Hopital, service utile au public à l’agonie

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Messagede bipbip » 02 Mai 2018, 16:44

CHU Leaks : quand l'hôpital est au bord du malaise

A Toulouse, une fuite massive de documents internes a dévoilé le malaise du personnel soignant. Certains d’entre eux ont accepté de nous parler, sous couvert d’anonymat.

... https://www.franceinter.fr/emissions/l- ... avril-2018
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Messagede bipbip » 08 Mai 2018, 15:15

Hôpital Nord Franche-Comté : 76 % des agents se disent épuisés, selon un sondage de la CGT

Dans un sondage réalisé par la CGT en début d’année, on apprend que, depuis le déménagement à Trévenans, 41 % du personnel qui ont répondu souhaitent quitter l’hôpital.

Un an après la mise en service du nouvel Hôpital Nord Franche-Comté, le syndicat CGT a souhaité interroger le personnel pour connaître son ressenti. Et vérifier s’il correspond aux griefs dénoncés depuis un an par les représentants syndicaux.

Le sondage, qui comportait huit thèmes, a été diffusé auprès des 3 000 salariés, toutes catégories confondues, soignants et non-soignants, en janvier et février. 509 agents ont répondu. Les résultats laissent clairement transparaître le malaise latent au sein du centre hospitalier. Lorsqu’on leur demande s’ils estiment être reconnus pour leurs compétences, 66 % répondent par la négative. Un tiers à peine (34 %) assure travailler en sécurité, pour 56 % qui ne partagent pas ce sentiment.

Concernant l’organisation de travail, 77 % des sondés qui ont répondu évoquent une charge de travail excessive. En parallèle, 76 % jugent l’effectif insuffisant pour garantir de bonnes conditions de travail.

... https://www.estrepublicain.fr/edition-b ... nt-epuises
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Messagede bipbip » 10 Mai 2018, 14:52

Budget. 1,2 milliard de coupes sur les salaires des hospitaliers

Une note des services du ministère de la Santé montre qu’un plan d’économies à l’hôpital est bel et bien en préparation.

Contre l’évidence et les sacrifices budgétaires demandés aux hôpitaux, Emmanuel Macron et le gouvernement vont répétant qu’ils n’exigeront pas d’eux de nouvelles économies durant les quatre ans à venir. Une note émanant de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), un service du ministère des Solidarités et de la Santé, montre que de nouvelles coupes sont bel et bien en préparation. Selon ce document, publié sur le site d’information spécialisé Hospimedia et transmis à la presse par FO santé, un plan d’économies de 1,2 milliard d’euros prélevés sur la masse salariale des hôpitaux publics serait à l’étude pour la période 2018-2022.

Cette coupe serait la traduction de « l’effort attendu sur l’ensemble de l’Ondam» (objectif national de dépenses d’assurance-maladie, voté chaque année par le Parlement), le plan de rigueur appliqué aux dépenses de santé s’élevant en tout à 6,2 milliards d’euros, explique le document. Pour atteindre la part des économies exigée sur les rémunérations des personnels des hôpitaux, le ministère table sur une modération de la croissance de la masse salariale, qui passerait d’un rythme de 2,1 % l’an observé sur la période 2013-2017 à moins de 1,6 % par an entre 2018 et 2022. Des économies qui seraient aussi « la résultante des programmes de réorganisation hospitalière » à l’instar du « virage » pris vers l’« ambulatoire », et « des évolutions réglementaires » récentes comme le rétablissement du jour de carence pour maladie chez les agents publics.

... https://www.humanite.fr/budget-12-milli ... ers-655090
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Messagede bipbip » 10 Mai 2018, 23:51

Ce n’est pas un « cas isolé »

Affaire Naomi Musenga : qui sont les responsables ?

Un enregistrement audio entre, Naomi Musenga, une jeune femme noire de 22 ans, strasbourgeoise, et le Samu a été publié sur le site d’information local alsacien Heb’di. Une assistante de régulation médicale du Samu s’impatiente, moque et ne donne pas suite à la demande de prise en charge médicale de la jeune femme qui affirme qu’elle « va mourir ». Quelques heures plus tard, Naomi décède à l’hôpital. Une histoire qui vient révéler les défaillances d’un système de santé en crise qui met particulièrement en danger les personnes les plus fragilisées, discriminées, ou/et précaires.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Affa ... sponsables
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Messagede bipbip » 13 Mai 2018, 17:27

Mort de Naomi Musenga: ses frères prennent la défense des opératrices du Samu

"Si elles ne l'ont pas aidée, c'est à cause de problèmes dans leur structure"

MORT DE NAOMI MUSENGA - La mort de Naomi Musenga, décédée à l'hôpital de Strasbourg fin décembre, a mis en lumière la situation difficile des urgentistes en France et provoqué de nombreuses critiques sur les urgentistes. Interrogés par BFMTV ce samedi 12 mai, les deux frères de la jeune femme se refusent pour autant à incriminer l'opératrice du Samu.

Face à l'ampleur prise par la situation, l'opératrice ayant répondu à l'appel de Naomi a été suspendue et a fait savoir par son avocat qu'elle pensait "changer de métier". Mais pour la famille Musenga, les deux opératrices dont l'on entend la conversation sur l'enregistrement ne doivent pas être incriminées. "On ne peut pas leur en vouloir. (...) Si elles ne l'ont pas aidée, c'est à cause de problèmes dans leur structure, pendant leurs heures de travail, auparavant, etc... Ça n'a rien à voir. Elles n'avaient rien contre Naomi personnellement, elles ne la connaissaient pas. Donc ce n'est pas leur faute", affirme Martial Musenga.

Ces propos font échos à ceux du corps médical et des syndicats, qui avaient rapidement pointé du doigt les conditions de travail difficiles des urgentistes, liées en grande partie au manque de personnel.

"Tout arrive pour une raison. Si c'est arrivé, c'est qu'il se passera forcément quelque chose après ça", a d'ailleurs affirmé le frère de Naomi.

... https://www.huffingtonpost.fr/2018/05/1 ... mg00000001
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Messagede bipbip » 18 Mai 2018, 12:05

Un effort de 1,2 milliard d’euros d’économies envisagé sur la masse salariale à l’hôpital d’ici à 2022

Un récent document interne de la direction générale de l’offre de soins (DGOS, ministère de la Santé) révèle que le gouvernement envisage de réclamer un effort de 1,2 milliard d’euros d’économies sur la masse salariale des hôpitaux d’ici à la fin du quinquennat, dans le cadre de l’objectif national de dépenses de l’assurance-maladie (ONDAM).

Dévoilé par « Hospimedia », le document indique que « ces économies sont la résultante des programmes de réorganisation hospitalière(capacitaire, virage ambulatoire) et des évolutions réglementaires (jour de carence) ».

La DGOS rappelle que le taux de croissance de la masse salariale a été de 2,1 % sur la période 2013-2017. « Projetée en tendanciel, la masse salariale 2022 serait de 51,3 milliards d’euros. La cible d’économie étant de 1,2 milliard d’euros, la masse salariale cible est de 50,1 milliards d’euros », lit-on. Cela correspond à un taux de croissance de la masse salariale réduit à 1,59 %.

Alors que se profilent deux journées de grève à l’hôpital, les 15 (à l’appel de SUD-Santé sociaux) et 22 mai, jour de grève des fonctionnaires soutenus par plusieurs syndicats de médecins, cette information tombe mal pour le gouvernement. Force ouvrière a rapidement dénoncé un plan qui « démont[e] les propos d’Emmanuel Macron le dimanche 15 avril, quand il a assuré « qu’il n’y aurait pas d’économies sur l’hôpital dans ce quinquennat ». »

Le syndicat estime que cette économie équivaut à la suppression de 30 000 postes à l’hôpital sur cinq ans. Et rappelle son intention de crier sa colère le 22 mai.

... https://www.lequotidiendumedecin.fr/act ... 022_857780
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Messagede bipbip » 18 Mai 2018, 19:29

15 000 suppressions de postes dans les hôpitaux attendues cette année

Plusieurs centaines de soignants ont manifesté hier à Paris, bloquant un temps les Champs Élysées, pour protester contre les nouvelles suppressions de postes que le gouvernement souhaite imposer à l’hôpital. Lors de son interview télévisée du 15 avril dernier, Emmanuel Macron avait pourtant affirmé que l’hôpital ne souffrirait pas de coupes budgétaires durant son quinquennat. Les objectifs fixés par la loi de financement de la Sécurité sociale (votée fin 2017) exige pourtant des économies de plusieurs millions d’euros de la part des établissements de santé pour la seule année 2018. De sévères coupes sont attendues notamment du côté du personnel, qui représente le gros de la masse budgétaire des hôpitaux.

Le plan d’accompagnement à la transformation du système de santé (PATSS) que le ministère de la Santé a publié confirme que les hôpitaux devront réaliser un « effort » de 1,2 milliard d’euros sur la masse salariale ces quatre prochaines années, dont 960 millions pour la seule année en cours. « Des économies, en somme, s’indigne le syndicat Sud Santé. Au total, ce sont au moins 15 000 emplois d’hospitalier-es qui sont voués à la destruction dès cette année ! »

... https://www.bastamag.net/2018-15-000-po ... s-hopitaux
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Messagede Pïérô » 19 Mai 2018, 12:42

Tours : deux personnes âgées meurent dans la salle d'attente des urgences en quinze jours, le personnel "choqué"
Un préavis de grève a été déposé par trois syndicats pour le jeudi 24 mai. Le personnel des urgences de Tours dénonce "les conditions d’accueil des patients qui se dégradent" après la mort de deux personnes dans la salle d’attente.
Après la mort de Naomi Musenga, dont l’appel n’a pas été pris au sérieux par une opératrice du Samu, les témoignages et récits d’incidents tragiques se succèdent. Deux cas sont ainsi rapportés par France Bleu Touraine vendredi 18 mai. Le décès de deux femmes de 90 ans, respectivement dans la nuit du 11 au 12 avril dernier et le 3 mai. Les deux personnes âgées, atteintes de pathologies graves et en fin de vie, sont mortes dans la salle d’attente des urgences de Tours.
L’une des patientes est restée plus de six heures sur un brancard, quatre heures pour la deuxième malade. En cause "des cas plus graves à gérer" ces jours-là, explique le professeur Pierre-François Dequin, responsable médical du pôle urgences du CHRU Trousseau qui précise tout de même que "c’est un phénomène exceptionnel".
"C’est la saturation tous les jours" : le personnel à bout de souffle
... https://www.francetvinfo.fr/sante/hopit ... 58175.html

Préavis de grève aux urgences de Trousseau : « Le temps d’attente devient inacceptable »
Si les restructurations de service s’enchaînent au CHRU de Tours, les mouvements de grève suivent également. Après la neurochirurgie, les admissions Trousseau, l’internat, la pneumologie, les urgences s’ajoutent à cette longue liste de services mécontents de la gestion de l’établissement.
Les équipes ont déposé un préavis de grève le 16 mai 2018. En effet, l’affluence des patients ne cesse d’augmenter et les fermetures successives des lits des services d’hospitalisation de semaine engendrent un goulot d’étranglement au sein des urgences de Tours.
Le temps d’attente pour une prise en charge des patients déjà indécent devient juste inacceptable. De plus, la population fréquentant ce service est de plus en plus âgée, de plus en plus dépendante et malheureusement peut rester des heures sur un brancard en attendant d’être examiné ou de trouver un lit d’hospitalisation. Parallèlement, le service souffre d’un sous-effectif chronique, les agents dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail et l’impossibilité pour eux d’exercer leur métier décemment, le manque de matériel, l’insécurité.
... https://larotative.info/preavis-de-grev ... -2792.html
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Messagede Pïérô » 20 Mai 2018, 03:59

Cela devait arriver!

Par le Collectif Santé 37

Le collectif 37 Notre santé en Danger est scandalisé par l’annonce de la mort de personnes âgées dans la salle commune d’attente des urgences à l’hôpital de Tours sans soins et sans accompagnement mais n’est pas étonné. Il n’est pas étonné car pour 2 cas qui sont connus combien de personnes sont renvoyées ou restent chez elles sans être prises en charge ? Depuis des années le personnel des urgences tire la sonnette d’alarme et l’hôpital continue à supprimer des postes et des lits ! Pour le Pr Calais, président de la commission médicale, sur 200 décès aux urgences chaque année, la majorité survient dans ces conditions là et ce n’est pas spécifique à Tours !

Dans ce cas-là il faut mettre des moyens au niveau national mais ce n’est pas le choix fait par le gouvernement.

Pour la ministre, Agnès Buzyn, le problème n’est pas qu’il manque des médecins et du personnel mais que trop de personnes vont aux urgences qui ne devraient pas y aller ! D’ailleurs le tri doit être fait en amont, on a vu avec Naomi Musenga ce que donnait ce tri ! Les cas de Naomi Musenga ou de ces personnes décédées aux urgences sans soins ne sont pas des accidents de parcours ! C’est le résultat d’une politique préméditée de démantèlement des hôpitaux et de moyens pour la santé. Le plan de restructuration du CHU de Tours ne peut qu’aggraver les problèmes. Les hôpitaux sont démantelés petit à petit, par exemple encore 9 lits en moins sont prévus en pneumologie au CHU de Tours

Il faut des moyens pour soigner humainement donc du personnel et des lits en nombre suffisant.

C’est un traitement inhumain pour les patients et insupportable pour le personnel. Nous appelons la population à exiger des moyens pour la prise en charge humaine des patients à l’hôpital et pour cela à rejoindre le collectif santé. Les usagers doivent aussi prendre en charge la défense de l’hôpital et de l’accès aux soins pour tous Le collectif santé était présent hier dans le rassemblement organisé par les hospitaliers pour dénoncer les nouvelles coupes dans les services.

Il sera le 22 mai prochain avec les hospitaliers à 9h30 place Jean Jaurès pour rejoindre le cortège des défense des services publics. Il se réunira le 22 mai prochain à 18h dans une salle du passage Chabrier pour envisager la suite. Il appelle également à soutenir les initiatives du personnel hospitalier qui vont suivre comme à partir du 24 mai avec la grève aux urgences.


http://collectifsante37.blogspot.fr/201 ... river.html
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Messagede bipbip » 21 Mai 2018, 23:03

SAMU : Ce que révèle la mort de Naomi Musenga

Au-delà des responsabilités individuelles, le drame d’un système de santé que l’austérité déshumanise.

Le 29 décembre 2017, à Strasbourg, Naomi Musenga, une jeune femme de 22 ans, appelle, angoissée, Police Secours, puis les pompiers. Elle dit qu’elle va mourir et demande de l’aide. Elle est redirigée vers le SAMU, où la permanencière, ne prenant pas en compte sa ­détresse et ses appels au secours, lui indique sèchement, et en se moquant d’elle, le téléphone de SOS Médecins. Naomi ne réussit à joindre le numéro que plusieurs heures plus tard. Finalement transportée par le SAMU aux urgences, elle décède au CHU.

La révélation, ces derniers jours, par un journal local, du contenu des appels, a suscité une vague justifiée d’indignation. La famille a porté plainte pour que les responsabilités soient établies et pour qu’un tel drame ne se reproduise pas. Malgré la douleur qui les accable, les parents de Naomi refusent de faire de la permanencière la seule responsable de cette affaire. « On ne peut pas leur en vouloir [aux opératrices du SAMU et des pompiers]. Si elles ne l’ont pas aidée, c’est dû à des problèmes qui ont eu lieu dans leur structure », a ainsi déclaré son père.

C’est également sur le contexte de ce drame, les conditions de travail et la pression qui s’exerce sur les personnels des SAMU qu’insistent les médecins urgentistes qui ont demandé une rencontre rapide avec la ministre de la Santé.

Le SAMU : surchauffe et manque de moyens

Les auxiliaires de régulation médicale, personnels peu formés, sans qualification, avec souvent un statut précaire, reçoivent tous les appels arrivant au SAMU. Ils et elles sont supposés les transmettre au médecin régulateur, chaque fois qu’une décision est nécessaire.

Mais, comme le soulignent les responsables de l’AMUF, ce protocole est matériellement irréalisable au SAMU de Strasbourg (comme ailleurs). Il y arrive 2 000 à 3 000 appels par jour alors que seuls deux médecins assurent la régulation.

Une marge d’appréciation est donc inévitablement laissée aux permanenciers dans un contexte généralisé de sous-effectifs et de forte pression. Elle ouvre la possibilité d’erreurs ou de dérapages, aux conséquences dramatiques comme ce fut le cas le 29 décembre.

La pression sur les personnels des SAMU s’aggrave encore lors de la période des fêtes de fin d’année, époque des épidémies de grippe et de gastro-entérite. C’est aussi le moment où se multiplient les appels de détresse sociale, de gens qui n’en peuvent plus, parce que leur vie est trop difficile, même si leur situation ne relève pas d’une urgence médicale au sens strict.

Or depuis des années, les moyens des SAMU n’ont pas augmenté, certains services ont fermé, d’autres ont vu leurs heures d’ouverture réduites, ce qui reporte les appels sur les services qui restent. Pour limiter les risques de nouveaux drames, il est urgent de répondre immédiatement aux revendications des personnels des SAMU concernant les effectifs d’auxiliaires et de médecins, la qualification, la formation et l’organisation, alors que des SAMU font grève depuis des mois sur ces questions.

Déshumanisation du système de santé

Mais la mort de Naomi est aussi le triste révélateur des carences d’un système de santé soumis depuis des années aux politiques d’austérité et de privatisation. Les conséquences en sont la régression de l’accès à des soins, proches, rapides et gratuits pour toutes et tous.

La multiplication des appels aux SAMU traduit, par défaut, l’impossibilité d’un nombre croissant de personnes, pour des raisons financières, de délais d’attente ou d’éloignement, à faire appel à des professionnels de santé. Seule cette présence de professionnels sur le terrain, pouvant être consultés dans le quartier ou au domicile, sans avance de frais, permettrait d’évaluer une situation, de faire un diagnostic et le cas échéant d’orienter rapidement vers l’hôpital. Avec la généralisation des « déserts médicaux », le refus de SOS Médecins d’aller dans bon nombre de quartiers dits « sensibles », l’appel au SAMU devient le dernier recours, dans l’urgence, au risque d’une défaillance comme celle qui s’est produite à Strasbourg.

Or les mesures que s’apprête à annoncer le gouvernement vont aggraver la situation : réduction des effectifs hospitaliers, poursuite de la fermeture des services d’urgence et des hôpitaux de proximité, basculement des soins courants et du « premier recours » vers des professionnels libéraux nécessitant l’avance des soins et pratiquant parfois des dépassements d’honoraires.

En mémoire de Naomi et pour qu’il n’y ait pas d’autre drame, il est plus qu’impératif de combattre cette politique.

Jean-Claude Delavigne


https://www.anti-k.org/2018/05/17/samu% ... i-musenga/
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Messagede bipbip » 02 Juin 2018, 20:33

Impossible d’être soignant

Alsace. Manque de moyens pour les hôpitaux, deux plaintes contre le SAMU

Ces derniers jours, deux plaintes ont été enregistrées contre le SAMU au parquet de Mulhouse pour « non-assistance à personne en danger ».

Il y a quelques jours, le parquet de Mulhouse a reçu deux nouvelles plaintes contre le SAMU, comme le rapporte les Dernières Nouvelles d’Alsace qui ne sont pas sans rappeler le cas de Naomi Musenga.

La première plainte provient des proches d’un homme de 54 ans qui au 1er octobre 2017 a appelé le Samu pour des palpitations cardiaques, un problème de tension ainsi que d’une jambe droite douloureuse et qui est tombé sur un médecin du SAMU qui lui a conseillé de contacter SOS Médecin. L’homme s’est rendu à pied dans un cabinet médical et a été pris en charge par une médecin qui, en voyant son cas, a tout de suite prévenu les Urgences pour le prendre en charge. En arrivant à l’hôpital son état avait déjà empiré (il était atteint phlébite et d’une embolie pulmonaire) et il est mort en réanimation le 23 octobre.

La deuxième plainte a été déposée par un homme de 41 ans qui le 28 mai 2016 a appelé le SAMU pour des fortes douleurs au thorax ainsi qu’au bras gauche. Le médecin au bout du fil, après l’avoir interrogé sur ses symptômes, lui a conseillé de prendre du paracétamol et d’essayer de se reposer. Les douleurs augmentant, et après un deuxième appel, le SAMU a quand même refusé de le prendre en charge en lui disant de venir par ses propres moyens. L’homme a finalement été pris en charge dans une clinique plus proche pour un infarctus du myocarde. Il a ainsi décidé de porter plainte pour dénoncer le manque de moyens du SAMU : « Cette nuit-là, le médecin qui m’a répondu était tout seul pour assurer les urgences du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. »

Des plaintes contre le SAMU qui révèlent le tragique manque de moyens accordés aux hôpitaux et plus largement à la Santé. Où les sous-effectifs et le manque de moyens matériels ne permettent pas de prendre en charge correctement les patients, ou de ne pas les prendre en charge du tout, en plus d’imposer un rythme de travail infernal aux soignants, dans une situation de stress et d’épuisement permanent. Des hôpitaux en crise à cause des politiques austéritaires et qui conduit de plus en plus de secteurs de la Santé à se mobiliser pour dénoncer cette situation intenable, et mortifère.


http://www.revolutionpermanente.fr/Alsa ... re-le-SAMU
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Messagede bipbip » 02 Juin 2018, 21:06

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Messagede Lila » 03 Juin 2018, 20:43

Stagiaires et déjà en burn-out, le difficile apprentissage des élèves en soins infirmiers

Les étudiantes et étudiants en soins infirmiers étaient cette année près de 31.000 à réaliser pour la première fois un stage à l'hôpital. Mais une partie a déjà renoncé à poursuivre cette carrière.

Selon l’étude Santé et satisfaction des soignants au travail réalisée en 2008, 21% des infirmières et infirmiers exerçant depuis cinq ans ont déjà fait un burn-out, et ce taux augmenterait de manière régulière avec les années. Mais l’épuisement professionnel et le découragement n’attendent pas toujours le nombre d’années d’ancienneté: ils commencent parfois dès les premiers stages.

«J’étais arrivée au bout du supportable. Un soir, je suis rentrée de ce stage, je me suis assise sur mon lit avec un couteau et j'ai pensé à me tailler les veines. Mais j'ai pensé à ma famille, au mal que cela leur ferait et j'ai renoncé. Je suis juste restée assise là, à regarder le mur, en pleurant pendant toute la soirée», se souvient Anna.

la suite : http://www.slate.fr/story/162381/societ ... e-burn-out
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Messagede bipbip » 12 Juin 2018, 20:22

La folie austéritaire maltraite la psychiatrie

Le 12 avril dernier, la direction du CHU la Colombière (Montpellier), annonçait en catimini la fermeture de l’unité de traitement des troubles anxieux et dépressifs (Uttad). Une décision allant contre toute logique, économique, éthique et médicale.
Le 10 avril dernier, le service psychiatrie de l’hôpital la Colombière de Montpellier recevait un mail de la direction les félicitant des résultats enregistrés et des économies faites ces dernières années. « Dans ce mail, tout était formidable. Nous allions avoir 500 000 euros pour le développement de nos unités, 1 million d’euros pour la recherche, etc. », explique Emmanuel Mariani, délégué CGT de l’hôpital. « Deux jours plus tard, la même direction informait le personnel soignant de la fermeture de l’Uttad (unité de traitement des troubles anxieux et dépressifs – NDLR). » Une décision incompréhensible au regard de ce service de 19 lits, créé il y a vingt-deux ans et considéré comme un des fleurons de l’hôpital. En 2014, l’unité recevait le prix « qualité et innovation » couronnant son excellence en la matière. « Un mois avant cette décision, 7 000 euros ont même été investis dans de la balnéothérapie, preuve supplémentaire que l’Uttad fonctionnait bien ! » renchérit le syndicaliste.

La politique de « réforme » à marche forcée que le gouvernement prévoit cet été en milieu hospitalier a donc déjà commencé à Montpellier. Le tout par le biais de méthodes de management bien connues fait d’injonctions contradictoires, d’infantilisation du personnel et de mensonges… par omission. La direction de l’hôpital, engoncée dans une logique gestionnaire à court terme, se justifie, brandissant le drapeau de l’efficacité et du « partage des tâches ». « On nous a fait comprendre que le secteur privé proposait une offre pléthorique sur la ville en matière de lits et traitements pour les troubles anxio-dépressifs et que, par conséquent, l’hôpital public devait innover et investir ailleurs », reprend Emmanuel Mariani.

... https://www.humanite.fr/la-folie-auster ... rie-656490
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Re: Hopital, service utile au public à l’agonie

Messagede bipbip » 13 Juin 2018, 20:57

Des associations dénoncent « l’explosion » de l’inégalité d’accès aux soins

Regroupements hospitaliers, fermetures d’urgences, de maternités, de blocs opératoires… La coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et des maternités de proximité tire la sonnette d’alarme.

Elles réclament une « véritable égalité d’accès aux soins » en France. Des associations de défense des hôpitaux de proximité ont dénoncé, samedi 9 juin, des territoires « souffrant de plus en plus de la désertification sanitaire » et des « économies budgétaires ».

« Partout », les médecins manquent : 20 à 30 % des postes hospitaliers « sont vacants », 30 % des généralistes ont plus de 60 ans et ne trouvent pas de remplaçants, et « un tiers des Français », éloignés des services de santé, « renonce à des soins », détaille, dans un communiqué, la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et des maternités de proximité, réunie samedi 9 juin pour ses « rencontres nationales » à Lure (Haute-Saône).

Regroupements hospitaliers, fermetures d’urgences, de maternités, de blocs opératoires, concentration accrue pour « faire des économies », pénurie de médecins libéraux : les politiques publiques « détruisent le maillage territorial » en matière de santé, a déploré, lors d’un point de presse, la présidente de la coordination, Hélène Derrien.

... https://www.lemonde.fr/sante/article/20 ... 51302.html
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