Voyons un peu les choses du point de vue présidentiel …
Un peu d’histoire.
La présidence de la République est la clef de voûte de l’appareil d’État en France. Historiquement, cette institution dérive du titre de premier consul, puis d’empereur, de Napoléon Bonaparte, dont la fonction était d’utiliser sa légitimité nationale de type plébiscitaire pour « terminer la révolution ».
Tel était aussi le sens de l’invention de la présidence de la République proprement dite par la constituante bourgeoise de 1848, devant la peur sociale de l’insurrection prolétarienne de juin. Elle n’avait pas prévu que cette institution allait permettre de désigner Napoléon le petit, lequel allait à nouveau constituer un empire et se lancer dans un cycle de guerres, moins flamboyantes que celles de son grand-oncle (qui se souvient qu’alors la France entreprit d’envahir le Mexique ? !), et qui le conduiront à sa perte.
La nature impériale de l’institution présidentielle fut apparemment conjurée par la constitution de 1958 complétée en 1962, le général De Gaulle utilisant sa posture bonapartiste pour régler la sortie de l’empire colonial français au lieu de se lancer dans un nouveau cycle de guerres. La V° République, troisième édition (quatrième en comptant le régime pétainiste) de régime adossé en France à l’intervention de l’armée et d’une camarilla présidentielle (la « société du 10 décembre » de Napoléon le petit), avait comme ces régimes précédents, pour vocation d’adapter le fonctionnement « démocratique » français à un appareil d’État d’origine bonapartiste, armature bureaucratique, préfectorale, militaro-policière, intellectuelle, technocratique, de nature totalement contradictoire aux aspirations démocratiques de la population, et que les « lois de décentralisation » successives, loin de réduire, ont conduit à proliférer encore plus.
« Démocratie présidentielle » comme le disent les manuels de droit, ce régime place la démocratie sous l’encadrement présidentiel, par un décalage décisif de la « séparation des pouvoirs » plaçant le législatif, avec l’initiative gouvernementale des lois et tout le dispositif du 49-3, des ordonnances, etc., sous l’égide de l’exécutif, d’une manière typiquement bonapartiste, allant en sens inverse de la volonté constituante des révolutionnaires de 1793, aussi bien que, par la suite, de la Commune et des partisans de la « République sociale, démocratique et laïque » dans le mouvement ouvrier.
... https://aplutsoc.org/2018/12/23/voyons- ... sidentiel/