Dette publique

Re: Dette publique

Messagede kuhing » 15 Oct 2011, 21:35

J'ai dit plus haut que toute revendication immédiate n'aboutissait pas forcément à une élévation de conscience et pouvait même mener au corporatisme.
Pour l'annulation de la dette , c'est une demande intersectorielle donc pas corporatiste mais comme tu le dis, elle est réformiste.
kuhing
 

Re: Dette publique

Messagede kuhing » 18 Oct 2011, 13:23

La France sous surveillance pendant 3 mois par les agences de notation avec risque de perdre son AAA.
Donc il faut s'attendre à une aggravation du plan d'austérité déjà prévu .

PARIS (AFP) - L'agence de notation Moody's a jeté lundi une ombre sur le triple "A" de la France, une remise en cause de la note souveraine de ce pays redoutée par les marchés, après l'abaissement de la note américaine début août et dans le contexte de la crise de la dette.

Moody's, l'une des trois principales agences d'évaluation financière dans le monde, s'est donné trois mois pour déterminer si la perspective "stable" dont bénéficie la note de la France était toujours justifiée au vu de la dégradation de la situation économique.

La France bénéficie actuellement de la meilleure note possible de la part de Moody's, le fameux "Aaa", comme de la part de ses grandes concurrentes Standard & Poor's et Fitch Ratings. Cette note élevée lui permet d'emprunter sur les marchés dans des conditions très favorables pour financer ses déficits budgétaires.

Si la perspective de cette note devait être revue à "négative", cela impliquerait que Moody's serait susceptible de l'abaisser à moyen terme. Et la France deviendrait ainsi le nouveau grand pays, après les Etats-Unis, à perdre ce sésame auprès des marchés. L'agence Standard and Poor's a privé le 6 août les Etats-Unis de leur triple "A", pour la première fois de leur histoire.

"Il ne faut pas se voiler la face, c'est une mauvaise nouvelle pour la France qui fragilise ses conditions d'emprunt sur les marchés", a commenté Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.

Cette annonce remet aussi en cause, aux yeux des analystes, la crédibilité de l'un des principaux contributeurs, avec l'Allemagne, au Fonds européen de stabilité financière (FESF).

"Ce fonds est-il crédible si même les pays qui portent secours aux autres ne sont pas solides ?", s'interroge ainsi M. Marçais.

Les meilleurs élèves dans la zone euro, qui bénéficient du triple "A" chez les trois grandes agences de notation --les américaines Moody's et Standard and Poor's et la franco-américaine Fitch--, sont l'Allemagne, l'Autriche, la Finlande, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas.

Or, la "France pourrait faire face à un certain nombre de défis dans les mois à venir -- comme par exemple la nécessité d'apporter un soutien additionnel à d'autres pays européens ou à son propre système bancaire, ce qui pourrait accroître de manière significative les engagements que doit supporter le budget du pays", a relevé Moody's.

Le ministre français de l'Economie, François Baroin, s'est toutefois voulu rassurant, affirmant que Paris mettrait "tout en oeuvre" pour conserver sa précieuse note. Mais il a admis que la croissance 2012 du pays pourrait être inférieure aux prévisions officielles.

Sans surprise, la bourse de Paris a sanctionné décision prise par Moody's. Le CAC 40 perdait plus de 2% peu après l'ouverture avant de se ressaisir quelque peu. Les autres bourses européennes ont également accusé le coup, confirmant une baisse déjà enregistrée la veille. Les marchés restaient affectés par les propos de dirigeants allemands qui ont écarté la veille toute sortie rapide de la crise.

La déception des investisseurs est "à la hauteur des espoirs mis dans les annonces des prochains sommets" européen du 23 octobre et du G20 des 3 et 4 novembre, ont ainsi souligné les analystes de Natixis.

L'Espagne, souvent dans le viseur des marchés, est toutefois parvenue mardi à emprunter 4,602 milliards d'euros sur 12 et 18 mois, en obtenant des taux stables par rapport aux dernières émissions, et cela malgré la dégradation récente de sa note souveraine par Standard & Poor's et Fitch.

La Grèce, au coeur de la crise des dettes souveraines européennes, a elle levé 1,625 milliard d'euros en bons du Trésor à trois mois, à 4,61%, un taux un peu plus élevé que lors de la dernière adjudication du même type le 20 septembre (4,56%).

© 2011 AFP
kuhing
 

Re: Dette publique

Messagede ivo » 15 Nov 2011, 12:33

L'euro continue de reculer, retour d'inquiétudes pour l'Italie et l'Espagne
(AFP) – il y a 1 heure
TOKYO — L'euro continuait à reculer mardi, plombé par un regain d'inquiétudes sur l'avenir d'une zone euro empêtrée dans la crise des dettes souveraines, alors que les taux d'emprunt de l'Italie et de l'Espagne restent à des niveaux très inquiétants.
Vers 07H00 GMT (08H00 à Paris), l'euro valait 1,3599 dollar contre 1,3629 dollar lundi soir.
Face à la devise nippone, l'euro reculait également 104,72 yens contre 105,07 yens lundi vers 22H00 GMT.
Le dollar a cédé un peu de terrain face au yen à 77 yens contre 77,09 yens lundi soir.
Malgré la récente désignation de nouveaux chefs de gouvernement en Grèce et en Italie, la pression s'est ravivée lundi sur les pays fragiles de la zone euro.
Le Trésor italien est parvenu à lever comme prévu 3 milliards d'euros de titres à cinq ans mais à des taux très élevés, supérieurs à 6%, tandis que les taux à 10 ans repartaient à la hausse, se rapprochant des 7% dépassés la semaine dernière.
Les investisseurs, qui avaient salué la nomination de Mario Monti pour remplacer Silvio Berlusconi, sont à nouveau nerveux car la formation d'un nouveau gouvernement prendra au moins plusieurs jours.
Lundi, l'Espagne s'est retrouvée dans la ligne de mire des marchés alors que se tiennent dimanche des élections législatives dans le pays.

Le "spread", ou écart de taux, entre les obligations à 10 ans de l'Allemagne et de l'Espagne a atteint un nouveau plus haut historique à 433,7 points de base, reflétant l'envolée du taux d'intérêt à 10 ans espagnol à 6,080%, proche de son plus haut historique atteint début août.
"Le marché devrait rester instable, nerveux, réagissant aux informations positives et négatives", a indiqué à l'AFP un courtier d'une grande banque japonaise, rappelant que la "faiblesse de l'euro montre que les fortes inquiétudes concernant l'Europe n'ont pas changé."
En outre, selon les courtiers, la devise européenne a reculé après que le parti de la chancelière Angela Merkel, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), réuni en congrès lundi, a adopté une motion prévoyant notamment la possibilité pour un pays en difficulté de sortir de la zone euro sans pour autant quitter l'Union européenne.
Du côté de la devise japonaise, le dollar est descendu brièvement sous le seuil de 77 yens, mais la crainte d'une éventuelle intervention des autorités nippones sur le marché des changes, comme ce fut le cas fin octobre, a permis d'enrayer la descente de la monnaie américaine.
Vers 07H00 GMT, la livre britannique avançait face à l'euro à 85,52 pence pour un euro, et était stable face au billet vert, à 1,5900 dollar.
Le franc suisse baissait face à l'euro à 1,2399 franc suisse pour un euro, et face au billet vert à 0,9117 franc suisse pour un dollar.



Zone euro: les taux grimpent, les Bourses flanchent

http://www.lesechos.fr/investisseurs/ac ... 249169.php
Le risque de contagion de la crise de la dette mine toujours les indices européens. Malgré la désignation de nouveaux chefs de gouvernement en Grèce et en Italie et de meilleurs chiffres de croissance en France et en Allemagne, les taux des pays fragilisés poursuivent leur ascension.

Toujours inquiètes pour la stabilité de la zone euro, en dépit des chiffres plutôt rassurants de la croissance en France et en Allemagne, les Bourses européennes ont ouvert en baisse ce mardi 15 novembre.
« Avec les nouvelles tensions sur les rendements des emprunts des Etats de la zone euro en difficulté, les marchés d'actions à travers le monde continuent de rendre une partie de leurs gains récents. Les investisseurs, nerveux, ne sont que trop conscients du risque de contagion », explique Terry Pratt, courtier institutionnel chez IG Markets cité par l'agence Reuters.
A Paris, à 10h, le CAC 40 perd 1,4% à 3.064 points. Le Dax à Francfort cède 0,4% et Londres 0,1%.
La Bourse de Tokyo a clôturé en baisse de 0,7%, souffrant à son tour des craintes renouvelées des intervenants du marché au sujet de la capacité de l'Europe à contenir la crise de la dette qui l'affecte depuis près de deux ans. « Le Japon, comme le reste du monde, a les yeux rivés sur l'Europe et les échanges se poursuivront dans un corridor de variations étroit tant que les investisseurs n'auront pas des preuves que la situation est stabilisée », a estimé Mitsushige Akino, gérant de fonds chez Ichiyoshi Investment Management.
L'euro continue à reculer mardi sous le seuil de 1,36 dollar, plombé par ce regain d'inquiétudes sur l'avenir de la zone euro. Vers 10h, l'euro vaut 1,3570 dollar, en repli de 0,4%. Selon les courtiers, la devise européenne a reculé après que le parti de la chancelière Angela Merkel, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), réuni en congrès lundi, a adopté une motion prévoyant notamment la possibilité pour un pays en difficulté de sortir de la zone euro sans pour autant quitter l'Union européenne.
Les taux italiens et espagnols bien au delà de 6%

Les taux d'emprunt de l'Italie et de l'Espagne restent à des niveaux très inquiétants, bien au delà de 6%.
Les marchés européens ont mal commencé la semaine malgré des avancées politiques en Italie et en Grèce. Les tensions sur les taux d'intérêt non seulement en Italie, mais aussi en Espagne ou même en France dans une moindre mesure, continuent d'alimenter les craintes des intervenants.
Le chef du futur gouvernement italien Mario Monti a réclamé du temps aux marchés pour rétablir la situation en Italie, menacée d'asphyxie par le poids de sa dette. Le nouveau Premier ministre grec Lucas Papademos a affirmé de son côté que la mise en oeuvre des décisions prises lors du sommet de la zone euro le 27 octobre serait la « principale tâche » de son gouvernement.
Depuis lundi, l'Espagne se retrouve aussi dans la ligne de mire des marchés alors que se tiennent dimanche des élections législatives dans le pays. L'écart de taux (« spread ») entre les obligations à 10 ans de l'Allemagne et de l'Espagne a atteint un nouveau plus haut historique.
Côté statistiques, l'économie française a rebondi davantage que prévu au troisième trimestre, avec une croissance de 0,4% portée par la consommation des ménages. L'Insee a toutefois révisé à la baisse le chiffre du deuxième trimestre, avec un recul de 0,1% du Produit intérieur brut au lieu d'une stagnation.
L'Allemagne de son côté a enregistré une croissance de 0,5% sur la même période. Une première estimation pour l'ensemble de la zone euro est attendue à 11h, alors que la Commission européenne vient de mettre en garde contre le risque d'une nouvelle récession.



Après Papandréou et Berlusconi, Sarkozy peut-il sauter ?
http://blog.lefigaro.fr/threard/2011/11 ... sconi.html
Les nuages s’amoncellent. Alors que la Commission européenne a brillé par son silence pendant les accès de fièvre grec et italien, elle s’en prend ouvertement à la France pour lui demander de régler son problème de dette souveraine. Est-ce, pour Bruxelles, un moyen de se venger de Nicolas Sarkozy qui, au G20 de Cannes, a pris le taureau par les cornes, avec Angela Merkel, pour tancer les mauvais élèves de l’euro, Papandréou et Berlusconi ? Il est vrai que la France, contrairement à l’Allemagne, a moins de raisons de montrer ses muscles compte tenu de l’état de ses comptes publics.

Dans le même temps, Standard & Poor’s envoyait, jeudi, une fausse alerte sur la note de la dette française qui a affolé les marchés. En fait, une « vraie fausse alerte » puisqu’on sait que notre pays, dont les banques sont très exposées à la dette italienne, est dans le viseur des agences de notation.

Tout cela pour souligner que la violente crise économique que traversent les pays d’Europe a des conséquences politiques inédites, incroyables. Papandréou et Berlusconi viennent de sauter sous la pression des marchés et, d’une certaine façon, du couple franco-allemand. Sans cette pression, ils seraient encore au pouvoir. Les Grecs et les Italiens sont donc en train de changer de gouvernement sans qu’on les ait consultés. Comme si ces deux pays n’étaient plus souverains, indépendants.

La France, à laquelle il est reproché un plan d’austérité trop timide, va-t-elle connaître le même sort ? Merkel et les marchés peuvent-ils pousser Sarkozy vers la sortie sans que le peuple français soit consulté ? A priori non, car le régime semi présidentiel de notre pays fait que le président de la République est à l’abri du petit jeu des majorités à géométrie variable et des votes de défiance parlementaires. Ce qui ne serait pas le cas de la plupart des dirigeants européens, Merkel en tête, s’ils devaient être rattrapés par l’actuel tourbillon des marchés. L’indépendnce politique de la France en crise semble donc garantie par ses institutions...



voir les commentaires.
.^o GRAVOS MC ° SC1 ° SC2
ivo
 
Messages: 2810
Enregistré le: 02 Nov 2011, 12:11

Re: Dette publique

Messagede ivo » 15 Nov 2011, 12:41

Image
.^o GRAVOS MC ° SC1 ° SC2
ivo
 
Messages: 2810
Enregistré le: 02 Nov 2011, 12:11

Re: Dette publique

Messagede kuhing » 15 Nov 2011, 13:03

En France nous en sommes aujourd'hui à environ 1700 millards de "dette"
Mais "dette" de quoi , "dette" à qui ?
Se pose-t-on seulement la question ?

Ce ne sont même pas les intérêts de la "dette" qui forment l'escroquerie , c'est la "dette" elle-même.

Ce système, qui n'est rien d'autre qu'une organisation élaborée par une minorité de profiteurs et que l'on prend pour un état de fait, est en train de nous tuer à petit feu.

Je crains qu'au bout du compte tout cela va finir très très mal.
kuhing
 

Re: Dette publique

Messagede Pïérô » 19 Nov 2011, 14:21

bien fait cette affichette :

Image
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Dette publique

Messagede kuhing » 19 Nov 2011, 16:10

Il manque sur cette affichette la raison principale de la dette publique : la création ex-nihilo de l'argent par une fuite en avant de la part des banques commerciales dont elles augmentent, avec la complicité des Etats, le principal des intérêts qu'elles imposent.

La raison principale et la vraie escroquerie sont là plus que dans une histoire de "recettes-dépenses" et de répartition injuste ( bien qu'elle existe aussi )
S'en tenir aux "recettes-dépenses" c'est quelque part rester dans le cadre du système tel qu'il fonctionne.
Rester dans ce cadre suppose et induit que ces questions peuvent se régler en son sein, ce qui n'est bien évidemment pas possible.

Me fais-je bien comprendre ?
kuhing
 

Re: Dette publique

Messagede Pïérô » 19 Nov 2011, 16:28

oui, bien sur, et là dessus nous avons des choses à dire, développer et faire partager, mais là çà fait un truc qui tape et démonte le mensonge colporté par le gouvernement pour faire passer la pilule. Ce n'est évidemment pas suffisant mais çà cause vite. :wink:
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Dette publique

Messagede Vieille Chouette » 04 Déc 2011, 18:52

Petit tract 4 pages synthétique d'AL Alsace sur le sujet.

Source : http://alsace.alternativelibertaire.org/spip.php?article313


La danse macabre de la dette

L´Europe est pressurée, la bourse plutôt que la vie. Les gouvernements de l´Union Européenne font payer la majorité de leur population et la richesse continue de se concentrer dans les mains bien visibles des spéculateurs, des gestionnaires de fortunes, des banques, au service de la bourgeoisie.

L’Europe du Kapital

Le projet du « Pacte pour l´euro plus », acté par les Etats, a pour but d´installer les impératifs d´équilibre budgétaire (plans d´austérité) et la diminution de ce qui reste de « modèle social ». Derrière l´apparente logique se cache l´intention de gagner définitivement la bataille historique entre capital et travail. Régression sociale à tous les niveaux, le capitalisme agressif issu de l´agenda néolibéral, déjà trentenaire, entre dans une période d´accumulation morbide et augmente le pillage intégral. Suppressions d´emplois dans les services publiques, extension du domaine de la propriété privée des moyens de production, mise à mort de la protection sociale pour le bonheur des assureurs privés, baisse des salaires et des pensions, explosion du chômage. Les pauvres deviennent plus pauvres et plus nombreux. Toujours la même rengaine, on tente de nous faire gober un ouragan incontrôlable parti d´Amérique en 2007 alors qu´il s´agit de nous refiler les pertes pour mieux rendre aux riches « forces vives » les profits. Les plans de sauvetage ressemblent à des exécutions. Inlassablement, à chaque coup de sifflet du Marché, les sommets européens se succèdent pour nous tondre, nous pauvres moutons menant, d´après les experts en casino, une vie au-dessus de nos moyens. La guerre sociale et économique globale semble la seule réponse à donner dans un système de prédation généralisée où les plus riches gagnent encore plus.

Démocratie ? D´abord sauver l´argenterie

La valse des laquais à la tête des Etats montre le véritable visage de la démocratie libérale représentative. Les injonctions à l´union sacrée pour protéger les dividendes de l´exploitation sont pitoyables. Le système en crise ne prend plus la peine de masquer la confiscation des urnes. Papademos, Monti, Rajoy et consorts, les nouveaux chiens de garde, experts désignés pour la saignée, renforcent l´impression de tromperie donnée par le Merkosy show. Messieurs, mesdames, ce serait la faute à la compétition internationale. Il n´y a pas d’ autre solution que de se mettre au niveau des travailleurs chinois surexploités, récitent-ils en choeur, vive le dumping social et les marges prospères. Où est passé l´hymne à la joie pour le peuple ? Les Etats et donc leurs électeurs sont sommés de subir ou de s´effacer. Amis prolétaires, exploités, oubliez enfin vos illusions. Non les choses fondamentales ne se jouent pas dans l´arène électorale mais à la Banque Centrale Européenne, à la Deutsche Bank, au London Stock Exchange et dans tous les lieux de pouvoirs, les fiefs du fric. Les moutons bêlant, carte d´électeur en main, font partie du décor et se font tondre, et pas seulement tous les 5 ans. Nos institutions républicaines représentent le résultat d´une domination de classe et non une solution pour ceux qui ne possèdent pas assez pour vivre le rêve européen de la libre circulation du pognon. Le principal n´est pas ce que vous pensez ou votez mais la « confiance des marchés ».

Quelques faits

En France : augmentation des tarifs des mutuelles, augmentation de la CSG, augmentation des frais d´inscription dans les universités ainsi que de la sécu, des tickets pour les restaurants universitaires, accélération du recul de l´âge légal pour la retraite, gel des salaires dans la fonction publique, augmentation de nombreux frais administratifs… Plus de 8 millions de nos concitoyens vivent en dessous du seuil de pauvreté (954 euros par mois), plus de la moitié est en dessous de 773 euros par mois. L´accroissement de la pauvreté touche de plein fouet les salariés dont le niveau de vie était déjà les plus bas : précaires, ouvriers, intérimaires. La progression du chômage de longue durée touche particulièrement les plus de 50 ans. En Europe : Depuis 2008, 5,6 millions d´emplois supprimés.

Répression toujours

On sent bien dans les différentes réactions et mobilisations européennes contre l´inexorable appauvrissement que la tension est montée au moins d´un cran. La flicaille gaze plus, tabasse plus, arrête plus et la justice se met dans l´ambiance. Au G20 de Cannes, trois espagnols âgés de 24 à 30 ans ont ainsi eu la joie d’être condamnés chacun à quatre mois de prison, dont un ferme, parce que la flicaille a trouvé sur eux divers objets pouvant « laisser penser » qu’ils allaient casser et non manifester… Quant à la prison, elle continue de tuer et les tentatives de suicide sont monnaie courante. Les émeutes de Londres ont aussi révélé tout le zèle des autorités à protéger l´argent roi, les moyens sécuritaires déployés en Europe sont d´envergure. Voilà bien leur conception de la démocratie : une poignée de parlementaires, protégés par une armée de flics, qui imposent des mesures d’austérité à la majorité de la population dans le seul intérêt de la minorité habituelle… La solidarité devient délit, les ordinateurs sont mouchardés, chaque mouvement social ou contestation voit son quota d´arrestations arbitraires augmenter. Les « opérations séduction » de la police française pour rassurer les petits propriétaires sont légion. En première ligne, les migrant-e-s, avec une mention particulière pour les déclarés illégaux. Trouver des boucs émissaires redevient furieusement tendance dans l´Euroland. Le but des moyens sécuritaires mis en oeuvre, en plus de protéger la propriété volée et de flatter la couenne des adorateurs de Marine, est sans aucun doute la volonté de briser, de dissuader, toute rébellion d´ampleur. Un soin particulier est administré aux plus combatifs. La mendicité redevient un délit par la grâce d´élus démocrates (à Marseille, il est désormais interdit de mendier et de consommer des boissons alcoolisés dans les rues du centre ville. A Nogent-sur-Marne, il est interdit de fouiller dans les poubelles…).

Organiser la riposte !

Soutenez les revendications immédiates pour une remise en cause du capitalisme et de ses institutions : blocage des dividendes des actionnaires, augmentation généralisée et réduction de l´écart hiérarchique des salaires, droit de veto des travailleurs sur les licenciements, réduction massive du temps de travail sans annualisation et flexibilité, réquisition des logements vides, contrôle des prix des loyers et des biens alimentaires… A ceux qui vous répondent qu´on ne peut raser gratis, rétorquez qu´on n´a pas l´intention de payer en permanence notre droit de vivre pour nourrir une minorité possédante. Mobilisons-nous contre l’Etat et le capital , uniques responsables de cette dette.

Aucune illusion à avoir sur les présidentielles !

C’est en organisant par eux-mêmes la résistance que les travailleurs, la jeunesse, s’opposeront à l’austérité annoncée par le PS et l’UMP. Quant au prétendu « intérêt national » mis en avant par les libéraux de Bruxelles, il s’agit bien évidemment d’un piège pour les salariés, et ne constitue un intérêt que pour les spéculateurs et la bourgeoisie. « L’insurrection par les urnes » est illusoire. On se lasse de le répéter, mais ce ne sont pas les journées d’actions éparpillées (comme celle prévue pour le 13 décembre), qui changerons la donne ! Pour l’annulation pure et simple de cette dette illégitime, réapproprions-nous les syndicats pour construire une contre-offensive du monde du travail, par le développement et la fédération des luttes, et leur radicalisation vers la grève générale ! N’hésitez pas à soutenir les grèves locales, les luttes dans les entreprises, faites les connaître, soutenez-les, politisez-les !
Je sais que les asiles et les prisons de ce pays, sont le dépôt des inclassés, des nouveaux enragés, je sais qu'faut se courber et toujours rester muer, se plier, s'laisser bouffer, et en redemander... (Kyma - Les grands vides pleins)
Vieille Chouette
 
Messages: 79
Enregistré le: 03 Mai 2011, 10:51

Re: Dette publique

Messagede Béatrice » 05 Avr 2012, 22:51

Pour Valérie Pécresse : la dette , c'est à cause des pauvres !

Telle est la dernière saillie de la ministre du Budget Valérie Pécresse (dont Sébastien Proto fut le brillant directeur de cabinet).

Dans son interview accordée au Monde daté du 30 mars, Valérie Pécresse, ministre du Budget et porte parole du gouvernement, a enfin trouvé la raison du creusement de 500 milliards d’euros de la dette publique depuis 2007 : les plus fragiles. Oubliant ainsi les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et aux riches contribuables, ou la baisse de la TVA sur la restauration...

«Par ailleurs, puisqu’on nous reproche toujours d’avoir accru la dette publique de 500 milliards d'euros, je voudrais apporter la précision suivante : depuis 2007, nous avons dépensé 560 milliards en dépenses sociales pour les plus fragiles», a expliqué la ministre du Budget. Marianne a donc demandé cette fameuse addition aux autorités compétentes.

Comme le montre les documents que nous ont fourni les services de Bercy, un ensemble hétéroclite de dispositifs sont additionnés pour aboutir à ce chiffre. En fait, toutes les prestations et autres allocations à caractère social de l’Etat et des caisses de Sécurité sociale sont listées. On trouve ainsi l’indemnisation du chômage pour 188,5 milliards d’euros sur le quinquennat (soit un tiers du total), les allocations familiales et logement pour 142 milliards d’euros, la solidarité vieillesse pour 92,3 milliards d’euros, le handicap et la dépendance, le RSA etc…

Accoler ces deux chiffres est évidemment une présentation visant à créer un lien de cause à effet : les 500 milliards de dettes seraient la conséquence de 560 milliards de dépenses sociales.

Seulement, sur le quinquennat, ce sont plus de 5.500 milliards d’euros qui ont été dépensés, dont 500 ont été empruntés (en fait davantage que ce que dit Valérie Pécresse : fin juin 2007, la dette était de 1.221 milliards et devrait atteindre 1.770 en juin 2012).

Pourquoi, alors ne prendre en compte que les seules dépenses à caractère social ? La ministre pourrait tout aussi bien additionner cinq ans de budget de la Défense nationale, de l'ordre de 200 milliards d’euros, 100 milliards de remboursement de médicaments, etc…

Enfin, le quinquennat n’a pas été une simple gestion des affaires courantes. Des choix budgétaires ont été opérés par Nicolas Sarkozy. La loi Tepa a couté 50 milliards d’euros sur la mandature; la baisse de la TVA sur la restauration, près de 11 milliards d’euros. La réforme de la taxe professionnelle s’est faite également à crédit : son coût sur 5 ans a été de 20 milliards. Quant au crédit impôt recherche renforcé, décidé sous ce quinquennat, c’est encore une vingtaine de milliards...

Imputer l'accroissement de la dette aux seuls démunis est plus qu'une faute de pédagogie : c'est une façon de travestir la réalité et de ne pas assumer une politique.

(Source : Marianne)


NDLR : Les questions que Madame Pécresse refuse de se poser sont de comprendre pourquoi il y a de plus en plus de pauvres dans nos pays riches et, surtout, pourquoi ils le sont devenus.


http://www.actuchomage.org/201204052019 ... uvres.html
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
Béatrice
 
Messages: 2792
Enregistré le: 09 Juil 2011, 20:58

Re: Dette publique

Messagede ivo » 30 Mai 2012, 20:57

ROOSEVELT 2012
http://www.roosevelt2012.fr/

pour info !!!!
j'ai survolé, pas fouillé.
.^o GRAVOS MC ° SC1 ° SC2
ivo
 
Messages: 2810
Enregistré le: 02 Nov 2011, 12:11

Re: Dette publique

Messagede Flo » 28 Juin 2012, 15:18

ivo a écrit:ROOSEVELT 2012
http://www.roosevelt2012.fr/

pour info !!!!
j'ai survolé, pas fouillé.

Pour info, ça ressemble beaucoup à ce que propose déjà ATTAC.
"La société à venir n'a pas d'autre choix que de reprendre et de développer les projets d'autogestion qui ont fondé sur l'autonomie des individus une quête d'harmonie où le bonheur de tous serait solidaire du bonheur de chacun". R. Vaneigem
Avatar de l’utilisateur-trice
Flo
 
Messages: 347
Enregistré le: 28 Mai 2012, 00:43

Re: Dette publique

Messagede Flo » 28 Juin 2012, 15:23

La rigueur, nous y voilà. Météo France, l'Université, le CNRS, Pôle Emploi, etc.

Avis de grand gel sur les dépenses publiques
Créé le 26/06/2012 à 11h45 -- Mis à jour le 26/06/2012 à 11h53

BUDGET - Le Premier ministre a annoncé lundi un gel des dépenses pour trois ans à l'occasion du séminaire budgétaire organisé à Matignon...

Haro sur les dépenses. Lundi, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a fixé des règles du jeu pour les trois années à venir dans les ministères. Au menu: «une stabilité en valeur des dépenses, hors charge de la dette et de pensions, permettant de financer les engagements du Président de la République», indique Matignon dans un communiqué. Comprendre un gel pur et simple des dépenses, quel que soit le niveau de l’inflation.

Effectifs et dépenses stabilisés

La première conséquence sera la stabilisation globale des effectifs de l’Etat: «Les créations d’emplois seront réservées à l’enseignement, à la police, la gendarmerie et la justice. Des efforts seront nécessaires pour les autres ministères afin de respecter cet objectif de stabilité», explique le communiqué. Les embauches d’un côté seront donc compensées par des suppressions de postes de l’autre, tandis que les 60.000 emplois crées sur cinq ans dans l’Education nationale ne seront pas tous des postes de fonctionnaires.

Deuxième conséquence: les dépenses de fonctionnement et d’interventions (subventions, prestations) des ministères seront revues à la baisse à travers des réformes. Matignon ne fournit pas pour le moment plus de détails sur l’ampleur des efforts demandés. «Ces orientations seront déclinées dans une “lettre de cadrage” que le Premier ministre adressera à tous les membres du gouvernement en milieu de semaine», indique seulement le communiqué.

Opérateurs et collectivités mis à contribution

Aux côtés des ministères, les opérateurs de l’Etat (Pôle emploi, universités, CNRS, Météo France, etc.) qui bénéficient de 25 milliards de subventions, seront également soumis à la règle du gel en valeur de leurs dotations et de la stabilisation des effectifs. Tout comme les collectivités territoriales (25 milliards d’euros de subventions), pour qui «un effort identique à celui de l’Etat sera mis en œuvre sur les concours financiers dès 2013», indique Matignon.

Signe de la détermination du gouvernement à tenir ses engagements en matière de réduction des déficits, le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, a ajouté une dose de discipline budgétaire mardi matin, en annonçant sur BFMTV et RMC le gel d’un milliard d'euros de dépenses qui devaient être engagées d'ici la fin 2012 «dans tous les ministères», hors Education, Justice et Intérieur. Un gel qui vient d’ajouter à la stabilisation globale des dépenses de l'Etat en valeur.

http://www.20minutes.fr/economie/960587-avis-grand-gel-depenses-publiques

"La société à venir n'a pas d'autre choix que de reprendre et de développer les projets d'autogestion qui ont fondé sur l'autonomie des individus une quête d'harmonie où le bonheur de tous serait solidaire du bonheur de chacun". R. Vaneigem
Avatar de l’utilisateur-trice
Flo
 
Messages: 347
Enregistré le: 28 Mai 2012, 00:43

Re: Dette publique

Messagede Flo » 01 Juil 2012, 11:21

Le Pacte de croissance :: La poudre aux yeux de Hollande, Di Rupo et cie
« Merkel a son Pacte fiscal, Hollande a désormais son Pacte de croissance », relatent les médias à propos de l’actuel sommet européen, où les dirigeants annoncent 120 milliards d’investissements. En réalité, les populations sont trompées. Rien ne sera injecté dans l’économie des pays en crise.
Hugo Franssen

La désinvolture avec laquelle l’Europe a sorti ce chiffre de 130 milliards de son chapeau laisse pantois. En effet, cette somme représente exactement 1 % du PIB européen. Voilà qui présente très bien. François Hollande peut ainsi montrer son Pacte de croissance comme un nécessaire réajustement du Pacte fiscal et de la politique d’économies. Selon le Pacte de croissance, les États promettent d’investir dans des « secteurs d’avenir » et faciliter l’accès aux crédits pour les entrepreneurs. Ce qui est en fait une coquille vide, ce pacte ne contenant rien de neuf. Il permet juste à Hollande de sauver la face puisque, lors de sa campagne électorale, il avait promis d’exiger des impulsions fortes dans la conjoncture.

Daniel Gros, expert au Centre d’études européennes, explique qu’il s’agit de pur « façadisme », et que « les politiciens veulent juste montrer qu’ils prennent au sérieux la volonté de l’électeur » (Der Spiegel, 27 juin), puisque l’effet sur la conjoncture serait en fait nul. Examinons ce Pacte de croissance de plus près.
Les trois pseudo-piliers du Pacte de croissance

1. Les fonds structurels européens. Dans le cadre d’un financement sur sept ans d’une aide régionale, 55 milliards d’euros étaient déjà planifiés. Il reste encore un montant résiduel qui est désormais « reprogrammé » pour des mesures traitant la question du problème du chômage des jeunes. Mais aucun argent neuf ne va au fonds structurel.

2. La Banque européenne d’investissement (BEI). Le capital de la BEI sera augmenté de 10 milliards, selon la proposition de Merkel. Durant les 4 années à venir, la BEI pourra ainsi offrir chaque année 15 milliards de crédits, soit donc en tout 60 milliards. Il s’agit ici de collaboration entre le public et le privé, dont on espère de ce dernier une multiplication des investissements. Ce qui est plus que douteux : pourquoi des investisseurs privés prendraient-ils en effet des risques dans des pays en crise, sachant que, en cas de faillite, la BEI a priorité dans le remboursement des dettes ? La BEI est d’ailleurs elle-même plus que sceptique sur le montant dont elle peut disposer pour des projets « sûrs ».

3. Les « projectbonds ». Les investisseurs privés investissant de l’argent dans des projets d’infrastructure peuvent à cet effet bénéficier des garanties de l’UE jusqu’à 1 milliard d’euros. Jusqu’à 18 milliards d’euros seraient au total mobilisés pour ces investissements. De facto, l’Union européenne (UE) a (jusqu’à présent) seulement libéré 230 millions pour rendre de tels projets attractifs, dans l’espoir de pouvoir obtenir 4,6 milliards d’investisseurs du privé. Or, cet argent figure déjà dans l’actuel budget de l’UE. Il ne s’agit donc pas de nouveaux montants libérés.

Conclusion : ce ne sont en fait pas 230 milliards qui seront libérés, mais seulement 10 milliards, c’est-à-dire 0,1 % de l’économie européenne. Soit moins que rien…
Le désastreux repli de Hollande

Dans son document Pacte de croissance préparatoire au sommet, Hollande a déjà préparé sa marche arrière. Dans ce document de 11 pages, il écrit entre autres qu’il ne voit son cheval de bataille des euro-obligations pouvoir être mis en œuvre que dans une perspective de 10 ans. Plus tôt, impossible, selon lui. Il n’est aussi absolument plus question de son mantra de « renégociation » du Pacte fiscal (Handelsblatt, 20 juin).

L’inflexible Merkel a scellé le tout dans une déclaration péremptoire et sans appel : « Moi vivante, pas d’euro-obligations. » Elle a déclaré qu’il ne pourra absolument pas être question de responsabilité commune pour les dettes (via ces euro-obligations, par exemple) (Der Spiegel, 27 juin). On est curieux de voir si Van Rompuy, Barroso, Juncker et Draghi – qui, dans leur texte préparatoire (le « masterplan ») envisagent les euro-obligations – pourront même encore juste sauver ce terme.

http://www.ptb.be/nieuws/artikel/le-pacte-de-croissance-la-poudre-aux-yeux-de-hollande-di-rupo-et-cie.html

"La société à venir n'a pas d'autre choix que de reprendre et de développer les projets d'autogestion qui ont fondé sur l'autonomie des individus une quête d'harmonie où le bonheur de tous serait solidaire du bonheur de chacun". R. Vaneigem
Avatar de l’utilisateur-trice
Flo
 
Messages: 347
Enregistré le: 28 Mai 2012, 00:43

Re: Dette publique

Messagede Flo » 04 Juil 2012, 12:53

Tribune libre
Un sommet en trompe l’œil
Jacques Sapir


Le sommet qui a eu lieu à Bruxelles dans la nuit du 28 au 29 juin est passé pour le grand public pour un remarquable succès du Président Français, M. François Hollande, face à la Chancelière Allemande, Mme Merkel. Le Président français peut se targuer d’avoir imposé son «Pacte de Croissance» et d’avoir, avec les premiers ministres espagnol et italien, Messieurs Rajoy et Monti, amené l’Allemagne à accepter des concessions importantes pour faciliter la situation financière de l’Espagne et de l’Italie.

Il est indéniable que le succès a été bien mis en scène. Les marchés financiers ont réagi très positivement dans la journée du vendredi 29 juin, et l’euro, qui était jusque-là plutôt à la baisse, s’est redressé de 2%. Dans la foulée, François Hollande a donc annoncé que la France ratifierait le « Pacte de Stabilité » voulu par l’Allemagne.

Si l’on y regarde de plus près cependant, la situation apparaît comme nettement moins réjouissante.

En ce qui concerne le fameux « Pacte de Croissance » tout d’abord, son montant est parfaitement dérisoire. Avec 120 milliards d’euros à dépenser sur 3 ans, qui peut penser que cela pèsera sur l’économie de la zone euro, dont la richesse totale (le PIB) est d’environ 12 000 milliards ? De plus, sur ces 120 milliards, 55 étaient prévus de longue date en tant que fonds structurels et 35 milliards avaient été prévus en décembre dernier quand on avait annoncé l’accroissement des moyens de la Banque Européenne d’investissements. En fait, il n’y a guère que 30 milliards d’argent frais sur ces 120 milliards, qui seront de toute manière bien insuffisants face à la situation économique de la zone euro.

Car cette situation économique est grave. Oublions la Grèce et le Portugal qui sont en dépression pour l’instant, même s’il convient de garder en mémoire que cette dépression a des aspects tragiques dans les deux pays. L’Espagne, quant à elle, était en récession depuis la fin de l’année dernière. Depuis deux mois, tous les signes d’une aggravation de cette récession apparaissent. Le PIB de l’Espagne va reculer sans doute de 1% sur l’année, voire plus. L’Italie est, elle aussi, en train d’entrer en récession. Après avoir connu une croissance très faible les précédentes années, sous l’impact des mesures d’austérité décrétée par Mario Monti, elle s’apprête à connaître à son tour un recul du PIB. La France enfin, qui tablait contre vents et marées sur une croissance de 1,5% pour 2012, ne connaîtra à la fin de la fin que 0,4% de croissance au mieux. L’économie française est en stagnation, le pouvoir d’achat recule, et les perspectives pour 2013 sont constamment révisées à la baisse.

Dans ces conditions, parler d’un « Pacte de Croissance » pour sommes dérisoires qui ont été décidées à Bruxelles est au mieux de l’inconscience et au pire de la mauvaise foi.

Pourtant, il est clair que seule la croissance peut sortir la zone euro de la crise d’endettement. Ce qui a été décidé à Bruxelles est une bouffée d’oxygène pour des pays aux abois. On sait que l’Espagne devra trouver 280 milliards d’Euros d’ici à décembre 2012. L’Italie, quant à elle, aura besoin de 600 à 750 milliards si les achats de sa dette par ses propres banques ne reprennent pas. Or, les pays de la zone euro ont décidé que l’Espagne comme l’Italie pourraient directement emprunter auprès du Mécanisme Européen de Stabilité (le MES), dont le montant est de 500 milliards d’euros.

Un élève du primaire peut faire l’addition : d’un côté 280 milliards plus 600 milliards, soit un total de 880 milliards, et de l’autre simplement 500 milliards. Même si l’on décide, ce qui se fera vraisemblablement, d’ajouter au MES le reliquat des sommes détenues par le Fonds Européen de Stabilité Financière (le FESF), soit environ 150 milliards d’euros, on n‘atteint que 650 milliards, soit loin du compte.

Concrètement, l’accord de la nuit du 28 au 29 juin permettra de tenir jusqu’à la fin octobre, voire au début du mois de novembre, mais pas au-delà, et ceci à supposer que nul autre pays de la zone euro ne demande brutalement de l’aide. Nous arrivons ici à l’extrême fin des moyens disponibles.

De plus, ces besoins financiers ont été calculés sans tenir compte de la baisse relative ou absolue des recettes fiscales qu’engendre la récession. Il est prévisible que les besoins de financement des différents pays se révèleront plus élevés que ce qui est aujourd’hui calculé. Les opérateurs sur les marchés financiers sont d’ores et déjà parfaitement capables de s’en rendre compte. Après l’euphorie issue du succès du sommet européen viendra le temps du doute, puis celui du pessimisme devant l’inadéquation des montants disponibles face aux besoins. La spéculation sur les taux d’intérêt reprendra dès cet été et nous serons à nouveau confrontés à une nouvelle crise à l’automne 2012.

À ce moment-là, on constatera que l’on a cédé sur le fond à l’Allemagne, en acceptant de ratifier le « Pacte de Stabilité » sans que cette dernière ne s’engage réellement à financer les déficits que la politique allemande a contribué à créer.

Dès lors, nous n’aurons plus le choix qu’entre violer ce « Pacte » dont l’encre ne sera pas encore sèche où nous enfoncer toujours plus dans une logique de dépression, suivant ainsi le chemin de toutes les politiques déflationnistes à commencer par l’exemple tragique de la déflation allemande du 1930 à 1932.

Depuis maintenant 18 mois, nous repassons toujours par le même chemin. La zone euro connaît une crise grave, qui débouche sur un sommet, où l’on trouve des solutions provisoires à la crise de liquidité mais qui sont assorties de mesures d’austérité qui renforcent en réalité la crise de solvabilité des pays européens. Après un répit de quelques semaines ou quelques mois, la crise réapparaît et l’on recommence. Ce sommet des 28 et 29 juin était en réalité le 19ème !

Mais à chaque fois, la situation est un peu plus dégradée. L’absence de solution de fond condamne les mesures d’urgence à n’être efficaces qu’un temps de plus en plus réduit.

Les hommes politiques et les financiers ont pu sabler le champagne vendredi. Les lendemains de fête seront très amers pour les peuples d’Europe.

http://fr.rian.ru/tribune/20120702/195219591.html

"La société à venir n'a pas d'autre choix que de reprendre et de développer les projets d'autogestion qui ont fondé sur l'autonomie des individus une quête d'harmonie où le bonheur de tous serait solidaire du bonheur de chacun". R. Vaneigem
Avatar de l’utilisateur-trice
Flo
 
Messages: 347
Enregistré le: 28 Mai 2012, 00:43

PrécédenteSuivante

Retourner vers France

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 21 invités