Migrants à la rue

Re: Migrants à la rue

Messagede bipbip » 10 Aoû 2018, 12:07

Migrants. La Chapelle, le purgatoire des réfugiés

Face à des difficultés croissantes, les associations qui viennent en aide aux migrants accusent l’État et la Ville de Paris de ne pas assumer leurs responsabilités.

Porte de la Chapelle. Ici, le paysage semble asséché par la chaleur, le temps ralenti par l’attente. Sur le terre-plein central, entre plusieurs groupes de réfugiés assis à l’ombre de maigres arbres, des bouteilles d’eau vides jonchent le sol. Plus loin, une trentaine de réfugiés patientent, mines fatiguées, derrière une voiture garée à l’arraché sur le trottoir. C’est celle de l’association locale Présent, qui vient ici une fois par semaine distribuer des repas chauds à ceux qui ont faim. Quelques mètres en arrière, trois toxicos allument leur pipe de crack, une scène aujourd’hui ancrée dans le paysage. « Vivre à côté d’eux est difficile. Ils sont souvent très agressifs », explique Abdoulaziz, 15 ans, arrivé du Tchad après un passage difficile par la Libye, où il a connu l’esclavage avant de pouvoir traverser la Méditerranée.
La solidarité, freinée par la police

En cause, la fermeture d’un centre d’accueil de toxicomanes porte de la Chapelle et l’évacuation, fin juin, d’un campement sauvage connu sous le nom de « la colline du crack ». Une population délaissée par les politiques de la Ville qui vient aujourd’hui se nourrir des vivres des associations. Mais la cohabitation est devenue ingérable pour les associations. « Dès qu’ils sont en manque, ils deviennent violents. Nos bénévoles ont déjà reçu plusieurs coups, témoigne Alix Geoffroy, coordinatrice de l’association Utopia 56. Il faut passer beaucoup de temps à les calmer… Ça rallonge notre travail, c’est épuisant. »

À cela s’ajoutent le manque d’effectifs et la pause estivale de certaines associations. Les Restos du cœur, normalement présents toute la journée porte d’Aubervilliers pour distribuer de la nourriture, ont été absents au mois de juillet. Une carence palliée par de simples citoyens qui, coûte que coûte, viennent aider sur le terrain. Un acte de solidarité pourtant plusieurs fois freiné par la police. « Ils virent les associations et les bénévoles qui distribuent de la nourriture, sous prétexte qu’aucune autorisation n’a été donnée par la mairie. Ils sont même allés jusqu’à donner des amendes et à nous accuser de trouble à l’ordre public ! C’est aberrant ! » rapporte Alix. Pour Abdoulaziz, ces décisions « inhumaines » ont changé sa vision d’une France idéalisée comme un pays de droit, d’égalité et de justice pour tous. « Tous les matins, ils viennent nous réveiller à six heures pour nous dire de partir. Nous, on ne sait pas où aller. »

À qui la faute ? « À la mairie », dénonce la coordinatrice d’Utopia 56. Alors que Paris vit un de ses étés les plus chauds, la municipalité aurait pris la décision de fermer plusieurs points d’eau essentiels. « Même s’ils ne se disent pas responsables, c’est a priori eux qui ont le contrôle dessus. » Ian Brossat, adjoint au maire en charge du logement et de l’hébergement d’urgence, répond : « J’ai du mal à comprendre les plaintes quant à l’accès à l’eau, puisque 54 robinets ont été ouverts à proximité. » Une chose est sûre, les réfugiés ont souffert du manque d’eau en cette période de canicule.

... https://www.humanite.fr/migrants-la-cha ... ies-658968
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Messagede bipbip » 15 Aoû 2018, 17:03

Nord-est de Paris, Situation toujours aussi désastreuse pour les exilés

Communiqué de la Fédération de Paris de la Ligue des droits de l’Homme,

Le Nord-Est de Paris devient un territoire où le droit des personnes n’existe plus. Ce constat n’est pas le reflet d’un militantisme hargneux, il suffit de venir observer ce qui s’y passe et de parler avec ces personnes exilées.

Depuis maintenant plusieurs mois, les militants de la Ligue des droits de l’Homme se rendent au moins une fois par semaine dans ces espaces délaissés, dans l’objectif de répondre aux demandes de conseils sociaux ou juridiques et d’orienter au mieux ces personnes vers des structures de prise en charge. Avec des associations présentes, nous avons interpelé la Mairie de Paris et l’Etat en mai puis en juin sur les conditions faites à ces populations, sur ces sites où les principes du droit ne sont que plus que de lointaines idées non appliquées.

Fidèles depuis trois ans, et rendus impuissants devant l’ampleur et la difficulté de la tâche, les bénévoles du Collectif Solidarité Migrants Wilson viennent d’annoncer qu’ils arrêtent les distributions de repas depuis le 1er août. Dès lors, les maraudes de FTDA, d’Utopia et les visites médicales de MDM et MSF ne parviennent en aucun cas à répondre aux besoins humanitaires constatés au quotidien.

Ce mardi soir 7 août, square de la porte d’Aubervilliers, les militants de la LDH ont encore pu constater que plus de 500 personnes erraient, en quête de nourriture donnée par les Restaus du cœur, et espérant obtenir une des rares places d’hébergement que les bénévoles d’Utopia 56 parviennent parfois à trouver pour les familles. Ce soir encore, comme tous les soirs de maraude, avec les femmes et les hommes seuls présents sur le site, nous rencontrons plusieurs familles avec des enfants en bas-âge et des mineurs isolés étrangers en attente d’une évaluation ou en rejet de leur minorité. Aucune tente ni toit pour les abriter cette nuit, alors que des orages sont annoncés, et que le jour la canicule affaiblit chacun. Dans ce contexte de promiscuité forcée, d’attente incertaine et de dénuement, la tension éclate d’un coup sans prévenir lors de la distribution.

Si nous saluons les dernières annonces de la Mairie de Paris d’apporter son soutien en organisant des distributions alimentaires et en permettant l’accueil de trente personnes par jour, nous constations que les besoins demeurent importants ; les centres d’accueil de jour parisiens sont pleins et les exilés dorment devant la porte en y espérant une place, un jour.

Quant à l’Etat, il ne répond pas à nos sollicitations, feignant de croire que les places mises à disposition dans les 4 Centres franciliens sont suffisantes. L’Etat semble s’être affranchi de ses obligations et de ses responsabilités et continue de refuser l’hébergement inconditionnel aux personnes en procédure Dublin. Les préfets parisien et francilien ne se donnent plus la peine de répondre aux lettres des associations. Quant à l’Office Français pour l’Intégration et l’Immigration, en charge du pré-accueil des demandeurs d’asile, il vient de décider le 6 aout de fermer la ligne téléphonique gratuite avec laquelle les exilés pouvaient espérer un rendez-vous pour commencer leur procédure, rendant dès lors payant l’accès à la demande d’asile.

Aujourd’hui, mercredi 08 août, nous apprenons que ces mêmes personnes rencontrées la veille ont été dispersées de la Porte d’Aubervilliers par les forces de l’ordre, pour éviter toute forme de regroupements ou constitution de campements. Encore, des dispersions brutales sans logiques, encore demain sûrement, une évacuation qui ne comblera pas les demandes.

Aujourd’hui, nous constatons que les droits des personnes à la dignité, à la santé et à un hébergement ont disparu. C’est pourquoi, face à cet immobilisme politique qui dure depuis près de trois ans, la LDH persévère à demander que des mesures respectueuses des droits des personnes exilées soient rapidement mises en place, notamment sur les sites des Porte de la Chapelle et d’Aubervilliers.

Communiqué de la Fédération de Paris de la Ligue des Droits de l’Homme,

Gilles Affaticati, Président,

Fédération de Paris LDH – fedeparis@ldh-france.org


http://site.ldh-france.org/paris/
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Messagede bipbip » 15 Aoû 2018, 23:34

Marseille

Le département ferme de nouveau ses portes à une manifestation de migrants mineurs

La police matraque les jeunes migrants qui tentent de se faire entendre devant le conseil départemental.

Une trentaine de mineurs isolés étrangers était de retour ce lundi matin devant le siège du conseil départemental. Après ce qui apparaît à leurs yeux comme une tentative de suicide de l’un des leurs, ils ont demandé à être reçus par la direction de la protection de l’enfance notamment pour avoir de ses nouvelles, sans succès. Trouvant les grilles fermées, ils ont tenté de les escalader. Selon des témoignages sur place, ils ont alors été évacués brutalement des lieux par les forces de police.

Une version confirmée par France 3 Provence Alpes qui a constaté l’usage de matraques. Le 3 août dernier, Adama, âgé de 15 ans, est tombé du quatrième étage de l’hôtel dans lequel il avait été placé par le conseil départemental, responsable de la prise en charge des mineurs isolés. Selon ses camarades, son mal-être était le résultat du manque d’accompagnement éducatif et de mauvaises conditions de vie qu’ils dénoncent.


https://mars-infos.org/le-departement-f ... uveau-3306
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Messagede bipbip » 18 Aoû 2018, 16:04

Le collectif Schaeffer-Colonel Fabien encore ciblé

Le collectif de migrant·es, à la rue depuis le 31 juillet, se fait encore harceler par la police.

Alors qu’ielles sont à la rue depuis 15 jours, suite à l’expulsion de leur squat, ce 14 août matin, les flics sont une nouvelle fois intervenus pour mettre la pression sur le collectif de migrant·es. Pourtant, la mairie avait accepté d’installer l’eau quelques jours plus tôt... Il faut croire qu’ils ont finalement préféré faire vider les lieux.

Un camarade demandeur d’asile a semble-t-il été embarqué, suite à quelques échanges avec l’un des bleus :
"- Où est-ce que vous voulez qu’on aille ? On n’a nulle part où dormir !

Attends on va te trouver un endroit pour cette nuit !"
Personne ne l’a vu se faire embarquer, mais c’est quand les flics ont levé le camp qu’on s’est rendu compte de son absence.

Voici le communiqué écrit par les soutiens ce matin en urgence :



Bonjour à toutes et à tous !

Nous venons d’apprendre que nos camarades sans-papiers des Collectifs Schaeffer et Colonel Fabien viennent d’être expulsés du Square qu’ils tentaient d’occuper depuis leur expulsion du 59-61, rue Schaeffer début août par la Police Nationale !

Nous sommes dans l’URGENCE la plus totale ! C’est totalement intolérable ! La Police a ordonnée de tout évacuer, de tout jeter (matelas, canapé, couvertures etc.) sous prétexte que c’est un lieu public !!!!

Ils ne gênaient personne ! Une solidarité avec les gens du quartier et de la ville s’installaient !

La pression continue !!!

Ils ont besoin d’aide !!

Que toutes les personnes disponibles pour les soutenir se manifestent ! Ils ont besoin également de tentes, de couvertures, de coussins, de nourritures, d’eau...mais de NOUS TOUS !

Merci pour eux !

Contacts : 06 20 63 25 60 ou 07 58 31 88 91


A priori, pour les jours à venir, ielles resteront sur place, vu qu’il n’y a pas d’autre solution. Pour aller les voir directement, vous les trouverez sur la placette à l’angle de la rue Schaeffer et de l’avenue du pdt Roosevelt, au niveau de l’arrêt de bus Schaeffer sur la ligne 170.

MAJ 16 août :
Ce matin, la même équipe de flic s’est encore pointée pour évacuer les matelas ! Du coup, on pense qu’avec les coupes budgétaires, ils ont besoin de matelas dans leur caserne, c’est la seule explication rationnelle !

https://paris-luttes.info/le-collectif- ... onel-10671
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Re: Migrants à la rue

Messagede Pïérô » 20 Aoû 2018, 11:23

Quimper

Mineurs étrangers isolés. Treize jeunes sortis du dispositif de mise à l’abri d’urgence

Du 29 juillet au 17 août, treize jeunes étrangers ont été sortis du dispositif temporaire de mise à l’abri sur décision du parquet de Quimper. Leur minorité est mise en cause par une procédure longue et complexe dénoncée par les associations.

Arrivés à Quimper entre novembre 2017 et janvier 2018, certains attendaient une décision des pouvoirs publics depuis maintenant huit mois : à savoir, s’ils étaient bien mineurs et isolés afin d’être pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Ils étaient pendant ce temps mis à l’abri par le Conseil départemental d’action sociale (CDAS) avec une cinquantaine de jeunes en attente, eux aussi, d’un verdict. Logement en hôtel social. Repas assurés par un restaurant administratif le midi et une chaîne de restauration rapide le soir et les week-ends.

Pour les treize, le parquet a fini par trancher : ils ne les considèrent pas mineurs. Le CDAS leur signifie alors la fin de leur mise à l’abri temporaire. « Le département suit la décision du parquet », explique benoît Bothua, responsable de la mission départementale Mineurs non accompagnés. Ils ont alors entre 48 h et une semaine pour quitter l’hôtel.

... https://www.letelegramme.fr/finistere/q ... myuYv8E.01
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Messagede bipbip » 23 Aoû 2018, 12:21

En Côte d’or, des régularisations sont bloquées pour un mot de travers

Alors que le squat XXL a été expulsé par la préfecture le 11 juillet dernier, Anouk Coqblin - présidente de l’association SOS Refoulement - revient avec nous sur les impacts concrets des durcissements de la politique d’immigration en Côte d’Or.

Anouk Coqlin est la présidente de SOS Refoulement, une association qui accompagne les personnes étrangères, demandeurs d’asile, réfugiés ou migrants dans la défense de leurs droits. Elle fait également partie du collectif soutien asile migrants 21. Nous l’avons rencontré le 11 juillet 2018 à l’Espace autogéré des Tanneries, alors que les migrants qui venaient de se faire expulser de XXL s’installaient en urgence autour de nous.
Nous lui avons demandé de nous expliquer tout ce que nous n’avions jamais compris sur le fonctionnement des demandes de régularisation, refusées quasi-systématiquement aujourd’hui par la préfecture de Côte d’Or.

... https://dijoncter.info/?en-cote-d-or-de ... ravers-447
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Re: Migrants à la rue

Messagede bipbip » 23 Aoû 2018, 15:34

La Frontière au quotidien : passages à tabac et délations

Clavières est un village italien à deux kilomètres de la frontières française. Depuis l’hiver dernier, c’est un lieu de passage pour les exilé.e.s qui veulent entrer en France. Cela fait quelques semaines que les violences à la frontière s’intensifient. Des militaires et des flics [1], volent, tabassent, menacent et insultent celles et ceux qu’ils arrêtent. Nous rapportons quelques témoignages qui montrent un peu le vécu quotidien à la frontière.

Paroles de flics

Lors de l’arrestation d’un mineur : « Même si t’avais dix ans je te laisserai pas passer »
Au poste de police, un flic met une musique : « Tu connais cette musique ? Regarde le titre tu vas comprendre ! Ça s’appelle White paradise. »
Une patrouille procède à une interpellation dans la montagne, un des flics appelle son supérieur : « c’est bon on a trouvé le gibier ».

Délation

A Clavière le sous-sol de l’église a été ouvert pour en faire un refuge autogéré, Chez Jésus. Le prêtre habite le même bâtiment. Toute la journée il tourne dans les environs pour insulter exilé.e.s et personnes solidaires, mais aussi dénoncer celles et ceux qui tentent de passer la frontière. Dernier exploit en date : dénoncer une femme enceinte et sa petite fille de 12 ans pour que la police les interpelle.

Côté français, certain.e.s habitant.e.s prêtent volontiers main forte à l’État pour renforcer son dispositif de répression raciste. Le 12 août au matin, une femme blanche voit quatre personnes noires et sort immédiatement son téléphone. Deux minutes plus tard, la police déboule en trombe.

A Briançon, le 13 août au matin un groupe de six personnes tente de rejoindre le refuge, premier lieu après la frontière à l’abri de la traque policière. Un couple les voit, monte dans leur voiture et revient dix minutes plus tard suivi d’une voiture de gendarmes.
Les cow-boys dans la montagne

Lorsque les exilé.e.s tentent de passer la frontière, des gendarmes en treillis sont régulièrement présents sur la route pour bloquer le passage. Dans la nuit du 12 août, un groupe d’exilé.e.s a été braqué au fusil et sommé de se coucher au sol par des militaires en embuscade derrière un rocher. « Ils sont sorti en criant couchez vous, couchez vous ! Une personne leur a demandé s’ils avaient le droit de nous tirer dessus, le policier a répondu qu’il ne sait pas courir (...) Ils sont effrayants, si tu as mal au cœur tu peux mourir. Mais moi je ne suis pas un voleur. » raconte M., un adolescent de 15 ans.

Pour procéder à ces interpellations musclées et démesurées, gendarmes et policiers sont bien équipés : lunettes de vision nocturne, chiens, quads, motoneiges... Ces derniers jours, la présence autour de Chez Jésus d’hélicoptères de la gendarmerie et de drones dont on ne connaît pas la provenance a de quoi inquiéter.
Passages à tabac

Lors des interpellations, la police aux frontières se livre de plus en plus régulièrement à des actes de violence, particulièrement pour forcer les personnes interpellées à donner leurs empreintes digitales. Ci-dessous, un témoignage recueilli le 13 août, suite à l’arrestation d’un jeune de seize ans.

« On m’a attrapé à Montgenèvre. J’étais au téléphone, j’ai vu la police passer, puis revenir pour me demander mes papiers. Je n’en ai pas. Ils m’ont fouillé, ils ont vidé mon sac. Puis ils m’ont amené au poste de police à la frontière. Dès qu’on est rentré ils m’ont demandé de signer des papiers, j’ai refusé. Ils m’ont demandé de prendre mes empreintes digitales, j’ai aussi refusé. Après, ils ont commencé à me frapper, pour m’obliger à donner mes empreintes. Une fois, puis une deuxième fois, plus fort. Deux personnes sont venues en renfort. Ils s’y sont mis à quatre pour m’attraper, pour me forcer à ouvrir la main, deux de chaque côté. J’ai résisté. Alors, un des quatre policiers m’a saisi à la nuque et m’a jeté à terre dans une pièce. Il a sorti sa matraque et a commencé à me frapper, au front puis au genoux. Je leur ai dit qu’ils pourraient me tuer, que je donnerai pas mes empreintes. Après ils m’ont mis dans une voiture et m’ont jeté sur le trottoir, juste de l’autre coté de la frontière. Je suis resté là, par terre, trente ou quarante minutes. J’avais trop mal pour me lever, jusqu’à ce que des personnes me trouvent et appellent une ambulance. »

Le 12 août un exilé est allé au poste de la police aux frontières pour se déclarer comme mineur. Légalement, la police est tenue d’enregistrer sa déclaration et de le prendre en charge. Arrivé là bas, les policiers sur place ont refusé de l’enregistrer et lui ont ordonné de donner ses empreintes. Suite à son refus, ils l’ont frappé deux fois, à la tête et au flanc. La veille, une personne mineure s’était également faite frapper dans les mêmes conditions.

Au quotidien les fouilles humilient les personnes de passage avec régulièrement des attouchements, des insultes et un racisme ouvertement exprimé.

Les responsables politiques nous le martèlent : nous vivons dans un État de droit. Ce que nous tenons à faire comprendre ici, c’est ce que cela signifie dans le cas particulier de la frontière : c’est la traque, les ratonnades, les humiliations et les droits bafoués des personnes racisées et sans papiers, de façon systématique. C’est aussi dix ans de prison ferme encourus pour « aide au passage en bande organisée » pour celles et ceux qui luttent contre ce dispositif et ce qu’il représente. C’est encore l’intimidation et la mise en danger délibérée comme seul ordre républicain à la frontière.

Il n’y a ici ni bavures, ni dérives : tous ces faits constituent autant d’exemples de ce qu’est la politique frontalière européenne. Ce sont les pratiques quotidiennes des personnes et des institutions qui invoquent l’État de droit pour mieux justifier la violence nécessaire à leur pouvoir.

Face aux violences policières, étatiques, nous continuerons à passer les frontières, à les ouvrir, à les abattre.

P.-S.
Communiqué du refuge autogéré Chez Jesus.

Notes

[1] Nous ne féminisons pas la police car elle est l’émanation d’un État patriarcal et machiste.


https://mars-infos.org/la-frontiere-au- ... sages-3308
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Re: Migrants à la rue

Messagede bipbip » 23 Aoû 2018, 22:49

Une journée dans l’enfer des migrants, porte de la Chapelle, à Paris

Dans le quartier de la Chapelle, au nord de Paris, des centaines de migrants vivent dans des conditions déplorables. Parmi eux, de nombreux jeunes hommes mais aussi des mineurs et des familles avec de très jeunes enfants. Ils cohabitent avec des toxicomanes, accrocs au crack, délogés, eux aussi, de leur campement de fortune. Récit d’une journée dans un quartier marqué par la détresse.

... http://www.infomigrants.net/fr/webdoc/1 ... ris?ref=tw
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Re: Migrants à la rue

Messagede bipbip » 25 Aoû 2018, 19:58

A Toulouse, menacés d'expulsion les migrants se mobilisent

Plus de 80 personnes, pour la plupart demandeuses d'asile, seront expulsables mercredi 22 août de leur squat situé dans un bâtiment vide de Toulouse.

Leur revendication est simple : un délai supplémentaire pour trouver un logement et pourquoi pas la possible réquisition de bâtiments publics vides en attendant. Voilà ce qu'a demandé hier dans la matinée une quarantaine de migrants en déployant une banderole devant la préfecture de Haute-Garonne. Sur place, le Collectif des réfugiés occupants du Mirail (CROM), a obtenu un rendez-vous avec la préfecture pour revenir sur la situation de plus de 80 personnes menacées d'expulsion à partir du mercredi 22 août.

... https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 28694.html
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Re: Migrants à la rue

Messagede Pïérô » 31 Aoû 2018, 12:14

Saint-Pierre-des-Corps

Les mineurs isolés toujours à la rue, le Conseil départemental ne réagit pas

Alors que l’été s’achève, le campement de jeunes mineurs isolés de Saint-Pierre-des-Corps est toujours là. Et sa soixantaine de résidents toujours sans solution de logements.

... https://larotative.info/les-mineurs-iso ... -2890.html
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Re: Migrants à la rue

Messagede Pïérô » 03 Sep 2018, 11:59

Les mineurs isolés priés de quitter leur campement de Saint-Pierre-des-Corps

Ils y sont installés depuis fin juillet.

La nouvelle n'a surpris personne au campement de Saint-Pierre-des-Corps. Dans la semaine, les bénévoles d'Utopia 56 qui viennent en aide aux mineurs isolés, dont une soixantaine se sont installés ici, face à l'absence de solutions du Conseil Départemental pour leur accueil, ont reçu un courrier du Diocèse, ce dernier leur demandant de quitter le campement installé sur un de ses terrains corpopétrussiens depuis le mois de juillet. Dès l'installation, l'institution religieuse avait en effet annoncé qu'elle laisserait faire jusque fin août mais qu'elle aurait besoin de récupérer l'usage du site en septembre pour ses propres activités.

"Nous n'avons aucun souci avec le Diocèse" précise Angelo d'Utopia, "nous savions qu'ils nous laisseraient l'emplacement jusque fin août". Pour autant, pour le bénévole, il est impossible de quitter les lieux à l'heure actuelle. "Nous restons sur notre position, nous ne bougerons pas tant que les institutions ne nous proposeront pas de solutions pour les soixante jeunes présents". Pour le militant, quitter le campement reviendrait à remettre à la rue les soixante jeunes présents, et donc les laisser livrés à eux-mêmes, impensable pour lui.

... http://www.info-tours.fr/articles/tours ... des-corps/
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Re: Migrants à la rue

Messagede bipbip » 06 Sep 2018, 22:46

Le camp de Grande-Synthe et ses 550 migrants évacué

Ce jeudi matin, les forces de l'ordre se sont rendus en nombre dans le camp de migrants de Grande-Synthe (Nord). Evacuation totale.

La "Jungle" de Grande-Synthe (Nord) a connu jeudi sa troisième évacuation en quatre mois, une opération qui illustre les difficultés des autorités à endiguer les espoirs de départ vers l'Angleterre des migrants. Peu avant midi, quelque 430 d'entre eux, dont un tiers en famille, avaient pris place dans une quinzaine de bus, à destination de centres d'accueil, selon les chiffres de la préfecture, et l'opération qui a débuté vers 07H30 devait se poursuivre jusque dans l'après-midi.

... https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 35936.html
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Re: Migrants à la rue

Messagede bipbip » 13 Sep 2018, 00:56

« Je ne suis pas trop habituée à dire à un gamin de 15 ans qu’il va dormir dehors »

Marcia Burnier est assistante sociale dans le droit des étrangers, au sein d’un centre de santé associatif pour exilés. Les enfants et adolescents étrangers isolés qui arrivent en France doivent obligatoirement passer par un dispositif saturé qui évalue leur minorité, avant de pouvoir être hébergés et pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance. Souvent refusés, ces adolescents font ensuite appel au juge pour enfants qui décide soit de les protéger, soit de les déclarer majeurs, soit d’ordonner des expertises osseuses et des vérifications de leurs documents d’État civil. C’est le cas d’Aliou, 15 ans. Voici son histoire, racontée par Marcia.

... https://www.bastamag.net/Je-ne-suis-pas ... mir-dehors
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Re: Migrants à la rue

Messagede bipbip » 13 Sep 2018, 20:47

Migrants à Paris : «Sans scolarisation, qu'est-ce que ça veut dire, l'intégration ?» Par Kim Hullot-Guiot et Edouard Caupeil

Environ 200 personnes se sont réunies vendredi devant le lycée Voltaire, dans le XIe arrondissement de Paris, pour demander au rectorat de scolariser tous les jeunes migrants, sans attendre qu'ils soient reconnus mineurs par la justice.

... http://www.liberation.fr/france/2018/09 ... on_1677224
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Re: Migrants à la rue

Messagede bipbip » 15 Sep 2018, 21:36

Lyon
Migrants en danger ! Alerte aux Elu.E.s !

A l’occasion de la réunion du Conseil de la Metropole du 17 septembre les élu.e.s vont voter la reconduction du dispositif calamiteux de prise en charge des Mineurs Isolés non accompagnés.La tendance est à l’externalisation des services publics de l’aide à l’enfance sous forme de contrats passés avec les associations. Pendant ce temps les mineurs sont à la rue.

Migrants en danger : alerte aux éluEs !

Nous, habitantEs et associations d’aide aux migrants, dénonçons l’incapacité et l’absence de volonté politique de la Métropole de Lyon à exercer dignement et pleinement sa responsabilité et sa compétence en matière de Protection de l’Enfance et d’accueil des familles en demande d’asile.

Stop à la mascarade !

L’accueil des mineurs isolés ne peut plus se satisfaire de la reconduction du marché actuel contracté entre la Métropole et Forum Réfugiés, contrat sensé assurer l’hébergement, l’évaluation et l’accompagnement éducatif de chaque mineur qui en fait la demande.

Nous, habitantEs et associations d’aide aux migrants, face à la situation actuelle des flux migratoires liés aux politiques économiques, climatiques et aux conflits qu’elles engendrent, exigeons la prise en charge réelle de ces mineurs en détresse par :

l’extension des moyens humains et financiers
l’augmentation des places d’Aide Sociale à l’Enfance (ASE)

L’accueil des familles ne peut plus se satisfaire des campements de fortune qui représentent un véritable déni de justice, alors que la Métropole dispose de nombreux locaux vacants et consacre 1,8 M d’€ à leur surveillance.

Des papiers, une école, un toit pour tous !

L’accueil des dublinés nécessite de la part de la Métropole, en lien avec la Préfecture, un traitement des situations dans le respect de la libre circulation des personnes et du choix du pays d’accueil.

Alors que se réunissent les éluEs, pour délibérer sur le renouvellement du dispositif d’accueil qui confirme une volonté d’externalisation des services publics, nous vous appelons à nous rejoindre :

Le 17 septembre 2018 Rassemblement à partir de 17h00 autour de la Métropole A proximité du parking des Cuirassiers /rue du Lac

Pour que cessent les mises à la rue brutales Et les conditions de prise en charge indignes.

Le collectif d’habitants et d’associations de la Métropole pour une autre politique d’accueil des migrants
P.-S.

Voici le lien pour la lettre aux élu.e.s de la Metropole avec le soutien du Collectif Amphi Z,Mandela et la Trappe pour ce rassemblement du 17 septembre.
https://rebellyon.info/home/chroot_ml/m ... initif.pdf


https://rebellyon.info/Migrants-en-dang ... -E-S-19538
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