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Son père en prison, un enfant se suicide
samedi 20 décembre 2008
Un détenu de Nantes a été autorisé à venir à Brest, au chevet de son fils de 9 ans plongé dans un coma irréversible et décédé jeudi.
En ces veilles de fêtes, c'est un drame épouvantable que vit ce détenu et son entourage. En début de semaine, son fils de 9 ans a tenté de mettre
fin à ses jours. L'enfant a été admis en réanimation, au service des urgences pédiatriques de l'hôpital Morvan, à Brest. Son état ne laissait aucun espoir.
Il est extrêmement rare qu'un enfant de cet âge se suicide. L'incarcération de son père serait à l'origine de ce geste désespéré.
Le père, en prison à Nantes, en a été informé immédiatement. « La directrice de l'établissement a fait suivre une demande de permission auprès du juge de l'application des peines », indique l'administration pénitentiaire.
Cette dernière ne nous a communiqué ni l'âge du détenu ni les raisons pour lesquelles il est incarcéré. Selon nos informations, il avait été condamné
à une peine de trois ans de prison pour infraction à la législation sur les stupéfiants. Il lui restait dix mois à purger.
À Nantes plutôt qu'à Brest
Mardi, le détenu, escorté par des gendarmes, a quitté Nantes pour se rendre à Brest au chevet de son fils. C'est alors qu'il aurait demandé à
être incarcéré à Brest. Ce qui facilitait les extractions pour voir son enfant. Mais il a été ramené à Nantes. « Il était préférable qu'il reste là-bas », estime l'administration pénitentiaire. En effet, le détenu serait originaire de Nantes. Ville où auront lieu les obsèques de l'enfant, décédé jeudi après-midi.
Mais, avant le décès de l'enfant, le juge d'application des peines avait accordé une seconde permission de sortie. Escorté cette fois par du personnel pénitentiaire, le détenu a vu son garçon une dernière fois jeudi. « Il a pu s'entretenir avec les médecins, commente l'administration. Tout a été fait la main dans la main entre le détenu, la directrice de la maison d'arrêt et le juge d'application des peines. Nous sommes très attentifs à la fragilité des détenus. »
Ce dernier devrait bénéficier d'une troisième permission, accordée par le juge d'application des peines, pour assister aux obsèques de son enfant.
Yannick GUÉRIN et Marylise COURAUD.
