un quinquennat à gauche ???

Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede Pïérô » 14 Oct 2014, 09:10

Communiqué de presse unitaire

Les chômeurs interpellent le Gouvernement : « ça suffit ! »

Après une rentrée marquée par les déclarations outrageantes de certains responsables patronaux, du Ministre du travail et, il y a quelques jours encore du Premier Ministre, les chômeurs pensaient avoir eu leur compte de coups bas. Force est de constater que certains semblent penser qu’on ne tape jamais assez sur les chômeurs et les précaires.

Et tout ceci au nom d’une équité dont les chômeurs ignorent de plus en plus le sens.

• Est-il équitable de baisser les allocations des chômeurs pour lesquelles ils ont cotisés pendant tant d’années ?
• Est-il équitable de donner des milliards à quelques actionnaires qui n’ont comme objectif que de précariser le monde du travail ?
• Est-il équitable de contrôler les chômeurs plutôt que de leur trouver un emploi ou une formation ?
• Est-il équitable de rendre les chômeurs responsables de la crise alors qu’ils en sont les premières victimes et les principaux boucs-émissaires ?

A tout cela, les organisations de chômeurs répondent NON ! Et appellent :

• Le gouvernement à stopper son mitraillage des chômeurs et des précaires.
• Pôle Emploi à arrêter son expérimentation de contrôle contre les chômeurs et à mettre en place un réel accompagnement pour les chômeurs.
• Les organisations syndicales à s’opposer à la généralisation de ce contrôle et à défendre les droits de tous les travailleurs privés d’emploi.
• Et tous les chômeurs et précaires à se mobiliser dès maintenant, contre les attaques incessantes dont ils sont les victimes, et à se rassembler massivement le 6 Décembre, à 14h à Stalingrad pour leur manifestation nationale.

MNCP, CGT Chômeurs, APEIS, AC

http://www.mncp.fr/communique-les-chome ... vernement/

Complément de AC!

Nouvelle offensive pour stigmatiser les chômeurs !

En complément du communiqué commun des 4 associations de lute contre le chômage

Cette fois c’est autour du journal « les Echos » de prendre le relais de la communication stigmatisant les chômeurs. C’est repris par toute la presse ! C’est un feuilleton lancé depuis depuis plusieurs années. Sous Sarkozy déjà Laurent Wauquier taxait les allocataires de « cancereux », depuis quelques semaine le MEDEF, Valls, Rebsamen sont à l’offensive, et ce avec la direction de Pôle emploi à la manœuvre.

C’est une mascarade ! « Fliquer » ne donne pas de travail !

D’ailleurs, regardez bien les résultats de cette « com » : il est bien dit que les 20% en question sont découragés. Nous dirions « seulement » dans une situation catastrophique.
Mais c’est très habile, on peut comprendre, en effet, que quelqu’un qui a un petit boulot de 20h par semaine qui touche 800€ par mois soit sensible à cet argument. Mais qui ne propose que de petits boulot ?
Le gouvernement avec les médias font ainsi un contre feu qui n’attaque pas ceux qui licencient, qui précarisent.

- Voilà un an environ que Pôle emploi à mis 5 régions en test d’un contrôle renforcé.
- Beaucoup de travailleurs et des syndicats de Pôle emploi ont refusé de participer à cette opération. Ethiquement et humainement, ils ne peuvent recevoir des chômeurs en détresse et créer de la confiance pour les aider si ils sont aussi des flics !
- Voilà quelques mois un projet aberrant de contrôle nous a déjà été présenté.
Nous cherchons par ailleurs à savoir si ces contrôles sont ou seront sous-traités « au privé », les fameux « OPP ».

L’offensive est aussi européenne !

Il faut regarder l’offensive des gouvernements et du patronat au niveau européen, ils avancent sur la même ligne : Grande Bretagne avec les contrats « 0 heure », Allemagne et les « mini job », Hollande les chômeurs considérés comme des handicapés, les durées d’indemnisation et les niveaux d’allocation dans l’Europe du sud (Espagne, Grèce..)

La tactique du gouvernement et du MEDEF est de culpabiliser les chômeurs aux yeux de l’opinion ! Ils « cassent le thermomètre » mais la fièvre reste : il y a 5 millions de chômeurs et précaires, inscrits ou non.

L’objectif stratégique du patronat est de baisser l’assurance chômage au minimum, sa durée, et, à terme, supprimer l’assurance chômage. C’est la même offensive contre tous les services publics !

Cette offensive est dirigée contre tout le monde du travail car le chômage est une épée de Damoclès qui fait pression sur tous les travailleurs, sur le droit du travail sur les salaires !

Voilà pourquoi nos associations préparent la manifestation des chômeurs du 6 décembre à Paris !!

http://www.agirensemblecontrelechomage. ... rticle2142
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Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede bipbip » 16 Oct 2014, 13:22

Tract d'Alternative Libertaire

16 octobre et après ? Unir le camp des exploité-es pour dégager Hollande !

Hollande a mis ses pas dans ceux de Sarkozy : Guerre aux pauvres, guerre aux immigrés, guerre aux travailleurs, guerres néocoloniales. Cette politique amène le FN aux portes du pouvoir. Il faut se débarrasser en urgence de ce gouvernement et de cette Assemblée nationale à ses ordres.

Austérité et guerre : merci PS !

Les mesures contre les travailleurs s’accumulent avec une seule logique : détruire le service public, détruire les protections sociales et transférer encore plus de richesses vers le patronat et les actionnaires boursicoteurs.

Certains de leur déroute électorale les dirigeants du PS font le choix d’être de loyaux serviteurs du capitalisme. Détestés des travailleurs, ils espèrent qu’au moins les patrons garderont un peu de reconnaissance pour le sale boulot. Les quelques députés « frondeurs » qui s’inquiètent pour leur réélection s’inquiètent tellement qu’ils refusent de provoquer une dissolution de l’Assemblée nationale en votant contre la politique de Valls-Hollande.

Les caisses sont vides disent-ils mais ils trouvent encore les millions nécessaires à des interventions militaires qui n’ont jamais aidé les peuples concernés mais juste consolidé la mainmise de quelques multinationales françaises dans ces pays.

C’est ainsi que le FN se retrouve aux portes du pouvoir. Il y a donc urgence à stopper tout ça. Par la conjonction de manifestations, de grèves, d’occupations, de blocages… il faut dégager le PS.

Luttes sociales et unité !

Nous apportons notre soutien à la nouvelle journée de mobilisation de la CGT le 16 octobre, à laquelle se joignent certains secteurs Solidaires, FSU voir FO. Cependant il faut reconnaitre que ces journées tous les trois mois sont impuissantes à gagner. Il faut donc faire plus et plus fort. Plus fort et plus clair. Il faut cesser d’attendre la CFDT dont la direction contre-signe toutes les trahisons. Il faut à l’inverse tout faire pour renforcer le pôle des syndicats qui veulent encore résister.

Un pacte d’unité d’action entre CGT-Solidaires-FSU-FO au niveau confédéral serait un signe fort dans les entreprises. Un pacte qui proposerait des actions soutenues pour préparer une semaine de grève générale contre l’austérité et la remise en cause des acquis sociaux.

Or jusqu’ici en appelant à des journées en solo et en demandant aux autres de s’y joindre après, la direction de la CGT ne fait aucun effort pour construire une telle unité syndicale de lutte.

Quelle perspective politique ?

Après la manif du 12 avril dernier, le Collectif Alternative à l’Austérité (AAA), auquel participent associations de lutte, syndicats et partis envisage une nouvelle manifestation contre le budget qui sera voté par les députés en novembre.

Ce rassemblement inédit de forces sociales et politiques peut lui aussi aider à dessiner une alternative. A condition qu’il ne soit pas instrumentalisé à des fins électorales. De même qu’il faut rompre syndicalement avec la CFDT, de même les partis qui se disent « de gauche » et qui siègent dans les conseils municipaux, départementaux et régionaux devraient rompre leurs alliances avec le PS pour êtres crédibles.

Nous proposons que le Collectif AAA construise partout des collectifs locaux et qu’ils ébauchent dans le feu des luttes une autre société, libérée des règles du jeu capitaliste et gérée démocratiquement par des conseils de salariés et d’habitants.

Nous n’avons pas besoin d’une 6e République ni d’un nouveau président qui nous trahirait encore : nous voulons décider nous-mêmes, à la base, entre nous de ce qui est bon pour nous.

http://alternativelibertaire.org/?16-oc ... ir-le-camp
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Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede SchwàrzLucks » 16 Oct 2014, 15:21

Sur la nécessité de construire l'unité CGT/FO/FSU/Solidaires/CNTs, tout à fait d'accord, mais ça doit se faire à la base aussi, pas que dans les appareils. J'en connais qui sont capables de demander l'unité en haut et qui dans leur activité syndicale quotidienne font tout pour défendre leur pré carré syndical et leur étiquette. Mais alors le reste...

Les auteurs de ce texte font quand même la performance de se contredire du tout au tout à deux reprises. D'une, ils disent, et à juste titre, que "il faut reconnaître que ces journées tous les trois mois sont impuissantes à gagner." Pour expliquer quelques lignes plus loin que "Après la manif du 12 avril dernier, le Collectif Alternative à l’Austérité (AAA), auquel participent associations de lutte, syndicats et partis envisage une nouvelle manifestation contre le budget qui sera voté par les députés en novembre." WTF ? Elle est où la cohérence ? Si on rajoute "sociales et libertaires !" à "journées d'action isolées", elles sont subitement capables de provoquer un changement social ?
Autre problème : faire la promo du "Collectif Alternative à l'Austérité" alors que ce n'est rien d'autre qu'un ramasse-voix pour le FdG. On va nous sortir que "des syndicalistes" y ont aussi appelé. Ah oui, peut-être. Mais ont-ils vraiment eu mandat pour faire ça ? Et il faudrait peut-être s'interroger sur les pratiques syndicales de ces types. Bizarrement, je pense que ce n'est pas très folichon en terme de qualité de vie syndicale, de démocratie interne, etc. Quand on voit les branches qui y ont appelé (UGFF, FDSP, Finances Publiques), on est pas loin du jackpot en terme de corporatisme.
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Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede Pïérô » 16 Oct 2014, 15:39

Oui, je partage aussi ce que tu dis, mais je pense qu'il faut ramener ça à un enjeu qui pousse à communiquer, et d'un point de vue révolutionnaire, même si là ça tortille un peu (et pas qu'un peu par moment, et évidemment cela faits débats dans AL). On est en dessous de tout avec cette mobilisation en mise en scène pathétique de la CGT, seule, et qui ne veut pas aller à l'affrontement social avec le gouvernement. A Tours il y a eu un appel intersyndical (CGT, FSU, Solidaires) pour cette "mobilisation" du 16 octobre, et même si du côté de SUDs/Solidaires on en a marre de ce type de manif de "rentrée sociale" sans lendemain, ni mobilisation à la hauteur de l'enjeu alors que patronat et gouvernement multiplient les provocations qui devraient mettre tout le monde dans la rue, et amener les bureaucraties syndicales à être un peu plus réactives, on peut juste se satisfaire là dans le 37 d'une forme d'habitude qui se prend et qui avec un petit changement au sein de la direction de la CGT départementale fait que les lignes bougent.

Après, et sur la question AAA c'est encore un autre débat, car cela amène à causer des perspectives élargies de résistance sans se prendre les pieds dans des logiques d'appareils et des stratégies électorales et social-démocrates qui ne posent pas les questions de fond, et tout en préservant l'autonomie du mouvement social. C'est les débats qu'on partageait encore ce matin à la manif avec des camarades de l'union syndicale Solidaire 37, du NPA, etc...

Le secrétaire départemental CGT, dans son intervention, n'a pu faire l'impasse sur la mobilisation au CHU de ce jour et a appelé à aller soutenir ce mouvement, alors que SUD est majoritaire et est acteur de l'appel du mouvement auto-organisé de convergence dans le secteur de la santé, avec en ligne de mire un élargissement au social (voir ici : viewtopic.php?f=77&t=9758). Cette forme d'auto-organisation est en tout cas un bon point d'appui pour justement porter la convergence des luttes nécessaire, et cela à travers justement l'unité à la base.
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Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede Pïérô » 24 Oct 2014, 00:52

je suis d’accord avec M Valls sur ce point, et je partage son obsession, voir ici : http://www.huffingtonpost.fr/2014/10/22 ... 29722.html , il faut changer le nom du "Parti Socialiste", mais non pas parce que le socialisme est dépassé, mais parce que cela fait partie d’une alternative que ce parti bourgeois et réactionnaire n’a jamais partagé, et qu’il serait temps d’arrêter cette supercherie !
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Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede bipbip » 28 Oct 2014, 10:39

Chronique de l'intolérable du quinquennat du successeur de Nicolas Sarkozy (an III), octobre
http://www.educationsansfrontieres.org/ ... CTOBRE2014
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Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede Pïérô » 10 Nov 2014, 16:57

De Valls à Cazeneuve : une année meurtrière à la frontière

Le Ministre de l’Intérieur est venu le 3 novembre à Calais présenter un « accueil de jour » en réalité bien peu accueillant. Selon le GISTI [1], il semble avoir avant tout comme fonction « d’éloigner migrantes et migrants du centre de la ville et de les assigner à l’invisibilité ». Face à ce dispositif prétendûment humanitaire, le site Passeurs d’hospitalité publie ce sinistre bilan de la politique répressive à laquelle se réduit désormais l’action du gouvernement Valls :
http://passeursdhospitalites.wordpress. ... frontiere/
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Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede Pïérô » 12 Nov 2014, 13:32

Révélation : Comment le patronat a prescrit à Valls la suppression de la médecine du travail

Dans son choc de simplification, le gouvernement s’est laissé dicter une réforme de la médecine du travail par le Cisme, lobby patronal des services de santé au travail. l’Humanité publie l'intégralité du document qui a servi à la dictée

http://www.humanite.fr/revelation-comme ... ail-556996
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Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede Pïérô » 07 Déc 2014, 01:34

États généraux du PS : dialogue à coups de taser

Lors de la manifestation des chômeurs et précaires pour la justice sociale qui a réunit aujourd’hui 3000 personnes à Paris et a rassemblé des milliers de manifestants dans diverses villes en régions [1], une partie du cortège est allée rendre visite aux « états généraux » du parti socialiste.

Le but de cette action était d’y intervenir en y lisant le texte qui suit.
Décidé à rester muré dans ses certitudes, à n’entendre aucune contestation, le parti socialiste a reçu les 300 manifestants présents avec des crachats et à coups de poings, de pieds, de gaz lacrymogène, de matraques télescopiques et de... taser.

Puis une quantité pléthorique de policiers est très rapidement intervenue en renfort du service d’ordre du parti socialiste. Ils ont alors interpellé plus de 60 personnes. 53 ont été conduites au commissariat où un rassemblement de solidarité est en cours, rue de l’évangile dans le 18e. Par ailleurs, des manifestants solidaires ont été parqués à l’extérieur de l’enclos socialiste, sous la garde de policiers, avant d’être relâchés deux heures plus tard. 22 des arrêtés sont sortis depuis.

Nous exigeons la libération immédiate et l’abandon de toutes poursuites éventuelles à l’encontre des manifestants encore aux mains de la police.

Qu’on le sache, désormais, lorsque les socialistes ont affaire à la critique, ils répondent à coups de taser.

Car leur seul allié, celui qu’ils se sont choisi, c’est le Medef, et que leur seul arme pour tenter de faire accepter leur politique, c’est la répression.

Samedi 6 décembre, 19h50

Une intervention qui aurait pu être lu aux « états généraux » du PS le 6 décembre 2014

Ne dites plus PS mais précarisation sans scrupules

Aujourd’hui, ici, vous, corrupteurs corrompus, privilégiés exempts de tout souci du commun, vous osez vous présenter comme « unis contre l’injustice et pour le progrès humain » !

Qui croyez vous berner ainsi ?

Le ministre de l’intérieur l’a admis : un manifestant tué par vos forces de l’ordre, « ce n’est pas une bavure ». Il arrive donc, par exception, que l’un de vous parle vrai et révèle sans fard l’abjection sans limite qui caractérise votre clan de notables repus, de partisans aussi mal dissimulés que farouches de l’ordre social actuel.

« Priorité à la jeunesse » disiez vous, encore fallait-il traduire : tout faire, y compris tuer des opposants, pour préserver le vieux monde.

Le plus souvent, vous ne pouvez communiquer, comme vous dites, c’est-à-dire espérer commander, qu’à la condition de taire ce qui vous motive. À cette fin, vous usez en permanence du même stratagème, répété jusqu’à l’écoeurement : remplacer les choses par des mots, cacher derrière des paroles destinées à les camoufler vos actes et leur signification.

Hier, vous promettiez le changement… Vous avez depuis amplifié démesurément une politique des offrandes aux entreprises et aux actionnaires. Vous parliez pour la montre de justice sociale mais, dans les faits, vous avez augmenté la TVA, cet impôt régressif qui frappe avant tout les bas revenus. Vous vous plaignez du chômage mais vous avez agréé une convention chômage qui va contraindre des millions de personnes à la précarité perpétuelle. Vous faites mine de faire droit à l’altérité avec une loi de modernisation du mariage mais vous poussez les feux de la xénophobie d’état en expulsant plus d’étrangers, en délogeant davantage de Roms que vos prédécesseurs. Vous donnez chaque jour la preuve de votre arrogance et de votre violence décomplexées.

Et pour le grand nombre, quoi ? une survie difficile et la peur du lendemain, les heures sup’ non payés et les horaires en coupure, l’interdiction du revenu minimum aux moins de 25 ans et des incarcérations massives, les courbettes obligées devant les employeurs et la comédie imposée dans les institutions « sociales », l’huissier à la porte et les menaces d’un ministre du travail qui promet de contrôler et sanctionner plus encore les chômeurs, les visites domiciliaires de la CAF et les radiations de Pôle emploi par centaines de milliers, la non indemnisation du chômage et le SMIC horaire en CDD, les morts « de froid » et l’existence asservie, on ne saurait lister ici les violences sociales infligées tant le désastre est multiforme et quotidien.

De votre côté, comme l’ont si bien montrée la carrière de votre secrétaire général et quelques démissions au sommet de l’état, non content d’organiser les conditions de l’exploitation et de la concurrence, on multiplie les abus de bien sociaux, les contrats juteux, la prévarication.

Par l’austérité qu’elle cherche à imposer et par l’autoritarisme répressif dont elle use, votre organisation contribue activement à une guerre contre la population. Et cette guerre, vous la conduisez au nom d’une économie qui n’est rien d’autre que la politique du capital. Et cela commence à se savoir. Vous le pressentiez avec inquiétude. Nous vous le confirmons.

Nul doute, d’autres que nous se chargerons demain de vous nuire, autant que faire se peut. Apprêtez vous à perdre, préparez vous, l’écart avec votre normalité est appelé à croître et s’organiser. La jouissance perverse que vous éprouvez à dominer vous manquera.
Et dès aujourd’hui cela nous met en joie.


Notes :
[1] Les manifestations de chômeurs et précaires du 6 décembre

http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7486
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Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede spleenlancien » 09 Déc 2014, 16:34

L’armée française se livrera-t-elle prochainement à des exécutions extrajudiciaires par drones interposés au Mali, en Irak ou ailleurs ? Le ministère de la Défense étudie discrètement la question, dans la perspective d’armer les drones états-uniens « Reaper » que la France a achetés et de développer ses propres « drones tueurs » avec les grands groupes de l’industrie de l’armement. Autoriser les frappes de drones armés signifie, de fait, rétablir la peine de mort et risquer de commettre des crimes de guerre contre les populations civiles. Alors qu’aucun véritable débat public sur le sujet n’a encore eu lieu. Enquête.

Rachel Knaebel, Basta! a écrit:« Quelques jours après son arrivée sur le sol africain, le drone français réalisait ses premières missions opérationnelles dans le ciel malien », se félicitait en mars le ministère de la Défense, après les premiers vols du premier drone Reaper français. À peine acheté aux États-Unis, l’appareil a été immédiatement engagé au Mali, dans le cadre de l’opération Serval. Quelques mois et une intervention militaire plus tard, l’armée française a acquis un deuxième Reaper. Pour l’opération “Barkhane” de lutte contre le terrorisme [1], lancée depuis août dans la région du Sahel, les drones « appuient les phases offensives ». La France s’apprête à en acquérir davantage : la dernière loi de programmation militaire prévoit d’acheter neuf engins de ce type d’ici à 2019. Le drone ne connaît pas l’austérité : le tout coûtera environ 670 millions d’euros.

Les mêmes appareils que les "chasseurs-tueurs" américains

Les drones dont il s’agit sont des véhicules aériens sans équipage (Unmanned aerial vehicule ou UAV dans le jargon militaire) et commandés à distance. Rien à voir avec les petits engins à hélice – guère plus gros qu’un hélicoptère de modélisme – qui survolent les centrales nucléaires françaises ou les aéroports britanniques. Les drones utilisés au Sahel par la France, les Reaper – ce qui signifie « faucheuse » – sont les mêmes avions sans pilote que les États-Unis emploient pour frapper des terroristes présumés en Afghanistan, au Pakistan et au Yémen. Les drones états-uniens sont munis de missiles à visée laser. Ce sont les « chasseurs-tueurs » de l’Air Force.

Les Reaper achetés par la France ne sont pas, pour l’instant, armés de missiles. Mais techniquement, ils pourraient l’être demain. L’armée française en a-t-elle le projet ? Auditionné au Sénat le 29 octobre dernier, le délégué général pour l’armement, Laurent Collet-Billon, répondait aux parlementaires : « Une question majeure demeure : le second système de drone Male (pour moyenne altitude, longue endurance, ndlr) doit-il être armable ou non ? N’ouvrons surtout pas le débat. L’important est de les obtenir vite. On verra le reste après ! » Achetons très vite des drones, on se posera la question de leur utilisation ensuite.

Bienvenue dans la guerre aérienne du futur

Élus et citoyens seront-ils placés devant le fait accompli ? Le chemin vers les drones armés semble tout tracé. L’armée française possède déjà plusieurs modèles de drones dits tactiques, comme les Harfang fabriqués par une filiale d’EADS. Il y a dix ans, le gouvernement lançait même un prototype de drone de combat. Le projet, appelé Neuron, est conduit par Dassault dans le cadre d’une coopération européenne. Un premier vol test s’est déroulé sur la base militaire d’Istres, en décembre 2012. « Après cela, viendront les Ucas (Unmanned combat air system), les drones de combat. Nous y réfléchissons intensément dans le cadre de l’élaboration d’un schéma directeur de l’aviation de combat, pour le futur », expliquait d’ailleurs le général Denis Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air, aux sénateurs français le 29 octobre. Jean-Yves Le Drian voit encore plus loin : « Enfin il y a le plus long terme, avec le champ des drones de combat qui, à l’horizon 2030, viendront compléter voire remplacer nos flottes d’avions de chasse. Ce rendez-vous, nous ne le manquerons pas », écrivait le ministre socialiste en mai 2013. Bienvenue dans la guerre aérienne du futur !

Personne ne s’attend à voir arriver des drones armés de fabrication européenne avant 2020. C’est bien pour cela que le gouvernement casse sa tirelire pour des Reaper américains. Eux sont opérationnels, et peuvent être armés de suite. Au printemps dernier, le ministère de la Défense publiait une étude réalisée avec l’Institut de relations internationale et stratégique (Iris) [2]. Son titre : « Aspects juridiques et éthiques des frappes à distance sur cibles humaines stratégiques ». Les frappes à distance en question, ce sont celles de drones armés. Et les « cibles humaines stratégiques », des gens suspectés d’être des terroristes potentiels : un dirigeant politique hostile, un leader de groupe armé...

Des drones « chargés d’exécuter la peine capitale »

L’objectif de l’étude est d’« identifier la vision qu’ont les prescripteurs d’opinion (partis politiques, mouvements religieux, ONG, médias…) de la population française quant aux « aspects éthiques » d’éventuelles « frappes à distance sur cibles humaines stratégiques » menées à l’avenir par les forces françaises ». En clair, le ministère de la Défense se demande si envoyer des drones au-dessus du Sahel, de l’Irak ou d’autres zones conflits pour assassiner une personne précise sera jugé acceptable par l’opinion. Car ce type d’opérations, déjà massivement menées en toute opacité par les États-unis, posent de nombreuses questions : doit-on parler d’opérations de guerre banales ? D’exécutions extrajudiciaires ? De rétablissement de la peine de mort ? Et que se passera-t-il en cas de dégâts « collatéraux » ?

L’étude du ministère de la Défense réserve son lot de formulations inquiétantes. Par exemple quand elle s’interroge sur les implications juridiques possibles de tirs mortels : « Il est ainsi nécessaire d’évoquer le possible engagement de la responsabilité pénale individuelle de ressortissants français – et en particulier de militaires français. » Ceux qui manipuleront le drone et lui ordonneront de tirer « pourraient par exemple être jugés responsables de la violation du principe de distinction entre civils et combattants (définis de façon large). Dans une majorité de cas, ils seront poursuivis pour crimes de guerre, qui nécessitent l’existence d’un conflit armé. » Ils risquent même d’être accusés de crimes contre l’humanité, en cas d’attaques « généralisées ou systématiques contre la population civile ». Futurs pilotes de drones, vous êtes prévenus : il est fort possible que vos frappes à distance violent allègrement le droit international.

Dégâts collatéraux

Un « drone armé doté de missiles similaires au Hellfire américain », possède un « cône de mortalité » de 15 mètres. Traduction : le missile tiré par le drone peut occire tout ce qui se trouve à quinze mètres de la cible. Le danger de toucher des civils est donc grand. Qu’importe puisque, selon l’étude du ministère, « les frappes à distance permettent d’épargner la vie de nos hommes ». Exploser une famille malienne ou des gamins afghans n’a jamais justifié la mise en berne du drapeau. C’est plus discret que de rapatrier des cercueils devant un parterre de journalistes.

Reste un problème : la France a aboli la peine de mort. Ces « frappes à distance sur cibles humaines stratégiques » pourraient donc être contraire au droit. L’étude y répond à sa manière : le jugement ne dépendra pas du « bourreau » – le drone et ceux qui l’activent – mais des « plus hautes autorités de l’État » : « C’est tout à la fois un moyen de mieux légitimer la décision mais aussi d’éviter de commettre des erreurs de jugement sachant que les critères qui conduiront à prendre une décision de frappe restent bien souvent subjectifs. C’est également un moyen de déresponsabiliser l’opérateur qui aura été chargé d’exécuter la peine capitale. » L’État jugera donc seul de qui doit mourir.
Aux États-Unis : assassinats ciblés et totale opacité

Cette étude prospective qui envisage des opérateurs de drones chargés « d’exécuter la peine capitale » émane bien d’un ministère de la Défense français en 2014, sous un gouvernement socialiste… L’enjeu est de préparer les esprits. Et d’éviter que les opérations menées par des drones tueurs français ne suscitent la même défiance qu’aux États-Unis et soient « frappées du même opprobre ». Les armées françaises devront donc mettre en place « un certain nombre de mesures d’accompagnement de leur action »...

L’exemple des États-Unis a de quoi susciter l’indignation. Washington utilise des drones armés depuis l’opération lancée en Afghanistan et la “guerre contre le terrorisme” de Georges W. Bush. Cette stratégie s’est poursuivie sous la présidence Obama. En 2012, l’armée américaine possédait plus de 160 drones Predator et 70 Reaper. Ces « faucheuses » seront près de 200 en 2015 [3]. Il est en revanche difficile d’obtenir des chiffres sur le nombre de personnes tuées par les frappes de ces drones.

Des centaines de victimes civiles

Les recherches du Bureau of Investigative Journalism, une organisation indépendante britannique, font état de plus de 400 tirs au Pakistan entre 2004 et 2014, d’environ 80 frappes confirmées au Yémen, d’une centaine d’autres possibles, et d’une dizaine en Somalie. Selon ces mêmes estimations, les tirs de drones dans ces trois pays auraient fait entre 3100 et 5000 victimes, dont au moins 500 à plus de 1100 victimes civiles avérées. Il ne peut s’agir que d’estimations car les États-Unis entretiennent une opacité quasi-totale sur leur programme de frappes de drones.

Le Pentagone a une manière bien particulière de distinguer civils et combattants. « Les États-Unis refusent de divulguer jusqu’aux informations de base sur son programme, et ne publient aucune information factuelle ou juridique sur les attaques », note Amnesty International dans un rapport sur les frappes pratiquées au Pakistan [4]. L’ONG a étudié sur le terrain le cas de 45 frappes dans le nord-ouest du pays. « Alors que les sources officielles affirment que les personnes tuées étaient des terroristes, Amnesty International est arrivée à la conclusion, au terme de ses recherches, qu’elles n’étaient pas impliquées dans les combats et ne représentaient aucun danger pour autrui », rapporte-telle. Dans ces conditions, toute la population de la région vit dans la peur du passage des drones tueurs.

Crimes de guerre et exécutions extrajudiciaires

Le secret règne aussi sur le cadre juridique de ces frappes. Ni le Pakistan, ni le Yémen, ni la Somalie ne sont officiellement en guerre. « Les drones impliquent une nouvelle forme de guerre, très problématique, qui joue sur les notions de souveraineté et de champs de bataille. Et met à mal tout ce qui relève du droit international humanitaire, sachant toutes les bavures que ça entraîne », analyse Aziza Riahi, chargée d’étude à l’Observatoire des armements, une association française de veille sur la question des armes. Amnesty International doute fortement de la légalité des frappes de drones au Pakistan. Pour l’ONG, les attaques « pourraient s’apparenter à des crimes de guerre ou à des exécutions extrajudiciaires ».

« Un drone armé peut servir à éliminer des cibles militaires légitimes, mais à aucun moment nous n’en avons la preuve », précise Aymeric Elluin, chargé de campagne à Amnesty France. « Le droit international humanitaire interdit de s’en prendre à des civils même en cas de guerre. Et dit que vous êtes une personne civile à partir du moment où on ne peut pas établir que vous êtres combattant. Or, les États-Unis renversent la présomption dans leurs frappes de drones. Pour eux, un homme est présumé combattant à partir du moment où on ne peut pas établir qu’il est civil. » Et établir la chaîne de responsabilités qu a mené au meurtre d’un civil, est d’une terrible complexité. En octobre, des familles de victimes civiles yéménites de tirs de drones ont déposé une plainte devant un tribunal de Cologne contre le gouvernement allemand, pour complicité dans les frappes mortelles. Ces frappes auraient été réalisées à l’aide d’un signal satellite émis depuis la base militaire états-unienne de Ramstein, située dans l’ouest de l’Allemagne.

Les futurs drones tueurs français déjà testés à Gaza ?

Le ministère de la Défense, et plus largement l’Union européenne, promouvront-ils cette politique d’assassinats ciblés ? La question se pose d’autant plus que ces armes d’un nouveau genre prolifèrent. La France n’est pas seule dans la course aux drones armés. C’est toute l’Europe qui s’y met. Le Royaume Uni possède déjà des Reaper armés, utilisés en Afghanistan. L’Italie a aussi acheté des Reaper et se pose la question de les armer. En Allemagne, après deux ans de débats, la ministre de la Défense a annoncé cet été que le pays allait bel et bien se procurer des drones armés. La Pologne aussi veut s’équiper. « Les drones achetés aux États-Unis par la France et l’Italie peuvent être armés à tout moment. Cela représente un danger immédiat, alerte Elsa Rassbach, activiste anti-drones, membre de l’organisation Code Pink. Si on veut stopper cette manière de faire la guerre, il faut absolument que l’Europe change sa politique sur les drones. On peut le faire, mais pas si on achète des drones aux États-Unis et à Israël. »

En matière de drones militaires, Israël est l’autre pays pionnier. Et partage volontiers sa technologie. L’entreprise française Thales développe par exemple le drone militaire Watchkeeper en partenariat avec le fabricant d’armes israélien Elbit, dont les drones ont déjà été utilisés à Gaza, tuant une centaine de civils [5]. Le modèle développé par Thales est un drone tactique. Il servirait à des missions de surveillance, à envoyer des images du terrain d’opération, à identifier et localiser les cibles. Techniquement, il pourrait être équipé de missiles [6]. En septembre, des activistes pro-palestiniens écossais ont occupé une usine de Thales pour protester contre cette coopération.
Les salariés de l’armement s’inquiètent

Ce partenariat inquiète au sein même du personnel de l’entreprise. « Nombreux sont les salariés du groupe qui s’interrogent sur la relation qu’entretiennent Thales et l’État d’Israël et sur les relations commerciales que nous avons avec certaines sociétés israéliennes, que ce soit en matière d’achat ou de vente de matériel civil mais aussi et surtout militaire », alertait le 30 juillet 2014 une lettre ouverte de la CGT Thales à la direction de l’entreprise, alors que Gaza subissait d’intenses bombardements. Pour Aziza Riahi, cette gêne peut se comprendre quand, « sur les salons de matériel militaire, les entreprises israéliennes présentent leur matériel avec l’argument marketing qu’il a été testé sur le terrain. C’est à dire à Gaza ».

Les firmes françaises d’armement bénéficient de larges subventions européennes pour développer des drones à des fins sécuritaires et militaires. L’ONG Statewatch a ainsi comptabilisé 315 millions d’euros d’argent public européen injecté depuis 2005 dans le développement de drones destinés aux activités de police, de surveillance des frontières ou militaires (Voir à ce sujet notre article 2013 : comment l’Europe se prépare à espionner ses citoyens) [7]. Parmi les entreprises bénéficiaires de ces aides publiques, le quatuor de l’industrie française de la défense se trouve en bonne place : Thales, Dassault, EADS et Sagem. « Il y a deux clubs de drones militaires en Europe : les pays qui développent des drones avec l’argent de l’Union européenne et ceux qui achètent des Reaper. La France est dans les deux », observe Elsa Rassbach.

À quand un débat public en France ?

« Les citoyens européens subventionnent sans le savoir une industrie des drones controversée. Ils sont pourtant systématiquement exclus de tout débat sur leur usage », pointe l’organisation Statewatch. En Europe, le débat sur l’usage des drones commence à peine. Le Parlement de Strasbourg a voté une résolution sur le sujet en février. Et en France ? Des discussions ont bien eu lieu, quand le ministère a opté pour les Reaper, sur la question de la dépendance aux États-Unis, où les pilotes français de drones ont été formés. Mais pas plus. Qu’en pensent les élus ?

Jean-Jacques Candelier, député Front de gauche, vice-président de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, n’est pas opposé au drone, à ses yeux essentiel pour le travail de renseignements. Mais, nuance-t-il, « l’utilisation pour les assassinats ciblés est problématique. L’utilisation de drones de combat ne peut déroger, même contre les terroristes, aux précautions légales quant à l’usage de la force armée de la France à l’étranger. » Pour le président du groupe EELV à l’assemblée nationale, François de Rugy, l’armement de drones n’est pas « envisageable » : « Le groupe écologiste est opposé à l’usage des drones armés et souhaiterait que cette question cruciale fasse l’objet d’un débat parlementaire. Un écart se creuse entre le développement fulgurant des technologies, et celui, périlleux, du droit », note le député vert.

C’est un fait. Les technologies militaires vont bien plus vite que le droit. Dans le domaine des drones, la prochaine innovation en cours de développement, ce sont les robots tueurs. Des armes autonomes qui auraient la capacité de choisir les cibles et de tirer sans aucune intervention humaine… L’ONG Human Rights Watch a lancé l’an dernier une campagne pour une interdiction préventive et totale de ces armes autonomes. « La France a un besoin urgent de drones », expliquait Jean-Yves le Drian au printemps 2013. Le pays a aussi un besoin urgent de véritable débat démocratique sur ce sujet.

Rachel Knaebel



http://www.bastamag.net/Drones-militaires-La-France-s
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Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede Pïérô » 01 Jan 2015, 14:44

Valls prévient : des années de "sacrifices" attendent les Français
"Nous devons faire des efforts pour que la France soit plus forte, pour que ses entreprises soient plus compétitives et pour que son secteur public soit plus efficace", détaille le Premier ministre.
... http://tempsreel.nouvelobs.com/politiqu ... ncais.html

En gros accroissement de la politique d'austérité, de la politique qui se mène aux profit des plus riches. Et en novlangue " secteur public plus efficace " ça veut dire continuer à le casser.
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Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede Pïérô » 04 Jan 2015, 04:43

Projet Macron : en route pour l’esclavage ?
http://blogs.mediapart.fr/blog/richard- ... lesclavage
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Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede bipbip » 21 Jan 2015, 01:42

Droit social : La casse des prud’hommes est en marche

Deux textes de lois veulent réformer la justice prud’homale en supprimant les élections et en professionnalisant la fonction de juge, au détriment de la défense des droits des salarié-e-s.

Faut-il préciser que la justice prud’homale n’est pas une panacée ; qu’elle se contente de faire appliquer un droit du travail très favorable aux intérêts des capitalistes ; que ce droit se dégrade ; que les conseillers prud’homaux – pour moitié des employeurs et pour moitié des syndicalistes de toute obédience – ne sont pas majoritairement partisans d’une application du Code du travail favorable aux salariés ; que les procédures sont longues ; et que la constatation de l’illégalité du licenciement ne permet, ni une réintégration, ni un dédommagement complet de la perte d’emploi ? Une réforme ne serait pas du luxe, mais celle qui est engagée par le gouvernement n’est pas au service des salarié-e-s.

Depuis 1979 les conseillers prud’homaux sont élus, d’une part par les salariés en activité ou au chômage et d’autre par le patronat. Le gouvernement veut supprimer cette élection. Le texte définitif a été adopté le 20 novembre 2014. Il est prévu que les conseillers seront désignés en fonction des résultats aux élections professionnelles, écartant de fait la participation des chômeurs et de la très grande majorité des salariés des petites et très petites entreprises, c’est-à-dire celles et ceux qui sont les plus confronté-e-s à la justice prud’homale.

Au final, ce mode de désignation favorisera une organisation comme la CFDT (21,8 % aux dernières élections prud’hommales, mais 26 % aux élections professionnelles) au détriment de la CGT (respectivement 34 % et 26,8 %). Un second texte, présenté au Conseil des ministres le 10 décembre, veut chambouler la procédure prud’homale. Ce qui est en jeu, c’est la disparition des spécificités de la juridiction ­prud’homale : juges non professionnels, bureaux paritaires en conciliation et en jugement, oralité des débats... pour aller vers une justice organisée autour d’un juge professionnel avec des assesseurs salarié et employeur.

L’objectif : brider les militants

Le projet de loi ne prévoit pas (encore ?) la défense obligatoire par un avocat, mais une telle mesure en serait la conclusion logique, avec pour objectif une baisse importante des procédures intentées par les salariés-e-s contre leur employeur. Par contre ce texte encadre la fonction de défenseur syndical [1], certes en lui donnant un statut (des moyens pour agir), ce qui pourrait apparaître comme une avancée, mais en imposant que celles et ceux-ci soient inscrits « sur une liste arrêtée par l’autorité administrative sur présentation par les organisations représentatives d’employeurs et de salariés » et qu’ils soient tenus « à une obligation de discrétion à l’égard des informations présentant un caractère confidentiel et données comme telles par l’employeur ». Bref, il s’agit là encore de brider des militantes et des militants, dont l’action est indispensable à de nombreuses et nombreux salarié-e-s pour pouvoir se défendre aux prud’hommes.

De la formation des conseillers qui sera confiée à des magistrats professionnels et non plus aux organisations syndicales ; du renforcement des procédures disciplinaires pour les conseillers prud’hommes soupçonnés de syndicalisme rampant ; de la complexification de l’introduction des demandes ; tout est organisé pour faire rentrer dans le rang des conseils de prud’hommes, certes imparfaits, mais où agissent des militants qui se battent pour les droits des salarié-e-s.

Jacques Dubart (AL Agen)


[1] Être défenseur syndical, c’est être un militant « faisant fonction d’avocat-e » auprès des salarié-e-s déposant un dossier aux prud’hommes.

http://alternativelibertaire.org/?Droit ... e-des-prud
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Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede Pïérô » 29 Jan 2015, 14:31

PATRONS ET GOUVERNEMENT INTENSIFIENT LEUR OFFENSIVE

Le gouvernement actuel a pris la relève du précédent pour continuer à donner des outils décisifs au patronat, inscrivant dans la loi la dégradation des rapports de force enregistrée sur le terrain et dessinant un nouveau modèle d’exploitation (1).

Ceux qui ont le pouvoir économique défendent férocement leurs intérêts. Ne pouvant compter (à court terme) sur la croissance pour continuer à engranger des bénéfices, il s’agit pour eux de capter la part la plus grosse possible des richesses, afin de relancer l’accumulation du capital. Pour cela ils réclament toujours plus de mesures en leur faveur. Les gouvernements, quelle que soit leur étiquette, les suivent dans leur stratégie de rapacité en libéralisant le marché du travail et en coupant dans les dépenses publiques. Cela évidemment correspond aux impératifs affichés par la Troïka (2) et appliqués par les Etats avec une grande brutalité dans toute l’Europe, plongeant les populations dans la précarité et la misère. L’Etat français, lui, est montré du doigt pour sa trop grande lenteur à instaurer des réformes dites structurelles destinées à « assainir » les comptes publics et à rendre l’économie française plus « compétitive ». Au nom du redressement économique et du remboursement de la dette, le gouvernement s’emploie à poursuivre la mise en place d’un nouveau modèle d’exploitation fondé sur un allègement du mal-nommé « coût » du travail et sur une flexibilité maximale, qui vise à donner toute sécurité aux patrons et aux financiers. A ceux-ci donc des faveurs toujours plus grandes ; aux travailleurs-ses avec ou sans emploi des réductions toujours plus importantes de leurs maigres garanties.

Le capitalisme dicte sa loi…

Fortes des concessions déjà obtenues – les contre-réformes des retraites et de l’Unedic, l’accord national interprofessionnel (ANI) sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi, le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), le pacte de responsabilité (cf. encart)...- , les organisations patronales, le Medef en tête, expriment haut et fort leurs exigences, n’hésitant pas à se mobiliser et à descendre dans la rue pour « libérer l’entreprise » et pour obtenir le démantèlement progressif de toute législation sociale. Les propositions faites par Gattaz, en septembre, dans son petit livre jaune (sic) intitulé 1 million d’emplois...c’est possible ! , étaient apparues provocatrices dans leur démesure, arrachant des cris d’orfraie aux dirigeants syndicaux. Or elles ne font qu’annoncer, pour la plupart, les mesures que le gouvernement prévoit de mettre en place. Parmi les propositions les plus emblématiques du patron du Medef, figurent la suppression de deux jours fériés par an, des dérogations à la durée légale du travail et au salaire minimum pour certains chômeurs-ses (un salaire inférieur au SMIC, compensé par une rémunération de l’Etat, ce qui coûterait un tiers de moins à l’entreprise), l’autorisation des commerces à ouvrir le soir et le dimanche, la suppression de la taxe sur les transactions financières, la réouverture du dossier des indemnités de chômage jugées trop généreuses, le recul de l’âge de la retraite, la création d’un contrat « zéro charges » apprentis, la suppression des fiscalités (locales, énergétique, écologiques, etc.) sur les outils industriels, la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF), la création dans tous les secteurs de « contrats de projet » (nouveau type de contrat de travail prenant fin une fois le projet réalisé), la remise en cause des seuils sociaux dans les entreprises... Dans le livre « Français, bougeons-nous ! » publié en octobre, Gattaz enfonce le clou et identifie des « fléaux culturels à abattre ». Le premier, selon lui, est « la persistance d’une lutte des classes larvée (3) qui continue d’influencer la politique française, certains organes de presse, certains syndicats et, de façon plus ou moins subliminale, notre administration. Ce « trotskysme » caché est sans doute l’élément le plus démotivant pour les forces vives de notre pays, et pour les patrons français ».

… L’Etat s’applique à la mettre en musique ...

Patronat, financiers et gouvernement jouent la même partition, même si, pour la galerie, ils jouent la surenchère et feignent parfois de se chamailler. Ainsi Macron, dès sa nomination en août au poste de ministre de l’économie, lançait l’idée d’autoriser les entreprises à déroger aux 35h et au Smic. Valls, avant lui, en 2011, déclarait qu’il fallait « déverrouiller les 35h », et en août, devant le Medef, il se disait prêt à aménager le code du travail dans le sens du patronat. Fabius, dans le même temps, remettait en question le code du travail, les 35h, l’âge de départ à la retraite, les seuils sociaux, le travail le dimanche ; autant de verrous qui, selon lui, ont contribué à « réduire les trop faibles marges des entreprises ». On reparle à nouveau d’une réforme des retraites, et pour commencer les complémentaires (Agirc pour les cadres et Arrco pour l’ensemble des salarié-es du privé). Certes, ces attaques contre les travailleurs-ses ne sont pas toutes à l’ordre du jour, mais quantité ont déjà été menées et d’autres sont à venir à très court terme.

En voici quelques exemples.

Au début de l’été 2014, en annonçant le report à 2016 de la mise en place du compte pénibilité (4), Valls a fait un cadeau aux patrons qui jugeaient cette mesure « inapplicable » et « anxiogène ». Pourtant elle avait été déjà complètement revue à la baisse, en termes de financement et de nombre de critères de pénibilité.

Les 50 mesures de la loi de « simplification administrative » du 18 octobre sont destinées principalement à faciliter la vie des patrons. Pour exemples : l’allégement des obligations du droit du travail en matière de protection et de sécurité des salarié-es (visite médicale, définition des aptitudes ou inaptitudes professionnelles) ; la modification au rabais des règles de protection, notamment sur les machines dangereuses et pour les travaux en hauteur, afin de faciliter l’embauche des apprentis. Des négociations ouvertes début octobre doivent déboucher sur une réforme des institutions représentatives du personnel et du dialogue social en entreprise. L’objectif est de libérer toujours un peu plus les patrons du respect de leurs obligations sociales et fiscales en matière de droits des salarié-es. Un des points d’achoppement repose sur les seuils sociaux dont dépendent les règles de représentation des salarié-es dans l’entreprise : nomination de délégué-es du personnel à partir de dix salarié-es, création d’un comité d’entreprise si plus de 50 employé-es, etc... Ces seuils d’effectifs sont perçus comme « un frein à l’embauche et à la croissance » par les organisations patronales, et le ministre du travail lui-même considère qu’ils « pénalisent l’entreprise » et propose de les suspendre pendant 3 ans. Plus généralement, le patronat voudrait que les règles de négociation collective soient décidées au niveau de l’entreprise et que les règles sur les institutions représentatives du personnel (Comité d’entreprise, Comité hygiène et sécurité - CHST...) fixées par le code du travail puissent être librement adaptées dans chaque entreprise. Le droit du travail - les garanties contractuelles et juridiques que contient le rapport salarial classique - offre encore quelques maigres garanties aux salarié-es. Or, il est progressivement détricoté pour servir de variable d’ajustement : « Globalement, nous proposons de simplifier le code du travail et d’inverser la hiérarchie des normes. (…) Demain c’est dans l’entreprise que tout doit se passer » (Gattaz). Si l’essentiel de la régulation sociale se fait au niveau de la branche ou de l’entreprise, cela donne aux patrons un maximum de liberté. Une telle pratique est déjà quasiment généralisée, appuyée par une législation qui alimente depuis une dizaine d’années la déconstruction du droit du travail (5) et qui permet des foultitudes de dérogations favorables aux patrons. Ce démantèlement de la législation sociale est en train de se poursuivre, de manière à atomiser au maximum les salarié-es et à déséquilibrer toujours plus le rapport de forces entre travail et capital. Les nouvelles mesures que s’apprête à prendre le gouvernement avec le projet de loi Macron sur « l’activité et l’égalité des chances économiques », qui sera examiné au parlement en janvier 2015, répondent elles aussi à cet objectif : "lever tous les blocages" à la réalisation des profits. Un des volets du projet de loi concerne l’ « assouplisement » de la loi sur le travail du dimanche et du soir par l’extension des horaires d’ouverture des commerces. Le texte prévoit que les magasins non alimentaires pourront ouvrir 5 dimanches/an sur simple demande (et non sur autorisation préalable) et que les maires pourront accorder l’ouverture jusqu’à 12 dimanches/an au total (6). De plus, il crée des « zones touristiques internationales », dont des gares, où le travail tous les dimanches et en soirée serait la norme. Les salarié-es devraient être volontaires (vaste blague, vu la précarité des salarié-es du commerce...) et recevraient une « compensation salariale » négociée au niveau des branches (autre vaste blague, vu l’état du rapport de force et la rapacité des patrons). L’objectif de cette loi est en fait plus idéologique qu’économique : il s’agit d’imposer la banalisation du travail n’importe quand, de le flexibiliser et précariser à outrance, quitte à détruire les rythmes de vie, la santé des salarié-es, et à leur pourrir un peu plus l’existence. Cela permet aussi d’institutionnaliser plus encore les dérogations comme mode de gestion.

Le gouvernement écoute aussi les instances européennes ...

La Commission européenne exige que la France revoie une nouvelle fois sa copie en matière de réformes structurelles et de coupes budgétaires d’ici mars 2015 pour se mettre « en conformité » avec le « pacte de stabilité et de croissance ». Pourtant, cela fait plus de cinq ans que des mesures de rigueur budgétaire sont prises. Il faut non seulement compenser les pertes de ressources publiques dues aux dizaines de milliards d’exonérations de cotisations et d’impôts patronaux, mais aussi réduire le déficit public, conformément donc à la doxa européenne. D’où le plan draconien d’austérité, instauré cette année par le gouvernement en même temps que le pacte de responsabilité : 50 milliards de coupes claires dans les budgets de l’Etat d’ici 2017, qui s’ajoutent aux 15 milliards de réductions en 2014. Sont prévues des restrictions budgétaires tous azimuts : coupes pour les fonctionnaires (suppressions de postes, gel ou réduction des salaires) et pour les collectivités locales (baisse des transferts, dotations réduites) ; coupes dans la protection sociale (retraites, assurance maladie, chômage…) ; coupes dans les services publics (fermetures d’hôpitaux, de classes…) ; gel des prestations sociales ; privatisations (les systèmes de sécurité sociale, de santé, les entreprises d’État dites « publiques », les administrations...) ; poursuite de la cession de certains actifs de l’Etat... Ces mesures qui entraînent la dégradation constante des équipements collectifs et des services publics, renforcent des inégalités à la fois sociales et territoriales et touchent en priorité les populations les plus précaires, les femmes, les jeunes, les classes populaires.

Mais toutes ces restrictions ne sont pas encore suffisantes : plusieurs dispositions sur le « travailler plus » figurent dans le catalogue des mesures régulièrement évoquées en faveur de la « croissance française » par l’OCDE et la Troïka. D’ailleurs Macron est tout prêt à prendre en compte les préconisations des économistes Pisani-Ferry et Enderlein qui visent à rapprocher les économies française et allemande. Pour la France, Pisani-Ferry, commissaire général à la stratégie et à la prospective, suggère d’aménager le temps de travail « sans remettre en cause la durée légale des 35h » et d’assouplir les conditions du CDI (coût et délais de licenciement) « afin d’encourager son utilisation ». Il préconise aussi d’indexer davantage les salaires à la productivité et notamment le SMIC.

De nouveaux chantiers risquent donc de s’ouvrir suite à ces préconisations qui invitent d’une part à poursuivre les mesures de rigueur afin de « ramener la dépense publique à 50% du PIB dans les années à venir », d’autre part à parachever la construction d’un modèle de flexibilité maximale du marché du travail et la mise en pièces du droit du travail.

Ainsi la loi dite de « sécurisation de l’emploi » (ANI, avril 2013), qui sert totalement les intérêts patronaux, pourrait être rendue plus « offensive » encore. Les accords contenus dans cette loi sont des facilités offertes pendant deux ans aux employeurs dont l’entreprise est en difficulté (7) ; ils ne permettent pas pour autant de déroger aux 35h. Mais comme il est possible de jouer sur l’organisation du travail et baisser les rémunérations, on peut arriver à ce que les salarié-es travaillent davantage sans toucher plus. L’idée de Macron serait d’aller plus loin, en rendant ces accords utilisables par les patrons même quand ils ne rencontrent pas de « graves difficultés » et en allongeant leur durée à plus de deux ans. De leur côté, les patrons voudraient que les accords, signés avec les représentants du personnel, s’imposent automatiquement aux salarié-es et que, s’ils les refusent, ils soient obligés de démissionner, purement et simplement. Ceci pour éviter de les licencier en leur devant des indemnités de rupture. Des modifications de ce type aggravant encore l’ANI risquent d’être négociées en janvier, patronat et syndicats devant se retrouver pour en tirer le bilan.

Pour ce qui est du salaire minimum, Macron se défend de vouloir en modifier le calcul. Pourtant, le débat sur la création d’un sous-smic revient comme une rengaine depuis plusieurs années. Après Gattaz qui a lancé l’idée d’un « smic intermédiaire » pour les jeunes ou pour ceux « qui ne trouvent pas de travail », Lamy (ex-directeur de l’OMC) s’est dit favorable à des « boulots pas forcément payés au smic ». Quant à Macron, il s’est rangé aux côtés de son homologue allemand pour estimer qu’une convergence des salaires minima des deux pays d’ici 10 ans était « un bon horizon ». S’il faut en venir à un alignement des smic allemand et français, gageons que c’est le smic allemand, inférieur à 10%, qui servira d’étalon...

Quant au CDI, considéré par les patrons comme un facteur de rigidité, il est toujours plus attaqué en tant que norme du droit du travail. Les embauches en contrat à durée indéterminée ont baissé de 10,5% et les CDD deviennent la règle ; leur part dans les embauches atteint 86% des recrutements début 2013, et les contrats de moins d’un mois ont doublé en 10 ans. L’ANI a innové en introduisant dans plusieurs secteurs le CDII, contrat à durée indéterminée intermittent ( !) : quand on travaille quelques mois, on voit sa rémunération lissée sur l’année, tout comme son droit aux indemnités de chômage.... L’imagination est sans bornes quand il s’agit de décliner des contrats de travail toujours plus précaires.

On n’en a pas fini avec les mesures visant à « déverrouiller » ce qui « freine » les patrons et les financiers, à « libérer » leur potentiel d’exploitation pour qu’ils accroissent leurs profits... Il faut s’attendre à une dégradation importante des conditions sociales, qui entraînera sans doute une progression des tensions sociales. Pour qu’elles se traduisent en mouvements collectifs capables de briser l’offensive des capitalistes et d’ouvrir de nouvelles perspectives émancipatrices, Il faut plus que jamais s’employer à (re)constituer un rapport de force.

Kris, le 19 décembre 2014



Pacte de responsabilité

Adopté par la loi l’été dernier, ce pacte réduit une fois de plus les cotisations sociales des patrons. D’ici 2017, 41 milliards d’euros par an leur seront alloués, sans aucune contrepartie de leur part, sous forme d’exonérations et d’allègements de cotisations et d’impôts, en incluant les 20 milliards déjà accordés dans le cadre du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE, adopté en décembre 2012, et payé via une hausse de la TVA de 3% depuis janvier 2014). Un pacte accueilli d’autant plus favorablement par le Medef que celui-ci en était l’inspirateur avec son « pacte de confiance » proposé en novembre 2013. 36 milliards d’€ de cotisations sociales versées chaque année par les patrons des entreprises privées seront ainsi supprimés ; c’est un coup supplémentaire porté au financement de la sécurité sociale et des prestations solidaires. De plus, le pacte contient des mesures nouvelles qui incitent les patrons à rémunérer le moins possible les salarié-es ; dès 2015, les cotisations patronales pour tout salaire payé au SMIC seront entièrement supprimées.


Notes

1 - Cet article présente certains des « dispositifs » gouvernementaux à venir qui vont continuer d’aggraver la situation des travailleurs-ses avec ou sans emploi. Ne sont pas abordées ici l’analyse du climat social actuel ni la question des perspectives des luttes, qui devraient faire l’objet d’un autre article.

2 - La Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international.

3 - Ironie : Gattaz reconnaît l’existence de la lutte des classes, alors que Berger de la CFDT la nie : « Le syndicalisme, c’est utile pour les salariés et pour les entreprises. Si ce n’est pas clair pour le patronat, cela veut dire qu’il en est encore à la lutte des classes ».

4 - La prise en compte de la pénibilité au travail, accompagnant la contre-réforme des retraites votée en décembre 2013, avait été présentée comme une contrepartie en faveur des travailleurs-ses ; elle devait entrer en vigueur le 1° janvier 2015...

5 - Les conventions et accords collectifs sont devenus un outil de gestion au service de la flexibilité. La loi du 20 août 2004 a aboli le principe de faveur en permettant à un accord d’entreprise de déroger dans un sens moins favorable à un accord supérieur et même à la loi dans 32 domaines, tels que les contrats précaires, la durée et l’organisation du travail. Ainsi, lhiérarchie des normes est contestée : les salarié-es ne peuvent plus refuser un avenant à leur contrat de travail si un accord d’entreprise le prévoit.

6 - Des voix hostiles s’élevant dans les rangs mêmes du gouvernement et du PS, le nombre de jours d’ouverture autorisé pourrait être réduit.

7 – Le patron, plutôt que de licencier, peut imposer aux salarié-es des reclassements, des mobilités forcées, des changements d’horaires et des baisses de salaire, ceci sans garantie du maintien des emplois. Le refus du salarié pourra entraîner son licenciement, qu’il ne pourra contester, parce que le licenciement pourra être qualifié « pour motif personnel ».

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1634
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Re: un quinquennat à gauche ???

Messagede Pïérô » 18 Fév 2015, 07:24

Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Pïérô
 
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