Dénonciation, "voisins vigilants", Vichy de retour

Dénonciation, "voisins vigilants", Vichy de retour

Messagede RickRoll » 05 Oct 2009, 10:36

L'Essonne met en place la délation par e-mail
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L'Essonne met en place la délation par e-mail

Les habitants du département peuvent "aider la police nationale" via un e-mail anonyme. Un syndicat des forces de l'ordre dénonce "une police d'une autre époque" et craint le retour d'une "police de Vichy".

Les habitants de l'Essonne (91) peuvent désormais dénoncer toute infraction et comportement dangereux ou illicite, via un e-mail anonyme. L'adresse e-mail police-ddsp.91@interieur. gouv.fr propose de transmettre aux forces de l'ordre tout "témoignage, photographie et vidéo". Une brochure disponible en mairie appelle ainsi à "aider la police nationale dans son action au service des citoyens", avec "une confidentialité est garantie".
"C'est rapide, efficace et en toute discrétion. Cela désenclave les quartiers sensibles et permet à ceux qui ont peur d'entrer dans un commissariat, de se faire entendre", explique Jean-Claude Borel-Garin, le numéro un de la police du département, au Parisien.

Les syndicats partagés

Du côté des forces de l'ordre, l'initiative divise. Le syndicat Alliance dénonce "une police d'une autre époque". "Je ne vois pas comment nos collègues pourront faire pour trier les bonnes des mauvaises informations ainsi recueillies", a déclaré son secrétaire général Jean-Claude Delage à l'AFP. Il craint une "impression de réinstaller la police de Vichy".
En revanche, le syndicat Union SGP-FO/Unité police "n'est pas choqué par cet appel au civisme", affirme dans Le Monde Nicolas Comte, le numéro un du syndicat.

(Nouvelobs.com)


Dans l'essonne d'abord, combien de temps avant que ça atteigne toute la France ?
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Re: Dénonciation par mail, "voisins vigilants", Vichy de ret

Messagede bipbip » 20 Aoû 2014, 11:12

Mais qu’est-ce qu’on va faire des… Voisins vigilants ?

Ils ont pour étendard un œil grand ouvert sur fond jaune. Disposés aux endroits stratégiques du quartier, les logos informent la canaille adepte de rapine : attention, cette zone est sous l’étroite surveillance des « voisins vigilants ». « Si je n’alerte pas la police… mon voisin le fera, » fanfaronne avec entrain le site voisinsvigilants.org. Sur le portail communautaire, une carte de l’Hexagone situe les quelque trois mille points d’implantation. Un nombre qui ne veut déjà plus rien dire à l’heure où vous lirez ces lignes puisque chaque journée écoulée acte l’enrégimentement de 150 nouveaux voisins vigilants. Et pourquoi se priver quand le ministère de l’Intérieur annonce que l’expérience aurait déjà fait baisser les cambriolages de 20 à 40 % dans les zones auto-surveillées. Exit l’œil inquisiteur de la bignole et puis le high-tech des caméras de vidéosurveillance c’est du pipo, rien ne vaut une vraie coordination d’épieurs planqués derrière leurs persiennes, carnet à croquis sur les genoux et numéro de la gendarmerie pré-pianoté sur le portable.

Le développement pernicieux de milices de quartier ? Pourquoi voir toujours le pire à venir alors que tout est écrit sur le site : les voisins vigilants sont avant tout une affaire de… « convivialité ». La preuve juste après : « Loin d’être des paranoïaques du cambriolage, des voyeurs qui épient les faits et gestes de leurs voisins, des délateurs nostalgiques des années 1940, ou encore des justiciers aigris prêts à créer des milices armées pour assurer la défense de leur quartier… les voisins vigilants sont simplement des citoyens désireux de créer un élan d’entraide et de solidarité dans leur quartier pour réduire l’insécurité. » Entraide, solidarité, voire même philanthropie puisque l’adhésion au dispositif est complètement gratuite. Bon, faudra bien lâcher par la suite quelques euros pour commander autocollants et panneaux couleur canari, mais n’est-ce pas là un prix dérisoire à payer pour une sérénité retrouvée ? Et puis, comment ne pas accompagner un si bel engouement bénévole en ces temps de disette budgétaire qui affecte jusqu’à nos forces de l’ordre ?

Encore un truc qui nous vient des Ricains ! persifle le jamais-content. C’est un fait. Le concept de Neighborhood Watch est né dans le New York hautement corrompu et criminogène des années 1960. Un fait divers servit d’étincelle à la mobilisation populaire : l’assassinat d’une jeune femme, Kitty Genovese, sous l’œil de multiples témoins impassibles. Plus jamais ça ! promirent des citoyens indignés. Un demi-siècle après, Claude Guéant, alors ministre de l’Intérieur, traçait le cadre réglementaire d’un « dispositif de participation citoyenne » directement inspiré de l’exemple américain et censé « développer un comportement de nature à mettre en échec la délinquance ». A la même époque, Patrick Lecocq de la Ligue des droits de l’homme, déclarait : « Nous connaissons bien les exemples anglo-saxons. Et nous en connaissons les dérives. Le risque, c’est de voir des personnes, même bien intentionnées au départ, commencer à faire régner leur loi dans leur quartier. Le chevalier blanc peut très bien se muer en chevalier noir et devenir un problème. De tels comités, en outre, vont attirer les zorros et les va-t-en-guerre, ainsi que des membres de groupes d’extrême droite. [1] »

A la faveur des dernières élections municipales et européennes, ils sont plusieurs maires à soutenir, voire encourager, la création de « voisins vigilants » dans leur commune. Principalement concernées : ces zones pavillonnaires où l’atomisation de toute réelle vie de quartier a permis au venin sécuritaire de se répandre telle une traînée de poudre. A peine nommé, Jean-Michel Solé, maire divers droite de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-orientales), organisait une table ronde entre municipalité, gendarmerie et police municipale pour lancer une opération « voisins vigilants », histoire de « développer la solidarité dans les quartiers, et jamais au grand jamais pour inciter à la délation ». Juste avant il annonçait le doublement des caméras de vidéosurveillance de la commune.


Notes

[1] http://www.sudouest.fr/2011/04/26/la-li ... 6-4751.php.

http://cqfd-journal.org/Mais-qu-est-ce- ... -faire-des
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Re: Dénonciation par mail, "voisins vigilants", Vichy de ret

Messagede bipbip » 05 Sep 2014, 10:43

Wallonie
Un nouveau partenariat local de délation à Estaimpuis…

Ce n’est pas la première fois que nous parlons de ce fameux Partenariat local de prévention qui vise à faire collaborer le « bon citoyen » dans le travail de la police d’une façon déjà bien présente dans certaines localités anglaises (neighboor watching) et bien éprouvé par certain « citoyen » depuis plus de 70 ans… La délation cette fois-ci va s’inviter cette fois ci à Estaimpuis (Hainaut Occidental) en septembre. Dans ce le cas présent le centre d’Estaimpuis servira de zone test avant une probable extension au reste de la ville puis à l’entité… Chaque « citoyen » pourra envoyer rapidement un sms à la police et à ses voisins pour dénoncer des faits « suspects ». En bref, chaque citoyens deviendra un apprenti auxiliaire de police et on peut être sûr que certains s’en donneront à cœur joie pour dénoncer jusqu’au moindre mégot par terre, la moindre inscription à la craie ou le moindre pet de travers. Si ce genre d’initiative se généralise, on risque de voir apparaitre une méfiance entre tous les habitants, plus personnes ne se fera confiance…

Entre ce genre d’initiative, la généralisation de la vidéo-surveillance, la surveillance de plus en plus accrue d’internet, du téléphone, des cartes de crédits et mobib (qui permettraient facilement de suivre les déplacements d’une grande partie de la population), il ne restera bientôt plus le moindre espace de liberté hors de l’œil de l’état…

http://wlibertaire.net/2014/08/un-nouve ... staimpuis/
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Re: Dénonciation, "voisins vigilants", Vichy de retour

Messagede Pïérô » 19 Jan 2018, 15:55

Dénonciation on line, la nouvelle brise de Nice

Communiqué LDH

Pendant deux mois, la ville de Nice va tester une application nommée « Reporty », sans attendre l’avis de la Cnil, qu’elle a pourtant sollicité. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) juge que cette expérimentation est dangereuse pour les libertés. Fonctionnant sur téléphone portable, ce dispositif permettra à deux mille citoyen-ne-s habilité-e-s (agents municipaux, membres des comités de quartier et voisins vigilants) de transmettre des vidéos de délits et d’infractions directement au Centre de supervision urbaine (CSU) où elles seront traitées et géolocalisées en direct comme les images des mille deux cents caméras de vidéosurveillance de la ville.

Cette décision traduit la volonté de plus en plus nette de certaines municipalités de se « substituer » à l’Etat, singulièrement lorsqu’il s’agit de missions de police.

La LDH dénonce cette « municipalisation » qui prétend assurer toujours plus de missions de sécurité à la place de la police nationale. Elle constitue un risque pour la sérénité de toutes et de tous. En effet cette conception de la police municipale, à laquelle s’ajoutent les dispositifs « Participation citoyenne »,
« Voisins vigilants », « Chasseurs vigilants » et maintenant « Reporty », ne s’appuie pas sur des garde-fous juridiques solides. L’utilisation de nouvelles technologies, loin de constituer une quelconque garantie, risque au contraire d’exacerber les risques de délation et de favoriser une escalade répressive. La LDH considère que l’évaluation d’une incivilité par l’auteur-e d’un signalement est tellement subjective qu’elle atteint gravement la façon de vivre ensemble.

Croire que la technologie va pallier l’absence de relation de proximité entre police et population est plus qu’une erreur. C’est une faute au regard des valeurs fondamentales de la citoyenneté. C’est pourquoi la LDH met en garde face à ces dérives et demande l’arrêt de cette expérimentation. Elle rappelle que la présence de multiples caméras de surveillance n’a pas empêché l’attentat de juillet 2016. La LDH considère que la meilleure des préventions, comme la meilleure des répressions, consiste à assurer une présence physique vigilante, efficace parce que respectueuse des libertés.

Paris, le 18 janvier 2018


https://www.ldh-france.org/denonciation ... rise-nice/
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Dénonciation, "voisins vigilants", Vichy de retour

Messagede bipbip » 13 Mai 2018, 19:06

Voisins vigilants : banalités de la politique sécuritaire

Les voisins vigilants ont l’œil jaune et grand ouvert, c’est même à ça qu’on les reconnaît. À Saint-Étienne, les quartiers La Bérardière, la Chèvre, la Colline des pères ou encore Bel-air vivent sous l’œil éclatant du dispositif « Stéphanois vigilants », où on peut se surveiller mutuellement afin, selon l’objectif affiché par la police, de diminuer le nombre de cambriolages dans ces quartiers.

Le signalement, ça se pratique ou ça se subit

Inspiré d’une idée anglo-saxonne (Neighborhood Watch), ce dispositif cible les quartiers résidentiels et doit permettre aux voisins de signaler à la police « la venue de véhicules ou de personnes inconnues ayant des comportements suspects » [1]. C’est ainsi que les choses sont présentées par la police nationale (et généralement l’élu local à la sécurité) lors de réunions d’information qui se tiennent dans chaque quartier au moment du lancement du dispositif. L’objectif de ces réunions est de désigner des voisins référents qui recueilleront ensuite les signalements provenant des autres voisins vigilants pour les communiquer à la police. Lorsqu’un signalement est fait sur le numéro de téléphone dédié, les informations sont répercutées, entre quartiers, par mail notamment : vous pouvez ainsi être informé (en recevant le numéro de plaque d’immatriculation), par exemple, que telle voiture « suspecte » a été repérée dans un autre quartier « voisins vigilants ». Voitures suspectes, comportements suspects ? La direction de la police municipale explique qu’il s’agit par exemple de « gens qui se baladent, qui démarchent, qui toquent à la porte ». La fiche pratique remise aux habitants évoque des « personnes dont la présence ou le comportement est inhabituel ». Face à cela il convient de noter, toujours selon cette même fiche pratique : « le nombre de personnes, leur âge, leur sexe, leurs signes particuliers, leurs tenues vestimentaires, leur élocution… ». Faudra-t-il alors signaler les personnes à l’accent inconnu ou étranger ? Faudra-t-il signaler une capuche un peu trop couvrante ? Un voile ? Une jupe ? Un tatouage ?
Une habitante de la commune de Villars, dans un quartier de « voisins vigilants », nous a évoqué quelques illustrations quotidiennes du dispositif. Précisons qu’elle-même a refusé d’apposer l’autocollant à l’œil jaune sur sa boîte aux lettres. Quelques mois après la mise en place du dispositif, son domicile est cambriolé. Elle se rend alors chez ses voisins qui, bien que « vigilants », n’ont rien vu, ni signalé. Loin de s’en étonner, ils préfèrent lui reprocher de ne pas avoir mis l’étiquette sur sa boîte. L’œil jaune se vit donc aussi comme un moyen de dissuasion pour les habitants convaincus. Autre scène, même quartier, un peu plus tard : un passant promène son chien, croise le regard de cette même habitante qui sort de chez elle. Se croyant soupçonné dans ce quartier sous surveillance, il se sent alors obligé de justifier, confus, qu’il ne fait que passer et qu’il promène son chien.

Derrière l’œil en public, le porte-monnaie privé

Il faut dire que les quartiers « voisins vigilants » sont frappés au coin du signalement, affublés qu’ils sont de panneaux indiquant la présence du dispositif : un œil grand ouvert sur fond jaune, où la pupille ressemble davantage à une caméra de surveillance qu’à un organisme vivant. D’ailleurs, d’où viennent ces panneaux ? Ni de la ville, ni de la police, mais bien d’une société. Car « Voisins vigilants », c’est une marque et une SARL fondée dans les Alpes-Maritimes en 2012 (association devenue société en 2014, renommée « Voisins vigilants et solidaires » en fin 2017). Cette société, c’est d’abord une plate-forme internet qui permet de créer et de trouver les autres « communautés » de voisins vigilants sur son territoire. A Saint-Étienne, il en existe déjà 36 ! En vous inscrivant (ce qui implique de communiquer son adresse postale), vous pouvez décider vous-même de commencer à « vigiler » votre quartier. Cette société fournit également les panneaux signalétiques et de petits objets qui constituent le kit « voisins vigilants ». Si vous vous inscrivez pour créer une nouvelle communauté, le kit de démarrage est gratuit (quelques brochures, cartons et autocollants). Si vous en voulez à nouveau ou si vous ne créez pas de communauté, il faut payer. Pour un panneau à poser à l’entrée de votre rue, c’est 200€ [2].
Mais qui paie les kits gratuits, la plate-forme, le service de SMS et les autres services gratuits ? Les mairies évidemment. 1000 € pour 5000 SMS. Pour les plus grands fans, il existe bien entendu un abonnement, pour devenir « mairie vigilante ». Le tarif pour Saint-Étienne ? Communiqué uniquement aux élus selon la société. Au final, la recette semble particulièrement bien fonctionner pour ces entrepreneurs de la sécurité, puisque le chiffre d’affaires de la société est en progression constante : 20 475 € en 2013 [3], 125 774 € en 2014, 266 453 € en 2015.

Le jeu des peurs, le sens de la solidarité

Bien entendu, la société se défend d’attiser les peurs. Son Twitter dit l’inverse, qui relaie des infos bien choisies : « Les 8 conseils du ministère de l’Intérieur pour éviter de devenir receleur malgré soi », « Les 10 conseils qui peuvent vous éviter une intoxication au monoxyde de carbone ! », « L’hiver est là et avec lui les vagues de grand froid. Prenez vos précautions ! » , « Voisins vigilants, ils vous ont à l’œil ! », « 67% des Français ont peur d’être cambriolés pendant leurs vacances ! » (publié un 9 août), « L’arnaque aux pneus crevés, le nouveau phénomène qui inquiète la police ! ».
A Saint-Étienne, le dispositif a été adopté en conseil municipal le 16 novembre 2015 [4], trois jours après les attentats de Paris, à la quasi-unanimité (opposition des élues communistes et abstention de deux élus écologistes) et avec le soutien marqué des élus FN (remerciés par Claude Liogier, élu en charge de la sécurité). Sur la colline des pères, des habitants ont réagi à ce dispositif en dénonçant une incitation à la délation, à la stigmatisation et à la collaboration avec la police, et en y opposant la création de véritables liens de solidarité. Des affiches et des tracts ont été déposés dans le quartier. Sur l’un d’eux on lit : « L’excuse de la solidarité et la bienveillance n’est qu’une salade pour renforcer la sécurité et le contrôle et nous pousse à accepter d’être surveillé-es en permanence au prétexte qu’on aurait “rien à se reprocher” […] De plus, le lien social ce n’est pas des échanges de SMS entre des référents de quartier et la police, mais le lien, l’attention et l’entraide directe entre les personnes »


[1] Compte-rendu d’une réunion publique à Saint-Jean-Bonnefonds le 11 avril 2017 et mis en ligne sur le site de l’association libre du Minas et de la rue Maisonnette.

[2] Article publié sur le site internet de l’Obs le 3 août 2014

[3] Sites societe.com et verif.com

[4] Conseil municipal du 16 novembre 2015, délibération 151146, dossier n°479


http://lenumerozero.lautre.net/Voisins- ... ecuritaire
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Re: Dénonciation, "voisins vigilants", Vichy de retour

Messagede bipbip » 14 Juil 2018, 20:53

Voisins vigilants, un business florissant et subventionné

Voisins Vigilants est un réseau de surveillance citoyen. Encouragé par l’État, les Régions et les Départements, ce système s’installe dans de nombreuses communes. De quoi remplir les poches de l’entreprise marseillaise qui commercialise le « service ».

Depuis vingt ans, leurs panneaux jaunes floqués d’un gros oeil tout noir s’implantent dans les villages et quartiers pavillonnaires de toute la France. C’est la signalétique « Voisins Vigilants », parfois accompagnée de petits mots doux évocateurs, du type :

« Si je n’alerte pas la police, mon voisin le fera ! »

De quoi « faire si peur aux cambrioleurs », assure Thierry Chicha dans la vidéo d’accueil de son site voisinsvigilants.org. Un pouvoir de dissuasion doublé par la possibilité d’envoyer des alertes. À Antony, des voisins ont ainsi signalé qu’une équipe de voleurs de voitures avait pris pour cible uniquement des « grosses cylindrées allemandes… » dans leur quartier.

Si le système vous tente, c’est 100 euros le panneau. Avec Sébastien Arabasz, les deux hommes d’affaires marseillais ont fait leur business sur les réseaux de surveillance de voisinage. En 2011, une circulaire signée du ministre de l’Intérieur Claude Guéant, appelle les préfectures à développer le concept des réseaux de voisins. En lien avec les gendarmeries, ils doivent permettre de renforcer « la sécurité publique » pour « mettre en échec la délinquance ».

Un an après, alors que Voisins Vigilants existe sous forme d’association depuis dix ans, les deux fondateurs déposent leur marque. Aujourd’hui, la start-up marseillaise composée d’une quinzaine de salariés revendique 300.000 foyers inscrits et 600 mairies clientes. Lancé avec un capital de 10.000 euros, l’entreprise aurait un chiffre d’affaires légèrement inférieur à 500.000 euros. La boîte refuse de communiquer sur ses bénéfices. Si bien que Voisins Vigilants, marque déposée, est en situation de quasi-monopole sur le marché. L’activité de l’entreprise est florissante en partie grâce à des subventions publiques.

... https://www.streetpress.com/sujet/15299 ... bventionne
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