« Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le cap

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Messagede Pïérô » 21 Fév 2011, 19:25

Ali Bongo reçu par Sarkozy à l'Elysée

Occupation d'un hôtel particulier appartenant à Omar Bongo - Paris, 21 février

. . . . . . . . Image

Communiqué de soutien aux militants contre les «biens mal acquis», http://www.anticolonial.net/spip.php?article871 :

Ce lundi 21 février, des militants du Collectif pour la libération du Gabon, de Jeudi Noir et de Sortir du colonialisme ont occupé un hôtel particulier appartenant à Omar Bongo.

Expulsés violemment par la police, ces militants se trouvent encore au commissariat du XIe. Nous appelons à un rassemblement immédiat devant le commissariat pour demander la libération immédiate de ces militants.

Sortir du colonialisme condamne le soutien aux dictateurs et la continuation de la politique néocoloniale en Afrique.

Nous demandons la confiscation des biens mal acquis et l'annulation des dettes odieuses qui ruinent nombre de pays africains ainsi que l'arrêt de la coopération policière et militaire avec ces dictatures et le retrait de l'armée française de ces pays.

Alors que la Suisse a gelé les avoirs de Moubarak, nous appelons le gouvernement français à en faire autant et à saisir dès maintenant ceux de Kadhafi, Bongo et tous les dictateurs encore en place ou déjà renversés.

Nous demandons au gouvernement la condamnation la plus ferme des massacres qui se déroulent actuellement en Lybie et d’agir pour que ces crimes s’arrêtent et ne soient pas impunis. Dès maintenant, nous appelons à exiger la poursuite par le tribunal pénal international de tous ceux qui participent aux massacres contre les manifestants.

Nous appelons à participer à tous les manifestations de soutien aux révolutions démocratiques et appelons à une manifestation ce samedi 26 février à 15h place de la République pour «Sortir du Colonialisme» d’hier et d’aujourd’hui.


Pour Sortir du Colonialisme,





Communiqué de Survie, le 21 février 2011
http://survie.org/

« Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le cap !

En plein « dictateur-gate » pour Michèle Alliot Marie et François Fillon, Nicolas Sarkozy maintient le cap d'un soutien fidèle et assumé aux régimes autocratiques en Afrique en recevant, ce lundi 21 février 2011, le président gabonais, Ali Bongo. Cette réception officielle disqualifie une fois de plus la diplomatie française alors que la mobilisation contre un régime clanique impliqué dans l’affaire des Biens Mal Acquis s’intensifie en même temps que la répression.

Après avoir fait décerner, il y a dix jours la Légion d'honneur à un pilier du régime criminel congolais[1], les dictateurs en place sont toujours les amis de l'Elysée. C'est en somme le message envoyé par Nicolas Sarkozy en recevant officiellement Ali Bongo “élu” à l’issue d’une élection truquée comme l’ont reconnu plusieurs hauts responsables français dans un documentaire diffusé récemment sur France 2. Le gouvernement prétendra-t-il à de nouvelles « erreurs d'appréciation », alors même que les Biens Mal Acquis des clans d'Ali Bongo et Denis Sassou Nguesso font l’objet d’une si lente instruction par la justice française, tandis que ceux du dictateur tunisien Ben Ali ont pu être rapidement gelés une fois celui-ci déchu ?

Cette réception intervient en effet alors que l'opposition gabonaise qui s'est rassemblée depuis janvier dans un mouvement de protestation unitaire sans précédent, appelle à de larges manifestations ce même jour pour exiger le départ d’un président usurpateur. Après avoir hérité des réseaux paternels, Ali Bongo en applique aussi les méthodes : les leaders de l'opposition, rassemblés dans un gouvernement autoproclamé pour dénoncer l'imposture de 2009, ont été arrêtés et doivent être jugés pour « haute trahison ». Le Gabon, émirat pétrolier stratégique pour les intérêts français, a toujours été surveillé de près par l'armée française, qui y dispose toujours d'une base militaire, et par les réseaux affairistes françafricains au prix de compromissions bien monnayées. Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy indique une nouvelle fois qu'il n'y a, pour lui, aucune raison que cela change, discréditant encore davantage une diplomatie française incohérente, dénonçant en Côte d’Ivoire le passage en force d'un candidat et, au Gabon, se rendant complice d’un hold-up électoral.

Comme en Tunisie ou en Egypte, la préservation d'intérêts stratégiques ne saurait justifier le soutien à des Pouvoirs Mal Acquis, autocratiques et corrompus. Alors que l'exécutif français persévère contre les peuples à soutenir des dictatures, l’association Survie appelle les parlementaires à jouer leur rôle de contre-pouvoir en demandant à l'exécutif de s'expliquer sur les raisons de cette visite et en sollicitant une véritable remise à plat de la politique de la France en Afrique.


[1] http://survie.org/francafrique/congo-br ... istoire-la
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Re: « Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le

Messagede Pïérô » 23 Fév 2011, 01:38

A contretemps de l’Histoire, la France adoube le dauphin du président Sassou Nguesso

Le 10 février, par décret de Nicolas Sarkozy, l’ambassadeur de France au Congo-Brazzaville Jean-François Valette a remis la légion d’honneur au contre amiral congolais Jean Dominique Okemba, figure de proue du régime Sassou Nguesso. Un scandale dans une actualité africaine marquée par le rejet croissant des pouvoirs claniques et de leurs complices.

Vérité en Tunisie ou en Egypte n’est manifestement pas vérité au Congo pour une diplomatie française qui multiplie les faux-pas. Alors que la France est contrainte de faire profil bas après avoir soutenu certains dignitaires aujourd’hui déchus, elle n’a manifestement pas compris qu’il ne faut pas attendre la chute d’un régime pour précipiter un renouvellement des relations diplomatiques, comme en témoigne la récente attribution de la Légion d’honneur au Contre amiral congolais Jean-Dominique Okemba.

La cérémonie de remise, à la tonalité très françafricaine, s’est déroulée le 11 février dernier à la Case De Gaulle (tout un symbole) dans le 2ème arrondissement de Brazzaville, en présence de nombreuses personnalités politiques et militaires et surtout du couple présidentiel congolais. Jean-Dominique Okemba n’est en effet autre que le neveu de Denis Sassou Nguesso et son conseiller spécial depuis 1997, date de reprise en main du pouvoir par un coup d’Etat sanglant soutenu par la France. Il est également le Secrétaire général du Conseil national de sécurité (CNS).

Dans la presse congolaise, Jean-Dominique Okemba est régulièrement qualifié de « vice-président » ou de « successeur ». Comme tous les membres du clan, Jean-Dominique Okemba trempe aussi dans les affaires. Il est le Président du Conseil d’administration de BGFI Bank Congo (propriété de la famille Sassou Nguesso et liée à la famille Bongo), souvent décrite comme une agence de transit favorisant des évasions fiscales liées notamment aux revenus pétroliers. Jean-Dominique Okemba semble par ailleurs figurer en bonne place au hit parade des acquisitions immobilières répertoriées par les dénicheurs de biens mal acquis, au Congo mais également en France.

Membre du clan familial, affairiste, militaire, franc-maçon initié dans la très opaque Grande Loge du Congo (reconnue par la GLNF [1] et présidée comme il est de tradition dans cette région par le président Sassou Nguesso en personne), Jean-Dominique Okemba est l’archétype du candidat françafricain « idéal » pour succéder à Sassou Nguesso. Tel semble être le message du discours d’ « adoubement » prononcé par l’Ambassadeur de France [2].

« Cette distinction honorifique est une reconnaissance par la France des qualités et de l’action de Jean Dominique Okemba dans le domaine militaire, sécuritaire et diplomatique. Elle traduit l’excellence des relations d’amitié, de fraternité et de coopération entre la France et le Congo. » a ainsi déclaré Jean-François Valette lors de cette allocution, ajoutant que « … C’est […] l’administration de l’Etat, que notre Président de la République a souhaité mettre en avant aujourd’hui à travers les trois dimensions qu’incarne M. Jean Dominique Okemba. Tout d’abord son rôle en tant que militaire qui permet de rappeler que l’armée est un élément central dans la stabilité des pays. Vous avez amiral commencé votre carrière comme homme du rang et vous avez gravi les échelons de cette institution, vous la connaissez donc bien et vous savez comme tous qu’elle est la clé de l’unité nationale. Ensuite la sécurité, tous ceux qui ont œuvré dans ce domaine particulier savent combien il est délicat. A l’heure où les menaces deviennent plus nombreuses, plus immédiates et en même temps plus insaisissables (…). »

Un satisfecit indigne lorsqu’on connaît la dimension clanique, répressive et meurtrière de l’armée nationale congolaise, qui en 1997 a réinstallé dans le sang le régime Sassou Nguesso à l’issue d’une terrible guerre déclenchée par ce dernier pour récupérer le pouvoir. Ce discours est inacceptable alors que l’armée congolaise est entachée par des crimes impunis, à l’exemple de l’affaire dite des « disparus du Beach » et par des guerres à répétition contre les populations civiles du sud du pays.

Il est par ailleurs très surprenant que le décret d’attribution de la Légion d’Honneur à Jean-Dominique Okemba ait été signé le 31 décembre 2010 dernier par Nicolas Sarkozy, alors que les révoltes tunisiennes auguraient déjà d’une remise en cause générale des régimes dictatoriaux par des populations exaspérées au Maghreb, dans le reste de l’Afrique et dans le monde arabe. Le chef de l’Etat, tout comme sa Ministre des Affaires étrangères lors de son séjour décrié en Tunisie, a donc indéniablement commis lui aussi une grave « erreur d’appréciation » en attribuant cette décoration.

A contretemps de l’Histoire qui, en Tunisie, vient d’invalider la politique de la « stabilité », théorie fumeuse qui repose avant tout sur une peur maladive du vide et une persistance à croire que les peuples africains ne peuvent prendre en main leur destin, la France vient de donner son blanc-seing à une nouvelle succession dynastique au Congo, comme elle l’a fait au Togo et au Gabon.

Pour éviter qu’un tel scénario se produise, il est indispensable que l’opinion française, la classe politique, les parlementaires aujourd’hui focalisés sur les scandales concernant les relations de certains dirigeants français avec la Tunisie, dénoncent également des dérives du même ordre si fréquentes dans d’autres pays africains.

Cet événement ne peut demeurer inaperçu, sous peine de cautionner le fait qu’en matière de droit des peuples à la démocratie, vérité en Tunisie ou en Egypte n’est pas vérité au Congo.


Associations signataires :
. Survie
. La Fédération des Congolais de la diaspora



Notes

[1] Grande Loge National de France

[2] La vidéo de la cérémonie est consultable sur http://www.dailymotion.com/video/xh...




Jean Dominique Okemba honoré par la France

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Messagede Pïérô » 28 Fév 2011, 12:47

Communiqué de Survie, ce 28 février 2011 :

Soutien français aux dictatures : enfin le changement ?!

Au lendemain de l'annonce par le Président de la République de la nouvelle ligne de la politique extérieure de la France, l'association Survie se félicite des premières mesures concrètes que devrait annoncer les nouveaux ministres, afin de couper tout soutien français aux dictatures africaines.

Après l'annonce ce dimanche soir 27 février 2011 par Nicolas Sarkozy que "nous ne devons avoir qu'un seul but : accompagner, soutenir, aider les peuples qui ont choisi d'être libres" et qu'"il nous faut tout faire pour que l'espérance qui vient de naître ne meure pas", le nouvel exécutif a décidé d'anticiper les mouvements populaires dans tout son ancien "pré-carré". Quelques heures avant l'annonce officielle que devraient faire ce soir les nouveaux ministres de la Défense et des Affaires étrangères[1], l’association Survie a appris avec soulagement que la France souhaitait enfin agir fermement à l'encontre des régimes alliés ne donnant pas les garanties démocratiques suffisantes.

Parmi les mesures qui devraient être annoncées dans la soirée, Survie salue notamment :

- le rappel en France des centaines de coopérants militaires et policiers présents au Cameroun, au Gabon, au Togo, au Maroc, à Djibouti, à Madagascar, au Burkina Faso, au Tchad, en Centrafrique, en Mauritanie, etc. ;

- la fermeture définitive et complète des bases militaires françaises au Gabon, au Sénégal, au Tchad (opération Epervier), à Djibouti et à Abu Dhabi ;

- le gel des avoirs financiers et la saisie des Biens Mal Acquis de tous les dictateurs sur le territoire français, notamment l'hôtel particulier récemment acheté par l'Etat gabonais rue de l'Université à Paris ;

- la suspension de l'aide budgétaire bilatérale au Cameroun et au Tchad si Paul Biya et Idriss Déby ne renoncent pas à se représenter aux élections prévues cette année ;

- un audit public des services de Bercy sur les investissements des multinationales françaises à capitaux publics implantées dans des Etats où les droits humains ne sont pas respectés ;

- l'annulation du récent décret d'attribution de la Légion d'honneur à Jean-Dominique Okemba, pilier du régime de Sassou Nguesso, et la nomination à titre posthume des opposants congolais Bruno Ossebi et tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh et du président de la Ligue centrafricaine des droits de l'Homme, Maître Goungaye.

Certes, si ces informations transmises officieusement à l'association Survie sont confirmées, cela pourrait entraîner la chute des actions d'Areva et de Total au CAC 40, même si c’est le prix à payer pour une politique étrangère responsable. En revanche, si elles ne sont finalement pas annoncées officiellement par le gouvernement, cela indiquera une fois de plus que Nicolas Sarkozy fait de belles déclarations, mais ne change absolument rien à la politique française criminelle de soutien aux dictatures africaines.


[1] Alain Juppé, également ministre des Affaires étrangères, a reçu le 27 avril 1994 deux des pires extrémistes hutu, en plein cœur du génocide en cours envers les Tutsi.

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Re: « Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le

Messagede Pïérô » 05 Mar 2011, 12:50

un autre texte de Survie édifiant sur la question "maintien de l’ordre" :

Le maintien de l’ordre, « un savoir-faire français reconnu dans le monde entier »

En proposant le 11 janvier dernier, de mettre le « savoir-faire » français au service de Ben Ali, Michèle Alliot-Marie n’a fait que rappeler une composante essentielle de la coopération militaire française.

Apostrophée sur la violence de la répression du régime Ben Ali, alors qu’on compte déjà 52 morts, la ministre des Affaires étrangères d’alors, Michèle Alliot-Marie, ancienne ministre de la Défense, a chaleureusement exprimé devant les députés et les caméras de télévision toute la compassion due aux victimes : « Cela montre le bien-fondé de la politique que nous voulons mener quand nous proposons que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type. »

Si cette réponse est désormais passée à la postérité, c’est essentiellement parce que les manifestants ont finalement réussi à « régler la situation sécuritaire » d’une bien meilleure manière, mais qui n’est pas précisément celle qu’avaient escomptée nos dirigeants. Le tollé qu’elle a provoqué est évidemment réjouissant pour ce qu’il contient d’empathie et de solidarité vis-à-vis des révolutionnaires tunisiens, mais il révèle aussi a contrario la méconnaissance ou l’indifférence habituelle à l’égard de la coopération de la France en matière de « sécurité ».

Gageons que MAM a dû être la première surprise des réactions provoquées par ses propos, dans la mesure où elle ne faisait que rappeler ce que la France pratique depuis déjà fort longtemps et que les manifestations d’orgueil tricolore à l’égard de cette politique abondent, en particulier dans les publications du ministère de la Défense ou des Affaires étrangères.


Un héritage colonial…

Au moment des indépendances, quand la France prend en charge la formation des armées de ses anciennes colonies, la coopération militaire française vise d’une part la formation de forces militaires traditionnelles ou de forces spéciales (gardes présidentielles ou « républicaines », services de renseignement et d’action clandestine, milices, escadrons de la mort…), mais propose aussi des techniques et une doctrine en matière de contrôle des populations.

Cette formation, qui découle directement des théories et de la pratique de la guerre dite « révolutionnaire » ou « contre-insurrectionnelle », qui place au centre la question de la lutte contre « l’ennemi intérieur » et les « éléments subversifs », s’appuie notamment sur le développement de gendarmeries africaines, toutes formées à l’image de la gendarmerie française. Cet outil est considéré comme particulièrement performant dans la mesure où il peut mener simultanément des activités de police, de renseignement et le cas échéant « monter en force », c’est-à-dire recourir à des moyens militaires.

Après l’avoir dirigé au Cameroun, en contexte de guerre, contre les insurgés de l’UPC, le lieutenant-colonel Maîtrier est chargé, fort de son expérience, de le mettre en place au Gabon. Les autres dictatures françafricaines suivront.


… au service de l’ordre…

Qu’il s’agisse de forces d’occupation, comme en Afghanistan, ou qu’il s’agisse de coopération militaire au service d’un Etat étranger, les officiers de gendarmerie français voient dans leurs offres de service « une indéniable valeur ajoutée en matière de gestion des troubles à l’ordre public » [1] au regard de la coopération militaire proposée par les Américains par exemple, du fait précisément de l’expérience coloniale de l’armée française.

Ainsi, pour reprendre quelques exemples révélateurs, dont certains ont déjà été mentionnés dans Billets d’Afrique : en 1995, un soutien accru aux forces de police et de gendarmerie africaines était justifié par le ministère de la Coopération au nom de « la montée de la criminalité et de l’agitation sociale dans de nombreux pays » [2].

En 2000, la gendarmerie est encore définie comme « l’un des axes prioritaires » de la coopération militaire en Afrique pour le « maintien de l’ordre » [3]. C’est d’ailleurs cette même année qu’est créée, au Cameroun, une école nationale à vocation régionale [4] baptisée Centre de perfectionnement aux techniques de maintien de l’ordre (CPTMO), dont l’existence est ainsi justifiée par les militaires français quelque temps plus tard, précisément l’année des émeutes anti-Biya au Cameroun en 2008, : « Avec une urbanisation sans cesse croissante, la rue s’est progressivement transformée en un espace privilégié où s’affrontent l’ordre et le désordre », (Frères d’Armes n°261, 2008, revue de la coopération militaire française). Comme on le sait, on comptera des dizaines de morts et des milliers d’arrestation dans les rangs du « désordre ».

En août 2004, la France signait également avec la dictature gabonaise des conventions de partenariat, dont l’un des axes avait pour objectif de « faciliter la montée en puissance de la gendarmerie mobile pour prévenir tout trouble à l’ordre public susceptible d’intervenir dans le pays à court ou moyen terme », selon le communiqué de l’époque [5].

« Les offres de services françaises s’exportent aujourd’hui bien loin de leur berceau originel. » Le Monde (18 février) nous apprenait ainsi récemment que la France avait formé les forces réprimant la contestation au Bahreïn : « La coopération privilégiée établie depuis quatre ans avec la Direction centrale des compagnies républicaines de sécurité CRS a permis d’accompagner la professionnalisation des unités anti-émeute et d’améliorer la gestion des foules, dans un archipel où il n’est pas rare que les manifestations dégénèrent », précise encore le député UMP Jean-Luc Reitzer, auteur du rapport [sur cette coopération]. « La France mène assez couramment des accords de coopération de sécurité intérieure », rappelle l’élu, citant « la Slovénie, l’Albanie, Israël ou la Libye, également en proie à un mouvement de protestation durement réprimé ».

Depuis le 16 mars 2009, la coopération militaire a d’ailleurs absorbé officiellement les prérogatives de la coopération en matière de police jusque-là gérée par le SCTIP (Service de coopération technique internationale de police) qui dépendait du ministère de l’Intérieur.

Le discours justifiant la confusion entre ces deux domaines et l’exportation du « savoir-faire » français emprunte par ailleurs certains de ses arguments à la rhétorique antiterroriste légitimant la participation française à la guerre en Afghanistan : « Dans un contexte international complexe où des menaces influant directement sur la sécurité intérieure naissent et se développent loin de nos frontières, la coopération internationale doit toujours être plus performante », (Frères d’Armes n°258, 2008). Si le contexte est complexe, la pensée reste très simpliste.


…et repeint aux couleurs des droits de l’homme

Bien sûr, même si la référence aux théoriciens et praticiens de la « guerre révolutionnaire » n’est pas abandonnée, notamment en matière de conflits dits « asymétriques », ou « au sein des populations », la coopération militaire française n’oublie jamais désormais d’afficher « le respect des droits de l’homme », ou des « citoyens » ou de « l’Etat de droit » ou de la « démocratisation » au nombre des principes qu’elle entend promouvoir par ses formations.

Comme l’écrit un philosophe du maintien de l’ordre français : « Il était nécessaire de trouver un juste équilibre entre la préservation de l’ordre public et le respect des libertés individuelles. De ce fait, la philosophie du maintien de l’ordre a évolué vers un concept plus moderne dans lequel le manifestant n’est plus perçu comme un citoyen momentanément égaré. C’est la naissance du concept de “maintien de l’ordre à visage humain” », (Frères d’Armes n°261, 2008). Mais dans la pratique, ce sont les principes démocratiques qui sont fréquemment « égarés », car l’équilibre est évidemment impossible entre « respect des libertés individuelles » et « maintien de l’ordre » dès lors que cet ordre est injuste, arbitraire, autoritaire, illégitime et contesté par la population…

En fait, il s’agit simplement pour les militaires français, d’éviter d’être associés publiquement à des formes de répression trop violentes, mais la fonction reste bien la même : soutenir les régimes en place, dans une logique à la fois commerciale, par la vente des équipements et des services français, surtout hors du « pré carré » et poursuivre une politique d’influence, voire d’ingérence, surtout dans le « pré carré ».

Tant que les débordements ne sont pas trop voyants, la coopération se poursuit. Ainsi par exemple, la coopération militaire française a été (provisoirement) suspendue après le massacre du stade de Conakry, le 28 septembre 2009, mais maintenue au Cameroun après la répression très peu médiatisée de février 2008. De même pour Madagascar, on se contente de noter qu’« à la lumière des évènements de 20-00-, malheureusement réitérés en -2009, il apparaît nécessaire de se pencher sur le concept du maintien de l’ordre et de l’intervention » (Frères d’Armes n°261, 2008), mais la formation des forces spéciales de la gendarmerie se poursuit, ainsi qu’à Djibouti où une unité de 150 hommes « hautement opérationnelle, [a reçu] le renfort du major Pacheco, spécialiste français des techniques commando » pour « le maintien de l’ordre et l’intervention », (Frères d’Armes n°253, 2008).


Matraque électoral pour dictateur

La France, en même temps qu’elle incitait les dirigeants africains « amis de la France » à promulguer des scores électoraux « raisonnables » au moment de leur réélection, s’est d’ailleurs fait une spécialité dans la formation de forces aptes à gérer les « crises postélectorales » (c’est-à-dire les émeutes qui ne manquaient pas de suivre certaines mascarades électorales) sans pour autant recourir aux massacres, un prérequis pour bénéficier de la passivité de la « communauté internationale ». On retrouve ici exactement le sens de la proposition de Michèle Alliot-Marie à Ben Ali.

Ainsi par exemple en 2005, la France formait une force spéciale anti-émeute contre « les violences pré et post-électorales » au service d’Idriss Déby au Tchad [6]. Un peu plus tard au Togo, après avoir renforcé la formation et les dotations à la gendarmerie togolaise en vue des élections législatives puis présidentielles (« sécurisation des cycles électoraux », en langage de coopérant militaire, ce qui permet de le comptabiliser en aide publique au développement), la France a contribué au « processus de démocratisation » à côté des autres partenaires européens en prenant en charge la formation d’une « Force sécurité élection présidentielle », la FOSEP, composée de 6000 policiers et gendarmes, qui a permis à Faure Eyadéma, au lendemain de sa « réélection », de réprimer les partisans de Jean-Pierre Fabre sans répéter les massacres qui avaient accompagné son coup d’Etat en 2005.

A la cérémonie de dissolution de cette force, le ministre togolais de la Sécurité et de la Protection civile, le colonel Atcha Titikpina, impliqué dans les massacres de 2005, expliquait que l’expérience togolaise de sécurisation électorale ferait école au sein de la CEDEAO (Xinhua, 24 avril 2010).

Ironie de l’histoire, il y a un peu plus d’un an, La Lettre du Continent (n°596) signalait, alors que le climat diplomatique entre Paris et Abidjan s’était réchauffé, que « les militaires français dispensent quelques formations gratuites à leurs frères d’armes ivoiriens : des exercices de maintien de l’ordre et de contrôle des foules. Très utile à l’approche du scrutin… ».

Etrangement, ils ne s’en vantent pas beaucoup aujourd’hui…

Raphaël Granvaud, 3 mars 2011



[1] Colonel Franceschi, « Concept Recamp, PESD et Gendarmerie », Revue Défense nationale n°7, juillet 2005.

[2] La Lettre de la rue Monsieur (du ministère de la Coopération) n° 63, mai 1995, cité par Comi M. Toulabor, « La France : souteneur de la dictature au Togo, in Billets d’Afrique n°122, février 2004.

[3] B. Cazeneuve, Rapport d’information n°3394 sur « La réforme de la coopération militaire », 20 novembre 2001, p. 56.

[4] La France a créé une quinzaine d’ENVR dans différents pays africains, qui constituent un élément important de son dispositif de coopération militaire.

[5] V. Sègre, « Bongo en campagne », Billets d’Afrique n°140, octobre 2005.

[6] TchadForum, 12 juin 2005, cité par Billets d’Afrique n°137.


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Re: « Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le

Messagede Pïérô » 31 Jan 2013, 12:46

Avec Hollande, le changement ne passera pas par là non plus.

Avec Paul Biya, François Hollande poursuit la réception des dictateurs françafricains

Tandis que l’opération militaire massive au Mali focalise l’attention et que responsables politiques et analystes s’évertuent à démontrer que les modalités d’intervention signent la fin de la Françafrique, François Hollande reçoit le plus vieux des « dictateurs amis de la France », ce mercredi 30 janvier à 15h, pour le plus grand bonheur du patronat français. Une lettre ouverte lui a été adressée et une conférence de presse est organisée de 10h à 12h à la Maison de l’Afrique pour dénoncer ce soutien renouvelé au régime camerounais.

Les regards sont toujours tournés vers le Mali, mais ce mercredi 30 janvier, c’est à une autre région d’Afrique que se consacre François Hollande. Et contrairement aux récentes réceptions des dictateurs burkinabè [1] et tchadien [2], la « lutte contre le terrorisme » ne peut pas être invoquée pour essayer de justifier que le président d’une relation franco-africaine « normalisée » reçoive le despote camerounais, au pouvoir depuis plus de trente ans [3].

La rencontre avec Paul Biya, « réélu » frauduleusement en 2011 [4] et qui s’apprête à organiser des élections législatives et sénatoriales pour lesquelles un blanc-seing français sera précieux, est officiellement placée sous le signe des droits humains. On nous annonce ainsi un président Hollande intraitable, très attentif à l’évolution du dossier de certains ressortissants français embastillés au Cameroun... Un patriotisme qui ne doit pas virer à l’indignation sélective, moins d’une semaine après la publication par Amnesty International d’un nouveau rapport sur les « multiples atteintes aux droits humains », qui dénonce « des exécutions illégales et des actes de torture », des poursuites pénales « pour museler les opposants politiques, les défenseurs des droits humains et les journalistes », et des persécutions homophobes [5]. Malgré cela, la France maintient scandaleusement une très importante coopération policière et militaire avec ce pays [6].

Pour désamorcer la critique, l’Élysée ne manquera pas de formuler ses vœux désormais traditionnels de « transparence » et de « bonne gouvernance ». Ce serait un gage de continuité, car Paul Biya, que ses concitoyens considèrent comme le plus corrompu des camerounais, instrumentalise régulièrement la lutte contre la corruption pour mener des purges contre ses adversaires et ses affidés les plus ambitieux de son propre appareil politique et asseoir ainsi son pouvoir autocratique : ce discours sur la « bonne gouvernance » est, au Cameroun comme partout en Françafrique, le nouvel outil de management de la dictature.

Victime emblématique de cette prétendue lutte contre la corruption, Paul Eric Kingué se démène en vain depuis près de 5 ans contre une justice aux ordres du pouvoir. Il paie le prix de s’être attaqué aux entreprises françaises présentes sur la commune dont il fut le maire [7], et qui disposent de puissants relais politiques. Cette affaire, comme la rencontre stratégique que Paul Biya aura au MEDEF le lendemain de son entrevue avec François Hollande, illustre qui sont les bénéficiaires de ce soutien renouvelé au régime de celui que la France installa au pouvoir en 1982. Les dirigeants et actionnaires des entreprises françaises présentes au Cameroun continuent en effet, malgré une concurrence croissante, d’être les premières à piller les richesses d’une population scandaleusement pauvre [8]. Le commerce bilatéral de la France avec le Cameroun, ce sont en effet 632 millions d’euros d’exportations et près de 300 millions d’euros d’importations [9], qui font le bonheur d’environ 200 entreprises locales appartenant à des français et d’une centaine de filiales de grands groupes français omniprésents dans l’économie camerounaise [10] : l’exploitation du pétrole (Perenco) et sa distribution (Total), l’agriculture et l’agroalimentaire (Compagnie fruitière, Vilgrain, Castel, Bolloré,..), le bois (Rougier), le ciment (Lafarge), les transports (Bolloré, Air France), la téléphonie mobile (Orange), les banques et les assurances (Société Générale, Le Crédit Lyonnais, Banques Populaires, Axa, ...), le BTP (Vinci, Bouygues, …).

L’association Survie renouvelle son exigence de refonte complète des relations franco-africaines, qui impose notamment de renoncer à toute coopération policière et militaire et d’instaurer un « service diplomatique minimum » avec les régimes n’ayant aucune légitimité démocratique. Avec le Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise (CODE), elle vient ainsi d’adresser une lettre ouverte à François Hollande, puisqu’il s’était mobilisé suite à la réception de Paul Biya par Nicolas Sarkozy en juillet 2009.

Afin d’exposer plus en détails la nature du régime camerounais et l’importance du soutien de la France à Paul Biya, le CODE et Survie vous invitent à une conférence de presse ce mercredi 30 janvier 2013 de 10h à 12h à la Maison de l’Afrique (7 rue des Carmes, 75005 Paris).


[1] Communiqué de Survie du 17 septembre 2012 : « Blaise Compaoré à Paris : la Françafrique fait sa rentrée à l’Elysée ! » http://survie.org/francafrique/burkina- ... a-paris-la

[2] Communiqué de Survie du 4 décembre 2012 : « Hollande fait la paix avec Déby et prépare la guerre » http://survie.org/francafrique/tchad/ar ... ec-deby-et

[3] « Élection présidentielle du 9 octobre 2011 au Cameroun : Urgence contre la dictature ! », Dossier de presse réalisé dans le cadre des actions du Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique, Survie, mardi 4 octobre 2011 : http://survie.org/IMG/pdf/Dossier_de_Pr ... re2011.pdf

[4] « Cameroun : une mascarade électorale labellisée « acceptable » », Billets d’Afrique n°207, novembre 2011, http://survie.org/billets-d-afrique/201 ... electorale

[5] Communiqué d’Amnesty International du 24 janvier 2013 : « Cameroun. Halte à l’impunité pour les graves atteintes aux droits humains » http://www.amnesty.org/fr/for-media/pre ... 2013-01-18 et rapport (anglais uniquement) « Republic of Cameroon : Make human rights a reality » http://www.amnesty.org/en/library/info/ ... 01/2013/en

[6] Selon le ministère des affaires étrangères : « Le Cameroun tient une place particulière au sein de l’architecture de paix et de sécurité en Afrique centrale et dans le golfe de Guinée. Ce pays est le premier partenaire de la France en matière de coopération de sécurité et de défense. L’accord rénové de partenariat de défense conclu le 21 mai 2009 est entré en vigueur le 1er août 2012. » (voir http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-z ... sommaire_5 , mis à jour 10.01.2013)

[7] Communiqué de la FIDH du 29 octobre 2012 : « Cameroun : la FIDH appelle à mettre un terme au harcèlement judiciaire visant Paul-Eric Kingue depuis plus de 4 ans » : http://www.fidh.org/Cameroun-la-FIDH-ap ... ttre-12346

[8] « Le Cameroun des entreprises françaises », Billets d’Afrique n°206, octobre 2011 : http://survie.org/billets-d-afrique/201 ... ntreprises

[9] « Le commerce extérieur entre la France et l’Afrique centrale en 2011 », Service Économique Régional de l’Ambassade de France au Cameroun, février 2012 : http://www.tresor.economie.gouv.fr/4765 ... le-en-2011

[10] Ambassade de France au Cameroun : http://www.ambafrance-cm.org/Les-relati ... ues-France
http://survie.org/francafrique/cameroun ... s-hollande
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Re: « Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le

Messagede Pïérô » 25 Nov 2013, 11:26

Appel à rassemblement le 5 décembre à l'occasion du sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique, à 18h, Place de la République, Paris

La paix en Afrique ne doit pas se décider à l’Elysée avec des dictateurs !

A l’initiative de François Hollande, un Sommet de l’Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique aura lieu à Paris les 6-7 décembre. Il s’agit du premier Sommet France-Afrique organisé sous François Hollande, qui, a convoqué lui même ce sommet, choisi son thème et décidé de l’organiser à Paris, dans un lieu aussi symbolique que l’Elysée. Comme ses prédécesseurs, le Président français parait ainsi considérer le continent africain comme une zone qui ne doit pas échapper à l’influence de la France.

Dans la tradition des Sommets France-Afrique, la plupart des dictateurs africains du « pré-carré » francophone seront présents. Parmi eux, le tchadien Idriss Déby, au pouvoir depuis 1990, Paul Biya (Cameroun, depuis 1982), Denis Sassou Nguesso (Congo-B, depuis 1979), Blaise Compaoré (Burkina Faso, depuis 1987), sans oublier les héritiers des régime Bongo et Eyadéma au Gabon et au Togo et le président djiboutien Oumar Guelleh. Tous ont en commun de bénéficier du soutien diplomatique, économique (via l’aide publique) et militaire ou policier de la France. Tous ont été reçus au moins une fois à l’Elysée depuis l’élection de François Hollande. Tous soutiennent la France dans ses nombreuses interventions militaires menées sur le continent africain, où elle dispose toujours de bases militaires et de forces pré-positionnées. En échange du soutien à ces interventions, comme celle menée récemment au Mali, c’est le silence de la France sur les exactions commises qui est attendu. Les démocrates tchadiens, togolais et djiboutiens ont ainsi subi dans leur chair en 2013 les conséquences diplomatiques du soutien de leurs chefs d’Etat à l’opération Serval .

Les dictateurs de la Françafrique sont auteurs de nombreuses violations des droits de l’Homme documentés par un grand nombre de rapports émanant d’ONG et organisations internationales. Le soutien de la France à des dictateurs, les ventes d’armes et les nombreuses interventions militaires menées par la France sur le continent africain pour les soutenir (comme au Tchad en 2008) n’ont en rien amélioré la sécurité et les conditions de vie de leurs populations. La situation actuelle en Centrafrique, où la France a installé et/soutenu tous les dictateurs qui se sont succédés est une des illustrations des conséquences de cette funeste politique. Et lorsque la France prétend intervenir au nom des droits de l’Homme et dans un cadre multilatéral, comme elle l’a fait en Côte d’Ivoire, en Libye ou au Mali, c’est toujours avec des motivations ambiguës, liées à ses intérêts géostratégiques.

Considérant qu’un sommet sur la paix et la sécurité en Afrique ne doit pas se tenir à l’initiative et sur le sol d’une ex-puissance coloniale caractérisée par son ingérence sur le continent et en présence de dictateurs qui y ruinent tout espoir de paix, nous, associations et citoyen-ne-s français-e-s et africain-e-s réclamons :

- L’annulation de ce sommet
- La fin du soutien diplomatique, économique, militaire, policier et des ventes d’armes aux régimes répressifs
- La suppression des bases militaires françaises en Afrique


Signez la pétition Dictateurs à l’Elysée ! Dites non au Sommet de la honte !
https://secure.avaaz.org/fr/petition/Di ... _la_honte/

Pour dénoncer cette hypocrisie et dresser un bilan citoyen de l’interventionnisme militaire français en Afrique, nous proposons deux autres mobilisations en plus de la pétition

1. Le tribunal citoyen de la Françafrique : le mercredi 4 décembre, de 18h à 22h, au Grand Parquet à Paris.

Le tribunal citoyen de la Françafrique visera à dresser le bilan de 50 ans de Françafrique et d’interventions françaises sur le sol africain, à travers la mis en accusation de la Françafrique.

Un jury de citoyen-nes, un juge et des avocats seront en charge de mener à bien les interrogatoires de témoins – chercheurs, militant-e-s d’associations, personnalités africaines sur des questions ayant trait à la Françafrique – afin de faire apparaître les causes et les responsabilités en particulier sur les questions ayant trait à la sécurité/ insécurité et à la paix/guerre en Afrique, depuis les 15 dernières années (depuis le Sommet France-Afrique du Louvre). Des personnalités venues de différents horizons viendront témoigner sur les réalités qu’ils connaissent, à travers des témoignages courts d’une dizaine de minutes, afin d’édifier le jury.

Venez écouter ces témoignages sur les réalités de la Françafrique de ces 15 dernières années ou en savoir plus sur la réalité de la présence française en Afrique et de ce que cachent les discours sur la paix et la sécurité mis en avant au Sommet officiel de l’Elysée.

2. Un rassemblement inter-organisations, le jeudi 5 décembre à 18h place de la République à Paris

Un rassemblement est organisé à l’initiative de nombreuses organisations françaises et africaines Place de la République sous le mot d’ordre unitaire suivant :

- annulation du sommet
- fin du soutien diplomatique, économique, militaire, policier et des ventes d’armes aux régimes répressifs
- suppression des bases militaires françaises en Afrique


Premiers signataires :
Survie, Afriques en lutte, La Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD), Sortir du Colonialisme, L'Union des Populations du Cameroun…


http://survie.org/francafrique/article/ ... as-se-4577
http://www.demosphere.eu/rv/29133
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Re: « Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le

Messagede Pïérô » 10 Déc 2013, 00:26

L’Afrique perd Mandela mais garde Déby, Biya, Sassou et l’armée française

L’association Survie a déjà largement dénoncé la tenue à l’Élysée d’un Sommet pour la paix et la sécurité en Afrique organisé par une ex-puissance coloniale qui n’a jamais cessé son ingérence sur le continent, et en présence de dictateurs qui y ruinent tout espoir de paix.

Rien ne pouvait cependant laisser présager la tonalité de la cérémonie d’ouverture, marquée par l’annonce du décès de Nelson Mandela. L’hommage rendu à cette icône des résistances africaines par le Président français et des chefs d’Etat qui méprisent leur peuple laisse un goût particulièrement amer lorsque l’on s’intéresse aux autres symboles véhiculés par ce Sommet.

Alors que les émissions de télévision repassent en boucle des images de la libération du héros de la résistance contre l’apartheid, en 1990, il est intéressant de faire le compte du nombre de chefs d’États invités à l’Élysée par François Hollande qui étaient déjà au pouvoir à cette époque. C’est le cas de Paul Biya (Cameroun, depuis 1982), Denis Sassou Nguesso (Congo-B, depuis 1979), Blaise Compaoré (Burkina Faso, depuis 1987), sans oublier les héritiers des régimes Bongo et Eyadéma au Gabon et au Togo. C’est en cette même année 1990 que le président tchadien a accédé au pouvoir par un coup d’État soutenu par la France. La comparaison entre ce qu’est devenue l’Afrique du Sud et la situation économique et humanitaire de ces pays du « pré-carré », malgré le « soutien » supposé apporté par la France, paraît bien cruelle. Et sur le plan politique, combien de militants inspirés par le combat de Nelson Mandela sont passés eux-aussi par les prisons de ces dictatures ?

C’est pourtant avec le régime tchadien, notoirement violent et corrompu, mais aussi avec les régimes camerounais, gabonais et congolais que la France intervient aujourd’hui en Centrafrique pour contribuer à éteindre un feu qu’elle a largement contribué à alimenter.

Il est ainsi paradoxal de constater l’absence à ce sommet de Jacob Zuma, Président sud-africain, alors que l’événement a justement pour objet de plaider pour la constitution d’une force inter-africaine, qu’à ce jour seuls les sud-africains seraient susceptibles de conduire.

Jacob Zuma aurait décidé de ne pas se rendre à Paris pour dénoncer le rôle de gendarme de l’Afrique que s’est octroyé la France dans des conflits récents (Côte d’Ivoire, Libye, Mali, Centrafrique). Nelson Mandela n’avait pas participé non plus au Sommet France-Afrique du Louvre, en 1998, organisé sur le même thème de « la paix et de la sécurité », avec les résultats (ou plutôt l’absence de résultats) que l’on connaît.

Outre les 50 années d’ingérence militaire et de soutien à des dictatures, peut être que ces deux présidents ont gardé en mémoire les longues années de coopération économique et militaire de la France avec le régime de l’apartheid, quand malgré les sanctions internationales, les gouvernements français successifs, y compris sous la présidence socialiste de François Mitterrand, fournissaient en armes l’État qui maintenait Nelson Mandela dans ses geôles, en utilisant les ports gabonais ou comoriens. Le 29 mars 1988, c’est même avec la complicité supposée des services secrets français que la représentante de l’ANC Dulcie September était assassinée à Paris alors qu’elle enquêtait sur les ventes d’armes entre la France et l’Afrique du Sud.

Les Français et les Africains qui défendent la justice et la fraternité entre les peuples garderont longtemps en eux le souvenir de Nelson Mandela et de nombreux héros sacrifiés, souvent remplacés par des tyrans, en espérant pouvoir tourner rapidement la page sombre de la Françafrique et du néocolonialisme.

http://survie.org/francafrique/article/ ... garde-4592
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Re: « Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le

Messagede Pïérô » 22 Déc 2014, 14:20

Congo-Brazzaville : la France persiste dans son soutien à la dictature

Un mois après la chute de Ben Ali, début 2011, la diplomatie de Nicolas Sarkozy avait remis la Légion d’honneur française au contre-amiral Jean-Dominique Okemba, secrétaire général du puissant Conseil National de Sécurité du Congo [1]. Trois ans plus tard, et un mois après la chute de Blaise Compaoré, l’ambassadeur de France à Brazzaville vient, au nom de François Hollande, de remettre les insignes de la Légion d’honneur à un autre pilier du régime sécuritaire du dictateur Sassou Nguesso : le général de division Guy Blanchard Okoï. Tout un symbole, à l’heure où l’exécutif défend à nouveau la démocratie par le verbe.


Communiqué de presse Survie - 19 décembre 2014

Le discours de François Hollande au Sommet de la Francophonie à Dakar, le 29 novembre dernier, mettait en effet en garde les présidents africains souhaitant se maintenir au pouvoir en violant leur Constitution, un commentaire bien mal perçu au palais présidentiel de Brazzaville. Le même François Hollande défendait pourtant également « la nécessité d’une solidarité sur le terrain sécuritaire ». Au Congo, où le clan de Sassou Nguesso s’est engagé depuis des mois dans la perspective d’un tripatouillage constitutionnel permettant au général-président de rester au pouvoir [2], c’est cette « solidarité » que l’ambassadeur de France a exprimée lors de la cérémonie de remise de la prestigieuse décoration, en vantant « la consolidation des liens très étroites qui unissent le Congo et la France dans le domaine de la coopération de défense » [3].

Quelques jours plus tard, interrogé sur la perception du discours de Hollande par les présidents congolais et tchadien, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian expliquera qu’« il faut trouver un équilibre entre l’objectif démocratique et la nécessité sécuritaire dans le cadre d’un dialogue parfois tonique, mais nécessaire. Même si la priorité est aujourd’hui sécuritaire ». De fait, la coopération sécuritaire se poursuit pleinement avec le Congo, dans le cadre de programmes de formation des cadres des forces armées (qui interviennent désormais aux côtés de la France en Centrafrique) et du Service de Sécurité Intérieure français, qui intervient notamment « dans le domaine du conseil technique auprès des autorités de police en matière de sécurité publique, de police judiciaire » [4].

Au Congo, le principal enjeu « sécuritaire » est justement lié à l’élection présidentielle de 2016, et à la modification préalable de la Constitution pour que Sassou Nguesso puisse s’arroger un nouveau mandat. Suite au renversement de Blaise Compaoré alors que celui-ci avait un projet similaire, la tension est encore monté d’un cran à Brazzaville. Début novembre, la police est ainsi intervenue au domicile d’un leader de l’opposition, Clément Mierassa, pour empêcher une réunion du « Mouvement citoyen pour le respect de l’ordre constitutionnel » créé en mai dernier, et a interpellé une trentaine de militants [5].

Dans ce régime sécuritaire aux abois, le général Okoï, qui vient de recevoir les honneurs français, n’est pas n’importe qui : chef d’État-major des forces armées congolaises, ce pilier du clan présidentiel [6] est l’ancien commandant du Groupement des paras commandos, resté fidèle à Sassou Nguesso lorsque celui-ci avait été chassé du pouvoir par les élections de 1992, avant de le reprendre par les armes cinq ans plus tard, grâce au soutien de la France. Selon la Lettre du Continent (30/08/2001), il « s’était fait remarquer par sa férocité lors de la guerre civile de 1997 » et avait été « promu en décembre 1997 commandant de la zone militaire "sensible" de la Likouala » puis « rappelé fin 1998 à Brazzaville pour mater la rébellion, menée par les miliciens Ninjas de l’ancien Premier ministre Bernard Kolelas, dans la région du Pool ». Son parcours est par ailleurs emblématique de la coopération militaire française avec les armées des régimes françafricains : diplômé de l’école militaire de Saint-Cyr, il a également « suivi un cours d’application d’officier à Angers et une formation d’état-major de Compiègne en 1993 », et est déjà détenteur de la Croix de la valeur militaire française [3].

François Hollande, dont la décision d’attribuer cette Légion d’honneur daterait de juillet dernier selon la presse congolaise, mais qui n’est pas revenu sur ce choix suite au message envoyé par les Burkinabè fin octobre, marche ainsi pleinement dans les pas de son prédécesseur Nicolas Sarkozy : un mois après le renversement populaire d’un despote, il décore et honore un pilier du régime dictatorial congolais.

L’association Survie rappelle que les discours officiels français en faveur de la démocratie ne servent à rien s’ils ne sont pas suivis d’actes, et exhorte une fois de plus les autorités à cesser toute coopération sécuritaire avec les régimes dictatoriaux.


[1] « A contre-temps de l’histoire, la France adoube le dauphin du président Sassou Nguesso », communiqué de Survie et de la Fédération des Congolais de la Diaspora, 18 février 2011, http://survie.org/francafrique/congo-br ... istoire-la

[2] « Ne touchez pas à Sassou, vous êtes avertis », Billets d’Afrique n°238, septembre 2014, http://survie.org/billets-d-afrique/201 ... pas-a-4800

[3] selon le site http://www.congo-site.com/Le-general-Gu ... 18261.html . Aucune déclaration n’est en revanche disponible sur le site de l’ambassade de France au Congo, dont la page « actualités » n’évoque pas l’événement.

[3] « Jean-Yves Le Drian : "Au Mali comme en Centrafrique, l’heure de vérité approche" », Jeuneafrique.com, 16 décembre 2014.

[4] Site internet de l’ambassade de France au Congo, http://www.ambafrance-cg.org/Presentation-du-Service-de , page mise à jour le 6/11/2014

[5] « Burkina Faso : un exemple pour l’Afrique centrale ? », RFI.fr, 5 novembre 2014 ; http://www.rfi.fr/afrique/20141104-burk ... had-congo/

[6] D’ethnie mbochi comme Denis Sassou Nguesso, qui a érigé l’ethnisme en mode de gouvernement et d’administration de son armée, le général Guy Blanchar Okoï est le frère d’Alain Okoï, ancien directeur financier de la Congolaise de raffinage (Coraf) devenu en 2012 le patron d’une filiale de la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC), partenaire en affaires du groupe Total (La Lettre du Continent, 11/12/13).

http://survie.org/francafrique/article/ ... rance-4849
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Re: « Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le

Messagede Pïérô » 17 Juil 2015, 11:16

Hollande reçoit Sassou, accusé de crime contre l’Humanité et en quête de légitimité

Ce mardi 7 juillet, Denis Sassou Nguesso, à la tête du Congo-Brazzaville depuis 1979 de façon quasi-ininterrompue, est reçu en entretien par le président de la République française François Hollande et par le Premier ministre Manuel Valls. Cette visite s’inscrit dans la quête de légitimité du dictateur congolais : la Constitution de 2002 lui interdit un nouveau mandat , et l’opposition n’entend pas prolonger l’expérience de ce pouvoir imposé et maintenu par les armes .

... http://survie.org/francafrique/congo-br ... se-de-4973
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Re: « Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le

Messagede Pïérô » 19 Sep 2015, 15:01

Bongo de retour à l’Elysée : un climat très françafricain

Ce lundi 14 septembre, le Président français reçoit à l’Élysée le dictateur gabonais Ali Bongo, dont la visite en juillet 2012 avait provoqué le scandale, symbolisant le renoncement de François Hollande à son engagement de campagne [1]. Alors que les responsables de ce régime policier sont empêtrés dans des affaires judiciaires en France, l’Elysée, dans sa recherche de soutiens à la COP21, offre au dictateur gabonais l’occasion de se relégitimer en France. Un resserrement des liens qui tombe à pic pour défendre les positions économiques des entreprises françaises au Gabon et les intérêts stratégiques de Paris en Centrafrique.

... http://survie.org/francafrique/gabon/ar ... ee-un-4999
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Re: « Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le

Messagede Pïérô » 21 Oct 2015, 07:13

Congo-Brazzaville : au lieu d’isoler le régime et de suspendre sa coopération militaire, la France accueille aujourd’hui un ministre de Sassou !

L’association Survie dénonce la réception au Quai d’Orsay du ministre des Affaires étrangères congolais ce mercredi 21 octobre et exhorte la France à suspendre sa coopération militaire avec un régime prêt à tout pour se maintenir au pouvoir.

Au Congo-Brazzaville, le dictateur Denis Sassou Nguesso tente de passer en force en faisant modifier la Constitution pour pouvoir rester au pouvoir après 2016 [1]. L’opposition appelait à bloquer le pays si Sassou Nguesso ne retirait pas son projet de referendum, prévu dimanche. Depuis hier, la répression s’abat sur les manifestants tandis que le pouvoir a fait couper les réseaux de téléphonie mobile et la diffusion de RFI. Au moins cinq personnes ont été tuées par balles, des dizaines des personnes ont été arrêtées, et le bilan s’alourdit d’heure en heure [2]. Cela n’empêche pas Laurent Fabius de recevoir ce mercredi 21 octobre à 18h30 son homologue congolais Jean-Claude Gakosso [3]. Il ne s’agit selon toute vraisemblance pas d’une médiation de sortie de crise, qui impliquerait plutôt des consultations à Brazzaville, alors que ce rendez-vous sert la communication du régime.

Depuis cet été et la réception de Sassou Nguesso à l’Elysée [4], le silence diplomatique de la France a été largement interprété comme un accord tacite vis à vis des autorités congolaises. Rappelons qu’au Burkina Faso, il a fallu attendre que le peuple et l’armée régulière mettent les putschistes en déroute pour que la France annonce un acte concret, le gel de sa coopération militaire [5]. devra-t-on attendre que la rue fasse échec à ce coup d’État constitutionnel pour que Paris annonce enfin des mesures similaires ?

Pour Mathieu Lopes, vice-président de l’association Survie, « cet entretien accordé par Laurent Fabius est une provocation criminelle, une insulte aux Congolais et à tous les démocrates africains. La France doit immédiatement annoncer la suspension de sa coopération militaire et policière avec le régime, et contribuer à isoler d’urgence les dirigeants congolais ».


[1] « Sassou franchit le pas », Billets d’Afrique n°250, octobre 2015 http://survie.org/billets-d-afrique/201 ... e-pas-5032

[2] Des chiffres plus importants circulent ; le décompte des victimes est impossible actuellement, d’autant que l’internet mobile et les SMS ont été coupés.

[3] selon l’agenda en ligne du ministre sur le sur le site du Quai d’Orsay http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/salle- ... le/agendas

[4] « Hollande reçoit Sassou, accusé de crime contre l’Humanité et en quête de légitimité », communiqué de Survie, 7 juillet 2015 http://survie.org/francafrique/congo-br ... se-de-4973.

[5] annoncée seulement le lundi 21 septembre, une fois que l’armée loyaliste encerclait le Régiment de Sécurité Présidentielle et que le dénouement était proche.

http://survie.org/
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Re: « Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le

Messagede Pïérô » 25 Oct 2015, 12:12

« Le Président François Hollande plante un couteau dans le dos du peuple congolais »

En déclarant ce mercredi 21 octobre que « M. Denis Sassou N’Guesso peut consulter son peuple », avalisant ainsi le coup d’État constitutionnel en cours au Congo-Brazzaville, M. François Hollande prend ouvertement le parti d’un dirigeant africain soupçonné d’être un criminel de guerre(1), au moment même où celui-ci fait tirer sur la foule. Le Président français trahit à la fois les valeurs de démocratie et d’État de droit et les espoirs de tous les démocrates congolais qui avaient cru en sa parole et en une possible rupture avec la Françafrique.

... http://tournonslapage.com/republique-du ... s-la-page/
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Re: « Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le

Messagede bipbip » 31 Oct 2015, 11:43

Hassan Rouhani un bourreau à Paris.

Dans la série « l’argent n’a pas d’odeur mais ça guide quand même ma géo politique », voici que voilà un nouvel invité, le Hassan Rohani d’Iran, expert en cordes tressées et pendaisons.

Il sera en France, reçu à l’Elysée le 16 novembre prochain.

... http://www.kedistan.net/2015/10/25/roha ... u-a-paris/
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Re: « Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le

Messagede Pïérô » 01 Déc 2015, 13:19

«La France, l’allié de régimes violateurs de droits de l’homme: Arabie Saoudite et Qatar»

Entretien-chat avec Sophie Bessis

Sophie Bessis est historienne et journaliste franco-tunisienne, chercheuse associée à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) et auteure de La Double Impasse. L’universel à l’épreuve des fondamentalismes religieux et marchand (La Découverte, 2014). Dans un chat sur le site du Monde, elle a répondu aux questions sur le thème : «La France doit-elle repenser ses relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite et le Qatar?»

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Re: « Dictateurs amis de la France », l'Elysée maintient le

Messagede bipbip » 24 Jan 2016, 14:03

Paris 27 et 28 Janvier Campagnes de protestations contre la venue de Rouhani

À l’occasion de la visite d‘Hassan Rouhani en France

Campagnes de protestations contre les 37 ans de crimes perpétrés par la« République Islamique d’Iran »

Hassan Rouhani, le président de la «République Islamique d’Iran », est invité par les autorités françaises pour effectuer une visite d’État en France. Le but de son voyage est de normaliser les relations politiques et commerciales avec la France et le reste de l’Europe. Il entend ainsi se forger une légitimité, malgré la violation permanente et systématique des droits des Femmes et de l’Homme, la participation du régime à des actes terroristes, la complicité avec les despotes de la région ainsi que comme source de complots dans le monde.

Les organisations, associations et militants de l’opposition iranienne à l’étranger, organisent une campagne de protestations pour dénoncer le terrible bilan du régime Islamique d’Iran, la répression féroce contre les dissidents et les militants syndicalistes, et la violation des droits de toutes les couches sociales. Ce régime a pendant ces 37 années de pouvoir, commis des atrocités envers toutes les différentes couches d’opprimés du pays : les femmes, les salariés, les militants syndicalistes et ouvriers, les intellectuels, les artistes, les enseignants, les écrivains, les journalistes, les étudiants, quelque soient leurs origines nationales, ethniques et religieuses ou leurs opinions politiques.

-A cette occasion, nous appelons toutes les personnes éprises de liberté et luttant pour :

La liberté, la démocratie ; L’égalité et la justice sociale ;L’égalité des droits entre les femmes et les hommes ;La séparation de la religion et de l’État (laïcité et sécularisme) ;Le respect des droits des travailleurs, et notamment ceux de faire grève et de former des syndicats indépendants du pouvoir ; Le respect des droits de toute la population selon le droit international ;L’abolition de la peine de mort, l’arrêt immédiat de la torture et tout agissement répressif contre les militants au niveau politique, national et culturel ;La liberté civique et politique inscrite dans la Charte universelle de droits de l’Homme. Dont l’autodétermination des peuples.

A se joindre à nous pour manifester leur solidarité avec la lutte du peuple iranien dans toute sa diversité. Nous invitons toutes les femmes et hommes épris de liberté à participer à cette campagne :

-Rassemblement, Le mercredi 27 janvier, 2016 15H- 18 H ; Place de la République, Paris.

-Le jeudi 28 janvier, 15 H 18 H, esplanade des Invalides, Paris 7éme


–Comité d’organisation de la campagne contre les 37 ans de répression en Iran, Paris

-Cette campagne est soutenue par (Premier Signataires) : Les organisations Françaises : Europe Écologie-Les Verts – EELV, France. Nouveau Parti Anticapitaliste – NPA, France Parti Communiste Français – PCF, France. Union syndicale Solidaires, France, CNT France. Plusieurs organisations Féministes & LBGT. Alternative Libertaire (AL), France.

Les organisations Iraniennes suivantes : Association culturelle Rojikurd. Association de défense des prisonniers politiques et d’opinions en Iran- ADPOI, Paris. Association des kurdes résidents en France. Alliance international du soutien des ouvriers iraniens-Paris. Association de soutien de défense de luttes du peuple d’Iran, Hanovre. Collectif des anarchistes et des anarcho-syndicalistes persanophone à Paris. Collectif des communistes d’Iran (Paris). Comité de contestation à la visite de Rouhani en France, Pays-Bas. Comité de défense de luttes du peuple iranien, Chicago. Comité anti-lapidation, Paris. Conseil provisoire des socialistes de gauche iranienne. Mouvement des républicains démocrates et laïques d’Iran (Comité de Coordination). Organisation de l’union des Fadais du peuple d’Iran. Organisation Rah é Kargar (La voie des d’ouvriers), Paris. Organisation populaire Kermandj de Khorasan, Londres. Parti démocratique du Kurdistan. Parti démocratique du Kurdistan d’Iran – comité de paris PDKI. Solidarité Socialiste avec les travailleurs en Iran SSTI, France.

https://nantes.indymedia.org/articles/33116
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