Nicolas Hulot démissionne

Nicolas Hulot démissionne

Messagede bipbip » 28 Aoû 2018, 18:20

Nicolas Hulot démissionne : retrouvez l'intégralité de l'entretien

Nicolas Hulot a annoncé, mardi matin sur France Inter, son départ du gouvernement. "Je vais prendre pour la première fois la décision la plus difficile de ma vie", a indiqué le ministre de la Transition écologique, ému, au micro de Léa Salamé et Nicolas Demorand.

Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a annoncé, mardi 28 août matin, sur France Inter, quitter le gouvernement, invoquant une décision "mûrie depuis de longs mois" : "Je vais prendre pour la première fois la décision la plus difficile de ma vie, annonce ainsi le ministre démissionnaire devant Léa Salamé et Nicolas Demorand. Je ne veux plus me mentir. Je ne veux pas donner l'illusion que ma présence au gouvernement signifie qu'on est à la hauteur sur ces enjeux-là, et donc je prends la décision de quitter le gouvernement."

... https://www.francetvinfo.fr/politique/n ... 14421.html


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Re: Nicolas Hulot démissionne

Messagede bipbip » 28 Aoû 2018, 20:08

Nicolas Hulot démissionne : ce qu’il a dit

Ce mardi sur France Inter, le ministre de la Transition écologique et solidaire a annoncé qu’il quittait le gouvernement une année après y être entré.

« Je vais prendre pour la première fois la décision la plus difficile de ma vie. Je ne veux plus me mentir. Je ne veux pas donner l’illusion que ma présence au gouvernement signifie qu’on est à la hauteur sur ces enjeux-là. Et donc je prends la décision de quitter le gouvernement. »


Nicolas Hulot a parlé d’une décision « douloureuse », demandant à ce « que personne n’en tire profit parce que la responsabilité, elle est collégiale, elle est collective, elle est sociétale. J’espère que cette décision, qui est lourde, qui me bouleverse, ne profitera pas à des joutes ou des récupérations politiciennes. »

« J’ai une immense amitié pour ce gouvernement auprès duquel je m’excuse de faire une mauvaise manière. Mais sur un enjeu aussi important, je me surprends tous les jours à me résigner, tous les jours à m’accommoder des petits pas. Alors que la situation universelle au moment où la planète devient une étuve mérite qu’on se retrouve et que l’on change de paradigme. »

Le désormais ex-ministre a ensuite évoqué le « véritable dilemme » auquel il a été confronté : « Entre soit m’accommoder des petits pas, en sachant que si je m’en vais je crains que ce soit pire. Ou, soit rester en craignant que par ma présence, nous nous mettions en France ou en Europe, dans une situation d’être à la hauteur sur le pire défi que l’humanité ait jamais rencontré. » Autrement dit, M. Hulot craignait que sa présence au gouvernement laisse croire que la France serait à la hauteur des enjeux écologiques. « Je décide de prendre cette décision qui est une décision d’honnêteté et de responsabilité », a-t-il conclu.

« Je souhaite que personne ne récupère et ne fustige le gouvernement parce qu’à l’observation, c’est l’ensemble de la société — et je peux m’y mettre également — qui portons nos contradictions, a-t-il insisté. Peut-être n’ai-je pas su convaincre, peut-être je n’ai pas les codes. Mais je sais très bien que si je repars pour un an, cela ne changera pas l’issue. »

Une décision que M. Hulot aurait prise prise hier soir [lundi 27 août], mais « mûrie cet été » : « J’espérais justement qu’à la rentrée, fort des longues discussions que j’ai eu avec le Premier ministre, le Président, il y aurait un affichage clair. Sur le fait que c’est l’ensemble du gouvernement. L’Industrie, l’Économie, le Budget, le Transport c’est déjà le cas, l’Agriculture, et bien d’autres, qui allaient être avec moi à mes côtés pour porter, incarner, inventer, cette société écologique. Je sais que seul je n’y arriverai pas. J’ai un peu d’influence, je n’ai pas de pouvoir. Je n’ai pas les moyens. »

Le déclic a été la réunion de ce lundi 27 août entre Emmanuel Macron et les chasseurs : « Cela va paraître anecdotique, mais pour moi c’était symptomatique et c’est probablement un élément qui a achevé de me convaincre que ça ne fonctionne pas comme ça devrait fonctionner. On avait une réunion sur la chasse avec une réforme qui peut être importante pour les chasseurs mais surtout la biodiversité. Mais j’ai découvert la présence d’un lobbyiste [Thierry Coste] qui n’était pas invité à cette réunion. C’est symptomatique de la présence des lobbys dans les cercles du pouvoir. Il faut à un moment poser ce problème sur la table. »

Au delà de ce « détail », Nicolas Hulot reconnaît une « accumulation de déceptions » : « Mais c’est surtout que je n’y crois plus. Pas en l’état, pas en ce mode de fonctionnement, pas tant que l’opposition ne sera pas capable de se hisser au dessus des querelles habituelles pour se retrouver sur un enjeu supérieur. »

« À la sortie de l’été où la Californie brûle, où la Grèce brûle, où après nous-même une année terrible, à Saint-Martin, mais y compris en métropole », Nicolas Hulot pensait que la prise de conscience de l’urgence d’agir aurait avancé. Mais, poursuit-il, « petit à petit, on s’accommode de la gravité et on se fait complice de la tragédie qui est en cours de gestation. Je n’ai pas forcément de solutions. J’ai obtenu un certain nombre d’avancées. Mais quand on n’a plus la foi… »

Quant aux raisons profondes qui l’ont motivé, il a précisé : « Ce n’est pas l’énergie qui me manque. Mais je n’ai pas réussi à créer par exemple une complicité de vision avec le ministre de l’Agriculture alors que nous avons une opportunité absolument exceptionnelle de transformer le modèle agricole. On se fixe des objectifs mais on n’en n’a pas les moyens parce qu’avec les contraintes budgétaires on sait très bien à l’avance que les objectifs qu’on se fixe on ne pourra pas les réaliser. »

M. Hulot explique n’avoir prévenu ni Emmanuel Macron ni Édouard Philippe de sa décision : « Si je les avait prévenus avant, ils m’en auraient peut-être une fois encore dissuadé. Mais c’est une décision entre moi et moi. Je ne veux pas me mentir. Je ne veux pas me donner ce sentiment encore une fois que si je repars, c’est parce que j’y crois. »

Et, malgré sa « profonde admiration » pour le Président et le Premier ministre, l’ex-ministre reconnait que « sur les sujets que je porte, on n’a pas la même grille de lecture. On n’a pas compris que c’est le modèle dominant qui est la cause. Est-ce qu’on le remet en cause ? »

Si Nicolas Hulot s’est effectivement prononcé contre les traités de libre-échange, il ne pouvait pas non plus ignorer la position libérale d’Emmanuel Macron, comme l’a rappelé la journaliste Léa Salamé sur France Inter. « Mais on peut évoluer, s’apporter les uns les autres. Je ne critique personne. J’espère que mon départ provoquera une profonde introspection de notre société sur la réalité du monde. »

Il a notamment évoqué les migrants, qui quittent leur pays « aussi pour des questions climatiques », a-t-il souligné. « L’Europe ne gagnera que si l’Afrique gagne. Où est passée la taxe sur les transactions financières ? » S’est-il interrogé.

« Mais je ne suis pas là pour faire la liste, » s’est-il repris. « Je dis simplement que la société, que vous-même les journalistes, nous devons remettre les priorités dans le bon ordre. Ce sujet conditionne tous les autres, je le dis en boucle », a-t-il assené.

Il a ensuite enchaîné sur le nucléaire, « cette folie inutile économiquement, techniquement, dans lequel on s’entête. » Encore un sujet sur lequel il estime ne pas avoir réussi à « convaincre ». « Je pense que ce que les gens attendent d’un ministre c’est que s’il n’est pas à la hauteur, s’il n’est pas assez fin, il doit en tirer les leçons. Je les tire ce matin », a-t-il ajouté.

Léa Salamé et Nicolas Demorand, les journalistes de France Inter, l’ont également fait réagir à la réponse de Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, qui était interrogé en parallèle sur BFM et déclarait que c’était « le lot d’un ministre de ne pas gagner tous ses arbitrages. »

« Vous croyez que la situation climatique s’accommode des petits pas ? » A répondu Nicolas Hulot. « Cela fait 40 ans qu’on s’en accommode et la situation est en train de nous échapper. »

Au cours de l’entretien, qui a duré plus de 45 minutes sur France Inter, Nicolas Hulot est revenu sur son bilan, sur la difficulté de mettre à l’agenda politique l’urgence écologique, sur son souhait de se mettre à distance de la scène politique à présent. Voici quelques unes de ces déclarations :

« Oui, ces douze derniers mois ont été une souffrance. Sauf à basculer, à devenir cynique, avoir une forme d’indifférence sur les échecs. Je me suis surpris par lassitude à certains moments à baisser les bras, à baisser mon seuil d’exigence. Je me suis dit, c’est le moment d’arrêter. »
Malgré des discussions « franches et amicales » avec Emmanuel Macron et Édouard Philippe, « la situation n’était pas claire et je ne voulais pas repartir dans le flou. J’ai une telle conscience aiguë de la gravité de la situation ; quand j’ai regardé ce qui s’est passé cet été, on a perdu la main, on a basculé dans les conséquences du changement climatique. (…) Sur tous les sujets que je porte, pas un député, pas un sénateur pour me défendre. J’avance tout seul. Je ne veux pas donner l’illusion d’être à la hauteur. »
Pour le moment, « la politique, c’est terminé. Je ne veux pas nuire plus au gouvernement. Je chercherai à influer pour l’écologie mais je vais m’astreindre à prendre des distances et observer un certain silence. »

Pour conclure, l’ex-ministre de la Transition écologique et solidaire est revenu sur cette décision « cruelle mais responsable » :

C’est la décision la plus intime, la plus difficile, la plus cruelle mais la plus responsable que je devais prendre. Ou alors ça voulait dire que tout ce que je dis depuis des années sur la gravité de la situation, je n’y crois pas. Mon acte n’est pas un acte de résignation mais de mobilisation, et j’espère qu’il va entraîner un sursaut.


https://reporterre.net/Nicolas-Hulot-de ... u-il-a-dit
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Re: Nicolas Hulot démissionne

Messagede bipbip » 28 Aoû 2018, 21:31

Démission de Nicolas Hulot : l’écologie n’est pas compatible avec le Macronisme

La démission de Nicolas Hulot est une clarification : la transition écologique ne peut s’accommoder des petits pas – et des grands renoncements – d’un gouvernement pro-Business qui n’a jamais renoncé aux politiques productivistes et néolibérales qui nous conduisent dans le mur.

... https://solidaires.org/Demission-de-Nic ... Macronisme
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Re: Nicolas Hulot démissionne

Messagede Pïérô » 29 Aoû 2018, 12:28

Démission de Nicolas Hulot : quel est son bilan écologique ?

Le ministre de la transition écologique a démissionné mardi. En quinze mois, il a obtenu quelques avancées, mais a aussi dû faire de nombreuses concessions.

« Make our planet great again », lançait Emmanuel Macron en juin 2017. En paraphrasant le slogan de Donald Trump (« Make America great again »), le jeune chef d’Etat français veut s’afficher comme le leader de la lutte contre le réchauffement climatique. Mais un an et quelques mois plus tard, lassé des « petits pas » et de se « résigner », le ministre de la transition écologique et numéro trois du gouvernement, Nicolas Hulot, claque la porte.

Entre ces deux dates, quelques avancées mais surtout beaucoup d’aménagements et de concessions.

... https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/ar ... 55770.html




Nicolas Hulot, démissionnaire irresponsable

Par un incroyable tour de force, Nicolas Hulot, démissionnaire, parvient à imputer ses échecs à l'opposition et à la société tout entière plutôt qu'au gouvernement. Une faillite politique, intellectuelle et morale.



« Je souhaite que personne, personne ne fustige le gouvernement ». Nicolas Hulot, au moment même où il quitte le gouvernement, réussit le tour de force de le défendre, coupant ainsi l’herbe sous le pied de ceux qui voudraient en faire la critique. Il loue d’ailleurs « l’affection, la loyauté, la fidélité » dont ont fait preuve à son égard le premier ministre et le président de la république avant de demander : « au quotidien, qui j’ai eu pour me défendre ? » Il répond à sa propre question en accusant l’opposition qui n’a pas su « se hisser au dessus de la mêlée pour se rejoindre sur l'essentiel » et même la « société » qui n’est pas descendue dans la rue pour le soutenir. Incroyable retournement des rôles, qui repose sur un escamotage digne du fameux éléphant dans la pièce : contre qui l’opposition et la société étaient-ils censés défendre Nicolas Hulot, sinon contre ce gouvernement affectueux, loyal et fidèle ?

Défendre Nicolas Hulot, en quoi cela aurait-il dû consister, sinon faire en toutes occasions pression pour affermir les mesures de protection de l’environnement – en proposant l’inscription de la règle verte dans la constitution, en exigeant l’interdiction ferme et immédiate du glyphosate, en luttant pour l’interdiction de la pêche électrique, en combattant la réduction des aides à la reconversion des agriculteurs vers des modèles bio, en luttant aussi contre le démantèlement du rail et la privatisation des barrages ? C’est ce qu’a fait, tout au long des dix-huit mois qui viennent de s’écouler, la France Insoumise.

Je ne suis pas porte-parole de la France Insoumise et je n’y occupe aucune fonction officielle. Après en avoir été candidat aux législatives, je préfère me définir aujourd’hui comme un soutien extérieur plutôt que comme un membre du mouvement, pour des raisons que j’expliquerai peut-être une autre fois. Il n’en reste pas moins que nul ne peut dénier la persistance et la pugnacité avec laquelle ses militants et ses députés ont défendu la cause écologique à l’Assemblée et en-dehors. Qu’un mouvement politique ait à son programme la mise en oeuvre du scénario Negawatt pour la transition énergétique, voilà qui devrait séduire Nicolas Hulot. Pas du tout : il fait comme si aucune opposition politique écologiste n’existait.

C’est qu’il lui reproche son modus operandi : l’opposition devrait « s’élever au-dessus des querelles habituelles » pour défendre l’écologie. Galimatias qui ne signifie rien, mais qui trahit la limite de Nicolas Hulot, limite bien connue du reste : son apolitisme bien de son temps, qui refuse toute forme de conflit et s’imagine une société du consensus parvenant un jour, par la grâce de la « pédagogie », à une épiphanie collective. Il est effarant que Hulot lui-même, après avoir platement échoué à convaincre, n’en soit pas venu à comprendre qu’il fallait lutter, et reporte même la faute de ses échecs sur ceux qui luttent plutôt que de faire, comme lui, des homélies à des menteurs, des caresses à des voleurs.

Quant à cette société civile, comment Nicolas Hulot ose-t-il affirmer qu’elle lui a fait défaut ? C’était à lui, au contraire, de la soutenir et de la porter, ce qu’il n’a jamais fait. Le seul fait positif qu’il puisse mettre à son actif est l’annulation du projet de l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes. Mais cette annulation elle-même n’a été décidée que par crainte d’un pourrissement du conflit ; à aucun moment les Zadistes n’ont été crédités de leur résistance, jamais il n’a été dit par Nicolas Hulot qu’ils avaient bien mérité de la biodiversité. Seule dans l’hémicycle la France Insoumise a déclaré que la société toute entière devait des remerciements à son avant-garde mobilisée.

Combien d’associations de lutte contre les pesticides, pour la reconnaissance des maladies qu’ils causent, auraient pu être reçues par le ministre ! Au moment même de sa démission, il aurait pu en prendre occasion pour les médiatiser et les valoriser. Rien de tout cela : Hulot les invisibilise au contraire pour excuser non seulement son échec, mais sa lamentable obstination à croire en un gouvernement qui s’est servi de lui comme alibi. Sans doute l’ex-ministre, qui pourtant déclare qu’il « ne veut plus se mentir », n’est-il pas prêt à s’avouer à quelle profondeur d’aveuglement il s’est laissé sombrer.

Ainsi vient le pire de son discours : la déclaration de culpabilité universelle - « nous sommes tous responsables », « chacun d’entre nous porte les contradictions de notre temps ». Refrain connu que celui de l’accusation vague, indéfinie, dont ne s’ensuivent que l’impuissance générale et le découragement. Tous responsables ? Non. Si la contradiction à résoudre est, comme le dit Hulot lui-même, celle d'un « modèle marchand » (les gens qui n’ont pas peur des mots diront « capitalisme ») et des impératifs écologiques, sont responsables au premier chef ceux qui perpétuent le modèle économique incriminé : le capital, le patronat, le gouvernement et les lobbies qui ont son oreille. Au deuxième rang se trouvent ceux qui sapent la résistance aux premiers en invisibilisant les opposants et en niant les alternatives. Nicolas Hulot est de ceux-là. Sa démission, loin de redorer son blason, y fait une sombre tâche : à la naïveté dont on pouvait, au mieux, le créditer, vient s’ajouter une persistance dans l’erreur qui relève de la lâcheté intellectuelle et constitue une trahison de la cause qu’il prétend défendre.


https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonn ... esponsable
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Re: Nicolas Hulot démissionne

Messagede bipbip » 30 Aoû 2018, 12:03

Le départ de M. Hulot n’est ni surprenant, ni courageux
L’annonce de Nicolas Hulot n’a pas vraiment surpris notre chroniqueuse, qui voit surtout dans cette démission une opération de « sauvetage d’image ». « Sale temps pour l’écologie », conclut-elle, à l’heure où le gouvernement semble incapable de prendre la mesure de l’effondrement en cours.
... https://reporterre.net/depart-Hulot-ni- ... -courageux

Bilan de Nicolas Hulot : décevant, trop décevant
Sur France Inter mardi 28 août, Nicolas Hulot a dressé un bilan critique de l’action environnementale du gouvernement Philippe. Reporterre détaille les points relevés par le désormais ex-ministre.
... https://reporterre.net/Bilan-de-Nicolas ... p-decevant

Démission de Nicolas Hulot : aveu d'impuissance d'un illusionniste

Comme son alter égo Arthus-Bertrand, Nicolas Hulot n'a jamais rien fait de concret contre les lobbies qu'il prétend combattre


Ce n'est pas par hasard que, ces dernières années, les lobbies comme ceux du nucléaire, des pesticides ou de la chasse ont désigné Nicolas Hulot comme leur "ennemi" principal car, en réalité, ils savent bien qu'ils ne risquent rien avec ce personnage qui parle beaucoup mais n'agit jamais.

Avez-vous déjà vu Nicolas Hulot respirer des gaz lacrymogènes devant une centrale nucléaire ? S'enchainer à un camion transportant des pesticides ? S'allonger devant les bulldozers d'un chantier d'autoroute ou de center parc ? Non car, à part faire sa propre promotion au travers d'émissions de télévision elles-mêmes très polluantes, le bonhomme n'a en réalité jamais rien fait de concret pour s'opposer aux destructions environnementales.

Pire, l'hélicologiste s'autorise un train de vie personnel totalement contraire à ses propres préconisations, dopé par les imposants revenus qui lui sont apportés par les produits cosmétiques fort polluants de la marque Ushuaia.

De même, sa fondation censée protéger "la nature et l'homme" est financée de très longue date par diverses multinationales extrêmement nuisible pour l'environnement et les droits sociaux, à commencer par l'entreprise EDF et ses centrales nucléaires.

Dernièrement, M. Hulot s'est déclaré favorable aux compteurs Linky, sans une seule pensée pour les 35 millions de compteurs en parfait état de marche qu'Enedis a commencé à désinstaller et détruire : une des pires opérations d’obsolescences programmée (sans même parler de toutes les autres tares anti-environnementales et anti-sociales des ces compteurs nuisibles).

Par ailleurs, il est totalement injustifié de porter au crédit de Nicolas Hulot l'annulation de l'aéroport de Notre-Dames-des-Landes, laquelle n'est due qu'au courage des gens de divers horizons qui ont résisté sur place, et en aucun cas aux usuelles lamentations de M. Hulot.

Après avoir longtemps joué la starlette en faisant lanterner divers Présidents de la République, c'est finalement au plus anti-écologiste d'entre eux, le regrettable Emmanuel Macron, qu'il a servi de caution en acceptant d'être un ministre d'Etat sans l'ombre d'un pouvoir, pour le plus grand plaisir des lobbies les plus nuisibles.

Mais, d'ores et déjà, divers autres imposteurs comme les faux écolos (et vraies girouettes) De Rugy ou Pompili sont sur les rangs pour tenter de relever le défi : enterrer la défense de l'environnement et des droits sociaux tout en dopant leurs petites carrières politiciennes…

Stéphane Lhomme

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Re: Nicolas Hulot démissionne

Messagede bipbip » 01 Sep 2018, 15:58

Monsieur Hulot : fantasque mais avant tout conseiller des puissants

« Merdum », disait-il, à bord de son ULM au moteur bloqué, en survolant Palenque, au Mexique, lors du tournage d’une des émissions culte d’Ushuaia. Voilà donc quelle serait la marque de fabrique de Nicolas Hulot : sa franchise. Aussi, dès que sa démission-surprise a fait le tour des médias, laissant les membres de la majorité, d’habitude fébriles sur twitter, étrangement discrets, le pas de côté de Hulot a été salué dans l’opposition, à droite comme à gauche, comme un acte de courage et d’honnêteté. C’est aller un peu vite en besogne et oublier la trajectoire du personnage.

L’ancien photographe de Sipa, animateur d’émission pour enfant puis animateur vedette pour TF1 a toujours été un fin connaisseur des tenants et des aboutissants de la com’, des arcanes du pouvoir et il n’a jamais craché sur les riches mécènes, qu’il s’agisse de marchands de canon ou de pollueurs patentés qui ont financé sa Fondation, créée en 1990, et baptisée du nom de son créateur. Tout un programme…

Comment imaginer un seul instant que Hulot ait pu œuvrer à la cause environnementale quand on sait qu’il a été conseiller, tour-à-tour, de Chirac, puis de Sarkozy et de Hollande ? En quinze mois de participation ministérielle, sous Macron, il y aura certes eu l’introduction du bio dans les cantines scolaires et les deux ours slovènes que Hulot souhaitait de lâcher dans les Pyrénées, mais il y a aussi et surtout eu le renoncement à aller vers la réduction de moitié de l’énergie d’origine nucléaire à l’horizon 2025, les cadeaux à la FNSEA et à l’industrie chimique sur les pesticides, notamment sur le glyphosate, les cadeaux aux pillards des richesses guyanaises avec l’ouverture de la « Montagne d’Or », la répression à Bure et à Notre-Dame-des-Landes, la carte-blanche donnée à toute une brochette de grands projets inutiles et nocifs et l’acceptation du CETA. Entre autres…

La formule grammaticalement emberlificotée employée par Hulot pour expliquer sa démission est assez révélatrice, par ailleurs, de cette trajectoire complexe du point de vue de l’écologie politique : « Je vais prendre, pour la première fois, la décision la plus difficile de ma vie. Je ne veux plus me mentir ». A 63 ans, c’est un bon début ! Et cela indique combien de couleuvres il a dû avaler. Et combien il est prêt à continuer à en avaler, puisqu’il a réaffirmé sa « profonde amitié » pour le gouvernement et sa « grande admiration » pour Macron.

Hulot a toujours considéré, d’une façon ou d’une autre, qu’en murmurant à l’oreille des puissants et sans rompre avec le système, si ce n’est en regrettant ses travers les plus flagrants, il était possible de défendre la planète. Se rendant compte, épisodiquement, de son erreur, Hulot rue dans les brancards. Toujours un peu tard. Mais toujours, également, avec la même arrogance. Si Monsieur Hulot est dégoûté, il dit ne souhaiter que « personne ne fustige le gouvernement ». S’il a échoué, finit-il par dire sur France Inter, c’est la faute de l’opposition qui n’a pas su « su se hisser au-dessus de la mêlée pour se rejoindre sur l’essentiel », voire, tout simplement, la faute les citoyens qui ne l’ont pas suffisamment soutenu.

Sur ce point, il est rejoint, toujours droit dans ses bottes, par Alain Juppé, ancien ministre de l’Ecologie de Sarkozy, qui a eu le culot de saluer son départ avec des trémolos en affirmant que nous serions « tous responsables. Nous ne faisons pas assez [pour l’environnement], le gouvernement, nos métropoles, nos villes, chacun d’entre nous. Est-ce que nous recyclons, est-ce que nous changeons nos modes de déplacement ? Les raisons de s’interroger sont multiples ». Si le réchauffement climatique est entré dans une phase d’emballement et si Hulot a du vague à l’âme, c’est parce que, chacun chez soi, on ne séparerait pas suffisamment les barquettes plastique des canettes en alu…

Qu’on se rassure, néanmoins, pour les vieux jours de l’ancien ministre. Avec cette « mise au vert » anticipée, celui qui était, jusqu’à hier, la seconde fortune du gouvernement derrière la patronne et ministre du Travail Muriel Pénicaud pourra compter sur ses 7,2 millions d’euros de fortune personnelle pour continuer à causer défense de l’environnement. Sans compter L’Oréal et EDF qui, à n’en pas douter, continueront à financer sa Fondation.


http://www.revolutionpermanente.fr/Mons ... -puissants
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Re: Nicolas Hulot démissionne

Messagede bipbip » 02 Sep 2018, 16:45

Éthique ? Il ne démissionne pas de ses rentes pas très écologiques !

Combien rapportent les produits Ushuaïa à Nicolas Hulot ?
Il a déclaré avoir touché en 2016 plus de 248 000 euros nets au titre de gérant d'Eole Conseil, la société qu'il a créée et dont les recettes proviennent des gels douche Ushuaïa mais aussi de ses droits d'auteur sur ses livres.
... http://www.liberation.fr/checknews/2018 ... ot_1675196

Shampoings "Ushuaïa": la machine à cash de Hulot dans le viseur du Canard Enchaîné
le Canard Enchaîné révèle les recettes lucratives de "Eole", la société de Nicolas Hulot qui commercialise les shampoings et gels douches "Ushuaïa".
... https://www.challenges.fr/politique/sha ... ine_485239
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Re: Nicolas Hulot démissionne

Messagede bipbip » 13 Sep 2018, 21:08

Nicolas Hulot, le côté obscur de la force

Lobby-Wan Kenobi et le côté obscur de la force

Après la démission de Nicolas Hulot, la ritournelle médiatique sur « l’homme idéaliste face aux puissants lobbys » a comme un arrière-goût frelaté. Certains oublient un peu vite qu’on pouvait difficilement faire confiance au ministre de la Transition écologique et solidaire sur des dossiers aussi brûlants que l’EPR de Flamanville ou l’arrêt de la centrale de Fessenheim, alors que la Fondation Hulot est grassement soutenue par EDF. Et que dire du recyclage des déchets, une des priorités de son ministère, quand Veolia siège au conseil d’administration de la fondation tout en lui déversant 200 000 € par an ? Sûrement une broutille pour Nicolas Hulot, dont l’émission télé a été longtemps sponsorisée par le sinistre chimiquier Rhône-Poulenc...

Thierry Coste, le fameux lobbyiste pro-chasse à l’origine du départ de Nicolas Hulot, se targuait il y a peu dans les pages de Libération d’être ami avec le Président : « On plaisante, c’est cool. Nous voir comme ça, je pense que ça a déstabilisé Hulot. Était-il jaloux ? Peut-être. » Un ministre intimement lié à des multinationales pollueuses et un chasseur qui se définit comme « un véritable mercenaire » se tirant la bourre pour convaincre l’omnipotent Macron. Telle est la triste réalité de l’écologie dans les couloirs ministériels.

La démission de Hulot met ainsi en lumière tout un pan lugubre de la Macronie. L’infiltration des pires prédateurs de l’environnement dans chaque recoin des arcanes du pouvoir. On découvre ainsi qu’un Thierry Coste peut s’inviter à une réunion sur la chasse sans même que le ministre en charge de l’Environnement ne soit au courant. En mai, c’est la députée Delphine Batho qui apprenait que son amendement contre le glyphosate avait été transmis à l’industrie phytosanitaire 90 heures avant de l’être aux députés. Et on ne doit pas non plus oublier qu’Audrey Bourolleau, la conseillère agricole du président, est une ex-lobbyiste notoire de la viticulture industrielle.

Libéré des chaînes de son mandat, Nicolas Hulot combattra-t-il désormais vent debout la puissance obscure du lobbying pour sauver la planète ? Que Macron se rassure. Au moment de claquer la porte en direct à la radio, le chantre de l’écologie Ushuaïa® a souligné qu’il éprouvait malgré tout « une immense amitié pour ce gouvernement ». Dès le lendemain, Thierry Coste, le braconnier qui murmurait déjà à l’oreille de Sarko et Hollande, déclarait pour sa part : « Macron, il aime bien les lobbys, il assume. »


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