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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

MessagePosté: 06 Jan 2017, 14:01
de bipbip
Les policiers n’en peuvent plus (2) – Embedded and Cie

Pourquoi faut-il que lorsque Le Monde décide d’enquêter en profondeur sur la question, son mouvement naturel soit d’embedder une de ses plumes dans un commissariat de banlieue plutôt que de recueillir les témoignages et récits des populations diverses qui, dans ces quartiers et d’autres, ont quotidiennement à faire à la police, dans des circonstances tout aussi diverses ?

... http://www.anti-k.org/2017/01/05/les-po ... d-and-cie/

Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

MessagePosté: 02 Fév 2017, 22:53
de bipbip
Légitime défiance : quelques notes sur les récentes réformes de la police

Cette semaine était examinée devant le Sénat [1] la réforme de la « sécurité publique ». Cette loi répond à une veille revendication des syndicats majoritaires et vient ponctuer une période qui, depuis la mort de Rémi Fraisse en passant par celle d’Adama Traoré, a vu les violences et les crimes policiers devenir un sujet un peu moins confidentiel dans les médias.

Sur les cinquante dernières années, 10 à 15 personnes décèdent chaque année du fait des forces de l’ordre. Dans la majorité des cas [2], la personne décédée était désarmée. On l’a dit et redit, ces morts ne sont jamais des bavures (le terme ne veut rien dire) mais le résultat de l’activité normale de la police. D’où leur insupportable régularité dans le temps.

Quand la police réprime un trouble, il lui arrive d’insulter, de s’énerver, de blesser, de mutiler et parfois de tuer. Les récents battage autour des violences policières pendant le mouvement contre la loi Travail ont fait découvrir à certains ce qui était une évidence pour d’autres : l’objet de la police est la défense coûte que coûte de l’ordre social, et pour ça, tous les coups sont permis. Ainsi l’état d’urgence, s’il accroît symboliquement les possibilités de l’impunité policière, ne vient que renforcer cette vérité connue de quiconque a déjà eu à faire à la police : cette dernière incarne l’exception au droit.

Jusqu’à présent, les règles qui autorisaient le tir à balles réelles n’étaient pas tout à fait les mêmes entre police et gendarmerie nationales. Ces derniers, militaires, avaient de ce fait des règles légèrement plus « libérales », en ce qui concerne l’utilisation de leurs armes, que celles des policiers. À la veille de l’élection présidentielle [3], le gouvernement se propose de mettre un terme à tout ça avec une « modification des conditions d’engagement pour les policiers » en le calquant sur celui de la gendarmerie. A l’avenir, en droit, le tir devient possible après sommation pour arrêter une personne récalcitrante et qui s’enfuit. En fait, en réalité, ce droit est déjà effectif : déjà en 1997 à Dammarie-les-Lys, un équipage de la BAC abat dans le dos le conducteur d’une voiture, Abdelkader Bouziane, qui refusait de s’arrêter. Le policier a bien sûr bénéficié d’un non-lieu.
En matière d’usage des armes, la situation sur le terrain ne devrait donc pas changer sensiblement. Les gendarmes sont déjà soumis à ce système et il n’y a pourtant pas une disparité notable en terme de morts par rapport aux policiers. C’est en fait une mesure essentiellement symbolique. En donnant le signal que les règles d’engagement sont assouplies, on réaffirme surtout le soutien moral et pénal de l’État à son bras armé. En ces temps où l’action de la police est régulièrement remise en cause, où le gendarme qui a tué à coup de grenade Rémi Fraisse sur la ZAD de Sivens fin 2014 [4] va sans doute bénéficier d’un non-lieu, le gouvernement fait le choix de la fuite en avant en encourageant les forces de l’ordre à poursuivre sur leur lancée. Décidément, la radicalisation est peut-être effectivement le phénomène politique le plus partagé du moment.

Les chiffres sont là. Dans les cas de morts impliquant des policiers sur les trente dernières années, seuls 30% des policiers meurtriers ont été condamnés à une peine et seulement 5% à de la prison ferme. Si ces meurtres ne sont pas reconnus comme tels et sont si peu punis, c’est que le système pénal reconnaît finalement ces épisodes comme des sortes de dommages collatéraux du fonctionnement normal de la police. Il faut noter que cette protection dont bénéficient les flics concerne aussi d’autres pratiques comme celles des éborgnements au flash-ball [5] ou à la grenade de désencerclement [6] par exemple.

L’accroissement du concept de « légitime défense » des policiers, y compris municipaux, correspond à l’aggravation de la qualification des atteintes aux fonctionnaires de police. L’attaque d’une voiture de police au cocktail molotov, quai de Valmy, le 18 mai 2016, ou celle réalisée à Viry-Châtillon, le 8 octobre 2016, ont été traitées comme des tentatives d’homicide. En dehors des peines de prison préventives que ce traitement suppose, cette configuration laisse imaginer qu’un policier pourrait engager son arme face à de simples cocktails « molotov ».

Le gouvernement montre au passage qu’il sait se montrer généreux avec ceux qui le protègent : il propose de glisser un petit cadeau aux fonctionnaires de police avec la réforme de l’outrage. Les juges, censés jusqu’alors représenter toute l’autorité de la Justice, bénéficiaient d’une protection en matière d’outrage symboliquement plus importante que les autres fonctionnaires, et donc de condamnations plus lourdes. L’outrage au policier devrait rejoindre le niveau de celui du juges histoire de pouvoir rappeler à tout le monde de pas broncher.

... https://rebellyon.info/Legitime-defianc ... -les-17409

Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

MessagePosté: 09 Fév 2017, 17:56
de bipbip
Légitime défense des policiers : le projet de loi adopté en première lecture

Le texte du projet de loi de sécurité publique a été approuvé mercredi à l'issue des débats à l'unanimité de la quinzaine de députés PS, LR et FN présents.

Le texte fait polémique mais les réticences des avocats, des magistrats et des associations n'y ont rien fait. Ce mercredi, les députés ont approuvé en première lecture le projet de loi de sécurité publique, qui assouplit les règles de légitime défense pour les policiers, durcit les peines pour outrages aux forces de l'ordre et autorise l'anonymat des enquêteurs. Le texte a été approuvé à l'issue des débats à l'unanimité de la quinzaine de députés PS, LR et FN présents dans l'hémicycle. Seul le Front de gauche avait annoncé son intention de s'abstenir. Députés et sénateurs vont maintenant travailler à rédiger une version commune pour que le projet de loi soit définitivement adopté d'ici la fin des travaux parlementaires fin février.

... http://www.lepoint.fr/politique/legitim ... 408_20.php

Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

MessagePosté: 11 Fév 2017, 22:16
de Pïérô
À "C dans l'air", un syndicaliste policier affirme que "Bamboula, ça reste convenable" comme insulte

Des mots qui ne vont sûrement pas apaiser les tensions entre jeunes et policiers. Le 2 février dernier, Théo, 22 ans, était brutalement arrêté par quatre policiers dans la cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois (93). Victime de blessures très graves, causées entre autres par un coup de matraque porté à l'anus, le jeune homme est devenu en quelques heures à peine le symbole de la grogne des jeunes de banlieue contre des forces de l'ordre régulièrement accusées de violences.

Alors qu'une polémique concernant la qualification en viol, ou non, des violences subies par le jeune homme monte, un responsable syndical policier, Luc Poignant (Unité SGP Police) était l'invité de "C'est dans l'air", sur France 5. Et alors qu'il était interrogé sur les relations entre jeunes et agents, et notamment les insultes échangées, il a répondu: "Bamboula, d'accord ça ne doit pas se dire, mais ça reste à peu près convenable."

... http://www.huffingtonpost.fr/2017/02/09 ... -bamboula/

Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

MessagePosté: 15 Fév 2017, 04:32
de Pïérô
Mais que fait la police ?

Le soir est tombé sur l’avenue des Champs-Élysées, à Paris. Bravant l’état d’urgence, plusieurs centaines d’individus bloquent la circulation. Certains sont encagoulés ; armés, peut-être, à en juger par les bosses sous leurs blousons. Ils marchent vers le « périmètre interdit », celui de la résidence du président de la République et du ministère de l’intérieur, place Beauvau, cœur de l’État où, d’ordinaire, nul ne doit manifester. D’un instant à l’autre, la police déchaînera sur eux grenades lacrymogènes, matraques et tirs de Flash Ball. Pas cette fois. Cette fois, ils sont la police.

Depuis le 17 octobre 2016, manifestations et rassemblements se succèdent : des policiers « exaspérés », se qualifiant d’« éboueurs de la société », font part de leur « ras-le-bol » et de leur « colère » après l’attaque au cocktail Molotov de quatre de leurs collègues, le 8 octobre à Viry-Châtillon, dans l’Essonne. Deux ont été gravement blessés.

Partie de la base, cette mobilisation qui se veut apolitique et asyndicale a créé sa propre association, le Mouvement des policiers en colère, signe d’une volonté de s’inscrire dans la durée. Les premiers mots d’ordre dénotent des revendications matérielles : « locaux vétustes », « véhicules et protections pas adaptés », « millions d’heures supplémentaires accumulées ». Mais, à l’instigation des syndicats, qui sautent dans le train en marche, ils prennent une tournure plus politique : « révision des cadres juridiques d’emploi des armes » pour permettre l’application de la légitime défense en cas de fuite du suspect ou de forçage d’un barrage, « alignement du régime juridique de l’outrage sur celui de l’outrage à magistrat » — soit un doublement de la sanction —, « mise en place de peines planchers pour les agressions des forces de l’ordre et de secours » — alors que cette mesure a été abrogée le 1er octobre 2014 car elle contrevient à l’individualisation des peines, un principe à valeur constitutionnelle.

Recevant les syndicats, où sont encartés 49 % des effectifs, contre 11 % pour l’ensemble des professions de la fonction publique, le ministère de l’intérieur a dit « entendre et comprendre » le mouvement (26 octobre). Un projet de loi qui calque le régime des policiers sur celui des gendarmes en matière d’usage des armes a été examiné en conseil des ministres le 21 décembre. Les pouvoirs publics ont également débloqué 250 millions d’euros destinés à répondre aux demandes formulées dans la rue : amélioration des conditions de travail, équipement, mesures d’anonymisation des enquêteurs, simplification des procédures administrative et pénale. Enfin, les policiers seront mieux informés des suites pénales données aux affaires traitées ; un droit de suite que l’on peut interpréter comme une tentative d’intimidation de l’institution judiciaire.

Avec le soutien du Front national, qui recueillerait plus de 50 % des suffrages parmi les policiers et militaires (1), les gardiens de la paix cherchent désormais à élargir leur mouvement aux autres corps relevant de la sécurité — gendarmes, pompiers, personnels soignants — et demandent aux « civils » de s’y associer. Faut-il y voir un risque de sédition ?

... http://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/CAILLE/56997

Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

MessagePosté: 07 Sep 2017, 20:44
de bipbip
Et hop ! Même à "gauche" les flics dans leur merde et leur vomi

Manifestation du 12 septembre

Un syndicat de police appelle à manifester en tête de cortège. Policiers hors de nos manifestations !

Un syndicat policier, le VIGI, appelle les forces de police à manifester au sein du cortège de tête. Les policiers entendent manifester contre la « destruction du Code du travail » mais « tout en protégeant » les manifestants « des délinquants et criminels infiltrés ». Un appel en forme de provocation contre les manifestants et l’ensemble du mouvement social qui s’apprête à manifester contre Macron et son monde. Policiers : hors de nos cortèges, hors de nos manifestations !

... http://www.revolutionpermanente.fr/Un-s ... festations

Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

MessagePosté: 09 Sep 2017, 12:56
de bipbip
Pas de flics dans nos cortèges

Suite à la provocation du VIGI, un syndicat policier ayant appelé à infiltrer la manifestation du 12 septembre, des lycéen-nes déterminé-es à ne pas céder se sont rassemblé et ont décidé de leur répondre.

Le VIGI, syndicat policier, appelle ses adhérent-es à prendre la tête de la manifestation du 12 septembre afin d’intervenir par tous les moyens dont ils disposent pour interpeller celles et ceux qui commettraient des infractions. Le ridicule ne tue pas, le VIGI en use allègrement en appelant à infiltrer un cortège lycéen. Mais aussi comique que puisse être cet appel, ces « policiers progressistes » (sic) se prennent au sérieux et entendent bien jouer les justicier-es au secours des honnêtes gens. Reprenons donc.

Qu’est-ce que le VIGI ? Il s’agit du nouveau nom, depuis juin dernier, de la CGT police. Un syndicat qui prétend rassembler les policier-es « de gauche » (ou presque), mais qui n’a pas hésité, par exemple, à appeler à se rassembler le 18 mai 2016 sur la place de la République contre la « haine anti-flics », aux côtés de grandes figures de la droite dure et de la droite extrême (Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard notamment). Un syndicat dont certains communiqués avaient également été largement repris par les sites d’extrême-droite « Égalité et Réconciliation » (site d’Alain Soral) et « Quenel + » (site de Dieudonné). Un syndicat, plus récemment, qui relaye sur son compte Twitter le vulgaire youtuber d’extrême-droite « Raptor Dissident » (proche d’Alain Soral). Nous nous contenterons de ces quelques exemples, qui permettent de cerner un peu plus ce syndicat si « progressiste ».

Les présentations étant faites, reprenons leur communiqué, dans lequel le VIGI pose deux objectifs rigoureusement contradictoires avec l’esprit même de l’ensemble des manifestations depuis le printemps 2016. Premièrement, la défense de leurs collègues en service. Fidèle au corporatisme qui règne dans une institution policière que certain-es comparent, pour cette raison, à une véritable mafia, le VIGI n’hésitera pas à briser un mouvement social au nom de l’esprit de corps. La CGT police, à son époque, avait déjà fermement condamné certaines affiches d’autres syndicats affiliés à la CGT parce que ceux-ci avaient simplement osé dénoncer le déferlement de violence policière lors des manifestations contre la loi travail. Le VIGI n’est pas un syndicat de transformation sociale, ni même de réforme sociale, mais un instrument au service d’une corporation qu’il s’agit, pour ses membres, de défendre coûte que coûte.

Deuxième objectif, la défense des manifestant-es contre « les délinquants et les criminels infiltrés ». Complètement dépassé par les rencontres, les discussions et les débats qui ont pu avoir lieu au sein des structures militantes, le VIGI est resté coincé quelques années en arrière, distinguant les « bons » des « mauvais » manifestant-es. Distinction dont on sait aujourd’hui qu’elle est caduque et qu’elle n’est qu’une stratégie du pouvoir politique pour briser toute contestation sociale. Le syndicat policier, usant sciemment de ces catégories morales du « gentil » et du « méchant », se place de facto dans le camp du pouvoir, pas dans le nôtre.

Pour finir, c’est sans doute là le plus comique, nos nouveaux « camarades » autoproclamés ne font aucune mention des violences et des crimes policiers de ces dernières années, que cela soit lors du mouvement contre la loi travail, ou des crimes policiers qui ont pu toucher Adama, Théo, Liu Shaoyo, Curtis et bien d’autres. En 2016, la police frappait, gazait et mutilait les manifestant-es ; aujourd’hui elle prétend les défendre. Cette blague a assez duré : le VIGI n’est pas le bienvenu. Et il le sait. En appelant à infiltrer le cortège lycéen « quitte à se faire massacrer » (comme il le dit lui-même), le VIGI assume qu’il viendra en hostilité, et non pour manifester – en plus de feindre une posture de victime (comme si des lycéen-nes avaient la capacité de « massacrer » des policier-es).

Ce syndicat, à l’extrême opposée de ce que nous portons collectivement, appelle donc à rejoindre la tête de la manifestation qui consiste, rappelons-le, en un cortège lycéen, afin de semer le trouble dans nos rangs et de briser une contestation sociale plus que nécessaire. Mais personne n’est dupe. Ces individus qui entendent infiltrer le cortège lycéen seront accueillis de manière hostile par tout le monde, y compris les plus pacifistes des manifestant-es. Parce qu’ils sont le garants d’un ordre social qui court à sa perte, aucun flic n’est le bienvenu dans nos cortèges ou dans nos manifestations : leur présence ne réjouit personne. Que les flics infiltrent nos cortèges, ils seront immédiatement repoussés : c’est cela, défendre une manifestation.

Comité d’action inter-lycéen

https://paris-luttes.info/pas-de-flics- ... teges-8651

Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

MessagePosté: 16 Sep 2017, 13:27
de bipbip
quelques flics appellent à manifester le 16 septembre et attendent les "faces de lopettes"

À l’appel de Mobilisation des Policiers en colère, de l’association des Femmes de force de l’ordre en colère (ça fait beaucoup de colère) et un obscur syndicat policier, le Syndicat National de la Sécurité publique, une manifestation de policiers est organisée le 16 septembre prochain pour plus de moyen.

Cette manifestation est principalement publicisé via les réseaux sociaux mais aussi le très à droite blog policier "Police et réalités". Blog qui diffuse très régulièrement des textes appelant à un tout sécuritaire et un armement sans borne de la police. Ce dernier élément est d’ailleurs le cheval de bataille du SNSP qui milite avant tout pour la liberté de l’armement pour tous. Comme si les récents drames ne suffisaient pas à calmer cette orgie d’armement chez les flics.

... http://paris-luttes.info/paris-7em-quelques-flics-8690

Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

MessagePosté: 04 Jan 2018, 17:34
de bipbip
Violences contre les policiers : la colère des forces de l'ordre

Lors de nombreux rassemblements mardi dans plusieurs villes de France, les policiers ont témoigné de leur exaspération après l'agression de deux policiers dimanche.

« Ils cherchent à se faire un flic. Ils le disent, ils l'écrivent, ils le chantent. Pour eux, la guerre est ouverte. » Yannik*, policier de 37 ans, exprime la colère qui monte chez les forces de l'ordre confrontées à une haine antiflics, selon lui, de plus en plus assumée.

En octobre 2016, la violente agression contre deux policiers à Viry-Châtillon (Essonne) avait déclenché un mouvement de fronde inédit au sein des forces de l'ordre. Cette fois, c'est le passage à tabac filmé d'une gardienne de la paix et d'un officier à Champigny (Val-de-Marne) qui remet les policiers dans la rue. Mardi, plusieurs rassemblements ont eu lieu en France devant des commissariats, à commencer par celui de Champigny, à l'appel du syndicat Alliance, majoritaire chez les gardiens de la paix. Le chef de l'Etat, en déclarant sur Twitter : « Honneur à la police et soutien total à tous les agents bassement agressés », a ouvert une brèche aux syndicats policiers qui multiplient les signaux d'alerte depuis des mois.

... http://www.leparisien.fr/faits-divers/v ... 481034.php

Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

MessagePosté: 12 Jan 2018, 13:03
de Pïérô
A Tours, les « policiers en colère » soutenus par l’extrême-droite

Ce mardi 9 janvier, les policiers de Tours manifestaient une nouvelle fois devant le commissariat de la rue Marceau à l’appel du syndicat Unité SGP Police. Ils dénonçaient un soi-disant « manque de protection et de reconnaissance ». Une nouvelle fois, l’extrême-droite locale est venue les soutenir.

Cela deviendrait presque une habitude. Déjà, en mai 2016, quand les policiers de Tours s’étaient rassemblés contre la « haine anti-flics » dont ils se disent victimes, ils avaient été rejoints par des élus du Front National https://larotative.info/manifestation-d ... -1599.html. Même chose ce 9 janvier : au moins trois élus du Front National étaient présents aux côtés des policiers rassemblés devant le commissariat de Tours. C’est Stanislas de La Ruffie, conseil régional FN, qui a mis en scène leur participation via son compte Twitter.

En s’affichant au côté des policiers, le Front National soigne son électorat. D’après le Centre de recherches politiques de Sciences Po, les membres de la police votent de plus en plus pour ce parti : en 2015, 51,5% des policiers et militaires ont déposé un bulletin Front national dans l’urne [1]. En 2017, l’IFOP, un institut de sondage, parlait même à ce sujet d’une « radicalisation » du vote des membres des « forces de sécurité » (policiers, gendarmes, militaires et gardiens de prison) [2]. En 2012, à l’occasion du congrès du Front National qui avait vu accéder Marine Le Pen à la présidence du parti, un flic de Tours avait d’ailleurs clairement exprimé sa sympathie pour les idées d’extrême-droite, dans une séquence restée célèbre https://larotative.info/congres-du-fn-q ... e-701.html.

A qui profite le « laxisme » ?

Dans leurs communiqués, les syndicats policiers et le Front National se rejoignent au moins sur un point : la dénonciation d’un supposé laxisme dont profiteraient les individus qui s’en prennent à la police. Ainsi, le secrétaire départemental d’Unité SGP Police réclame que « des peines de prison ferme soient appliquées pour les agressions ». Mais c’est déjà le cas, comme l’a montré l’affaire de la voiture de police brûlée quai de Valmy : dans ce dossier, plusieurs prévenus ont été placés en détention provisoire pendant de nombreux mois, et les peines prononcées sont allées jusqu’à sept ans de prison ferme [3].

En revanche, les policiers qui commettent des agressions sont le plus souvent relaxés, ou condamnés à des peines de prison avec sursis [4]. Et les violences dont ils se disent victimes sont souvent beaucoup moins « gratuites » qu’ils le prétendent. Dans deux des affaires survenues depuis le 1er janvier 2018 et mises en avant par les syndicats de police, la version des flics a été contestée par les témoins ou les victimes, parfois vidéo à l’appui [5].

Il n’empêche, les syndicats de police ont été reçus le 10 janvier par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. Celui qui, d’après Le Canard Enchaîné, en a « un peu marre de passer pour le facho de service ». Vu son bilan depuis son arrivée au gouvernement, on peut parier qu’il saura donner des gages aux policiers et à leurs alliés d’extrême-droite.


Notes

[1] Voir la note La dynamique du Front national sur le site de l’ENS http://www.ifop.com/media/pressdocument ... t_file.pdf .

[2] Lire la note 2012-2017 : une radicalisation du vote des membres des forces de sécurité http://www.ifop.com/media/pressdocument ... t_file.pdf.

[3] Voir Quai de Valmy : des peines de prison ferme allant jusqu’à sept ans sur Liberation.fr http://www.liberation.fr/france/2017/10 ... ns_1602380.

[4] Voir par exemple Tirs de Flash-Ball : prison avec sursis pour les policiers sur Lemonde.fr http://www.lemonde.fr/police-justice/ar ... 53578.html.

[5] Voir Argenteuil - Même la justice ne croit pas à la version policière et Aulnay-sous-Bois : la presse encore surprise à couvrir une violence policière, la vidéo vient encore les contredire sur Paris-Luttes.info https://paris-luttes.info/argenteuil-me ... ce-ne-9327.


https://larotative.info/a-tours-les-pol ... -2574.html

Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

MessagePosté: 02 Fév 2018, 12:25
de Pïérô
« Deux tirs en l’air lors d’une intervention » : les policiers de Tours réclament l’impunité

Le jeudi 25 janvier, quatre syndicats de flics du commissariat de Tours appelaient leurs collègues à un rassemblement devant la préfecture d’Indre-et-Loire. D’après La Nouvelle République (25/01/18), c’est la mutation d’un policier du service de nuit au service de jour qui constituait le principal point de friction entre le syndicat majoritaire (Unité SGP Police) et la direction de la sécurité publique, le syndicat dénonçant « une sanction inique » . Pourtant d’après le quotidien local, cette mutation-sanction intervenait

« après plusieurs rappels à l’ordre de la hiérarchie et suite, notamment, en novembre dernier, à deux tirs en l’air lors d’une intervention. »

Entre les lignes, on comprend que le policier aurait fait usage de son arme hors du cadre légal, qu’il avait déjà fait l’objet d’avertissements, et que sa hiérarchie a — finalement — décidé de prendre une mesure. Insupportable pour les syndicats policiers, qui réclament de pouvoir agir en toute impunité. Quand « policiers en colère » rime avec « impunité policière ».


https://larotative.info/deux-tirs-en-l- ... -2612.html