Suicides liés au travail

Suicides liés au travail

Messagede kuhing » 23 Sep 2008, 14:12

Peugeot mulhouse - 5 suicides depuis 2007

Un témoignage dans "Rouge" 2266 du 18/09/08 qu'une camarade membre du CAam ancienne militante LCR et toujours abonnée à Rouge vient de me passer, sur les conditions de travail à l'usine Peugeot Mulhouse.
"Plus de pause pendant les grosses chaleurs, remise des ouvriers proches de la retraite à la chaine, poste de radio interdits, même plus le droit de sifler ou de chanter..."
Mais dans ces conditions qui aurait le coeur à chanter ?
5 suicides depuis 2007 à Peugeot mulhouse.
Yvan Zimmermann qui rapporte ce témoignage est au NPA et porte ses espoirs dessus.
Les anarchistes lui rappellent que seule l'autogestion généralisée immédiate permettra d'en finir avec l'aliénation du salariat et l'exploitation capitaliste que seule la démocratie directe pourra donner la parole à tous de façon égale.
Le NPA propose-t-il cette perspective ?
kuhing
 

Re: Peugeot mulhouse - 5 suicides depuis 2007

Messagede etre humain » 23 Sep 2008, 16:57

Les Français sont champions du monde de consommation des médicaments psychotropes,Renault n'est pas le seul a pousser ces employés a bout,toutes les grandes surfaces exploitent son personnel,un exemple Casino ,6 jours de travail sur sept,contrat precaire ,temps partiel modulable,jours feriés tous sa pour une misère,les forces de l'ordre egalement on un taux de suicide inquietant.Les patrons s'interessent au benefices et ne portent plus guere attention a leurs employés,le profit ,toujours le profit au detriment de l'étre humain qui est devenu un instrument :evil:
etre humain
 

suicides au travail

Messagede berneri » 17 Aoû 2009, 15:28

Un article paru dans "le monde " à ce sujet:

Entretien avec le psychanalyste Christophe Dejours
"Le suicide au travail est le plus souvent lié à une transformation de
l'organisation"
LE MONDE | 13.08.09 | 14h27 • Mis à jour le 13.08.09 | 14h27
ardi 11 août, un agent de France Télécom à Besançon (Doubs) s'est donné la mort. Sud-PTT indique que,
"depuis février 2008, c'est le vingtième suicide enregistré" chez l'opérateur par l'Observatoire du stress et des
mobilités forcées, créé par ce syndicat et la CGC.
Ce passage à l'acte est "en lien avec le travail", affirment les syndicats. Le parquet de Besançon a, lui, estimé que, à
la lecture d'une lettre laissée par le salarié, il était "impossible d'établir un lien formel de causalité" entre ses
problèmes professionnels et son suicide, sans exclure la possibilité d'une enquête sur ses conditions de travail.
Ce drame relance le débat sur le malaise au travail. Coauteur, avec Florence Bègue, de Suicide et travail, que
faire ?, à paraître le 2 septembre aux Presses universitaires de France (PUF), Christophe Dejours, titulaire de
la chaire psychanalyse-santé-travail au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), souligne
l'importance de l'organisation du travail.
Comment réagissez-vous à ce nouveau cas de suicide ?
Je suis en colère, car cet événement souligne une dégradation du "vivre ensemble" chez France Télécom qui, depuis
sa privatisation, pratique une réorganisation d'une grande brutalité, d'après les enquêtes dont j'ai eu connaissance.
Je suis effondré, car cela montre que le travail que nous avons essayé de faire, depuis les premiers suicides au
travail, il y a une douzaine d'années, pour favoriser la prise de conscience de la souffrance au travail, est sans effet.
Avez-vous rencontré des chefs d'entreprise ouverts à ce sujet ?
Oui, mais ils sont rares, car les directions sont très hostiles à ouvrir ce dossier. J'observe toutefois, depuis quelques
années, qu'elles sont très inquiètes, et prennent des initiatives simplistes, comme la création de cellules
psychologiques, de numéros verts ou l'organisation de stages de gestion individuelle du stress. Ce ne sont pas de
réelles solutions, parce que les suicides relèvent de fragilités individuelles, même si l'entreprise reconnaît
l'existence de contraintes. Chacun est considéré comme responsable de sa décompensation. Cette vision est fausse :
ces suicides sont le plus souvent en lien avec les transformations de l'organisation du travail.
Les fragilités individuelles ne pèsent donc pas ?
Chacun a ses fragilités. Il faut cesser de penser l'organisation du travail pour des êtres humains idéaux qui
n'existent pas. C'est vrai qu'en général, le salarié qui se suicide a des difficultés personnelles. Mais expliquer ainsi
son geste, comme le font les directions, c'est s'appuyer sur l'idée d'une coupure entre vie personnelle et vie au
travail. Or, sur le plan psychique, elle n'existe pas. Quand quelqu'un souffre au travail, cela vient dégrader sa vie
personnelle.
La crise économique aggrave-t-elle le risque de suicides ?
Le Monde.fr : Imprimez un élément Page 1 sur 2
http://abonnes.lemonde.fr/web/imprimer_ ... 234,0.html 13/08/2009
Nous n'avons pas de statistiques, mais la crise ne suffit pas à aggraver ce risque. Ce qui joue, c'est l'absence de
remise en question d'une organisation du travail qui produit 300 à 400 suicides par an et une montée des
pathologies mentales.
Que préconisez-vous ?
Il y a trente ou quarante ans, le harcèlement, les injustices existaient, mais il n'y avait pas de suicides au travail.
Leur apparition est liée à la déstructuration des solidarités entre les salariés. Celles-ci ont été broyées par
l'évaluation individuelle des performances, qui crée de la concurrence entre les gens, de la haine même. Cette
évaluation doit être remise en question, et je connais des entreprises qui le font. Il faut se réinterroger sur ce qu'est
le travail collectif, la coopération. Cette dernière passe par l'instauration de règles de métier, qui organisent le
"vivre ensemble".
Propos recueillis par Francine Aizicovici
France Télécom renonce à un projet de mutation
Après deux années de lutte, les vingt-huit salariés du centre d'appel France Télécom de Morlaix (Finistère)
respirent : le transfert de leurs emplois à Brest est abandonné. Cette décision est intervenue le 31 juillet, après
l'hospitalisation, début juin, d'un agent pour "traumatisme psychique" provoqué par la lecture d'un document
relatif à sa mutation, indiquait la CGT dans un courrier adressé le 10 juin à la direction territoriale de France
Télécom.
Dans le quotidien Le Télégramme du 1er août, celle-ci indique avoir renoncé à ce transfert en raison d'"un risque
majeur pour la santé des personnels, et sur recommandation de l'inspection du travail".
Article paru dans l'édition du 14.08.09
berneri
 

Re: suicides au travail

Messagede lambertini » 20 Aoû 2009, 18:52

salut
je fais la france de long en large,
le travaille,pour les saisonniers, et pour nous les maneuvres devient de plus en plus dure,
on nous met en concurence entre nous,(on gardera que le meilleur) on 35 heures il faut faire le travaille de 39 h..
le meilleure se serat jamais moi .je ne veut pas ecrasé mon frere,pour faire la richesse d un patrons, la crisse les serts bien.
des gens se suicide , par la trop grande pression qui leurs est demander.
et les salaires de miseres se gagne avec leurs sangs
lambertini
 

Re: suicides au travail

Messagede Berckman » 20 Aoû 2009, 22:15

Oui c'est clair...
Il y a l'augmentation des suicides, mais y a aussi les dépressions nerveuses qui explosent, les "pétages de plomb", la souffrance physique (des troubles musculo-squelettiques au stress, troubles du sommeil)...
On en parle moins ou alors vite fait.

Dans le même temps, le patronat et l'etat augmentent le contrôle des arrêts maladies. Mais pour les travailleurs et travailleuses précaires, prendre un arrêt maladie c'est quasi impossible (et quand ça l'est la répression patronale n'est jamais loin)...

Y a l'organisation du travail, mais y a aussi surtout, le recul de la lutte collective, de la solidarité collective, ce qu'il fait que les gens gèrent tous seuls de manière isolée.
Dans mon taf, le nombre de dépression a diminué radicalement quand le nombre de jour de grève à augmenté...
Berckman
 

Re: suicides au travail

Messagede berneri » 20 Aoû 2009, 22:32

c'est vrai que souvent l'issue pour sauver sa peau reste l'arrêt maladie lorsque le travail devient sous pression constante, avec la mise en concurrence des individus et l'absence d'action et de solidarité collectives.

Dans mon taf (hosto), il y a une tentaive de prise de contrôle de l'encadrement sur les supports d'équipe, les arrangements du quotidiens, les systèmes mise en place par les salariés pour rendre le travail plus supportable ou encore pour pouvoir le faire tout simplement au mieux avec une charge de travail qui monte et des effectifs qui baissent. Resultat le travail est moins bien fait , l'ambiance est pourrie. Pour bcp , les jeunes salariés n'ont pas de conscience de classe, ni même de conscience collective. Ils viennent au boulot, en chient acceptent et point barre. Ils se laissent souvent dupper et instrumentaliser par un encadrement de moins en moins critique lui aussi vis à vis de ce qu'on lui demande de faire et qui a des outils de pression ( embauche, primes, etc...).

La difficulté de se faire arrêter entraine des arrêt plus long voire trop tard ... au detriment de la qualité et de la sécurité des soins et de la santé des personnels.

pas beau comme paysage .........
Modifié en dernier par berneri le 21 Aoû 2009, 16:50, modifié 1 fois.
berneri
 

Re: suicides au travail

Messagede lambertini » 21 Aoû 2009, 09:00

se qui me fait mal c est le manque de solidaritée entre l ouvrier, .
il perd sont ame pour payer ses traites
lambertini
 

Re: suicides au travail

Messagede Antigone » 21 Aoû 2009, 14:38

Berckman a écrit:Y a l'organisation du travail, mais y a aussi surtout, le recul de la lutte collective, de la solidarité collective, ce qu'il fait que les gens gèrent tous seuls de manière isolée.


Je suis très sensible à cette question du mal-être. Depuis dix ans, je constate une dégradation constante, une souffrance de moins en moins contenue. Ca reste encore individualisé, mais ça ne va, ça ne peut pas le demeurer longtemps. Il faudra bien que ça sorte un jour.
D'après ce qu'on me raconte, dans certains services, on est entre dépression et explosion. Ca ne me surprendrait pas si un "cas" emblématique se produisait. Un mouvement social pourrait parfaitement prendre forme à partir de là. J'y fais allusion dans un autre topic.
Antigone
 

Re: suicides au travail

Messagede conan » 21 Aoû 2009, 19:56

D'accord avec Antigone. Je bosse à l'EN, et ça m'impressionne vraiment de voir combien les heures syndicales révèlent, parfois de façon explosive, les malheurs des un-e-s et des autres... des choses poignantes, sorties du coeur, dont personne n'est vraiment au courant pour les autres, avant que ça sorte çà et là.
Du coup, on se sent moins déprimé, moins isolé, et c'est con à dire mais ça fait du bien de savoir qu'on est pas seul à souffrir de sa situation au taf.
Ce qui nous manque peut-être le plus aujourd'hui, ce sont des espaces larges de palabres (peu importe que ce soit formel ou non), où les gens mettraient enfin en commun ce qu'ils ont de gros sur la patate.
Je ne suis pas mouvementiste, mais je crois vraiment qu'il faut profiter de chaque mouvement pour essayer de libérer la parole, faire discuter les gens ensemble, pour les faire se (re)connaître. C'est du reste la seule véritable utilité que j'aie constatée aux derniers mouvements dans l'EN...
conan
 

Re: suicides au travail

Messagede berneri » 23 Aoû 2009, 13:46

Antigone dit avait sur un autre topic une chose que je trouve intéressante :
"« Les mentalités ont changé sous l'influence du libéralisme triomphant de ces 15 à 20 dernières années.
A force de flexibilité, de mobilité, de précarité, la génération des 20-40 ans n'a plus qu'une relation distante avec les moyens de production. Et même si la culture d'entreprise tente d'y remédier, le monde du travail est de plus en plus perçu comme un lieu qu'on n'a plus les moyens de choisir et avec lequel plus aucun lien durable ne peut s'établir. Il ne sert qu'à obtenir de quoi subsister et c'est tout."


Même s'il faut relativiser selon les branches d'activité, je retrouve dans ce propos un peu de la relation de mes jeunes collègues avec le travail, cependant que les choses évoluent par la suite s'il y a sortie du statut précaire et stabilisation du poste de travail.
berneri
 

Re: suicides au travail

Messagede Fallen » 24 Aoû 2009, 19:39

Bonjour , je trouve comme vous qu'il y a eu une grand augmentation de suicide au travail! Pour ma pars , je suis étudiant , la plus part de gens dise que c'est normale de ne pas être toujours bien quand on est adolescent mais des fois c'est bien plus que sa et peux de gens s'en rende compte... Et comme exemple , moi même...

J'ai 14 ans , je suis banal , skateur , aime le rock enfin comme tant d'autre mais en étant différent et en ne se sachant pas faire quelque chose que les autres font ou en n'aimant pas se qu'ils aiment , il peuvent au début vous taquiner , vous faire chier ou même encore vous rejeter , c'est se qu'il m'est arriver... A partir de se moment la on se s'en vraiment seul , vos parents n'arrivent pas totallement a vous comprendre et vous ne savez plus quoi faire , n'étant pas très futer j'ai commencer a me mutiller ... Des belles sucatrices qui resterons pendant bien lomgtemps et quand cela ne vous fait plus rien , vous pensez d'office au suicide...

C'est en gros se que j'ai vécu l'année dernière , c'est pas facile a comprend , je vous l'assure mais dans le monde des "enfants" cela se passe égallement :(
Se n'ai pas le même motifs que le stress mais sans est un autre qui finit au même résultat malheureussement ...
Fallen
 

Re: suicides au travail

Messagede berneri » 25 Aoû 2009, 08:53

Les raisons de vouloir se suicider peuvent être multiples, il y a souvent un sentiment d'impasse face aux difficultés, c'est là qu'une aide extérieure peut-être importante. Des amis, des camarades, peuvent être à l'écoute. mais aussi des professionnels de la santé, tels des psychologues( du travail ou, pour Fallen, scolaires,) qui quand ils sont bons peuvent faire avancer individuellement.

(j'ai reformulé pour plus de clarté la phrase ci dessous)
Cela dit, il ne faut pas masquer non plus que la société capitalisme ne propose comme seul horizon que le mercantilisme, ce qui peut faire tomber dans le desespoir ou encore dans le religieux.

Et la révolte est parfois aussi une saine réponse face au desespoir, pourvue qu'elle ne soit pas destructrice (et auto-destructrice) mais porteuse d'un desir d'avenir meilleur...

Je dis ça mais je n'en pense pas moins sur le delitement du "collectif" au travail et plus largement dans la société. Même si c'est une "tendance" qui est donc relative, je pense que les libertaires doivent mener une reflexion sur cela et également poursuivre leurs actions dans les assos de quartiers, syndicats, assos diverses , etc...
Modifié en dernier par berneri le 25 Aoû 2009, 12:18, modifié 2 fois.
berneri
 

Re: suicides au travail

Messagede Fallen » 25 Aoû 2009, 10:16

Je suis totallement d'accord avec toi , d'ailleur j'ai eu une phrase qui m'a interpelle :

berneri a écrit:Cela dit, il ne faut pas masquer non plus l'absence d'horizon autre que mercantile propose la société capitaliste, ce qui peut faire tomber dans le desespoir ou encore dans le religieux.

Et la révolte est parfois aussi une saine réponse face au desespoir, pourvue qu'elle ne soit pas destructrice (et auto-destructrice) mais porteuse d'un desir d'avenir meilleur...


Je trouve se que tu dis poignant parce que c'est qui m'a aider a sortir :) J'approuve énormément ton Post :)


Coordiallement Fallen
Fallen
 

Re: suicides au travail

Messagede Kartoch » 25 Aoû 2009, 11:04

On peut aussi concevoir le suicide comme une sorte de liberté "ultime", que peut se prendre l'employé(e) désespéré(e).
Un peu de la même façon que le ferait quelqu'un en prison. Ce désespoir est d'ailleurs comparable avec celui d'un(e) prisonnier(e). Outre ce que dit Antigone :
A force de flexibilité, de mobilité, de précarité, la génération des 20-40 ans n'a plus qu'une relation distante avec les moyens de production. Et même si la culture d'entreprise tente d'y remédier, le monde du travail est de plus en plus perçu comme un lieu qu'on n'a plus les moyens de choisir et avec lequel plus aucun lien durable ne peut s'établir. Il ne sert qu'à obtenir de quoi subsister et c'est tout."
, il y a l'absence totale d'horizon, ou au moins sa décrépitude, "l'avenir bouché", et cette "carcéralisation" du milieu de l'entreprise (qui semble à priori contraire à l'idéal de "flexibilité", et de "culture d'entreprise", alors qu'il n'en est rien, bien au contraire).
C'est vraiment dégoûtant d'en arriver là
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Re: suicides au travail

Messagede RickRoll » 25 Aoû 2009, 13:01

Pour moi le suicide n'est pas une liberté, c'est ce que fait une personne qui a l'impression d'être acculée et de ne plus avoir le choix (ce qui ne veut pas dire qu'elle est objectivement acculée et qu'elle n'a objectivement plus d'autre choix).
Il ne faut pas céder au romantisme gothique : la mort n'est pas un choix libre (donc pas une expression de la liberté), et être mort c'est loin d'être libre.

C'est pour ça que le suicide est terrible.
RickRoll
 

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