Débat. France, le moment Macron
La dernière séquence électorale en France s’est soldée par un large bouleversement de la scène politique qui a fait événement, tant par son caractère surprenant que par son ampleur. A ainsi été élu président de la République quelqu’un de parfaitement inconnu de la quasi-totalité des électeurs il y a moins de trois ans, avant qu’il soit nommé fin août 2014 ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique. La formation politique qui vient de remporter une large majorité à l’Assemblée nationale, La République en marche (LERM), a été fondée par le même au printemps 2016, à peine plus d’un an avant les élections législatives. Les deux grandes formations qui avaient occupé les devants de la scène politique et s’étaient partagé les responsabilités gouvernementales depuis plus de trente-cinq ans ont vu leur candidat éliminé dès le premier tour de l’élection présidentielle. Si la droite Les Républicains – Union des Démocrates et des Indépendants (LR – UDI) a finalement sauvé les meubles lors des élections législatives (cent trente-et-un élus), le Parti socialiste (PS) enregistre avec vingt-neuf élus son pire résultat depuis sa refondation en 1971. On mesure l’ampleur de sa déroute quand on se souvient qu’il en comptait plus de dix fois plus dans l’Assemblée sortante. Et ce bouleversement au niveau des formations politiques s’est accompagné d’un profond renouvellement du personnel politique: sur les dix-neuf ministres du premier gouvernement d’Edouard Philippe, seuls quatre avaient exercé des responsabilités gouvernementales auparavant; près des trois quarts des membres de la nouvelle Assemblée nationale (73,5%) en sont à leur premier mandat parlementaire. Et ce renouvellement affecte également la composition de l’Assemblée par tranches d’âge (la moyenne d’âge a été abaissée de 54,1 ans à 48,6 ans) et par genre: avec 38,5 % de femmes, elle sera la plus féminisée qu’ait jamais connue la France (26,8% dans l’Assemblée sortante), le groupe LERM et son allié du Mouvement des Démocrates (MoDem) assurant une quasi-parité (respectivement 46,45% et 46,34%).
L’art de faire du vieux avec du neuf
... https://alencontre.org/europe/france/de ... acron.html
Débat-France. Macron ou la «bourgeoisie managériale» aux commandes de l’Etat
A première vue, le renouveau politique apparaît total et incontestable. Mais il s’agit d’un mouvement de type astral, avec retour au point d’origine: un régime conforté par l’élection du président de la République chef de l’Etat au suffrage universel.
Pouvoir resserré et renforcé du chef de l’Etat, hésitant entre la nécessaire verticalité de la fonction et une franche dérive monarchique. Majorité absolue en dehors plutôt qu’au-dessus des partis, sans frondeurs ni contestation interne, sauf une opposition croupion avec une poignée de ténors entravés. Chambre (d’enregistrement?) à dominante de cadres supérieurs, d’entrepreneurs ou d’entreprenants en tous genres. Gouvernement d’experts et de professionnels à la réussite exemplaire, sans grosses pointures politiques. Garde rapprochée de technocrates énarques et surdiplômés.
Et un mode de gestion des affaires publiques appelé à s’aligner sur les pratiques du privé et du monde des entreprises naissantes. Au total, un changement de dynastie plutôt qu’un bouleversement.
Avec un fumet de saint-simonisme et un parfum d’Empire libéral, l’avènement aux commandes de l’Etat d’une nouvelle classe industrielle en lieu et place des apparatchiks et groupies des vieux partis politiques. La promotion de l’élite économique moderniste et mondialisée pour mener sans intermédiaire une politique libérale et européenne, en procédant à une révolution en profondeur de nos modèles, organisations et comportements.
... https://alencontre.org/europe/france/de ... letat.html
Une analyse du programme social écrit par Macron
JED – Par Richard Abauzit, militant syndical, inspecteur du travail retraité. Les extraits du programme de Macron, disponible sur Internet (http://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme), sont en italiques.
... http://www.anti-k.org/2017/07/08/une-an ... ar-macron/