La Poste service utile au public menacé

Re: La Poste service utile au public menacé

Messagede Pïérô » 03 Sep 2018, 10:55

La Poste va fermer son bureau à Cléry-Saint-André : "un sentiment de double peine" pour le maire

En 2010, le bureau de la Poste à Cléry-Saint-André (Loiret) est devenue propriété de la commune : c'était la condition au maintien des horaires d'ouverture. Aujourd'hui, la fermeture est actée, l'activité postale sera transférée chez un commerçant. Non sans amertume pour le maire...

Les fermetures de bureaux de Poste se poursuivent dans le Loiret. Après celui des Aydes à Fleury-les-Aubrais, c'est au tour du bureau de Poste de Cléry-Saint-André (3.500 habitants, à 17km d'Orléans) d'être sur la sellette : la fermeture est actée, elle interviendra avant la fin de l'année, l'activité postale va être transférée chez un commerçant. De quoi susciter une certaine amertume car il y a quelques années la commune s'était portée acquéreur des locaux de la Poste, à la demande de celle-ci !

... https://www.francebleu.fr/infos/economi ... 1535121372
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: La Poste service utile au public menacé

Messagede bipbip » 06 Sep 2018, 15:21

L'Etat donne les clefs de La Poste à la CDC

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Re: La Poste service utile au public menacé

Messagede bipbip » 06 Sep 2018, 20:55

UNE FINANCIARISATION INFILTRÉE PAR TOUS LES PORES

Article sur La Poste dans l'humanité
Cécile Rousseau

ALORS QUE L'ÉTAT S'APPRÊTE À DEVENIR ACTIONNAIRE MINORITAIRE À LA POSTE VIA UN AMENDEMENT À LA FUTURE LOI PACTE, LA CAISSE DES DÉPÔTS A DÉSORMAIS LES COUDÉES FRANCHES POUR POURSUIVRE LA PRIVATISATION DES ACTIVITÉS DE L'ENTREPRISE. _

Une page se tourne dans l'histoire de La Poste. Jeudi dernier, le gouvernement a acté son désengagement au sein de la société anonyme à capitaux publics. C'est via un amendement ajouté dans le projet de loi Pacte, examiné en commission spéciale à l'Assemblée nationale à partir d'aujourd'hui, que l'État deviendra actionnaire minoritaire de La Poste, marquant une rupture pour l'opérateur postal. Laissant la Caisse des dépôts et consignations (CDC), institution financière publique déjà au capital à hauteur de 26 % depuis 2011, devenir l'actionnaire majoritaire.

En contrepartie, la CDC apportera sa contribution de 42 % au sein de la Caisse nationale de prévoyance (CNP) Assurances, permettant à La Poste d'accumuler six milliards d'euros de fonds propres. Mais ce montage capitalistique de rapprochement entre la CNP et la Banque postale, emballé dans la création d'un grand pôle public financier par le gouvernement, revendication de longue date de la CGT, ne convainc personne. « C'est une opération financière et un coup de communication, estime Alain Bard, administrateur CGT de La Poste. Pourquoi ce pôle ? Comment ? Avec qui ? On n'en sait rien. » D'autant
que d'autres scénarios étaient possibles pour réaliser ce pôle public financier, via la montée de l'État au capital de la CNP.
Bientôt intégrée au groupe La Poste, une partie du capital de l'assureur reste privée, composée d'actionnaires salariés, de fonds de pension et de la BPCE (Banque populaire-Caisses d'épargne).

Le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, a beau assurer que « La Poste restera un grand service public national et une entreprise 100 % publique », la privatisation, en route depuis la transformation du statut en société anonyme à capitaux publics le 1er mars 2010, devrait se poursuivre à vitesse grand V. En 2019, la Caisse des dépôts et consignations sera aux commandes de La Poste. Dans ce
contexte, comment garantir les quatre missions de service public : le service postal universel, la contribution à l'aménagement du territoire, le transport et la distribution de presse, ainsi que l'accessibilité bancaire ? Le contrat d'entreprise conclu entre l'État et La Poste, assurant la bonne conduite de ces missions, court de 2018 jusqu'à 2022. Ensuite, l'incertitude plane. « Lors du dernier conseil
d'administration en août, se remémore Alain Bard, les représentants de la Caisse des dépôts nous ont demandé si le contrat d'entreprise pouvait être modifié avant son terme. On voit bien que la CDC n'a pas vocation à développer le service public postal. » Même crainte au sujet du contrat de présence postale territoriale (CPPT), discuté entre La Poste, l'Association des maires de France (AMF) et l'État,
organisant le financement et les modalités du maillage postal, qui devra être renégocié en 2019.

Si les questionnements pleuvent, c'est parce que les missions de service public ont déjà pris du plomb dans l'aile. La mise en retrait de La Poste se poursuit dans les territoires. Parmi les 17 000 points de contact garantis par le CPPT, 8 500 sont encore des bureaux de plein
exercice. Les autres sont des partenariats avec des commerçants (relais postes commerçants) ou avec des mairies (agences postales communales).
D'ici 2023, la moitié des 8 500 agences sera aussi transformée en partenariats. Même si le groupe a fait valoir qu'il maintenait pour l'instant le service postal universel, les menaces sont réelles. Cet été, la CFDT dénonçait l'attitude « de groupes de pression » qui souhaiteraient s'attaquer à la distribution cinq jours sur sept (en France, c'est toujours six jours sur sept). « Il y a une volonté de l'entreprise de faire autre chose que du courrier, explique Régis Blanchot, ex-administrateur SUD PTT et membre du bureau fédéral du syndicat. Bien que le PDG, Philippe Wahl, s'en défende, on peut légitimement se poser la question du maintien de la distribution telle quelle et de la permanence des missions de service public. La pression sera plus forte avec une CDC cotée en Bourse à la tête de La Poste.
Sans compter qu'on a toujours des signes de malaise social, avec un taux d'absentéisme en hausse constante, atteignant 25 jours et demi en moyenne en 2017, contre 24 et demi en 2016, des suppressions d'emplois qui continuent... »

_« Un des exemples d'expansion poursuivie par le groupe »
Au détriment des coeurs de métier, la financiarisation s'est
infiltrée par tous les pores depuis quelque temps. La Poste développe des activités de logistique urbaine via sa branche Geopost à Bordeaux, Grenoble, Lyon... « La Poste noue pour cela des partenariats avec des entreprises privées, c'est un des exemples d'expansion capitalistique
poursuivie par le groupe », constate Alain Bard. Pour justifier ce rapprochement entre la CNP et la Banque postale renforçant les
activités de « bancassurance », La Poste met en avant la baisse de revenu liée à la chute du trafic de courrier de 7 % par an (il pourrait ne représenter que 20 % du chiffre d'affaires en 2020).

Dans les faits, les six milliards de fonds propres dégagés par cette opération financière (sans compter les dividendes que La Poste percevra via ses parts dans la CNP), faisant office de garantie pour emprunter à des taux intéressants, ne serviront pas au développement d'un meilleur service public. Ces fonds gonfleront avant tout la croissance externe afin de poursuivre la transformation en un groupe
multiservices. La branche de logistique Geopost reste une priorité. « La Poste a acheté des sociétés en Asie, mais dernièrement, elle a acquis, pour 400 millions d'euros, 37 % de l'entreprise leader du colis en Italie, Bartolini (BRT Corriere Espresso). L'idée, c'est d'aller plus loin », détaille Alain Bard. Aujourd'hui, Geopost réalise 7 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur les 24 milliards engrangés
par le groupe en 2017.

_Une logique de taux de profit de 15% à 20% par an _
La Poste devrait également accélérer le rythme des acquisitions des entreprises de prestations de santé à domicile (PSAD), un des axes d'expansion, comme elle l'avait fait avec Asten Santé, un leader du secteur, en 2017. Pourtant, d'autres possibilités de développement
existent. En matière de santé à domicile, les besoins sont criants, juge Alain Bard. « Nous pourrions imaginer que ces activités
d'installation de matériel médical remboursées par la Sécurité sociale constituent une nouvelle mission de service public, indique le syndicaliste. La Poste pourrait prendre aussi en charge la dépendance.
Ainsi, nous intégrerions les besoins sociaux dans la stratégie du groupe. Pour l'instant, nous restons dans une logique 100 % privée, avec des taux de profit de 15 à 20 % par an, réalisés sur le dos de la Sécu. Nous ne sommes pas contre une évolution des missions de service public. Quand nous en discutons, les agents ont parfois du mal à se projeter dans le futur. »

La société anonyme à capitaux publics pourrait aussi jouer sa partition en matière d'accessibilité aux outils numériques. Comme le souligne Régis Blanchot, « elle a toujours son rôle de maintien du lien social, même si pour l'instant, l'inverse est engagé. La Poste pourrait installer des accès gratuits à Internet dans les bureaux où de plus en plus de démarches administratives sont dématérialisées
». Autant d'idées pour développer un service public du XXIe siècle. Loin des directions actuelles.


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Re: La Poste service utile au public menacé

Messagede bipbip » 06 Sep 2018, 23:46

Centre Bretagne. Des bureaux de Poste menacés ?

Le syndicat Sud PTT et le collectif de défense des services publics du centre Bretagne s’alarment de la modification des horaires à compter du 17 septembre 2018 des bureaux de Poste de Melrand, Le Croisty, Plouray, Inguiniel et Bubry. Et des menaces de fermeture ?

Le syndicat Sud PTT et le collectif de défense des services publics du centre Bretagne s’alarment de la modification des horaires à compter du 17 septembre 2018 des bureaux de Poste de Melrand, Le Croisty, Plouray, Inguiniel et Bubry. Et des menaces de fermeture ?

C’est le syndicat Sud PTT et le collectif de défense des services publics dans le centre Bretagne qui ont tiré la sonnette d’alarme et s’inquiètent de la modification des horaires à compter du 17 septembre 2018 des bureaux de Poste de Melrand, Le Croisty, Plouray, Inguiniel et Bubry.
De moins 8 à moins 26 % d’activités

"La Poste a fait le bilan de l’évolution, depuis novembre 2015, de l’activité guichet de chacun de ces 5 établissements, confirme La Poste Bretagne. Elle a décidé d’adapter l’amplitude hebdomadaire d’ouverture. Le bureau de poste de Melrand, qui a connu une baisse d’activité de 17 %, verra son amplitude hebdomadaire d’ouverture passer de 17 h 30 par semaine à 15 h 45 (fermeture le jeudi matin). Celui du Croisty, a quant à lui connu une baisse d’activité de 26 %. L’amplitude hebdomadaire d’ouverture sera adaptée de 22 h par semaine à 16 h 30 (fermeture les après-midi le mardi, mercredi et jeudi). Le bureau de Plouray, moins 10 %, passera de 32 h 15 par semaine à 30 heures (fermeture le jeudi après-midi). À Inguinel, qui a connu une baisse d’activité de 8 %, on passera de 15 h 45 d’ouverture par semaine à 15 h (fermeture le vendredi après-midi). Enfin à Bubry, où l’activité a baissé de 13,7 %, verra donc son amplitude hebdomadaire d’ouverture passer de 27 heures par semaine à 25 h 45 (moins 15 minutes par jour)."

"Prémices d’un abandon"

Pour les syndicats et Comité de défense des services publics, "ces réductions d’horaires sont les prémices d’un futur abandon du service public postal de proximité, de la fermeture des bureaux en milieu rural". Ils invitent la population à se mobiliser et interpeller "la direction de la Poste et les élu.e.s".

... https://www.ouest-france.fr/bretagne/me ... es-5953784
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Re: La Poste service utile au public menacé

Messagede bipbip » 12 Sep 2018, 19:20

La poste. Une financiarisation infiltrée par tous les pores

Alors que l’État s’apprête à devenir actionnaire minoritaire à La Poste via un amendement à la future loi Pacte, la Caisse des dépôts a désormais les coudées franches pour poursuivre la privatisation des activités de l’entreprise.

Une page se tourne dans l’histoire de La Poste. Jeudi dernier, le gouvernement a acté son désengagement au sein de la société anonyme à capitaux publics. C’est via un amendement ajouté dans le projet de loi Pacte, examiné en commission spéciale à l’Assemblée nationale à partir d’aujourd’hui, que l’État deviendra actionnaire minoritaire de La Poste, marquant une rupture pour l’opérateur postal. Laissant la Caisse des dépôts et consignations (CDC), institution financière publique déjà au capital à hauteur de 26 % depuis 2011, devenir l’actionnaire majoritaire.

En contrepartie, la CDC apportera sa contribution de 42 % au sein de la Caisse nationale de prévoyance (CNP) Assurances, permettant à La Poste d’accumuler six milliards d’euros de fonds propres. Mais ce montage capitalistique de rapprochement entre la CNP et la Banque postale, emballé dans la création d’un grand pôle public financier par le gouvernement, revendication de longue date de la CGT, ne convainc personne. « C’est une opération financière et un coup de communication, estime Alain Bard, administrateur CGT de La Poste. Pourquoi ce pôle ? Comment ? Avec qui ? On n’en sait rien. » D’autant que d’autres scénarios étaient possibles pour réaliser ce pôle public financier, via la montée de l’État au capital de la CNP. Bientôt intégrée au groupe La Poste, une partie du capital de l’assureur reste privée, composée d’actionnaires salariés, de fonds de pension et de la BPCE (Banque populaire-Caisses d’épargne).

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a beau assurer que « La Poste restera un grand service public national et une entreprise 100 % publique », la privatisation, en route depuis la transformation du statut en société anonyme à capitaux publics le 1er mars 2010, devrait se poursuivre à vitesse grand V.

... https://www.humanite.fr/la-poste-une-fi ... res-660254
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Re: La Poste service utile au public menacé

Messagede bipbip » 20 Sep 2018, 13:37

Une nouvelle étape du capitalisme à La Poste

La Poste 100 % publique ? Plus pour longtemps si on ne réagit pas... SUD PTT 44/85 analyse les dessous de l'OPA

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Re: La Poste service utile au public menacé

Messagede bipbip » 20 Sep 2018, 23:09

Une étape de plus dans le processus de privatisation de La Poste

Fin août, Philippe Wahl, PDG de La Poste, annonçait aux organisations syndicales un rapprochement entre celle-ci et la Caisse nationale de prévoyance. Le lendemain, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, faisait la même annonce dans une interview donnée à Radio Classique. Le ballet entre dirigeants de La Poste et gouvernement est bien orchestré.

L’opération, qui relève du meccano financier, a pour conséquence la perte de l’actionnariat majoritaire de l’État dans l’entreprise. La Caisse nationale de prévoyance (CNP assurances) est jusqu’à aujourd’hui principalement détenue par la Caisse des dépôts et consignations (le bras armé financier de l’État). Le montage envisagé consiste en un transfert des 41 % de la CNP détenus par la CDC vers La Poste, faisant mécaniquement grimper la CDC au capital de cette dernière, au point d’en devenir l’actionnaire majoritaire, en lieu et place de l’État. L’actuelle valorisation de La Poste est estimée à environ 5 milliards d’euros (3,7 milliards pour l’État, 1,25 milliard pour la CDC). Les parts de la CNP que la CDC apporte au capital représentent 6,5 milliards. Une affaire de gros sous donc.

Dégager toujours plus de profits

L’objectif de ses dirigeants est de positionner La Poste face à d’autres groupes, en France et ailleurs. La constitution d’une entité mêlant banque et assurance répond en partie à cet objectif. Côté colis, un autre secteur sur lequel La Poste est à l’offensive, les achats d’entreprises se sont multipliés à l’international ces dernières années, en Europe et maintenant en Amérique du Sud et en Asie. Des opérations non seulement potentiellement risquées, mais qui demandent des rentrées d’argent frais (le rachat d’une société européenne coûte par exemple l’équivalent des bénéfices de La Poste sur une année). Pour dégager des profits, l’actuel PDG, dans la droite ligne de ses prédécesseurs mais en accélérant la cadence, a opéré des coupes franches dans l’emploi. Conséquence, une dégradation brutale des conditions de travail, des suppressions de tournées, de bureaux de poste. Mais cela n’est pas suffisant, d’où l’opération en cours.

Aucune amélioration du service à l’horizon

Il n’y a donc aucune chance que le rapprochement Poste/CNP modifie la tendance, bien au contraire. Si l’apport de la CNP augmente les fonds propres du groupe, c’est pour lui permettre d’emprunter plus, pour investir plus. Donc, pas d’augmentations de salaires ni de créations de postes ni d’amélioration du service public à l’horizon. Les discours de Wahl et Le Maire sur le « pôle financier public au service des territoires » relèvent de l’enfumage le plus grossier. Après la transformation de La Poste en société anonyme en 2010, il s’agit là d’un pas de plus vers la privatisation totale, quelle que soit sa forme. Il faudrait avoir la mémoire bien courte pour oublier ce qui s’est passé à France Télécom ou dans d’autres entreprises publiques. Par ailleurs non seulement la CNP est cotée en bourse (et le restera), mais la CDC, toute publique qu’elle est, demande des retours sur investissement conséquents.

Désengagement de l’État et grandes manœuvres capitalistiques, sur fond de concurrence exacerbée, constituent le fond de cette affaire dans laquelle ni les postierEs ni la population n’ont quoi que ce soit à gagner.

Édouard Gautier


https://www.anti-k.org/2018/09/20/une-e ... -la-poste/
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Re: La Poste service utile au public menacé

Messagede bipbip » 22 Sep 2018, 19:41

Les arnaques pour reprendre du temps aux facteurs et ainsi supprimer des tournées.

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Re: La Poste service utile au public menacé

Messagede bipbip » 08 Oct 2018, 12:51

Cachez cette privatisation que je ne saurais voir…

Un conseil d’administration a présenté les premières lignes du projet de prise majoritaire du capital de La Poste par la CDC. À l’origine de cette opération, le rapprochement de la CNP et de la Banque Postale qui constitue un énième avatar de la financiarisation de l’entreprise publique. Un projet, si on comprend à demi-mot le président de La Poste, préparait depuis plusieurs mois.

L’opération de communication — d’enfumage — de Bruno LeMaire, bien relayée par Philippe Wahl et Éric Lombard, consistait d’entrée à éloigner le spectre de la privatisation tout en minimisant le poids futur de la Caisse des Dépôts dans le capital de La Poste.

Si on s’arrête sur de pures considérations techniques, il faut bien avouer que nous ne sommes pas dans le cadre d’une privatisation achevée... Pas d’entrée de capitaux privés dans le capital de la Poste, mais augmentation de ceux déjà détenus par une entreprise détenue par l’État. Nous sommes donc dans la continuité du processus engagé en 2010 avec le changement de statut de La Poste.

Si nous devions aller un peu plus loin, le processus de privatisation a bien démarré en 2010 avec le passage en Société Anonyme de La Poste, voire en 2006 avec la création de La Banque Postale, établissement bancaire à part entière.

Ce qui se passe en ce moment n’est que la prochaine étape vers une privatisation de l’entreprise publique.

Ce scénario d’une ouverture encore plus grande du capital de l’entreprise, SUD PTT l’avait déjà pointé dès 2010, lors du passage en société anonyme.

Nous avons à nouveau raison de voir, en l’abandon par l’État de la majorité du capital au profit de la Caisse des dépôts et consignations, une nouvelle étape dans la privatisation rampante de La Poste.

D’ailleurs, certain·e·s, loin d’être des anticapitalistes forcenés, ne se trompent pas sur les intentions du gouvernement : sur le plateau de C’est dans l’air (France 5), la quasi-totalité des participant·e·s admettait, et pour certains s’en félicitaient, que ce projet ne pouvait à terme que conduire à une privatisation de l’entreprise.

Qui va détenir quoi ?

On peut d’ailleurs d’autant plus craindre ce scénario que le flou est entretenu autour du pourcentage de participation au capital de l’entreprise par la Caisse des Dépôts. Le gouvernement et les directions des deux entreprises publiques parlent d’une montée au capital qui serait entre 50 et 60 % au maximum. Une estimation assez bizarre quand on sait que l’estimation actuelle du Groupe La Poste est autour de 5 milliards. La CDC en possède déjà 26 %, soit 1,5 milliard qu’elle avait apportés au moment de la privatisation.

La valorisation de la CNP sera au minimum de 6,5 milliards (et tout le monde s’entend sur le fait que cela pourrait être plus), même si peut se poser la question de l’apport qu’a pu avoir La Poste dans les profits de la CNP en vendant des produits de la filiale de la CDC.

La valorisation du Groupe La Poste par contre pourrait être revue à la baisse, au vu de la chute du courrier et des ventes immobilières constantes. En partant d’une fourchette basse, on arrive à un pourcentage de 70 % détenu par la CDC, déjà bien au-dessus des 60 % sur lesquels la direction communique (FO annonce environ 73 % dans un communiqué récent alors qu’un des hauts dirigeants de l’entreprise nous annonçait un maximum de 60 %... On voit déjà le slalom géant qui commence).

Coïncidence ou pas, au même moment un cavalier est introduit dans la loi PACTE sur la composition du conseil d’administration. L’État, la direction de La Poste et de la CDC se veulent rassurants : « cela serait juste un moyen de se mettre en conformité avec les différentes réglementations… », dont une ordonnance datant de 2014, lui permettant d’avoir une majorité confortable au conseil d’administration.

En effet, la CDC a glissé qu’elle aurait 11 représentant·e·s au conseil d’administration, soit 3 pour l’État, car les représentant·e·s des salarié·e·s resteraient au nombre de 7. Comme l’amendement à la loi Pacte présenté par le gouvernement (voir plus bas) garantit une représentation identique au CA et pour les actionnaires, la projection voudrait que la CDC représente environ 78 % du capital de la Poste.

La CDC au contrôle….

Pour essayer de rassurer les grognons, le gouvernement a introduit dans son amendement une ligne garantissant le contrôle économique et financier de La Poste par l’État. Cette garantie concerne principalement les missions de service public qui seront, selon les informations, rediscutées dans le cadre des négociations[1].

Donc, 4 ans après la publication de cette ordonnance de 2014 (citée plus haut), il est décidé de faire concorder les décisions en AG d’actionnaires et celles du CA, comme si tout ce petit monde se réveillait et, comme par hasard, juste au moment des transactions sur cette question du Capital de l’entreprise publique. Encore plus curieux, ce changement permettra de ne pas avoir de différence entre les décisions prises lors des AG d’actionnaires et les conseils d’administration dans un souci de « sécurisation » des décisions de l’actionnaire majoritaire. Un léger euphémisme pour signifier que tout pouvoir pourrait être donné à l’actionnaire majoritaire qui sera dans les 18 mois qui viennent... la CDC.

…Péril pour le personnel,

Cette volonté de contrôle des décisions ne sera pas sans conséquence, notamment sur les postier·e·s du groupe en termes de conditions de travail. Depuis le début de son entrée dans le capital, la CDC ne s’est pas cachée de sa volonté de voir son implication traduite dans la captation d’un maximum de dividendes. Il est clair qu’elle va se concrétiser par plus de pressions sur les personnels, notamment commerciales pour ceux de la Banque Postale. Après un calcul, son coefficient d’exploitation[2] pourrait atteindre la moyenne de celui des banques après la prise de contrats de la CNP par LBP.

Cependant, la volonté sera sans doute de continuer les efforts de productivité dans le milieu bancaire, de diminuer encore le personnel travaillant pour La Banque Postale et de fermer les bureaux de Poste…

Au vu des déclarations des uns et des autres, l’avenir du courrier et de son personnel est aussi incertain. Il semblerait qu’il ne fasse plus vraiment partie de la stratégie de l’entreprise. Alors qu’elle projette un poids de moins de 20 % du courrier dans le Chiffre d’Affaires à l’horizon 2020 après ce rachat de la CNP[3], la Poste ne se cache plus d’un changement de dogme stratégique.

La Banque et le colis deviennent des axes prioritaires, renforcés par les services à la personne. D’ailleurs, le PDG de La Poste ne se cachait pas dans des discussions avec les organisations syndicales de ses velléités de se développer encore plus à l’international. Un développement qui, si on suit les achats des dernières années, pourrait encore s’orienter vers le colis. Or les exemples expansionnistes, notamment de La Poste hollandaise sur cette question, par exemple aux USA, ne sont pas ce que l’on peut appeler concluants avec les conséquences sur le personnel que cela soit pour le nombre d’emplois et les conditions de travail. Une bien triste perspective pour el personnel.

et le service public….

Enfin, plus important, reste, dans ce grand mariage, la question du service public qui a été passée largement sous silence par les parties engagées.

Depuis de nombreuses années, l’État se garde bien de verser à La Poste la juste compensation des quatre missions de service public qu’elle effectue. Et à calculer, cela correspond à des sommes très importantes (plusieurs centaines de millions d’euros depuis 6 ans). Un montant bien loin des dividendes que pourront ponctionner les deux actionnaires. Pour SUD PTT ces dividendes devraient servir à l’amélioration des services publics et à augmenter le salaire des postier·e·s (une prime de 750 euros pour toutes et tous les salarié·e·s du groupe). Il est à penser que la CDC voudra à la fois renégocier ces compensations à la hausse et ne pas s’asseoir sur les dividendes du Groupe après le passage de la CNP à La Poste.

En effet, ce sont 500 à 600 millions de résultats annuels de la CNP qui basculeront dans ceux de La Poste. On voit mal la CDC faire cadeau de ces millions…

Les dividendes restent une question centrale surtout sur leur utilisation. Ces dividendes doivent être utilisés à renforcer à la fois le service public et à augmenter la rémunération des personnels.

Engager une bataille contre la prise de contrôle de la Caisse des dépôts.

Nous n’en sommes qu’au début des découvertes et des implications politiques et économiques que ce dossier va soulever.

Et les questions ne vont pas manquer, malgré l’enthousiasme des deux organisations syndicales FO et la CFDT, pour un projet qui malmènera le service public et les salarié·e·s de la maison mère, mais aussi de l’ensemble du groupe.

La montée dans le capital de la Poste par la CDC a été présentée comme une solution pour sauver l’entreprise publique face à la baisse du volume du courrier et donc du chiffre d’affaires. Pourtant, le modèle proposé depuis l’ouverture du capital de l’entreprise montre chaque jour ses limites dans un entre-deux qui n’est pas tenable économiquement et politiquement. La direction de la Poste et le gouvernement font clairement le choix d’un modèle qui signera à terme la mort du service public. Nous le disons au contraire que le seul viable, pour la population comme pour les personnels, est celui d’une entreprise 100% publique, dont l’organisation et les missions seraient discutées et décidées par les usager·e·s, et les postier·e·s.

Évidemment, le choix de faire un pas de plus dans la privatisation totale de La Poste est totalement à l’opposé de cette conception.

SUD réclame maintenant une vraie campagne pour qu’un véritable service public postal soit mis en place. Et pour nous, cela ne pourra avoir lieu qu’en combattant pied à pied ce rachat.

HUGO REIS

[1] Bizarrement, lors des débats, Philippe Wahl glissait comme cela que les services aux personnes âgées constituaient une mission de service public de La Poste.

[2] Le coefficient d’exploitation symbolise les « gains » réalisés par une banque. Il est calculé en divisant les charges d'exploitation par le produit net bancaire. Plus il est bas, plus il est bon pour les capitalistes. Le principal moyen de le faire baisser est de faire diminuer le nombre d’employé·e·s

[3] Le colis et La Banque postale pourraient représenter environ1/3 du CA chacun à ce même horizon


https://blogs.mediapart.fr/hugo-reis/bl ... tor=CS3-66
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Re: La Poste service utile au public menacé

Messagede bipbip » 23 Oct 2018, 16:03

Services publics
Comment La Poste se joue des élus et des usagers pour fermer toujours plus d’agences locales

Saviez-vous que La Poste est exemptée à 95 % de taxe foncière et de contribution économique territoriale ? Que cet argent économisé est censé lui permettre de « moderniser » les bureaux de poste grâce au « fonds postal national de péréquation territoriale » ? Mais que La Poste s’en sert en réalité pour en fermer un maximum en les transformant en petits relais postaux ? Connaissez-vous les « modes opératoires » publiés par La Poste pour expliquer à ses cadres locaux comment fermer habilement un bureau, même s’il ne désemplit pas ? Vous a-t-on dit que l’État et les élus locaux sont souvent complices de cette destruction du service public ? Grâce à quelques documents internes, Le Postillon, journal local isérois partenaire de Basta !, vous explique quelques combines de la direction de La Poste.

... https://www.bastamag.net/Comment-La-Pos ... urs-plus-d
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Re: La Poste service utile au public menacé

Messagede Pïérô » 24 Oct 2018, 09:22

Réorganisation à La Poste : « Les conditions de travail sont exécrables »

Alors que la stratégie du groupe La Poste prétend « conquérir l’avenir », les postières et les postiers trinquent sous l’effet des réorganisations. Communiqué de la CGT Fapt d’Indre-et-Loire, qui dénonce la surcharge de travail, la précarité et la baisse de qualité de service que cette stratégie entraîne.

a Poste n’est plus en capacité de rendre le service qu’on est en droit d’attendre de ce service public, même si l’entreprise s’en réclame quand cela l’arrange. En effet, comme les médias tourangeaux en font l’écho depuis maintenant plusieurs semaines, le courrier, les colis sur la métropole tourangelle ne sont plus distribués ni en temps et heures, ni en qualité. Les Tourangeaux nous en font part quotidiennement, ceci malgré l’arrogance de l’opérateur postal qui voudrait faire croire que tout va bien.

Depuis le début de l’été, l’ensemble des établissements postaux de la métropole sont « réorganisés ». Cela se traduit par la recherche systématique de productivité, la « chasse au temps morts » susceptibles d’impacter la « très chère » rentabilité du groupe : suppression de tournées et de postes de postiers, limitation des moyens, du matériel, calcul de cadences en dessous des réalités, minimisation des temps de parcours, découpe en tranches des tâches à effectuer ( un facteur prépare la tournée sur un site pour qu’un autre la distribue dans la ville voisine)...

Les premiers concernés par le phénomène sont les postiers et les travailleurs, intérimaires, CDD et autres contrats tous aussi exotiques que la précarité qui les caractérise. En effet les plis et autres objets, paquets, journaux s’entassent dans les centres de distribution par manque de personnels. Les conditions de travail sont exécrables, dignes du 19ème siècle : surcharge de travail, pression managériale, tensions entre collègues, risques aggravés d’accident, c’est le corps qui trinque. L’absentéisme est à des niveaux records tant au niveau local que national. Les absences non remplacées augmentent la charge de travail sur le reste du personnel. Le cas des intérimaires est symptomatique de la situation : lâchés dans la nature sans formation, ils doivent se repérer au GPS pour distribuer, à toute vitesse, au domicile ou à l’entreprise sans connaître les particularités de distribution. Tout comme les facteurs, les cadres de l’entreprise en viennent à faire de la distribution d’objets et en oublient leurs propres tâches. Tout cela au prix de dépassements horaires, souvent non payés.

Le résultat est celui que l’on constate au quotidien : courrier en retard, pas distribué, perte de colis, erreur de boîte aux lettres, journaux pas très frais de la veille, voire de l’avant-veille. La CGT, les postières et les postiers d’Indre-et-Loire ne cessent d’alerter sur la situation afin de faire leur métier dans de bonnes conditions au service de la population mais ils ne sont pas entendus par leur direction. C’est pourquoi, la CGT travaille dès à présent à mobiliser l’ensemble du personnel pour une action d’ampleur pour la fin de l’année 2018 pour qu’enfin, les conditions de travail de toutes et tous les postier(e)s s’améliorent rapidement et très sérieusement.

La CGT FAPT alerte depuis des années sur les conséquences des suppressions d’emplois, sur la dégradation des services aux usagers et sur la fermeture de bureaux de poste dans différents quartiers de la ville de Tours.


https://larotative.info/reorganisation- ... -2941.html
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Re: La Poste service utile au public menacé

Messagede bipbip » 26 Oct 2018, 18:02

Fermeture de bureaux de poste dans les Hauts-de-Seine : élus agacés, habitants dépités

A Suresnes où un bureau va fermer et à Courbevoie où l’agence a déjà baissé le rideau, les élus dénoncent des décisions unilatérales alors que La Poste, de son côté, affirme dialoguer avec les villes. Et à Colombes, la mobilisation des habitants n’aura rien changé.

A la fin du mois, le quartier Liberté, à Suresnes, ne disposera plus de son bureau de poste. Et ce n’est pas le seul. Une fermeture est également prévue, ce samedi, dans le quartier de l’Europe, à Colombes (voir ci-dessous), alors que le bureau du Faubourg de l’Arche, à Courbevoie, a, lui, déjà fermé ses portes. Selon le syndicat Sud, 19 bureaux auront ainsi été rayés de la carte des Hauts-de-Seine entre 2016 et 2018.

... http://m.leparisien.fr/hauts-de-seine-9 ... 928142.php
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Re: La Poste service utile au public menacé

Messagede Pïérô » 28 Oct 2018, 14:46

Châteauroux : deux bureaux de poste remplacés par des relais-commerçants

https://www.lanouvellerepublique.fr/cha ... ommercants
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Re: La Poste service utile au public menacé

Messagede bipbip » 02 Nov 2018, 22:47

Méthodes de management mortifères à La Poste - Il faut les stopper !

Mercredi 24 octobre, Paula, factrice du centre courrier de Sarlat (Dordogne), mettait fin à ses jours à son domicile. En arrêt maladie depuis plusieurs mois, elle vivait depuis quelques temps chez ses parents, ce que lui avait conseillé son médecin, au vu de sa situation de fragilité. Un énième contrôle médical, ordonné par La Poste, l’a contrainte à revenir chez elle, où elle a commis l’irréparable. Des échanges de sms, le jour même du drame, démontrent le lien entre son geste et la pression qu’elle subissait de la part de la direction.

Cette dernière entretient en effet un climat particulèrement délétère. Ce même 24 octobre, une altercation entre Christophe, facteur dans le site de Siorac (qui dépend du même établissement) et un cadre a eu lieu. A l’origine de celle-ci, l’attitude particulièrement provocatrice de cet encadrant pendant un contrôle de cadence de tri, ce dernier ayant lieu juste après une restructuration mettant à mal les conditions de travail des factrices et des facteurs. Le directeur d’établissement et deux autres cadres (dont l’auteur de la provocation) attendaient l’agent impliqué pour lui signifier sa mise à pied conservatoire. Celui-ci a décidé de quitter le centre, tout en précisant qu’il se tenait à la disposition du directeur dès le lendemain. Considérant sans doute qu’il s’agissait d’un crime de lèse-majesté, le directeur a ordonné aux deux autres cadres “d’aller le chercher et de le lui ramener”... Ce qu’ils ont fait, manu militari. Ces trois individus ont violemment sorti Christophe de sa voiture et l’ont tout aussi violemment plaqué à terre, puis maintenu au sol pendant plusieurs minutes. Des méthodes dignes de la BAC... Les collègues de Paula et Christophe, révoltés par cette situation, exercent depuis le 25 octobre, leur droit de retrait. Ils demandent le départ des trois cadres incriminés et la levée de la mise à pied conservatoire de Christophe.

L’intervention conjointe des agents, de l’intersyndicale locale et de la fédération Sud PTT a conduit, pendant la durée de l’enquête CHSCT, à la mise en arrêt maladie des trois cadres, ainsi qu’à la suspension de la mise à pied de Christophe. C’est une première victoire. Un rassemblement aura lieu lundi à 17 heures à Sarlat, en présence de postier·e·s, d’usager·e·s et d’élu·e·s.

De tels comportements managériaux ne s’arrêtent malheureusement pas aux frontières de la région Nouvelle-Aquitaine. En Auvergne-Rhône-Alpes, les faits mettant en cause M. Clavaud, responsable régional pour la branche Courrier, s’accumulent également. Le 6 juin dernier, Aziz Noui, facteur à Bellegarde (Ain), menait depuis deux semaines une grève de la faim, suite à la réorganisation de son bureau. M Clavaud est venu lui rendre visite, non pas pour s’enquérir de sa santé, mais pour le provoquer. Il a, devant témoins, mis en cause la réalité de sa grève de la faim, tout en le menaçant de s’occuper “personnellement de son cas”. La menace a en effet été mise à exécution quelques mois plus tard, puisqu’Aziz a été licencié pour des propos tenus lors d’une interview donnée à une radio locale. Aidé par Sud PTT, il compte engager une procédure prud’homale.

Le 21 juin Christophe, un colipostier était interpellé avec violence par la police municipale de Lyon (Rhône), simplement parce qu’il était mal garé. Or, tou·te·s les postier·e·s qui font de la distribution en voiture le savent bien, il est tout bonnement impossible d’assurer ses livraisons dans les temps en respectant strictement le code de la route, particulièrement en zone urbaine. Le syndicat Sud Poste 69 et la fédération Sud PTT sont donc intervenus pour demander la protection juridique à laquelle l’ensemble du personnel de La Poste a droit dans le cadre de ses fonctions. Non seulement La Poste nous a opposé une fin de non recevoir, mais la direction territoriale a convoqué Christophe en entretien préalable à licenciement. La double peine, en somme. Suite à l’intervention de notre fédération, le conseil de discipline a été reporté sine die. Mais nul doute que La Poste attend la décision du tribunal correctionnel suite au dépôt de plainte de la police contre Christophe. Un rassemblement est organisé le 15 novembre à 13 heures devant le Palais de Justice de Lyon.

Le 29 octobre, M. Clavaud s’est à nouveau personnellement fait remarquer, cette fois-ci dans le centre courrier de Saint-Marcellin (Isère). Le personnel de ce bureau est en situation de fragilité, d’autant plus qu’il s’est vu imposer une réorganisation à la hussarde le 2 octobre, malgré un rapport d’expertise CHSCT et une lettre de l’Inspection du Travail pointant nombre de problèmes. Les agents s’étaient d’ailleurs mis en grève, soutenus par Sud et la CGT. Les arrêts maladie se multiplient depuis le 2 octobre. Bref, une situation sanitaire catastrophique. M. Clavaud, fidèle à ses habitudes, a tenu un discours emprunt de violence et de provocation vis-à-vis du personnel. A tel point qu’une factrice a été victime d’une crise d’épilepsie pendant le discours de M. Clavaud... Ce qui ne l’a pas empêché de continuer son monologue. Quand les pompiers sont intervenus, M. Clavaud avait quitté les lieux, sans se soucier de l’état de santé de la collègue.

L’ensemble de ces faits témoigne d’une situation sanitaire et sociale désastreuse à La Poste. En 2016, Sud PTT avait déjà, en mettant sur la scène publique plusieurs cas de même nature, alerté l’opinion, et s’était adressé à Philippe Wahl, PDG de La Poste, ainsi qu’au ministre de tutelle... Sans réaction de part et d’autre. L’accord à la distribution, vendu par la direction du Courrier soi-disant pour répondre à la situation, n’a fait que l’aggraver, comme nous le dénoncions alors.

Ce qui se passe à La Poste, et notamment à la distribution, est inacceptable. Cela ne peut, cela ne doit pas durer. Sud PTT va, une fois de plus, interpeller P. Wahl et le Ministère de l’Economie. Mais, comme le prouve l’exemple de Sarlat, nous savons que, pour se faire entendre, les postier·e·s et les syndicats qui les soutiennent doivent avant tout compter sur eux-mêmes.


https://solidaires.org/Methodes-de-mana ... es-stopper
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