Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede bipbip » 23 Oct 2016, 18:42

De complaisances politiques en reculades : un ordre policier pour la société civile
Des policiers armés, cagoulés, utilisant leur véhicule de service pour monter sur l’Elysée : par certains côtés, la « colère » et le « ras-le-bol » de la police réveillent le souvenir des ces ligues d’extrême-droite qui, en février 1934, manifestaient contre la Chambre des députés. Référence sans doute un peu rapide et anachronique, il n’empêche que ce mouvement prétendument « spontané » éclaire d’un jour inquiétant la rapide dérive policière de l’ordre public.
... http://www.anti-k.org/2016/10/22/de-com ... -civile-2/


Policiers en colère : un leader autoproclamé proche du FN et... employé chez Carrefour
Rodolphe Schwartz, ancien adjoint de sécurité et sympathisant du Front national, est l'un des manifestants les plus virulents. Problème : il a quitté la police.
... http://www.lepoint.fr/societe/policiers ... 595_23.php

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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede bipbip » 25 Oct 2016, 16:45

Témoignage d’une enseignante dans le 93
Manif de « policiers en première ligne » ? Mais que fait la police dans les quartiers ?
Depuis le début des manifestations des policiers dans quelques villes et notamment à Paris suite à l’attaque de Viry-Châtillon, on entend dire dans les médias mais aussi par la classe politicienne que les policiers en première ligne dans les quartiers, maltraités, sont les victimes de la population des quartiers populaires. Ils insistent sur la difficulté de travailler dans des quartiers de « délinquants » et de « voyous ». Mais de qui se moque-t-on ? Allez donc demander aux jeunes des quartiers populaires ce que fait la police tous les jours dans les banlieues.
... http://www.revolutionpermanente.fr/Mani ... -quartiers


Contre le coup de force policier : la désobéissance civile
Par leurs modalités, par leurs mots d’ordre, les manifestations policières de ces derniers jours sortent du cadre catégoriel ou professionnel, légitime, pour investir le terrain politique, ce qui ne l’est plus. Devant le grand silence, la complicité des politiques, c’est à la société civile de réagir.
Des policiers armés, cagoulés, en uniforme, descendant dans la rue sur leur temps de service, des véhicules de fonction utilisés comme moyen de pression, un déploiement ostensible de symboles identitaires et nationaux : par leurs modalités, par leurs mots d’ordre, les manifestations policières de ces derniers jours sortent du cadre catégoriel ou professionnel, légitime, pour investir le terrain politique, ce qui ne l’est plus.
Cris de haine contre « la racaille », rassemblements hautement symboliques devant les palais de justice, critique récurrente d’un prétendu « laxisme » judiciaire, revendication de la présomption d’innocence (dont la police bénéficie déjà dans les faits), définition d’une nouvelle politique pénale : ces doléances sont le signe inquiétant d’une corporation qui ne respecte plus les principes du droit – on pourrait dire « républicains » si la république de son côté, les respectait encore – pour s’engager dans un domaine qui n’est plus de sa compétence.
... http://www.anti-k.org/2016/10/24/dossie ... A90cme7q1s


La rencontre aura lieu mercredi
La Police reçue à l’Elysée. Hollande prêt à concéder plus de moyens répressifs à la Police ?
Après une semaine de manifestations, les représentants syndicaux de la Police seront reçus à l’Elysée par François Hollande. Une façon de reprendre la main, à la fois pour les organisations que pour le chef de l’Etat. Jusqu’à céder aux revendications policières, qui réclament plus de moyens répressifs et un assouplissement de la légitime défense ?
... http://www.revolutionpermanente.fr/La-P ... -la-Police
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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede bipbip » 27 Oct 2016, 17:32

Quand la police pleurniche, le parisien s’assoit sur la présomption d’innocence
Que la police se donne des airs putschistes tout en revendiquant le droit de tuer plus facilement (parce que quand même, une enquête avec non-lieu, ou un blâme, c’est cher payé pour avoir zigouillé un moins-que-rien, une racaille...) cela n’inquiète pas le moins du monde la rédaction du parisien, par contre ce journal se sent obligé de faire tout un pataquès autour de quelques tags anti-flics retrouvés à la Sorbonne. Il faut les protéger, surtout psychologiquement, les pauvres petits, après une aussi "terrible attaque".
Le parisien, par sa politique éditoriale soutient donc implicitement la fameuse "présomption de légitime défense" (c’est à dire le permis de tuer), et zappe au passage la présomption d’innocence (la jeune femme n’a pas été condamnée...)
... https://paris-luttes.info/quand-la-poli ... he-le-6967

La police est républicaine, l’injustice sociale aussi.
Soucieux de plaire au plus grand nombre et de faire passer leur discours dans le consensus pro-flic ambiant, certains leaders de gauche nous expliquent que la police est « républicaine », qu’elle a raison de se mettre en colère et qu’il ne faudrait pas avoir peur de cette révolte en la qualifiant de réactionnaire ou de fasciste.
... https://quartierslibres.wordpress.com/2 ... ale-aussi/

250 millions de plus pour la répression
Rencontre à l’Élysée. Hollande fait du zèle et accède à une partie des revendications policières
Ce mercredi, François Hollande s’est entretenu avec des syndicats de policiers à l’Élysée. Outre une enveloppe de 250 millions d’euros alloués dans un plan de sécurité publique, un groupe de travail a été mis en place, avec pour objectif une loi sur la légitime défense en novembre prochain.
L’hypothèse de voir François Hollande accèder à une partie des demandes des policiers s’est confirmée ce mercredi. Lors d’une réunion à l’Élysée, où le ministre de l’Intérieur, le président de la République et le garde des Sceaux – on appréciera le fait que la frontière entre appareil répressif et justice soit abattue – ont reçu les syndicats de police. Alors que la presse annonçait que 100 millions d’euros seraient alloués pour répondre aux exigences policières, le gouvernement a fait du zèle. L’enveloppe répressive monte bel et bien à 250 millions d’euros.
... http://www.revolutionpermanente.fr/Renc ... policieres
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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede bipbip » 29 Oct 2016, 19:03

Menace pour la société civile

Violences et surenchères policières : une menace pour la société civile

En annonçant une « réflexion sur les conditions d’utilisation de la légitime défense » ainsi qu’un durcissement de la répression de « l’outrage à policier », le ministre de la police et de la justice signe la capitulation du pouvoir politique devant un mouvement, de nature factieuse, mené par une police gangrenée par l’extrême-droite.

En annonçant une « réflexion » (sic) sur les « conditions d’utilisation de la légitime défense » ainsi qu’un durcissement de la répression de « l’outrage à policier », le ministre de la police et de la justice signe la capitulation du pouvoir politique devant un mouvement, de nature factieuse, mené par une police gangrenée par l’extrême-droite. Les médias peuvent bien faire leurs gros titres et s’apitoyer sur la « colère », le « ras-le-bol » des commissariats, il faut appeler un chat un chat : avec des policiers masqués, cagoulés, armés, usant de l’intimidation, menaçant directement l’Assemblée nationale et les tribunaux, avec des revendications ciblant prioritairement l’exercice de la justice et l’exercice des droits de l’homme, c’est bien devant un processus quasi mafieux qu’a une fois de plus plié le gouvernement. Il faut dire qu’avec le trio Valls - Cazeneuve – Urvoas, il n’a pas eu à forcer sa nature. Les pleins pouvoirs à la police, en toute impunité : voilà de quoi faire taire les zadistes présents et à venir.

Un décès par mois dans les opérations de police et de gendarmerie

Dans ce contexte délétère, il est intéressant de relire l’ « enquête sur l’usage de la force par les représentants de la loi en France », réalisée par l’ACAT (l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) et publiée en mars dernier, c’est-à-dire avant le grand défoulement policier qui réprimera, au printemps, le mouvement social autour de la loi travail. Les chiffres, jamais évoqués par la grande presse, sont éloquents, avec, de 2004 à 2014, près d’un décès par mois lors des opérations de police ou de gendarmerie. L’ACAT qui s’est intéressée plus particulièrement à 89 cas d’usage de force survenus entre 2005 et 2015 dénombre « 26 décès, 29 blessures irréversibles (infirmités permanentes) et 22 blessures graves. » Mais le rapport précise également : « ces chiffres ne comptabilisent cependant pas un nombre important de violences dites « de l’ombre », telles les utilisations abusives de menottes, les mesures portant atteinte à la dignité, et les injures ou les tutoiements, dont l’ACAT a également reçu témoignage. Ils ne mentionnent pas non plus les cas de décès lors de courses-poursuites avec des forces de l’ordre qui ont été portés à sa connaissance.

Une impunité totale

Paralysés par une règlementation trop contraignante ? Une règlementation qui n’interdit pourtant pas l’usage des armes à feu, des flashball et tasers (« armes banalisées mais parfois dangereuses »), des « gestes d’immobilisation qui étouffent (…) des coups volontaires, des menottages abusifs, tutoiement et injures… » etc.

Paralysés par la peur de la sanction ? Une sanction qui n’arrive quasiment jamais puisque les « forces de l’ordre sont jugées par leurs pairs », les tribunaux le plus souvent inaccessibles, les victimes étant « discréditées et découragées » de porter plainte. Avec un Défenseur des droits à « l’autorité peu considérée, aux pouvoirs limités », le résultat le plus clair est une impunité de fait pour les policiers : sur 89 affaires de violences policières étudiées par l’ACAT, seules 7 ont donné lieu à des sanctions. Une disproportion telle qu’elle a valu à la France la condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme : suite à une affaire qui lui avait été soumise, la CEDH estimait en effet que « pareille sanction, manifestement disproportionnée à une violation de l’un des droits essentiels de la Convention [européenne des droits de l’homme], n’a pas l’effet dissuasif nécessaire pour prévenir d’autres transgressions de l’interdiction des mauvais traitements dans des situations difficiles qui pourraient se présenter à l’avenir. »

Et de citer les exemples, parmi les nombreux autres cas de :

Sékou (14 ans) « perd un œil à la suite d’un tir de flashball en 2005 : un policier a été condamné à 6 mois de prison avec sursis. La peine n’a pas été inscrite au casier judiciaire de l’agent, ce qui lui permet de continuer à exercer ses fonctions. »
Serge Partouche (48 ans) « décède par asphyxie lors de son interpellation en 2011 : trois policiers ont été reconnus coupables d’homicide involontaire et condamnés à 6 mois de prison avec sursis. »
Nassuir Oili (9 ans) est éborgné par un tir de flashball en 2011 (voir p. 35) : un gendarme est condamné aux assises à deux ans de prison avec sursis pour violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou infirmité permanente. La peine n’a pas été inscrite à son casier judiciaire. »

Une impunité pour les violences policières que l’ACAT met en regard avec la brutale répression qui sanctionne l’outrage et la rébellion, « quand la victime devient l’accusé. »

Exemples :

6 mois de prison avec sursis pour trois policiers reconnus coupables d’homicide (Serge Partouche) ; 1 an de prison dont 6 mois ferme pour un homme accusé d’avoir jeté des projectiles sur un policier.
18 et 24 mois de prison avec sursis pour deux policiers reconnus coupables d’homicide (Abdelhakim Ajimi meurt étouffé lors d’une interpellation) ; 1 an de prison ferme pour Enguerrand accusé d’avoir fabriqué et lancé un fumigène lors d’une manifestation à NDDL.
6 mois de prison avec sursis à un policier qui a éborgné à vie Sékou, 14 ans ; 6 mois de prison dont 2 mois ferme prononcés à l’encontre de Gaëtan, pour participation à une manifestation interdite, outrage et rébellion.

Surenchère

Impunité effective, droits et privilèges exorbitants : par leur coup de force, médiatisé avec une complaisance jamais démentie, encouragé par des pouvoirs publics pusillanimes, la surenchère policière paye. C’est dorénavant la police qui dicte le droit, qui impose sa loi à la société. Une société dont il faut espérer qu’elle n’est pas réductible à ces 91 % de sondés affichant leur soutien à un mouvement qui dépasse très largement les revendications catégorielles mais qui tient davantage du programme politique, un programme dont on connaît la couleur. L’enquête de l’ACAT explique que les victimes des violences policières sont « essentiellement des jeunes et des personnes issues des minorités visibles. » Des victimes, donc, du racisme policier et du racisme d’un état qui le légitime et l’entretient.

La question qui se pose aujourd’hui est de savoir jusqu’où dans cette voie, la société civile acceptera de se laisser mener. Car on ne peut pas sans conséquences lourdes pour l’avenir confier sa sécurité à une institution aussi compromise, en paroles comme en actes, avec les pires idéologies.


https://blogs.mediapart.fr/b-girard/blo ... tor=CS3-66


Communiqué contre les manifs de flics CNT 38

Face aux manifestations policières sauvages qui se déroulent depuis une semaine et dans lesquelles nous pouvons voir des centaines d’agents équipés, formés, masqués, armés vociférant la marseillaise un peu partout en France, il paraît nécessaire de rappeler que la violence la plus manifeste est celle de l’Etat, dont la police est le bras armé.
Alors que s’opère le démantèlement du bidonville de Calais après des mois de harcèlement moral et physique

Qu’est imminente l’expulsion de la ZAD de NDDL

Que nous portons tous.tes le souvenir encore cuisant d’une répression policière sans retenue lors des manifestations contre la « loi travail » (coups, blessures, nasses, arrestations à tours de bras, confiscation de matériel syndical, confiscation de matériel de protection, insultes, surveillance...)

Que se multiplient les contrôles d’identité humiliants et systématiques subis par les personnes issues de l’immigration et des quartiers populaires

Qu’on ne compte plus les victimes de ces contrôles et autres comportements violents qui meurent dans les fourgons et commissariats

Il est intolérable de les voir défiler pour réclamer une augmentation de leurs moyens et droits à réprimer.

POLICE PARTOUT JUSTICE DE CLASSE

https://grenoble.indymedia.org/2016-10- ... -manifs-de


Les flics défient le pouvoir !
Depuis plusieurs jours les policier-e-s cagoulés, manifestent parfois de nuit dans plusieurs villes de France, en plein État d’urgence. Quelles sont les revendications portées par cette rogne. Qui y a t’il derrière ses rassemblements ?
C’est avec Emmanuel Blanchard, politiste, enseignant à l’université de Versailles-Saint-Quentin, chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, qui a écrit notamment "Quand les forces de l’ordre défient le palais Bourbon (13 mars 1958)", " les policiers manifestants, l’arène parlementaire et la transition de régime", et également : " force de l’ordre et crise politique au 20 eme siècles" que nous allons tenter de mieux cerner cette actualité et son contexte.
Emission à écouter : http://sonsenluttes.net/?Les-flics-defient-le-pouvoir
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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede bipbip » 31 Oct 2016, 11:58

Contre le coup de force: non à l’impunité policière et au permis de tuer

Une quarantaine de personnes, intellectuels, universitaires, membres de collectifs, proches de victimes, signent une tribune pour dire pourquoi ils ne partagent pas la « colère » des policiers et dénoncent leurs « manifestations ».

... https://blogs.mediapart.fr/edition/les- ... is-de-tuer
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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede bipbip » 03 Nov 2016, 17:07

Manifestations policières : le bruit des bottes sur nos pavés

Depuis trois semaines, des manifestations policières ont lieu dans différentes villes du pays. Nous refusons de soutenir la Police car elle est aussi l’outil des gouvernants pour asseoir leur domination sur les exploité.es, que ce soit au travail, dans la rue et leur quartier. Face à cette dérive sécuritaire, il est urgent que le mouvement social garde le pavé suite à la mobilisation du printemps dernier contre la loi « travail ».

Depuis trois semaines, des manifestations policières ont lieu dans différentes villes du pays. Parfois sans déclaration en préfecture, elles se déroulent sans aucune répression, alors que certains manifestants sont cagoulés et armés, défilant à Paris dans le quartier des ministères et de l’Élysée. Débordant leurs syndicats, les policiers disent être solidaires de leurs collègues blessés par des cocktails molotovs à Viry Châtillon le 8 octobre dernier.

Leur dernière mobilisation importante s’est déroulée le jour de la mort de Rémi Fraisse, militant écologiste assassiné par la Police sur la ZAD de Sivens le 26 octobre.

Rapidement, les médias ont pointé du doigt leur porte-parole autoproclamé : un vigile de Carrefour ayant échoué plusieurs fois au concours de gardien de la paix et un ancien candidat du Front National. L’influence de l’extrême-droite ne s’arrête pas là au vu des slogans autoritaires scandés et de la Marseillaise chantée le 24 octobre devant la statue de Jeanne d’Arc, comme le fait le Front National lors de son 1er mai. De plus, des groupuscules d’extrême-droite se sont greffés à leurs manifestations.

Les revendications portées lors de ces manifestations ne sont pas en reste : plus de moyens sécuritaires pour pouvoir réprimer les manifestations et les protestations dans les banlieues. Le gouvernement, qui a renforcé son discours et ses pratiques sécuritaires depuis les attentats en janvier 2015 et en novembre de la même année, ne s’est évidemment pas opposé à eux en leur accordant un plan de 250 millions d’euros, avec notamment le projet de réviser le principe de la légitime défense et l’alignement des peines d’outrage sur celles des magistrats.

Avec la campagne présidentielle qui débute, beaucoup de promesses électorales iront certainement dans ce sens, et pas uniquement à droite : Jean-Luc Mélenchon en est aujourd’hui la preuve, lui qui légitime le travail de ces « fonctionnaires qui incarnent l’ordre public », en faisant le parallèle avec les conditions de travail du personnel hospitalier.

Pourtant, la Police n’assure pas un service public ordinaire : plutôt que de protéger l’intérêt de la majorité de la population, elle protège surtout celui des gouvernants. Lorsqu’elle règle correctement les cas de droits communs, une organisation de sécurité de quartier élue et révocable par les habitant.e.s pourrait remplacer la milice séparée de la population et aux ordres de l’État qu’elle est actuellement.

Nous refusons de reconnaître la Police comme garante de notre sécurité car elle n’hésite pas à charger les piquets de grève de salarié.e.s qui défendent leurs emplois.Nous refusons de voir en elle un moyen de protéger nos vies, quand, en toute impunité, elle assassine les habitant.e.s des banlieues, refuse de prendre les plaintes de victimes d’agressions sexuelles ou remet en cause leurs ressentis, mutile les syndicalistes et les écologistes, sert de milice au patronat dans ses projets inutiles comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Nous refusons de soutenir la Police car elle est aussi l’outil des gouvernants pour asseoir leur domination sur les exploité.es, que ce soit au travail, dans la rue et leur quartier.

Face à cette dérive sécuritaire, il est urgent que le mouvement social garde le pavé suite à la mobilisation du printemps dernier contre la loi « travail », que ce soit en soutien aux réfugié.e.s, aux salarié.e.s de Goodyear, aux manifestant.e.s poursuivi.e.s en justice dans le cadre des derniers mouvements sociaux, ou encore contre le retour des manifestations LGBTI-phobe de la Manif Pour Tous.

Alternative Libertaire 92

http://www.alternativelibertaire.org/?M ... s-le-bruit
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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede bipbip » 04 Nov 2016, 13:22

Manif’, action coup de poing. Les policiers maintiennent la pression pour obtenir l’impunité totale
Malgré les annonces du gouvernement, qui entend satisfaire quelques unes des revendications réactionnaires des policiers tout en ouvrant la boîte de pandore de la légitime défense, le mouvement se poursuit. Au Louvre, à Bordeaux ou encore à Béziers, plusieurs centaines de policiers ont manifesté ce mardi, exigeant d’être reçus directement pour le gouvernement, ne s’estimant pas représentés par leurs syndicats.
... http://www.revolutionpermanente.fr/Mani ... ite-totale


L’invention de la BAC et le quadrillage sécuritaire des quartiers populaires
Les manifestations de policiers, parfois cagoulés et armés, se sont multipliés ces derniers jours – en plein Paris mais aussi dans plusieurs villes de France – pour réclamer toujours plus de moyens et de liberté pour réprimer ; comme si l’état d’urgence n’avait pas accru dramatiquement l’arbitraire policier, particulièrement dans les quartiers populaires sous la forme d’assignations à résidence, de contrôles au faciès et de violences policières multipliés.
... http://www.contretemps.eu/police-racism ... opulaires/
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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede bipbip » 07 Nov 2016, 13:08

A Lyon, les flics défilent en scandant le slogan facho "Français réveille-toi, tu es ici chez toi"
(...)
Vendredi soir dans les rues de Lyon, on a donc pu entendre, entre autres, comme en témoigne une vidéo, les slogans : "Français réveille-toi, tu es ici chez toi"(6’27), le classique des manifs de fafs "On est chez nous" (11’16) et, sur un mode qui est aujourd’hui celui de la droite dite "républicaine", "le ménage dans les banlieues" (18’59).

... https://rebellyon.info/Encore-une-manif ... dans-17112
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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede bipbip » 13 Nov 2016, 15:33

Après trente ans d’essais, le FN réussit la greffe de ses idées sur la police

Le parti de Marine Le Pen avait tenté de créer un syndicat dans la police dans les années 1990. Il n’en a plus besoin : dans les manifestations de policiers rejetant syndicats et politiques, on reprend à pleins poumons ses slogans, et 66 % de la profession pourrait voter Le Pen en 2017.

Le malaise qui couvait depuis longtemps chez les policiers, s’appuyant depuis plusieurs années sur un manque de moyens, matériels et humains, a donc glissé vers la radicalisation d’extrême droite. Certes, le syndicat Alliance tirait déjà très à droite la réflexion syndicale, et donc ­politique, de la profession (élargissement de la légitime défense, lutte contre le « laxisme » judiciaire…), mais jusqu’ici donnait un cadre légal aux revendications policières. La transformation de la contestation en mouvement « asyndical » – le mot a plusieurs fois été employé –, dans une profession où le taux de syndicalisation atteint pourtant 49 % (1), a changé la donne.

Slogans haineux  qui ciblent les banlieues

L’ancien conseiller spécial de Marine Le Pen en 2012, Michel Thooris, lui-même secrétaire général du syndicat France Police (0,95 % aux élections professionnelles selon le ministère de l’Intérieur), a salué avec bienveillance ces actions comme des « manifestations spontanées ou improvisées, ­marquées par un rejet de l’establishment, des syndicats majoritaires et des politiques ». L’exacte réplique des propos du porte-parole autoproclamé des premières manifestations policières, le très médiatisé Rodolphe Schwartz, dont on s’est aperçu plus tard que s’il était bien militant FN (il a été sur la liste de Wallerand de Saint-Just pour les élections régionales d’Île-de-France), il n’était plus policier mais agent de sécurité en grande surface…

Le Front national jure n’avoir aucun lien avec ce mouvement. Officiellement, s’il affiche un « soutien sans faille », soulignait un communiqué de son vice-président, Florian Philippot, le 18 octobre, c’est que ces actions révèlent pourtant fort opportunément des préoccupations très proches des siennes. À tel point que dans les cortèges, surtout fréquentés par de jeunes fonctionnaires, on entend les slogans les plus haineux, révélait le 6 novembre le site antifasciste Rebellyon. info. Aux cris de « Français réveille-toi, tu es ici chez toi » ou du classique frontiste « On est chez nous », les policiers réclamaient le vendredi précédent, dans les rues de Lyon, « le ménage dans nos banlieues »…

... http://www.humanite.fr/apres-trente-ans ... ice-620125
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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede bipbip » 03 Déc 2016, 16:21

Edito du mensuel d'Alternative Libertaire de décembre

L’idéologie policière

Lors des manifestations de policiers de ces dernières semaines, les médias se sont empressés de dégainer des sondages montrant un soutien important. Ainsi, malgré les meurtres, malgré les violences, malgré les affaires, la police semble bénéficier d’un soutien étonnamment fort. Si on écarte la question de la fiabilité douteuse de ces sondages (qui inviterait à relativiser l’importance de ces chiffres), ce fait n’est pas moins surprenant.

Mais ce serait oublier que l’activité policière est « segmentée ». Le harcèlement quotidien, la violence ou les brimades sont toujours ciblés : de préférence sur les classes populaires, de préférence sur les racisé.es. Des quartiers, des pans entiers de la population ne sont pas confrontés à la réalité de la police ou alors de manière ponctuelle, lors de mobilisations.

Ce serait oublier également que l’image de la police est largement déformée : à longueur de séries policières, dans leur grande majorité complaisantes, à longueur de reportages, dans lesquels la police contrôle son image, celle d’une profession au service de la population.

La réalité est évidemment tout autre et c’est tout l’enjeu du combat idéologique à mener : montrer et diffuser, par tous les moyens possibles, ce que fait la police et démontrer sa fonction de maintien de l’ordre au service de la bourgeoisie.

Alternative Libertaire, le 26 novembre 2016


http://alternativelibertaire.org/?Edito ... -policiere
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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede Fred1 » 04 Déc 2016, 12:27

Il y a quant même un probleme dans les commune de médiation, si je prend l’exemple de mon cartier, la mairie peut compté sur un réseaux d'éducateur et de médiateur mis en place dans les année 90.
Se sont des jeunes diplômé qui connaisses le cartier et c'est "administré".
Ils ont une mission de service public, l'aide au devoir, porte ouverte au habitants, et aides aux parent dans leurs démarche administratif.

Se qui change c'est le travail de médiation, les habitant ou la mairie peut les appeler pour réglé les conflits de voisinage, entre les jeunes et les force de l'ordre quant c'est possible.
Ils ont pas de compte a rendre au maire et fonctionnes en réseaux avec les college et les lycée qui les appel quant ils ont un probleme avec un jeune qui pète un plomb.

Si dans chaque cartier la volonté des maires se concentré sur la jeunesse, plutôt que la confrontation directe entre les force de l'ordre qui connaisse absolument pas la population, il ferait appel a la médiation, on aurait peut être évité certain drame mais j'en suis pas totalement sur..

Il y a des piste pour évité c'est bavures a répétition, il y a aussi des responsabilité idéologique des maires qui parie pas assez sur une politique éducatif et culturel de la jeunesse.

Note
(Je me rappel aussi d'un éducateur qui a était tué par la police dans ça voiture)

La participation des policier a la collaboration de l'occupant aurait mérité une épuration, c'était les même haut fonctionnaire ou fonctionnaire qui collaboré au système nazis qui était en place a la libération (Papom et d'autres).

Enfin je voulait quant même dans se poste faire connaitre le travail de c'est jeunes diplômé, peut être une piste non?.. De plus dans la tète des administrés la jeunesses est souvent amalgamer a la délinquance, c'est une idées qu'il faudrait renversé.
Nous n’avons pas peur des ruines. Nous sommes capables de bâtir aussi.

Buenaventura Durruti
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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede digger » 04 Déc 2016, 16:44

Tu soulèves encore des questions intéressantes (et les discussions sont rares sur ce forum)
Dans le cadre d'une société capitaliste et/ou non anarchiste, le travail social sert en partie de zone tampon. Autrement dit, on achète, par le salariat le plus souvent, une "paix" sociale. Ce qui n'enlève rien, comme tu le soulignes, au travail fait par ces gens sur le terrain.
En tant que ex-travailleur social, je suis plutôt partisan du "Pas de justice, pas de paix".
Dans une querelle de voisinage, pas de problème. Il vaut mieux une intervention autre que policière. Dans une confrontation entre "jeunes" (pas toujours) et "force de l'ordre", je suis plus réservé. Quand une population ciblée par ses origines est exaspérée par des contrôles au faciès incessants, est-ce le rôle (et quel rôle joue-t'il) d'un travailleur social d'intervenir?
On pourrait alors de la même façon leur demander d'intervenir dans le cas d'un conflit social dans une usine. Ou faut-il que le conflit éclate et que les vraies questions se posent ?
Je vis à mille lieux de ces quartiers, donc je n'ai pas de leçons à donner à celles et ceux qui vivent cela au quotidien.
De façon purement théorique, je pense que la piste à creuser est l'organisation, pour permettre à ces population la reprise en mains de leurs propres vies. Un travailleur social salarié est mal placé pour cela, dépendant d'une institution. C'est un travail ingrat, difficile et de longue haleine. D'autant plus que le déséquilibre, la faillite, du modèle social, rend bien souvent les situations insolubles. Pourquoi aller travailler si participer à un réseau rapporte dix fois plus en dix fois moins de temps qu'un boulot abêtissant? etc, etc....
Quant aux flics dans la rue, je m'en contrefous.
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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede Fred1 » 05 Déc 2016, 20:07

digger a écrit: D'autant plus que le déséquilibre, la faillite, du modèle social, rend bien souvent les situations insolubles. Pourquoi aller travailler si participer à un réseau rapporte dix fois plus en dix fois moins de temps qu'un boulot abêtissant? etc, etc....

Je te fait une réponse codé.

Ça c'est un argument de capitulation, et comme j'y adhérer pas, que mon poste fait référence a la jeunesse, pas au banditisme.
Dans mon parcours je suis souvent tombé, mon chemin a croisé des éducateur qui était pas désabusé, ils ont pris le temps.
Je suis un survivant, je croie en la jeunesse, je croie qu'il on juste besoin de croire en eux, d’être valorisé comme tout le mondes, et si chez eux ils ont pas se regard valorisent, malgré leurs diplôme et leurs volonté de construire, ils iront cherché ailleurs et parfois, ils s'y perdront.

Dans le temps (fin des années 70) c'était la DASS ou le ministère de la justice.... :bourre:
Nous n’avons pas peur des ruines. Nous sommes capables de bâtir aussi.

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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede bipbip » 10 Déc 2016, 19:29

Antisécuritaire : La police déteste (presque) tout le monde

En octobre ont eu lieu des manifestations de policiers dans plusieurs villes de l’Hexagone, suite à l’attaque au cocktail Molotov de policiers dans un véhicule. Organisée sans les syndicats et se faisant largement écho des thèses de l’extrême droite, ces manifestations sont le signe d’une évolution toujours plus autoritaire du régime actuel.

Faut-il commencer par le rappeler ? La police blesse, mutile et tue. Régulièrement, des associations ou des organismes internationaux, peu suspects de « gauchisme » ou d’être partisan du slogan « ACAB », dénoncent les violences policières en France. Quotidiennement, du fait de leur couleur de peau ou de leur tenue vestimentaire, des personnes sont harcelées, humiliées, injuriées, blessées ou tuées par la police. Au mieux, ces meurtres sont enterrés par la justice, au pire, ils sont justifiés. Ainsi du meurtre d’Adama Traoré : le procureur en charge de l’enquête a évoqué une « infection très grave », bien qu’aucun des rapports d’autopsie n’en parle, ces derniers avançant le résultat d’un « syndrome d’asphyxie ». Pendant ce temps, des milliers d’individus sont envoyés devant les tribunaux pour des « outrages » ou des « rébellions » imaginaires. Ce qui permettra à des policiers d’encaisser des indemnités juteuses et de s’acheter une impunité bon marché.

Des policiers « mal-aimés » ?

Mais voilà que les policiers se sentent « mal-aimés » et se plaignent que « les gens ne les respectent plus ». Prenons un instant au sérieux leurs griefs : la police est l’instrument de la classe dominante pour défendre ses intérêts. Dans ce cadre, elle est utilisée pour réprimer les salarié.es qui luttent pour leur survie ou les écologistes qui se battent contre un projet d’aéroport inutile. Par ailleurs, la politique du chiffre a imposé aux policiers de se focaliser sur la petite délinquance ou la délinquance routière, facilement répréhensibles et électoralement exploitables. Ces actions exposent la police à une impopularité certaine voire, très rarement, à de la violence. Mais là où les policiers devraient se retourner contre ceux qui les instrumentalisent dans leur intérêt, ils réclament une fuite en avant : une politique pénale plus dure, un armement plus puissant. Quel sera le résultat de cette politique ? Ce qu’elle produit depuis des années : de la tension avec ce qu’elle implique comme conséquences violentes. Et alors que la légitimité politique de la classe dominante se réduit à peau de chagrin, on comprend que les maîtres cajolent leurs chiens de garde.

De Le Pen à Mélenchon, les politiciens ne cessent de clamer leur amour à ces braves soldats. Et quand ils sont au pouvoir, ils joignent le geste à la parole. Dans le cadre des politiques d’austérité les moyens de la police sont malencontreusement réduits ? Pas de panique, le gouvernement suivant les rétablira. Un candidat promet un « récépissé de contrôle d’identité » pour limiter le harcèlement policier ? Ne vous inquiétez pas, il ne s’agit que d’une promesse de campagne vite « oubliée ». Un militant écologiste est tué lors d’une manifestation ? Pas de souci, le gouvernement mentira à la place des gendarmes et enterrera l’affaire. Ici ou là, la police municipale veut sa part du gâteau ? Des maires leur donneront de nouveaux uniformes, plus guerriers, et les armeront. Et si, comme à Beauvais, la population refuse par référendum de les armer, les policiers se vengeront à coup de PV. Partout règne l’impunité, récompense pour le sale boulot.

Les policiers qui ont manifesté par centaines, parfois armés et cagoulés, le savent bien. Et au fond ce qu’ils veulent ce n’est pas simplement des moyens supplémentaires ou moins de charge de travail. Leur volonté va bien au-delà : elle s’inscrit dans un projet politique. En témoignent les formes mêmes de la mobilisation : de l’utilisation centrale des symboles du nationalisme français (Marseillaise, drapeaux tricolores, hommage à Jeanne d’Arc) aux slogans d’extrême droite entendus dans certaines manifestations (« les racailles en prison » ou encore « Français réveille-toi, tu es ici chez toi »). Certains leaders identifiés sont d’ailleurs réputés proches de l’extrême droite comme le fameux Rodolphe S. (qui n’est même pas policier) ou Robert Paturel, ancien du Raid.

Etat d’urgence, état policier

Ce que veulent ces policiers au fond, c’est une extension de leur impunité, c’est l’effacement de la rhétorique républicaine légaliste qui euphémise la violence exercée par la police sur la population. Ils veulent en finir avec cette forme pénible du légalisme qui les empêche d’assumer pleinement ce qu’ils sont : une force armée au service des puissants. Les derniers verrous doivent sauter. Et s’ils ont pu manifester ainsi en enfreignant toute les règles légales de leur profession c’est qu’ils se sont sentis autorisés à le faire car le contexte les y autorisait.

Ce contexte est celui de l’état d’urgence qui, à force de renouvellement, n’existe plus. C’est un état continu. Aucun gouvernement ne le retirera, soit parce qu’il est convaincu que c’est « utile », soit par peur de la vindicte des éditocrates. Cet état implique le renforcement et l’autonomisation conséquents du pouvoir policier : des interdictions de circuler ou de séjour peuvent être prononcées par le préfet tout comme des perquisitions, de jour comme de nuit, sans l’aval d’un juge, des dissolutions d’association et des assignations à résidence peuvent être décidées. S’agit-il de la lutte antiterroriste ? Assurément non. Sur 4 000 perquisitions administratives ordonnées dans le cadre de l’état d’urgence, seuls cinq ont donné lieu à des procédures judiciaires antiterroristes.

La fonction réelle, c’est d’accroître le pouvoir de la police sur certaines parties de la population en particulier sur les catégories populaires issues de l’immigration ou sur les militantes et militants politiques. Accélération d’une logique sécuritaire qui n’est pas neuve et qui est produite depuis des années par tous les gouvernements sans exception : destruction des quelques libertés publiques arrachées par les combats sociaux, militarisation et armement de la police, développement de la surveillance et de l’enfermement.

Cette logique puise sa légitimité dans des rhétoriques politiciennes et médiatiques mensongères. Celles qui prétendent que les violences graves augmentent alors qu’elles n’ont jamais été aussi peu nombreuses, celles qui parlent de « casseurs » ; « d’émeutes » pour désigner des « violences » politiques qui n’ont pourtant jamais été aussi peu violentes, celles qui distillent la peur à longueur de reportages sur la délinquance ou sur la police, déformant la réalité et propageant le sentiment d’insécurité chez ceux et celles qui pourtant ne vivent pas, dans leur écrasante majorité, cette insécurité. Mais s’il y a une insécurité et une violence qui progresse, c’est bien celle orchestrée par l’État. La répression politique et le contrôle des populations ne font que progresser. Et ce n’est pas parti pour s’inverser. Pour 2017, les politiciens nous promettent plein de surprises : construction massive de prisons, camps de concentration pour « fichés S », davantage de police et moins de libertés. Les modèles russes ou chinois ne sont plus très loin, à moins que ce ne soit le modèle turc qui soit visé.

Un autoritarisme rampant

Car il s’agit bien d’une évolution générale du capitalisme et non d’une sinistre parenthèse. Bien évidemment, les sociétés capitalistes n’ont jamais été démocratiques car elles ont porté en elles l’autoritarisme, l’exploitation des individus par le travail, l’écrasement des exclus ou la colonisation. Mais les combats sociaux y ont souvent amené de la contradiction et les rapports de force n’ont pas toujours été les mêmes. Or la période actuelle est marquée par le recul de ces luttes, pour un ensemble de raisons, ce qui contribue aux renforcements des tendances autoritaires du capitalisme. Celles-ci se traduisent, dans les politiques sécuritaires mises en œuvre, par une restriction des libertés politiques et par l’application de manière de plus ou plus autoritaires (sans s’embarrasser de la « forme démocratique ») des politiques antisociales : recours au 49.3, volonté de gouverner par ordonnance, impositions des politiques par des organismes non élus, etc.

Il ne saurait donc y avoir de lutte pour les libertés publiques ou contre l’autoritarisme sans une perspective révolutionnaire anticapitaliste. Mais l’on perçoit ici toute la difficulté à mobiliser sur ces questions. Depuis le début de l’état d’urgence, des tribunes ont été publiées dans la presse, des appels ont été lancés et quelques manifestations ont été organisées mais elles n’ont regroupé que quelques milliers de personnes tout au plus. Il y a donc un combat idéologique à mener : dénoncer les mensonges des discours policiers, démontrer les mécanismes et les raisons de l’autoritarisme. Mais aussi détruire les dernières illusions de ceux et celles qui, par naïveté et parce qu’ils et elles n’y sont pas exposé.es directement, ne perçoivent pas la réalité des violences policières. Dans ce sens, les montages vidéo, les témoignages ont une puissance virale sur les différents réseaux sociaux.

Mais le cœur du combat consiste d’abord à assurer une solidarité de classe sans faille à celles et ceux qui subissent la répression policière. Une solidarité qui peut être financière, technique mais aussi politique indépendamment des désaccords stratégiques, qu’il faut certes assumer, mais qui ne doivent pas être prétextes à la division face à la répression policière. Enfin, importante est la nécessaire adaptation des pratiques politiques dans un contexte où la part d’illégalité de celles-ci sera croissante.

Tristan (AL Toulouse)


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Re: Policiers à la rue, une dérive de type fasciste

Messagede bipbip » 13 Déc 2016, 16:44

Protection ou répression ?
Légitime défense : dans quelles situations policiers et gendarmes ont-ils abattu un suspect ?

Le gouvernement va-t-il répondre favorablement à l’une des plus vieilles revendications des syndicats policiers : la présomption de légitime défense ? Il s’apprête en tout cas à assouplir les règles encadrant l’ouverture du feu des policiers. D’après les représentants des forces de l’ordre, mais aussi les policiers qui ont manifesté il y a quelques semaines, le cadre juridique actuel de la légitime défense serait trop restrictif pour neutraliser un suspect dangereux. Dans ces conditions, les policiers n’auraient d’autres choix que de se faire tuer ou d’être condamné par la Justice s’ils font usage de leur arme à feu. Cette hypothèse est à l’origine de la réforme. Qu’en est-il vraiment dans la réalité ? Analyse.
... http://www.bastamag.net/Legitime-defens ... ils-abattu


Cadeau de Noël du gouvernement à la police : la présomption de légitime défense
Le gouvernement a donc cédé à la pression des policiers : la loi sur la présomption de légitime défense sera examinée en conseil des ministres le 21 décembre pour un vote au Parlement au premier trimestre 2017.
Ajoutée au décret autorisant l’armement des policiers municipaux, des agents de sécurité de la SNCF et de la RATP, cette loi renforcera la toute-puissance de la police.
... http://www.anti-k.org/2016/12/10/cadeau ... e-defense/
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