Contrôle au faciès : un jeune de Seine-Saint-Denis témoigneCe lundi, l'État se retrouve sur le banc des accusés. Trois jeunes hommes de Seine-Saint-Denis souhaitent le voir condamner pour tolérer la pratique du contrôle au faciès. Mamadou Camara témoigne, en son et en images.
L'État, face à trois jeunes hommes. Ilyas Haddaji, Zakaria Hadji Mmadi et Mamadou Camara portent leur combat contre le contrôle au faciès ce lundi au tribunal de grande instance de Paris. Au retour d'un voyage scolaire à Bruxelles en mars 2017, les ex-lycéens de la Seine-Saint-Denis avaient fait l'objet d'un contrôle de police à gare du Nord. Une mesure jugée discriminatoire selon eux et sans motif réel.
Mamadou Camara revient sur cette mauvaise expérience, parle de leur combat et livre un message.
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https://www.politis.fr/articles/2018/10 ... gne-39498/Contrôle au faciès : une enseignante face à l'ÉtatProfesseure en Seine-Saint-Denis, Élise Boscherel se bat pour redonner de la dignité à ses élèves. Une dignité malmenée au quotidien par les discriminations subies avec la police. Avec elle, enseigner devient lutter.
En face du parvis de la basilique de Saint-Denis, un groupe de collégiens ragaillardis par la fin de semaine croise une femme. Un garçon lance une, deux, trois grossièretés à une de ses camarades. La trentenaire se fige, et hésite. Ça la démange, mais elle renonce à intervenir : la fille visée riposte immédiatement par une frappe réflexe sur la tête du collégien. « Ç’aurait été l’un des miens, je n’aurais pas hésité une seule seconde », glisse Élise Boscherel, un sourire en coin. Depuis cinq années, elle enseigne au lycée professionnel Louise-Michel à Épinay-sur-Seine.
Le 1er mars 2017, la leçon du jour n’était pas pour « les siens ». De retour d’un voyage scolaire à Bruxelles, trois de ses élèves se font contrôler par la police, sans motifs réels – visiblement un délit de faciès.
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https://www.politis.fr/articles/2018/10 ... tat-39499/Contrôles au faciès : l’impossible procès de l’EtatC’est une réalité à laquelle de très nombreux jeunes, principalement des hommes, sont confrontés quotidiennement : le contrôle d’identité dit "au faciès". Lundi 22 octobre, l’Etat était, de nouveau, face à cette accusation au tribunal correctionnel de Paris.
Beaucoup de monde, de soutiens, de médias était présent pour assister à l’audience d’Ilyas, Mamadou et Zakaria, ces trois jeunes de Seine-Saint-Denis qui ont attaqué la France pour cette pratique qu’ils jugent discriminatoire. Ils avaient 17 et 18 ans au moment des faits.
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L’impossible preuve ?
À l’audience, lundi, le procureur Yves Badorc a, sans grande surprise, demandé le rejet des plaintes au nom de la « présomption de légalité » des policiers. En effet, il n’appartient pas à l’accusé d’apporter la preuve de son innocence. Il assène :
« On ne peut pas inviter les autorités publiques à chaque fois à se justifier au cas par cas. »
Et nous nous retrouvons dans une impasse. D’un côté des policiers qui nient leurs propres pratiques, de l’autre des jeunes gens incapables de prouver qu’ils ont été contrôlés, ne serait-ce qu’une seule fois. « Une discrimination qui pollue l’ambiance des quartiers, déplore le député insoumis, qui renvoie l’idée que la République méprise une partie de ses enfants. »
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Le verdict est attendu pour le 17 décembre prochain.
http://www.regards.fr/societe/article/c ... -de-l-etat