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Re: La vague de suicide dans les prisons continue

Messagede Pïérô » 25 Oct 2008, 14:58

et il faut justement en parler...
car si l'on parle d'une "vague" c'est bien parce qu'il y a une recrudescence du phénomène et dans des proportions encores inconnues...
Celà doit nous amener aussi à remettre sur la table notre projet libertaire et la problématique de l'enfermement...
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suicides dans les prisons

Messagede jean » 21 Nov 2008, 03:27

Maison centrale de Saint-Martin-de-Ré : un détenu, placé au quartier disciplinaire puis à l'isolement en dépit d'une pathologie psychiatrique, se suicide.


Suicide à la prison centrale de val de reuil (27) ce lundi. Un détenu de 50
ans s'est pendu dans sa celule.
Incarcéré depuis un an, il devait purger une peine de 11 ans de prison.

> Maison centrale de Saint-Martin-de-Ré : un détenu, placé au quartier
> disciplinaire puis à l'isolement en dépit d'une pathologie psychiatrique,
> se suicide.
>
> La section française de l'OIP informe des faits suivants :
>
> Placé au quartier disciplinaire puis à l'isolement, alors qu'il souffrait
> d'une pathologie psychiatrique lourde et avait déjà tenté de se suicider,
> un jeune homme s'est pendu le 5 novembre à la maison centrale de
> Saint-Martin-de-Ré (Charente- Maritime). Il est décédé le 7 novembre 2008
> au Centre hospitalier de la Rochelle.
>
> M.S., âgé de 26 ans, s'est pendu avec son drap dans une cellule du
> quartier d'isolement le 5 novembre. Évacué dans un état critique au centre
> hospitalier universitaire de La Rochelle, il est décédé deux jours plus
> tard.
>
> Selon des informations confirmées par l'Unité de consultation et de soins
> ambulatoires (UCSA), le jeune homme souffrait d'une pathologie
> psychiatrique lourde, notamment un syndrome délirant avec des bouffées
> d'agressivité, pour laquelle il prenait quotidiennement un traitement. Son
> état avait déjà nécessité des hospitalisations d'office. Selon un
> intervenant, il était fréquemment prostré, faisait l'objet de brimades de
> la part de certains co-détenus et demandait à tout prix à être de nouveau
> hospitaliser.
>
> Malgré cette pathologie, le jeune homme était placé à l'isolement depuis
> presque trois semaines. Auparavant, il avait été placé au quartier
> disciplinaire, le 11 octobre, pour avoir agressé un surveillant à l'arme
> blanche le jour même, sans lui occasionner de blessures. Le médecin
> responsable de l'UCSA et un médecin psychiatre avaient alors jugé que son
> état n'était pas incompatible avec la sanction. Ce n'est qu'au bout de six
> jours, qu'un médecin psychiatre a estimé que la sanction devait être
> levée. Il a alors été placé au quartier d'isolement.
>
> Début octobre, des faits similaires étaient déjà survenus. Muni d'un
> couteau, M.S. avait couru après un surveillant, sans l'atteindre. Il avait
> été placé au quartier disciplinaire où il avait déjà tenté de se suicider.
>
> Contacté le 19 novembre par la coordination régionale Poitou-Charentes de
> l'OIP-SF, la direction de l'établissement n'a pas voulu s'exprimer sur ce
> sujet.
>
> L'OIP rappelle :
>
> - le rapport du Commissaire européen aux droits de l'homme, rendu public
> le 20 novembre 2008, qui souligne « qu’au lieu d’être hospitalisés,
> certains malades relevant de la psychiatrie sont placés en quartier d’isolement,
> voire en quartier disciplinaire ou encore font l'objet de régimes de
> détention plus stricts, dans le cadre des régimes différenciés. »
>
> - L'arrêt Renolde c/ France du 16 octobre 2008 de la Cour européenne des
> droits de l'homme, qui a jugé que, « à la lumière de l’obligation positive
> de l'État de prendre préventivement des mesures d’ordre pratique pour
> protéger tout individu dont la vie est menacée, on peut s’attendre à ce
> que les autorités, qui sont en présence d’un détenu dont il est avéré qu’il
> souffre de graves problèmes mentaux et présente des risques suicidaires,
> prennent les mesures particulièrement adaptées en vue de s’assurer de la
> compatibilité de cet état avec son maintien en détention» et estimé que
> « le placement en cellule disciplinaire isole le détenu, en le privant de
> visites et de toute activité, ce qui est de nature à aggraver le risque de
> suicide lorsqu’il existe » (CEDH, Renolde c/France, 16 octobre 2008).
>
> - L'article D.398 du code de procédure pénale aux termes duquel « les
> détenus atteints des troubles mentaux [...] ne peuvent être maintenus dans
> un établissement pénitentiaire ».
>
> - Le rapport du Professeur Terra sur la prévention du suicide des
> personnes détenues, publié en décembre 2003, rappelant que « les détenus
> dont la crise suicidaire prend le masque de l'agressivité ne peuvent pas
> être mis au quartier disciplinaire sans risquer d'accélérer la progression
> de leur détresse ».
>
jean
 

Re: suicides dans les prisons

Messagede jean » 02 Déc 2008, 05:06

Encore un suicide enprison



> Nouveau suicide dans une prison
> LEMONDE.FR avec AFP | 01.12.08 | 08h50 • Mis à jour le 01.12.08 | 08h53
> http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... r=RSS-3208
>
>
> Un jeune homme de 27 ans, détenu à la prison de Luynes (Bouches-du-Rhône),
> est mort, samedi matin 29 novembre,
> après s'être pendu, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.
>
> Les surveillants ont découvert son corps inanimé à la remontée des
> promenades samedi vers 10 h 30, a indiqué le syndicat FSU,
> confirmant une information du site Internet de La Provence.
>
> > Le détenu, qui purgeait plusieurs courtes peines dont une de quarante mois
> pour conduite sous l'emprise de l'alcool, a été retrouvé
> pendu au lit supérieur de sa cellule. Il ne bénéficiait pas de suivi
> particulier, a-t-on précisé de source proche du dossier.
>
> Il s'agit du premier suicide depuis deux ans dans cette prison située près
> d'Aix-en-Provence, a-t-on ajouté de même source.
jean
 

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Messagede Roro » 18 Déc 2008, 17:13

Les prisons de l'intérieur...

http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... id=1077759

Sans commentaires...

A BAS TOUTES LES PRISONS !
La Nature n'a fait ni serviteurs ni maitres, c'est pourquoi je ne veux ni commander ni recevoir d'ordres.
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Re: Les prisons de l'intérieur...

Messagede Renaissance » 18 Déc 2008, 17:20

J'ai hâte de voir le documentaire !
Merci Roro :wink:

Allez camarades tenez bon ! Sollidarité !
A BAS LES PRISONS !
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Livret de l'ENAP : Utilisation des armes ... en prison

Messagede ScSami » 09 Juil 2009, 14:07

Voici un ptit livret sorti en douce...

( Centre Interdisciplinaire de Recherche Appliquée au champ Pénitentiaire ) (CIRAP)
Dossiers Thématiques : "L'utilisation des armes de neutralisation momentanée en prison" - Une enquête auprès des formateurs de l'ENAP
Olivier Razac

Ministère de la Justice [i](misère de l'injustice wai !)
2008 - 75 pages - Format PDF
[/i]

http://rapidshare.com/files/253783147/Armes_neutralisation_momentan_e_-_ENAP_-2008.pdf.html
ScSami
 

Re: Livret de l'ENAP : Utilisation des armes ... en prison

Messagede post-gaucho » 09 Juil 2009, 22:05

Les armes, quelles qu’elles soient, ne font pas partie du quotidien pénitentiaire (sauf en ce qui concerne les miradors). Les multiples petits problèmes et conflits qui surgissent tous les jours doivent donc être réglés par d’autres moyens. Toutefois, la réglementation envisage les situations où l’usage d’une arme est, soit possible, soit prescrit (article D. 283-6 du CPP précisé par la circulaire du 1er juillet 1998). L’article D. 283-6 mentionne « la force armée » ou la « force des armes », sans plus de précision, là où la circulaire de 1998 tente d’apporter une distinction entre les armes à feu dotées de « munitions létales » et les armes « non létales ». Mais cette distinction est ensuite mal exploitée. Un petit chapitre précise que l’usage des armes non létales doit être régi par un principe général : « ce qui est strictement nécessaire et indispensable au maintien de l’ordre ou au règlement intérieur ». De plus, les modalités de leur utilisation doivent être déterminées par le chef d’établissement. Enfin, chaque utilisation doit donner lieu à un compte rendu au chef d’établissement. Le problème est que le chapitre suivant censé préciser l’utilisation des « armes à feu équipées de munition létales » introduit une confusion. En toute rigueur, si l’on suit la rédaction de la circulaire, cette utilisation s’étend à tous les cas déterminés par l’article D. 283-6, c’est-à-dire que l’utilisation des munitions létales n’est pas plus restreinte que celle des armes non létales. Premièrement, l’usage des armes (létales ou non puisque la circulaire ne lève pas cette ambiguïté) est possible pour la défense de soi-même et d’autrui. C’est le cas lorsqu’un agent ou un détenu est directement menacé par une arme (par nature ou par destination). Mais, c’est aussi le cas lorsque les violences sont des « actes susceptibles de causer une sérieuse émotion sinon un dommage physique ». La notion de violence susceptible de causer une « sérieuse émotion » laisse une large place à l’interprétation. La circulaire en question énumère de nombreux cas : une gifle, la menace d’une arme ou certaines détériorations matérielles entrent dans cette catégorie. Par contre, il est clair que ce n’est pas le cas d’une insulte simple ou d’un refus d’obtempérer. Bien sûr, dans la pratique, une gifle ne peut pas justifier l’usage d’une arme à feu puisque la « riposte doit être proportionnée à la menace » mais il est malheureux que la circulaire, si précise par ailleurs, n’ait pas séparé plus nettement le cadre légal d’utilisation des armes létales et non létales. Elle maintient une zone d’interprétation là où elle aurait pu trancher définitivement.
Deuxièmement, l’usage des armes est possible pour la défense de l’établissement et des postes de surveillance. Il est possible d’utiliser une arme en cas d’agression intérieure ou extérieure et, si cette agression atteint une certaine gravité (intrusion d’individus armés, dépôt d’explosifs à l’extérieur de l’enceinte, attaque armée d’un mirador ou de la porte d’entrée), cette utilisation est prescrite. Par ailleurs, la circulaire précise que « la seule défense des biens mobiliers ou immobiliers ne doit pas conduire à faire usage d’armes à feu contre les personnes. » Dans ce cas, l’utilisation des armes à feu est réservée à certaines situations particulières où la défense des locaux est nécessaire pour assurer celle des personnes.
Malheureusement, si la circulaire précise ici qu’il s’agit bien de l’utilisation des armes à feu, elle ne précise pas à nouveau quel type de munitions correspond à chaque cas.
Troisièmement, l’usage des armes est possible en cas d’évasion, c’est l’hypothèse pour laquelle le cadre légal s’avère le plus précis. En effet, le chapitre sur les évasions prévoit les cas où l’utilisation « des armes létales » est soit prohibée, soit justifiée, soit prescrite.

Ces marrants ces trous dans la législation. Et après on s'étonne qu'il y a des bavures...
J'ignore les personnes suivantes : FRED, Seitanarchist, Tuxanar et Vilaine Bureaucrate et ce, afin d'éviter de transformer le forum en champ de bataille. Je ne vois pas leurs messages, ce qui explique pourquoi je ne leur réponds pas.
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Re: Infos monde carcéral

Messagede leo » 01 Nov 2009, 11:04

Tout se délocalise, même les prisons !
Des détenus belges incarcérés aux Pays-Bas

Article publié le 31/10/2009

La Belgique manque de cellules pour ses prisonniers et les Pays-Bas ont de la place car la criminalité est en baisse : les 2 pays ont donc signé un accord pour que 500 détenus belges purgent leur peine dans une prison hollandaise.

la suite ici : http://www.rfi.fr/actufr/articles/118/article_86156.asp
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[infos] monde carcéral

Messagede abel chemoul » 22 Déc 2009, 21:25

#
Tension à la maison d'arrêt de Tours après l'agression d'un gardien

TOURS, 22 déc 2009 (AFP) - Le Syndicat national pénitentiaire des surveillants (SPS) a dénoncé mardi "la tentative d’homicide sur un surveillant" survenue la veille à la maison d’arrêt de Tours, soulignant une situation particulièrement tendue ces dernières semaines dans cet établissement.

Dans un communiqué, le syndicat affirme que "les agressions verbales et physiques (envers les gardiens) sont de plus en plus fréquentes", avec "quatre agressions physiques en novembre et décembre". Il s’agit de la "deuxième agression d’un gardien en une quinzaine de jours" et le climat est "extrêmement difficile à la maison d’arrêt, à tous égards", a-t-on confirmé de source proche du dossier. De même source, on indique en substance qu’un détenu, ne voulant pas réintégrer sa cellule, y a mis le feu. Les gardiens sont intervenus et, lors d’une confrontation avec le détenu, une trace de strangulation a été relevée sur l’un des gardiens. A l’origine de cette situation tendue, le SPS relève en particulier "la surpopulation carcérale chronique : 300 détenus pour 140 places", "le manque de moyens matériels et humains nécessaires pour assurer l’ordre et la discipline" considérant qu’"il manque 20 surveillants", ainsi que "la mauvaise gestion prévisionnelle des effectifs des personnels administratifs et de surveillance". A la suite de cet incident, une procédure judiciaire est en cours, a indiqué l’administration pénitentiaire, se retranchant derrière le secret de l’instruction pour se refuser à toute autre précision.

http://www.france-info.com/ressources-a ... 69-69.html
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Re: [infos] monde carcéral

Messagede abel chemoul » 31 Déc 2009, 16:24

Un article du dernier"Egalité économique et sociale", la feuille de choux de la CGA-Lyon
(les anciens numéros sont consultables là: http://www.laplumenoire.org/ees.php)
Neuves ou anciennes, toutes les prisons sont inhumaines !

Dimanche 22 Novembre 2009, la prison de Corbas a connu une importante rébellion de 200 détenus. Ils ont refusé de quitter la cour de promenade et de regagner leurs cellules pour manifester leur colère.

Le dimanche suivant, ils étaient 45 à renouveler ce type d’action malgré les probables sanctions. La direction a fait appel aux équipes régionales d’interventions pour maintenir l’ordre.

Pourtant cette nouvelle prison ouverte en avril 2009 pour remplacer celles de Perrache, nous avait été présenté comme une prison ultra moderne où les détenus connaitraient enfin des conditions de vie dignes. Mais les chiffres parlent d’eux même : déjà 900 détenus pour une capacité de 690 places. La peinture est fraiche mais à part ça, rien n’a réellement changé… Cette prison comme les autres, reste une machine à briser les vies pour effrayer, entre autres, ceux et celles qui seraient tenté d’enfreindre les règles de cette société de classe pour « s’en sortir » individuellement. N’oublions pas que, à leur entrée en prison, 89% n’ont aucun diplôme où un diplôme inférieur au bac. Ce sont les plus pauvres et les "délits de pauvres" (vol, deal, atteinte aux biens, etc.) qui sont punis le plus sévèrement en comparaison aux cols blancs qui détournent des millions.

La politique sécuritaire actuelle rallonge toujours plus la durée des peines malgré la surpopulation (près de 130%) et le bilan catastrophique de la politique de réinsertion des détenus (en France, 3 000 Conseillers d’Insertion et de Probation pour 60 000 détenus). La prison reste l’école du crime, de la violence physique et psychologique, de l’arbitraire, de l’humiliation, etc. Malgré cet échec flagrant, peu de personnes remettent en cause leurs existences.
La lutte pour l’abolition des prisons doit être menée de l’intérieur et de l’extérieur de celles-ci. Nous devons nous attaquer aux causes de la "déviance" : la misère, les discriminations, la société de consommation, le sexisme, certaines lois stupides, etc. Cependant, il existera toujours une forme de déviance même en société libertaire. Nous ne devons pas le nier. Et dès aujourd’hui, nous devons inventer des moyens humains et constructifs de la gérer, notamment en mettant l’accent sur les notions de réparation et de soin pour remplacer celle de punition. En n’oubliant pas que les "coupables" sont aussi souvent des "victimes", et avant tout des êtres humains…
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Re: Infos monde carcéral

Messagede Nico37 » 03 Jan 2010, 21:27

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Re: Infos monde carcéral

Messagede Pïérô » 02 Sep 2012, 15:09

Documentaire belge sur les prisons
QHS et rébellion



En juin 2008, un module d'isolement ouvrait dans la prison de Bruges, Belgique. C'était la réponse de l'État face aux multiples rébellions, évasions et émeutes qui avaient echauffée bien des coeurs à l'intérieur qu'à l'extérieur de la prison. Le quartier de haute sécurité (QHS) : dix cellules individuelles contenant le strict minimum, deux cachots, une quarantaine de matons et des 'blouses blanches' -- médecins, psychiatres, psychologues, infirmiers. Le but : briser les détenus récalcitrants. L'État y impose un régime sévère, utilisant la torture physique et mentale, administrant drogues légales et injections. Les détenus y sont enfermés de quelques mois à un an (voire plus) pour briser tout esprit rebelle, faire avaler les fables du 'bon chemin' et de la bonne conduite et éviter les rébellions possiblement contagieuses en écartant les soi-disant meneurs.
Nous voulons rappeler la résistance de l'intérieur que ce lieu infect a connu depuis ses débuts et, à la fois, encourager une lutte contre l'isolement, partie intégrante d'une lutte plus globale contre la prison et les différentes formes d'oppression et de privation de liberté. Une lutte qui ne se réduit pas à demander des améliorations du régime pénitentiaire, qui ne demande rien à un État mettant tout en oeuvre pour maintenir les rapports sociaux d'oppression et éteindre les feux de la révolte.
Aujourd'hui, la résistance dans les prisons se situe toujours sur le fil du rasoir. Le désir de liberté ne se laisse pas facilement contrecarrer. Des évasions toujours plus violentes sont la réponse aux mesures de sécurité croissantes, la violence contre les matons répond à l'arrogance de ceux qui se cachent derrière la toute-puissance de leurs syndicats. Une violence qui se dirige clairement contre l'oppresseur et qui reste, après tout, relative dans le contexte de l'enfermement et des humiliations quotidiennes.
Le court-métrage esquisse le module d'isolement dans la prison de Bruges, dans le contexte de la révolte à l'intérieur et à l'extérieur des prisons.

contrelataule@riseup.net

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Re: Infos monde carcéral

Messagede Pïérô » 13 Sep 2012, 00:53

Aout 2012, prison de Roanne (42)
Emission sur SONS EN LUTTES
Depuis plusieurs mois, des prisonniers du centre de détention de Roanne (42) font sortir de derrière les murs des infos, témoignages, revendications et appels à la lutte, qui ont été relayés, entre autres, par l’émission radio Papillon, et par le site internet Le Numéro Zéro. Le 4 juillet, quatre détenus refusent de remonter de promenade pour protester notamment contre la récente modification des horaires, qui chamboule et restreint l’accès à la promenade. Sans aucune discussion, des surveillants sur-armés les chargent et ils sont placés au mitard. Des détenus filment clandestinement cette scène et diffusent largement la video sur internet. Les jours suivants, c’est chaud dans la prison, les surveillants et la direction réagissent, les détenus ne se laissent pas faire... Quelques actes de solidarité ont lieu à l’extérieur. Dans d’autres prisons aussi, les prisonniers prennent la parole, revendiquent, luttent. Il est rare et précieux que leurs paroles et appels à la lutte puissent sortir. Depuis l’extérieur des prisons, des gens et groupes soutiennent des prisonniers, relaient et réagissent à ces luttes, ou se bougent contre la prison de manière plus générale... C’est sur tout cela que nous proposons de revenir dans cette émission spéciale.

à écouter ici : http://sonsenluttes.net/spip.php?article488
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Prison Lyon Perrache visitée lors des journées du patrimoine

Messagede Ulfo25 » 16 Sep 2012, 08:51

http://www.rue89lyon.fr/2012/09/14/pris ... te-diable/ article très intéressant de rue89 sur ce que pouvait être la prison de Lyon Perrache avant sa fermeture en 2009.
Ulfo25
 
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Re: Infos monde carcéral

Messagede Koala » 16 Aoû 2014, 17:36

Un article que j'ai trouvé sur le site du Monde Libertaire...

Pour maintenir la balance entre le riche et le pauvre, soyez partiaux ! Harangue à des magistrats qui débutent

Oswald Baudot (1926-1994) a été une des figures du Syndicat de la magistrature. Cet éternel révolté qui aimait bousculer l’institution judiciaire est resté dans l’histoire de la magistrature pour cette « harangue » rédigée en 1974, alors qu’il était substitut du procureur de la République de Marseille. Le garde des Sceaux de l’époque, Jean Lecanuet, n’avait guère apprécié cette vision de la magistrature : accusé de manquement à l’obligation de réserve, Oswald Baudot avait comparu, le 28 janvier 1975, devant la commission de discipline du parquet, qui avait recommandé au ministre une réprimande avec inscription au dossier. Face à la mobilisation du Syndicat de la magistrature et au soutien de l’Union syndicale des magistrats, le garde des Sceaux avait finalement renoncé à sanctionner l’impertinent.
Si Le Monde libertaire publie ce texte aujourd’hui, c’est qu’à l’heure de la criminalisation tous azimuts du mouvement social, en France comme ailleurs, il est bon de rappeler cette conception particulière de la magistrature. Pour autant, nous nous garderons bien de toute sympathie et complaisance à l’égard de cette institution qui, malgré ses quelques révoltés, n’en demeure pas moins garante de l’ordre économique et social établi. C’est elle qui remplit les prisons que nous, anarchistes, voulons détruire.
Vous voilà installés et chapitrés. Permettez-moi de vous haranguer à mon tour, afin de corriger quelques-unes des choses qui vous ont été dites et de vous en faire entendre d’inédites.
En entrant dans la magistrature, vous êtes devenus des fonctionnaires d’un rang modeste. Gardez-vous de vous griser de l’honneur, feint ou réel, qu’on vous témoigne. Ne vous haussez pas du col. Ne vous gargarisez pas des mots de « troisième pouvoir », de « peuple français », de « gardien des libertés publiques », etc. On vous a dotés d’un pouvoir médiocre : celui de mettre en prison. On ne vous le donne que parce qu’il est généralement inoffensif. Quand vous infligerez cinq ans de prison au voleur de bicyclette, vous ne dérangerez personne. Évitez d’abuser de ce pouvoir.
Ne croyez pas que vous serez d’autant plus considérables que vous serez plus terribles. Ne croyez pas que vous allez, nouveaux saints Georges, vaincre l’hydre de la délinquance par une répression impitoyable. Si la répression était efficace, il y a longtemps qu’elle aurait réussi. Si elle est inutile, comme je crois, n’entreprenez pas de faire carrière en vous payant la tête des autres. Ne comptez pas la prison par années ni par mois, mais par minutes et par secondes, tout comme si vous deviez la subir vous-mêmes.
Il est vrai que vous entrez dans une profession où l’on vous demandera souvent d’avoir du caractère mais où l’on entend seulement par-là que vous soyez impitoyables aux misérables. Lâches envers leurs supérieurs, intransigeants envers leurs inférieurs, telle est l’ordinaire conduite des hommes. Tâchez d’éviter cet écueil. On rend la justice impunément : n’en abusez pas.
Dans vos fonctions, ne faites pas un cas exagéré de la loi et méprisez généralement les coutumes, les circulaires, les décrets et la jurisprudence. Il vous appartient d’être plus sages que la Cour de cassation, si l’occasion s’en présente. La justice n’est pas une vérité arrêtée en 1810. C’est une création perpétuelle. Elle sera ce que vous la ferez. N’attendez pas le feu vert du ministre ou du législateur ou des réformes, toujours envisagées. Réformez vous-mêmes. Consultez le bon sens, l’équité, l’amour du prochain plutôt que l’autorité ou la tradition.
La loi s’interprète. Elle dira ce que vous voulez qu’elle dise. Sans y changer un iota, on peut, avec les plus solides « attendus » du monde, donner raison à l’un ou à l’autre, acquitter ou condamner au maximum de la peine. Par conséquent, que la loi ne vous serve pas d’alibi.
D’ailleurs vous constaterez qu’au rebours des principes qu’elle affiche, la justice applique extensivement les lois répressives et restrictivement les lois libérales. Agissez tout au contraire. Respectez la règle du jeu lorsqu’elle vous bride. Soyez beaux joueurs, soyez généreux : ce sera une nouveauté !
Ne vous contentez pas de faire votre métier. Vous verrez vite que pour être un peu utile, vous devez sortir des sentiers battus. Tout ce que vous ferez de bien, vous le ferez en plus. Qu’on le veuille ou non, vous avez un rôle social à jouer. Vous êtes des assistantes sociales. Vous ne décidez pas que sur le papier. Vous tranchez dans le vif. Ne fermez pas vos cœurs à la souffrance ni vos oreilles aux cris.
Ne soyez pas de ces juges soliveaux qui attendent que viennent à eux les petits procès. Ne soyez pas des arbitres indifférents au-dessus de la mêlée. Que votre porte soit ouverte à tous. Il y a des tâches plus utiles que de chasser ce papillon, la vérité, ou que de cultiver cette orchidée, la science juridique.
Ne soyez pas victime de vos préjugés de classe, religieux, politiques ou moraux. Ne croyez pas que la société soit intangible, l’inégalité et l’injustice inévitable, la raison et la volonté humaine incapables d’y rien changer.
Ne croyez pas qu’un homme soit coupable d’être ce qu’il est ni qu’il ne dépende que de lui d’être autrement. Autrement dit, ne le jugez pas. Ne condamnez pas l’alcoolique. L’alcoolisme, que la médecine ne sait pas guérir, n’est pas une excuse légale mais c’est une circonstance atténuante. Parce que vous êtes instruits, ne méprisez pas l’illettré. Ne jetez pas la pierre à la paresse, vous qui ne travaillez pas de vos mains. Soyez indulgents au reste des hommes. N’ajoutez pas à leurs souffrances. Ne soyez pas de ceux qui augmentent la somme des souffrances.
Soyez partiaux. Pour maintenir la balance entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, qui ne pèsent pas d’un même poids, il faut que vous la fassiez un peu pencher d’un côté. C’est la tradition capétienne. Examinez toujours où sont le fort et le faible, qui ne se confondent pas nécessairement avec le délinquant et sa victime. Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l’enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l’ouvrier contre le patron, pour l’écrasé contre la compagnie d’assurance de l’écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice.
Ayez un dernier mérite : pardonnez ce sermon sur la montagne à votre collègue dévoué.

Oswald Baudot
Substitut du procureur de la République de Marseille, en 1974.
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