Col de l’Échelle : Le porte-parole des Identitaires est le fils d’un ami de Gérard Collomb
Dans le prolongement de leur campagne estivale « Defend Europe », que nous avions suivi tout l’été avec notre camarade Yannis Youlountas, une soixantaine d’Identitaires français, italiens et allemands se sont mis en scène le week-end du 22 avril 2018 sur le col de l’Échelle, dans les Hautes-Alpes, pour simuler le blocage de la frontière avec l’Italie, point de passage des migrant·es fuyant la guerre et la misère. Avec leurs hélicoptères, leurs 4×4 et leurs drones, ils ont joué les supplétifs des forces armées de l’État, comme ils l’avaient fait en mer Méditerranée avec les garde-côte libyens : les Identitaires se désignent d’ailleurs eux-mêmes dans leur communiqué comme des « patrouilles de surveillance et de renseignement ». Rien que ça !
Le Front national, sans surprise, a salué l’action des identitaires, la qualifiant d’«efficace ». Il est vrai que Damien Rieu, présent au col de l’Échelle, travaille à la communication du maire FN de Beaucaire, Julien Sanchez… Fort heureusement, les réactions hostiles à ce coup de com’, souvent dénoncé comme tel, ont été très nombreuses, et la riposte antifasciste ne s’est pas faite attendre : une manifestation de plusieurs centaines d’antifascistes français·es et italien·nes à Montgenèvre et Briançon pour la liberté de circulation, a traversé la frontière dimanche 22 avril, emmenant avec eux quelques dizaines de migrant·es.
Mais il faut reconnaitre que l’opération de communication politique des Identitaires a parfaitement fonctionné, puisqu’avec leur filet en plastique et leur doudoune de schtroumpfs, ils ont réussi à faire croire à de nombreux médias mainstream à « l’efficacité » effective de leur action. Mais ce qui a particulièrement attiré l’attention de nombreux observateurs, c’est l’attitude pour le moins partiale de l’État, et singulièrement celle de sa police et de son ministre de l’Intérieur.
Tandis que les Identitaires ont pu mener en toute tranquillité leur petite opération devant des gendarmes passifs qui les ont ensuite gentiment raccompagnés, la manifestation antifasciste s’est soldée par l’arrestation de six camarades, dont trois sont passés en comparution immédiate pour « aide à l’entrée irrégulière en bande organisée ». Selon le collectif Délinquants solidaires, en marge de la manifestation, cinq personnes ont également été passées à tabac par des policiers lors d’un contrôle, dont l’une souffre de multiples contusions, d’un énorme hématome à la mâchoire, d’une entorse aux cervicales, et de douleur au niveau de la trachée, qui lui ont valu dix jours d’ITT. En revanche, à notre connaissance, aucun militant identitaire n’a subi ne serait-ce qu’un contrôle d’identité…
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