En présentant son budget 2019 ce lundi, le gouvernement veut faire croire aux Français qu’une faible baisse des impôts doit permettre d’augmenter leur pouvoir d’achat l’an prochain. Mais il a déjà programmé une baisse du pouvoir d’achat pour plus de 20 millions de ménages sur un total de 32,5 millions en 2019. Il s’agit des retraités, des bénéficiaires de l’Aide personnalisée au logement (APL) et des foyers percevant des allocations familiales. Selon l’annonce faite par le Premier ministre le 26 août dernier, ces prestations ne seront augmentée que de 0,3% en 2019 et en 2020, soit quatre à cinq fois moins que l’augmentation prévisibles des prix deux années de suite. Les ménages aux plus faibles revenus perdront sur deux tableaux : la retraite et l’APL pour les uns, l’APL et les allocations familiales pour les autres.
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Chocolat
Les riches ont déjà été servis, avec la suppression de l’ISF et la taxe forfaitaire sur les revenus du capital. Ce serait au tour des autres.
On entend déjà les commentateurs avisés évoquer une inflexion à gauche avec ce chiffre de six milliards de baisses d’impôts. Suppression des cotisations salariales chômage et maladie, baisse d’un deuxième tiers de la taxe d’habitation… Mais hausse des taxes carburant, gel des allocations familiales, des retraites, après la baisse des APL et la hausse de la CSG pour les retraités… Le ministre du budget est arrivé hier à la commission des Finances avec des chocolats. Ce sont les plus modestes qui vont être chocolat.
Sans doute va-t-on nous parler de contraintes. D’une croissance plus faible que prévu. De la nécessité de rester sous les 3 % de déficit. Le budget serait un numéro d’équilibre. La réalité, c’est que ce numéro est le reflet de la politique menée et que cette politique n’a produit aucun résultat positif en termes d’emplois et de relance économique.
Donc le président et son gouvernement vont continuer. En réalité, les grandes bénéficiaires de cette politique sont les entreprises. Non seulement elles vont toucher les sommes qui leur sont dues pour 2018 au titre du Cice, mais elles vont aussi bénéficier des baisses de cotisations prévues pour le remplacer. Coût de l’opération, 40 milliards d’euros. On connaît l’argument. Il s’agit de doper la compétitivité, les investissements et l’embauche. Mais, et c’est là le fond du problème, cette politique dite de l’offre est une politique du court terme, du service des actionnaires et en aucune manière une politique au service de l’intérêt général ni même de l’emploi. Dans cette logique, les entreprises vont là où il y a du profit et non des besoins. Elle est incapable de répondre aux défis sociaux et environnementaux d’aujourd’hui. La grande promesse macronienne d’un nouveau monde, c’était pour le capital. Ça commence à se voir.
Par Maurice Ulrich
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