Des salariés remportent leur bataille contre un mouchard implanté dans leur véhiculeCréé le 28.07.09 à 17h01 | Mis à jour le 28.07.09 à 17h46 |
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C'est une petite victoire pour les techniciens de la société Spie Communications. Ils refusaient d'être suivis à la trace par un système de géolocalisation installé sur leur véhicule de service. Après une réunion, ce mardi matin, ils ont obtenu l'assurance qu'un interrupteur serait proposé avec le dispositif. Pendant leur temps personnel, ils pourront donc le désactiver.
La Cnil saisie
L'entreprise teste la géolocalisation d'une vingtaine de salariés depuis février, sur une partie de la région nord-est. Officiellement, il s'agit d'aider les salariés à diminuer le nombre de kilomètres parcourus chaque année et d'améliorer la sécurité des techniciens. Mais ceux-ci, sous l'impulsion de Philippe Normand, délégué syndical CFDT, s’inquiètent d’un dispositif qui permet aussi de les pister sur leur temps de repos. Et dénoncent une tentative d'intensification du travail. Plusieurs d'entre eux ont même déposé des plaintes auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil).
«Il n'y a aucun volonté de "fliquer" les salariés», assure à 20minutes.fr le directeur des ressources humaines (DRH) de Spie Communications, Vincent Ricaux. Mais pour Philippe Normand, contacté par 20minutes.fr, les préconisations de la Cnil sont très claires: le véhicule ne doit pas être tracé quand il est utilisé à des fins personnelles, notamment sur les temps de pause déjeuner, et «lors des astreintes à domicile », explique le syndicaliste.
D'autres problèmes se posent
«Nous avons obtenu gain de cause avec la mise en place de l'interrupteur», s'est réjouit Philippe Normand après la réunion, qu'il a suivi, comme une vingtaine de ses confrères, par téléphone. Mais le test n'est pas arrêté pour autant. «Il va être étendu à toute la région nord est», annonce Vincent Ricaux.
Ce mardi, d'autres problèmes ont été soulevés par les techniciens qui ont testé le dispositif. «Certains ont noté un changement dans le comportement de leurs managers», raconte Philippe Normand qui évoque des «allusions» aux trajets effectués. Il y a aussi ceux qui «se disent stressés de se sentir épiés en permanence», et ceux qui «sont victimes de maux de têtes». En effet, «une antenne est installée juste au-dessus de la tête des salariés», décrit le syndicaliste. La direction a conseillé à ceux qui se plaignaient de s'adresser à la médecine du travail.
Si le dispositif est jugé efficace, il sera cependant appliqué sur l'ensemble du territoire.
Julien Ménielle