Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Re: Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Messagede spleenlancien » 31 Oct 2014, 15:28

Mathieu Rigouste, militant, chercheur en sciences sociales, travaille à disloquer les mécanismes de domination. Dans La Domination policière (2013), il avance que « la violence policière est rationnellement produite et régulée par l’Etat ». Selon lui, les zadistes du Testet sont face à une « contre-insurrection policière », qui peut dériver en « guerre de basse intensité ». Il distille une lecture iconoclaste des événements qui ont conduit à la mort de Rémi Fraisse. Entretien.

Matthieu Rigouste. Entretien avec Paul Conge pour Aparté.com a écrit:Aparté.com : Place du Capitole, lors du premier hommage à Rémi Fraisse, on lisait « la police assassine » sur une banderole. Comment caractérisez-vous la mort de Rémi Fraisse ?

Mathieu Rigouste : Cette banderole disait « Zied et Bouna (27 oct 2005), Timothée Lake (17 oct 2014), Rémi Fraisse (26 oct 2014), RIP, La police assassine, Ni oubli ni pardon !». Parce que ce 27 octobre, c’était l’anniversaire de la mort de Zied et Bouna à Clichy-sous-Bois en fuyant la police, qui déclencha la grande révolte des quartiers populaires de 2005. Parce qu’une semaine avant le meurtre de Rémi, le 17 octobre, c’est Thimothée Lake qui a été tué par la BAC à St-Cyprien (Toulouse), dans une supérette et dans l’indifférence quasi-générale.
« La police distribue la férocité des classes dominantes »

C’était exactement 53 ans après le massacre policier du 17 octobre 1961, durant lequel la police parisienne tua plusieurs dizaines d’Algériens en lutte pour la libération de leur peuple. La propagande de l’Etat et des médias dominants produisent une histoire « nationale » et officielle qui permet de légitimer le fonctionnement de cette violence industrielle.

Dans le cas de Rémi, La Dépêche du midi a ouvert le bal des mythomanes en publiant cette histoire de corps retrouvé dans la forêt, laissant planer l’idée que la police n’avait rien à voir là-dedans, voire même qu’elle l’avait recueilli. Mais nous pouvons démontrer collectivement, par la contre-enquête populaire et des contre-médias auto-organisés que la police assassine régulièrement, que sa violence est systémique, systématique et portée par des structures politiques, économiques et sociales. La police distribue la férocité des classes dominantes.


La mort de Rémi constitue-t-elle un événement isolé, ou trahit-elle une logique plus générale de la violence policière ?

Il faut replacer le meurtre de Rémi dans une histoire longue où la police apparaît très clairement pour ce qu’elle est : un appareil d’Etat chargé de maintenir l’ordre économique, politique et social (capitaliste, raciste et patriarcal) par l’usage de la violence.
« Face aux ZAD, les polices occidentales expérimentent de nouveaux dispositifs de contre-insurrection »

La police sait reconnaître ses maîtres, et distribue différents degrés et formes de violence selon la classe, la race et le genre des personnes qu’elle contrôle. Elle a ainsi toujours brutalisé, mutilé et tué certaines parties de la « population » de la ville capitaliste (misérables, marginaux, prostituées…). Elle entretient, dans toutes les puissances impérialistes, un rapport particulier avec les quartiers et les classes populaires les plus pauvres, avec les parties du prolétariat les plus ségréguées et les plus exploitées, généralement issues de l’immigration et de la colonisation. Elle est chargée de dominer, bannir et soumettre les couches sociales qui auraient le plus intérêt à se débarrasser de ce système parce qu’elles en bénéficient le moins.
« La police tue entre 10 et 15 habitants des quartiers populaires par an en moyenne »

La police tue ainsi entre 10 et 15 habitants des quartiers populaires par an en moyenne. Avec la prison et le système de harcèlement et d’occupation policière de la rue, il s’agit d’une véritable entreprise de « nettoyage social » et d’écrasement de toutes formes d’autonomie populaire.

Parallèlement, depuis le début du XXe siècle, la gestion policière des « mouvements sociaux » avait tendance à réduire au maximum les risques de tuer les strates supérieures des classes populaires, les aristocraties ouvrières, les classes moyennes et les petites-bourgeoisies précarisées et radicalisées.

Le meurtre policier de « militants » reste jusqu’aujourd’hui exceptionnel face à l’industrie des meurtres policiers des non-blancs pauvres. Mais les figures de Carlos Giuliani tué par la police à Gênes en 2001 et d’Alexis Grigoropoulos, tué à Athènes en 2008, montrent que l’assassinat policier de « militants » tend à se développer à mesure que la restructuration néolibérale et sécuritaire du capitalisme opère.

Comme tous les crimes policiers dans les quartiers, le meurtre de Rémi n’est pas une « bavure », pas un dysfonctionnement, mais bien le produit de mécaniques instituées, de formations rationnelles, de tactiques et de stratégies légitimées et justifiées du haut de l’appareil d’Etat jusque dans les gestes des exécutants policiers, c’est un meurtre d’Etat, prémédité par la mise en oeuvre des structures qui l’ont rendu possible, un assassinat.Au Testet, CRS et gendarmes sont quasi-omniprésents. Comment comprenez-vous le rôle de la police sur le site du barrage de Sivens ?

La police applique des tactiques et des stratégies établies à l’intersection des pouvoirs politiques, économiques et sociaux. Tant que les industriels et les gouvernants qui investissent dans ce projet de barrage considèrent que « ça vaut le coût » de continuer, malgré la diversification et la montée en puissance des résistances collectives, la police augmente l’intensité répressive.
« Les polices occidentales sont capables de passer instantanément de la répression policière à la guerre de basse intensité »

Face aux ZAD et à leurs formes de reterritorialisations des luttes urbaines et rurales,, les polices occidentales expérimentent aussi de nouveaux dispositifs de contre-insurrection hybrides et modulables, c’est-à-dire où la dimension militaro-policière du quadrillage, de l’enfermement et de la provocation est centrée sur un théâtre d’opération rural et forestier mais est aussi capable de passer rapidement voire simultanément en mode « Azur » (action en zone urbaine). Capable de passer instantanément du « maintien de l’ordre » au « contrôle des foules », de la répression policière à la guerre de basse intensité.

C’est l’occasion d’expérimenter ces dispositifs mais aussi de les mettre « en valeur » médiatiquement, c’est-à-dire de faire d’une expérience de répression, la vitrine d’une « excellence » du « savoir-faire français » en direction du marché international de la sécurité et du maintien de l’ordre. L’hybridité des doctrines, des matériels et des personnels constitue une valeur ajoutée très forte sur le marché de la défense et de la sécurité.
« Au Testet comme dans les quartiers populaires, la police est chargée de soumettre tout ce qui résiste »

La contre-insurrection repose aussi sur des méthodes d’action psychologique, parmi lesquelles des protocoles visant à diviser les résistances en désignant des « ennemis intérieurs » dont il faudrait se méfier voire purger. En l’occurrence, la figure des « casseurs » et des « violents » (« le braqueur furieux » dans le cas de Timothée Lake) permet de diaboliser les actions directes non conventionnelles, de masquer la violence structurelle du pouvoir et de promouvoir face à cela des mobilisations inoffensives et facilement gérables.

Les doctrines de contre-insurrection appellent ce mécanisme « schismo-genèse » : développer un schisme, une séparation dans la « population » résistante. Cette forme d’« action psychologique » rénovée repose sur l’existence de caisses de résonance pour cette propagande dans les médias dominants et parmi les appareils politiques et syndicaux supplétifs.

Au Testet comme dans les quartiers populaires, la police est chargée de soumettre tout ce qui résiste à l’expansion du système impérialiste. Elle doit balayer tout ce qui gène le mouvement de conquêtes ainsi que les programmes de déplacements et de dépossession des territoires et de leurs habitant.e.s, que le capitalisme met en oeuvre pour se restructurer.
Propos recueillis par Paul Conge



http://www.aparté.com/2014/10/mathieu-rigouste-mort-remi-nest-pas-bavure-cest-meurtre-detat/

Edit : 3 fois que j'essaie de c/c le lien vers le webzine. :massue:
Modifié en dernier par spleenlancien le 01 Nov 2014, 09:01, modifié 2 fois.
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Re: Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Messagede Banshee » 01 Nov 2014, 01:19

Réactions en région parisienne à la mort de Rémi Fraisse

Publié le 31 octobre 2014 |

En Ile-de-France, la solidarité s’organise pour mobiliser en réaction à la mort de Rémi Fraisse, pour dénoncer l’impunité policière, les violences de l’État et le système qui les porte.
Le rassemblement de mercredi soir a été lourdement réprimé par la police.

Les gardes à vue des 4 personnes encore détenues sont levées, elles sont déférées au parquet. Elles seront jugés ce soir à 19h au tgi de Paris, chambre 23.2, 2ème étage, escalier H. (L'entrée dans le tgi est interdite après 18h). Soyons nombreu-ses-x à les soutenir !

À venir : Grande manifestation dimanche 2 novembre - 15h00 à Stalingrad (Paris).

http://paris-luttes.info/reactions-en-r ... risienne-a
"Si les abattoirs avaient des vitres, tout le monde deviendrait végétarien ! ", Paul McCartney
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Re: Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Messagede Pïérô » 01 Nov 2014, 12:08

NON AU BARRAGE DE SIVENS ET AUX VIOLENCES POLICIERES
Dans l’Actu des luttes nous revenons avec Camille sur le weekend de mobilisation du 25 et 26 octobre 2014 au Testet contre le barrage de Sivens et bien sûr, sur la mort d’un jeune manifestant dans la nuit de samedi à dimanche, Rémi Fraisse, tué par les forces de l’ordre. Ensuite vous pourrez entendre les interventions réalisées lors du rassemblement/manif du lundi 27 oct à Paris contre la contruction du barrage, les violences policières et l’impunité dont ils se gavent.
Emission à écouter sur SONS EN LUTTES : http://www.sonsenluttes.net/spip.php?article763


Une opposante porte plainte après un "jet de grenade"
Une opposante a déposé plainte après avoir été blessée en ramassant une grenade jetée "volontairement à l'intérieur" d'une caravane par un gendarme, a indiqué vendredi son avocate, sur le chantier contesté du barrage de Sivens (Tarn), endeuillé depuis par la mort de Rémi Fraisse.
... http://www.midilibre.fr/2014/10/31/barr ... 074181.php




Sivens/Testet : la face cachée de l’iceberg
Eaux glacées publie le témoignage d’un fonctionnaire, soumis à l’obligation de réserve, mais qui a souhaité réagir à nos derniers billets sur l’affaire du barrage, contesté, de Sivens.
http://www.eauxglacees.com/Sivens-Teste ... achee-de-l


DIMANCHE 2 novembre à 14h, marche de receuillement dans la vallée du Testet , suivie par une AG inter-composante à 17h.
Tract pdf : https://tantquilyauradesbouilles.files. ... -texte.pdf


Liste des rassemblements de ce samedi dans de nombreuses villes :
https://tantquilyauradesbouilles.wordpr ... fos-actus/
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Messagede niouze » 02 Nov 2014, 23:55

paris beaucoup d'interpellation preventive "pour verification d'identité " et quelques gav dont au moins 2 (su ) qui n'avait rien a voir avec la manifestation
more info sur https://paris-luttes.info/appel-a-manifester-dimanche-2
pour info suffisait d'avoir des autocollant no pasaran pour etre arreter ....
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Re: Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Messagede Nico37 » 03 Nov 2014, 20:53

Lettre ouverte à la mère de Rémi.

La lettre qui suit est adressée par Farid El Yamni, frère de Wissam – assassiné par la police le 1er janvier 2012 – à la mère de Rémi Fraisse. Il a voulu qu’elle soit rendue publique, mais elle sera également envoyée dés que possible à l’adresse des parents de Rémi Fraisse.


À l’heure où sur Paris on condamne les manifestations violentes et où on loue les sit-in pacifiques, je vous écris cette lettre.

J’ai perdu mon frère dans des conditions très proches de celles dans lesquelles vous avez perdu votre fils. Mon frère qui prenait tant soin de ma mère nous a quitté, il ne reviendra plus. La perte de mon frère était sur le coup une douleur immense que je ressens à chaque fois que l’État assassine à nouveau. « Là où croît le danger croît aussi ce qui sauve » disait quelqu’un. À chaque fois que l’État assassine on a aussi l’opportunité de l’arrêter, de le contraindre à changer et de rendre la dignité perdue à tous les autres.

Par la mort de Rémi se noue beaucoup plus que l’histoire d’une vie, il se noue notre vie à tous, individuellement et collectivement. La criminalisation qui a été opérée est terrible, ça a été la même chose pour nous. J’ai compris plus tard qu’elle était voulue. Je ne voulais qu’une chose, que la Justice fasse la vérité et rende la dignité que méritait mon frère, dans le calme, et que cette histoire profite à tous, à nous les gouvernés pour mieux nous aimer et à la police pour la réconcilier avec la nation. Je pensais que la police ne pouvait accepter dans ses rangs des assassins, je ne la connaissais à l’époque pas assez. Je me trompais. Les quartiers ont brûlé, on a appelé au calme : chaque voiture ou chaque poubelle brûlée était vécue comme une insulte, comme une épine en plein cœur, une épine sur laquelle on appuyait.

Puis le temps est passé, on nous a promis la vérité, mais on n’a eu que des mensonges, que des fausses promesses, comme tant d’autres avant nous. On nous avait prévenu, mais on n’y croyait pas. François Hollande, lui-même, avait pris ma mère dans ses bras et lui avait promis qu’il nous aiderait à faire la lumière sur la mort de son fils. Sans la justice et la vérité, on vivait le temps qui passait comme une condamnation. Nous étions toujours en prison, à suffoquer et à appeler la Justice à l’aide.

Et puis on a compris que notre cas n’était pas isolé, que tant d’autres familles vivaient et vivent la même chose. Il y a tant d’humiliations et de mutilations commises consciemment par la police et couvertes par la justice, tant !

On a aussi découvert la manière de penser des policiers, ça fait froid dans le dos. Voici un exemple : Mercredi dernier, suite à la manifestation sur Paris, un des policiers m’a dit « 1-0 » devant ses autres collègues au commissariat, qui ricanaient lorsqu’ils me voyaient arborer le tee-shirt « Urgence Notre Police Assassine ». Aucun ne l’a repris, aucun… Des exemples de ce genre, tant de français en vivent quotidiennement, ils n’en peuvent plus de cette police et n’en voient pas le bout.

Je comprends l’appel au calme, on l’a également fait. Comprenez également que de nombreuses personnes ne croient plus en ce système qui donne une impunité de facto à la police. Comprenez que l’on ne peut concevoir la non-violence qu’à condition de supposer que le camp d’en face est capable de se remettre en cause : ils en sont humainement incapables, parce qu’ils considèrent que remettre en cause la police, ce serait remettre en cause l’État. Depuis 40 ans, la police tue impunément, à répétition. Depuis 40 ans, on assiste à la même démarche pour noyer les meurtres de l’État, malgré les vidéos, les témoins, les évidences. Depuis 40 ans, il y a des sit-in, des manifestations, des livres, des prises de positions d’hommes politiques, des tribunes adressées au ministre de l’intérieur. Depuis 40 ans, ça ne fonctionne pas.

Voici comment ça se passe : dépêche AFP, mensonge du procureur, enquête de mauvaise qualité et tronquée pour aboutir sur une condamnation ridicule après de nombreuses années, voire à une absence de condamnation. Le pire, c’est que ceux qui vont enterrer l’affaire auront des promotions et ceux qui ont tué nos frères, nos fils ou amis, eux seront traités comme des champions par leurs collègues. Telle est la réalité que vous vivrez vous aussi.

Manuel Valls dit que les violences sont des insultes à la mémoire de Rémi, mais sachez que Manuel Valls, par son inaction à combattre l’impunité policière, est le premier meurtrier de votre fils. C’est un criminel récidiviste. Il est venu à Clermont-Ferrand une semaine avant le rendu du rapport de contre-autopsie bidon dont il connaissait les aboutissants, et il n’a parlé de l’affaire que pour mieux condamner les violences de ceux que la mise à mort de mon frère révoltait.

Madame, les gens se battent pour Rémi, pour leur dignité et pour leurs idéaux. Ils se battent pour vous, pour nous tous, pour que la fraternité soit effective. Ceux qui se battent connaissent assez la malveillance de nos gouvernants pour comprendre qu’on tente de nous fait croire que nous sommes dans un État de droit, alors que nous sommes dans un État de devoir. L’État ne respecte pas la loi qu’il demande qu’on respecte. Il se joue de notre corps, de notre confiance, de notre argent et de notre dignité. Il nous demande d’être à genoux, c’est un impératif catégorique.

Je vous ai écris cette lettre à vous comme à tous ceux qui me liront pour vous faire savoir que je comprends aujourd’hui plus que jamais combien la non violence dans les affaires de crimes d’État a ses limites. La non-violence, par son impuissance, est parfois plus condamnable, plus meurtrière que la violence elle même. Les gens qui nous gouvernent sont malveillants, arrivistes, sadiques et récidivistes. Ils doivent partir par tous les moyens nécessaires.

Farid El Yamni, frère de Wissam El Yamni, assassiné par la police le 1er janvier 2012 à Clermont Ferrand.
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Re: Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Messagede Pïérô » 04 Nov 2014, 12:48

Retours sur manifs

Nantes :
. http://www.citizen-nantes.com/article-r ... 16984.html
. http://www.politis.fr/Manifestation-a-N ... 28829.html

Paris :
. http://paris-luttes.info/repression-mensonges-et
. http://paris-luttes.info/hommage-a-remi ... -une-manif

Toulouse :
http://iaata.info/Compte-rendu-succinct-de-la.html


Face à la colère populaire, le gouvernement bâillonne et sa police cogne.

Samedi 1er novembre étaient organisées des manifestations dans plusieurs villes de France. Elles faisaient suite au meurtre par la police d’un manifestant, Rémi Fraisse, lors d’une mobilisation contre le barrage du Testet. Il s’agissait de manifester contre ce projet inutile et contre les violences policières.

Mais le gouvernement avait choisi d’interdire la plupart des manifestations et même de procéder à des arrestations préventives. En effet, alors que l’extrême droite bat tranquillement le pavé depuis le début du quinquennat, les manifestations en soutien à la lutte palestinienne ou, contre les grands projets inutiles (Notre-Dame-des-Landes, barrage du Testet) sont régulièrement interdites.

Sous prétexte de risque d’incident, il s’agit en réalité chaque fois de bâillonner la colère et de se donner toujours plus de raisons de réprimer à nouveau. Il s’agit aussi de diviser les "bons" et les "mauvais" opposants et d’affaiblir ainsi le mouvement en autorisant telle manifestation et en interdisant telle autre, comme cela s’est passé à Paris.

Les médias ont repris allégrement les éléments de langage du gouvernement et de la police en parlant systématiquement de « groupes radicaux » ou de « casseurs ». Tout cela est loin de la réalité.

Des milliers de personnes étaient venues dénoncer les violences policières, l’arrogance du pouvoir et les projets inutiles. Des militant-es écologistes, des familles, des syndicalistes, étaient venus exprimer leur colère. Oui, il y a eu de la violence : la police a empêché les gens de défiler en gazant et en matraquant les personnes présentes. Il n’y a plus de grenades offensives dans l’arsenal de la police mais les usages très offensifs de Flash-Ball et de grenades à projectiles sont légion, le gouvernement ne trompe personne. Résultat : de nombreux blessé-es, dont certain-es défiguré-es à vie. Que face à la violence policière, les gens ne se laissent plus sidérer et expriment leur colère, c’est un réflexe qu’il faut généraliser.

Car la violence est du côté d’une police criminelle, qui a pour ordre de réprimer celles et ceux qui luttent contre les injustices ! Les « émeutes » que les grands médias aiment nous servir au 20h ne sont que le résultat de l’autoritarisme d’un gouvernement qui a perdu toute légitimité et lâche la bride à la police pour susciter de la violence. Mais à Toulouse, à force de gazer et de matraquer, la police n’a réussi qu’à s’attirer la colère de la foule des passant-es en plus de celle de manifestant-es. Les médias qui parlent de « casseurs », les politicien-nes qui condamnent les « violences » des manifestations ne sont pas dans la rue aux côtés de celles et ceux qui manifestent

La raison de cette répression et de ce maquillage des faits est que le pouvoir a peur. Ceux qui gouvernent le savent : ils n’ont plus aucune légitimité politique et ce qu’ils craignent par-dessus tout c’est une convergence des colères. D’autant que le gouvernement veut rassurer les intérêts privés qui tiennent farouchement au barrage de Sivens comme à d’autres projets dévastateurs. A nous de leur montrer qu’ils ont raison d’avoir peur : faisons en sorte que celles et ceux qui luttent se rejoignent pour crier d’une même voix, faisons en sorte que la solidarité populaire soit à la hauteur des violences policières !

Alternative libertaire, le 3 novembre 2014

http://www.alternativelibertaire.org/?F ... pulaire-le


Appel de lycéen·ne·s, notamment du Mouvement inter-luttes indépendant (Mili) http://miliparis.wordpress.com/, à une mobilisation contre les violences policières et à un blocus le jeudi 6 novembre.
Nous lançons un appel à tou-te-s les lycéen-ne-s, de France, en vue d'une mobilisation en hommage à Rémi Fraisse. Nous appelons à multiplier les actions, à bloquer les lycées et à manifester !

Samedi dernier, Rémi Fraisse est mort assassiné, à Sivens, par la police, à coup de grenade, puis traîné dans la terre par ceux-ci. Depuis, de nombreuses manifestations ont eu lieu en hommage à Rémi et contre toutes les violences policières, mais elles ont violemment été réprimées.

En moins d'une semaine, on peut dénombrer des centaines d'arrestations, avant, pendant et après les manifestations, rien que sur Paris. Un type a perdu son œil, un autre son nez, d'autres se sont fait casser des bras, des jambes, etc. L'année dernière, au moment des blocus pour Léonarda et Khatchik, des policiers avaient gazé et brutalisé plusieurs centaines de lycéen·ne·s.

Vous ne trouvez pas que cette liste est trop longue ? Qu'attendons-nous pour agir ?

Appel au blocus généralisé, jeudi 6 novembre, contre la violence policière instituée par l'État et contre l'utilisation de grenades et du Flashball !

http://paris-luttes.info/assassinat-de- ... se-appel-a
http://paris.demosphere.eu/rv/36036

Suite liste des rassemblement cette semaine : https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/
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Re: Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Messagede Pïérô » 05 Nov 2014, 12:21

Matraqués à Poitiers
Communiqué de Sud Éducation et Recherche 86
Dimanche 26 octobre dans la nuit, Rémi Fraisse, jeune militant de 21 ans a été tué par une grenade de la gendarmerie. Cet événement dramatique fait suite à deux mois de violences sur le site du barrage de Sivens, et vient témoigner de l’état du dialogue social instauré par le gouvernement et les élus porteurs des « Grands Projets Inutiles Imposés ». Partout en France des manifestations à la mémoire de Rémi s’organisent, dénonçant violences, mutilations et meurtres policiers.

Alors que le premier ministre couvre les violences policières et ose qualifier les heurts que sa politique provoque d’insultes à la mémoire de Rémi Fraisse, la police poitevine a été « à la hauteur » en matraquant les manifestants pacifiques, jeudi 30 octobre au soir.

A Poitiers la manifestation en mémoire de Rémi est partie de la place du Marché Notre Dame à 18h et a traversé les rues piétonnes avant de descendre vers la gare. Après avoir fait le tour du rond point de la gare et s’être arrêté quelques minutes sur la chaussée du boulevard du Grand Cerf, les manifestants ont poursuivi en direction de la Porte de Paris.

Des renforts policiers arrivent alors et bloquent la chaussée de manière à ce que tous les manifestants ne soient plus que sur le trottoir, ils filment de très près certains des manifestants. Quelques centaines de mètres plus loin les manifestants sont bloqués par les véhicules et les fonctionnaires de police sous les arcades du boulevard Chasseigne. Les forces de l’ordre encerclent le groupe (il n’est alors plus composé que d’une cinquantaine de personnes). De manière inattendue, et en quelques secondes c’est un déchaînement de violences : plusieurs policiers en civil foncent au milieu du groupe et matraquent, un policier en uniforme donne des coups de pieds. Plusieurs personnes sont à terre (dont un qui est matraqué), celles qui peuvent s’enfuient, d’autres subissent un contrôle d’identité. Trois manifestants sont arrêtés et passent 24 heures en garde à vue.

Ces violences font largement écho à celles de la gendarmerie sur le site de Sivens. En outre elles rappellent la volonté de la police poitevine d’intimider manifestants et mouvement sociaux, et de cibler systématiquement quelques militants.

Le syndicat Sud Éducation et Recherche 86 rend hommage à Rémi Fraisse et à tous ceux qui résistent à Sivens, et ailleurs. Il dénonce toutes les violences policières et demande que lumière soit faite sur celles qui ont eu lieu à Poitiers, jeudi 30 octobre.

http://larotative.info/mort-au-testet-matraques-a.html


Pour Rémi Fraisse et les autres. Pour nous.

De la ZAD de NDDL à celle de Sivens en passant par la lutte anti-THT à Valognes ; de Montreuil à Blois jeudi 30 novembre, en passant par Montbéliard, Villiers, Clichy-sous-Bois, Bondy, Trappes, Villetaneuse, les Tarterêts, etc. Là où le drapeau républicain flotte encore dans ce qu’il faut bien appeler des colonies, à Mayotte et à la Réunion ; de manifestations en opérations militaires ; de mutilations en éborgnements – accumulations de gueules cassées, de pièces de métal qui se logent dans la chair, de tendons sanctionnés, de pieds et de mains arrachés, de vies détruites, de frères assassinés.

La police fait sa sale besogne, protéger un ordre absurde, suréquipée et disposant pour l’occasion de véritables armes de guerres. Il fallait que le pire arrive et l’étonnant c’est qu’il ne soit pas arrivé plus tôt. L’un d’entre nous, Rémi Fraisse, est mort pour avoir donné corps à une manière de percevoir le monde, pour s’être opposé en acte à l’avancée du désert quand il aurait été confortable de rester chez soi. Que la pensée soit autre chose qu’une affaire privée et sans conséquence, qu’elle appelle des gestes et qu’elle s’incarne dans une manière de vivre, voilà ce que ne pourra jamais entendre la bêtise d’un petit notable socialiste pour qui il est « un petit peu bête et absurde de mourir pour ses idées ».

Du côté du gouvernement, la mort d’un homme est un problème qui doit se gérer pour éviter les remous. En mentant d’abord et en occultant durablement les causes et les circonstances réelles de la mort. Les différentes versions savamment distillées suffiront à jeter le trouble. Il aurait été trouvé par la police qui a tenté de lui porter secours. L’explosion pourrait même venir du contenu de son sac à dos. Les problèmes de santé éventuels de la victime étant inconnus, il serait trop tôt pour se prononcer. Masquer donc le fait brut, obscène suivant : un stock considérable de grenades offensives et d’autres armes de guerre avait été amené dans des caisses et des fourgons pour cette occasion comme en d’autres. Ces armes ont été utilisées massivement comme prévu et un gendarme a balancé une de ces grenades militaires sur un manifestant totalement démuni et l’a tué sur le coup. « Mentez, il en restera toujours quelque chose » conseillait un certain Goebbels, expert en communication.

Envoyer ensuite sur le front médiatique un directeur général de la gendarmerie nationale et un directeur adjoint de la communication (ancien commandant de groupement du Tarn) pour justifier ce geste en établissant une symétrie entre les armes militaires des gendarmes suréquipés et les cailloux et quelques boucliers en carton des opposants. S’apitoyer alors sur le harcèlement subi par les gendarmes. Argument déjà utilisé par Valls pour la manif du 22 février à Nantes en mode cours de récré chez médiapart : « c’est pas nous qu’on a commencé, et nous aussi on a des blessés ». Reconnaître en fait qu’il y a un espace de l’affrontement au sein duquel cette vieille lune du monopole étatique de la violence légitime ne tient plus : ce qu’il y a, ce sont des forces qui s’opposent. Le tort de l’une est de se faire écraser par l’autre. A tout prendre, il faut reconnaitre plus d’honnêteté à ce Jean-Christophe Bertrand, directeur départemental de la sécurité publique de Loire-Atlantique, qui assume pleinement les trois yeux perdus ce 22 février 2014 et pour qui « ceux qui prennent le risque de s’en prendre aux forces de l’ordre s’exposent eux aussi à des dommages corporels ». Dont acte. Manifester c’est accepter le risque de se faire éborgner.

Décourager ensuite tous ceux qui trouvent cette mort odieuse et pourrait avoir l’envie de l’exprimer trop clairement. L’opération a déjà fait ses preuves en maintes occasions. Créer une distinction purement artificielle entre le citoyen-manifestant non-violent et le casseur ultra-violent. Assigner des rôles figés et définitifs quand, dans une manif ou un mouvement, les lignes ne cessent de bouger, quand une lutte est toujours une combinaison entre différentes manières de lutter. Agiter le fantasme du black-block en feignant de croire qu’il s’agit d’un groupe constitué et en faisant comme si on n’avait toujours pas compris que s’habiller en noir et se couvrir le visage pour une manif filmée sous toutes ses coutures constitue une tactique diffuse reposant sur un bon sens élémentaire assignable à aucun groupe particulier.

Le sujet-casseur imaginaire ainsi constitué, réprimer durement les manifestants réels. On aurait pu penser que la mort de Rémi allait retenir, un temps, la violence policière. Las, à Nantes les grenades interdites sont utilisées dès le début de la manif du 02 novembre et le flashball mutile encore. Cette fois-ci un homme y laisse son nez. Terroriser encore une fois, marquer les corps et les esprits, pour éviter que ne naisse un quelconque mouvement et que chacun reste chez soi. Interdire au besoin les manifestations comme à Paris le 2 novembre. Arrêter préventivement ceux qui voudraient s’y rendre malgré tout. Boucler un quartier pour empêcher que le rassemblement ne se tienne.

Pour que le peuple de gauche, ce fantôme du théâtre politique, ne s’y trompe pas, on prendra soin aussi de faire en sorte qu’aucun parti ou syndicat affilié n’appelle à des manifs ou rassemblements. Mieux : qu’ils appellent plutôt à ne pas manifester comme les verts ou l’ACIPA à Nantes le 2 novembre. La chose est entendue, pour la gauche on peut tuer un manifestant sans qu’il y ait matière à s’offusquer d’aucune manière.

On pourra alors se permettre l’infinie crapulerie qui consiste à faire la leçon en reprochant aux manifestants qui expriment leur colère un peu trop fort d’insulter la mémoire de Rémi. Le calme, contrairement à ce dont témoignent toutes les émeutes qui ont suivi un crime policier – de Rodney King à Bouna et Zyed, serait la seule manière d’honorer nos morts.

Pour aussi abjecte qu’elle soit, il faut reconnaître à cette opération une certaine efficacité jusqu’à maintenant. La mobilisation n’est pas à la hauteur de la situation et c’était bien là l’objectif recherché. Imaginer à quoi aurait ressemblé les jours qui viennent de passer si tous ceux qui ont tenus à dire leur colère se seraient tus permet de mesurer comment ce crime aurait pu passer, tranquillement. « La mort de Rémi Fraisse n’est pas une affaire d’État pour les français », assène un sondage. Nous qui sommes bien plus nombreux que les 1006 personnes interrogées, nous ne pleurerons pas cinq vitrines et trois abris-bus.

Si ce crime est odieux, il serait absolument faux d’en conclure qu’il relève d’une violence exceptionnelle. L’utilisation d’armes de guerres, les blessures et les mutilations irréversibles, la militarisation de la police est bien devenue la norme du maintien de l’ordre pour les luttes contre les infrastructures (THT, aéroport, barrage), les colères collectives dans les quartiers, les manifestations trop déterminées. Pas loin de trente personnes on perdu un œil ces dix dernières années. Daranka Gimo, une fillette de neuf ans souffre encore de graves séquelles après avoir été touché à la tempe. Le LBD, lanceur de balle de défense, avec lequel la police tire régulièrement sur nos têtes est une arme de première catégorie qui provoque de multiples séquelles irréversibles – fractures et micro-fractures, enfoncements, éclatement du globe oculaire, etc. Dans un rapport, un médecin présent lors des journées du 22-24 novembre 2012 à la ZAD parle de blessures inédites.A Sivens où le niveau de violence policière est extrême, les gendarmes se lâchent au point de lancer une grenade dans une caravane dans laquelle s’étaient réfugiés des occupants.
Ce à quoi nous avons affaire n’est pas une bavure comme le reconnait Cazeneuve, pas un dysfonctionnement mais une logique politique, une forme de gouvernement. La permanence de la possible destruction des corps comme moyen de contrôle.

Par la mort encore. Régulière pour tous les Lakhamy, Moushin, Wissam, Amine, Lahoucine, etc. Une quinzaine chaque année. Balle dans le dos, défonçage en règle, technique du pliage. Pas de peine de mort mais un permis de tuer pour ces flics qui bénéficient toujours d’un non lieu ou d’une relaxe, si l’affaire n’est pas classée.

La situation est la suivante. Des années et des années que se machine une population qui s’accommode parfaitement que des hommes soient assassinées par la police dans les quartiers populaires. Dix ans qu’on accepte parfaitement que le flashball éborgne, mutile et terrorise. Avec la mort de Rémi, se profile un nouveau moment. Quiconque manifeste doit savoir qu’il peut mourir. Pas en Égypte, en Syrie, en Palestine ou en Chine. Ici. A Sivens, NDDL, Nantes, Paris et partout ailleurs.

La mort de Rémi nous commande de prendre la mesure de cette situation et de nous organiser en conséquence. Laisser le terrain libre à la police et à son monde, c’est assurer la généralisation des meurtres et des mutilations. Prendre au sérieux cette question suppose d’en finir avec ses illusions sur la police et la justice comme nous le rappelle Farid, le frère de Wissam. Le chemin peut être long mais il faut faire vite.

S’organiser en conséquence c’est prendre au sérieux la question de notre défense là où nos corps sont exposés. Les armes utilisées appellent la nécessité de se protéger. Il y a ici aussi un ensemble de savoirs et de moyens techniques à se réapproprier, à partager, à inventer.

C’est prendre au sérieux l’obstacle que constitue la police. Comment le défaire ? Là où d’autres manières de vivre viennent à exister comme à la ZAD, nous avons déjà réussi à mettre la police en échec – toutes les tentatives d’expulsion ont échoué. Détermination de la résistance, détermination de la reconstruction.

C’est refuser que le silence et le calme ne s’installent après la mort de l’un des nôtres. Des dizaines de manifestations et de rassemblements ont eu lieu dans de nombreuses villes malgré les efforts déployés par le pouvoir. Les lycéens appellent à des actions jeudi 6 novembre. Une manifestation le 22 novembre. Les initiatives et les propositions se multiplient comme celle-ci de la ZAD : « harceler et enquêter sur tous ceux qui fournissent la répression, collaborent avec elles, perturber tous les moyens techniques qui lui permettent de s’armer, de se déplacer, se ravitailler et plus encore. Concert de casseroles devant les commissariats et les gendarmeries, harcèlement verbal des patrouilles, recours juridiques contre les armes de la police, sabotages, c’est l’emploi simultané de tous ces moyens qui parviendra à faire mouvement ».

A nous d’élaborer une riposte à la hauteur de la situation.
Nous ne céderons pas à la peur. Pour Rémi. Pour nous. Nos luttes, nos mondes et nos amitiés.

http://faceauxarmesdelapolice.wordpress ... pour-nous/


Conflit de pouvoirs : pour Rémi Fraisse

Je ne connaissais pas Rémi Fraisse. Et je ne pensais pas en acceptant de défendre ses parents, en qualité de parties civiles, que j’aurai également à le défendre. Car depuis une semaine, depuis le moment où il s’est effondré, touché par une grenade lancée par un membre de la gendarmerie mobile, il ne se passe pas un moment sans que l’on fasse offense à sa personne et à sa mémoire.

Casseur, djihadiste vert, ecoloterroriste…. Le discours du gouvernement ou de certains syndicats agricoles s’est établi et n’a cessé de monter en puissance. D’abord pour tenter de nier l’existence même des origines de sa mort. Rappelons-nous que dans les premiers moments, on ne parlait que d’un corps découvert dans la foret. On apprendra plus tard que le parquet, la direction de la gendarmerie et le gouvernement savaient déjà ce qu’il s’était passé puisque les gendarmes avaient quelques instants après sa mort ramassé le corps de Rémi.

Alors pourquoi pendant deux jours, ce silence assourdissant, pourquoi cette absence de réaction du parquet, du gouvernement, pourquoi le refus de dire cette vérité que l’on connait depuis le début ? Pourquoi le parquet a-t-il tenté de semer une confusion indécente sur les circonstances de sa mort en ne donnant que des bribes d’informations, en ne parlant lors de la première conférence de presse que d’une explosion, laissant croire à la possibilité d’un décès dû à un Cocktail Molotov, pourquoi avoir lancé de fausses pistes, comme celles du sac à dos disparu, volontairement récupéré par les manifestants, et qui aurait pu contenir des substances explosives ? Simplement pour discréditer un jeune homme pacifiste, militant de la fédération Nature Environnement, botaniste, qui n’a jamais fait usage de violence ou eu maille à partir avec les forces de l’ordre. Salir l’image d’un jeune homme mort qui militait pour l’environnement et pour les générations avenir ?

Y a-t-il attitude plus basse et plus veule ?

Pourquoi ne pas assumer ses responsabilités et dire : nous l’avons tué. Notre politique l’a tué. Nous n’avons pas voulu choisir la voie du dialogue, nous avons voulu montrer que nous sommes forts aux yeux des Français, et cela passe par des démonstrations de violences contre ces militants majoritairement pacifistes. Nous les avons harcelés, frappés, nous avons brulé leurs effets personnels, les avons délogés sans autorisations judiciaires, puis nous avons fait usage de Flash balls, de grenades fumigènes et de désencerclement. Et comme ils ne partaient toujours pas, nous avons fait lancer des grenades contenant des explosifs, en les jetant sans sommations, sans respecter les règles élémentaires d’usage de ces grenades, en l’air directement sur les manifestants, ou même dans des lieux clos, comme dans une caravane occupée. Nous les avons blessés, alors qu’ils tentaient simplement de sauver notre patrimoine naturel, eux qui ont cette conscience que nous n’avons plus, à force de vouloir produire et gagner toujours plus.

Je suis désolé de dire cela, je ne suis qu’avocat. Je ne devrais pas parler de ce qui me dépasse, de ce qui dépasse mon champ d’action, le droit. Mais c’est plus fort que moi. Je me dois aujourd’hui de défendre Rémi Fraisse, ou plutôt ce qu’il en reste. Un corps dans une morgue. Un corps au centre d’un conflit de pouvoir. De tous les pouvoirs, politiques, judiciaires, militaires, médicaux, médiatiques. Un corps autopsié, malmené, disséqué par la France entière qui se le déchire, comme Damien supplicié en place publique, objet de la toute-puissance de la souveraineté. Un corps auquel le pouvoir refuse de redonner un nom, une dignité. Un corps que le pouvoir refuse de rendre à ses parents qui à ce jour n’ont toujours pas pu voir leur enfant, auquel ils ont donné naissance, qu’ils ont vu faire ses premiers pas, dire ses premiers mots, crier ses premières révoltes, et qu’ils ne pensaient pas devoir inhumer, envers et contre toute logique générationnelle.

Ce n’est pas qu’un drame ou une tragédie qui s’est nouée autour de Rémi. Il est mort parce qu’il s’est retrouvé par hasard au milieu d’une déflagration de pouvoir et d’expression de la violence publique. Ce qui a tué Rémi Fraisse, ce n’est pas seulement un gendarme jetant une grenade offensive en pleine nuit en direction de jeunes manifestants, quelle que soit la violence de ceux-ci. Ce qui a tué Rémi, c’est la violence Etatique. Un Etat gouverné par des hommes dont la boussole n’est orientée que vers la prochaine échéance électorale, des hommes motivés par leur stratégie de communication, et qui en ont oublié que l’Etat dont ils sont les représentants n’était finalement qu’une simple fiction destinée en premier lieu à protéger ceux qui avaient accepté de se soumettre à sa violence légitime. Mais lorsque la violence n’est plus légitime, lorsque l’on utilise des armes de guerre non pas contre un autre Etat belligérant, mais contre sa propre population, lorsque l’Etat tue ceux qu’il est sensé protéger, alors la question de l’Etat, de son fonctionnement, de ses intérêts et de ses représentants doit inéluctablement être posée.

Dimanche à 16H00, je serais devant le mur de la paix, avec une renoncule à feuille d’ophioglosse sur le torse, et je penserai aux parents de Rémi Fraisse, je penserai à Rémi, et à toute cette vie, plus importante que tout le reste, qui s’est en allée. Pour Rémi Fraisse.

Arié Alimi

http://blogs.mediapart.fr/blog/arie-ali ... mi-fraisse


Royal demande l'évacuation du site
http://www.bfmtv.com/societe/barrage-de ... 44611.html


Toulouse, appel à manifestation hexagonale le 8 novembre
place Jean Jaurès à 14h.
Pour l’abandon définitif du projet de barrage a Sivens !
Pour la réappropriation de nos vies et de nos territoires !
Pour la démilitarisation de l’espace public !
Pour l’amnistie complète des inculpe-es de Sivens !

Notre mouvement se renforce et ne se laisse plus diviser entre catégories aussi limitantes et grossières que « bons » ou « mauvais » manifestants, « non-violents » ou « djihadistes verts ».
Notre résistance fait écho en France et ailleurs, partout ou nos vies n’ont plus de place dans les logiques mortifères du système marchand.
L’État s’est enferme dans cette impasse et n’a su proposer pour dialogue que mépris et répression.

Ne nous laissons plus intimider par les forces de répressions, réapproprions nous notre espace public !

Nous sommes détermines a en finir avec toutes les violences de l’État !

Nous ne bougeons pas de Sivens, nous y défendons nos lieux de vie !

Appel à Rassemblement national
Toulouse, place Jean Jaurès
Samedi 8 Novembre 2014, 14h


https://tantquilyauradesbouilles.wordpr ... bre-infos/
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Re: Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Messagede Banshee » 05 Nov 2014, 14:47

Un communiqué du syndicat CNT de la presse et des médias (SIPM) :

Mort de Rémi Fraisse : les médias encore à côté de la plaque.

« Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et
que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée
dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire
plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la
plaie. »

Cette citation d’Albert Londres est l’une des plus fondamentales de la
profession journalistique. Nous, travailleurs de la presse et des médias,
avons le regret de constater que la couverture médiatique autour de
l’assassinat de Rémi Fraisse ne donne pas l’impression que la profession
s’inspire de celui qu’elle désigne volontiers comme son modèle.

La mort d’un manifestant tué par les forces de l’ordre constitue l’une des
plus graves situations que puisse connaître une société qui se veut
démocratique. Les différents médias d’information semblent ne pas vouloir,
dans leur écrasante majorité, prendre la mesure de l’évènement. Pire, la
plupart des rédactions semblent avoir pris leur parti dans cette affaire,
là où le public serait en droit d’attendre pour le moins l’impartialité,
l’honnêteté et le sérieux.
Ainsi, après que Rémi Fraisse eut été tué dans la nuit du samedi 25 au
dimanche 26 octobre, les rédactions s’accommodèrent des informations de la
gendarmerie et de celles du procureur d’Albi et se contentèrent de couvrir
l’évènement comme un simple fait divers.

Les versions changeantes de la gendarmerie, l’usage avéré de grenades
offensives contre des manifestants et, simplement, un mort dans une
manifestation en France sont autant de raisons, pour les rédactions, de
mener une enquête sérieuse et indépendante, afin de remplir leur rôle de
contre-pouvoir.
Dans cette affaire, les rédactions semblent avoir fait leur choix, celui
d’être faible avec les forts et fort avec les faibles. Plusieurs médias se
sont étonnés de l’absence de réaction du gouvernement dans les premières
quarante-huit heures alors qu’aucun n’aura pris la peine de poser les
questions qui fâchent à ces mêmes responsables politiques pourtant si
disponibles d’habitude pour commenter l’actualité et lancer des petites
phrases.
Il a fallu la publication d’une contre-expertise, lundi 27 octobre, pour
amener les rédactions à poser la question de l’utilité du projet de
barrage du Testet.
En revanche, les mêmes médias se sont permis de relayer des rumeurs sans
fondement et des informations non vérifiées à propos des opposants
présents sur le site. Ainsi, Rémi Fraisse a été calomnié, les médias se
permettant de faire courir le bruit qu’il était sous l’emprise de l’alcool
au moment des faits ou encore que son sac à dos contenait des explosifs.
Le même traitement médiatique a été infligé à Elsa, l’opposante blessée le
7 octobre à Sivens par une grenade lancée par un gendarme dans la caravane
où elle se trouvait avec plusieurs personnes, même traitement médiatique.
Dans les médias traditionnels, impossible d’entendre sa version des faits
- pourtant étayée par une vidéo montrant un gendarme jeter une grenade
dans sa direction - sans que sa parole soit accompagnée de termes mettant
insidieusement en doute son honnêteté.

Nous, travailleurs de la presse et des médias, sommes révoltés à plusieurs
titres par les dérives constatées dans le travail de nombreuses
rédactions. D’abord, parce que ces errances choquent notre conscience de
professionnels et d’êtres humains comme elle choque la conscience de tout
lecteur ou spectateur en droit d’attendre une information de qualité.
Ensuite parce que ces errances ne font que créer un climat de défiance
chez beaucoup. C’est à cette défiance que doivent se confronter, de plus
en plus, les reporters, journalistes reporters d’images, photographes et
techniciens qui couvrent l’actualité sociale. Nous, travailleurs de la
presse et des médias, refusons d’être les instruments de l’oppression.

Il ne peut y avoir de démocratie dans un pays où l’État assassine ses
opposants.
Il ne peut y avoir de démocratie dans un pays où la presse se rend
complice de l’État.

Le Syndicat Interprofessionnel de la presse, des médias, de la culture et
du spectacle - Confédération nationale du travail.


Syndicat interprofessionnel de la presse, des médias, de la culture et du
spectacle - SIPMCS-CNT.

http://www.cnt-f.org/sipm/
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Re: Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Messagede Jawhar » 05 Nov 2014, 17:20

Sur le rôle des journalistes j'ai une anecdote dont je ne me lasse pas :
Quand j'ai rencontré ma chère et tendre nous étions diamétralement opposés politiquement. Moi deja CNTiste et elle pour l'ordre et la sécurité et adepte de BFM et iTV…
Un jour où elle relatait les dégradations des anarchistes sur le Cours des 50 otages a Nantes, je lui propose de venir avec moi pour voir de ses yeux.
Elle m'accompagne donc à une manif anti-NDDL, avec un copain de la CNT et on fait une déambulation dans le centre ville de Nantes. c'était pour elle une premiere. De plus nous étions avec les copains nantais, autant dire qu'elle etait dans le bain rouge et noir.
on passe une bonne journée et la soirée commence devant la pref.
Les flics sont en nombre et protege le petit parapet avec une simple lance a incendie. Petit débit, certains passe dessous pour se faire mouiller et les meres de famille sont au premier rang avec les landeaux et poussettes. Les journalistes se font arroser aussi. pas ambiance kermesse mais presque.
Les rues se vide et on decide de remonté les 50 Otages pour retrouver notre voiture.
Et là on voit pas loin d'une cinquantaine de car de crs garé tout le long du boulevard. de la Pref jusqu'au carrefour avec Commerce… Et là on se dit qu'heureusement que tout s'est bien passé car on les avait dans le dos (dans tout les sens du termes).
On rentre donc dans le calme.

Le lendemain elle allume son ex-chaine préférée et là, elle voit…
Des flics manœuvrant dans la nuit, la fameuses lance a eau, un montage orienté et un commentaire présentant notre manif comme une révolte d'anarchistes incontrôlables et de méchants casseurs…

Elle me regarde
je ne fais pas de commentaire
depuis nous n'avons plus de télé à la maison
Et elle est entré dans un collectif contre l'aéroport…

Comme je le dis souvent : L'éducation par l'exemple :wink:
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Re: Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Messagede Pïérô » 06 Nov 2014, 13:54

Paris, Saint-Denis : mobilisation de lycéens en hommage à Rémi Fraisse
Une vingtaine de lycées parisiens, et au moins un lycée de Seine-Saint-Denis, étaient touchés ce jeudi matin par un mouvement de protestation «en hommage à Rémi Fraisse» et «contre les violences policières». Les protestataires, qui devaient converger à 11 heures vers la place de la Nation, répondaient à l'appel d'un collectif baptisé le Mouvement Inter Luttes Indépendant
... http://www.leparisien.fr/societe/paris- ... 74%2Cd.d2s


Rouen
Communiqué de la place du palais de justice occupée à Rouen :
« Ils nous tuent. Occupons »

Dans la nuit du 4 au 5 novembre, des habitants et habitantes de Rouen ont décidé d’occuper la place du palais de Justice de Rouen, en réaction à la mort de Rémi Fraisse, tué par les gendarmes au Testet. Un communiqué a été publié sur le blog Face aux armes de la police

« Hier a eu lieu une marche en souvenir de Rémi Fraisse, assassiné par la police sur le site du projet de barrage à Sivens pour avoir donné corps à son refus. Malgré tous les efforts pour que rien ne se passe, nous ne nous laisserons pas intimider et nous continuerons à exprimer notre colère. Il y va de notre fidélité à Rémi, à nos luttes. De notre attachement à toutes les ZAD, à tous les lieux où ceux qui vivent ensembles tentent de se réapproprier leurs existences et inventent d’autres rapports au monde et aux vivants.

Face au palais de Justice de Rouen, une cabane de palettes est apparue en cinq minutes. Nous servons des soupes chaudes. Un campement a vu le jour et nous comptons bien y rester. Nous ne revendiquons rien : c’est la possibilité même de lutter et d’envisager d’autres futurs qui est en jeu. Nous, premiers occupants, nous vous appelons à nous rejoindre pour discuter, élaborer la suite du mouvement, construire d’autre cabanes et manger un morceau.

A ce jour, un appel a déjà été lancé dans les lycées. Mais multiplions les actions partout où nous sommes. Montrons que partout, d’autres mondes existent.

Discussions aujourd’hui et les jours qui viennent devant le palais de justice à 13h et 20h

Retrouvons-nous. »

http://larotative.info/communique-de-la ... alais.html




Samedi 8 novembre, ZAD NDDL
Marche solidaire contre les violences policières et judiciaires

14h au Sabot (sur la D281)

Les membres et sympathisants du Collectif Copain44 sont révoltés par la mort de Rémy Fraysse, dramatique conséquence, tristement prévisible, de la volonté du pouvoir en place de réprimer par la violence policière et judiciaire l’expression de toutes nos contestations citoyennes.

Nous demandons que la responsabilité, non seulement de l’homme qui à lancé la grenade meurtrière, mais de tous les échelons de la hiérarchie décisionnelle qui ont mis en place les conditions de ce terrible drame, soient établies, reconnues et sanctionnées.

Nous demandons l’abandon immédiat de l’utilisation de toutes les armes dites « non létales » qui ont déjà tant de fois mutilé et tué, au Testet et ailleurs. Bien que révoltés, nous refusons de répondre par la violence et la destruction à cette violence institutionnalisée.

Copain 44 appelle à une marche unitaire le samedi 8 novembre 2014 à partir de 14h00 sur la Zad entre le Sabot, la forêt de Rohanne et la Chateigne, lieu où nous avons subit la même violence policière en 2012, mais où nous avons aussi su être solidaires pour y résister.

Copain 44

https://zad.nadir.org/spip.php?article2703


Samedi 8 novembre, Paris
Violences policières : Riposte populaire !

Dimanche 26 octobre Rémi Fraisse est mort, tué par la police lors de la lutte contre le barrage de Sivens.

Depuis cette date, des mobilisations ont lieu en France et ailleurs, partout où la douleur d'apprendre la mort de quelqu'un sous les coups de la police est insupportable. Mardi 4 novembre, le pouvoir a finalement répondu à la colère qui monte : les travaux du barrage reprendront, la zone du Testet sera évacuée, on efface tout et on continue…

Que fait la police ?

Au cours des luttes de ces dernières années, la police a blessé et mutilé des dizaines de personnes en réprimant des révoltes, des mouvements sociaux, des actions syndicales et des luttes contre des projets nuisibles comme le barrage du Testet.

La violence de la police dans les quartiers populaires, est quotidienne.

Elle s'exprime par le bouclage des quartiers, les contrôles au faciès, les expulsions, les rafles de sans-papiers. On dénombre une quinzaine de morts chaque année. A chaque fois des collectifs se montent et luttent contre la violence de la police et son impunité.

Que défend la police ?

Par la violence, la police maintient l'ordre établi, les intérêts des puissants. Quand la solidarité et la révolte s'organisent et gagnent du terrain, la police n'hésite plus à emprisonner, blesser, mutiler et tuer. Journalistes et politiciens commentent en séparant les bons des mauvais, les violents des non-violents, là où l'expérience nous montre que les armes de la police ne font aucune distinction entre les manifestants.

Résistons ensemble !

[...], une occupation de la CAF, un fauchage d'OGM, une réquisition de logement vide sont autant d'actes de révolte et de colère légitimes.

Lorsqu'ils tuent l'un d'entre nous, ils nous disent que notre vie n'a aucune valeur.

Prouvons-leur que prendre une de nos vies leur coûtera très cher.
• Samedi 8 novembre - Manifestation nationale a Toulouse contre les violences policières et le barrage du Testet
Départs de Paris : paris-testet@laposte.net
• Samedi 8 novembre - Manifestation de soutien à Paris.
RDV Nombreux a 14h00 - place de la Bastille



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Re: Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Messagede Pïérô » 07 Nov 2014, 12:31

Les deux assemblées lycéennes appellent à une nouvelle journée de blocage ce vendredi et à un rassemblement à Nation à 11h.

Aujourd'hui des centaines de lycéens et de jeunes sont descendus dans la rue pour manifester.

Une fois encore, leur mécontentement est grand. Il est une fois encore une critique directe envers l’État Français, sa police et ses méfaits, qui non-seulement violente, blesse et abuse mais va même jusqu'à tuer. Les contrôles au faciès, injures des forces de l'ordre, voir même pressions physiques ou mentales sont des faits communs et connu de tous les jeunes, plus que tous les autres citoyens. Car oui, les jeunes sont des cibles facile et évidente pour la police, qui ne culpabilise pas de traumatiser des mineurs ou de jeunes adultes pour faire du chiffre.

On se souvient de Zyed et Bouna tués, des images de nez ou des yeux arrachés par les armes de nos gardiens de la paix, des bras cassés par leurs armures de tortues ninjas. La liste vient de s’alourdir encore une fois, c'est Rémi, un camarade pacificiste de 21 ans, en lutte pour préserver notre terre et ses écosystèmes qui a perdu la vie. Il est mort, tué par une grenade, projetée par un militaire. Quoi de plus normal en temps de guerre ? Une guerre qui oppose des fonctionnaires, des gens payés par l'État pour porter des armes et s'en servir sur l'ensemble de la population civile française.

Alors voilà le calcul que fait le Mili aujourd'hui. Voila pourquoi il en appel à ses camarades de classe(s), comme de lutte, à descendre dans la rue et ainsi montrer la riposte des citoyens, qui ne désirent pas vivre en craignant ceux qui sont censés les protéger. Voila pourquoi Le Mili appel à bloquer les lycées, à venir manifester, pour faire comprendre que dans une guerre il y a deux camps, et que l'un n'est pas plus légitime ou gagnant.
Tant que la police ne sera pas destituée des armes létales et tueuses, tant que les policiers iront se servir dans les écoles pour remplir les centres de retentions, tant que le papier servira a envoyer des OQTF - grosse pensée à Yéro, demain on sera mobilisé pour lui - et non apprendre des cours, les jeunes seront révoltés. Les jeunes seront dans la rue. Les jeunes bloqueront les établissements.

Le Mili, en écho aux assemblées générales qui se sont tenues à la suite de la manifestation d'aujourd'hui, appel de nouveau à bloquer les lycées demain et d'élargir cet appel à l'ensemble des lycées qui peuvent bloquer.

https://fr-fr.facebook.com/pages/Mouvem ... 3848622139


A Rouen, le campement sauvage en hommage à Rémi Fraisse démantelé
La police a évacué, vendredi 7 novembre vers 4 h 30, le campement de plusieurs dizaines de militants écologistes dans le centre de Rouen (Seine-Maritime). Ces derniers l'avaient installé mardi soir à la mémoire de Rémi Fraisse, le jeune homme tué le 26 octobre sur le site du barrage de Sivens, dans le Tarn.
... http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html


Samedi 8 novembre Lille
rassemblement à 18h, Grand Place de Lille, Place du Général-de-Gaulle
http://lille.demosphere.eu/rv/2531

Liste des rassemblements : https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/
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Re: Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Messagede Nico37 » 07 Nov 2014, 16:47

Communiqué du NPA 31:

C'est par La Dépêche que le NPA 31, organisation appelante, parmi d'autres, à la manifestation de demain à Toulouse (en pièces jointes, sa déclaration de manifestation à la préfecture et le tract unitaire d'appel à manifester) vient d'apprendre que la manifestation ne serait pas autorisée, au prétexte que « les forces de l'ordre s'attendent à devoir contenir des débordements ». A cette heure (vendredi 7 novembre, 13 heures), le NPA 31 n'a pas reçu notification de cette « non-autorisation ».

Comme le NPA l'indique dans sa déclaration de manifestation, il appartient au préfet de la Haute-Garonne, au ministre de l'Intérieur et au gouvernement qu'il n'y ait pas de « débordements » en donnant pour consigne aux forces de police sur le terrain de se contenter d'ouvrir la circulation sur le trajet du parcours déposé de Jean-Jaurès à la place du Salin. C'est la militarisation de l'espace public par la police, samedi dernier, qui a été la cause des « débordements ». A l'inverse, hier, à Paris, lors de la manifestation spontanée des lycéens, il n'y a eu aucun « débordement », le préfet de police de Paris et le ministre de l'Intérieur ayant donné consigne aux forces de police de ne pas entraver la manifestation.

Demain, à Toulouse, il n'y a pas de raison qu'il en soit autrement. Le droit de manifester est constitutionnel. Les autorités préfectorales et le gouvernment ont en charge de le faire respecter.
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Re: Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Messagede Pïérô » 08 Nov 2014, 12:22

Vidéo, Lycéens-ennes pour Rémi Fraisse
https://www.youtube.com/watch?v=uunFnsk5Y_k&app=desktop

Rouen
Communiqué et vidéo : http://larotative.info/communique-de-la ... alais.html

Lyon
Répression de la manif anti répression : http://rebellyon.info/Repression-de-la- ... ssion.html

Toulouse
Repression toujours, le préfet interdit la manifestation de ce samedi à Toulouse : http://www.ladepeche.fr/article/2014/11 ... ation.html
Les organisateurs maintiennent la manifestation. Plusieurs appels : http://iaata.info/Manifestation-samedi-8-novembre.html

Vannes
Rassemblement samedi 8 novembre à 14h30, esplanade du port, rive droite, la Rabine
https://tantquilyauradesbouilles.files. ... 081114.jpg

Metz
Manifestation samedi 8 novembre à 16h30, au départ de la place Nelson Mandela (devant le campus du Saulcy)
http://al-moselle.over-blog.com/2014/11 ... -etat.html

Paris, NNDL, Lille, voir plus haut :
viewtopic.php?f=73&t=9206&start=45#p182530
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Mort de Rémi Fraisse, violence policière-violence d'Etat

Messagede niouze » 10 Nov 2014, 00:40

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