Selon Mediapart, un gigantesque scandale de corruption concerne Airbus
L'avionneur européen dont le siège est basé à Toulouse fait l'objet d'une enquête judiciaire portant sur des centaines de millions d'euros de commissions occultes. Le point.
« C’est le plus grand scandale financier depuis l’affaire Elf il y a 20 ans », annonce le site d’information en ligne Mediapart, dans une enquête publiée sur l’avionneur Airbus, vendredi 28 juillet 2017.
Au cœur d’un été particulièrement chaud sur les bords de Garonne, c’est une affaire tout aussi brûlante qu’examine le média bien connu pour ses révélations, concernant l’avionneur européen dont le siège social est basé à Toulouse.
Depuis un an, une enquête judiciaire franco-britannique pour corruption visant Airbus porte sur des centaines de millions de commissions présumées occultes.
Des pots-de-vin pour faciliter le commerce
Selon les premières conclusions du Parquet national financier et son homologue britannique, le Serious Fraud Office, ces commissions seraient l’œuvre du département Strategy and Marketing Organisation (SMO) de l’avionneur, service opérant depuis la naissance d’EADS en 2000 sur les contrats d’export les plus sensibles.
« Concrètement, le service était chargé de sélectionner, de traiter et de rémunérer l’ensemble des intermédiaires utilisés pour remporter les marchés, aussi bien civils que militaires. Airbus a le droit de rémunérer des hommes d’influence… à condition que l’argent ne soit pas redistribué sous forme de pots-de-vin », détaille Mediapart. Citant un témoin proche du dossier, le site d’information ajoute que :
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Dans certains pays difficiles, il faut mettre de l’huile. Alors vous trouvez un agent qui a les contacts et vous alimentez la pompe à huile. le business fonctionne comme ça et Boeing fait pareil.
Pendant 15 ans, ce département a donné pleinement satisfaction dans un strict anonymat. Jusqu’à ce que les premières affaires éclatent : une alerte a lieu en 2012 après une enquête européenne sur des contrats militaires en Arabie Saoudite, en Roumanie et en Autriche. Puis, en 2014, c’est l’affaire du Kazakhgate. « Lors d’une perquisition chez Airbus Helicopters, la justice française découvre des mails qui attestent que le groupe a donné son accord de principe pour verser 12 millions d’euros de pots-de-vin au premier ministre kazakh pour faciliter une vente d’hélicoptères », dévoile Mediapart.
Toujours en 2014, ce sont cette fois deux intermédiaires turcs qui portent carrément plainte contre le groupe pour réclamer le paiement de commissions dont ils estiment devoir être bénéficiaires dans le cadre de la vente de 160 Airbus à la Chine pour 10 milliards de dollars.
Selon Mediapart, un feuillet rédigé par Marwan Lahoud, n°2 d’Airbus Groupe, prévoyait que les commissions pouvaient atteindre 250 millions de dollars, selon les deux agents turcs. D’après des documents cités par Mediapart, l’astuce du SMO pour dissimuler ces commissions furent des fausses factures émises au titre d’un projet fictif de pipeline en mer Caspienne…
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https://actu.fr/occitanie/toulouse_3155 ... 93761.html