Une lettre de Gérard Miller, sur le mur Facebook des Socios, le 12 août 2018, pour patienter avant la rentrée du Média TV.
C’est compliqué de savoir si on doit ou non intervenir dans la polémique actuelle. Certains Socios le souhaitent, d’autres demandent au contraire qu’on mette tous la pédale douce. Pour ma part, ayant quitté la présidence de l’Association et ne souhaitant plus occuper à la rentrée la moindre fonction dirigeante (c’est ce que j’avais annoncé à la création du Média), j’ai décidé de ne plus communiquer dans la presse et je m’y tiendrai. En revanche, je me dis qu’il ne faudrait pas interpréter mon éventuel silence comme du désintérêt, encore moins comme de l’embarras. Tout au plus y-a-t-il chez moi de la perplexité. Je m’explique.
La connaissant pas trop mal, j’imaginais bien que notre amie Sophia, tout en annonçant urbi et orbi qu’une nouvelle mission enthousiasmante l’attendait (coordonner une campagne électorale européenne) aurait un peu de mal à quitter le Média (c’est plus qu’humain). Mais j’avoue que je ne me doutais pas que sa décision de partir s’accompagnerait d’un tel tumulte.
Certains ont donc souhaité lancer tous azimuths une polémique… un peu avant le 15 août !
Un peu avant le 15 août, c’est-à-dire quand le Média est en vacances et ses salariés dispersés à travers le monde. En plein mois d’août, comme s’il fallait lancer ladite polémique juste avant que la saison 2 ne commence en septembre...
Que dire du coup de l’avalanche de messages envoyés, et surtout de l’avalanche de fausses informations ? A coup sûr, que le risque est grand de voir les Socios troublés sinon dégoûtés, et que c’est manifestement l’objectif de cette polémique : affaiblir le Média, empêcher la saison 2 de commencer et si possible mettre un terme à l’aventure.
Alors, avant de répondre à deux ou trois de ces fausses informations, histoire de ne pas tout remettre à demain, précisons l’essentiel : noyer les poissons est absolument stérile, mentir ne sert à rien et calomnier est tout autant superflu. Les Socios veulent en savoir plus, beaucoup plus, sur ce qui se passe, sur ce qui s’est passé et sur ce qui se passera ? Ils ont mille fois raison ! C’est justement là un des premiers objectifs de cette déjà fameuse saison 2, car s’il y a une chose qui a été dite et répétée, tout au long du séminaire que les équipes du Média ont tenu en juillet, c’est qu’il fallait en finir définitivement avec l’opacité qui a régné pendant la saison 1. Vous savez quelle est l’une des premières mesures qui a fait l’unanimité entre nous ? Précisément de publier sur le site (pas seulement sur Facebook), et ce dès le début de la saison 2, tous les faits, toutes les données et notamment tous les chiffres qui intéressent la vie du Média. Tout sera « à ciel ouvert » dès le début de la saison 2, en septembre, plus que quelques jours à attendre...
Bon évidemment, vous qui me lisez, vous n’êtes pas obligés de le croire. Si vous êtes Socio depuis un moment, vous savez que ce n’est pas la collégialité et la transparence qui ont étouffé jusqu’à présent le Média, et vous êtes en droit de penser que ce sera du pareil au même pendant la saison 2. Alors, je vous le dis simplement : ok, ne croyez que ce que vous voyez, mais du coup, restez solidaires du Média, acceptez au moins qu’elle commence, cette saison 2, histoire de voir justement ce qu’elle sera ! Attendez au moins septembre, attendez au moins les premières semaines (je n’ose pas dire les premiers mois tant je vous suppose, et je le comprends, impatients), attendez de pouvoir juger sur pièces ! Laissez au moins Aude commencer ! Laissez les premiers programmes arriver sur les écrans ! Et attendez de savoir comment les nouvelles présidentes et leurs équipes vont enfin associer les Socios à la vie du Média !
Sophia, même si cela t’agacera, je prends la liberté de m’adresser publiquement à toi. Tout semble nous séparer aujourd’hui alors que nous avons été particulièrement proches pendant plus d’un an. Nous avons eu beaucoup plus que quelques points communs politiques, nous avons co-fondé ensemble le Média, tu es venue chez moi, tu connais plusieurs de mes enfants, nous avons passé ensemble des jours de vacances — je veux bien que tout à coup la terre se soit fendue en deux et que nous nous retrouvions à deux bouts de la planète, mais, n’étant pas stalinien, je t’avoue avoir encore du mal à y croire. Alors calmons-nous un peu. Et remettons les choses à leur juste place. Tu étais présidente de la Société de production jusqu’au 24 juillet, toi tu dis même jusqu’au 27. Eh bien jusqu’à quasiment la fin du mois de juillet, tu as donc dirigé le Média, et comme tu l’entendais — comment en 15 jours, et en 15 jours de vacances qui plus est, peux-tu accuser la nouvelle direction et te répandre un peu partout dans la presse et sur les réseaux sociaux pour dire que tout n’est que trahison, compromission et déception ? Pendant un an, sans mégotter une seule fois et comme tant d’autres, je t’ai accompagnée, encouragée, défendue, tu étais LA présidente du Média, et tu ne pourrais pas supporter qu’Aude ait tout simplement la possibilité de faire ses preuves ! « J’aurais dû créer le Média toute seule », as-tu dit un jour de colère. Peut-être, mais tu l’as créé avec nous et avec des milliers de Socios — aide-le à survivre plutôt que de contribuer à le tuer. C’est toi qui as décidé de partir, arrête de considérer a priori que rien de bon ne peut te survivre.
Je te parle franchement : rien que de devoir démentir les allégations perfides que tu diffuses sur mon compte, j’ai un goût de cendres dans la bouche. Moi, je t’aurais par exemple refusé de faire un audit sur les finances du Média — mais quelle blague ! J’ai essayé pendant les 15 jours du séminaire d’y voir un peu clair sur ta gestion (et ce n’était pas facile, crois-moi), et j’aurais refusé que tout s’éclaire comme par miracle — mais qu’un, dix, cent audits fleurissent, je te soutiens ! Et je compte bien sur le Média, que je n’aspire pas un instant à diriger (autre bobard), pour encourager cette très bonne idée. Tu vois, on va finir par être d’accord...
Ah, non, il y a point où je crains que ça ne passe pas entre nous : c’est ce qui concerne Mediascop. Je respecte ton travail de communicante, j’ai animé une émission entière des Sujets qui fâchent avec un journaliste de Radio-France qui avait notamment mis en cause ta société, et j’ai défendu un point de vue que je crois toujours être juste et qui t’était sans nuances favorable. C’est pourquoi je suis d’autant plus à l’aise pour te rappeler ce qui n’est pas une critique de Mediascop ou de Sophia Chikirou, mais une simple vérité : je n’ai jamais entendu parler de la convention liant le Média à Mediascop, convention dont tu fais état dans différents messages, et je ne souhaite pas que tu me mêles à ça. Idem quand tu expliques que le règlement de la première facture de Mediascop s’est fait sans problème, laissant là encore entendre je ne sais quel accord de ma part ou de celle des autres membres du comité de pilotage. Je ne veux pas aller sur ce terrain et je n’irai pas : tu étais présidente de la Société de production, tu as établi puis reçu cette première facture de Mediascop, c’est toi et personne d’autre qui as signé le chèque correspondant et c’est toi et personne d’autre qui l’as encaissé — point final.
Bon, j’ai écrit ce texte au fil de la plume, je ne sais pas bien s’il sera utile — je l’espère. Les plaies que cette polémique a ouvertes ne se refermeront pas tout de suite, ça c’est sûr. Pour ma part, j’ai été tout particulièrement indigné de ces rumeurs infâmes sur les avantages financiers que j’aurais tirés du Média et cette pure saloperie diffamatoire, je vous le dis, amis Socios, me restera longtemps en travers de la gorge. Mais bon, espérons que le temps jettera à la rivière le pire de cette histoire et gardera le meilleur. Je reste en tout cas sur une conviction : le Média doit continuer sa route, mais, pas de doute il ne la continuera… que si vous êtes là et bien là! "