Gard : atteinte d'un cancer, elle alerte Macron sur l'égalité des soins
La Gardoise Christel Balme se mobilise pour que chacun ait les mêmes chances de se soigner.
Elle est préparatrice en pharmacie, mariée, maman d’une adolescente de 17 ans, bénévole dans son village de Molières-sur-Cèze, dans le Gard.
Christel Balme se présentait ainsi avant l’annonce de son cancer du sein, en septembre dernier. Depuis, la Cévenole se définit comme "malade du Cancer". Avec un grand "C", parce que cette maladie, c’est un "tsunami. Vous perdez votre féminité, votre travail, votre vie sociale, votre dignité...Vous perdez tout."
Au cours de ses cinq mois de traitements, elle se confie à ses "amies en or" et demande à l’une d’elles, Flo, de l’aider, une fois soignée, à agir pour faire avancer la prise en charge des malades du cancer et autres maladies lourdes : "Je me suis fait la promesse, qu’une fois guérie, j’alerterai l’opinion. Pour raconter tout ce à quoi on n’est pas préparé et qui fait qu’on n’a pas tous les mêmes chances de se soigner."
Les proches nous disent qu’on a qu’une chose à penser, se soigner, mais c’est faux. Les formalités se succèdent, les frais non prévus s’accumulent et le budget du foyer diminue.
Quelques mois après sa dernière chimiothérapie, Christel a tenu parole. Avec l’aide de son amie, elle a rédigé une longue lettre, avec pour objet "Requête citoyenne d’ordre de santé publique". Cette lettre, dans laquelle elle décrit l’envers du décor et les difficultés auxquelles elle et d’autres malades, ont dû faire face, elle l’a envoyée au président de la République, Emmanuel Macron, à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, à la députée gardoise Annie Chapellier et à d’autres personnalités politiques ou médiatiques.
"Se soigner, en longue maladie, c’est le parcours du combattant. Les proches nous disent qu’on a qu’une chose à penser, se soigner, mais c’est faux. Les formalités se succèdent, les frais non prévus s’accumulent et le budget du foyer diminue."
"Le cancer grignote aussi vos euros"
Sur son salaire, Christel a perdu 200 € par mois depuis son arrêt maladie. La situation est encore plus difficile pour les travailleurs indépendants : "Une jeune coiffeuse malade a perdu tous ses revenus pendant ses dix-huit mois de maladie. Comment se soigner quand on n’est pas sûr de remplir son frigo ?"
Être malade coûte cher, explique la préparatrice en pharmacie, et les écarts se creusent entre ceux qui peuvent prendre en charge les frais, et les autres, créant une médecine à deux vitesses. "Le cancer ne s’attaque pas qu’à vos cellules, il grignote aussi vos euros. Pour garder figure humaine, et ne pas lire la peine immense dans le regard de ma fille, j’ai acheté une perruque de base, moche, premier prix...à 500 €."
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