souffrances de mes collègues", par Catherine R.
Le changement d'ambiance est survenu en 2000-2001. A 50 ans, j'ai accepté une prime pour quitter France Télécom, je n'avais plus assez d'énergie. J'ai vu autour de moi la souffrance de mes collègues : arrêts-maladie, dépression, et les crises de larmes sur le plateau étaient très courants, et je sais que cela ne s'est pas amélioré depuis. On ne se sent pas soutenu par la hiérarchie. Lorsque j'ai perdu brutalement mon boulot aux ressources humaines, j'avoue avoir eu envie le soir en rentrant en larmes de projeter ma voiture contre un platane. C'est la seule fois de ma vie que cela m'est arrivé.

"On minimise les coûts sans tenir compte des conditions de réussite", par Gérard A.
Je ne travaille plus à France Télécom, mais je suis président d'une association de retraités qui "récupère" chaque semaine des nouveaux adhérents issus de France Télécom, usés, déçus, amers. Personnellement, j'ai vu de l'intérieur comment se préparaient et se déroulaient ces restructurations "indispensables". On paie – cher – un consultant. On minimise les coûts sans tenir compte des conditions de réussite. C'est ainsi que des comptables se retrouvent aux ressources humaines, des techniciens opérateurs sont mutés dans des centres d'appels... Sans formation préalable, ils se retrouvent en situation d'échec. Quant aux managers, ils ne sont ni recrutés ni évalués sur leurs compétences managériales, mais sur leur aptitude à dégager du cash.

"Combien de temps vais-je tenir avant de craquer à mon tour ?", par Olivia L.
Il y a dix ans, j'étais fière d'avoir signé mon CDI à France Télécom, le travail était intéressant et j'étais épanouie. Depuis, les choses ont bien changé. Le caractère humain a complètement disparu, nous ne sommes considérés que comme des chiffres. Travaillant sur une plate-forme d'appel, la seule chose qui compte maintenant c'est combien d'appels j'ai pris dans la journée et combien de ventes j'ai pu faire. Le stress est permanent et les mutations de services fréquentes, j'en suis à mon sixième poste et je n'ai rien demandé ! On nous demande de nous remettre en question en permanence, de recommencer à zéro à chaque fois et de vendre encore plus. La plupart de mes collègues sont sous anti-dépresseurs. Combien de temps vais-je tenir avant de craquer à mon tour ?

"Ce n'est plus du travail mais du pilotage à vue", par Daniel Lebrun
Hormis le stress, je dirais que c'est plus la qualité du travail qui est en cause : ce n'est plus du travail mais du pilotage à vue. Il est impossible de comprendre la statégie à long terme de l'entreprise. Les métiers techniques, prédominants il y a quelques années, ont disparu. La recherche et développement est complètement désorganisée. Des personnes passionnées par leur travail se sont retrouvées sur des postes de ressources humaines, de marketing... Des postes qui ne soulèvent pas l'enthousiasme. La dégradation des conditions de travail a commencé à l'instant où notre PDG a décidé que France Télécom devenait une société de services et que la technique devait désormais être assurée par des industriels. Monsieur Lombard [PDG d'Orange] devrait se souvenir de ses débuts dans la maison, de l'ambiance de l'époque.
Antigone
 

Re: suicides au travail

Messagede conan » 13 Sep 2009, 22:46

Flûte oui, j'avais fait un petit topo sur un forum plus local et j'ai oublié d'en parler ici... les rassemblements ont été assez suivis en tout cas. Les syndicats sont au taquet à Poitiers mais ailleurs aussi.
On est déjà à 23 suicidé-e-s en un an et demi. Précarisation et mobilité imposée aux personnels. Aux dires des gens que j'ai pu voir au rassemblement (CGT et Sud), le suicide concerne surtout des agents techniques, mais la pression est partout très forte.
conan
 

suicides au travail

Messagede Nico37 » 15 Sep 2009, 20:08

Prévention du suicide en relation avec le travail

(15/09/09) L'actualité récente, avec des salariés de grandes entreprises qui se sont suicidés sur leur lieu de travail ou qui ont expliqué leur geste par leurs conditions de vie au travail, questionne toutes les entreprises sur la prévention de l’acte suicidaire.

Quelles analyses a priori peut-on faire de l’acte suicidaire au travail ? Quelles actions doit-on conduire pour que de tels gestes ne se reproduisent pas ? Le réseau Anact préconise d'investir le plus en amont possible dans la prévention collective.

Lire le dossier...
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24ème suicide à France Telecom

Messagede L'autre facteur » 28 Sep 2009, 16:33

Nouveau suicide chez France Télécom

Un salarié du groupe a mis fin à ses jours en sautant d'un pont près d'Alby-sur-Chéran, en Haute-Savoie. C'est le 24e suicide dans l'entreprise depuis février 2008.

Un nouveau salarié de France Télécom - le 24e depuis février 2008 - s'est suicidé lundi matin en Haute-Savoie en se jetant du haut d'un viaduc surplombant une autoroute. La préfecture précise qu'il a écrit une lettre d'adieu dénonçant «le climat au sein de son entreprise», confirmant une information du Dauphiné Libéré.

Agé de 51 ans, cet employé travaillant au sein d'une centrale d'appel à Annecy s'est suicidé «en se jetant d'un pont» sur l'autoroute A41, près d'Alby-sur-Chéran, a ajouté la préfecture de Haute-Savoie.

Marié et père de deux enfants, il a laissé dans la voiture «une lettre à l'attention de son épouse, dans laquelle il explique que c'est le climat au sein de son entreprise qui a rendu propice le passage à l'acte».

«On a appris aujourd'hui auprès des autorités le suicide d'un collaborateur qui a mis fin à ses jours à 09h30 à Alby-sur-Chéran», a confirmé un porte-parole de France Télécom. Le PDG de l'entreprise, Didier Lombard, «se rend sur place immédiatement». Il avait annoncé il y a une dizaine de jours une série de mesures pour remédier au malaise au sein de France Télécom, actuellement en pleine restructuration.

(Source AFP)
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Re: suicides au travail

Messagede Nico37 » 13 Oct 2009, 23:02

France Télécom et les suicides, quand les salarié-es reprennent la main

Il aura fallu 24 suicides en 18 mois à France Télécom pour que la révolte des salarié-es impose un tournant dans la politique sociale de l'entreprise. Nous ne savons pas jusqu'où ce tournant va aller, comment les salarié-es vont continuer à peser sur cette situation, mais ce mouvement enclenché depuis la mi-septembre est le plus important depuis 10 ans dans l'entreprise.

Depuis la privatisation engagée en 1996, les évènements ont été nombreux. Lentement les modes de gestion du personnel ont été changés. Un tournant particulièrement brutal a eu lieu fin 2002, lors de l'arrivée de Thierry Breton, nommé pour succéder à Michel Bon, responsable des erreurs de gestion liées à l'éclatement de la bulle télécoms. Les difficultés de l'entreprise dont le capital appartenait encore majoritairement à l'état, son endettement record ont amené à une politique de réduction drastique des coûts qui a pesé essentiellement sur les dépenses de personnel : suppressions d'emploi annoncées dans un plan de départ (22 000 en trois ans), pressions au départ de l'entreprise, délocalisations, accélération des opérations de sous-traitance, fermetures d'activités et de sites dans les villes moyennes, changements de métiers imposés... La situation de sous emploi, les changements de métiers subis, ont produit des dégâts en matière de qualité de service, très mal vécus au regard de ce qu'est la culture de service public qui est demeurée très forte.
Depuis cette période, l'entreprise distribue des dividendes en constante augmentation, assurance donnée à l'avance aux actionnaires, indépendamment des résultats attendus, que quelle que soit la situation de l'entreprise, ils seront gagnants. Une telle pratique renforce encore les pressions sur les salariés, il faut économiser sur les coûts et produire le cash permettant le versement des dividendes. La pression se vit de trois mois en trois mois, au fur et à mesure de la publication des chiffres de l'entreprise. Les annonces en direction des marchés se traduisant quasi immédiatement en interne par de nouvelles exigences de productivité.

Cette politique s'est accompagnée d'une aggravation des conditions de travail dans un contexte de forte évolution des activités de l'entreprise. Cela a conduit à l'isolement, à l'insécurisation d'un grand nombre de salarié-es. Le rôle de l'encadrement s'est très largement modifié, la mise en place du « time to move » (obligation faite aux cadres de changer de poste tous les trois ans) étant une méthode parmi d'autres de l'insécurisation des cadres, comme moyen de rompre définitivement avec un mode de management issu du passé, dans lequel la promotion interne produit un encadrement d'expertise, issu des services.

Troisième volet de ce changement, la mise en place de toutes les méthodes en vogue d'individualisation et d'isolement : nomadisme de techniciens contrôlés par GPS et auxquels des machines attribuent les interventions ; plateaux téléphoniques vidés de tout signe personnel, avec des salariés dont la moindre parole est surveillée, enregistrée, et qui doivent débiter des scripts en lieu et place d'une conversation ordinaire avec les clients. Les objectifs de production sont individualisés, ils changent en permanence, sont parfois incompatibles entre eux, irréalistes au regard de la situation de l'emploi, créant une situation d'insatisfaction permanente et le sentiment de toujours mal faire.

C'est sur cette toile de fond que se sont produits les suicides, cela fait longtemps que tout cela a commencé. L'entreprise sort à peine du déni après avoir pendant plusieurs années refusé d'admettre la moindre responsabilité, y compris quand ceux-ci se déroulaient sur le lieu de travail. Du côté du personnel, s'il y avait eu à plusieurs reprises des réactions massives, elles étaient jusque là restées localisées, dans les situations où les victimes étaient bien connues, les situations claires.

Mais ce qui se passe aujourd'hui n'est pas le résultat d'une soudaine médiatisation morbide qui aurait réveillé une prise de conscience. Plusieurs éléments ont contribué à ce changement et à une libération de la parole des salariés, sans qu'il soit possible de dire lequel est le plus important. Sur la question de la souffrance au travail, la décision de la CGC et SUD de constituer en mai 2007 l'observatoire du stress et des mobilités forcées, a sans aucun doute contribué à mettre en commun le vécu des salariés en souffrance et d'y donner des réponses en matière d'expression publique ou de traitement dans les instances représentatives du personnel. Dans le même temps, la politique de fermeture des sites dans les villes moyennes a produit des conflits locaux souvent élargis à la région, conflits longs, durs, et dont certains ont été victorieux à l'été 2009, victoires partielles qui étaient les premières depuis des années. De plus, dans les centres d'appels, des conflits sectoriels à répétition ont eu lieu contre la mise en place de tel ou tel nouvel outil de flicage, tel changement d'objectif incompréhensible ou qui ne permet plus de toucher la prime...
Tel est le cocktail qui a permis qu'il y ait, cette fois-ci, un suicide de trop.

La direction apparaît largement dépassée par cette vague de fond qui semble vouloir tout remettre en question : les objectifs, les contraintes de mobilité, le flicage, les entretiens de management, mais aussi la déshumanisation des plateaux, les pauses où on ne boit pas le café ensemble... Elle est dépassée car tout ceci est très commun dans le monde de l'entreprise aujourd'hui, mais de plus, elle ne sait pas vraiment comment pratiquer autrement. On peut ainsi pronostiquer, sans risque de se tromper, une crise sans précédent dans l'encadrement et à tous les niveaux, la culture prônée étant celle de la rentabilité financière, qui encourage en sous main aussi des méthodes de management musclées, de l'irrespect voire de la terreur. Le mélange des deux va être difficile à changer et la confiance difficile à rétablir même si les dirigeants affirment donner une impulsion d'en haut.

Dans cette situation, le personnel a les clés pour changer sa situation et reprendre la main sur ses conditions et son rapport au travail. Les organisations syndicales, si elles font un effort pour aller au delà de leurs divisions peuvent faire bouger de façon significative la situation. Il ne s'agit pas, pour l'instant, de dire qu'il serait facile de remettre en cause les règles de la rentabilité financière de l'entreprise, ou le processus de privatisation, mais d'imposer de nouvelles marges de manœuvre pour les salariés dans leur travail : remise en cause de l'individualisation des objectifs, embauches, retrait des outils de contrôle informatisés, utilisation du travail à distance pour maintenir de l'activité dans les villes moyennes, limitation du nombre d'entretiens individuels, arrêt de la sous-traitance et des délocalisations, embauche de personnel RH distincts de l'encadrement... ces revendications sont celles de SUD. La plupart des organisations syndicales portent des exigences de ce type avec des nuances ou des insistances particulières. Tout cela devrait mener en bonne intelligence à une plateforme commune dans les négociations qui s'ouvrent.

Dernier élément d'importance, France Télécom n'est pas la seule entreprise qui pratique cette politique et ces mêmes méthodes. Le bruit autour de cette affaire, l'intervention du gouvernement pour faire bouger la direction de l'entreprise sont certainement regardés de près, que ce soit par les salarié-es, par les dirigeants ou les actionnaires, dans de nombreuses entreprises privées, comme dans les entreprises promises à la privatisation comme La Poste aujourd'hui.

Verveine Angeli SUD le 7 octobre
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Re: suicides au travail

Messagede abel chemoul » 15 Oct 2009, 18:17

Un 25ème suicide... et une tentative ratée
Un nouveau suicide de salarié chez France Télécom, à Lannion

Un ingénieur de 48 ans, en arrêt-maladie depuis un mois sur les conseils de son médecin du travail, s’est pendu aujourd’hui chez lui à Lannion, dans les Côtes d’Armor, annonce la direction de France Télécom.
Selon les syndicats, ce serait le 25ème suicide dans l’entreprise en moins de deux ans...
Didier Lombard, le PDG de France Télécom est attendu sur place en fin d’après-midi.

Un suicide de plus, alors que mardi, déjà, les pompiers sauvaient in extremis un employé marseillais de l’opérateur. Il venait lui aussi d’essayer de se pendre à son domicile.
Ce matin, d’ailleurs, Stéphane Richard le nouveau numéro 2 de France Télécom était à Marseille, venu rencontrer les collègues du rescapé.

France Télécom, confronté à cette vague de suicides, a engagé des négociations internes pour lutter contre le stress au travail. "Négociations qui doivent aboutir d’ici à la fin de l’année", a assuré Stéphane Richard. La prochaine réunion de négociations doit avoir lieu le 20 octobre.

Or, le 20 octobre, c’est aussi la date qu’ont retenu ce matin les syndicats pour appeler à une nouvelle journée d’actions "pour que soient prises les mesures susceptibles de modifier durablement et en profondeur l’organisation, le contenu et les conditions de travail".

En attendant, Un questionnaire sur l’impact de l’organisation du travail sur la santé des employés doit être envoyé aux 100.000 salariés de groupe à partir de lundi. Questionnaire réalisé par un cabinet externe Technologia.
http://www.france-info.com/france-socia ... -9-44.html
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