Prélèvement à la source, une contre révolution fiscale

Prélèvement à la source, une contre révolution fiscale

Messagede bipbip » 23 Aoû 2018, 16:58

PRÉLÈVEMENT À LA SOURCE, UNE CONTRE-RÉVOLUTION FISCALE - DÉCRYPTAGE

A terme, ce pourrait être la suppression de ce qui reste de "progressif" dans l'impôt sur le revenu (en tous cas pour les classes moyennes car les plus riches payent de moins en moins) et regrouper impôt sur le revenu et CSG dans une super CSG où tout le monde paie au même taux, pauvres ou riches, et où en plus le nombre de personnes concernés par la CSG est bien plus important qu'avec l'impôt sur le revenu.... BREF, ENCORE UNE FOIS FAIRE PAYER LES PAUVRES

• Le choix du taux parmi 3 options

C’est l’heure du choix entre 3 options concernant le futur taux de prélèvement applicable au 1er janvier 2019.

1. La première , le« taux personnalisé », qui sera calculé sur la base du douzième de l’impôt dû par le foyer fiscal au titre des revenus 2017 divisé par le nombre de membres de ce foyer. Par exemple, si un foyer de deux personnes paie 9 000 euros d’Impôt sur le Revenu (IR) par an, chacun de ses membres verra son salaire au titre du taux personnalisé amputé à partir du 1er janvier de 375 euros par mois, soit un total de 750 euros alors que, jusqu’ici, l’ensemble du foyer payait 900 euros par mois sur dix mois.

2. La deuxième, le « taux individualisé ». Il permet de répartir la charge fiscale entre les membres du foyer fiscal lorsque leurs revenus sont disparates. En reprenant l’exemple précédent, si les revenus sont répartis à hauteur de deux tiers pour un membre du foyer et un tiers pour l’autre, le prélèvement mensuel sera respectivement de 500 euros et 250 euros. Le montant global de l’impôt dû ne sera pas modifié.

3. Dernière option, le taux « neutre ». Ce taux est un taux standard fondé sur celui d’un célibataire sans enfant. Il permet de dissimuler à l’employeur la réalité du revenu fiscal et de la situation familiale. Mais il induit que le contribuable verse l’éventuel complément ou se fasse rembourser par l’administration fiscale l’éventuel trop-versé (ce cas devrait être plus rare). Le choix de ce taux neutre conduira donc la plupart du temps à un paiement en deux fois de l’IR : sur le salaire, puis lors de la déclaration des revenus, qui reste en place à chaque printemps.

• Un « choc psychologique » sur la consommation ?

La mise en place du prélèvement va provoquer inévitablement un « choc psychologique ». Le fait de voir amputer son salaire net versé sur son compte en banque pourrait bien conduire à un effet de réduction de la consommation, plus ou moins long.

Cette baisse du salaire net effacera largement les effets de la fin de la bascule entre cotisations chômage et maladie et CSG, prévue au 1er octobre.

Cet effet négatif sera-t-il compensé par un effet positif sur 2018, qui sera une « année blanche » sur le plan fiscal ? Rien n’est moins sûr.

• Le risque des effets preverses pour les non imposables

Dans certains cas, où les contribuables ne sont pas imposables en raison de ces crédits d’impôt, ces derniers devront faire l’avance de leur impôt à l’État ; celui-ci les remboursera ensuite par le versement de ces crédits, mais l’effet négatif sur les revenus sera certain. À Bercy, on admet ce risque, tout en estimant « à un faible nombre » les usagers concernés.

C’est en septembre 2020 que le contribuable sera quitte de son impôt 2019, après avoir rempli sa déclaration de revenus en mars et reçu son avis d’imposition. C’est le moment où il y aura un ajustement définitif de l’impôt aux revenus.

Les contribuables pourraient alors se retrouver avec des factures à payer sur les trois derniers mois de 2020 et c’est la raison pour laquelle le fisc demande actuellement des coordonnées bancaires à tous. Au-delà de 300 euros, il y aura étalement de la dette fiscale.

• Un ajustement pas automatique engendre la multiplication d’un « trop perçu » remboursé l’année suivante

Il faudra que le contribuable ait bien conscience que le prélèvement à la source n’est pas calculé sur ses revenus effectifs, mais sur ceux de sa dernière déclaration. Il n’y aura pas d’ajustement automatique à sa situation présente. Il lui faudra donc procéder de lui-même, sur le site de l’administration, à la mise à jour de sa situation. C’est un élément essentiel que la campagne de communication du ministère, centrée sur la simplicité, pourrait faire perdre de vue à l’usager, avec le risque d’une très mauvaise surprise sur l’année suivante.

S’il y a changement de taux, le délai se traduira nécessairement par un trop-perçu ou trop-versé qui ne sera régularisé qu’en fin d’année suivante. Surtout, en France, l’impôt est calculé sur un montant annuel global du foyer fiscal. Le nouveau taux produit par l’administration sera une estimation. Si les revenus ou la situation change beaucoup en un an, là encore, le risque de trop-perçu ou de trop-versé sera notable.

Surtout, il faudra demeurer aux aguets en permanence : en cas d’augmentation de salaire, il faudra s’assurer, par exemple, qu’il n’y a pas de passage dans une tranche supérieure en déclarant le changement au fisc.

Mais cette vigilance risque de ne pas être suffisante, notamment pour ceux qui sont très précaires, comme les personnes multipliant les CDD courts ou les intermittents du spectacle dont les revenus sont fortement aléatoires et pour lesquels le revenu global annuel n'est réellement connu qu'en fin d'année, et le taux réel ne peut ainsi pas réellement être déterminé en cours d'année. Pour eux, les régularisations de fin d'année s'annoncent douloureuses.

• Quelle simplification ?

C’est bien ici l’un des paradoxes de cette réforme : présentée comme une simplification, elle impose, en fait, un contact fréquent avec l’administration qui devra faire face à un inévitable afflux de demandes : sur l’option de taux, les changements de situation et les régularisations. Si le fisc est difficilement joignable, cette réforme risque d’alimenter le mécontentement.

Dans le même esprit, les revenus non salariaux devront faire l’objet d’un prélèvement parallèle mensuel. On l’a vu pour les indépendants, mais ce sera aussi le cas pour les revenus fonciers, par exemple. Dans le cas des personnes cumulant des revenus salariaux et des revenus non salariaux, il y aura donc deux prélèvements : à la source sur les salaires, sur un compte bancaire pour les autres revenus. Avec, là encore, des risques importants de régularisation. La simplification tant vantée par Gérald Darmanin est donc en réalité loin d’être évidente.

• La confidentialité punie

Autre point important : celui du « taux neutre » et donc de la confidentialité des revenus. Ce taux peut être choisi pour ne pas dévoiler à son employeur ses revenus. Mais ceux qui feront le choix de cette confidentialité le paieront cher. « Ce taux sera moins avantageux que le taux personnalisé », reconnaît-on à Bercy.

Dans l’immense majorité des cas, en effet, ce taux risque d’être inférieur à l’impôt à payer et il faudra donc en passer par une régularisation en fin d’année suivante. Ceux qui choisiront la discrétion perdront donc une grande partie des avantages du prélèvement à la source, sans pouvoir mensualiser l’intégralité de leur impôt, et devront donc revenir à des prélèvements mensuels sur trois mois en fin d’année. On imagine combien il y aura peu d’incitation à choisir cette formule. Dès lors, le prélèvement à la source offrira bel et bien une possibilité à l’employeur de déduire les revenus de ses salariés et d’en jouer dans le cadre des négociations salariales ou d’organisation…

• Un changement de paradigme historique

Le prélèvement à la source rend, en théorie, moins visible la contribution à cet effort. Il permet de rendre « indolore » le paiement. C’est d’ailleurs sa fonction pratique revendiquée. Mais il affaiblit l’acte citoyen de la contribution à l’intérêt général, acte déjà largement réduit par les exemptions et la faiblesse de la base fiscale de l’impôt sur le revenu. Le lien citoyen à l’impôt est donc largement entamé, même si le mode de calcul ne change pas.

De fait, l’individualisation du paiement par le salaire et son corollaire, le nouveau taux individualisé, est un premier pas vers un changement de méthode qui facilitera un changement de logique réduisant l’usage de la notion de foyer fiscal.

La politique fiscale actuelle du gouvernement, consistant à remplacer les cotisations salariales par la CSG, l’illustre parfaitement. Si, un jour, un gouvernement décide de fusionner CSG et IR par une suppression de fait de ce dernier, l’opération sera beaucoup plus simple grâce au prélèvement. Comme dans le cas des cotisations salariales santé et chômage, qui vont disparaître sans que personne s’en émeuve.

Le prélèvement à la source réduit l’impact citoyen de l’impôt sur le revenu et, pour tout dire, s’annonce comme le début de la fin de ce vieil impôt.


https://www.facebook.com/infocomcgt/pos ... 2135071084
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Re: Prélèvement à la source, une contre révolution fiscale

Messagede bipbip » 28 Aoû 2018, 16:40

Une campagne de communication sur le prélèvement à la source… la Direction générale des Finances Publiques se veut convaincante ?

À quelques mois de la mise en œuvre du prélèvement à la source, 1er janvier 2019, la Direction générale des Finances Publiques lance son plan de communication envers les contribuables pour les convaincre que la reforme de la collecte de l’impôt sur le revenu va simplifier et s'adapter à leur vie.

Solidaires Finances Publiques a toujours dénoncé cette modification de recouvrement de l’impôt sur le revenu comme une fausse simplification au vu de la fiscalité complexe des particuliers alors que l’efficacité du recouvrement (exercé par la DGFiP), était reconnue d'un haut niveau avec un taux de plus de 98 %.

Malgré tout, cette reforme va entrer en application au 1er janvier 2019. La mise en œuvre de ce chantier a exigé de la part de la Direction générale et des agents un investissement important alors que ses moyens budgétaires et humains sont en constante diminution depuis des années (38 000 suppressions d'emplois depuis 2002). En effet, la Direction générale a priorisé depuis 2 ans ses moyens contraints autour du prélèvement à la source au détriment d’autres missions.

Or cette reforme arrive dans un contexte de rentrée inquiétant à plus d'un titre :
- concernant le PAS, M. Édouard Philippe déclare qu'un point serait fait dans les prochaines semaines sur le sujet, sans développer plus alors qu'un plan communication est lancé aujourd'hui sur le sujet,
- mais aussi sur le contexte budgétaire, le 1er Ministre confirme que le volume de suppressions d'emplois de fonctionnaires serait bien de 50 000 à la fin du quinquennat, en annonçant que pour l'année 2019 il serait de 4 500 et de plus de 10 000 pour 2020.

Solidaires Finances Publiques réaffirme que le prélèvement à la source ne va pas simplifier la vie des contribuables mais risque au contraire d'engendrer un choc culturel en complexifiant les relations entre les contribuables et l'administration. Du reste, les récentes annonces du gouvernement concernant certains crédits d’impôts, les particuliers employeurs et les petites entreprises le démontrent aisément… De plus, la rigueur à laquelle la DGFiP est soumise depuis de trop nombreuses années va entraîner une dégradation de la qualité de service aux citoyens mais aussi des conditions de travail des agents.
D'autres alternatives auraient pu être mises en place telles que le prélèvement obligatoire afin de maintenir un lien « contribuable / DGFiP » sans faire intervenir une tierce partie (employeurs, caisse de retraite...).

Enfin, la mise en œuvre du PAS n'est nullement la réforme fiscale attendue, plus juste pour l'ensemble des citoyens. Pour ceux-ci, le changement ne s’annonce pas simple, avec le risque évident d’affaiblir un peu plus un consentement à l’impôt déjà mal en point du fait de mesures fiscales injustes (hausse de la CSG, suppression de l’ISF par exemple) et inefficace (en termes de relance économique).


https://solidairesfinancespubliques.org ... cante.html
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Re: Prélèvement à la source, une contre révolution fiscale

Messagede bipbip » 28 Aoû 2018, 17:49

Prélèvement à la source, plus simple plus juste ou plus compliqué plus injuste ?

« C’est une bombe à retardement » pour le secrétaire général de la CGT Finances, Alexandre Derigny qui craint une remise en cause de l’égalité devant l’impôt et dénonce le manque d’effectifs aux Impôts.

L’Humanité.fr : Le prélèvement à la source une manipulation en marche selon la CGT Finances, une « bombe à retardement » selon Le Monde du 17 août, « un chantier particulièrement difficile » selon Le Figaro du 24 août. Pourtant le gouvernement dit que ce sera plus simple ?

... https://www.humanite.fr/prelevement-la- ... ste-659744


Vidéo
« Le prélèvement à la source, c’est du rêve »

Alexandre Derigny, secrétaire général de la CGT Finances publiques, dénonce les incohérences et la complexité du mécanisme de prélèvement à la source mis en place dès janvier 2019 par le gouvernement. Une réforme qui sera un prétexte à de nouvelles suppressions de postes et qui provoquera une nouvelle dégradation du service public dans les centres des impôts.

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Re: Prélèvement à la source, une contre révolution fiscale

Messagede bipbip » 01 Sep 2018, 14:51

Prélèvement à la source : "Le report serait une première étape pour une victoire vers l'abandon pur et simple"

Anne Guyot-Welke, porte-parole de Solidaires Finances publiques, rappelle sur franceinfo que le syndicat est opposé depuis le début à cette réforme de l'impôt, un chantier "complexe" affirme-t-elle.

"Le report serait une première étape pour une victoire vers l'abandon pur et simple", a réagi jeudi 30 août sur franceinfo Anne Guyot-Welke, porte-parole de Solidaires Finances publiques, à la suite des propos tenus par Emmanuel Macron sur le prélèvement à la source. Alors que la réforme doit être mise en place au 1er janvier prochain, le président de la République, en déplacement en Finlande, a déclaré : "J'ai l'intention de conduire cette réforme à son terme mais j'ai demandé au ministre compétent de répondre à toutes les questions qui se posent encore avant de donner les directives finales." Des propos qui alimentent les spéculations sur un éventuel report.

Pour Anne Guyot-Welke, "la décision est peut-être plus politique avec cette réalité au 1er janvier 2019, que les bulletins de salaire seront amputés du montant de l'impôt." Mais la porte-parole n'en démord pas : "Depuis le départ, puisque c'était mis en place sous le précédent quinquennat, on a toujours été opposés à cette mise en place du prélèvement à la source parce qu'il y avait déjà des éléments qui nous faisaient dire que c'était un chantier complexe."

... https://www.francetvinfo.fr/economie/im ... r=CS2-765-[twitter]-
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Re: Prélèvement à la source, une contre révolution fiscale

Messagede bipbip » 01 Sep 2018, 20:19

Vers la disparition du 13e mois

Prélèvement à la source : BNP Paribas mensualise le treizième mois

Les entreprises commencent à anticiper le bouleversement qui se prépare avec l'entrée en vigueur du prélèvement à la source. Confirmant une information parue jeudi dans le journal « Le Monde », le groupe BNP Paribas a précisé jeudi que « le salaire annuel sera, dès janvier 2019, versé en douze mensualités au lieu de treize pour tous les collaborateurs BNP Paribas salariés en France ».

... https://www.lesechos.fr/finance-marches ... 201113.php
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Re: Prélèvement à la source, une contre révolution fiscale

Messagede bipbip » 02 Sep 2018, 15:11

Impôts à la source : les pirouettes de Macron avec notre pouvoir d’achat

Annoncé sous Hollande, poursuivi sous Macron, le passage au prélèvement à la source des impôts pourrait bien être encore une fois reporté car au sommet, on ne s’entend pas si bien que ça sur cette réforme plus que douteuse.

Changement du système d’imposition

Le prélèvement à la source, promesse de campagne de Hollande puis de Macron, est présenté comme une réforme plus juste par le gouvernement tendant à simplifier le système d’imposition. D’un paiement allant directement du contribuable à l’administration fiscale, d’une année sur l’autre, ce système signifierait le prélèvement direct sur le revenu par l’employeur qui reverserait la somme à l’État, supprimant de fait le décalage d’un an qui existe aujourd’hui.

Cela ne signifie pas pour autant une fin des déclarations annuelles de revenus. Le système français a la spécificité de prendre en charge un large panel de critères (personnes à charges, enfants scolarisés, travaux, etc) pour calculer le montant d’imposition et les crédits d’impôts, ce que le prélèvement à la source ne prendra pas directement en compte. Et pour bénéficier d’une révision des montants, le contribuable devra attendre plus d’un an pour que ses situations particulières voire ses impôts soient recalculés.

Sachant que le service des impôts ne sera plus le seul interlocuteur, cela laisse présager, en plus de la mise en place difficile de ce nouveau système, d’une difficulté renforcée pour faire valoir ses droits et recalculer ses montants d’imposition. Il y a des écarts à prévoir entre l’impôt réellement dû et celui retiré chaque mois, un écart qu’il pourrait être assez fastidieux de réduire. En outre, le patron, qui connaîtra ainsi le taux d’imposition, pourrait aussi se servir de celui-ci pour négocier les salaires.

Un recul de Macron ?

Si le prélèvement à la source permet à l’État d’engranger plus régulièrement de l’argent, Macron a néanmoins lors de son séjour en Finlande témoigné d’une certaine réticence face à cette nouvelle réforme qui pose question à une grande partie de la population. Celui-ci a en effet mis le holà en déclarant lors d’une conférence de presse : « « J’ai plutôt l’intention de conduire cette réforme à son terme, mais j’ai demandé aux ministres compétents de répondre à toutes les questions qui se posent encore, avant de donner une directive finale. J’ai besoin d’une série de réponses très précises et d’être sûr de ce que nos concitoyens vivront le jour où on le mettra en place si on le met en place ».

En effet, ce changement de système sur le papier donne l’impression d’une sérieuse amputation du salaire ce qui risque, pour les travailleurs les plus précaires qui ne choisissent pas la mensualisation, de faire assez mal. Si les économistes redoutent avec cela une baisse de la consommation, LREM a surtout redouté une baisse de vote lors des élections européennes qui arrivent à grands pas. Quant à Macron, sa légitimité n’a fait que se réduire après cette année de lutte, et les différentes affaires, que ce soit celle de Benalla ou Kohler ; de quoi prendre ce dossier avec des pincettes.

Mais c’est aussi le patronat auquel Macron, en tant que digne représentant des intérêts de la bourgeoisie, n’a pas envie de déplaire. Ce système supposant la prise en charge par les entreprises d’un certain nombre de travaux administratifs pour calculer et verser à l’État la part d’imposition, les patrons ne voient pas particulièrement cette réforme d’un bon œil. De quoi, pour Macron, vraiment attendre « d’être sûr ».
Bercy pas content

Gérald Darmanin, ministre chargé du budget, lui, compte bien mettre en place cette réforme au premier janvier et l’affirmer à plusieurs reprises. Le compte des finances publiques a ainsi publié – avant de le retirer rapidement – un tweet n’allant pas dans le même sens que la précaution de Macron en déclarant : « Nous sommes confiants sur le fait que toutes les réponses à toutes ses questions lui seront apportées et que le calendrier sera tenu. #gauloispasréfractaire », faisant ainsi un clin d’œil aux dernières sorties méprisantes du président. De quoi mettre de l’eau dans le gaz entre Bercy et Macron. Une division qui pourrait encore renforcer l’instabilité de Macron.


http://www.revolutionpermanente.fr/Impo ... ir-d-achat
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Re: Prélèvement à la source, une contre révolution fiscale

Messagede bipbip » 02 Sep 2018, 16:27

Prélèvement à la source : la note qui affole le gouvernement

Dans un document confidentiel que nous avons pu consulter, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) tire un bilan calamiteux de la phase de test du prélèvement à la source.

Autour de la table, tous ont le visage crispé. En ce mercredi caniculaire de juillet, l’atelier aux allures de réunion de crise qui se tient à Bercy doit tenter de résoudre, au plus vite, les bugs en série qui frappent les essais sur le prélèvement à la source. Mais les fonctionnaires présents redoutent le pire. Et si la mesure, censée entrer en vigueur le 1er janvier prochain, virait au fiasco ?

Certains viennent en effet de prendre connaissance du document ultra-confidentiel qui sert de base à leur rencontre. Une note technique d’une trentaine de pages, que nous avons pu consulter, dans laquelle la Direction générale des finances publiques (DGFiP) dresse un bilan effrayant de la phase de test lancée avec les employeurs, futurs collecteurs de l’impôt.

Non seulement, les bugs sont légion mais, pour certains, il n’y a « a priori pas de possibilité de s’en prémunir », peut-on lire dans ce document estampillé DGFiP. Terrible aveu. Pourtant, « la période pilote était justement destinée à détecter des bugs éventuels et à les résoudre en amont, rappelle un haut fonctionnaire de Bercy. Le hic : alors qu’elle se termine, les anomalies sont toujours massives et apparaissent de façon complètement aléatoire. »

Entre août 2017 et juin 2018, les anomalies, très faibles certains mois, ont explosé les compteurs le mois suivant. Comme en février dernier où plus de 350 000 ont été enregistrées. Et « chaque anomalie peut concerner des milliers de contribuables, voire plus », note une experte qui admet ne pas savoir « mesurer l’ampleur du phénomène ».

... http://www.leparisien.fr/economie/prele ... 872780.php
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Re: Prélèvement à la source, une contre révolution fiscale

Messagede bipbip » 09 Sep 2018, 12:54

Histoires d'info. Il y a 70 ans, la France abandonnait le prélèvement de l'impôt à la source

e gouvernement français a confirmé la mise en place prochaine du prélèvement à la source. Cette retenue de l'impôt sur les salaires n'est pas une première en France.

C’est la fin d’une longue histoire. Depuis mardi 4 septembre, on a beaucoup dit que le prélèvement à la source était une première en France. C'est oublier un peu vite qu'entre le 1er janvier 1940 et le 1er janvier 1949, le prélèvement à la source a été une réalité en France. Cela s'appelait le "stoppage à la source", il avait été mis en en novembre 1939.

"Le stoppage à la source" avait été institué parce qu'il fallait financer l''effort de guerre. Et puis l’impôt était récent – il datait de 1914 – et l’administration fiscale n’était pas très efficace. Il permettait aussi de généraliser un impôt payé par seulement 15% des foyers fiscaux avant sa mise en place. Il fallait donc trouver une solution d'urgence, dans un contexte de besoin lié à la guerre.

En 1948, on a mis un terme au stoppage à la source pour plusieurs raisons. D'abord, parce qu'il s'agissait d'une mesure qui était liée au régime de Vichy, même si votée quelques mois avant . Ensuite, parce qu’à l’époque, l’État se consolidait, il était omniprésent dans l’économie, et il pensait être en mesure de prélever l’impôt. Et puis la déclaration d'impôt relevait à l'époque d'une dimension presque philosophique, elle était quasiment perçue comme une déclaration d'amour à la patrie. C'est un geste symbolique fort. Enfin, puisque deux tiers des actifs étaient salariés au début des années 1950, l'impôt sur le revenu permettait de prélever l'impôt de tous les Français de la même manière.

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Re: Prélèvement à la source, une contre révolution fiscale

Messagede bipbip » 09 Sep 2018, 18:28

Macron nous pompe la source

La vraie motivation du prélèvement à la source, c’est construire un outil numérique centralisé pour fiscaliser la protection sociale, la réduire à un impôt à disposition du gouvernement, contrôlé par le patronat.

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Re: Prélèvement à la source, une contre révolution fiscale

Messagede bipbip » 15 Sep 2018, 21:06

Fiscalité. Les malfaçons structurelles du prélèvement à la source
En confirmant mardi soir la mise en place au 1er janvier 2019 du nouveau système de paiement de l’impôt, l’exécutif s’est montré confiant sur la solidité du futur dispositif. Mais les quelques mesures annoncées pour huiler le mécanisme peinent à masquer le manque de réactivité d’un système trop complexe, fragilisé par une administration fiscale aux abois.
En présentant au JT de TF1 un prélèvement à la source à toute épreuve, le premier ministre a fait taire les doutes émis par l’exécutif, Macron compris. Mais derrière ces paroles qui se veulent autoréalisatrices, de sérieux doutes persistent sur la capacité du fisc comme des contribuables et des employeurs collecteurs à digérer ce big bang.
... https://www.humanite.fr/fiscalite-les-m ... rce-660297

Prélèvement à la source, comment ça va se passer pour vous en 10 points clés ?
"L'impôt sera prélevé à la source au 1er janvier 2019" a confirmé le Premier ministre mardi 4 septembre au 20 heures de TF1. Alors comment ça va se passer et quelles questions ça pose ?
... https://www.humanite.fr/prelevement-la- ... les-654817
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Re: Prélèvement à la source, une contre révolution fiscale

Messagede bipbip » 26 Nov 2018, 17:47

« Un risque financier peut exister pour le contribuable si l’employeur ne prélève pas l’impôt à la source »

Que se passe t-il si son employeur ne la reverse pas le prélèvement à la source aux impôts s’interroge Olivier Rozenfeld Président de Fidroit dans la chronique pour le Monde.

... https://www.lemonde.fr/argent/article/2 ... 57007.html
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