Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Massinissa » 10 Mai 2012, 18:01

Le changement, c'est pour quand ?



10 Mai 2012Par philippe alain




En France, la politique d’expulsions massives de citoyens roumains continue malgré l’élection de François Hollande.




Jeudi 10 mai 2012, une centaine de citoyens roumains a été expulsée de Lyon, comme au bon vieux de temps de Sarkozy et Guéant. Les personnes avaient rendez-vous à 7h30 à Perrache, au bout de la presqu’île, loin des regards des passants, comme si ces expulsions honteuses devaient passer inaperçues.

Comme les fois précédentes, les associations présentes sur place ne connaissaient pas les personnes qui embarquaient dans les cars à destination de l’aéroport de Satolas. Certaines confiaient qu’elles étaient arrivées en France il y a quelques semaines seulement.

Ces expulsions qui ne veulent pas dire leur nom, sauf pour Guéant lors de son bilan annuel, sont maquillées grâce à l’aide au retour humanitaire, l’ARH. (1)

Dans les textes, l’ARH est réservée « aux étrangers en situation de dénuement et de grande précarité séjournant en France depuis au moins trois mois ».

Dans les faits, cette aide de 300 € par adulte et 100 € par enfant est généreusement distribuée sans aucun contrôle sérieux sur la durée du séjour en France. « C’est du déclaratif » répond l’OFII.



Le top départ de cette politique absurde a été donné par Nicolas Sarkozy lors du discours de Grenoble en juillet 2010 et de la circulaire du 5 août. Il s’agissait alors d’ouvrir la chasse aux roms et d’ériger en grande cause nationale la stigmatisation des étrangers.



En novembre 2011, le Comité Européen des Droits Sociaux (CEDS) a pourtant qualifié les expulsions collectives de roms comme étant "discriminatoires" et "contraires à la dignité humaine" car fondées sur l'origine ethnique des personnes concernées.

Il s’agit d’ « une violation aggravée des droits de l'homme" selon le Conseil de l’Europe.

Même le prétexte des retours volontaires est balayé par le CEDS:

« Ces retours dits volontaires ont en pratique déguisé des retours forcés sous forme d'expulsions collectives ».

Le texte souligne qu’on ne peut parler de retours volontaires quand ces retours sont acceptés « sous la contrainte de l’évacuation forcée et la menace réelle de l’expulsion du territoire français. » (2)



Le dernier gouvernement de Sarkozy a remis sa démission jeudi 10 mai après-midi. Jusqu’au bout il aura appliqué sa politique nauséabonde à l’égard des étrangers, politique rejetée par une majorité de français. Nous en sommes désormais débarrassés et c’est tant mieux.

En revanche, le Directeur de l’OFII, c’est toujours Arno Klarsfeld. Celui qui nous explique en substance qu’on peut bien renvoyer les roumains chez eux car la Roumanie, ce n’est pas Auschwitz (3)

Le préfet du Rhône, c’est toujours Jean-François Carenco. Celui qui jette à la rue des centaines de personnes à la fin du plan froid, démantèle avec zèle les camps de roms et met des nourrissons en prison. (4)



Le changement, c’est maintenant, nous a promis François Hollande lors de sa campagne.

Le vrai changement c’est pour quand ?



(1) http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/080212/gueant-et-les-etrangers-attirer-plus-pour-expulser-plus

(2) https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?Ref=CEDS-%20%2063/2010&Language=lanFrench&Ver=original&Site=COE&BackColorInternet=C3C3C3&BackColorIntranet=EDB021&BackColorLogged=F5D383

(3) http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/220911/la-roumanie-nest-pas-auschwitz-mais-ici-cest-deja-vichy

(4) http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/200312/un-nourrisson-en-prison


http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-alain/100512/le-changement-cest-pour-quand
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede DjurDjura » 30 Mai 2012, 18:37

chasse aux Roms à Aix-en-Provence

mercredi 30 mai 2012




"Je ne veux plus un seul Rom sur ma commune", a déclaré Maryse Joissains, maire d’Aix-en-Provence. Et de lancer des procédures visant à l’expulsion de tous les Roms de "sa" commune.
L’audience du référé d’expulsion du bidonville de l’Arbois a eu lieu hier, mardi 29 mai 2012, devant le TGI d’Aix-en-Provence – aucune solution de relogement n’a été proposée. Le tribunal rendra son délibéré le 19 juin prochain

Nous reprenons un papier de Marc Durand, qui milite depuis des années pour des conditions d’accueil décentes, humaines, dignes et justes des Roms sur le territoire de la commune d’Aix. À la suite, un article de La Provence relate une réunion qui s’est tenue au pays d’’Aix.






A Aix, la chasse aux Roms est ouverte

Dans ce qui suit, il s’agit de Roms-migrants d’Europe de l’Est, et non de Gens du Voyage. Les Roms, eux, n’ont pas accès aux aires d’accueil ouvertes aux Gens du Voyage ; parmi les Roms il y a les Roumains, qui sont citoyens européens, mais, de fait, empêchés de travailler par une réglementation spéciale (et donc expulsables après trois mois car ils ne peuvent pas justifier de revenus corrects) ; il y a aussi les Serbes, les Croates et les Bosniaques qui sont tous des sans-papiers, expulsables eux aussi s’ils s’installent, mais ils peuvent voyager avec leurs passeports.

Depuis 2005 environ, pendant cinq ans se sont trouvés sur la commune d’Aix un groupe de Roumains, sur un terrain coincé entre autoroute et voie ferrée quasi désaffectée, en bordure de la banlieue ZAC. Depuis 2006 un groupe de Serbes campe à une quinzaine de kilomètres du centre-ville, sur le plateau de l’Arbois.
Les noyaux de chaque groupe étaient relativement stables. Terrains insalubres, sans eau pour les premiers, un point d’eau pour les autres, électricité "piquée" par certains, sur batteries ou avec de petits groupes électrogènes pour d’autres. Caravanes délabrées et cabanes de planches constituent les logements. Pendant cinq ans ces groupes ont survécu, pourchassés, avec visites constantes et menaçantes de la Police, municipale le plus souvent. A ceux-là il faut ajouter des petits groupes d’anciens Yougoslaves, mieux équipés, qui passent, restent quelques semaines avant d’aller voir ailleurs.

Les Roumains, de 40 à 80, étaient aidés par un bénévole du quartier limitrophe , aucune scolarisation des enfants. Ils se retrouvaient avec les SDF au centre d’accueil d’urgence, pour les douches et quelque aide alimentaire, allaient aux permanences de Médecins du Monde.
Les Serbes (une cinquantaine) ont été aidés de façon plus structurée par un groupe de bénévoles, et après deux ou trois ans par deux éducateurs dépendant du Conseil Général. Les enfants ont été scolarisés, le suivi médical a été organisé. Madame la Maire ayant toujours refusé d’aider en quoi que ce soit, les bénévoles ont pris en charge les frais de bus scolaires, de cantines, d’animation des enfants pendant les vacances. Des expulsions répétées ont eu lieu chez les Roumains, ils allaient un peu plus loin à chaque fois, et revenaient petit à petit. Certains on trouvé des sous-locations de studios dans des HLM en ville, ce qui leur procure un minimum d’abri relativement stable.

Les Roumains sont assez efficaces pour ramasser la ferraille, les Serbes faisaient les décharges publiques. Mais on a institué pour eux bien des obstacles : exigence d’être payés par chèques pour la ferraille…, il fallait y penser. Et engagement de procédures pour "vol en réunion" pour ceux qui font les décharges… Les femmes, traditionnellement en charge de la nourriture familiale, assurent le quotidien grâce à la manche. Le reste de l’argent part souvent en Roumanie, chez les Serbes il est dépensé sur place – car ils n’ont plus aucun lien avec leur pays.

Depuis Août 2010 et un certain discours du Président de l’époque…, la "vraie chasse" a commencé, et d’abord par l’expulsion et l’écrasement de tous les biens d’un petit groupe de Roumains qui avaient débordé sur un chemin limitrophe. Pour une vingtaine de personnes sont venus trois groupes différents de Police, presse écrite et télévisée ont été convoquées pour témoigner de l’événement. Faire un spectacle télévisé de l’écrasement de tous les biens des plus pauvres de la population en dit long sur la considération que la municipalité, soutenue par la Préfecture, a pour ces personnes.

Depuis la même époque, la chasse aux Roms s’est intensifiée à Marseille constante, implacable, des mois durant, cassant tout le travail des associations, poussant les personnes à vivre sur les trottoirs pour les poursuivre encore.
Quelques-uns sont venus sur un petit terrain aixois, et vite ont été envoyés à l’Arbois, le plateau situé à quinze kilomètres de la ville où se trouvent les Serbes. Madame la Maire leur a expliqué que là-haut ils auraient tout le confort dont ils ont besoin sur l’aire d’accueil des Gens du Voyage (alors qu’en fait elle leur est interdite)…et ils ont cru la Maire ! Du coup,ils se sont retrouvés non loin de là, sur un terrain vague, sans eau ni électricité et ont recommencé à construire des cabanes en planches. Les intervenants bénévoles du plateau de l’Arbois ont travaillé à la scolarisation des enfants, au suivi médical…mais les "autorités" leur ont fermé l’accès à la salle de PMI toute proche où ils pouvaient faire suivre médicalement les enfants… On fait venir un camion de Médecins du Monde tous les quinze jours. Petit à petit d’autres Roms sont arrivés, épuisés par les nombreuses expulsions subies à Marseille. Fin 2011 ils étaient en tout une centaine. En janvier dernier, d’autres groupes sont arrivés de Marseille, deux se sont installés dans la banlieue d’Aix, les autres sont allés sur le plateau de l’Arbois. Plus rien n’était gérable pour les associations et les bénévoles, car des populations ainsi discriminées, pourchassées, ne sont plus prêtes à s’installer sur un terrain, scolariser leurs enfants, etc… elles s’efforcent de survivre, le reste ne les concerne plus. La situation était mûre pour l’action de Madame la Maire.

Les deux nouveaux groupes d’Aix ont été assignés en justice, sans aucun délai pour organiser leur défense : le tribunal leur a donné trois semaines pour déguerpir et le Préfet à donné les forces de l’ordre dès le premier jour de la fin du délai. Ils sont pour la plupart sous un pont d’autoroute dans Marseille.
La Maire de Luynes (quartier où certains se trouvaient) a organisé une réunion publique de stigmatisation des Roms… c’était l’hallali, bien orchestré par cette élue. Puis la Mairie a assigné les anciens d’Aix, près de l’autoroute. Ils ont obtenu du Tribunal un délai pour organiser leur défense… bien inutile ! Le Tribunal a reconnu qu’on ne peut pas expulser sans proposer un hébergement d’urgence (arrêt du Conseil d’Etat), mais que le "trouble à l’ordre public" est manifeste et prioritaire : il leur a donné un mois, à eux de trouver un hébergement d’urgence ! "Trouble à l’ordre public", mais ils sont tous éloignés de toute habitation, il faut chercher pour les voir.
Madame la Maire peut se frotter les mains, elle qui dans ses attendus dit vouloir les expulser pour obliger les "associations caritatives" à leur trouver des logements au lieu de les maintenir dans des lieux insalubres !

Et enfin mardi 29 mai tous les habitants du plateau de l’Arbois étaient assignés – Roumains, Serbes, Croates, plus de deux cents personnes, les derniers à se trouver sur le territoire de la commune lorsque la fournée précédente aura eu la visite des policiers et des bulldozers au petit matin (ils ont encore quelques jours) .

Madame la Maire a gagné son pari, elle qui a annoncé en Conseil Municipal d’Avril "dans quelque temps, il n’y aura plus un seul Rom sur ma commune".

A moins que le nouveau gouvernement pense que ce n’est peut-être pas du rôle de la Police que d’ exécuter certaines décisions municipales ineptes… mais à Marseille la dernière expulsion remonte à trois jours.

Par leur aide, même limitée, le Conseil Général et le Conseil Régional ont manifesté un soutien aux bénévoles et le refus de cette inhumanité.

Mais à Aix, "ville d’eau, ville d’art" on peut chasser impunément, détruire tous les biens des plus pauvres, anéantir toutes les actions d’intégration, scolarisation, éducation, supprimer les soins sanitaires (ces populations sont extrêmement fragiles et mal portantes) parce que la présence de ces gens est "un trouble manifeste à l’ordre public". Que des responsables politiques aient si peu le sens de leurs responsabilités – l’expulsion ne fait que déplacer les problèmes, en y ajoutant les souffrances – que ces élus considèrent les populations les plus pauvres comme des sous-hommes, cela ne semble pas troubler la majorité de nos concitoyens de la belle ville d’Aix-en-Provence…

Comment terminer si ce n’est en répétant la conclusion d’un éditorial signé par l’Archevêque d’Aix venu visiter les Roms le jour d’une expulsion : « Si on les traite comme… des chiens, il ne faudra pas nous étonner s’ils attrapent la rage ! » [1]

Marc Durand






Maryse Joissains contre les Roms : la défense s’organise

par Romain Capdepon, La Provence, le 18 avril 2012


Les Roms des camps des Trois-Sautets et de Luynes sont d’ores et déjà expulsables au 30 avril. Mais le combat, en référé, continue pour ceux de Vasarely et l’Arbois. C’est mardi prochain que le sort des habitants du camp, près de la fondation Vasarely, se jouera.

Dans le coin droit, Maryse Joissains, maire d’Aix, anti-Roms assumée et ultra-motivée. Dixit, hier soir lors de notre appel : "Je ne veux plus un seul Rom sur ma commune". Dans le coin gauche, Hervé Guerrera, élu d’opposition, Marc Durand et Philippe Senegas, de la Ligue des droits de l’Homme, et tous les soutiens regroupés dans le collectif aixois pour la dignité et le droit des Roms. Enjeu du combat : l’avenir de centaines d’hommes, de femmes, et d’enfants, considérés comme une sous-population dans leurs pays (en Roumanie principalement) et rejetés de ville en ville, en France. Contexte : très politique, présidentielle et législative obligent...

"Non, non, je ne fais pas de politique, moi, se défend pourtant la Maire UMP. Je prends mes responsabilités : ces gens n’ont pas de papiers et on ne peut pas les laisser s’installer dans la durée". Alors Maryse Joissains a récemment lancé un huissier à la pêche aux identités pour assigner en référé le maximum d’habitants des bidonvilles des Trois-Sautets, de Luynes, de Vasarely et de l’Arbois. Les deux premiers ont été jugés comme une lettre à la poste et la Maire pourra user de la force publique pour faire évacuer les camps dès le 30 avril.

Deux jugements qui sont passés si vite que les défenseurs des Roms n’y ont vu que du feu. "C’est Marc Durand, de la Ligue des droits de l’Homme, qui a appris par les habitants du camp situé près de la fondation Vasarely qu’il y avait un référé contre eux", expliquait, hier, Hervé Guerrera. L’audience, à la demande de l’avocate de ces Roms-là, Me Claudie Hubert, a été repoussée d’une semaine, pour mieux préparer la défense, notamment avec la collecte d’attestations-témoignages en justice (accessibles en écrivant à hguerrera@regionpaca.fr).

Depuis peu en effet, les soutiens des Roms tentent de récupérer le maximum de témoignages de personnes ayant eu à se rendre sur ces camps. Ils proposent de certifier par exemple que "le campement n’entraîne pas de troubles à l’ordre public", que "les personnes s’y trouvant ne sont en aucune manière agressives", qu’ils "saluent les visiteurs et engagent la conversation" ou bien encore qu’ "aucune odeur pestilentielle ne se dégage du camp et que les abris sont tenus dans un bon état de propreté". Des exemples proposés - qui peuvent paraître un peu saugrenus certes - mais qui correspondent aux arguments avancés par les services du maire dans les assignations en référé.

"L’indignité, les conditions de vie etc., ce ne sont pas les vraies raisons de cette action ? Les vraies raisons sont tout simplement politiques, non ?" ose-t-on auprès de Maryse Joissains.
Réponse illico : "Moi je ne sais pas ce que cela veut dire l’indignité. Ce que je sais c’est qu’il faut garder nos acquis sociaux pour les habitants de notre pays qui en ont besoin, sinon notre système social va exploser". " Et le trouble à l’ordre public invoqué, existe-t-il vraiment ? Y a-t-il des plaintes ?" persévère-t-on. "Le trouble, c’est les enfants qui font la manche, et puis c’est des personnes fragiles qui sont agressées régulièrement, et je ne veux pas de cela chez moi. Alors les socialos bobos qui ont du pognon n’ont qu’à les prendre chez eux..."

"Il y a bien sûr un point de vue idéologique dans tout cela", estime l’avocate des Roms du camp Vasarely. "À la barre, j’invoquerai le droit au logement et l’intérêt supérieur de l’enfant. Il faut quand même savoir que la Maire n’a accepté aucune concertation avec les associations, ces gens-là sont en détresse et on ne peut pas les expulser sans leur proposer de solutions de relogement..."
Notes

[1] [Note de LDH-Toulon] – Dans son édito de mai du journal diocésain, Mgr Dufour s’adresse à tous les catholiques du diocèse et aux pouvoirs publics : « Les Roms sont mes frères en humanité… Je demande qu’ils soient traités dignement. L’expulsion sans recherche de solutions ne peut suffire. »
La suite au prochain round.



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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Béatrice » 31 Mai 2012, 21:12

Pour son action de soutien à des familles Rroms de Châtau-Gombert dans les Bouches-du-Rhône , le président de la fédération des Bouches-du-Rhône de la LDH
s'est fait violemment molesté par des riverains accompagnés de deux élues UMP !

Communiqué de la Ligue des Droits de l'Homme ( LDH )

La LDH sous les coups de l’UMP ?

Le jeudi 24 mai 2012, Bernard Eynaud, président de la fédération des Bouches-du-Rhône de la LDH, a été violemment insulté, bousculé et frappé au cours d’une action entreprise en soutien de familles roms installées à la technopole de Château-Gombert. Il faut dire que ces familles recevaient la visite musclée d’une cinquantaine de personnes se disant habitantes du quartier, flanquées de deux élues UMP en campagne qui avaient bien pris soin de se faire accompagner de journalistes.

La LDH ne peut accepter que ses militants, parce qu’ils font valoir les principes, les idées et les propositions de leur association, et plus largement défendent les droits pour tous, soient ainsi atteints dans leur intégrité morale et physique. A cette occasion, la LDH rappelle que s’attaquer à l’un des siens, c’est s’attaquer à toute l’organisation. La LDH adresse aujourd’hui une lettre de demande d’explications aux autorités publiques, et une autre, de protestation, à la direction d’un parti qui, pour ne pas être identifié aux violences commises, devrait les condamner.

La LDH se garde la possibilité d’une procédure judiciaire, aux côtés de Bernard Eynaud et de la fédération des Bouches-du-Rhône, parce qu’elle ne veut pas laisser croire que l’on peut l’attaquer sans conséquences, au travers de l’un(e) de ses militant(e)s.

Paris, le 30 mai 2012.

http://www.ldh-france.org/La-LDH-sous-l ... s-de-l-UMP
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Ulfo25 » 13 Aoû 2012, 13:53

Article de Midi Libre sur les propos de l'Association des Roms concernant Valls.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls,le 31 juillet 2012 à l'Assemblée nationale à Paris Mehdi Fedouach afp.com

L'association estime que le ministre de l'Intérieur applique une politique comparable à celle de ses prédécesseurs Place Beauvau...



Pour les Roms, la politique n'a pas changé

L'association La Voix des Roms a estimé dimanche que la politique du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, concernant les Roms était comparable à celle de ses prédécesseurs UMP Place Beauvau, affirmant que le ministre PS "pourrait porter les couleurs de l'UMP" en 2017.

La politique de Manuel Valls "ressemble à celle de MM. Hortefeux et Guéant comme deux gouttes d'eau", a affirmé l'association dans un communiqué, jugeant que "les soutiens réitérés au sein de la droite de l'UMP ne sont pas des errements".

"Valls a réussi mieux que Besson"

"M. Valls a réussi mieux qu'Eric Besson et il pourrait même porter les couleurs de l'UMP pour la présidentielle 2017", ironise l'association.

Le ministère de l'Intérieur s'est défendu samedi de toute "stigmatisation" dans sa façon d'aborder la question des Roms, malgré les critiques émises par plusieurs associations à la suite des démantèlements de campements illicites et bien que l'Union européenne ait mis la France "sous surveillance".
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Béatrice » 13 Aoû 2012, 14:39

En France , l'expulsion par charter de 240 Rroms vers la Roumanie a été organisée le 9 août dernier !

Communiqué du Réseau d'Education Sans Frontières ( RESF ) :

Valls : Après les pantoufles de Guéant, les compliments de Ciotti !

L’expulsion par charter (un symbole !) de 240 Roms vers la Roumanie le 9 août 2012 est un geste dont l’image du ministre de l’Intérieur aura du mal à se remettre, tout comme le démantèlement quasi industriel de camps au bulldozer, à Lille, Lyon, Marseille et Paris, sans que – malgré les déclarations de Valls – des mesures alternatives de relogement aient été proposées ni qu’une concertation avec les associations qui travaillent au quotidien avec les communautés roms ait été engagée.

S’inscrivant dans la tradition de Pétain, Nicolas Sarkozy avait, dans son discours de Grenoble, fondé des mesures coercitives sur l’appartenance à un groupe racial ! On est consternés de voir Manuel Valls lui emboîter le pas ! La catégorie visée, les Roms, n’a pas d’existence en droit. La culture, la civilisation, les usages, disent approximativement ce que sont un chrétien, un juif, un musulman, un breton ou un catalan. Le droit, non. On y connaît des citoyens définis par leur état-civil, leur genre, leur nationalité. Rien de plus, rien de moins.

Sur le fond, chacun le sait, ces expulsion sont inutiles, stériles, dispendieuses et dégradantes.
Dix à quinze mille roumains et bulgares étiquetés Roms vivraient en France : il faudrait une bonne cinquantaine d’opérations analogues à celle d’hier pour les expulser tous, à supposer qu’aucun ne revienne. Or, et les intéressés ne s’en cachent pas, la majorité d’entre eux reviendra, parfois en quelques jours. Gratuitement grâce à l’allocation de départ « volontaire » versée par Valls. Légalement puisque le statut européen de la Roumanie et de la Bulgarie le permet. Et définitivement quand, d’ici quelques mois, l’intégration complète de ces pays à l’Europe leur en donnera la possibilité. Au total, une politique imbécile et malfaisante.

C’est à l’évidence à l’échelle européenne et en y mettant les moyens nécessaires que des solutions en termes de logement, d’emploi et de scolarisation pour les enfants doivent être trouvées pour les 12 à 15 millions de Roms européens. Les efforts de scolarisation des enfants et d’insertion des familles roms sont ruinés à chaque évacuation forcée. Il est urgent de mettre fin à la « période transitoire » qui discrimine les Roms roumains et bulgares et leur interdit de travailler et de se loger. Le traitement à la mode sarkozyste de la question rom n’est pas la solution !

Reste l’argument, systématiquement avancé, selon lequel Valls et son ministère ne feraient qu’appliquer les lois. C’est un confortable sophisme qui, par le passé, a permis de tout justifier, y compris l’injustifiable. Des générations entières de fonctionnaires, pas seulement des militaires et des policiers, ont tout couvert, y compris parfois le pire, d’un trop sommaire « j’applique les ordres ». Manuel Valls « applique la loi ». Il est des circonstances où ce n’est pas le plus honorable. D’autant que le ministre d’aujourd’hui applique avec rigueur des lois, des circulaires, couvre des pratiques dont lui-même et ses amis dénonçaient la malfaisance et les dangers il y a quelques mois encore. François Hollande n’a pas été élu pour faire appliquer avec une rigueur quasi intégriste des lois injustes. Mais pour les changer, maintenant. Et, en attendant, décréter un moratoire sur les plus malfaisantes d’entre elles, celles qui, par exemple, conduisent une autorité morale et intellectuelle aussi incontestable que le secrétaire national de l’UMP Ciotti à féliciter Manuel Valls.


Et pour rappel historique :
L’internement des Tsiganes en France 1939-1946 par la LDH de Toulon :

http://www.millebabords.org/spip.php?article21283
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Ulfo25 » 14 Aoû 2012, 12:23

Ecrit de Patrick Doutreligne de la Fondation Abbé Pierre concernant le statut des Roms sur le site du Monde.

Bien sûr que la question des minorités roms est à dimension européenne, bien sûr que cette population est une des plus rejetées de nos sociétés, bien sûr que certains comportements délinquants ou quémandeurs dans les transports en commun ou sur la voie publique sont irritants ou répréhensibles... Comment doivent réagir les autorités pour avancer sur des propositions dignes pour les personnes concernées, dignes de notre République et de ses valeurs, et respectueuses de notre histoire ?

La stigmatisation, la répression, l'opprobre publique qui ont été de mise ces dernières années avec en paroxysme le discours de Grenoble l'été 2010 ont montré, au-delà de leur ignominie, leur inefficacité.

Nous devons sortir d'une spirale qui détermine aujourd'hui les attitudes : droits minorés ou bafoués (conditions de séjour, accès au travail...) pour les uns entraînant des réactions accentuées de rejet, d'exclusion ou pire de racisme pour les autres.

Le gêne de voleur, d'assisté, du délinquant ou de l'illégalité systématique n'existe pas plus dans cette population que chez aucun être humain. Comment penser que des enfants roms seraient surdéterminés à des conditions de vie aussi misérables.

La France n'est-elle pas capable d'offrir une autre réponse, un autre regard, une autre ambition pour ce public ? La plupart de ces familles aspirent comme pour nous à un travail, à un toit, à une éducation pour leurs enfants.

Si la première injustice reste leurs conditions de vie dans leur pays, souvent la Roumanie et la Bulgarie, il nous est impossible de ne pas traiter correctement les quelques milliers de personnes qui ont osé partir et tenter de proposer à leurs enfants des perspectives plus sûres. Que l'on arrête de nous évoquer "le fameux appel d'air" que provoqueraient des solutions justes et humaines.

Serions-nous aussi cyniques que cette "ex" députée qui voulait remettre dans leurs "bateaux-épaves" ceux qui tentaient de débarquer sur l'île de Lampedusa pendant le printemps arabe ? Les décideurs politiques ou les responsables des différents partis se sont-ils un jour interrogés sur ce qu'auraient entrepris leurs parents ou eux-mêmes s'ils étaient nés dans une famille rom en Roumanie ou dans une famille en Libye ou aujourd'hui en Syrie ?

Il ne s'agit pas d'être des "grandes âmes", des "justes" ou des "Abbé Pierre". Il suffit d'un peu d'humanité, de courage personnel et-ou politique et d'examiner des propositions qui viseraient l'accueil et l'insertion au moins pour une partie d'entre eux.

Le droit nous y invite. Certes le ministre de l'intérieur est dans son rôle quand il dit que les décisions judiciaires doivent être appliquées. Certes le maire ou le président d'agglomération est dans son rôle lorsqu'il demande une évacuation d'une installation sauvage parfois dangereuse.

Mais nous avons aussi un droit à l'aide sociale, à l'hébergement pour toute situation d'urgence au titre desquels d'autres responsabilités et obligations leur sont dévolues. N'a-t-on pas défendu la primauté de l'humain sur toute réglementation administrative en reconnaissant l'inconditionnalité de l'accueil dans des structures humanitaires et-ou sociales ?

Mais ce n'est pas suffisant. Chacun peut-il se regarder dans la glace en s'interrogeant si les lois qu'il veut à juste titre appliquer, sont respectées par lui-même ou par les élus de la nation ? Pourquoi la loi DALO imposant de proposer des solutions de logement ou d'hébergement à ceux qui sont reconnus prioritaires n'est pas respectée ? Pourquoi alors la loi sur les aires des gens de voyage sans faire d'amalgame avec les roms n'est toujours pas respectée douze ans après sa promulgation ? Pourquoi près de 50 % de communes ne respectent pas la loi SRU imposant la construction de logements sociaux ? Pourquoi des expulsions sont-elles encore exécutées sans offre de logement ou d'hébergement ?

Des solutions existent, telles que des terrains aménagés pour un accueil de type individuel ou collectif (mal dénommé "villages d'insertion"), pas si coûteux que certains veulent le dire, des dispositifs d'insertion expérimentés dans plusieurs communes, des places d'accueil supplémentaires créées ou réservées pour soutenir ces familles.

La Fondation Abbé-Pierre et le mouvement Emmaüs soutiennent et défendent plusieurs projets comme ceux de Choisy-Le-Roi, de Marseille, en Seine-Saint-Denis et quelques autres.

Sur le site de Choisy, le lieu a été baptisé "permis de vivre" inspiré par l'Abbé Pierre qui dans les années 1950 avait placardé ceci à l'entrée d'un camp de fortune installé en région parisienne à l'improviste, en réponse à l'administration qui lui réclamait les papiers justifiant d'un permis de construire.

Le "permis de vivre", plus qu'un lieu, plus qu'un programme, plus qu'un dispositif, c'est un choix de société.

Patrick Doutreligne, Fondation Abbé-Pierre
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede bipbip » 16 Aoû 2012, 13:46

Communiqué d'AL

Solidarité avec les Roms

Cet été des Roms ont été expulsé-es d’une bonne dizaine de lieux (camps, squats, bâtiments…). A cela on doit ajouter qu’un charter est parti de Lyon plein de rentrant-es « volontaires ». Ceux et celles expulsé-es mardi matin logeaient dans un bâtiment permettant des conditions de vie décentes et étaient soutenu-es par le voisinage."

Les conséquences de ces expulsions sont : la perte de toutes les affaires des personnes expulsées (sauf ce qu’elles peuvent emporter en un voyage), la mise à la rue de familles entières qui se réinstalleront plus loin après avoir erré un peu, la déscolarisation des enfants et surtout la difficulté à continuer la solidarité… Elles ne résolvent rien et caressent seulement les racistes dans le sens du poil. Les personnes raccompagnées dans les pays d’origine, où elles sont assez maltraitées pour préférer la police d’ici, reviendront.

Ceux et celles qui se souviennent des protestations de Valls et Hollande au moment où Sarko et son gouvernement chassaient les Roms ont la nième et peu nécessaire confirmation de l’hypocrisie absolue et de la droitisation du gouvernement actuel.

Ce ne sont pas les urnes qui nous permettront de sortir des situations de violence et de pauvreté mais bien nos luttes et nos solidarités. Ce ne sont pas les politiciens qui stigmatisent les personnes étrangères pour éviter l’unité contre leur propre politique qui feront quoi que ce soit pour l’égalité mais bien nos actions et nos combats.

Solidarité avec les Roms, partout, hier comme demain.

Alternative libertaire le 16 août 2012

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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede altersocial » 24 Aoû 2012, 14:10

La CGT réclame pour les Roms "un accès normal au marché du travail"

PARIS, 23 août 2012 - La CGT a demandé jeudi l'abrogation des mesures restrictives imposées aux ressortissants roumains et bulgares en matière d'emploi pour leur "permettre un accès normal au marché du travail".

"On ne peut pas reprocher à des personnes de vivre dans des bidonvilles s'ils n'ont pas une vraie possibilité de travailler", déclare la CGT dans un communiqué au lendemain de la décision du gouvernement d'assouplir les conditions d'accès à l'emploi des Roumains et Bulgares, principales nationalités des Roms.

"La CGT, tout comme la Confédération européenne des syndicats, s'est prononcée pour l'abrogation des mesures transitoires qui frappent l'ensemble des citoyens roumains et bulgares et qui gênent leur accès normal au marché du travail de notre pays", ajoute la centrale de Bernard Thibault, en rappelant que ces dispositions "devront disparaître au plus tard le 31 décembre 2013".

Elle juge aussi "essentiel que les migrants qui travaillent disposent d'un contrat de travail aux normes françaises", soulignant "la responsabilité de l'employeur".

La confédération dénonce au passage "le lourd héritage sarkozyste vis-à-vis de ces populations, en particulier depuis leur odieuse stigmatisation dans le discours de Grenoble" de juillet 2010.

Mercredi, à l'issue d'une réunion interministérielle à Matignon, le gouvernement a annoncé la suppression de la taxe que l'employeur doit verser pour embaucher un Roumain ou un Bulgare et l'élargissement de la liste des 150 métiers auxquels ils ont actuellement accès.
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Denise » 24 Aoû 2012, 15:29

ils ont déja oublié quand ils ont expulsé les sans papiers de la bourse du travail de paris les fachos de la CGT. ou bien est ce qu'ils voient dans les roms un nouveau marché comme celui de la régularisation des sans papiers?
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede hocus » 24 Aoû 2012, 16:54

Denise a écrit:ils ont déja oublié quand ils ont expulsé les sans papiers de la bourse du travail de paris les fachos de la CGT. ou bien est ce qu'ils voient dans les roms un nouveau marché comme celui de la régularisation des sans papiers?


bien jouer denise de parler de ça après l'ouverture d'un vote de ban contre toi. comme ça tu pourras prétendre que les méchants staliniens ont essayer de censurer ta critique des cgtistes

ça joue fin.
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Nyark nyark » 27 Aoû 2012, 00:02

La nomination de Valls, ami d'Alain Bauer, à l'Intérieur, ça ne présageait rien de bon... Va y avoir du taff à la rentrée...
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Béatrice » 03 Sep 2012, 21:12

Des experts de l’ONU enjoignent la France à respecter les droits de la communauté Rom.

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp ?NewsID=28842

29 août 2012 –

Des experts des droits de l’homme mandatés par l’ONU ont appelé mercredi le Gouvernement français à assurer que ses décisions concernant l’expulsion de Rom et le démantèlement des camps respectent toutes les normes de non-discrimination en vigueur aux niveaux européens et international.

Selon les Rapporteurs spéciaux sur les minorités, les migrants, le logement et le racisme, « les expulsions se poursuivent et menacent de mettre des familles dans des situations de grande vulnérabilité ».

« Les expulsions forcées ne sont pas une réponse appropriée, des solutions alternatives conformes aux normes des droits de l’homme doivent être recherchées », a déclaré Raquel Rolnik, la Rapporteuse spéciale sur le droit au logement dans un communiqué de presse publié conjointement par les experts.

« Des mesures contraignantes de protection, y compris la mise à disposition d’alternatives pour un logement décent, doivent être mises en place pour assurer que les individus, en particulier les femmes, les enfants et les personnes handicapées, ne se retrouvent pas sans abris ou soient davantage vulnérabilisés », a-t-elle préconisé.

L’experte a également noté qu’« en dépit du fait que ces actes soient justifiées sur la base de l’insalubrité, très peu d’efforts visibles sont déployés pour trouver des alternatives, comme l’amélioration des conditions de logement de ces communautés ».

En août, plusieurs expulsions, documentées par des ONG et les médias, ont eu lieu, notamment à Lille, Lyon et Paris. Elles devraient se poursuivre, indique le gouvernement français. Les experts ont rappelé que des actions similaires avaient été lancées en août 2010, suscitant des critiques généralisées.

« Ces informations sont préoccupantes, en particulier parce que ce n’est pas la première fois que les Rom sont collectivement expulsés de France », a rappelé l’experte indépendante sur les minorités Rita Izsák. « Les Rom sont des citoyens de l’Union européenne et forme la minorité la plus marginalisée d’Europe. De façon regrettable, ces actes démontrent que les Rom ne jouissent toujours pas des mêmes libertés de circulation et d’établissement et continuent de subir des traitements discriminatoires ».

Selon le Rapporteur Spécial sur les droits des migrants, François Crépeau, « l’objectif ultime semble être l’expulsion de France des communautés migrantes Rom ». Il a relevé que « les expulsions collectives sont interdites par le droit international et que les rapatriements doit être volontaire et basé sur des évaluations individuelles et une surveillance indépendante ».

Le Rapporteur Spécial sur le racisme, Mutuma Ruteere, a prévenu que « ces expulsions alimentent inévitablement le climat d’hostilité –déjà préoccupant- à l’égard des Rom en France ». Il a aussi souligné l’importance d’efforts soutenus pour traiter de la marginalisation des Rom dans les domaines du logement et de l’emploi, et ce afin de faciliter leur insertion sociale.


http://www.millebabords.org/spip.php?article21389
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Béatrice » 16 Sep 2012, 21:29

Communiqué AEDH (Association Européenne pour la défense des droits de l’Homme)

Expulsions de Roms : l’Union européenne ne respecte pas ses engagements en matière de droits de l’Homme !

Bruxelles, le 11 septembre 2012

Durant l’été 2012, de nombreux gouvernements de l’Union européenne ont expulsés des Roms de leurs logements. Certains Etats ont également expulsé ces populations hors de leurs frontières. L’Association Européenne pour la défense des droits de l’Homme (AEDH) appelle les Etats à cesser ces expulsions et leurs politiques de stigmatisation des Roms.

L’Association européenne pour la défense des droits de l’Homme (AEDH) dénonce les violences contre les populations Roms de plusieurs Etats membres de l’Union européenne qui ont profité de la période estivale pour les chasser de leurs logements précaires. Ainsi, des Roms se sont retrouvés sur les trottoirs d’Italie et de France, les autorités ne leur offrant pas de proposition de relogement après avoir démoli leurs campements. Les Roms migrants venus des Balkans et de l’Europe de l’Est pour chercher de meilleures conditions de vie en Italie ont été livrés à eux-mêmes une fois expulsés de leur logement à Rome et à Milan. En France, près de 2000 Roms de Roumanie et de Bulgarie ont été expulsés de leurs lieux de vie durant l’été et certains ont été renvoyés dans leur pays ; de même qu’en Grèce, d’où 400 Roms d’Albanie ont été renvoyés dans leur pays. En Bulgarie, bien que la Cour Européenne des Droits de l’Homme ait donné raison à près de 200 familles Roms menacées d’expulsion par la municipalité de Sofia, le maire de la ville a présenté en juillet un nouveau programme d’expulsion de ces familles vers leur lieu d’origine. En Serbie, 250 familles de Roms ont été expulsées de leur campement de Belvil à Belgrade fin avril. Les Etats ont nié le droit au logement de toutes ces personnes. En effet, une expulsion n’est censée être menée qu’en dernier recours, après qu’une décision de justice l’ait autorisée, et si une solution de relogement des personnes a été trouvée. En République tchèque, des familles Roms vivant à Ostrava sont menacées d’expulsion de leur logement pour cause d’insalubrité du bâtiment, alors même que ce sont les autorités qui refusent d’entretenir le système des eaux usées de l’immeuble. Tout comme ses voisins, – Slovaquie, Roumanie, Bulgarie, Hongrie – la République tchèque continue de discriminer la minorité Rom vivant sur son territoire, qui devient le bouc émissaire de la crise économique actuelle. Pourtant les Roms sont les premières victimes de cette crise. C’est pour cette raison qu’ils migrent vers l’Ouest de l’Europe, espérant y trouver de meilleures conditions de vie. Mais ils y sont accueillis par le racisme et la discrimination, obligés de vivre dans des bidonvilles et de mendier pour survivre.

L’AEDH regrette que les fonds européens destinés à l’amélioration de l’intégration des Roms ne soient guère utilisés par les gouvernements nationaux. Elle déplore également le manque de concertation et d’entraide des gouvernements nationaux pour faire face à cette situation. La demande du gouvernement français aux autorités roumaines et bulgares l’illustre bien. _ Selon le gouvernement français, c’est à la Roumanie et à la Bulgarie de trouver des solutions pour améliorer la situation des Roms sur leurs territoires afin d’éviter que ceux-ci ne migrent en France, et non à la France de traiter dignement ces populations une fois sur son territoire.
Face à cette situation, les instances internationales ne réagissent que faiblement, et ces réactions n’ont guère d’effets : l’Organisation des Nations Unies a condamné les expulsions massives de Roms de la France vers la Roumanie et la Bulgarie , soulignant que les expulsions collectives d’un territoire national vers un autre Etat sont contraires au droit international. La Commission européenne a elle aussi placé la France sous surveillance au vu des expulsions de l’été 2012. Pour autant, aucune sanction n’a été prise contre la France pour faire cesser ces expulsions. Par ailleurs, les autres Etats membres qui appliquent la même politique à l’égard des Roms (Italie, Grèce, Allemagne…) ne sont pas publiquement désavoués. La Commission européenne refuse ainsi de voir que l’anti-tsiganisme est profondément ancré dans tous les pays de l’Union européenne.

L’AEDH considère qu’il n’est pas possible de travailler à l’insertion d’une population dans la société sans combattre d’abord la discrimination et le racisme dont elle est victime. C’est pourquoi l’AEDH formule plusieurs revendications :
- L’AEDH enjoint, par le biais de ses organisations membres, les Etats de l’Union européenne à cesser d’expulser les Roms de leurs logements ainsi qu’à mettre un terme aux expulsions de ces populations du territoire national de certains Etats ;
- L’AEDH demande aux Etats de protéger le droit des Roms ;
- L’AEDH appelle la Commission européenne à faire pression sur les Etats membres pour qu’ils mettent en place des politiques de lutte contre le racisme anti-Roms, afin que les « stratégies nationales d’intégration des populations Roms » présentées par les Etats membres à la Commission européenne puissent être appliquées effectivement et de manière durable.


http://www.millebabords.org/spip.php?article21485
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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Béatrice » 28 Sep 2012, 20:37

Communiqué de la L.D.H des Bouches-du-Rhône relatif à l'incendie d'un campement de Roms par des riverains à Marseille et qui a saisi le Parquet de Marseille.

Communiqué de la LDH 13

Incendie du campement ROMS : la L.D.H. saisit le Parquet de Marseille
et demande au préfet une vraie mise en œuvre de la circulaire interministérielle du 26 août 2012

La L.D.H. 13 a saisi le Parquet de Marseille pour que les incendiaires soient recherchés. Monsieur Jean-Jacques Fagni Procureur de la République Adjoint nous a répondu qu’une enquête judiciaire est ouverte en vue d’identifier les auteurs de ce délit.

Pour la L.D.H. cet évènement est d’une extrême gravité notamment par la portée symbolique que représente le feu surtout pour cette population. Nous interpelons une nouvelle fois le préfet M. Parant qui pourrait mettre en œuvre l’un des points positif de la circulaire interministérielle du 26 août 2012 qui rend possible "l’aménagement d’un site d’accueil provisoire".

le 28 septembre 2012

________________________________________

http://www.libemarseille.fr/henry/2012/ ... rains.html

28.09.2012

Des riverains délogent et incendient un campement rom

ROMS - Plusieurs habitants et riverains d’une cité de Marseille ont contraint à la fuite, jeudi soir, des familles roms installées à proximité et incendié les restes de leur campement, sans violences physiques, a-t-on appris vendredi de source proche de l’enquête. Les policiers sont arrivés sur place vers 19H00 afin de séparer une trentaine d’habitants mécontents et les familles roms, qui ont reflué avec caravanes et véhicules, laissant quelques affaires qui ont été incendiées dans la soirée, selon la même source, qui a précisé qu’aucune interpellation n’avait été effectuée en l’absence d’agression physique... Cette action, révélée par le quotidien régional La Provence sur son site internet, était préméditée puisque ces habitants avaient informé les autorités, dont une élue des quartiers nord, de leur passage à l’acte si les roms ne quittaient pas les environs de la cité des Créneaux, dans le 15e arrondissement de la ville. Caroline Godard, membre de l’association Rencontres Tsiganes, s’est dite "effarée", soulignant qu’environ 35 personnes étaient installées dans ce campement depuis quelques jours. "Des habitants sont venus me voir jeudi matin, ils étaient excédés par la présence des Roms", qu’ils accusaient d’avoir commis des cambriolages, indique Samia Ghali, sénatrice-maire PS des 15e et 16e arrondissements de Marseille. Selon elle, des femmes s’étaient aussi plaintes que les Roms "salissent tout et essayent d’entrer dans les immeubles", dont certains sont en partie vides en raison d’une procédure de démolition en cours.

En présentant les modalités d’application locale de la circulaire interministérielle du 26 août sur la gestion des campements illicites, le préfet des Bouches-du-Rhône avait fait état récemment à l’AFP de la préoccupation des services de l’Etat à l’égard de ce genre de tensions. Mais certains acteurs publics ont envoyé ces derniers mois des messages confortant ce genre de pratiques. En mai, dans les quartiers nord de la ville, des militants associatifs, dont le président de la Ligue des droits de l’Homme des Bouches-du-Rhône, avaient été pris à partie par des riverains d’un camp de roms installé à Château Gombert (13e arrondissement), en présence d’une candidate UMP aux élections législatives. Quelques mois plus tôt, l’ex- préfet délégué à la sécurité Alain Gardère était venu un soir prendre l’apéritif avec des riverains pour fêter le départ de familles roms voisines évacuées un peu plus tôt.

http://www.laprovence.com/article/actua ... -leur-camp


Marseille : des riverains expulsent les Roms et brûlent leur camp Imprimer Recommander

Publié le vendredi 28 septembre 2012

La démarche ne présage rien de bon. Au pied de la cité des Créneaux, à Saint-Louis à Marseille (15e), une cinquantaine d’habitants du quartier vient d’achever son opération. Une expulsion de Roms. Hier soir, aux environs de 19h30, la police n’a pu que constater les faits et s’assurer qu’aucun débordement n’allait se produire. Les riverains du camp se sont eux-mêmes organisés et préparés pour pousser la quarantaine de personnes installée depuis quatre jours sur le terrain vague jouxtant la cité à partir au plus tôt, sous peine de représailles.

Des vieux meubles, quelques vêtements et des appareils ménagers sont encore en train de se consumer derrière une clôture métallique. Et ceux qui ont réussi leur coup affichent leur satisfaction : "On les avait prévenus. D’abord, on n’était pas vraiment contre le fait qu’ils restent là. On leur a juste dit de ne pas faire de bêtises. En deux jours, on a eu plusieurs cambriolages. Alors, avec plusieurs personnes, on s’est rassemblé et on les a fait partir. C’est un problème de société. Et on n’a pas eu besoin de l’armée."

On peut craindre le pire

Une poussée de fièvre, qui n’a fort heureusement pas eu de conséquences graves. Les forces de l’ordre, intervenues sur place, n’ont même retenu aucune infraction et n’ont pas procédé à des interpellations. Mais ce mouvement spontané pourrait faire tâche d’huile, dans d’autres quartiers, où plusieurs autres camps sont installés et où des incidents se produisent régulièrement avec les riverains.

Sur place, Sabrina, une autre habitante des lieux, expliquait comment la décision s’était imposée d’elle-même : "Ce matin, on est allé à la police, à la préfecture, à la mairie de secteur et même chez les bailleurs, la Logirem. Chaque fois, c’était la même réponse. Qu’il fallait attendre plusieurs mois, avant qu’il y ait une intervention. Ce qu’on nous laissait entendre, c’était ’débrouillez-vous tout seuls’. Très bien, c’est ce qu’on a fait. Dans l’après-midi, on s’est tous téléphonés et on est arrivés tous ensemble devant le camp. Tout le monde se connaît ici. Cela s’est passé très rapidement."

La plupart des personnes qui occupaient le camp ont quitté les lieux à pied. Pour investir un autre terrain, sans doute à proximité. La population environnante se comportera-t-elle de la même manière à leur égard ? On peut désormais le craindre.


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Re: Tsiganes, Rroms...entre exclusion et racisme.

Messagede Béatrice » 28 Sep 2012, 22:57

Les politiques locales, nationale et européenne menées depuis un certain temps déjà à l'égard des Roms participent pleinement à cet état de fait.
Car en temps de grave crise économique comme celle que nous vivons actuellement, les politiques d'exclusion raciales et ethniques sont toujours présentes et visent
à faire naître dans l'inconscient collectif, des bouc-émissaires désigné(e)s, fauteurs de tous les maux de la société.
Pour ce qui concerne les Roms, il s'agit bel et bien d'une "épuration ethnique" planifiée sur toute l'Europe et conduite par les tous les états de l'Union européenne, quelle
que soit leur appartenance politique. Il suffit de parcourir ce topic pour le constater.
Oui, il s'agit véritablement d'une "épuration" ethnique planifiée à l'échelle européenne, c'est la stricte définition qu'il convient d'utiliser sur ce que subissent les Roms
actuellement.
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