réforme des retraites

Re: réforme des retraites

Messagede Pïérô » 17 Aoû 2010, 09:22

comment en 20min exploser tout ce que le gouvernement tente de nous faire avaler depuis 20ans au sujet des retraites, par Le Pavé, http://www.scoplepave.org/:

avec Franck LEPAGE et Gaël TANGUY
Cette conférence évoque le potentiel d’action collective que recèle de "droit du travail", entendu comme processus d’avancée historique continue de la propriété collective (les travailleurs) contre la propriété lucrative (le capital), symbolisé notamment dans la protection sociale, et de la nécessité d’un syndicalisme réinventé et réactivé. Le salaire n'est pas le prix d'un travail (version de droite) , mais un barême imposé par la lutte, (version de gauche) c'est à dire un rapport de forces par lequel nous obligeons un propiétaire à payer aussi du travail libre à d'autres que nous (retraites, chômage, maladie...et bientôt jeunesse ?. L'enjeu des retraites n'est pas financier (il n'y a aucun problème de financement des retraites) mais idéologique.






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Re: réforme des retraites

Messagede Pïérô » 25 Sep 2010, 00:11

dans "Les mots ont un sens", http://www.lesmotsontunsens.com/retrait ... reurs-7980 :

Retraites : une réforme tout bénef... pour les assureurs !

En toute discrétion, pendant l’été, plusieurs députés ont déposé quelques subtils amendements à la nouvelle loi sur les retraites. Objectif : généraliser la retraite par capitalisation. Et tant pis si l’exemple américain vire au cauchemar.

Ce n’est un secret pour personne. Les pensions des retraités baissent. Et elles continueront de baisser. Encore et encore. A tel point qu’Aviva, sixième assureur mondial, affirme que les 27 pays de l’UE devront trouver 1.900 milliards d’euros pour assurer une "retraite décente" à ses citoyens qui prendront leur retraite entre 2011 et 2051. Dont 243 milliards pour la France. Ainsi, Aviva estime que le Français moyen devra épargner 8 000 euros par an pour compléter sa retraite future. Une aubaine pour les assureurs...

Amendements à buts très lucratifs

Un journaliste du site miroirsocial.com s’est penché sur le texte de la nouvelle loi sur les retraites. Et devinez ce qu’il y a trouvé : quelques discrets amendements, déposés sans tambour ni trompette, destinés à développer les "plans d’épargne collectifs pour la retraite" (PERCO) et les "plans d’épargne-retraite populaire" (PERP).
Créés par Fillon en 2003, ces fonds de pension investis en Bourse sont abondés par le salarié, selon ses moyens, et son employeur, selon sa volonté. Avec en général une contrepartie : le gel des salaires. Et donc une baisse des cotisations du régime général, comme le souligne le Canard Enchainé de cette semaine. Une façon discrète de transférer des fonds du système par répartition vers la capitalisation individuelle...

Modernité, quand tu nous tiens...

Jusqu’à présent, les PERCO étaient réservés aux grandes entreprises. Un amendement propose de les généraliser aux PME. Un autre suggère d’y affecter la moitié des sommes versées au titre de la participation. Un troisième demande aux entreprises offrant une retraite chapeau à leurs dirigeants de créer systématiquement un PERCO à destination de leurs salariés. Et enfin, un dernier propose à ceux qui n’auraient pu profiter de leurs RTT de les reverser sur un fonds d’épargne retraite. Bref, tout est fait pour que la retraite par capitalisation se généralise, alors qu’elle restait jusqu’à présent une exception.

Un Sarkozy peut en cacher un autre

En 2009, les plans de capitalisation représentaient près de 10 milliards d’euros de cotisations, sur les 230 versés au régime général. C’est peu, mais déjà beaucoup pour un produit aussi jeune. Et les nouvelles mesures ne manqueront pas d’accélérer encore le mouvement. Une catastrophe, pour les salariés. Une opportunité, pour les assureurs, qui multiplient les offres d’assurance retraite par capitalisation. Ainsi, le groupe Malakoff-Mederic, dont le PDG, Guillaume Sarkozy, n’est autre que le frère de notre président... s’apprête à lancer son offre PERCO. Ça marche comme ça chez les Sarkozy : Nicolas réduit les montants des pensions de retraite pendant que Guillaume propose des complémentaires aux salariés les plus aisés.

Oncle Sam floué...

Pourtant, la retraite par capitalisation est une catastrophe. Une récente étude universitaire US montre qu’il manque 6.600 milliards de dollars aux Américains pour maintenir leur niveau de vie pendant leur retraite, soit 45% du PIB des Etats-Unis. Excusez du peu ! Les fonds de pension US sont dans une situation financière abracadabrantesque. Ceux des 100 premières entreprises américaines accusent un déficit de 460 milliards de dollars. A ce jour, les retraités américains ne sont pas sûrs de recevoir le fruit de leur épargne. Un exemple de modernité, à suivre de toute urgence...
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Re: réforme des retraites

Messagede Pïérô » 29 Sep 2010, 00:07

Touvé sur le site de la CNT 69, une conférence filmée de Bernard Friot, http://www.cnt69.org/index.php/2010/09/ ... nard-friot, intéressant :



Lors de la journée de formation organisée par la FASE Bretagne. Dans ce premier extrait, Bernard Friot démonte l'argument démographique et explique en quoi il est destiné à créer une population fragilisée, un réservoir de main d'oeuvre bon marché.



Dans cette deuxième partie Bernard Friot nous démontre que le but de la réforme n'est pas sauver le système par répartition mais de créer à partit d'éléménts biographiques, une population fragilisée pour laquelle le gouvernement mettra en place des mesures, de nouveaux contrats, mal payés et exonérés de cotisations sociales et qui feront pression à la baisse sur l'ensemble des droits salariaux. Cet outils a d'abord été testé sur les jeunes, mais il a du cesser avec l'opposition massive au cpe. Alors le gouvernement nous le ressert



Bernard Friot continue l'exposé de la 2ème partie sur création d'une population fragilisée destinée faire pression baisse les droits salariaux



Dans cette 4ème partie, Bernard Friot revient sur quelques définitions et mécanismes. Qu'est-ce que l'activité, le travail, la valeur? Comment le PIB augmente? Il explique également comment l'attribution de valeur est une convention sociale.



Dans cette 5ème partie, Bernard Friot revient sur l'histoire de la création de la cotisation vieillesse. Création du patronat, il n'a de cesse maintenant de vouloir la détruire. en effet, la création a dépassé son créateur, la cotisation vieillesse a permis l'attribution d'une valeur au travail des retraités. Qu'est-ce qu'un retraité? Une personne qui travaille sans emploi.



Dans cette 6 ème partie, Bernard Friot nous invite à prolonger le révolutionnaire déjà là. Les retraités font l'expérience subversive du bonheur au travail et ce qui est bon après 60 ans pourrait l'être avant. Qu'est-ce qu'un retraité, qu'est-ce que le salaire, qu'est-ce que le travail? Pourquoi faut-il se battre pour le salaire universel et non le revenu universel.



Dans cette 7ème partie, Bernard Friot évoque la qualification, les relations entre salaire et qualification. Qu'est-ce que la valeur travail ?



Dans cette 8ème partie, Bernard Friot nous invite à faire une lecture dialectique du capitalisme. Si le capitalisme a pu avoir des effets libérateurs, nous devons maintenant le dépasser. L'enjeu de la bataille des retraites ne se situe pas entre répartition et capitalisation mais de quelle répartition nous voulons. différence entre salaire différé et salaire socialisé.
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Re: réforme des retraites

Messagede Pïérô » 09 Oct 2010, 14:30

Comme je mets beaucoup d'éléments provenant d'Alternative Libertaire sur le forum, je poste ici un tract de la CGA Lyon qui participe d'améner des billes aussi en terme d'argumentation et d'approche :


Retraite : c’est un peu plus de nos vies qu’ils nous volent !

La casse actuelle des retrai­tes est une étape sup­plé­men­taire dans l’offen­sive que mène la bourgeoi­sie pour s’appro­prier une part tou­jours plus impor­tante des riches­ses que nous produisons, une part tou­jours plus impor­tante de nos vies, nous rédui­sant à l’état de marchandise.

La bour­geoi­sie s’appro­prie chaque jour une part de notre vie, mais aussi des riches­ses que nous pro­dui­sons. Le rap­port sala­rial est un rap­port d’exploi­ta­tion, le vol légal d’une partie de la richesse sociale créée par les tra­vailleu­ses et les tra­vailleurs. Ce que le sys­tème capi­ta­liste appelle le profit, qu’il légi­time au nom de la pro­priété privée, c’est un racket orga­nisé de notre tra­vail, de notre temps de vie, de nos corps.


Accidents du tra­vail, mala­dies pro­fes­sion­nel­les, nos corps s’usent au quo­ti­dien dans le tra­vail sala­rié !


Les luttes ouvriè­res et les luttes popu­lai­res ont permis, par le rap­port de force, de faire recu­ler la pré­ca­rité capi­ta­liste, en arra­chant au patro­nat et aux action­nai­res une partie de ce qu’ils nous volent. C’est ce que n’a jamais accepté la bour­geoi­sie, qui n’a eu de cesse de vou­loir se réapproprier cette partie des riches­ses socia­li­sées dans la sécu­rité sociale.

L’État au cœur de l’offen­sive bour­geoise contre les retrai­tes

Pour cela, elle a trouvé un allié dans l’État, qui s’en est d’abord pris à la ges­tion ouvrière des cais­ses mala­dies et retrai­tes, a ins­tallé la coges­tion, puis l’étatisation, pour ensuite liqui­der progres­si­ve­ment cet embryon de socia­li­sa­tion qu’est le sys­tème par répar­ti­tion. À l’aide des exoné­ra­tions de coti­sa­tions patro­na­les, l’État a créé arti­fi­ciel­le­ment un trou, comme les capitalistes savent orga­ni­ser arti­fi­ciel­le­ment la faillite des boîtes dont ils sou­hai­tent se débarrasser. En orga­ni­sant le défi­cit, il a pu ainsi s’atta­quer au sys­tème de retraite, d’abord en sub­sti­tuant au finan­ce­ment patro­nal un finan­ce­ment par les sala­riés (par les coti­sa­tions socia­les et les impôts), puis en dimi­nuant les pen­sions, notam­ment au moyen de l’aug­men­ta­tion des annuités et de l’âge de départ à taux plein. Il uti­lise également le report de l’âge de départ pour accen­tuer la durée d’exploi­ta­tion des indi­vi­dus.


Les res­pon­sa­bi­lités de la gauche

Cette poli­ti­que de démo­li­tion a été amor­cée par la gauche avec le livre Blanc sur les retrai­tes du gou­ver­ne­ment Rocard, en 1991, puis pour­suivi par la droite en plu­sieurs étapes. L’alter­nance politi­cienne a permis de ryth­mer cette démo­li­tion en fonc­tion de l’inten­sité de la résis­tance sociale, tout en fai­sant croire à un consen­sus poli­ti­que autour du pré­ten­du «pro­blème démographi­que» qui ren­drait selon les poli­ti­ciens la réforme iné­vi­ta­ble. La gauche s’est fait comme la droite le relais des inté­rêts de la bour­geoi­sie, le pré­texte démo­gra­phi­que pré­sen­tant le rap­port capi­ta­liste d’exploi­ta­tion comme indé­pas­sa­ble, et évitant soi­gneu­se­ment de poser la ques­tion de l’appro­pria­tion des riches­ses par le patro­nat, consi­dé­rée comme légi­time et indé­pas­sa­ble.


Un vol orga­nisé pour­tant consi­déré comme légal par l’État et le capi­ta­lisme

Il est pos­si­ble pour toutes et tous de tra­vailler moins long­temps, moins péni­ble­ment et de vivre mieux : mais pour cela, il faut refu­ser l’idée que le profit est légi­time et remet­tre en cause le système capi­ta­liste et l’État. Il faut taper dans les cais­ses du patro­nat.

Car ce n’est pas parce qu’il est légal que ce racket orga­nisé par la classe bour­geoise et l’État est légi­time et accep­ta­ble. C’est en affir­mant le refus d’accep­ter un ordre social capi­ta­liste fondé sur l’exploi­ta­tion que le mou­ve­ment ouvrier a pu arra­cher au patro­nat et aux action­nai­res une partie des riches­ses qu’ils s’appro­prient (aug­men­ta­tion des salai­res, baisse du temps de tra­vail, sécu), alors même qu’elles sont créées par les tra­vailleu­ses et tra­vailleurs. Dans cet esprit, nous devons nous battre contre la casse des retrai­tes parce que nous refu­sons que le fruit de notre tra­vail soit appro­prié tou­jours plus par la bour­geoi­sie. Parce que nous refu­sons que notre vie nous soit tou­jours plus volée pour le profit de la classe capi­ta­liste.

Cela sup­pose de cons­truire un rap­port de force face à la bour­geoi­sie et au patro­nat, par l’extension et la géné­ra­li­sa­tion de la grève, en blo­quant la pro­duc­tion et les échanges, en tapant là ou ça fait mal, en affir­mant qu’une alter­na­tive à l’exploi­ta­tion capi­ta­liste et à la domi­na­tion étatique est pos­si­ble.

Parce que nous savons que tant que sub­sis­tera le sys­tème capi­ta­liste et étatique, ce que la bour­geoi­sie nous concède d’une main devant la lutte, elle ten­tera de la repren­dre de l’autre dès que pos­si­ble : c’est ce que mon­trent les atta­ques inces­san­tes contre nos condi­tions de vies et de tra­vail, contre tout ce qui a été arra­ché de haute lutte à la bour­geoi­sie.


Comment gagner ? Des pro­po­si­tions liber­tai­res

➡ En cons­trui­sant un mou­ve­ment de grève inter­pro­fes­sion­nel, dans la durée, qui stoppe la produc­tion et la dis­tri­bu­tion et donc agisse direc­te­ment sur l’État et le patro­nat. Les jour­nées de grève de 24 heures sont à cet égard inef­fi­caces : les exem­ples de la Guadeloupe, de novem­bre-décem­bre 95, de 1968 et de bien d’autres luttes nous le démon­trent.
➡ Pour cela, il faut nous orga­ni­ser par nous-mêmes, car les bureau­cra­ties syn­di­ca­les font tout pour garder les luttes sous contrôle, en iso­lant les sec­teurs pro­fes­sion­nels, les boîtes entre elles… Dans nos sec­tions syn­di­ca­les, sur nos lieux de tra­vail, il nous faut dis­cu­ter avec nos col­lè­gues, orga­ni­ser la grève au moyens d’assem­blées géné­ra­les, du man­da­te­ment contrô­la­ble et révo­ca­ble.
➡ C’est en mili­tant toutes et tous pour la grève, et non pas en délé­guant à des repré­sen­tants ou des per­ma­nents, que nous pour­rons l’élargir.
➡ Pour étendre la grève, il nous faut sortir de nos ser­vi­ces, nos ate­liers, nos lieux de tra­vail, aller dans les boiîtes alen­tours pour dis­cu­ter avec les autres tra­vailleu­ses et tra­vailleurs, et essayer de les convain­cre de rejoin­dre le mou­ve­ment.
➡ Pour faire durer la grève, il faut orga­ni­ser la soli­da­rité finan­cière : col­lec­tes, cais­ses de grève, soli­da­rité avec nos col­lè­gues les plus pré­cai­res.
➡ Pour rendre la grève effi­cace, il faut blo­quer col­lec­ti­ve­ment la pro­duc­tion (par exem­ple au moyen de piquets de grève…), mais aussi le trans­port des mar­chan­di­ses. Cela sup­pose de s’organi­ser col­lec­ti­ve­ment pour mini­mi­ser les pos­si­bi­li­tés de répres­sion.


Notre projet

Le seul moyen de pou­voir dépas­ser cette situa­tion d’exploi­ta­tion, d’appau­vris­se­ment et d’aliénation que nous subis­sons, est de déve­lop­per la soli­da­rité et l’entraide dans les luttes et dans nos quo­ti­diens en vue d’une société fondée sur l’égalité économique et sociale et la liberté.

Contrairement aux idées reçues, l’anar­chisme n’est pas une désor­ga­ni­sa­tion des­truc­trice et chaoti­que de la société, mais au contraire sa réor­ga­ni­sa­tion sur la base de la démo­cra­tie directe et du fédé­ra­lisme, pour sortir de l’impasse du capi­ta­lisme et de l’État et de toutes les formes d’exploi­ta­tion.

Nous défen­dons la pers­pec­tive d’une société gérée direc­te­ment par les tra­vailleu­ses et les travailleurs, fondée sur la pro­priété com­mune des moyens de pro­duc­tion, afin d’éviter toute appro­pria­tion du pou­voir, des riches­ses et de nos vies par une mino­rité domi­nante.

Pour ce faire nous pro­po­sons une orga­ni­sa­tion auto­ges­tion­naire géné­ra­li­sée, fédé­ra­liste, fondée sur une appro­pria­tion par toutes et tous et une mise en commun des moyens de pro­duc­tions et des riches­ses que nous pro­dui­sons, sans hié­rar­chie et de façon égalitaire. Des assem­blées généra­les dans les quar­tiers, les com­mu­nes et les entre­pri­ses, qui dési­gnent des per­son­nes porteu­ses d’un mandat précis, contrôlé et révo­ca­ble, de l’échelle locale à l’échelle inter­na­tio­nale. C’est ce que nous appe­lons le com­mu­nisme liber­taire.


Groupe de Lyon - Coordination des Groupes Anarchistes,
6 octobre 2010.
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Re: réforme des retraites

Messagede kuhing » 11 Oct 2010, 13:34


➡ Pour rendre la grève effi­cace, il faut blo­quer col­lec­ti­ve­ment la pro­duc­tion (par exem­ple au moyen de piquets de grève…), mais aussi le trans­port des mar­chan­di­ses. Cela sup­pose de s’organi­ser col­lec­ti­ve­ment pour mini­mi­ser les pos­si­bi­li­tés de répres­sion.
Groupe de Lyon - Coordination des Groupes Anarchistes,
6 octobre 2010.


Pour la rendre efficace, il faut qu'elle soit populaire et quelle arrange la population
Laisser les voyageurs utiliser les transports en commun sans payer, distribuer les denrées stockées...
C'est Illégal ? Mais c'est la nombre qui fait la légitimité .
Quel meilleur moyen de bloquer cette économie mais surtout de passer à un autre type de fonctionnement ?

(Le tract finalisé qui reprend cette orientation et sera distribué à plusieurs centaines d'exemplaires le 12 oct à Nice , vient d'être publié sur le blog du CAam)
kuhing
 

Re: réforme des retraites

Messagede Parpalhon » 14 Oct 2010, 00:32

kuhing a écrit:[
Pour la rendre efficace, il faut qu'elle soit populaire et quelle arrange la population
Laisser les voyageurs utiliser les transports en commun sans payer, distribuer les denrées stockées...
C'est Illégal ? Mais c'est la nombre qui fait la légitimité .
Quel meilleur moyen de bloquer cette économie mais surtout de passer à un autre type de fonctionnement ?

Tout à fait d'accord !!! Et redécorer les villes d'affiches, de peintures, couper les routes, ouvrir les magasins, les hôtels, faire des animations dans les rues .... je m'égare :oops:
N'empêche j'ai re-regardé l'an 01 y a pas longtemps, et je me suis mise à rêver d'un l'an 011 :^^:

« On arrête tout »

Y a quand même un truc qui me dérange, même si je ne suis le débat des retraites que de très loin car il ne m'intéresse pas en tant qu'anti-étatiste, c'est qu'il me semble qu'on entend les petits syndicats bien proprets sur eux qui ouvrent leur grande gueule de privilégiés, mais on entend pas les pauvres cons qui on bossé 50 ans de leur vie et qui reçoivent 400€/mois comme retraite aujourd'hui ( et j'en connais plusieurs) ... et je parle de travaux physiques durs, pas de travaux de bureaux .... et je suis navrée mais j'estime que les profs qui gagnent beaucoup plus que les maçons gagnent le droit de travailler beaucoup plus aussi .. y a pas à avoir égalité sur ça alors que y a pas égalité sur les salaires et la dureté du travail !!!
Si on assume un système étatiste comme la retraite autant en faire quelque chose d'un tant soi peu égalitaire .. ce qui doit amener à faire une différenciation du départ à la retraite selon le métier.
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Re: réforme des retraites

Messagede l.laurentbeaumont » 14 Oct 2010, 08:24

"""Y a quand même un truc qui me dérange, même si je ne suis le débat des retraites que de très loin car il ne m'intéresse pas en tant qu'anti-étatiste, c'est qu'il me semble qu'on entend les petits syndicats bien proprets sur eux qui ouvrent leur grande gueule de privilégiés, mais on entend pas les pauvres cons qui on bossé 50 ans de leur vie et qui reçoivent 400€/mois comme retraite aujourd'hui ( et j'en connais plusieurs) ... et je parle de travaux physiques durs, pas de travaux de bureaux .... et je suis navrée mais j'estime que les profs qui gagnent beaucoup plus que les maçons gagnent le droit de travailler beaucoup plus aussi .. y a pas à avoir égalité sur ça alors que y a pas égalité sur les salaires et la dureté du travail !!!
Si on assume un système étatiste comme la retraite autant en faire quelque chose d'un tant soi peu égalitaire .. ce qui doit amener à faire une différenciation du départ à la retraite selon le métier."""

Et bien en tant qu'anarchiste et donc anti-étatiste, je ne travaille pas dans un bureau ni ne suit étudiant, ça n'empêche pas que je suis contre cette prétendue réforme des retraites. Il y a toujours plein de choses positives à lutter. la spéculation philosophique c'est sympa avec des potes, mais ma réalité comme beaucoup de prol je n'ai pas envie de travailler plus qu'il ne faut. Les profs ou des gens sont dans des bureaux et travaillent moins ? Alors tant mieux pour eux et elles ! Que l'on obtienne ce qu'ils ont et ce sera toujours moins pire à défaut d'être mieux. Pour moi ton discours est dans le meilleurs des cas déconnecté (spéculation philosophique) et au pire ressert avec un vernis de façade la propagande médiatique (et donc étatique et patronale). Désolé du ton, je suis debout depuis pas mal de temps (tractage cette nuit) mais vraiment ça m'agace cette jalousie, ces petits arguments à la con en peine lutte. Ca sert à quoi ce discours sinon à diviser et à freiner un potentiel mouvement.
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Re: réforme des retraites

Messagede Parpalhon » 14 Oct 2010, 21:23

l.laurentbeaumont a écrit:la spéculation philosophique c'est sympa avec des potes, mais ma réalité comme beaucoup de prol je n'ai pas envie de travailler plus qu'il ne faut. Les profs ou des gens sont dans des bureaux et travaillent moins ? Alors tant mieux pour eux et elles ! Que l'on obtienne ce qu'ils ont et ce sera toujours moins pire à défaut d'être mieux. Pour moi ton discours est dans le meilleurs des cas déconnecté (spéculation philosophique) et au pire ressert avec un vernis de façade la propagande médiatique (et donc étatique et patronale). Désolé du ton, je suis debout depuis pas mal de temps (tractage cette nuit) mais vraiment ça m'agace cette jalousie, ces petits arguments à la con en peine lutte. Ca sert à quoi ce discours sinon à diviser et à freiner un potentiel mouvement.

Eh bien désolé mais je ne pense pas que ce soit à la bourgeoisie de faire la contestation ( je ne parle pas de toi mais des syndicats qui mènent le mouvement) ...

Et puis c'est désolant de voir qu'on est dans une telle pauvreté de pensée politique qu'on est content quand on a ses vacances, son dimanche, ses RTT et ses jours feriés ... eh ohh à un moment donné c'est le rôle des anars de critiquer le travail salarial !! C'est à eux je pense aussi de critiquer les discriminations et les inégalités sociales !!
C'est peut-être une spéculation philosophique, mais oui j'estime que le salaire et la retraite devraient dépendre de le pénibilité du travail !! Q'un maçon devrait partir à 50 ans, et un prof bien après ...
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Re: réforme des retraites

Messagede l.laurentbeaumont » 15 Oct 2010, 16:45

Que tu insultes les profs et les petits chefs des syndicats de bourgeois me fait sourire mais je suis intrigué sur les termes dont tu vas qualifier tous les politiciens, tous les Mailly, Parisot, Chérèque et autres Bettencourt.

Ta prétention à croire que les syndicat mènent le mouvement est vrai et fausse, à mon avis.
Qui à part les organisations syndicales est à même de lancer des mots d'ordres nationaux de grève générale réconductible et de tenter de bloquer le pays ? Les partis ? Les organisations ? Les collectifs affinitaires ? C'est triste mais pour l'instant notre peu de force ne nous permets pas de créer un mouvement d'envergure, coordonner et qui tiennent et va vers un objectif cohérent.
C'est faut dans la mesure où les bureaucratie sont obligés de suivre leurs militants, adhérents. Dans une certaine mesure c'est ce qui se passe. Dans beaucoup d'endroit, les retraites ne sont qu'un mot d'ordre catalyseur, à la ville d'angers et agglo on y rajoute la mutualisation, dans certaines fonderies c'est sur l'augmentation de salaire, etc. Certains rassemblements sont même lancé par des individus liés la cfdt à la ville d'angers et suivis par ensuite par les syndicats.

Peut-être que tu n'es pas confronté au salariat ; mais moi quand je cesse le travail et bien je suis bien content de ne pas taffer gratos. Alors c'est peut être con, mais effectivement ce serait bien si les trains circulaient gratos, mais je n'iraient pas leur gueuler dessus en les traitant de bourgeois, de privilégiés et autres conneries s'ils ne font pas comme tu le souhaite. En tout cas quand on me gueule dessus j'ai plutôt tendance à ne pas écouter cette personne. Je ne sais pas si tu le faits, mais pourquoi ne pas aller sur les piquets de grèves, avec une bouteille, des croissants, du café pour discuter et faire avancer cette idée (je suis ok avec elle, mais c'est par la discussion et les pratiques et pas par la mauvaise foi ou l'invective que les idées progresse).


Tout pareil, je suis ok sur la critique du salariat, du taf salarié et qui n'est pas toujours épanouissant (le mien me plait !), quand je travaillais à 3/4 temps (je me suis fais virer car anar, sisi!), j'étais bien content d'avoir des diamanches de temps à autres, d'avoir des vacances, des jours fériés, avec mes enfants ou mes potes. et alors, je suis un gros con de réformard pour autant ?

D'autant plus qu'au départ tu ne critiquais pas le salariat mais dans une prose qui te permettrais sans doute de passer a TF1 le fait que ces profs doivent travailler longtempts ; au lieu d'aligner celles et ceux qui ont de moins bonnes conditions de travails sur les meilleurs. Je maintiens que ce que tu dis est le genre de phrase employée par la bourgeoisie (la vraie à mon sens) pour nous niquer toujours plus et justifiant ces attaques contre certains en flattant les instincts les plus vils que l'on possède, la jalousie, l'égoïsme.
(et puis sur les profs faudrait ergoter aussi, à l'école où vont mes enfants, les conditions sont dures, chaque années des profs se mettent en arrêts maladies pour dépression, leurs conditions n'ont alors rien à voir avec ceux qui travaillent dans une petite ville pavillonaire ou en plein quartie bourgeois de certains coin de la ville).

Quant à la phrase, que c'est en fonction de la pénibilité du travail que l'on devrait voir indexé son salaire et sa retraite, je suis circonspect. Qui va fixé la pénibilité ? Est-ce la même pénibilité partout pour un taf identique (je suis sûr que non) ? cette même pénibilité est d'autant plus suspecte qu'en fonction de l'âge, de la motivation personnelle, cela variera encore.
Je suis plus pour le salaire identique, à l'heure, pour tous et toutes. Je crois que nous sommes en complément les uns des autres. amis bon, là aussi c'est utopique malheureusement.

j'aurais d'autre truc à dire mais je n'ai pas le temps avec des syndiqués et d'autres non, on a renncart pour une action, alors à plus
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Re: réforme des retraites

Messagede hocus » 15 Oct 2010, 20:20

http://www.7septembre2010.fr/post/2010/ ... 9partition

Stratégie familiale de liquidation de la retraite par répartition?


RETRAITES : Nicolas SARKOZY nous fait les poches pour remplir celles…de son frère Guillaume




Le site d'information Médiapart affirme jeudi 14 octobre que la réforme des retraites pourrait favoriser les intérêts du groupe Malakoff Médéric, dont le délégué général n'est autre que Guillaume Sarkozy, le frère du chef de l'Etat.

En résumé, donc Nicolas nous fait les poches pour Guillaume:


On pourrait presque croire à une exagération mais non ! On savait que Sarkozy appliquait consciencieusement les consignes du MEDEF pour casser le système solidaire des retraits par répartition pour que les capitalistes n’aient plus à payer les salaires indirects (cotisations sociales) que sont les retraites et les remboursements de la Sécurité sociale.

En conséquence, on sait aussi que de casse en casse (1993, 2003, 2007, et maintenant 2010) les retraites des salariés baissent et vont baisser.

Ce qu’on savait, c’est qu’en cassant le système solidaire, l’autre objectif du MEDEF était, coup double, de se remplir les poches avec les cotisations individuelles d’épargne de salariés qui espèrent limiter la baisse de leurs retraites même s’ils savent (logique et expériences historiques multiples à l’appui) qu’il s’agit d’une loterie et qu’on y perd plus souvent que l’on y gagne.

Ce qu’on pouvait plus difficilement imaginer, c’était que l’Etat lui-même allait refiler le gâteau et qu’en prime, le requin en chef serait le frère même du Président de la République !

Tout d’abord, l’incroyable qui devrait nous faire penser à la faillite argentine organisée par le gouvernement : le fonds de pension à qui le gâteau est promis, qui va naître au 1er janvier, est constitué à 50/50 d’une société privée (le groupe Malakoff Médéric) et… de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) qui est la banque publique de l’Etat chargée d’assurer les retraites par répartition !

Enfin, peut-être pour que l’on pense qu’il s’agit d’une blague, le dirigeant du groupe Malakoff Médéric n’est autre que Guillaume Sarkozy, ex n°2 du MEDEF et frère de notre omniprésident.

Il est plus qu’instructif pour connaître l’avenir qu’ils nous promettent de lire les rapports (confidentiels) illustrant le racket attendu par les dirigeants du futur fonds de pension : ils ont calculé le montant de la baisse de nos retraites et évaluent leur part de marché en 2020 à 40 milliards d’euros (hypothèse pessimiste) ou 110 milliards d’euros (hypothèse optimiste).
Après avoir rappelé que les retraites actuelles des salariés pèsent 180 milliards d’euros pour situer l’arnaque, il est instructif de lire leurs hypothèses : la pessimiste consiste à imaginer que les salariés vont compenser leurs pertes de retraite en utilisant à 100% les possibilités autres que l’épargne (continuer à travailler en retraite ou vendre le patrimoine familial) ; l’optimiste consiste à penser que ces autres possibilités ne seront utilisées qu’à 50%. On comprend que la génération qui arrive actuellement à la retraite se trouvera plus dans la première hypothèse que la génération suivante. Les perspectives d’avenir pour les poches de Guillaume sont donc flamboyantes aux dires des scénaristes patronaux.


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Re: réforme des retraites

Messagede Nico37 » 17 Oct 2010, 04:04

Une analyse certes réformiste mais intéressante :!:
Fichiers joints
Néoliberalisme et retraite CommissionDLA37 16-10-2010.pdf
Néolibéralisme & retraites
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Re: réforme des retraites

Messagede sebiseb » 17 Oct 2010, 20:30

@Parpalhon, je suis désolé de te le dire, mais je crois que tu es naïve...

Et surtout que tu ignores que les caisses de retraites (elles sont nombreuses) ne sont pas gérée directement par l'état, mais par les syndicats.
Construire une société sans état, signifie justement qu'il ne faille pas se faire spolier le produit de son boulot par lui. Je me demande comment tu comptes réellement vivre, mais le petit bourgeois que je semble être à tes yeux reste toujours dubitatif quand il voit des punks à chiens taper la manche pour quelques pièces qui leur servent quand même à bouffer... Les choses sont quand même un peu plus compliquer que de faire un choix entre adhérer au système ou le rejeter - Pire, si tu fais une crise d'appendicite c'est bien le système étatique qui s'enclenchera pour te sauver la mise, via les cotisations des travailleurs (y compris des cheminots) sur la part santé des cotisations sociales - Il y a bien à s'affranchir de l'état, mais pas d'un système de gestion collective, et je pense que tu confonds ces deux choses.
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Re: réforme des retraites

Messagede Pïérô » 21 Jan 2011, 10:36

un article dans Courant Alternatif de janvier, mis en ligne sur le site de l'OCL, http://oclibertaire.free.fr/ :

Retraites : la victoire du président et l’échec du frangin.

Voici peu, nous apprenions par Médiapart et autres journaux en ligne que le projet de fusion entre le groupe Malakoff Médéric (privé) et la CNP (sous tutelle de l’état) n’aurait plus lieu. Les agréments nécessaires des autorités de tutelles dont la banque de France n’auraient pas été accordés.

En février 2007, le journal « le monde » publiait l’entretien de David Thesmar éminent économiste (membre du Conseil d’Analyse Economique (CAE) regroupé autour du premier ministre. Il est aussi directeur scientifique de BNP-Paribas Hedge Fund Centre).
Il y dit entre autre : « …Infléchir le système de retraite. Raboter le système par répartition pour les français ayant un certain niveau de revenu. Cotisant moins, récupérant moins, ils seraient incités à acheter des actions ce qui permettrait de développer les fonds de pension à la française.

Quand un Sarkozy en cache un autre.
En février 2007, la crise ne s’était pas encore révélée ; N. Sarkozy à la tête de l’UMP briguait la présidence et le grand public ignorait l’existence de Malakoff Méderic.
Depuis, la bataille des retraites a été perdue pour les salariés malgré une opinion largement favorable, les fortes mobilisations et les multiples lieux de débordements hélas restés trop minoritaires. Mais cette bataille a été gagnée par le gouvernement uniquement grâce à la bienveillante complicité des bureaucraties syndicales.
La loi votée au parlement et au sénat, puis promulguée par le président N. Sarkozy est une étape pour détruire la retraite de solidarité par répartition et y substituer celle par capitalisation, chère aux banques et autres assurances privées. Cette nouvelle loi est une victoire pour le patronat et le MEDEF, dont Guillaume Sarkozy (le frère) fut vice-président jusqu’en 2006. Il est aujourd’hui, « Délégué Général » du groupe « Malakoff-Méderic » (groupe d’assurance de santé privé).

Méderic Malakoff.
Ce groupe, crée en 2008 par la fusion de Malakoff et de Médéric, est un de ces groupes d’assurances et mutuelles santé paritaires de protection sociale complémentaire.
Le groupe Malakoff est la continuité de la caisse syndicale d’assurance mutuelle des forges de France : association d’un patronat éclairé crée vers la fin du 19° siècle. Celle-ci garantira les indemnités en cas d’accident du travail, des salariés affiliés dépendant de l’UIMM : Union des Industries et Métiers de la Métallurgie. L’évolution de la couverture sociale et santé ne doit, bien sûr, rien à un patronat philanthrope envers les travailleurs. Elle résulte des luttes menées et des rapports de forces du prolétariat qui a pu alors arracher ces avancées sociales.
Le groupe Médéric, trouve son origine dans les gestions des CCAF : Comité Central des allocations familiales et du CCAS : Comité Central des Assurances Sociales. La coordination de ces comités qui deviendront les « Caisses » se fera dans les années 1920. Résultat, non pas de la confrontation par les luttes d’un prolétariat vaincu et décimé par la boucherie de 1918, ou de la philanthropie des maîtres et capitaines d’industrie de l’époque, mais bien de la situation économique de la France au sortir de la guerre. Il faut à la fois, repeupler le pays et trouver de la main d’œuvre. D’où l’instauration des aides familiales au nombre d’enfants à charge dès la maternité, qui permettra aux femmes de se « libérer » pour suppléer aux emplois et postes laissés vacants par les hommes morts à la guerre ou trop invalides pour faire tourner les usines. Face à une classe ouvrière réduite mais encore combative et attentive aux échos d’une révolution sociale naissante de l’autre côté de l’Oural, les gestionnaires du capital français ont opté pour le paiement d’une paix sociale. Il en sera de même au sortir de 1945 via le conseil national de la résistance qui trouvera le juste équilibre entre le redéveloppement du capital français et l’élargissement de toutes ces lois sociales en faveur des travailleurs.
Ainsi au fil des décennies et des gouvernements successifs (quelque soient leurs étiquettes politiques) les deux groupes évolueront et se rapprocheront au point de faire fusionner leurs intérêts en 2008. Ce groupe de protection sociale couvre aujourd’hui la gestion des retraites complémentaires des salariés cadres comprenant 3,1 millions de cotisants salariés, 2,7 millions de retraités et des assurances pour les salariés d’entreprises dans les domaines de la santé, de l’épargne retraite…
Comme tous les autres groupes mutualistes du secteur santé, Malakoff-Médéric se veut aussi à but « non lucratif ». Le fonctionnement paritaire assure une représentation égale aux représentants des entreprises et des assurés/cotisants dans les lieux de décisions que sont les conseils d’administration. Paritarisme oblige, les représentants des salariés/assurés qui y siègent sont quasiment tous affiliés aux organisations syndicales : CGT, CFDT, CFTC, FO et CGC. Tous bénéficient de détachement ou de temps syndicaux d’entreprise pour y siéger. Les autres : UNSA ou Solidaires n’ont sûrement pas eu le temps de s’y faire une place conséquente car la bataille y est rude.
De fait, le groupe Malakoff-Médéric n’est pas pire que les autres groupes des mutuelles qui couvrent le marché français des retraites et autres assurances. Un secteur financier, qui n’a plus de « mutualiste » que l’appellation. Un secteur qui est aussi « solidaire » que les bureaucraties syndicales sont porteuses d’émancipation sociale. On peut comprendre alors leur silence sur ce groupe privé lors du conflit des retraites.

Oligarchie et népotisme ?

Rappelons d’abord l’affaire de Jean Sarkozy… Il est promu à la présidence de l’EPAD : structure économique et financière de la région la plus riche de France, les Hauts de Seine, car fils de son papa Président de la république. Devant le tollé suscité dans les milieux d’affaires et politiques (y compris dans les rangs de l’UMP), N. Sarkozy dût battre en retraite et faire patienter le fiston à la mairie de Neuilly. Notons aussi l’autre demi-frère du président : François Sarkozy. Ancien pédiatre recyclé dans la gériatrie, via l’industrie pharmaceutique. Conseiller de surveillance chez Bio Alliance Pharma, président de l’AEC dont une des activités est le conseil d’investissement aux fonds de pensions. Il est aussi parti prenant d’une chaîne télé sur la santé, financée par le groupe pharmaceutique des laboratoires Sanofi. Si différentes enquêtes ont démontré les accointances de R. Bachelot, ex pharmacienne, ex employée représentante des trusts pharmaceutiques, suite au scandale des achats du vaccin anti-grippal H1N1, personne ne manquera de remarquer les liens entre François, très lié au monde des labos, traitant entre autre de la gériatrie, et Nicolas, président qui a décidé de la mise en place d’un grand plan de plusieurs centaines de millions d’euros pour lutter contre la maladie « d’Alzheimer ».
Nous passerons rapidement sur l’autre demi-frère du président : Olivier Sarkozy qui codirige depuis 2008 l’activité internationale des services financiers du groupe d’investissement américain : Carlyle Capital Corporation.
Cette fois-ci, il s’agit du frère du président : Guillaume Sarkozy. Ex vice président de la CNAM (Caisse Nationale Assurance Maladie) de 2004/2005. Ex vice président du MEDEF jusqu’en 2006, et aujourd’hui à la tête de Malakoff-Médéric en tant que Délégué Général du groupe. Depuis la loi Fillon 2003, les entreprises peuvent proposer des mutuelles employeurs à leurs salariés. Celles-ci seront obligatoires en 2011. En échange, elles prennent en charge une partie des cotisations qu’elles récupèrent par des exonérations de charges. L’employé doit alors résilier son contrat de mutuelle personnelle et y inscrire même ses ayant droits (famille). Obligés les salariés du secteur de l’architecture (2008). Obligés les salariés de la SECU, de la CAF. Ceux de Pôle Emploi : ex ASSEDIC et ANPE. Vu la concurrence on peut s’interroger sur les conditions offertes par Malakoff Médéric. Pour 2011 seront contraints les employés de l’Hôtellerie Restauration environ 800 000 personnes. Les tractations étaient-elles une contre partie contenue dans la baisse du taux de TVA accordée aux bistrotiers ? Bref depuis 2008, grâce à ce dispositif, le groupe Malakoff Médéric a récupéré plus d’un million de souscripteurs.

Bref, avec une telle famille qui sert les intérêts des labos, les fonds de pension anglo-saxons en embuscade, un groupe français d’assurances complémentaires, tous derrière le plus connu à la tête de l’Etat en charge de l’exécutif politique et économique de la France, on reste dubitatifs sur l’éternel et abyssal « Trou de la Sécu » ou à l’irrémédiable et proche faillite de notre système de retraite solidaire par répartition à cause d’un vieillissement de la population. Comme résumerait l’autre : nous sommes bien soignés.

Une cagnotte à plus de 110 milliards d’euros.
Le gouvernement nous a ressassé qu’il agissait pour le bienfait du système de retraites par répartition. Dès la loi Woerth-Sarkozy promulguée, la propagande officielle (dont le frère Sarkozy) claironnait que les retraites étaient sauvées. Réalité oblige, personne n’est dupe. Cette réforme va entraîner une nouvelle baisse du taux des pensions, conduisant les futurs retraités qui n’ont pas le profil énoncé en début d’article à rejoindre ceux qui vivent déjà sous le seuil de pauvreté. La perspective de la baisse de cette retraite versée par le régime solidaire, incitera nombre de salariés, ceux qui en ont les moyens, et surtout les jeunes « obligés », à se tourner vers les complémentaires privées. Cette politique pénalisera encore plus à la baisse le pouvoir d’achat des bas revenus. Nombre de groupes en concurrence, dont des plus puissants que Malakoff-Médéric, rêvent de se partager ce futur marché, évalué à 110 milliards d’euros en 2020. D’ailleurs la loi prévoit quelques dispositions pour obliger les grandes entreprises privées à mettre en place des systèmes d’épargne retraite.

Le groupe SEVRIENA
Le groupe du frère Sarkozy espère bien se tailler une part de ce juteux marché très concurrencé. A cet effet, et pour lui, a été crée une société commune avec la Caisse Nationale de Prévoyance (CNP) pour prendre pied dans le secteur de l’épargne retraite en entreprise. Cette co-entreprise devait donner naissance, dès janvier 2011, à une société d’assurance : SEVRIENA, dont l’objectif était de développer massivement la retraite par capitalisation.
Notons que la CNP est une filiale de la Caisse de Dépôts et Consignation (qui gère le fond de réserve des retraites pour l’Etat), de la Banque Postale et du groupe Caisse d’Epargne. Le président de ce dernier n’est autre qu’un ancien secrétaire général de l’Elysée.
Cette fusion avait, alors, été dénoncée dans les conseils d’administration et auprès des salariés par SUD-CNP et FO (GIEGES) : « Ce projet est avant tout un projet politique, visant à créer un système de fond de pension à la française, destiné à substituer aux anciens régimes de retraite par répartition, un système par capitalisation…Une alliance CNP/Malakoff -Médéric, malgré sa présentation dithyrambique, ressemble au mariage de la carpe et du lapin… » Alliance contre nature des partenaires car la mission de la Caisse des Dépôts et Consignation et de garantir la pérennité des régimes par répartition du fond de réserve des retraites. Le groupe Malakoff Médéric de droit privé spécialisé dans la retraite complémentaire et l’assurance a l’objectif opposé : tirer profit du marché ouvert par cette réforme des retraites. La part du marché visé par SEVRIENA est évaluée à plus de 17% pour les retraites collectives. En effet, la réforme des retraites aboutira à l’asphyxie financière des grands régimes par répartition, et favorisera, ainsi, l’éclosion des grands fonds de pension français. La CNP assure déjà la gestion de fond de pension complémentaire comme PREFOND Retraite, vendu aux agents de la fonction publique.
Avec sa réforme, N. Sarkozy favorise certes son frère mais a surtout répondu à la demande du MEDEF et de L. Parisot, sa présidente, qui réclamait : « …un nouveau dispositif, très incitatif, voire obligatoire, de système par répartition. » Cette obligation faite aux entreprises profite, certes, à tous les groupes d’assurance et banques, mais le lien familial aide grandement le frère du président et son groupe Sevriena. C’est la loi Fillon de 2003 qui favorisa la mise en place et le développement de l’épargne retraite en entreprise, avec la création du PERP (Plan Epargne Retraite Populaire) et du PERCO (Plan Epargne Retraite Collectif) qui se substitue au Plan d’Epargne Salarial Volontaire mis en place par la gauche en 2001.
En 2009 ces plans d’épargne n’ont drainé qu’une dizaine de milliard d’euros. Pour un jackpot à se partager, estimé à plus de 100 milliards dans les années à venir, on comprend l’impatience des banques et assurances, via N. Sarkozy, à nous faire admettre la faillite programmée du système solidaire de retraite par répartition.
Pour autant, sont-elles une des causes du camouflet subit par l’Elysée et de l’échec du frère dans son projet de fusion ? Ce coup d’arrêt résulte-t-il d’agissements discrets de la part de groupes financiers : banques (BNP-Paribas, Société Générale…) et groupes d’assurances privées (AXA leader mondial) qui convoitent avec la même voracité ce juteux marché ? Les liens d’intérêts familiaux étaient-ils trop flagrants au risque de susciter un nouveau futur scandale pour favoritisme et connivence entre le président et son frère ? Liens révélés par le député communiste A. Gérin lors d’une séance de l’assemblée Nationale en exhibant le montage photo de Nicolas et de Guillaume suite aux informations de Médiapart ? Toujours est-il que si l’on se réjouit de cette bonne nouvelle « institutionnelle » la casse de notre système des retraites est belle et bien programmée. Cette loi n’est qu’une étape avant que le sujet ne soit repris par les députés. La loi dit que les partenaires sociaux et le parlement devront examiner en 2013 s’il est possible de mettre en place un régime alternatif à notre actuel régime par répartition.


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Re: réforme des retraites

Messagede ivo » 10 Juin 2012, 08:56

histoire de comparer ...

Ce que l'Etat va verser à Nicolas Sarkozy pour sa retraite
http://www.20minutes.fr/elections/93051 ... y-retraite
Image

Indemnités, avantages divers, le site de Challenges.fr a détaillé ce qui attend le chef de l'Etat quand il se sera retiré...

6.000 euros de retraite, des voyages gratuits, un appartement... Comme tous les anciens présidents, Nicolas Sarkozy va bénéficier d’avantages dus à son ancienne fonction. «D’abord, il percevra une indemnité de 6.000 euros brut, accordée à tous les "ex", quelle que soit la durée de leur séjour à l’Elysée. Ensuite, il pourra siéger au Conseil constitutionnel, en tant qu’ancien Président et percevoir, à ce titre, une indemnité de 11.500 euros net par mois», explique le site challenges.fr. Pour le moment, Nicolas Sarkozy n’a pas précisé s’il comptait siéger dans cette institution mais il pourrait redevenir avocat.


1,5 million d’euros pour l’Etat

A ces avantages, Sarkozy bénéficiera d’avantages en nature. Un appartement de fonction, deux fonctionnaires de la police nationale pour assurer leur protection rapprochée, une voiture de fonction avec deux chauffeurs, sept collaborateurs L’ancien président pourra également voyager gratuitement, grâce à deux cartes de circulation illimitées, l'une sur Air France, en classe affaires, l'autre à la SNCF première classe.

«Pour l'Etat, la facture de ces nombreux avantages est salée: La charge financière -que personne ne connaît compte tenu de la dispersion des financements- peut être estimée à 1,5 million par an et par ancien président
, souligne le député René Dosière dans son livre "L’argent de l’Etat" (Seuil)», détaille Challenges.fr.


pour 5 ans ... de cotisations ??? XD
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Re: réforme des retraites

Messagede ivo » 12 Oct 2012, 09:12

et le retour ....

Syndicats et patronat au chevet des retraites
http://www.lefigaro.fr/retraite/2012/10 ... raites.php
Les réserves des caisses complémentaires Agirc et Arrco fondent rapidement. Les partenaires sociaux discutent ce vendredi des mesures à mettre en place.

Une nouvelle journée cruciale pour les retraites se profile ce vendredi. Syndicats et patronats se retrouvent pour une réunion visant à discuter des moyens à mettre en place pour ralentir la baisse des réserves des régimes complémentaires Agirc (pour les seuls cadres) et Arrco (pour l'ensemble des salariés).

D'après les dernières prévisions publiées ce matin par les Echos - et qui confirment les chiffres révélés par Le Figaro en juillet dernier -, les caisses de l'Arrco seront vides en 2020 alors qu'elles devraient finir cette année à près de 42 milliards d'euros. Celles de l'Agirc, qui devraient conclure 2012 avec plus de 6 milliards dans les tiroirs, seront, elles, asséchées dès 2017. Les précédentes estimations parlaient de caisses vides en 2030 pour l'Arrco et 2026 pour l'Agirc.

Cette fonte accélérée est due à la hausse du chômage qui fait mécaniquement baisser les entrées de cotisations sociales. D'après l'Agirc et Arrco, ces nouvelles prévisions se confirmeront si le chômage reste supérieur à 10% en 2013 et 2015.

Les partenaires sociaux vont donc ce vendredi discuter de plusieurs scénarios à mettre en place pour faire face à cette situation de crise. Parmi eux, la hausse des cotisations ou de leur durée ou encore le gel des pensions. Les discussions s'annoncent compliquées entre ceux qui défendent la mise en place de mesures d'urgence avant une réforme de plus grande ampleur et ceux qui appellent à patienter jusqu'au début de l'année prochaine - date à laquelle le gouvernement a prévu de lancer une concertation pour modifier l'ensemble du système des retraites. Les défenseurs de cette dernière option rappellent que les scénarios évoqués, consistant à modifier un paramètre isolé, n'auront pour effet que de repousser l'échéance.


ben voyons ...
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