Un quinquennat Macron-MEDEF

Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede bipbip » 12 Mai 2018, 23:16

Blanquer an 1 : gesticuler, surveiller, restaurer

Dresser le bilan d’une année Blanquer impose de se livrer à un tri préalable dans la communication frénétique qui semble être devenue l’activité première de l’EN et peut-être sa raison d’être. Nombre de mesures annoncées – qu’il est difficile de qualifier de « réformes » - tiennent davantage du gadget, de la volonté de saturer le terrain médiatique, domaine où Blanquer est effectivement un maître incontesté. Dans cette catégorie, on rangera, en vrac, la rentrée en musique, les Fables de La Fontaine distribuées aux écoliers comme lecture de vacances, l’interdiction des portables en collège (que le ministre n’a pas concrètement les moyens de mettre en œuvre) ou encore les petites phrases distillées sur l’uniforme scolaire, un domaine qui n’est pas de son ressort mais qui fait toujours son effet dans les médias. Effet garanti également pour les « internats ruraux », qui, s’ils ouvrent un jour, devraient répondre aux mêmes critères que les internats dits « d’excellence » de l’époque Sarkozy : un maximum de reportages publicitaires pour un minimum d’élèves, le tout destiné à assurer la promotion du commanditaire bien davantage que de répondre à un réel besoin.

Les annonces ne font pas des réformes

Un cran au-dessus, des dispositions dont Blanquer est très fier – le dédoublement des CP en zone prioritaire ou l’opération triomphalement baptisée « devoirs faits » - mais dont il faut relativiser l’impact : la première, parce que mise en place à partir de financements préexistants, votés par la majorité précédente ; la seconde, « devoirs faits », parce qu’elle reprend des dispositifs qui n’ont rien d’original, traditionnellement connus dans de nombreux établissements sous la dénomination d’études surveillées, d’études dirigées etc et dont l’efficacité n’a d’ailleurs jamais été démontrée ni même évaluée. Dans cette même catégorie – rien de nouveau mais on fait semblant d’y croire – l’école pour tous à 3 ans restera comme un modèle de communication à grand spectacle : en premier lieu parce que l’école n’est pas obligatoire – mais l’instruction – et surtout parce que les enfants de cet âge sont déjà quasiment tous scolarisés (à quelque 20 000 près, le plus souvent des enfants dont les parents, pour des raisons diverses ne souhaitent pas scolariser aussi jeunes). Là encore, rien qui ressemble, de près ou de loin, à une véritable réforme de l’école, malgré les commentaires dithyrambiques et l’outrance des compliments adressés au ministre, le plus grand ministre que la France ait connu depuis Jules Ferry. Pour le moins…

Pourtant, il est indéniable que toutes ces annonces – dont l’effet sur la marche du système éducatif sera nul – ont occupé dans l’espace public bien davantage de place que d’autres mesures, souvent plus techniques, moins médiatisées mais qui, mises bout à bout, commencent à faire sens. Le retour en arrière, la réaction au sens littéral du terme, a commencé dès la nomination de Blanquer, avec le rétablissement de la semaine de 4 jours en primaire, un déni éducatif mais un cadeau fait aux parents (à une majorité d’entre eux), aux enseignants (une majorité d’entre eux), aux autorités locales (une majorité d’entre elles), bref un signal fort adressé aux électeurs. Dans la foulée, histoire de se démarquer du précédent gouvernement, le ministre élargissait les possibilités de redoublement, revenait sur plusieurs points de la réforme du collège (qui n’était pourtant pas une révolution), s’autorisait ouvertement un certain nombre de critiques sur les programmes officiels et sur le travail du CSP, mais aussi remettait en question la politique des cycles mise en place par la loi d’orientation de 2013.

Derrière les gadgets, l’école mise au pas

Mais c’est incontestablement l’école élémentaire qui devait faire l’objet de la croisade purificatrice de Blanquer avec le recentrage annoncé à grand fracas sur le « retour aux fondamentaux ». Il n’a pas fallu longtemps pour se rendre compte que cette annonce – en plus de sa formulation trompeuse (lecture, écriture et calcul ont toujours été les priorités de l’école) – était en réalité porteuse d’autres priorités, d’un véritable projet politique. En relançant comme il l’a fait les polémiques stériles et éculées - sur les méthodes de lecture ou encore sur la pédagogie - en bombardant les établissements de notes et de circulaires comminatoires (pudiquement appelées « recommandations »), en mobilisant toute son administration derrière ses mots d’ordre, le ministre impose sa ligne : un enseignement qui privilégie non pas les fondamentaux mais les rudiments et, par la multiplication prévue des évaluations, un renforcement de l’autorité centrale, de l’administration, au détriment de l’autonomie, de la liberté des acteurs de terrain. Car si, comme le savent les enseignants, l’évaluation peut avoir ses vertus (notamment lorsqu’elle s’affiche comme formative), elle peut également s’avérer être un redoutable instrument de contrôle, lorsqu’elle vise à imposer des normes, des pratiques, des classements.

Par parenthèse, il apparaît bien que ce principe de surveillance renforcée vaille également pour le lycée avec la réforme annoncée du bac qui prévoit la mise en place d’un prétendu « contrôle continu » imposant en réalité un sévère bachotage de deux années sur des évaluations émanant de l’administration. Si contrôle il y a, il porte alors sur la conformité des résultats des élèves et donc du travail des enseignants avec les consignes venues du ministère.

… un projet d’essence autoritaire

Plus que les annonces à grand spectacle (voir plus haut) destinées à amuser la galerie ou à détourner l’attention des véritables enjeux, c’est bien dans cette volonté de contrôle sur la marche du système, avec, en arrière-plan, même si la chose n’est pas pour l’instant explicitement formulée, une sélection renforcée des élèves, en germe dans l’extension sans fin des évaluations, qu’il faut chercher la ligne de conduite, la philosophie du ministre et plus généralement, du gouvernement : libéralisme en économie mais autoritarisme en matière sociale. Révélateur, d’ailleurs, le mode opératoire de Blanquer qui fonctionne au rythme de l’injonction permanente, de décisions jamais concertées, de pratiques qui sont le signe d’un réel mépris pour les personnels, pour l’expertise du terrain, symbole également de l’emprise croissante d’instances officielles qui s’affichent scientifiques alors qu’elles sont d’abord technocratiques.

De fait, c’est bien un projet politique décomplexé, dépassant celui qu’il avait mis en œuvre comme DGESCO (directeur général de l’enseignement scolaire) dans le gouvernement Fillon (2009-2012), que Blanquer semble vouloir mener à bien ; un projet dont, par exemple, Marine Le Pen, a bien saisi le fondement idéologique : « Jean-Michel Blanquer reprend à son compte nos idées sur l’école. Je ne peux que m’en féliciter. C’est une victoire idéologique pour nous, et une défaite des pédagogistes, qui ont fait tant de mal au pays ! » (08/12/2017). Nulle récupération dans cette déclaration ; il suffit de se reporter au programme éducatif de Le Pen pour les dernières présidentielles pour voir tout ce qui rattache Blanquer aux conceptions éducatives brutalement réactionnaires de l’extrême-droite : l’accent mis sur les rudiments (lire, écrire, compter) enseignés de façon traditionnelle (syllabique, méthodes répétitives etc) au détriment de l’ouverture au monde, priorité donnée aux grands textes du patrimoine littéraire et aux exercices de grammaire, enseignement de l’histoire réduit au roman national, place accrue accordée aux langues anciennes, rétablissement du redoublement, multiplication des évaluations et des examens visant à une orientation précoce des élèves, surveillance accrue des élèves (recours à l’internat pour les élèves à problèmes, port d’un uniforme scolaire, durcissement d’une laïcité punitive), à tous les niveaux renforcement de la hiérarchie et des pouvoirs de l’administration.

Entre le projet FN résolument tourné vers la restauration du passé et la politique menée par un ministre qui affiche à tout propos la modernité de son action, le rapprochement n’est ni factice ni arbitraire : il confirme simplement la porosité des frontières politiques en matière éducative. Et qu’il suffit d’un haut fonctionnaire sans scrupules, dogmatique jusqu’à l’arrogance, bien soutenu par la fabrique de l’opinion publique, conforté par les vieux réflexes d’obéissance d’une partie de ses fonctionnaires et la relative apathie du terrain, pour donner aux théories politiques les plus dangereuses une légitimité inattendue.


https://www.questionsdeclasses.org/?Bla ... -restaurer
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Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede bipbip » 13 Mai 2018, 16:31

Un an après la publication d'un décret de la loi Macron qui complexifie la procédure de saisie des Prud'Hommes, nombreux sont les salariés découragés d'y avoir recours.

Hier surchargés, les prud'hommes vont-ils bientôt être désertés ? C'est la crainte qui pointe, un an après l'application d'un décret de la loi Macron publié en mai 2016 afin de simplifier la procédure.

Instauré pour permettre à la justice prud'hommale de gagner en rapidité, la loi Macron a changé quelques règles : depuis août 2016, date de l'entrée en application du décret, les salariés doivent constituer un dossier complet avec pièces justificatives pour lancer la procédure. L'objectif : en finir avec des délais d'attente de deux ou trois ans pour examiner des dossiers parfois incomplets, ce qui repoussait d'autant le traitement des affaires.

40 % de saisines en moins

Mais il y a un hic, dénoncé par Anne Dufour de la CFDT du Conseil des Prud'Hommes de Paris. Ce filtre juridique et administratif, conçu pour désengorger les prud'hommes, "a fait chuter de 40 % le nombre de saisines devant les conseils de Lyon et de Paris" relate la CFDT qui a comparé les chiffres de août à décembre 2016 par rapport à la même période sur l'année précédente.

Une chute qui a de quoi inquiéter les syndicats. Ils affirment que les salariés sont "découragés", "désemparés" face aux nouvelles démarches. Avec pour conséquence un "trop" grand nombre de salariés qui "renoncent aujourd'hui à faire valoir leurs droits", regrette Anne Dufour.

... https://www.franceinter.fr/societe/comm ... ans-avocat
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Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede bipbip » 13 Mai 2018, 17:01

Président des très friqués…

Taxe d’habitation supprimée d’ici à 2021. Encore un cadeau pour les riches ?

Vrai cadeau ou cadeau empoisonné, la suppression de la taxe d’habitation ? Encore une fois, le président des très riches a choisi son camp.

Cette réforme, qui était annoncée par le gouvernement, prévoyait de supprimer cet impôt pour 80% des ménages les moins aisés mais par peur d’être retoqué par le conseil constitutionnel au regard du principe « d’égalité des français face à l’impôt », il a décidé de l’étendre aux 20 % des contribuables les plus riches. Au regard de l’équité sur la question des impôts, Macron envisage de supprimer la totalité de la taxe d’habitation et voit ainsi la facture de cette suppression s’alourdir grandement. Deux possibilités sont à l’étude, soit une suppression totale en 2020, soit une suppression étalée sur 2020 et 2021. La dernière option semble être la bonne pour Emmanuel Macron, en effet afin de faire profiter 20% des plus riches il manquerait à trouver 8,5 milliards d’euros pour un coût global de 18 milliards d’euros.

Face à cette réforme le gouvernement dit vouloir : « ne pas compenser ce geste fiscal par la création d’un nouvel impôt ou par une hausse d’impôt ». Dominique Bur, haut fonctionnaire et Alain Richard actuel sénateur du Val d’Oise LREM, tous deux ayant rendu leur rapport, estiment une perte de recettes à 24,6 Milliards d’euros en 2020.

Si cette réforme en réjouit certains, ce n’est pas le cas de tous. 15 à 30 % c’est ce que représente la part des taxes d’habitation dans le budget des collectivités et qui sert par ailleurs à construire ou à rénover des infrastructures (des routes, écoles, financer les transports en commun, etc.). Dans les petites communes, cette question est essentielle. Si Macron assure que le manque à gagner sera compensé par des économies budgétaires et par l’Etat, impossible de savoir de quoi il s’agit, si ce n’est de s’imaginer un peu plus d’austérité.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Taxe ... les-riches
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Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede bipbip » 13 Mai 2018, 20:13

Macron, héritier des Versaillais

Dans le documentaire publié lundi soir sur France 3, Emmanuel Macron évoque sa réception de Vladimir Poutine à Versailles. Propension monarchique, lui suggère-t-on ? En aucun cas, répond-il : « Versailles, c’est là où la République s’était retranchée quand elle était menacée ».

Réponse sidérante… Le seul événement qui correspond à l’affirmation présidentielle a lieu le 18 mars 1871. Au petit matin, des troupes régulières dépêchées par le gouvernement d’Adolphe Thiers cherchent à s’emparer des canons de la Garde nationale parisienne regroupés sur la butte Montmartre. Alertés, les Parisiens s’assemblent pour les empêcher de le faire. La troupe fraternise avec la foule. C’est le début de la Commune de Paris. Le même jour, à 15 heures, le gouvernement décide de quitter Paris, avec toutes les forces armées et les fonctionnaires. Le lieu de repli est Versailles. Le 2 avril, l’armée de Versailles lance l’offensive sur Paris. Du 21 au 28 mai, elle se livre au massacre des insurgés parisiens. Plusieurs milliers y perdent la vie lors de la « Semaine sanglante ».

La République menacée ? Le gouvernement qui se réfugie à Versailles a été nommé le 17 février, alors que la France est occupée par les armées allemandes, à l’issue d’élections législatives qui ont donné une majorité écrasante à des monarchistes adversaires de la République. Paris de son côté a choisi d’élire 36 députés républicains (sur 43), qui sont hostiles à la capitulation décidée par la nouvelle majorité. Si Paris se soulève, c’est à l’initiative de républicains, pour des raisons à la fois sociales et patriotiques. Les monarchistes de l’Assemblée pactisent avec l’Allemagne, dont l’unité vient d’être proclamée… à Versailles ; les républicains de Paris s’y opposent. Telle est l’une des causes du conflit. Les communards ne menacent pas la République : ils veulent la protéger de ceux qui la récusent et tournent le dos à ses valeurs.

En choisissant cet aspect symbolique pour valoriser Versailles, Emmanuel Macron fait ce qu’aucun Président de la République n’avait osé faire, quand bien même beaucoup d’entre eux n’eurent aucune sympathie pour la Commune. Il tourne aussi le dos à l’imaginaire de la gauche. Tous, à gauche, ne furent pas des partisans de la Commune. Beaucoup la critiquèrent, parce qu’ils la jugeaient trop radicale, malvenue ou prématurée. Mais la plupart condamnèrent la répression atroce que lui réserva le gouvernement de Versailles. Les républicains, même les plus à gauche, se divisèrent à propos de la Commune, mais bien peu auraient osé affirmer que les communards menaçaient la République.

Par ce détour de phrase d’apparence anodine, le Président actuel déplace de façon inquiétante l’imaginaire officiel de l’histoire française. Les républicains d’autrefois se plurent bien souvent à valoriser la continuité étatique de la monarchie centralisée et de la République. Ils n’allèrent pas jusqu’à encenser le gouvernement de Versailles. Ils tentèrent d’en justifier les actes par l’état d’urgence du moment ; ils n’en firent pas un modèle de sursaut républicain.

Le 29 novembre 2016, l’Assemblée nationale votait une résolution qui réhabilitait enfin les communardes et communards durement frappés pendant et après la Semaine sanglante. Elle souhaitait aussi que la Commune soit mieux connue et que ses valeurs soient mises en avant. En choisissant de glorifier le Versailles des soixante-douze jours de la Commune, Emmanuel Macron dit le peu de cas qu’il fait de la volonté majoritaire exprimés par les représentants. Il s’éloigne un peu plus de la gauche. Il tourne le dos à toute une tradition républicaine. Il laisse bien mal augurer de ce que pourrait être, du côté du pouvoir, la commémoration du cent-cinquantenaire prochain de la Commune de Paris. Notre association, pour sa part, veillera à ce que lui soit donné tout son éclat, avec l’appui de tous ceux qui savent que la République s’étiole quand elle oublie les idéaux démocratiques et sociaux qui la fondent.

Les Amies et Amis de la Commune de Paris – 1871


http://commune1871.org/?Macron-heritier-des-Versaillais
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Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede bipbip » 17 Mai 2018, 07:25

La malhonnêteté et la bassesse comme méthodes de gouvernement

Deux jours avant les révélations de l’ONG Oxfam sur la distribution massive des profits des entreprises du CAC 40 aux actionnaires, les trois ministres que sont Agnès Buzyn, Muriel Pénicaud et Gérald Darmanin ont signé un arrêté exigeant des entreprises qu’elles fassent figurer en gros caractère sur le bulletin de paie des salariés la maigre augmentation de salaire que leur octroie le patronat sans débourser un centime grâce à l’augmentation de la CSG payée par les retraités. Avec Macron à l’Elysée et Philippe à Matignon, la bassesse politicienne est devenue une méthode de gouvernement.

Les journaux et plusieurs chaînes de télévision ont relevé hier les chiffres publiés par l’ONG Oxfam révélant que les groupes du CAC 40 cotés en Bourse ont, depuis 2009, transféré à leurs actionnaires l’équivalent de 67,5% des bénéfices réalisées par ces entreprises tandis que 27,5% étaient réinvestis et seulement 5% versés aux salariés sous forme d’intéressement. Cette progression des dividendes a été plus forte durant le quinquennat de François Hollande que durant celui de Nicolas Sarkozy. Il n’y a rien détonnant à cela puisque le CICE a été utilisé par les firmes pour accroître les profits beaucoup plus que pour investir.

François Hollande a cru qu’un trait d’humour pouvait améliorer son bilan à l’Elysée en affirmant récemment que son successeur n’était pas le président des riches, mais « des très riches». Les chiffres montrent que lui aussi a été le président des très riches. Il suffit de lire cet extrait du rapport d’Oxfam pour s’en rendre compte : « Depuis 2009, les salaires des PDG du CAC 40 ont augmenté environ deux fois plus vite que la moyenne des salaires de leurs entreprises. Ils gagnent à présent 119 fois plus que la moyenne de leurs salariés. La part de leur rémunération directement liée aux cours de la Bourse atteint désormais 54,5%, ce qui les encourage à aligner leurs intérêts sur ceux des actionnaires et à privilégier les choix de court terme visant à maximiser leur rémunération ». Voilà donc à quoi ont servi les milliards d’euros prélevés sur nos impôts et distribués pour une large part aux grandes entreprises cotées en Bourse sous le quinquennat de François Hollande.

Succédant à ce dernier au Palais de l’Elysée, Emmanuel Macron a considéré que cela ne suffisait pas. Il a supprimé l’l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF) et diminué l’impôt sur les bénéfices afin que les hauts dirigeants se gavent davantage. Et, en même temps, Il a estimé que ces grands patrons ne pouvaient pas accorder une petite augmentation des salaires d’environ 1% à leurs salariés sans que le gouvernement dirigé par Edouard Philippe ne décide d’en faire une opération blanche à leur profit. Pour y parvenir, le gouvernement a supprimé les deux cotisations salariales pour le chômage et pour la maladie sur le bulletin de paie. Voilà pourquoi, en janvier de cette année, le gouvernement a augmenté la Contribution sociale généralisée (CSG) de 1,7 point sur les salaires bruts et sur les pensions de retraite. Alors que leurs pensions étaient bloquées depuis quatre ans et que leur statut social ne leur donne plus droit au chômage, les retraités subissent depuis janvier une baisse de 1,83% de leur pension nette mensuelle afin, notamment, d’alimenter parce nouveau prélèvement le budget de l’UNEDIC et celui de la Sécurité sociale de manière accrue et au détriment des droits à pension acquis par les cotisations versées durant leur vie de travail. Complice du pouvoir, le Conseil constitutionnel que préside Laurent Fabius n’a rien trouvé à redire sur cette arnaque au moment de valider le budget de 2018.

Quand trois ministres signent un arrêté de propagande

Et voilà que le Figaro Eco de ce mardi 15 mai nous révèle une information stupéfiante. Trois ministres qui ne sont autres que Agnès Buzyn (Santé) Muriel Pénicaud (Travail) et Gérald Darmanin (Comptes publics) ont signé un arrêté paru le 12 mai au journal officiel. Cécile Crouzel explique à ses lecteurs que ces ministres sont chargés d’expliquer que les entreprises doivent désormais mentionner sur les bulletins de paie « le gain lié au relèvement de la CSG et à la suppression des cotisations salariales qui sera de 258 euros par an pour un smicard, une fois la mesure pleinement en place le 1er octobre » prochain. Comme s’ils n’avaient rien de plus urgent à faire, l’arrêté des trois ministres dit qu’il faut faire figurer sur les bulletins de paie « un corps de caractère dont le nombre de points est au moins égal à 1,5 fois le nombre de points du corps de caractère (…) des autres lignes ». Bref cette ligne doit être plus visible que toutes les autres sur le bulletin de paie.

Su le bulletin de paie du smicard cela donnera en théorie 21,50€ de plus par mois à partir d’octobre 2018 sans que cela ne coûte un centime au patron. Mais le smicard qui doit utiliser sa voiture pour aller travailler a vu le prix du carburant augmenter de 10,7% en un an entre mai 2017 et avril 2018. Comme le prix du pétrole ne cesse d’augmenter et que le gouvernement a également augmenté les taxes sur l’essence et plus encore sur le diesel, la petite augmentation de salaire perçue par le smicard ne suffira pas pour compenser le surplus de dépense en essence ou en gazole. S’il fume, le prix de ses cigarettes a augmenté de 16,5% depuis un an, là encore à cause des taxes en hausse.

Co signataire de ce décret historique du 12 mai, Muriel Pénicaud, en charge du Travail, est la ministre de tutelle des partenaires patronaux et syndicaux qui gèrent l’UNEDIC. Dans son édition du 27avril, l’Humanité a révélé que, d’un milliard d’euros en 2009, le déficit annuel de l’UNEDIC est passé à 3,8 milliards d’euros en 2017. Et en même temps, comme dirait Macron, la dette cumulée de l’UNEDIC est passée de 8,9 milliards d’euros en 2009 à 33,8 milliards en 2017 et l’on prévoit un déficit cumulé de 37,8 milliards en 2018 et 41,4 milliards en 2019.

Muriel Pénicaud a-t-elle désormais l’intention de faire les poches de retraités chaque fois que de besoin pour alimenter le budget de l’assurance chômage ? Agnès Buzyn veut-elle faire la même chose pour réduire le déficit de la Sécurité sociale ? Poser ces questions conduit en en poser une autre : où se niche l’honnêteté intellectuelle et personnelle de ces trois ministres signataires de cet arrêté quand ils se livrent à une manœuvre aussi basse et pitoyable pour tenter de donne l’illusion d’une augmentation de la paie des salariés quand ce gouvernement auquel ils appartiennent prend l’argent dans la poche de leur parents retraités ?

Gérard Le Puill


https://www.humanite.fr/la-malhonnetete ... ent-655282
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Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede bipbip » 18 Mai 2018, 19:14

Après la sélection à l’Université, le gouvernement s’attaque à l’orientation au lycée

Pour accompagner la réforme du lycée et du baccalauréat, mais cette fois porté par le ministère du travail, un projet de loi envisage de confier les délégations des CIO aux régions : une manière de plus d’accentuer les inégalités d’accès aux informations et aux formations sur l’ensemble du territoire.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Apre ... n-au-lycee
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Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede Pïérô » 19 Mai 2018, 11:55

La machine de guerre du gouvernement Macron, un danger de régression sociale et politique inédit depuis les années 1940

Nous publions cette analyse de la situation actuelle de Jean-Marc Royer, syndicaliste et chercheur dissident. Nous en partageons l’essentiel. Elle décrit bien le contexte international et les enjeux des luttes actuelles pour la défense des services publics et des droits souvent durement acquis. A partager le plus largement possible…

La machine de guerre du gouvernement Macron, un danger de régression sociale et politique inédit depuis les années 1940

Depuis l’élection présidentielle de 2017 une mutation dans l’exercice du pouvoir d’État et dans la structure sociale est en cours. Si le système dominant a massivement promotionné son candidat sans la médiation des partis politiques traditionnels, c’est qu’à la lumière des expériences occidentales depuis le début des années 1980, il est apparu qu’en France, ces partis n’avaient pas entièrement réussi à démembrer ce qui reste de services publics et de protection sociale. Certes, il y eut une évolution importante lorsqu’en 2016 la loi El Khomri a remis en cause le code du travail. Mais ce ne fut pas sans remous, ce dont les divers mouvements de grève du printemps et le phénomène Nuits Debout ont témoigné sans pouvoir s’y opposer totalement. Mais ce n’est pas tout.
Cette sorte d’accession au pouvoir qui relève dorénavant du marketing, c’est aussi le symptôme de sociétés occidentales profondément effondrées qui autorisent l’arrivée de clowns au sommet de l’État (Reagan, Berlusconi, G. W. Bush, Beppe Grillo, Trump…) pour peu qu’ils ne contredisent pas les intérêts du capital.

Que cherche le gouvernement Macron ?

Cela n’est un secret pour personne : via la déstructuration de la SNCF, regardée comme un des lieux de résistance des « services publics », le gouvernement Macron a minutieusement préparé une épreuve de force. Il a dit sur tous les tons qu’il n’y aurait pas de nouvelle reculade du gouvernement comme devant la grève de 1995 et souhaite ainsi faire comprendre qu’aucun syndicat, aucun mouvement de grève, aucune contestation sociale ne seraient en mesure de mettre en échec ses « réformes structurelles ». Plus précisément, il vise une défaite de toute protestation afin d’imposer la suite du cortège de remises en cause sociales et politiques prévues dans les semaines, les mois et les années qui viennent. Autrement dit, le gouvernement Macron veut, à sa manière, réitérer les coups de forces majeurs réalisés par Reagan contre les 11 000 contrôleurs du ciel licenciés en août 1981 ou par Thatcher contre les mineurs grévistes en 1984, afin de démontrer qu’il est capable d’imposer un pouvoir fort.
Cela redouble la nécessité d’analyser et de comprendre ce qui est très probablement en passe de devenir un évènement politique de première importance, si ce n’est historique – ce que nous sauront avant la fin de l’été – en examinant les modèles européens dont les libéraux ne cessent de faire la réclame ici.

Pour contourner les résistances, « une gouvernance à l’étage supérieur » a été promue

C’est ce qui a été fait en englobant la RATP dans le Syndicat des Transports d’Île de France. Sur une plus large étendue, les acquis sociaux qui proviennent du compromis politique d’après-guerre ne pouvaient être remis en cause qu’à travers un projet supranational. C’est pourquoi, dès la fondation de la Communauté Économique du Charbon et de l’Acier en 1952, il s’est agi de construire un Marché Commun, ce qui, à travers l’organisation progressive du dumping social généralisé, s’est à présent traduit par l’installation de la guerre économique de tous contre tous, une régression sociale et politique qui est devenue le terreau sur lequel croît durablement l’extrême droite dans tous les pays, une croissance qui s’est avérée à plusieurs reprises être un repoussoir bien pratique dans la conquête du pouvoir ici et là : rappelons que Macron n’a été élu que par 43,6% des inscrits dont plus de la moitié s’est déplacée essentiellement pour faire barrage à Marine Le Pen.
Mais revenons à la dite « gouvernance européenne ». Outre le carcan politique des traités, lorsqu’un gouvernement s’avise de s’écarter des diktats de Bruxelles ou de la BCE, les marchés financiers le rappellent à l’ordre par une hausse des taux d’intérêts qui augmente la charge de la dette et diminue ses marges de manœuvre, parfois de manière drastique, comme en Grèce. C’est ainsi que la politique des gouvernements quels qu’ils soient, dépend infiniment plus des créanciers internationaux que des intérêts de leurs électeurs. Cela nécessite d’ailleurs de se poser la question de la légitimité et de la légalité de cette dette comme cela avait été fait en Equateur ou en Grèce en 2015.

Quid des modèles Britannique, Italien et Allemand dont on nous rebat les oreilles ?

- En Grande Bretagne, les « contrats zéro heure » instaurés au milieu des années 1990 touchent à présent tous les types d’emplois, y compris les plus qualifiés : les hôpitaux ont créé des « banques d’employés » (anesthésistes, radiologues, etc.) qui travaillent en rotation dans différents établissements, ce qu’on peut assimiler à une gestion des stocks humains à flux tendus. Le nombre de contrats de quelques heures par mois a quadruplé en quelques années, et dorénavant, sur quarante emplois créés, un seul est à plein temps et deux cinquième de ces derniers relèvent des bas salaires au sens officiel du terme. D’autre part, selon une étude du Trade Union Congress, le « compte épargne temps » qui permet de stocker les heures supplémentaires effectuées, représente 37,6 milliards d’euros non payés par les employeurs en 2016, soit le budget de la défense ici.
- L’Italie a mis en place en 2008 le système des « chèques emplois universels » d’une valeur de 10, 20 et 50 € bruts que l’employeur peut commander ou acheter chez le buraliste pour rétribuer un employé. Ainsi, au lieu de proposer des contrats de travail ordinaires, les entreprises utilisent ces bons en faisant tourner les employés tous les 700 heures pour ne pas avoir à créer de poste. Des ouvriers et même des employés municipaux sont appelés du jour au lendemain, ils sont payés quelques heures et puis renvoyés. En 2015, 1,38 million de personnes étaient concernées contre 25 000 en 2008. En outre, le patronat italien dispose désormais d’un choix entre 46 types de CDI différents au moment de l’embauche : un véritable supermarché de l’exploitation.
- En Allemagne, 40% des salariés avaient un salaire mensuel net inférieur à 1 000 € en 2011 alors que le SMIG était ici de 1100 € net et il y avait outre-Rhin 2,5 fois plus de bas salaires qu’en France, en 2014. Les « job-center » peuvent y obliger les chômeurs de longue durée à effectuer des « mini-jobs » à 450 €, des « midi-jobs » à 850 € euros mensuels ou des « Jobs à 1 € de l’heure » qui échappent au code du travail. Le nombre de chômeurs recensés a effectivement diminué, mais au profit d’un nombre d’emplois précaires qui explose : seuls 15% des embauches s’effectuent en CDI. Les inégalités et le taux de pauvreté n’ont cessé d’augmenter, et 25% des salariés ne bénéficient pas d’assurance sociale.

Que s’est-il passé à Dortmund, fin novembre 2017 ?

Alors qu’il mendiait dans la rue, Michael Hansen, chômeur de longue durée, a été reconnu par une employée de son « job center » qui lui a signifié quelques jours plus tard que son allocation de 760 € allait être réduite de moitié « puisqu’il se tient régulièrement dans la rue pour procéder à une collecte de dons privés ». Tout en lui demandant de tenir « un carnet à souches pour donner des quittances aux bienfaiteurs et de déclarer cette activité », l’employée du « job center » a exigé du mendiant un décompte exact de ses « revenus » ainsi qu’une « projection pour les douze prochains mois ». Enfin, le « job center » lui a également demandé de se rendre au bureau du commerce afin de déterminer si son activité relevait du « travail indépendant », car dans ce cas il n’aurait plus droit à l’allocation (urlz.fr/6k80). Ainsi, il se développe à présent le fantasme du pauvre asocial et improductif qu’il faut combattre comme un fléau, ce qui n’est pas sans rappeler de sombres années.

Allons-nous vers une ségrégation sociale ?

La remise en cause de toutes les formes de salaire différé (chômage, santé, retraites…), la privatisation des services publics et l’organisation d’un marché du travail à prix cassés, créent une nouvelle classe de salariés corvéables à merci qui ont un emploi mais vivent en dessous du seuil de pauvreté ou relèvent de l’assistance et n’ont plus aucuns droits.
L’élimination des mesures de protection en cas de licenciement, la possibilité de modifier tout contrat de travail de façon unilatérale, la possibilité de surveiller à distance les travailleurs à travers les PC, les tablettes et les Smartphones fournis par l’entreprise, nous dirige vers une déstructuration profonde de tous les liens sociaux, ce qui pourrait avoir des conséquences pérennes sur les capacités de riposte et de résistance.
Il faut compléter cet état des lieux par une donnée largement occultée dans tous les pays : un grand nombre de personnes ignorent ou renoncent à leurs droits, ce qui entraîne une sorte d’invisibilité politique et médiatique de tout un monde de la relégation où se croisent les usagers de la soupe populaire, des banques alimentaires, des organisations caritatives, des revenus minimums ; dans une situation d’inquiétude générale, cela favorise évidemment leur stigmatisation comme victime expiatoire.

Les attaques du gouvernement Macron visent tous les secteurs de la société

En voici une brève énumération. La loi sur la sécurité intérieure d’octobre 2017 ; les décrets d’application des ordonnances sur le code du travail parus en janvier 2018 ; la transformation de l’ISF et la mise en place du Prélèvement Forfaitaire Unique sur les revenus du capital entraîneront une économie de 5 à 7 milliards pour les plus fortunés alors que les plus modestes verront, quant à eux, leurs revenus décroître via la hausse de la CSG et la baisse des APL ; la loi modifiant les règles applicables à l’évaluation environnementale des projets afin d’éviter de nouvelles ZAD ; celle relative à l’orientation des étudiants (ORE), qui approfondit la sélection et la privatisation rampante des universités ; la publication en décembre 2017 d’une circulaire ministérielle destinée au fichage des réfugiés accueillis dans les centres d’hébergement d’urgence, ce qu’aucun gouvernement depuis la Seconde Guerre mondiale n’avait osé proposer, sans parler du projet de loi en cours à ce sujet.
En outre, le gouvernement Macron compte rapidement ouvrir de nouveaux fronts : la transformation de l’assurance chômage en assistance progressivement gérée par des agences privées chargées de renforcer le contrôle et de durcir les sanctions ; la privatisation pure et simple de la formation et de l’apprentissage ; la réforme profonde de tout l’appareil judiciaire, de la constitution, des institutions et des circonscriptions électorales ; la diminution drastique du nombre de fonctionnaires ; la réforme du Baccalauréat, du logement et la remise en cause radicale des retraites par répartition et de leurs niveaux, comme en Grèce où le gouvernement Tsipras a récemment procédé à leur quatorzième diminution.

C’est une remise en cause inédite non seulement des droits conquis, mais de l’ensemble des relations sociales.

La durée hebdomadaire et annuelle du travail, le décompte des heures supplémentaires, des heures de travail de nuit, des jours de congés payés, des jours fériés, les procédures d’accords collectifs, de licenciement, la hiérarchie des normes sont remis en cause ; il en est de même du contrat de travail, de la médecine du travail, de l’inspection du travail, des institutions représentatives du personnel, des tribunaux des prud’hommes.
La révision du code du travail va supprimer les règles qui protègent les salariés du dumping social généralisé entre les entreprises ; il ne restera plus alors qu’à se rendre employable à n’importe quel prix et dans n’importe quelles conditions ou bien à s’inventer son propre emploi. C’est d’ailleurs pourquoi le gouvernement Macron veut multiplier les statuts de travailleurs indépendants, de microsociétés, d’auto-entrepreneurs dans le but de faire de ce pays le paradis des startups et de leurs prolétaires ubérisés.
Les services publics sont une autre forme du salaire différé. Leurs privatisations sèches ou par appartements comme à France Télécom, La Poste, Aéroports de Paris, la transformation d’une partie de la fonction publique en agences autonomes, le contrôle total des médias publics (AFP, Radio France, LCP, France Média Monde), l’usage généralisé d’indicateurs de performance et de contrats par objectifs dans les politiques publiques sont autant de méthodes et de normes issues du management totalitaire qui sévit dans le secteur privé et permet de tout concentrer dans les mains de patrons secondés de managers et d’employés qu’il veulent dociles. Mais plus fondamentalement, engager ces privatisations, c’est attaquer le niveau de vie des populations, affaiblir les liens sociaux et offrir au capital fictif de juteux marchés. C’est ainsi que dans de nombreux pays les étudiants qui doivent payer des frais d’inscription de dix mille euros par année d’étude commencent leur vie d’adulte en s’endettant à vie.

La Blitzkrieg du gouvernement Macron s’accompagne de mesures d’anesthésie sociale préméditées

Dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement Macron a annoncé qu’il voulait mettre en place ces réformes structurelles rapidement, de manière à prendre de vitesse tous les adversaires, à ne pas leur laisser le temps de réagir et de s’organiser, tout en promouvant une « politique du cliquet » afin de rendre tout retour en arrière impossible. Une guerre éclair en quelque sorte, qui vise à écraser promptement toute capacité de riposte et à défaire de manière durable et profonde les vaincus ; une offensive générale s’accompagnant d’une campagne de propagande nourrie qui sature les médias d’informations diverses, d’interviews, d’évènements, de Twitts, de notes et d’éléments de langage prédigérés ; une gesticulation et une communication qui détournent l’attention des dossiers politiquement les plus délicats ; et même tout un programme de débats, de mesures ou de lois qui iront jusqu’à l’instrumentalisation du terrorisme afin d’anesthésier les foules. C’est entre autres choses à cet effet qu’il fut très tôt envisagé de pourvoir les médias des hochets suivants : une loi sur la « moralisation de la vie publique », un « Grenelle de l’alimentation », des assises de l’Outre-mer, une dépénalisation de la consommation privée de cannabis, la lutte contre les discriminations, l’extension des horaires des bibliothèques, l’écriture d’une « charte des droits et des devoirs de l’égalité », des « conventions citoyennes pour redonner un sens au projet européen » etc.

Mais il est d’autres manières, plus profondes et plus durables d’anesthésier les consciences

Le compte personnel d’activité numérisé ou cpa qui va devenir « universellement obligatoire » en fait partie. C’est un fichage de l’ensemble de la population comme les anciens pays totalitaires en avaient rêvé : le gouvernement Macron va le réaliser. Les conditions générales d’utilisation obligatoires stipulent que les données à caractère personnel sont destinées à « la direction générale de l’emploi ainsi qu’aux employeurs ou aux différents professionnels de la formation… ». De la page « Mon profil », on peut accéder à « Mon parcours », puis à « Mes compétences » et, après un test de 2 à 3 mn, à une page « Mes traits de personnalité ». Ce profilage, qui s’affinera tout au long de la vie, a débuté et contribuera à isoler chacun dans la bulle dépressive du numérique avec pour horizon la fin de vie assistée par ordinateur, quelque soit la manière qu’on l’entende.
Outre la mise en œuvre d’un « État plateforme » hyper centralisé et déshumanisé qui vise à diminuer le nombre de fonctionnaires, chaque clic supplémentaire du citoyen-client l’enfermera un peu plus dans son clone virtuel depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Une surveillance universelle et continue en quelque sorte.
Derrière les objectifs affichés, le cpa transforme chaque individu en petit gestionnaire de son propre profil dans une logique d’accumulation capitaliste qui est à rebours des principes mutualistes ou redistributeurs. De plus, cela donne l’occasion de transformer tout ce qui relevait auparavant des droits conquis en virtualités abstraites qui se comptabiliseront en points dont la valeur sera entièrement dans les mains de l’État.
Ce qui nous fait dire que si le totalitarisme est le moyen de contrôler l’existence quotidienne des individus « du berceau à la tombe », nous y allons.

L’avenir que nous prépare « la version Startup du capitalisme » est singulièrement prometteur

Il s’agit en effet d’un monde dans lequel l’homme connecté – bardé de puces électroniques, écrans et autres capteurs – pourrait se voir signifier à chaque instant de sa vie ce qu’il conviendrait de faire, qu’il s’agisse de la gestion de sa santé, de sa carrière, de sa vie affective ou de celle de son réfrigérateur. À travers l’usage de toutes ces prothèses, cette modernité engendre maintenant en continu et de manière mondialisée, des multitudes auxquelles on propose d’abandonner leur mémoire, leur intelligence, leur faculté de jugement ou l’usage de leurs cinq sens au profit d’une utilisation de ces objets connectés par et pour les GAFAM.
Simultanément, nous assistons en ce moment à l’effacement progressif de la frontière entre vie privée et vie publique : grâce à Internet, il est en effet devenu possible de ne jamais cesser de travailler ou plus exactement d’être employé. Lorsque ce n’est pas gentiment susurré par le management, c’est la rationalité calculatrice intériorisée par tout un chacun qui vient rappeler que l’efficience exige une excellence et une disponibilité permanente. C’est aussi pourquoi se répand cette autre forme du « job non-stop » qui consiste à faire fructifier le moindre capital (auto, appartement, chambre…) à toute heure du jour, ou bien encore à louer ses services grâce à des plateformes d’échanges situées aux États-Unis – ce qu’on pourrait appeler une Ubérisation générale de la vie en temps réel.
Or, une des caractéristiques fondamentales du totalitarisme consiste dans le fait que plus rien ne ressort de la privauté – vous ne vous appartenez plus – il n’y a plus de sujet, toute vie se doit à une entité supérieure qui la dépasse.
Enfin, et ce n’est pas le moins important, les mots sont à présent utilisés pour leur contraire sans état d’âme : il est question de « charges » en lieu et place de cotisations sociales, de « sécurité » pour un état d’urgence permanent qui attente aux libertés de chacun, de secret commercial des entreprises lorsqu’il s’agit d’entraver le travail des lanceurs d’alerte, ou d’asile lorsqu’il s’agit d’enfermer les enfants immigrés dans des centres de rétention. Mais plus un langage se voit systématiquement appauvri, moins il permet de se construire un jugement libre et critique sur la vie qui nous est faite. La route de la compréhension, de l’analyse est obstruée, la pensée est anesthésiée et c’est en conséquence la possibilité d’agir pour modifier les conditions d’existence qui est ainsi neutralisée. À ce stade, il convient de parler non plus de domination, ni d’hégémonie, mais de « totalitarisme démocratique ».

L’immense dangerosité des projets du gouvernement Macron

On le voit, le projet politique du gouvernement Macron est bien plus vaste qu’il n’en a l’air : il ne s’agit pas seulement d’une mise en cause de l’ensemble des acquis sociaux, car, tapies derrière des « mesures faciales positives » comme la suppression de la taxe d’habitation ou la suppression des cotisations sociales, toutes les propositions de ce programme politique ont été conçues comme des armes de destruction massive du tissu social de manière à remodeler entièrement la société selon des critères néolibéraux. Ces bouleversements sociétaux ont également pour fonction de consolider de manière durable une base sociale dont le gouvernement Macron a conscience qu’elle est trop neuve et trop fragile pour imposer son pouvoir et sa politique. Autrement dit, il a compris que la création d’un nouveau bloc social dominant suppose d’abord des changements économiques, politiques et institutionnels profonds pour le stabiliser et le consolider. C’est l’autre raison fondamentale pour laquelle le gouvernement Macron est cramponné à son programme de réformes structurelles. Il est inutile de préciser que si ce programme de destructions massives parvenait à être mis en place, il aurait évidemment pour conséquence une déstructuration sociale jamais vue dans ce pays depuis les années 1940. Ce sont les possibilités mêmes de remettre en cause le système capitaliste qui seraient obérées. D’où l’urgente nécessité de s’y opposer avec la dernière énergie en ayant pleinement conscience des enjeux colossaux dont il s’agit.

Où en sommes-nous des modalités de résistance ?

Les cheminots, les salariés du monde hospitalier, d’EDF-GDF, d’Air France et de bien d’autres catégories sont entrés en lutte et il est perceptible qu’un vent de révolte est en train de se lever, en particulier dans la jeunesse étudiante, mais pas seulement ; lorsque les juges, les avocats, des greffiers, les salariés des Ephad, les personnels qui gèrent les centres de rétention sont dans la rue, c’est le signe que les tréfonds de la société sont en train de prendre conscience de l’ampleur des attaques en marche. Dans ces conditions, il y a des initiatives qui pourraient aider à construire le rapport de forces sur le long terme :
- Constituer des caisses de grève partout en utilisant Internet afin qu’elles puissent durer le plus longtemps possible.
- Inviter la population citadine et les salariés à préparer la résistance par la mise sur pied de Comités d’Action permanents sur tout le territoire car il n’y aura pas de victoire possible sans la construction d’un rapport de forces au quotidien et une bataille des idées sur le long terme ! Bien sûr, les actions communes entre plusieurs secteurs en lutte sont importantes, on peut penser par exemple aux actions en Gares telles qu’elles furent imaginées lors du CPE. Mais la construction du rapport des forces en passe aussi par l’analyse et la réflexion, ce qui est également le plus sûr moyen d’éviter toute manipulation politique ou informatique. Dans tout mouvement, c’est aussi le moyen d’élever le niveau de la démocratie qui ne consiste pas à élaborer des formalismes abstraits ou à réduire le temps de parole à deux minutes. Au contraire, prendre le temps de se parler, de réfléchir et de rêver à une autre vie sont les plus sûrs moyens de préparer les échéances à venir jusqu’au moment où l’esprit de résistance deviendra majoritaire.
D’innombrables associations luttent contre un capitalisme radicalisé qui en vient à mettre en cause la vie sur Terre. De nombreuses communautés s’essayent à vivre autrement que dans les grandes mégapoles polluées et portent en elles l’espoir d’une autre vie, d’autres rapports humains que ceux que veulent nous imposer Macron et son monde : c’est cette richesse là qui est défendue à Notre Dame des Landes. Alors que tous ces politiciens ne cessent de fustiger les dictateurs qui déciment leurs populations en répétant à loisir que la solution ne peut pas être militaire mais doit être politique, qu’ont-ils fait dans le bocage nantais, si ce n’est d’envoyer eux aussi leurs propres militaires pour tuer… l’espoir ?

Épilogue provisoire

Maintenant qu’ont été adoptées les ordonnances du gouvernement Macron après la loi El Khomri « relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels » qui vise exactement le contraire de son intitulé, ce qui est une manière de nous enjoindre, par la force de la loi, à prendre les vessies pour des lanternes ;
Maintenant que des zombies se sont mis « en marche » sans qu’il soit jamais question ni du chemin emprunté, ni de la manière de marcher, ni du but de cette course ;
Maintenant que nous en sommes à l’étape de la forfaitisation de tout lien social puisque tout est devenu monnayable comme La Poste nous le propose avec son service « Le facteur veille sur mes parents à partir de 19,90 € par mois » ;
Maintenant que les parlementaires promulguent à la demande des lois de plusieurs centaines d’articles dont la rédaction millimétrée vise à défaire ce que presque deux siècles de luttes ont réussi à installer de protections sociales dans des dizaines de textes ;
Tout cela ne peut être interprété que comme la préparation d’un désastre social et politique de grande ampleur que la farce électorale du printemps 2017 est venue accélérer et qu’il s’agit d’arrêter coûte que coûte en généralisant la riposte.

Non seulement nous pouvons arrêter cette destruction catastrophique à tous égards, mais en outre il n’y a pas d’autre moyen de rester humain que de s’y opposer de manière déterminée, au jour le jour.

Le gouvernement Macron s’est engagé sur plusieurs fronts afin de consolider sa position politique et de construire sa base sociale. Mais de la zad aux cheminots, des facs aux personnels de santé sans parler des lois liberticides, ce n’est pas seulement d’orientations gouvernementales dont il s’agit. C’est également un modèle de vie libérale, individualiste, atomisée, triste, qui nous enferme dans la solitude du coureur de fric guidé par la compétition. Une vie qui emprisonne dans les bulles du narcissisme et de la virtualité numérique plus sûrement que la cage d’acier du rationalisme dont Weber parlait déjà au début du 20e siècle. Un projet de société qu’il faut absolument combattre sous peine de le voir envahir tous les recoins de nos existences. Une vie très loin de l’idée que nous nous faisons du bonheur et de la liberté.


http://www.cnt-so.org/LA-MACHINE-DE-GUERRE-DU
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Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede Pïérô » 20 Mai 2018, 03:43

Huile de palme : pourquoi Nicolas Hulot est embarrassé par la raffinerie de Total
Nicolas Hulot a autorisé l'ouverture de la raffinerie Total de La Mède, qui traitera notamment de l'huile de palme. Bien qu'il ait demandé à l'entreprise de limiter son usage, des ONG pointent "l'incohérence" du ministre sur le dossier.
... https://www.lejdd.fr/politique/huile-de ... al-3655130

Feu vert à Total sur l'huile de palme : le triste renoncement de Hulot
Tant pis pour la planète : pour faire plaisir à Total, mais aussi à la Malaisie et l'Indonésie, le ministre autorise l'importation de 300.000 tonnes par an de ce produit décrié.
... https://www.nouvelobs.com/edito/2018051 ... hulot.html
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Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede Pïérô » 20 Mai 2018, 03:58

Les pistes explosives de Bercy pour réduire les aides sociales

Dans une note interne, que « Le Monde » s’est procurée, la direction du budget préconise de revoir le niveau de plusieurs prestations.

Si le gouvernement ne sait pas comment s’y prendre pour réduire les dépenses publiques, il dispose d’une administration, prestigieuse mais crainte – voire honnie, parfois –, qui saura toujours lui souffler des idées : la direction du budget. Celle-ci a récemment formulé de « premières pistes d’économies » portant sur des dispositifs d’aide aux ménages, en général, et aux personnes démunies. Synthétisées dans un document qui s’intitule « Transformer les prestations sociales », que Le Monde s’est procuré, ces propositions seraient susceptibles – pour plusieurs d’entre elles – de provoquer un tollé si elles étaient mises en œuvre. Il ne s’agit que de « travaux techniques », qui ne se situent pas du tout au « niveau politique », fait-on valoir dans l’entourage du ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin. Mais l’inventivité des hauts fonctionnaires de Bercy pour alléger le montant de la facture peut cependant nourrir quelques inquiétudes.

... http://www.lemonde.fr/politique/article ... xjvPW7a.99
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Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede Pïérô » 23 Mai 2018, 22:54

Parcoursup : "On est devant un constat d'échec"

Au lendemain des premières propositions aux élèves inscrits sur la plateforme d'accès aux études supérieures Parcoursup, Hervé-Jean Le Niger, le vice-président de la FCPE estime mercredi 23 mai sur franceinfo que c'est "un constat d'échec".

... https://www.francetvinfo.fr/societe/edu ... 66103.html
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Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede bipbip » 24 Mai 2018, 20:30

« Parcoursup, c’est pire que Koh Lanta » : sur les réseaux sociaux, les lycéens entre humour et colère

Site bloqué, voeux refusés, listes d’attente interminable… L’ouverture de Parcoursup a provoqué une avalanche de messages d’humour ou de colère sur Twitter.

Le site Parcoursup a délivré mardi en début de soirée ses premières réponses aux souhaits des lycéens désireux d’entamer des études supérieures et a dû faire face à un afflux de connexions qui ont conduit à l’ouverture d’un site de désengorgement.

Sur Twitter, une avalanche de messages s’est déclenchée quelques secondes après 18 heures, traduisant les frustrations des lycéens et étudiants en réorientation devant le site bloqué quelques minutes. Avant que les messages de soulagement ("JE SUIS PRISE!") ou de déception ("Super, tous mes vœux en attente, le stress continue") prennent le relai.

... https://www.sudouest.fr/2018/05/23/parc ... -10407.php
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Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede bipbip » 26 Mai 2018, 12:21

Le climat est pourri en macronie

Les jours se suivent et se ressemblent dans la France d’Emmanuel Macron : contre les manifestant.es, contre le mouvement social – des banlieues aux manifs en passant par la ZAD – l’État utilise sa force de répression à tout va. Il semble que le simple fait de contester ce système soit insupportable à ce pouvoir.

Ainsi par l’utilisation d’armes explosives (près de 4000 depuis le début de l’opération militaire) contre les habitant.e.s de la ZAD à Notre Dame des Landes qui ont fait plus de 300 blessé-es. Le 22 mai, un jeune homme a eu sa main droite arrachée à la suite de l’explosion d’une grenade GLI-F4. C’est le même type de grenade qui avait mutilé un opposant au projet CIGEO à Bure en août 2017.

Ainsi des dizaines de lycéen.nes se retrouvent en garde à vue à Paris – et pour une partie déférée devant un.e juge – juste pour avoir voulu occuper un lycée. Le gouvernement semble trouver plus facilement une place en cellule qu’en université pour les lycéen.nes.

Ainsi des arrestations dans les manifestations se multiplient pour le simple motif d’y être présent.e et d’avoir dans son sac ou de porter des protections contre les gaz lacrymogènes…pourtant fortement utilisés par les mêmes personnes qui procèdent à des arrestations massives comme cela c’est encore passé à Paris le 22 mai.

Ainsi l’état est responsable d’un véritable acharnement contre la famille Traoré pour l’empêcher de continuer à demander justice pour la mort d’Adama.

Dans ce contexte, à Nice un président d’université peut menacer de mort en toute tranquillité un étudiant, par ailleurs membre de l’Union syndicale Solidaires, en calomniant au passage notre camarade. Il doit démissionner.

La stratégie autoritaire et répressive du gouvernement vise à décourager et à faire peur à un maximum de monde, en particulier dans la jeunesse des lycées comme au lycée Arago à Paris, des universités ou des banlieues, et cela pour protéger une politique injuste et inégalitaire au service des plus puissants. C’est pourtant bien cette politique qu’on nous impose qui génère une violence bien réelle au quotidien pour des millions de personnes. Le pouvoir protège et organise une société où les discriminations sont nombreuses et se cumulent.

L’Union syndicale Solidaires, revendique :
- la libération immédiate des personnes arrêtées dans le cadre des manifestations du 22 mai, dont des membres de notre Union, et l’arrêt de toute poursuite à leur encontre.
- la fin immédiate de l’intervention militaire dans la ZAD et l’interdiction de l’utilisation d’armes contre des manifestant.es.

Nous ne nous laisserons pas impressionner. Nous ne sommes pas résigné.es. Nous continuerons à agir et à nous mobiliser pour défendre les salarié.es et construire une autre société.


https://solidaires.org/Le-climat-est-pourri-en-macronie
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Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede bipbip » 26 Mai 2018, 20:13

Parcoursup : un algorithme absurde qui renforce les inégalités sociales
L’algorithme Parcoursup a rendu ses premières sentences : la moitié des 810 000 potentiels bacheliers n’ont pas reçu de proposition d’affectations, un mois avant le début des épreuves du bac. Ce fiasco était pourtant attendu, tant la logique opaque et élitiste du nouvel algorithme était critiquée. Explications.
... https://www.bastamag.net/Parcoursup-un- ... s-sociales

Parcoursup : les premières remontées montrent une nette inégalité entre lycées
Comme prévu, Parcoursup est un fiasco. Le projet mégalomaniaque de classer toute une classe d’âge en notant les élèves jusqu’à 7 décimales n’est rien d’autre que la généralisation du tirage au sort qui était jusque là restreint à une infime minorité (moins d’1 % l’an dernier). Il y a tellement de critères qui entrent en compte qu’il s’agit là d’une gigantesque loterie. C’est de surcroît une entreprise délétère à 4 semaines du baccalauréat, puisque les élèves sont invité-e-s à prendre connaissance de leur rang de classement, qui ne fait qu’engendrer le découragement, la démobilisation, la perte de confiance en soi voire le décrochage.
Heureusement, le gouvernement a trouvé un critère infaillible : sélectionner sur la base du lycée d’origine. L’entreprise de tri social dénoncée par SUD éducation et l’interfédérale de l’éducation depuis des mois est indéniable : les élèves venant des voies professionnelle, technologique et/ou dont l’établissement d’origine est situé dans certains quartiers sont discriminé-e-s.
... http://www.sudeducation.org/Parcoursup- ... ntees.html
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Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede bipbip » 26 Mai 2018, 21:14

Plus de matraques et de flics : les mesures pour la banlieue dévoilées par Macron
Rarement on aura fait discours plus long pour si peu, au final. Une heure et demie devant un parterre de journalistes et d’élus triés sur le volet pour faire la claque du président et pour annoncer, au final, que la lutte contre le trafic de drogue sera au cœur des préoccupations du gouvernement, d’ici à juillet prochain, et que 1300 policiers seront déployés dans 60 quartiers, d’ici à 2020. Voilà ce qui s’appelle, pour Macron, « construire une politique d’émancipation ».
... https://www.revolutionpermanente.fr/Plu ... par-Macron

Scoop : Pour les experts du gouvernement, trop de dépenses publiques en France
Ce jeudi 24 mai, France Stratégie, organisme d'expertise économique relié à Matignon, a publié une note analysant les baisses de dépenses publiques de nos voisins européens afin de prendre exemple sur eux. Souvent présentée par la classe dominante comme le canard boiteux de l’Europe, la France a en effet un retard à rattraper en termes de casse des acquis sociaux pour combler les besoins du néolibéralisme.
... http://www.revolutionpermanente.fr/Scoo ... -en-France
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Re: Un quinquennat Macron-MEDEF

Messagede bipbip » 28 Mai 2018, 11:04

Le jour même où Maxime perd sa main, le ministère valide une commande de grenades pour 17,5 millions d’euros !

Pour savoir ce que le ministère commande comme armes, il suffit de faire régulièrement une recherche sur internet avec les mots “saelsi boamp”.

C’est comme ça qu’en le faisant on vient de découvrir le nouvel appel d’offre pour l’acquisition de grenades et de moyens de propulsion pour les besoins de la Gendarmerie et Police Nationales, validé le 22 mai 2018 par le service de l’achat, des équipements et de la logistique de la sécurité intérieure (SAELSI) pour une valeur de 17 544 153 euros.

... https://desarmons.net/index.php/2018/05 ... ns-deuros/
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