64 250 détenus au 1er juillet, sombre record
Pour le deuxième mois consécutif, le nombre de personnes détenues dans les prisons françaises dépasse le pic historique de juillet 2004 et ses 63.652 détenus. En outre, 63% des prisons françaises sont en surpopulation.
Les détenus dans les prisons françaises étaient au nombre de 64.250 le 1er juillet. Soit une hausse de 0,6% par rapport à juin (63.838), établissant ainsi un nouveau record dans un contexte de surpopulation carcérale. C'est l'Administration pénitentiaire (AP) qui l'a annoncé ce mardi. Pour le deuxième mois consécutif, le nombre des personnes incarcérées dans les 200 prisons françaises dépasse le pic historique de juillet 2004 (63.652 détenus).
Si le nombre de détenus a augmenté dans sa globalité, le nombre de personnes en détention provisoire a baissé de 4% en un an. Passant de 18.223 en juillet 2007 à 17.495 prévenus en attente de jugement. Le nombre des mineurs emprisonnés a également diminué, passant en un an de 825 à 793 soit une baisse de 3,9%. En revanche, on dénombrait 6.236 condamnés bénéficiant d'un aménagement de peine au 1er juillet, soit une hausse de 25% en un an (4.979 en juillet 2007).
Le nombre des places disponibles en prison n'a pas été fourni par l'AP mais il était de 50.807 en juin, ce qui donne un taux de densité carcérale de plus de 126%, largement au-dessus de la moyenne des Etats-membres du Conseil de l'Europe qui s'élève à 102%.
Selon des chiffres du mois de juin, près des deux tiers (63%) des établissements pénitentiaires sont en surpopulation et, parmi ceux-ci, 7% ont une densité de 200%, c'est-à-dire une moyenne de deux détenus pour une place. Les maisons d'arrêt, où sont enfermés les prévenus en attente de leur jugement ainsi que les condamnés à de courtes peines, sont de loin les plus touchées par le surpeuplement.
Jusqu'à présent, la France profitait de la période estivale, souvent tendue dans les cellules, pour désemplir les prisons au moyen des grâces collectives du 14 juillet. Depuis son élection en 2007, Nicolas Sarkozy a décidé de ne plus user de ce droit présidentiel, «quasi-monarchique» selon lui. La réforme des institutions, adoptée lundi en Congrès, entérine d'ailleurs la disparition du droit de grâce collectif.
Le futur projet de loi pénitentiaire, au sujet duquel le Conseil d'Etat doit transmettre jeudi son avis au gouvernement - qui compte présenter le texte au Conseil des ministres du 28 juillet - prévoit de développer les assignations à domicile pour les condamnés à de courtes peines (moins de deux ans) ou les personnes en attente de procès.
source: libé