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Messagede bipbip » 17 Oct 2018, 20:03

Légalité et démocratie universitaire, les véritables cibles de « l’université sur ordonnances »

Ce communiqué s’inscrit dans la série d’informations au sujet de l’Université Cible mise en œuvre par des représentant es des organisations syndicales et associatives, des personnels⋅et étudiant es des universités Lyon 1, Lyon 2, Lyon 3, Saint-Étienne, de l’ENS, de l’INSA et de l’École Centrale.

Ce 9 octobre, nous avons eu connaissance d’un jugement rendu à la demande de l’association Démocratie et transparence à l’Université de Lyon, condamnant l’Université de Lyon et annulant son règlement intérieur (qui prévoyait notamment – illégalement — que les membres doivent payer des « cotisations »).

Ce n’est pas une nouveauté. Depuis février 2017, ce ne sont pas moins de huit (sans compter celui-ci) jugements du tribunal administratif de Lyon qui ont annulé de très nombreuses décisions de l’Université de Lyon. Ces jugements n’ayant pas fait l’objet d’appel, ils sont définitifs. Par exemple, le jugement n°1303512 du 2 février 2017 a annulé l’élection de M. Bouabdallah comme président du PRES. Il est donc aujourd’hui incontestable que M. Bouabdallah n’était pas président d’abord du PRES puis de la ComUÉ qui l’a remplacé entre mars 2013 et juillet 2015.

On rappellera également qu’en 2016, le Conseil d’État a annulé partiellement les statuts.

Et en juillet 2018, la cour administrative d’appel a d’une part confirmé l’annulation d’une moitié, d’autre part annulé l’autre moitié des élections au conseil d’administration de l’établissement en juin 2015. De sorte que ces élections ont été totalement annulées. Or la loi (art. L.719-1 du Code de l’éducation) dit : « l’annulation des élections dans un ou plusieurs collèges de représentants des personnels et des étudiants correspondant aux deux tiers des membres élus titulaires du conseil d’administration emportent la dissolution du conseil d’administration et du conseil académique et la fin du mandat du président de l’université ».

La justice administrative s’est donc déjà largement prononcée sur le fonctionnement de l’Université de Lyon, illégal durant de longues années.

Jusqu’à quand l’Université de Lyon, soutenue par le ministère, pourra ainsi mépriser les multiples décisions de justice et continuer à construire une université cible dans l’illégalité et sans le consentement d’une majorité d’étudiants et de personnels ? n’en tenir aucun compte ? La position de l’Université de Lyon vis à vis des décisions de justice fait immanquablement penser au début du film « La Haine » :

C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de cinquante étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien. Mais l’important n’est pas la chute, c’est l’atterrissage.

Nous attendrons donc l’atterrissage...

Comment est-ce possible ?

Ceci n’est possible que parce que notre ComUÉ est la plus anti-démocratique de France. La loi prévoit au moins 50% d’élus dans le CA. Mais il y a des exceptions possibles. La loi prévoit une élection au suffrage direct, une voix, un vote. Mais il y a des exceptions possibles. C’est ainsi que les dirigeants ont choisi qu’il n’y ait que 16 élus sur les 44 membres du CA et que ceux-ci soient élus selon un ubuesque scrutin doublement indirect qui renforce leurs pouvoirs (jamais vous ne voterez pour vos représentants à la ComUÉ).

Ceci aboutit à un conseil qui ne joue qu’un rôle de chambre d’enregistrement des souhaits des dirigeants. Et permet que les centaines de millions d’argent public que gère la ComUÉ le soient dans une totale opacité et en toute illégalité, comme le démontrent les nombreuses annulations par la justice administrative. Et c’est sur ces mêmes bases illégales et anti-démocratiques qu’est en train de se constituer « l’université cible ».

Signataires : DTUL, Collectif Idexit, IDDE, FSU, CGT FERC SUP, Sud Éducation


https://rebellyon.info/Legalite-et-demo ... -les-19659
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Messagede bipbip » 18 Oct 2018, 21:14

Éducation. Derrière les évaluations, les sanctions ?

Les résultats des évaluations nationales en CP et CE1 mettent en avant les difficultés des élèves en français et en maths. La démarche reste très critiquée par les enseignants.

Il est tellement frétillant, Jean-Michel Blanquer, à l’idée de diffuser la « culture de l’évaluation » au sein de l’éducation nationale qu’il s’est réservé l’annonce des résultats des tests passés en ce début d’année par les élèves de CP et CE1. Rappelons tout de même qu’au départ, ces évaluations avaient pour unique but – le ministre avait lourdement insisté sur ce point lors de sa conférence de presse de rentrée – de fournir « aux professeurs des points de repère efficaces pour identifier les difficultés des élèves dès le début de l’année, les aider à les surmonter et les accompagner vers la réussite ». Il ne s’agissait donc pas d’utiliser ces données pour faire la com d’un ministre désireux de légitimer à tout prix sa politique…

... https://www.humanite.fr/education-derri ... ons-662184
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Messagede bipbip » 19 Oct 2018, 15:57

La cour des comptes propose d’enterrer l’éducation prioritaire

La cour des comptes vient de publier 200 pages d'un rapport sur l'éducation prioritaire. Verdict attendu : elle ne serait pas efficace (à elle seule) pour réduire les inégalités. Des solutions de complément pour aider à les réduire ? Non, la Cour des Comptes propose tout simplement de les aggraver en supprimant l’éducation prioritaire.

... http://www.revolutionpermanente.fr/La-c ... rioritaire
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Messagede bipbip » 19 Oct 2018, 19:48

Contre-feux. Le masque de Blanquer commence à tomber

Le ministre est passé maître dans l’art de dissimuler ses intentions. Mais les réalités budgétaires devraient le rattraper.

De tous les ministres de l’Éducation nationale qui ont arpenté la rue de Grenelle ces quinze dernières années, Jean-Michel Blanquer est, sans conteste, l’un des plus habiles. Loin de la rudesse d’un Vincent Peillon ou de l’amateurisme d’un Luc Chatel, il manie une redoutable rhétorique technicienne avec toute la bonhomie nécessaire pour la rendre digeste. Le ministre préféré – paraît-il – d’Emmanuel Macron n’en est, pour le coup, que plus dangereux. De fait, l’ancien patron de l’Essec et proche du think tank de l’institut Montaigne n’a rien renié de ses visées libérales. Il a tout simplement l’art de les maquiller dans un exercice de double jeu encore jamais vu à ce poste. Pour résumer, Jean-Michel Blanquer brandit le subsidiaire et camoufle l’essentiel.

Mais cet art de l’évitement et de la dissimulation trouve ses limites. Après une première année passée à flatter l’opinion avec le portable ou les chorales, le ministre va devoir abattre son véritable jeu. Celui d’une volonté profonde de mener des réformes du système scolaire, où régnera un management directif, faisant la part belle à l’individualisme et à la concurrence, le tout dans un cadre budgétaire contraint annihilant tout espoir d’égalité de réussite. Le « projet de loi Blanquer » qu’il concocte discrètement (l’Humanité du lundi 15 octobre) en est l’un des témoignages les plus flagrants. Et commence à faire jaser dans les salles de professeurs. Tout comme le budget 2019. Ce dernier prévoit non seulement la suppression de 2 600 postes dans le secondaire, mais ne répond pas vraiment non plus à la priorité affichée au primaire. La dotation de 3 880 postes est largement insuffisante pour assurer le dédoublement des CE1 de REP+ et des CP de REP, qui consomment à eux seuls 5 605 postes. Le reste du primaire en fait donc les frais. Tout comme la maternelle, qui perd 575 classes… « On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens », disait le cardinal de Retz. Jean-Michel Blanquer devrait le méditer.

Laurent Mouloud


https://www.humanite.fr/contre-feux-le- ... ber-662394
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Messagede bipbip » 21 Oct 2018, 16:42

Évaluations nationales : un match truqué

Le ministère communique à l’envi depuis ce lundi sur les résultats des évaluations nationales, alors même qu’elles n’avaient pas toutes été saisies sur une plateforme dysfonctionnelle. Ces évaluations mettraient en évidence les difficultés en mathématiques et en français des élèves de début de CP et en Ce1.

Ainsi, le ministre explique que 28 % des élèves ne savent pas associer une lettre à un son. C’est pourtant parfaitement normal : l’apprentissage de l’alphabet est au programme de… CP. Les élèves de maternelles se concentrent sur la phonologie.
Notre analyse : Seulement 28% des élèves ne réussissent pas à faire ce que l’ école ne leur a pas enseigné.

Ainsi, ces évaluations sont conçues pour mettre les élèves en difficulté, en exigeant d’eux la maîtrise de notions qui ne seront maîtrisées qu’à la fin de l’année scolaire.

Ces évaluations ont un but bien précis : jeter l’opprobre sur les enseignant-e-s et les recherches en matière de pédagogie. Le ministre Blanquer prétend s’appuyer sur la méthode scientifique, mais ne fait que distiller une conception réactionnaire de l’enseignement.
SUD éducation dénonce cette mascarade, et appellera les personnels à ne pas remplir les évaluations de milieu d’année de CP.


https://www.sudeducation.org/Evaluation ... ruque.html


Rapport de la Cour des comptes : remplacer l’éducation prioritaire par le management

Lundi 1er octobre, le ministre Blanquer annonçait commander un rapport dont la conclusion était déjà écrite : saborder l’éducation prioritaire. Ce mercredi 17 octobre, la Cour des comptes rend opportunément un rapport qui incite lui aussi à son torpillage.

La Cour des comptes envisage le remplacement des dispositifs REP/REP+ par des « établissements publics de réseau », regroupant écoles et lycées, qui concluraient des « contrats » avec le rectorat. Évidemment, la Cour exige que le recours aux postes à profils soit élargi et normalisé.

La rémunération au mérite, en fonction de « l’investissement individuel et à l’implication au sein des équipes pédagogiques » constitue une attaque de plus contre le statut des enseignant-e-s qui vise à mettre en place la concurrence de chacun-e contre tou-te-s.

Enfin, la Cour des comptes envisage d’intégrer entièrement les établissements privés à la carte scolaire.

Le rapport prétend que magiquement, en remplaçant les dispositifs d’éducation prioritaire par le management, et en attaquant de front le statut des enseignant-e-s, on verra le développement de « pédagogies innovantes », alors même que Blanquer, soutenu par la Cour des comptes, impose des évaluations standardisées et dépourvues de sens aux enseignant-e-s en vue de promouvoir sa conception réactionnaire de l’enseignement.
SUD éducation revendique le maintien des dispositifs d’éducation prioritaire, et des recrutements massifs d’enseignant-e-s, de CPE, d’AED titulaires à la hauteur des besoins.


https://www.sudeducation.org/Rapport-de ... ar-le.html
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Messagede bipbip » 22 Oct 2018, 16:54

AVS, des salariés maltraités, l’inclusion des élèves menacée

Pourtant indispensables à la scolarisation des enfants porteurs de handicap, les auxiliaires de vie scolaire sont sous-payés, peu reconnus et quasiment sans formation. Paroles de travailleurs pauvres en souffrance.

Précaires, mal payés, mal formés, isolés, parfois en butte au mépris du corps enseignant… Les difficultés de ces accompagnants entravent souvent leurs missions. « Si on ne travaille pas dans de bonnes conditions, ça se ressent sur les élèves », confie Nolwenn Coulon, une syndiquée SUD qui officie dans la région de Brest, handicapée elle-même et mère d’une fille épileptique. « Ces emplois, nous les avons revalorisés puisque ce ne sont plus des emplois aidés mais des contrats, avec des salaires de 1 350 euros mensuels », assure le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, interrogé par France Bleu Normandie. Une affirmation qui fait bondir les intéressés. « Le ministre dit que c’est un métier attractif, mais en réalité, le salaire annoncé correspond à un temps plein, ce qui est très rare. La majorité des salariés, souvent des femmes, payées à mi-temps, gagnent tout juste 600 à 700 euros par mois », rappelle Yvon-Yvan Barabinot, animateur des collectifs d’Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), à la CGT éduc’ action.

... https://www.humanite.fr/education-avs-d ... cee-662463
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Re: Education

Messagede bipbip » 25 Oct 2018, 14:51

Réformes Blanquer, Blitzkrieg

Le gouvernement a adopté la stratégie de la guerre éclair sur tous les fronts y compris dans le domaine éducatif. Les réformes de l’enseignement secondaire et supérieur auxquelles il faut ajouter celles de la formation professionnelle, sont solidaires.

Tous les projets actuels (pour le bac, le lycée, la voie professionnelle et le post-bac... mais aussi le collège en 2016) s'inscrivent dans une même logique. Les grands axes qui se dégagent de cet ensemble de réformes sont en effet :
- l'orientation précoce (le « choix » d'un « parcours » « personnalisé »...) pour tous et toutes ;
- un second degré divisé en une « école du socle » jusqu’au collège d’une part et un "continuum bac-3/+3" d’autre part ;
- l’apprentissage comme modèle dominant pour un enseignement professionnel confié aux branches professionnelles ;
- la sélection généralisée à l’entrée dans l’enseignement supérieur sur la base de compétences scolaires mais aussi extra-scolaires (soft skills).
C'est en ces termes que le SNES-FSU caractérisait les réformes éducatives en janvier 2018, et c'est plus que jamais d'actualité.

Parcoursup, les logiques du tri

Bien "timide" encore (pour ne pas dire censurée) sur la publication du bilan des affectations post-bac, le ministère de l'enseignement supérieur commence à libérer quelques statistiques. Très clairement, la Note du SIES d'octobre 2018 fait volontairement l'impasse sur l'analyse fine et se réfugie dans la présentation des grandes masses . Les chiffres révèlent malgré tout le mécanisme de relégation à l'oeuvre concernant les bacheliers technologiques et professionnels. Rien sur le degré de satisfaction, rien sur les inégalités géographiques, le traitement inégalitaire des candidats demeure donc l'angle mort de tout le discours officiel. La boite de pandore de la sélection a cependant été ouverte et certains ont rivalisé d’imagination pour multiplier les obstacles à l’entrée de l’université : stages linguistiques, lettres de recommandation, de motivation, engagements divers et variés au sein d’associations, engagements sportifs, BAFA, validation de MOOC... Les enseignants de lycée sont devenus malgré eux les artisans de cet écrémage via les conseils de classe du second trimestre et les avis portés sur la fiche avenir. Engagement, motivation, capacité à réussir dans chacune des formations demandées, l’évaluation du dossier de candidature a valorisé l’extra-scolaire et surtout s'est voulu prédictif sur le devenir de l’élève. Les "attendus" du Supérieur se sont donc transformés en obstacles parfois infranchissables pour le commun des bacheliers, et plus encore pour les bacheliers technologiques et professionnels. Les bacheliers les plus socialement défavorisés ont bien été les plus en difficulté pour accepter des affectations à la fois tardives, hors vœux et lointaines. Les ministères pourront toujours se targuer du fait que « tous les bacheliers qui le souhaitent» sont affectés mais ce n'est pas forcément dans la formation souhaitée et surtout, c'est au prix de défections bien plus nombreuses.

Le lycée, antichambre de la sélection

A terme, cet échafaudage a pour corollaire un lycée organisé en « parcours » individuels qui déterminerait dès la classe de seconde l’orientation post-bac. « L’ensemble du processus doit permettre d’assurer une large gamme de choix d’enseignements de spécialité. Le sens profond de cette évolution est de développer l’autonomie et la créativité des élèves, facteurs essentiels de réussite au XXI e siècle. » En vérité, tout dans cette organisation procède de la contrainte et du déterminisme. Une récente note de service ancre ainsi la procédure d’orientation en fin de classe de Seconde dans la doxa de la liberté de choix dont chaque individu pourrait profiter, indépendamment du contexte. Les lycées font remonter leurs propositions de spécialités et d’options dans un calendrier très contraint. Pour l’académie de Créteil par exemple, les proviseurs doivent non seulement indiquer les choix d’enseignements, mais aussi les effectifs prévisionnels pour le 4 novembre. Rien que cela ! C’est sur cette base et à l’aune des ressources humaines (sic) existantes que le recteur arbitrera dans la foulée l’offre de formations propre à chaque établissement. Entre les contraintes structurelles et les « attendus » du supérieur, que peut-il rester de la liberté de choix ? Pas grand-chose. Les élèves sont pris au piège.

Pour les plus petits des lycées, il est expressément demandé de proposer un choix tenant compte de l’existant (ressources humaines, locaux, équipements) et de veiller à une cohérence et une complémentarité avec les spécialités proposées par les établissements environnants. Pour enrichir son parcours avec des enseignements jugés « rares », l’élève est sommé d’aller voir ailleurs. Autre lycée pour partie de l’emploi du temps, enseignement à distance, visioconférences dispensées par une future Maison numérique des Humanités dont le ministre vient d’annoncer la création, il s’agit en fait d’afficher une pseudo-diversité dont en réalité bien peu bénéficieront.

Baccalauréat à géométrie variable

« Nous prenons un chemin de sincérisation du bac », estime le ministre de l’Éducation nationale. Au-delà du néologisme, toutes les récentes déclarations ministérielles semblent en complet décalage avec les contenus officiels des réformes. Alors que le poids relatif des évaluations de chaque enseignement dans l’examen du bac relègue les options à de l’accessoire, le ministre vient d’annoncer à grand renfort de publicité qu’il y aurait des « points bonus », pour le latin et le grec, façon d’inciter les élèves à choisir ces matières. C’est oublier que la réforme du lycée consacre l’absence de financement des options, et les condamne à court terme. Dans la nouvelle architecture de l’examen, les options sont évaluées sur la base des bulletins trimestriels et ne pèsent que pour à peine plus de 1 % de la note finale. Pourquoi favoriser maintenant les unes, en oubliant toutes les autres ? Que deviennent les enseignements artistiques, les langues vivantes et régionales ?

Les atermoiements ministériels posent en réalité la question de la pertinence de toute l’architecture du nouveau baccalauréat. Ils révèlent en creux le peu de considération et de valeur que l’institution elle-même accordera au contrôle continu. Ils sont le témoignage d’une réforme bâclée dont les modalités vont vite se révéler ingérables. Pour exemple, un projet d’arrêté, pour l'instant abandonné, consacrait la liberté d’organisation locale des épreuves communes de contrôle continu qui pourront, en Terminale, se tenir à partir du début du second trimestre, et donc s’étaler de janvier à juin de façon variable d’un lycée à l’autre.

Le ministère invoque pourtant la nécessité d’une égalité de traitement devant l’examen et la considère comme garantie avec la banque nationale numérique des sujets, le très relatif anonymat des copies corrigées localement et le protocole d’harmonisation académique des notes. En même temps, les établissements organiseraient les épreuves « comme ils le veulent » (sic). En guise de cadrage national du contrôle local, il y a donc avant tout l’autonomie de l’établissement. Avec cette réforme, le baccalauréat, examen national, n’a aucun avenir. Chacun sera jugé à l'aune de la réputation de son établissement.

Les programmes, machines de guerre

Quoi de plus efficaces que des contenus d'enseignements fondés sur des implicites pour persuader les élèves les moins armés culturellement, de quitter un système éducatif qui se voudrait désormais réservé aux plus favorisés? C'est ainsi qu'il faut comprendre le secret que cultive le Conseil Supérieur des Programmes. Il y a une forme d'aveu dans la sur-réaction à la publication de projets et de documents de travail autour de programmes d'enseignements de lycée. Faute de vouloir (pouvoir) avouer et assumer la volonté politique d'éliminer les enfants des classes sociales les plus défavorisées des possibilités de poursuite d'études, le CSP et le Ministre de l'Education nationale font le choix de l'invective. Accuser "d'infox" des intellectuels et une organisation syndicale, c'est bien pratique pour masquer ses intentions premières. On assiste aujourd'hui à un bouleversement: l'Etat a renoncé à promouvoir l'élévation des qualifications des jeunes et organise au contraire le renoncement.

Le nouveau système, s’il se mettait complètement en place, renforcerait les logiques de ségrégation sociale et de relégation scolaire. Nul doute que le climat scolaire s’en trouverait profondément dégradé. Convaincre la moitié des jeunes qu'ils n'ont pas leur place dans l'enseignement supérieur, voilà le projet que semble adopter le pouvoir. Et c'est politiquement, socialement, insoutenable.

Claire Guéville


https://blogs.mediapart.fr/claire-guevi ... blitzkrieg
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Re: Education

Messagede bipbip » 25 Oct 2018, 19:05

Éducation prioritaire : un rapport aux petits oignons pour le gouvernement

La Cour des comptes vient de publier un rapport sur le bilan de l’Éducation prioritaire1 qui, c’est un hasard, concorde parfaitement avec les discours de « priorités éducatives » de Macron et de son ministre Blanquer.

Le rapport de 200 pages se veut un bilan des politiques mises en œuvre depuis 1981 pour « réduire les écarts de réussite scolaire lié aux origines sociales ou à leur lieu de scolarisation » synthétisé par la fameuse formule « donner plus à ceux qui ont moins ». Le budget de l’éducation prioritaire pour les écoles et les collèges pour 2017 concerne 20 % des enfants scolarisés et représente 1,657 milliard d’euros, pour un total avoisinant les 50 milliards.

Bilan plombé par l’aggravation des inégalités sociales

Pour la Cour des comptes, l’objectif de réduction des inégalités est loin d’être atteint. L’ambition était d’atteindre une différence de réussite de 10 % entre les écoles et collèges classés éducation prioritaire et les autres. Or en collège, la différence en français et mathématiques varie, selon les années, entre 20 et 35 %. Mais le rapport est obligé de reconnaître que sans les moyens supplémentaires, le fossé serait bien plus profond.

L’analyse des causes est intéressante. La Cour des comptes reprend les chiffres de l’Observatoire national des politiques de la ville sur les territoires en difficulté : « Le taux de personnes vivant sous le seuil de pauvreté y a atteint 42,6 % en 2013 alors qu’il y était de 30,5 % en 2006, la part des allocataires du RSA socle (25,5 % en 2016) y est deux fois plus importante que dans le reste du pays (12,6 %) et le taux de chômage s’y situait à 25,3 % en 2016 contre 20 % douze ans plus tôt. » Ce qui a évidemment des incidences majeures sur la situation des enfants, la confiance qu’ils ont en eux et leur disponibilité aux apprentissages.

Ensuite le rapport pointe la diminution du nombre d’enfants par classe comme un élément déterminant dans la réduction des inégalités scolaires. Or, dans les écoles éducation prioritaire, il n’y a que 2 enfants de moins par classe (4 dans les collèges). En effet, les quartiers populaires sont beaucoup plus jeunes que les autres… Enfin le rapport pointe l’enjeu des moyens humains : les enseignantEs affectés en éducation prioritaire sont les plus jeunes, les plus précaires (13 % de contractuelEs au lieu de 4 %) et le fonctionnement épuisant des établissements provoque des arrêts maladie peu ou pas remplacés, et un turnover que les politiques d’incitations financières via des primes ne peuvent limiter.

Aggraver les problèmes auxquels on prétend répondre

Les propositions (« 17 orientations et recommandations ») correspondent (miracle !) précisément aux pistes de réformes du ministère. L’orientation générale est de travailler à moyens constants, donc d’opérer des transferts. Pour commencer, reprendre la préconisation de 2015 de cette même Cour des Comptes : supprimer tous les dispositifs d’Éducation prioritaire dans les lycées. Une mesure désastreuse pour des lycées confrontés aux explosions de violence qui font la Une de l’actualité et donnent l’occasion au renforcement de mesures sécuritaires, sources d’un accroissement de la défiance, voire plus, d’une partie de la jeunesse contre l’école.

Ensuite, augmenter les moyens en primaire (extension des classes à 12 si chères à Macron) pour justifier de les diminuer au collège. Enfin, modifier la gestion des moyens en développant l’autonomie des établissements. Et c’est du lourd : transformer chaque réseau (-collège + écoles qui en dépendent) en établissement public, dirigé par le chef d’établissement du collège qui gérerait les moyens, et donc lui donner les moyens de recruter les personnels sur des postes à profil.

Une nouvelle fois, ce rapport fait la démonstration d’une logique : pas question de remettre en cause les inégalités sociales, ni la violence générée par le manque d’espoir. Au contraire, il s’agit d’ajouter une couche de désarroi en ne cherchant des éléments de prétendue compensation que dans l’arsenal de la mise en concurrence des établissements et des enseignantEs, avec pour aboutissement la négation du droit à l’éducation. Il est temps de passer de la colère à la révolte.

Cathy Billard

1. En ligne sur le site de la Cour des comptes https://www.ccomptes.fr/fr/publications ... rioritaire.


https://npa2009.org/actualite/education ... uvernement
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Re: Education

Messagede bipbip » 26 Oct 2018, 17:25

Violence (sociale) et Education Nationale

#Pasdevague ? Mais en réalité, c’est déjà la tempête

Le hashtag a enclenché des réactions partout, délivrant la parole des professeurs pour ce qui concerne leurs conditions de travail et les atermoiements délibérés des administrations face à des situations difficiles – injonctions rectorales obligent. Le ministère répond « sécurité », ravi, au fond, de pouvoir transporter la logique sécuritaire au sein même des bahuts et de pouvoir utiliser un cas concret pour pointer du doigt, une fois de plus, les élèves des quartiers populaires.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Pasd ... la-tempete
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Re: Education

Messagede bipbip » 26 Oct 2018, 21:33

Éducation. L’école donne moins à ceux qui ont moins
Une étude portant sur 874 collèges d’Île-de-France démontre que les établissements des quartiers défavorisés cumulent des désavantages dont les élèves font les frais.
En matière scolaire, les inégalités, ce sont « des différences vécues comme des injustices ». En donnant cette définition, le géographe Patrice Caro ne croyait peut-être pas si bien dire, mardi, lors de la présentation d’une étude du Cnesco (Conseil national d’évaluation du système scolaire) sur les « inégalités scolaires d’origine territoriale dans les collèges d’Île-de-France ». Car cette enquête, inédite par son exhaustivité et sa précision, confirme que, dans la région capitale, l’égalité en matière scolaire a vécu.
... https://www.humanite.fr/education-lecol ... ins-662724

L’enseignement privé amplifie (beaucoup) la ségrégation sociale
Selon l’Insee, la ghettoïsation de certains établissements serait moitié moins élevée si les élèves étaient scolarisés dans le collège public de quartier.
La répartition des élèves entre collèges publics se fait principalement via la carte scolaire, affectant les collégiens en fonction de leur lieu de résidence. La ségrégation sociale observée dans certains établissements reflète donc la ségrégation résidentielle ? Seulement en partie. Comme le souligne une récente note de l’Insee, ce phénomène de ghettoïsation est largement amplifié, notamment dans les grandes villes, par le choix des familles favorisées en faveur de l’enseignement privé. Bien plus que par les dérogations pour un autre établissement public obtenues grâce, par exemple, aux options rares.
... https://www.humanite.fr/lenseignement-p ... ale-662729
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Re: Education

Messagede bipbip » 27 Oct 2018, 13:46

L’enseignement supérieur sur le site Lyon – Saint-Étienne, un millefeuille très fragmenté

La refonte programmée de l’université lyonnaise est dure à suivre, même pour celles et ceux qui y étudient ou y travaillent. Tentative d’éclairage syndicale et associative des sites concernés et de leurs relations.

Ce communiqué s’inscrit dans la série d’informations au sujet de l’Université Cible mise en œuvre par des représentant es des organisations syndicales et associatives, des personnels⋅et étudiant es des universités Lyon 1, Lyon 2, Lyon 3, Saint-Étienne, de l’ENS, de l’INSA et de l’École Centrale.

... https://rebellyon.info/L-enseignement-s ... Lyon-19681
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Re: Education

Messagede bipbip » 27 Oct 2018, 17:52

#pasdevague, surenchère sécuritaire : le dossier de SUD éducation

La diffusion samedi 20 octobre d’une vidéo montrant une collègue de l’académie de Créteil braquée avec une arme factice a été suivie par la multiplication, sur twitter, de messages accompagnés du hashtag #pasdevague, jusqu’à atteindre 20 000 messages. Depuis, la récupération politique par la droite et l’extrême-droite n’a pas traîné. Et ce vendredi 26 novembre, les ministres de l’éducation, de l’intérieur et de la justice ont annoncé une flopée de mesures sécuritaires, policières, réactionnaires. Le point par la fédération SUD éducation, accompagné de visuels à utiliser sur les réseaux sociaux.

... https://www.sudeducation.org/pasdevague ... ation.html
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Re: Education

Messagede Pïérô » 28 Oct 2018, 14:59

Ce gouvernement supprime 2600 postes dans l'éducation nationale mais va fournir des policiers. :roll:


Christophe Castaner n’exclut pas la présence ponctuelle de policiers dans les écoles

Les ministres de l’intérieur, de l’éducation et de la justice ont présenté, vendredi matin, un plan de lutte contre la violence à l’école.

C’est autour d’un « comité stratégique » que les ministres de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, de l’intérieur, Christophe Castaner, et de la justice, Nicole Belloubet, se sont réunis, vendredi 26 au matin, afin de mettre en œuvre un plan de lutte contre les violences à l’école demandé par Emmanuel Macron.

... https://www.lemonde.fr/education/articl ... 73685.html
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Education

Messagede bipbip » 30 Oct 2018, 00:28

Les professeurs du lycée Utrillo se mettent en grève le 5 novembre contre la présence des policiers à l'école

Excellent communiqué de nos collègues du lycée Maurice Utrillo de Stains (93) ! Les annonces de Castaner et Blanquer sont testées comme une "expérimentation" à #Utrillo suite aux faits d'extrême violence qui ont eu lieu l'an dernier sur le parvis. Blanquer nomme donc donc à la rentrée de ces vacances un #gendarme comme 3ème #proviseur adjoint du lycée. Et l'avis des collègues ne s'est pas fait attendre, ils ont voté en AG à l'unanimité la #grève pour le lundi 5 novembre et ce communiqué !


Les personnels mobilisés du lycée Utrillo
déclarent : "Nos élèves ont moins besoin d'un proviseur adjoint supplémentaire issu de la gendarmerie que de professeurs (en SES, en mathématiques, en vente, enanglais, certains élèves n’ont pas eu de professeur pendant un mois), d’équipes stables, formées et expérimentées, d’assistants d’éducations, de CPE, d’assistantspédagogiques, d’infrmières, d’assistantes sociales, depsychologues."
Les collègues ont tout notre soutien ! Soyons nombreuses et nombreux à exprimer notre solidarité avec leur combat dès le 5 novembre. Ce qu'on veut c'est une carte de l'éducation prioritaire en lycée et les moyens pérennes qui vont avec et pas la com' et le mépris de Blanquer et Castaner pour les demandes des équipes ! #touchepasmazep

"Communiqué des personnels du Lycée Maurice Utrillo deSTAINS

Tout au long de l’année 2017-2018, notre lycée a été frappé par desfaits d’extrême violence qui ont eu lieu sur le parvis devant l’établissement. C‘est dans ce contexte menaçant que nos élèves sontpourtant revenus en cours, ont continué d’apprendre, ont rendu leursdevoirs. Ils sont nombreux à avoir obtenu leur bac, avec tous les honneurs qu’on doit à ces héros ordinaires qui continuent d’étudier envers et contre tout et, il faut bien le dire, contre tous. L’année scolaire se terminant tantbien que mal, un CLSPD – conseil local de sécurité et de prévention de ladélinquance – ainsi que des « cellules de veille » rassemblant diférents services de l’État ont été réunis : hélas, nous n’avons pas étécollectivement associés à cette démarche. Pour le moment, nous n’avonsaucun retour de cette instance, ni recommandations, ni solutions.
À la rentrée, nous avons appris que les moyens accordés par lerectorat pour l’année 2018-2019, ne nous permettaient pas de couvrir lesbesoins liés à l’augmentation du nombre d’élèves dans le lycée. Alors que
le rectorat et le ministère se félicitent régulièrement des très bons taux de réussite de nos élèves, on continue à nous supprimer toujours plus demoyens comme la possibilité d’organiser des devoirs de quatre heures lesamedi matin ou des stages de vacances. Nos institutions se disent impressionnées de l’attention que l’équipe éducative accorde à chaqueélève mais elles nous suppriment plusieurs dédoublements de classesnous empêchant de travailler en petits groupes avec eux. On nousencourage à favoriser l’ouverture à la culture et aux arts mais on noussupprime la possibilité d’enseigner le théâtre et l’histoire des arts en seconde. Autant de dispositifs à l’origine de très bons résultats aubaccalauréat et qui participaient à réduire les inégalités face à la réussitescolaire. En parallèle, nous avons été confrontés ces dernières années àune baisse régulière des moyens horaires accordés au lycée et à lasuppression de nombreux postes d’adultes dans l’établissement,principalement sur des contrats aidés mais pas seulement : dessecrétaires de direction, des assistants d’éducation, des agentsd’entretien, des médiateurs. Moins il y a d’adultes dans un établissement,plus le climat scolaire et les conditions d’éducation se dégradent.
Parce que nos élèves subissaient cette double violence : celle d’uneinstitution qui ne leur donne pas les moyens de réussir et celle extérieureau lycée, l’ensemble de la communauté éducative s’est fortement
mobilisée pour réclamer davantage de moyens humains et éducatifs. Onnous a promis que les institutions – la région pour le matériel et les locaux,le rectorat pour les postes et les heures supplémentaires – seraient
particulièrement attentives au lycée Maurice Utrillo en cette rentrée 2018.
La situation est pourtant toujours alarmante. En efet, à ce jour, en dehorsde la pérennisation du poste d’assistant d’éducation (obtenue de hautelutte après plusieurs jours de grève et une mobilisation massive despersonnels), nous n’avons obtenu aucune aide pour enrayer cetteviolence. Le Conseil Régional a pris la décision, unilatéralement, de rehausser les clôtures du lycée quand bien même toutes les violencesqu’on a connues se sont déroulées à l’extérieur de l’établissement. Nousn’avons jamais connu de problèmes d’intrusion et sommes réticents àenseigner dans une forteresse.Alors que nous réclamons à cor et à cris plus d’assistantsd’éducation, plus d’infrmières, plus d’assistantes sociales, plus demédiateurs et d’éducateurs à Stains et à Pierreftte, on nous a annoncé àla rentrée la création d’un troisième poste de proviseur adjoint chargé desquestions de sécurité. La lettre de mission de ce nouvel adjoint ne nous apas été communiquée et nous nous posons donc de nombreuses questionssur ce qu’on nous a présenté comme « une expérimentation ». Nous avonsappris que ce nouvel adjoint n’était jamais intervenu en milieu scolaire etqu’il occupait précédemment des fonctions dans la gendarmerie. Queconnaît-il des problématiques spécifques à l’éducation prioritaire ? À quoipourraient servir ses compétences dans un contexte où les problèmes desécurité s’observent non à l’intérieur mais à l’extérieur del’établissement ?
Cette nomination suscite de vives inquiétudes au sein de toute lacommunauté éducative et nous sommes prêts à réagir. Nos élèves ont
moins besoin d’un proviseur adjoint supplémentaire issu de la
gendarmerie que :
- De professeurs (en SES, en mathématiques, en vente, enanglais, certains élèves n’ont pas eu de professeur pendant un mois) ;
- D’équipes stables, formées et expérimentées ;
- D’assistants d’éducations, de CPE, d’assistantspédagogiques, d’infrmières, d’assistantes sociales, depsychologues.
Nous ne le répéterons jamais assez, nous ne le crierons jamais assezfort : c’est d’éducation que nos élèves ont besoin. Les réponses proposéespar l’institution sont, une fois de plus, largement en deçà de ce que nos
élèves méritent.

Les personnels mobilisés du lycée Maurice Utrillo de STAINS"


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Re: Education

Messagede bipbip » 30 Oct 2018, 18:53

Re

« L’école publique ne sera jamais l’antichambre du commissariat »

En mars 2018, le lycée Maurice-Utrillo de Stains (Seine-Saint-Denis) a été le théâtre de scènes de violences inédites : agressions d'un élève au marteau d'un élève sur le parvis, tentatives de règlement de comptes entre jeunes munis de machettes, tournevis...Pour y répondre, les autorités ont décidé de nommer un ancien gendarme comme proviseur adjoint. Hors de question, répondent, déterminé, un collectif d'enseignants qui annoncent une grève à la rentrée.

Deux annonces ces deux derniers mois : Jean-Michel Blanquer prévoit la suppression de 1 800 postes dans l’Éducation nationale pour 2019 puis, Christophe Castaner, nouveau ministre de l’Intérieur suggère une présence des forces de l’ordre dans les établissements scolaires, particulièrement « dans les quartiers les plus difficiles », évidemment.

" Nous ne pouvons plus dispenser de cours de théâtre ou d’histoire des arts aux classes de seconde

Au lycée Maurice-Utrillo de Stains situé en Seine-Saint-Denis, entre Saint-Denis et La Courneuve, ces deux déclarations ne font que confirmer ce que nous pressentions : l’Éducation nationale et le ministère de l’Intérieur font un choix commun. Et tout se passe comme si l’on remplaçait progressivement professeurs par policiers. Dans notre établissement de 1 250 élèves et étudiants, à la rentrée, manquaient deux CPE sur quatre et plusieurs enseignants (de sciences économiques et sociales, de mathématiques, de vente, d’anglais). Nous ne pouvons plus dispenser de cours de théâtre ou d’histoire des arts aux classes de seconde, nous n’avons plus les moyens de proposer des entraînements aux examens le samedi matin ou des stages durant les vacances lesquels nous valaient pourtant des compliments médiatiques et académiques sur l’excellence de nos élèves.
Un poste de proviseur adjoint chargé de la sécurité jamais demandé

A cette même rentrée, nous apprenions pourtant la création d’un poste sur mesure : celui de proviseur adjoint chargé de la sécurité. Il y a donc bien de l’argent quelque part ! Il semble même que des postes exceptionnels puissent être créés et pourvus immédiatement ! Nous voilà rassurés car, idiots que nous sommes, après de multiples audiences au rectorat de Créteil (pour obtenir que des professeurs soient remplacés rapidement, pour renforcer l’équipe de vie scolaire, pour plus d’infirmières, de psychologues, d’assistantes sociales), nous avions compris le contraire.

Ce poste, jamais demandé ni par les personnels ni par les parents d’élèves, sera occupé, nous dit-on, par un chef d’escadron dans la gendarmerie en détachement. Ce dernier, en sa qualité de fonctionnaire de l’État, est habilité à prendre sans concours des fonctions de proviseur adjoint dont il nous est confirmé qu’elles recouvreront surtout des « questions de sécurité ». Cela ne peut pas être un hasard. L’an dernier, des élèves menacés, un autre agressé à coups de marteau, des groupes armés sur le parvis du lycée ; aujourd’hui, à la direction, un ancien gendarme qui n’est pourtant jamais intervenu en milieu scolaire. Et les déclarations de nos ministres en écho.

" Quelles solutions pédagogiques ce gendarme apportera-t-il aux élèves ?

À quoi bon ? En quoi cette réponse immédiate aux violences exceptionnelles des élèves va-t-elle nous aider ? Comment un gendarme pourra-il enrayer ces violences ? Déviera-t-il les machettes ? Arrêtera-t-il les marteaux ? En effet, en sa qualité nouvelle de proviseur adjoint, que sait-il de l’éducation prioritaire ? Quelles solutions pédagogiques apportera-t-il aux élèves, aux professeurs ? Quelles seront ses missions précises ? Quels liens entretiendra-t-il avec la préfecture ? Qu’adviendra-t-il, enfin, de nos élèves en situation irrégulière ?

" Nous ne reconnaissons pas l’autorité de ce nouveau proviseur adjoint comme nous ne reconnaîtrons jamais, dans l’enceinte d’une école, l’autorité d’un gendarme

Les métiers de l’éducation ne s’improvisent pas. Il ne suffit pas d’être gendarme pour y accéder. Nous le savons mieux que personne, et personne ne nous écoute. Au risque d’être blâmés, nous ne reconnaissons pas l’autorité de ce nouveau proviseur adjoint comme nous ne reconnaîtrons jamais, dans l’enceinte d’une école, l’autorité d’un gendarme sur un enseignant, sur un CPE, sur un assistant d’éducation ou sur un élève.
Grève dès le 5 novembre contre l’infiltration d’une force armée

Nous serons en grève à partir du lundi 5 novembre, date à laquelle ce nouveau proviseur mettra un pied dans notre établissement. En grève contre l’infiltration d’une force armée dans notre lycée et dans tout autre établissement scolaire, en grève contre la répression des élèves, leur surveillance, leur signalement et leur redressement pour lesquels l’État dépense tant, en grève pour une école publique qui se donne les moyens d’accueillir avec dignité et exigence les élèves et leurs parents.

L’école publique ne sera jamais l’antichambre du commissariat. Nous défendrons notre lycée à la rentrée du 5 novembre et tous les autres jours qu’il le faudra.

Les personnels militants du lycée Maurice-Utrillo, Stains (93)


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