Bilan de l’état d’urgence et instrumentalisation de la "guerre contre le terrorisme"
Le 26 novembre 2016, à la Bourse du travail de Paris, une journée de tables rondes autour du bilan de l’état d’urgence, un an après les attentats de novembre 2015.
Une journée de tables rondes, témoignages et analyses autour d’une envie de faire front commun contre la politique nationale (état d’urgence, répressions, racisme) et internationale (françafrique, interventionnisme militaire, coopération sécuritaire, alliance avec "nos amis les dictateurs",etc)
Face aux discours et méthodes de guerre employées actuellement par l’Etat français, que ce soit en France ou dans sa politique étrangère, Survie souhaitait réunir de nombreuses voies critiques pour décrypter et se défendre.
Il sera question d’un bilan de l’état d’urgence, de son origine coloniale et de sa dimension raciste mais aussi de ce qu’il dit de l’appareil répressif de l’état.
Cette journée permettra aussi de faire le lien entre cette guerre intérieure et la politique étrangère actuelle de la France. Des intervenant.e.s aborderont les coopérations sécuritaires françaises, les alliances françafricaines auprès de régimes dictatoriaux au nom de l’antiterrorisme, mais aussi les interventions militaires en cours ou récentes.
Aux côtés de témoignages et d’interventions d’associations, collectifs et syndicats partenaires, on peut d’ores et déjà mentionner la participation des personnes suivantes ; Mathieu Rigouste, Dominique Curis, Vanessa Codaccioni, Thomas Deltombe, Pierre Puchot, Marielle Debos, Julien Salingue, Yasser Louati, Ludivine Bantigny, Yanis Thomas
Retrouvez-nous, de 9 à 17h, dans la grande salle de la bourse du travail de Paris, à République.
Programme
• 9h00 ouverture des portes et accueil des participant.e.s
• 9h20/9h30 Introduction générale et présentation de la journée par Survie
1ère table ronde,
• 9h30-10h50 Etat de guerre : logique antiterroriste et interventionnisme français
Modérateur : Daniel Blondet du collectif Antiguerre
2e table ronde
• 10h50/12h30 La coopération sécuritaire de la France
avec des régimes guerriers / autoritaires : quelles réalités, quelles résistances ?
Modérateur : Thomas Bart, Survie
• 10h50-11h10 Coopérations militaires et françafrique
Juliette Poirson, Survie, coordinatrice du livre
La France en guerre au Mali. Enjeux et zones d'ombre
• 11h10-11h30 Focus sur le Tchad
Marielle Debos, Maîtresse de conférences en science politique
Paris Ouest Nanterre, auteure de Le métier des armes au Tchad
• 11h30-11h50 coopération militaire France/Mexique
un intervenant du CSPCL (comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte)
• 11h50-12h10 Coopération avec Israël, quelles résistances citoyennes?
Julien Salingue, docteur en science politique et spécialiste de la Palestine
• 12h10-12h30 Questions-réponses
• 12h30-13h30 PAUSE
3ème table ronde
• 13h40-16h15, 1 an d'état d'urgence, pratiques policières et héritage colonial
Modérateur et introduction : Thomas Deltombe auteur de L'Islam imaginaire, (13h40-13h50)
• 13h50-14h05 Bilan de l'état d'urgence et libertés publiques
Dominique Curis, Amnesty International - France
• 14h05-14h15 Répression des mouvements de solidarité avec la Palestine
Marie-France Cohen-Solal, campagne BDS
• 14h15-14h30 Répression des mouvements sociaux
Adil, Sud-PTT 92
Frédéric Bodin, union syndicale Solidaires
14h30-14h45 Héritage colonial de la justice d'exception
Vanessa Codaccioni, maîtresse de conférences, université Paris 8 et auteure de Justice d'exception. L'État face aux crimes politiques et terroristes
• 14h45-14h55 Répression des «quartiers»
Virginie, association Baytouna
• 14h55-15h10 Islamophobie, fabrique de l'ennemi intérieur et répression
Yasser Louati, militant contre l'islamophobie
• 15h10-15h20 Répression des migrants
Fofana Vazoumana, membre de la coalition internationale des sans-papiers et migrants (CISPM)
• 15h20-15h35 Capitalisme sécuritaire, guerre policière et autonomisation des peuples
Mathieu Rigouste chercheur indépendant, auteur de L'ennemi intérieur.
La généalogie coloniale et militaire de l'ordre sécuritaire dans la France contemporaine
• 15h35-16h Questions-réponses
• 16h-16h10 Conclusions de la table-ronde
Thomas Deltombe
16h15-16h30 conclusions et perspectives de cette journée
Pour des raisons logistiques, la bourse devra être fermée à 17h précises !
Pour ne pas se quitter brusquement, nous vous proposons de prolonger cette journée chez nos ami.e.s du Lieu Dit (bar militant situé au 6, rue Sorbier à 4 stations de République,
https://paris-luttes.info/bilan-de-l-et ... ce-et-6950
Montpellier week-end du 26 et 27 novembre
Un an d’état d’urgence : ça suffit !
Depuis un an déjà nous vivons sous état d’urgence. L’état d’urgence, c’est une forme d’état d’exception qui diminue davantage nos libertés.
Organisons la riposte ! Exigeons la levée immédiate de l’état d’urgence, le rétablissement du droit de manifester, l’arrêt des perquisitions, des assignations à résidence arbitraires, et enfin l’arrêt des ventes d’armes et de la guerre !
Depuis un an déjà nous vivons sous état d’urgence. L’état d’urgence, c’est une forme d’état d’exception qui diminue davantage nos libertés. Il donne au ministère de l’intérieur et aux préfets des pouvoirs de police exceptionnels, et enlève à la justice certaines de ses prérogatives.
Concrètement, l’état d’urgence légalise tous les abus policiers, sans le contrôle de l’autorité judiciaire.
Cela a donné lieu depuis un an à plus de 4000 perquisitions et 650 assignations à résidence, mais seules quelques enquêtes pour terrorisme ont été ouvertes à ce jour. L’état d’urgence sert à réprimer des personnes sans aucun lien avec le terrorisme. François Hollande l’a lui-même avoué, déclarant : « Imaginons qu’il n’y ait pas eu les attentats, on n’aurait pas pu interpeller les zadistes pour les empêcher de venir manifester. Cela a été une facilité apportée par l’état d’urgence pour d’autres raisons que la lutte contre le terrorisme […] ».
C’était donc un mensonge de nous présenter l’état d’urgence comme une solution au terrorisme. En réalité, l’état d’urgence, tout comme les nouvelles lois sécuritaires, sert autant à faire taire les personnes qui relèvent la tête, qu’à terroriser les quartiers populaires. L’état d’urgence renforce la discrimination contre les musulmans ou présumés comme tels et contribue à la banalisation du racisme. Il nous habitue à l’omniprésence des policiers et des militaires et nous incite à accepter la restriction de nos libertés au nom de la sécurité.
L’état d’urgence n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme. Son but, c’est de nous faire croire que le danger vient du terrorisme pour détourner notre attention, alors qu’en réalité, nos problèmes sont d’abord sociaux : loyers trop chers, salaires de misère, chômage, travail pénible et humiliant, discriminations, etc.
L’état d’urgence sert aussi à justifier la guerre et les ventes d’armes à l’étranger. C’est « grâce » à ce climat sécuritaire que l’Etat français est reparti bombarder le Moyen-Orient, vendre ses armes et ses avions aux pires des dictatures, notamment au Qatar et à l’Arabie Saoudite. Hypocrisie des gouvernements successifs quand ils prétendent lutter contre le terrorisme alors que ce sont eux qui répandent guerre et misère à la surface de la planète.
Les politiques sécuritaires, l’état d’urgence et la guerre ne font pas partie de la solution contre le terrorisme mais du problème !
Organisons la riposte ! Exigeons la levée immédiate de l’état d’urgence, le rétablissement du droit de manifester, l’arrêt des perquisitions, des assignations à résidence arbitraires, et enfin l’arrêt des ventes d’armes et de la guerre !
Programme du week-end :
Samedi 26 novembre
15h : Marche contre l’état d’urgence qui dure depuis un an, contre les violences d’état et contre la guerre à Plan Cabanes
20h : Concert à "Le Royal Occupé" contre la répression (dub/ska/hip-hop)
Dimanche 27 novembre
14h : Match du Football Du Peuple. Montpellier (Stade du Père Prévost, ligne 2 arrêt des Beaux-Arts)
17h : Projection du film "Les flics (tout le monde déteste la police ?) de Usul + témoignages sur les violences policières à "Le Royal Occupé"
https://lepressoir-info.org/spip.php?article631