Contribution en émission radio
Demain Le Grand Soir du mercredi 19 avril : Elections, piège à cons ?
à écouter, diffuser... : http://demainlegrandsoir.org/spip.php?article1703
Face à la mascarade électorale, seule la lutte paie !
Prolétaires, sauvons-nous nous-mêmes !
Tous les progrès sociaux n’ont été le fruit que de la lutte et du rapport de force construits par les travailleuses et travailleurs, en activité ou au chômage, lorsqu’ils et elles se sont organisé·e·s et sont entré·e·s en action directement et collectivement. Dans cette lutte opposant les travailleuses et les travailleurs à la bourgeoisie, celle-ci n’a toujours cédé que par la contrainte ; la seule chose qui l’ait jamais faite reculer, c’est le rapport de force que nous, les travailleurs et travailleuses, avons pu construire grâce à notre organisation et notre action collective. Ce sont les luttes que notre classe a menées depuis plus de 150 ans, en s’unissant autour d’objectifs concrets (du plus modeste au plus ambitieux) ; pas les promesses de « lendemains qui chantent » portées par des politiciens qui y voient là un moyen d’accéder au pouvoir.
Il n’est pas de sauveur suprème…
Ni Dieu, ni César, ni Mélenchon, ni Hamon, ni Macron, ni aucun « tribun » n’amèneront le progrès social aux travailleuses et aux travailleurs. Quel que soit le résultat des élections, les mauvais coups pleuvront sur les prolétaires. En effet, l’État, même dirigé par le gouvernement au programme le plus « progressiste » qui soit, reste le défenseur de la légalité bourgeoise, c’est-à-dire de l’exploitation organisée du travail collectif, et l’appropriation par les classes dominantes d’une part importante des richesses créées. Tant que la bourgeoisie (patronat et actionnaires) aura le contrôle des moyens de production et de distribution, tant qu’elle aura le pouvoir économique, elle cherchera à augmenter son profit, extorqué de notre travail, au détriment de nos salaires, nos conditions de travail, de notre santé et de notre vie.
Pourtant, chaque fois que des luttes d’ampleur ont eu lieu, des politiciens se sont présentés comme les « représentants » des aspirations populaires, Mélenchon étant le dernier exemple en date de ce phénomène. Comme si les échecs du mouvement syndical, du mouvement social, allaient être résolus par la confiance dans les promesses d’un politicien et non par une réflexion stratégique permettant d’identifier les faiblesses qu’il nous faut surmonter, et par un renforcement des organisations syndicales, des organisations populaires, pour substituer à l’isolement individuel la force collective.
Face à la menace fasciste, l’urgence du combat social
Le rapport de force avec la bourgeoisie se construit au quotidien sur le lieu de travail et dans les localités, par une pratique de solidarité interprofessionnelle en continu. Aucune baguette magique, aucune promesse politicienne ne remplacera cette nécessaire construction de solidarité dans la durée. Cette solidarité ne peut, pour être efficace, être envisagée dans le seul cadre national, par le repli chauvin même estampillé « de gauche ». Bien au contraire, ce repli ne peut qu’accentuer la mise en concurrence des travailleuses et travailleurs, leur division face à la bourgeoisie, à l’heure où il nous faut au contraire présenter un front uni de résistance populaire.
Ce repli ouvre également la voie au racisme et au fascisme, là où les 4 mois de lutte contre la loi travail ont démontré que lorsque le mouvement ouvrier relève la tête, les fascistes se taisent et n’ont plus rien à dire. Le meilleur moyen de les combattre est donc de les démasquer comme alliés et serviteurs de la bourgeoisie par les luttes : à cette occasion, soient ils se taisent, soient ils soutiennent la bourgeoisie en lui servant de bras armés, avec la complaisance de l’État. Il nous faudra organiser notre autodéfense contre leurs mauvais coups.
Renforcer le mouvement syndical, renforcer les organisations populaires
Plutôt que de gaspiller notre énergie à soutenir tel ou tel politicien, nous pensons qu’il est urgent que nous la consacrions à renforcer les organisations de résistance de notre classe, au premier rang desquelles les organisations syndicales, mais également toutes les organisations de résistance populaires. Nous savons que cela exige des efforts et qu’il est plus facile pour les politiciens de promettre des victoires faciles là où ils ne créeront que les conditions de nos défaites.
Pour renforcer le mouvement syndical, il nous faut renouer avec la solidarité interprofessionnelle, en la construisant et en la renforçant dans les unions locales. Il nous faut aussi combattre la division du syndicalisme de classe, en rejetant toutes les logiques de fraction visant à confisquer les structures syndicales au profit des intérêts d’un parti. Quant à nous, nous ne voulons pas idéologiser le syndicalisme et n’avons que faire d’un syndicalisme « anarchiste » : pour nous, le syndicalisme doit être un outil d’unification de notre classe dans la solidarité et la lutte, pour développer son autonomie et ses capacités à contester le pouvoir du patronat et de l’État, et non un outil de division sectaire.
Nous défendons la perspective de la réunification du syndicalisme de classe, mais nous savons que cela ne passera pas par des formules et accords d’appareil, mais par un travail de solidarité commune à la base.
P.-S.
Le groupe lyonnais de la Coordination des Groupes Anarchiste fonctionne sous forme de fronts de lutte (syndical, antipatriarcal et antiraciste). Ces fronts de luttes prennent la forme de commissions ouvertes aux sympathisant-e-s de la CGA.
N’hésitez pas à nous contacter si vous voulez participer à l’une de ces commisisons : groupe-lyon@c-g-a.org
Communiqué des professeurs du Lycée Mozart du Blanc-Mesnil réunis en Assemblée Générale ce lundi 24 avril 2017 suite au blocage du lycée en réaction au second tour Macron-Le Pen.
Nous sommes arrivés ce matin vers 7h45 pour assurer nos cours quand nous avons constaté que les élèves avaient bloqué le Lycée. Une pancarte résumait la position dont ils ont également fait part dans leur discours : "No Macron No Le Pen : notre second tour nous fait de la peine !" Ainsi les élèves du Blanc-Mesnil nous ont expliqué qu’ils trouvaient désastreux un premier tour proposant le choix entre la politique raciste et autoritaire défendue par Le Pen et celle ultralibérale et anti-pauvres défendue par Macron. Ils exprimaient leur conscience d’être, quoi qu’il arrive, en tant qu’habitants des quartiers populaires, les prochaines victimes de l’une ou l’autre de ces politiques. Cette position est cohérente avec les résultats du vote sur l’ensemble de la ville du Blanc-Mesnil et l’ensemble du département du 93. Nous ne pouvons donc que comprendre les raisons de ce blocus.
Pour ce qui est de son déroulement, le blocus s’est comme d’habitude très bien passé : il s’agissait d’un blocus non-violent, très calme. Les élèves ont fait le choix cette fois d’un barrage filtrant dont le but était de permettre à chacun de se déterminer en toute liberté. Partant, très peu d’élèves ont choisi d’aller en cours, exprimant ainsi la volonté collective et déterminée de refuser la configuration d’un tel second tour.
Rien d’étonnant, le premier tour des élections a ouvert les portes du second à le Pen et Macron. D’un côté le fascisme et de l’autre le libéralisme, même si personne n’est dupe et que tout le monde sait bien que le premier permet au deuxième de se maintenir en jouant sur les peurs collectives de voir l’extrême droite le pouvoir.
Ces élections n’ont rien de sérieux car c’est la nature même du système électoral de permettre une stabilité en jouant sur ce que les médias appellent les « extrêmes », alors qu’il n’y a que des conceptions de la vie en société différente que l’on pourrait résumer ainsi. Le fascisme, le libéralisme qu’il soit écologique, social ou dur, puis les révolutionnaires qui essayent d’agir au quotidien et localement.
Pour nous la question n’est donc pas strictement celle de voter ou pas, mais d’agir dès à présent pour prévenir Macron que nous sommes prêts et capables de nous mobiliser massivement s’il ose s’en prendre aux acquis sociaux, couvrir les flics racistes qui tuent, cracher sur les travailleurs, déloger la commune de la Zad de Nddl, renforcer la répression contre les migrants, bref, mener une politique dans la droite ligne de ses prédécesseurs.
C’est pour ces raisons que nous pensons plus que nécessaire de bloquer nos établissements ce jeudi 27 avril et de continuer à amplifier la mobilisation contre cette farce du second tour où dans tous les cas on se retrouvera dans la rue pour scander notre dégoût d’un système qui se meurt tous les jours un peu plus.
Que faire ?
• Se réunir en comité d’action pour organiser les blocages, mais aussi d’autres moments allant de la réflexion à diverses actions.
• Se réunir en assemblée inter-comités pour organiser des manifestations, banquets ou autres.
• Occuper des salles dans les lycées ou facultés si le rapport de force le permet, puis s’en servir pour repenser le politique là où l’on passe une grande partie de nos journées.
Depuis plus de trente ans nous subissons les conséquences d’une politique catastrophique ba-sée sur la libre circulation des capitaux et des marchandises, la précarisation des droits des travailleurs/ses. Cette politique est souhaitée par le grand patronat, encouragée par nos gouvernants et ossifiée par les traités européens.
L’ultra-libéralisme aura eu pour conséquence la destruction de l’industrie et de l’agriculture, l’explosion du chômage et de la précarité, l’effondrement du pouvoir d’achat, la privatisation de nos services publics… Le quinquennat d’Hollande n’aura été que la poursuite servile d’une politique menée dans l’intérêt exclusif du grand capital. Le passage en force de la loi travail qui constitue une régression majeure au bénéfice du patronat s’est fait au prix du musèlement du parlement par la procédure du 49.3 et une campagne de répression systématique des opposant-es avec plus de 2 000 syndicalistes poursuivies par la justice sans parler des dizaines de blessées graves durant les manifestations…
Ce tournant répressif est à mettre en lien avec l’écrasement du peuple grec par la troïka quand ce dernier osa désobéir (suivi du Portugal) sans oublier bien sur le mépris avec lequel le gouvernement français traita le référendum de 2005 sur la constitution libérale européenne. Dans ce contexte de montée de l’autoritarisme la normalisation de l’état d’urgence et la multiplication des lois sécuritaires doivent alerter les forces du mouvement social.
En ces temps d’élections rappelons-nous qu’aucun « sauveur suprême » ne viendra au secours des classes populaires et du monde du travail. Quelles que soient nos affinités politiques ou philosophiques, souvenons-nous d’un fait historique simple : chaque fois que le camp des travailleurs s’en est remis aveuglément aux urnes cela s’est soldé par une catastrophe (Mitterrand, Jospin, Hollande...) ; nos conquêtes sociales nous les devons avant tout à nous-mêmes : 1936 (grèves et occupations), 1945 (résistance armée), 1968 (grève générale)… C’est pourquoi notre syndicalisme se refuse à donner toute consigne de vote, la vraie expression des travailleurs réside dans l’action collective définie selon nos propres modalités à l’image de nos camarades de Guyane qui depuis plusieurs semaines déjà bloquent leur département pour exiger des conditions de travail et de vie dignes.
Face au discrédit des partis de gouvernement, le FN se présente comme une alternative. Rien n’est plus faux : le FN ne défend pas les intérêts des travailleurs.ses, Le Pen est une milliardaire au service des patrons, c’est un parti qui défend une société profondément inégalitaire et défend une politique de régression sociale. La préférence nationale dé-fendue par le FN constitue l’institutionnalisation d’un racisme d’Etat. Bien sûr nos belles âmes libérales qui occupent médias, ministères et autres postes honorifiques goûtent peu aux penchants autoritaires, racistes et nationalistes qui caractérisent ces groupes… mais le fascisme constitue pour eux un moindre mal par rapport à un monde du travail mobilisé sur des bases de classe.
Lutter contre l’extrême-droite c’est lutter au quotidien contre la division du monde du travail : régulariser les travailleurs sans-papiers (même travail = même salaire), combattre les contrats précaires et les formes de management qui cassent les collectifs de travail et encouragent la guerre de tous contre tous, s’opposer aux politiques libérales qui engendrent chômage de masse et détruisent l’accès aux services publics aux populations en difficulté.
C’est par nos luttes et non par nos votes que nous ferons reculer l’extrême-droite et le capital !
Depuis quelques jours je vois un tas de messages à propos du vote blanc et de l'abstention sur ma page Facebook et certains viennent même me parler de ce sujet en MP.
Chacun y va de sa petite idée avec des "calculs scientifiques" qui ne riment à rien pour prouver qu'il vaut mieux voter blanc que de s'abstenir.
Sachez, qu'un vote blanc/nul ou l'abstention a le même effet sur le résultat de l'élection, dans les 2 cas cela n'influe pas sur le pourcentage final des candidats !
Ceux qui veulent aller voter blanc/nul pour montrer leur contestation, comprenez bien que vous faites tout l'inverse puisque vous allez contribuer à légitimer le/la gagnant(e).
Un gagnant d'une élection avec 10% d'abstention est plus légitime qu'un gagnant avec 40% d'abstention non ?
Etre élu avec 90% de votants est plus légitime que 60% de votants, même si la moitié des votants des 90% a voté blanc.
Vous saisissez la nuance ?
Les votes blancs ou nuls sont simplement comptés dans une case à part, mais ne sont absolument pas pris en compte pour calculer le pourcentage final des candidats. Seuls les votes exprimés (valides) servent à faire le pourcentage de voix.
Pour résumer simplement, le vote blanc fait baisser l'abstention et augmente la légitimité du gagnant.
Si vous allez voter blanc/nul simplement parce que l'offre ne vous convient pas alors allez-y, mais si vous le faites dans une démarche de contestation, vous allez faire tout l'inverse.
Voici un tableau pour illustrer, cela vous aidera à mieux comprendre si cela ne vous semble pas assez clair.
[29/04/2017 EDIT] POUR CLARIFIER LE TABLEAU : Pour la démonstration dans le tableau ci-dessus, j'ai parlé de "Votants", il faut comprendre "Inscrits" puisque les Abstentions ne sont pas des votants. En voulant faire une démo simple, j'ai utilisé un terme qui prête à confusion, cela ne change rien à la démonstration, il suffit de comprendre "Votants" comme des "Inscrits".
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