Enfants nés sans bras: licenciement de la lanceuse d'alerte
L'épidémiologiste qui a révélé l'affaire des enfants nés sans bras est licenciée. Résumé de l'affaire.
L'affaire débute il y a 4 ans. Un centre d'études épidémiologiques financé par Région et Etat, REMERA, découvre une fréquence anormalement élevée de malformations congénitales ( atteinte des membres) dans 3 zones géographiques précises. L'étude retient "l'environnement" comme cause probable. En clair : les pesticides !
REMERA alerte ses autorités de tutelle. Pas de réponse mais la Région menace de réduire le financement du centre, voir de le supprimer !
Résultat, la directrice de REMERA fait éclater l'affaire, elle alerte les médias, est interviewée sur les plateaux de télé. L'affaire commence !
Réponse des autorités : l'étude de REMERA est biaisée, discutable. Aussitôt plusieurs experts en épidémiologie contestent ces arguments des autorités de santé. De son côté, une ancienne membre de l'INSERM va même jusqu'à mettre en doute les compétences de la directrice de REMERA ("elle n'est qu'infirmière").
L'affaire prend des proportions nationales. Le tout nouveau Ministre de l'Agriculture tente maladroitement de se défendre. Pour lui, c'est aux scientifiques de démontrer la dangerosité des pesticides ! Haro des ONG : le Ministre se trompe, bien sûr, légalement, c'est toujours au responsable de la mise sur le marché d'un produit d'en démontrer l'innocuité.
Le gouvernement fait monter au créneau son Ministre de la Santé et celui de l’Écologie pour faire retomber la pression : "on va refaire une nouvelle enquête et pas question de couper le financement de REMERA".
Les choses semblent se calmer. Jusqu'à aujourd'hui.
Ce jour, la Directrice de REMERA apprend que fin décembre, elle sera licenciée. Idem pour plusieurs autres membres de son équipe.
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