.Vendredi 26 mars 21h30CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE
CINÉMA D’AVANT-GARDE / CONTRE-CULTURE GÉNÉRALE
Carte blanche à Jean-Pierre Bastid. Ado Kyrou. Jacques Baratier
La chevelure de Ado Kyrou/France/1961/19’/16mm
avec Michel Piccoli
Surréalisme et cinéma. Inspiré d’une nouvelle de Maupassant, le film d’Ado Kyrou nous plonge dans une atmosphère étrange et envoûtante. Un homme achète lors d’une promenade un meuble qui va bientôt le charmer étrangement. Il y trouve, dissimulée, la chevelure d’une femme qui le fascine au-dessus de tout. Il imagine celle qui la portait et tombe amoureux de cette création de son esprit, jusqu’à la folie.
Amnésie 25 de Willy Braque/France/1967/10’/35mm (sous réserve)
Chute libre de Willy Braque/France/1969/10’/35mm (sous réserve)
Massacre pour une orgie de Jean-Pierre Bastid (sous le nom de Jean-Loup Grosdard)/Luxembourg/1966/60’/35mm
Avec Willy Braque, Jean-Piere Pontier, José Diaz, Joël Barbouth, Syd Phyllo, Florence Giorgetti, Nicole Karen, Christa Nelli, Dany Jacquet,Valentine Pratz, Maria Minh, Jean Tissier, Pierre Cabanne, Moshe Kramlow (Gilbert Wolmark). Que la fête commence ! Mon premier long-métrage, intitulé successivement MASSACRE POUR UNE ORGIE et ORGIE POUR UN MASSACRE, interdit en 1966 par la censure française, pour violence et incitation à la débauche et le négatif saisi au laboratoire. Pour saluer Jean-Luc Godard le seul cinéaste de la Nouvelle Vague qui m’émerveillait, j’avais pris le pseudonyme de Jean-Loup Grosdard. Un distributeur américain (Bob Cresse) ayant acheté un duplicata du négatif avant que la censure ne commît son forfait, il subsiste de ce film une version en langue anglaise. Il a en retiré des passages jugés odieusement outrageux et, pour compléter le massacre, ajouté des dialogues de son cru. Il a agi de même façon avec le film qui a suivi. (JPBd)
Vendredi 26 mars 21h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid. Les combatsIndonesia calling de Joris Ivens/Australie/1946/23’/35mm
Radicalité et cinéma. Le cinéma pourrait-il être une arme capable de changer le monde ? En 1944, le gouvernement Hollandais demande à Joris Ivens de filmer la libération de l’Indonésie. Débarqué à Brisbane, dans un monde colonial clos, il se réfugie à Sydney où il attend son départ pour l’Indonésie. De sa chambre sur le port, il repère les navires hollandais chargés d’armes, prêts là appareiller pour Java. Quand leurs équipages indonésiens se mettent en grève, ils sont bientôt rejoints par les autres, australiens, malais ou chinois. Ivens saisit immédiatement la portée de ce mouvement de protestation devenu international et braque sa caméra… « Les événements qui se produisaient étaient aussi impérieux qu’une bataille, et nous devions nous trouver sur le front, caméra au poing », dira-t-il par la suite.
Au fil des mois, il lui apparaît clairement que le gouvernement Hollandais n’a aucunement l’intention de faire de l’Indonésie un pays indépendant. En octobre 1945, Ivens démissionne à grand fracas. (JPBd)
La société est une fleur carnivoreRéalisé par un collectif de professionnels animé par Guy Chalon/France/1968/30’/16mm
Commentaire de Claude Roy dit par Jean-Louis Trintignant
Le parfum de l’époque. « Ce film dénonce la répression policière qui a eu lieu au Quartier latin à partir du 10 mai 1968 et le rôle joué par l’Etat durant cette période. Les réalisateurs donnent la parole aux témoins et aux victimes de ces brutalités. » (Le collectif)
Tourné, développé et monté en trois semaines, LA SOCIÉTÉ EST UNE FLEUR CARNIVORE sera projeté pendant les événements mêmes. (JPBd)
Nestor Makhno, paysan d’Ukrainede Hélène Chatelain/France/1996/52’/Video
Qui ne connaît Nestor Makhno l’anarchiste qui initia en Ukraine l’une des premières communes. Il partageait certaines aspirations communistes, mais son charisme local, son refus de la violence et des nouvelles directives font ombrage au pouvoir qui commence à s’installer. Lénine tente une médiation pour le ramener dans le giron bolchévique, mais Makhno résiste. La légende construite par la propagande d’état en fait un anarchiste-bandit-antisémite et un contre-révolutionnaire. Pour les gens de Gouliaïpolié, il défend au contraire les pauvres et la liberté, et les journaux makhnovistes montre qu’il a aussi défendu les Juifs… « Prolétaires du monde entier, allez au fond de votre âme et là seulement vous trouverez la vérité. » Hélène Châtelain a reconstitué sa vie à partir de ses écrits, de films de propagande soviétique, de réactions d’ouvriers aujourd’hui et de la mémoire qu’il a laissée dans le cœur des siens à Gouliaïpolié. (JPBd)
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1er et 2 avril 2010 Paris.- Anarchie et cinéma » à la FEMIS Organisé par l’Atelier Documentaire de la Femis (Arielle Pannetier, Isabelle Marina, François Niney) et La Parole Errante (Jean-Jacques Hocquard)
FEMIS
dans le Forum des Halles – Paris 1er – M° Halles, 6 rue Francoeur, 75018 Paris, M° Lamarck-Caulaincourt
Jeudi 1er avril 2010 – 20 h : Soirée Hélène Châtelain Projection et rencontre avec Hélène Châtelain
Chant public devant deux chaises électriques (2004) – 137 min
À Los Angeles, en septembre 2001, 40 personnes venues d’horizons les plus divers (communautés noires, chinoises, mexicaines, comédiens, SDF…) ont répété pendant trois mois un texte d’Armand Gatti « Chant public devant deux chaises électriques » qu’ils présentent en septembre, en pleine crise, au centre de Los Angeles, capitale d’Hollywood et des sans abris. Le thème : l’Amérique des années 1920, la terreur blanche, et le procès de deux émigrés italiens - dont il ne reste, et encore si vaguement, qu’une chanson des sixties … : Sacco et Vanzetti. Le film tisse autour de douze d’entre eux, les allers et retours entre les textes prononcés sur le plateau, la réalité de chacun et la découverte d’une Amérique qui aujourd’hui leur semble soudain prophétique : les lois contre les étrangers, la guerre intérieure, la mise en place des services secrets … Et la rencontre avec la pensée de deux émigrés, deux « pauvres », deux anarchistes, deux « terroristes », oubliée, enfouie si loin dans un passé qui semble ne plus exister nulle part et qui, étrangement, leur parle de leur monde d’aujourd’hui et les interroge …
Vendredi 2 avril 2010 – 20 h : Soirée Armand Gatti Projection et rencontre avec le poète, dramaturge et cinéaste Gatti
Le lion, sa cage et ses ailes (1975)Série de 8 films, réalisée avec les travailleurs migrants du pays de Montbéliard, à l’époque seconde ville ouvrière de France et lieu d’implantation des usines Peugeot où des milliers de travailleurs immigrés de différentes origines sont venus pour y trouver un emploi suite aux problèmes politiques et économiques de leurs pays respectifs. C’est dans cette ville industrielle que Gatti lance le projet en placardant une affiche à l’attention des ouvriers : « Un film, le vôtre », une invitation à laquelle les ouvriers immigrés répondent avec enthousiasme. Le premier film constitue un portrait de la ville, la « nébuleuse montbéliarde » (selon la formule de d’Armand Gatti). Les suivants sont organisés par communauté et se répondent en écho les uns aux autres, tout en racontant le quotidien de l’usine, de leur vie, leurs souvenirs. Le dernier film est l’épilogue de l’aventure Montbéliardaise.
Deux films de cet ensemble seront projetés lors de la soirée :Oncle Salvador : Film espagnol (50 min) : Film réalisé avec une famille composée de dix membres, dont l’Oncle Salvador (Monsieur Ripolles) ancien milicien des brigades de Fer, devenu forain dans la région.
La Difficulté d’être géorgien : Film géorgien (52 min) : Film réalisé avec la communauté géorgienne. La Géorgie, a connu, depuis des siècles, des massacres, des occupations et l’exil de ses habitants dont certains ont émigré à Montbéliard. Imprégnés de leur histoire, les Géorgiens organisent leur journée autour des horaires de l’Usine Peugeot et la visite au cimetière où ils s’entretiennent avec leurs morts.
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Vendredi 09 avril CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE
51 rue de Bercy – Paris 12ème – M° Bercy
CINÉMA D’AVANT-GARDE / CONTRE-CULTURE GÉNÉRALE
19h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid : Les Brebis enragées de Jean-Pierre Bastid/France/1967/10’/16mm (sous réserve)
« La relation n’a plus de raison d’être ». Une relation fusionnelle entre deux pensionnaires d’une clinique psychiatrique. Les deux jeunes femmes s’évadent de la maison de santé et font du stop. L’automobiliste qui s’arrête pour son propre malheur est pris dans la folie meurtrière de ses passagères qui se réfugient ensuite dans une maison isolée jusqu’à ce que l’une des protagonistes décide que se termine leur belle histoire inventée — allez savoir par qui ? (JPBd)
Bartleby de Jean-Pierre Bastid/France/1972/20’/35mm
Avec Jean-Pierre Lajournade
Bartleby, libre adaptation de la nouvelle de Herman Melville, est un film noir & blanc en 35 mm tourné avec des amis et deux fois le métrage de pellicule. Ce format et les moyens ont été choisis en des circonstance particulière. La guerre d’Algérie n’était pas loin derrière nous et je travaillais sur le scénario de l’Attentat où je voulais autopsier l’affaire Ben Barka —façon de traiter de la guerre d’Algérie et de ses séquelles. Je cherchais des producteurs et c’est pour donner des gages à l’un d’eux qui s’intéressait à ma façon de tourner que j’ai réalisé un film en trois jours avec deux fois le métrage nécessaire. Mais cela n’était que la partie consciente de mon projet. J’avais un engouement immodéré pour l’œuvre d’Herman Melville et particulièrement pour Bartleby. Pourtant son éloge de la résistance passive, si admirable qu’il fût, m’incommodait par sa noblesse de ton, j’ai tâché d’y remédier. (JPBd)
Les petits enfants d’Attila de Jean-Pierre Bastid/France/1967/80’/35mm
Avec Fedor Atkine, Diane Kurys
On aperçoit fugitivement Jean-Patrick Manchette dans ce film où je l’avais invité à figurer dans la panoplie des employés serviles. Il avait déjà de hautes visées mais n’avait pas entamé son ascension. On en était à l’écriture d’un scénario dont je souhaitais qu’il s’inscrive moins comme un film de série B à l’américaine que comme un objet dans la ligne de Ice, le film américain ultra gauche que Robert Kramer a tourné dans le New-Jersey. Mes discussions avec le producteur de Bartelby n’ont pas abouti et, sans m’en avertir, Manchette en a profité pour éditer l’Affaire N’Gustro sous son seul nom.
Il avait une approche à la fois naturaliste et hollywoodienne du cinéma. Mais Bartleby l’a bluffé. Nous ne cessions de parler des Straub et de leur film Non Réconciliés, nous interrogeant sur la possibilité de refaire de l’art, notamment du cinéma critique. J.-P. Manchette s’en était approché quand il a donné un coup de main à un ami Robert Lapoujade qui bricolait son Socrate au jour le jour dans sa retraite de Seine-et-Marne. Le sujet était la crise du « maître à penser ». Ils ne se sont pas entendus. À son retour Jean-Patrick ne cessait de cracher sur le film et son auteur, au motif suffisant que Lapoujade était ami de Sartre. Le bougre n’a jamais été avare de mépris ! En fait, je l’ai compris après, il s’était pris les pieds dans le tapis. Robert avait été assez vigilant pour contrer les tentatives de putsch de son aide qui ne lui avait pas pardonné.
Mais mon ardent collègue est revenu de guerre avec Mésaventures et décomposition de la Compagnie de la Danse de mort et nous avons projeté d’en faire un film. J’ai fait en vain le tour des producteurs qui pouvaient s’intéresser à cette entreprise. Jusqu’à ce que le scénario obtienne l’avance sur recette et que Véra Belmont offre « charitablement » sa maison de production pour nous héberger. Mon jeune ami prit son élan pour engrener sa carrière et se désintéressa complètement du projet. Après avoir croqué sa part du gâteau, il voyait les difficultés à venir et estimait avoir d’autres lièvres à courir. Après leur avoir procuré un appart dans son immeuble, notre productrice était devenue l’amie des Manchette. Elle s’occupa de Jean-Patrick et lui mit le pied à l’étrier. Il avait choisi son camp, laissant à notre taulière les coudées franches pour bousiller la sortie du film.
Tourné en mars-avril 71, les Petits enfants d’Attila, réalisé sur pellicule kodak 16 mm, gonflé en 35 mm, propose une vision grotesque de la France de ces années-là. C’était une sorte de pantalonnade politique qui avait pour but de déconstruire, avec le cinéma, l’illusion du cinéma. En précisant que si on faisait du cinéma critique, il s’agissait de le faire doctement mais joyeusement. Si mon film n’a pas été à la hauteur de ses ambitions, c’est peut-être aussi bien : la décomposition du scénario, de sa mise en forme et du produit filmique lui-même était inscrite dans le projet.
Vous jugerez sur pièce.
La guerre d’Algérie et les affrontement de 68 n’étaient pas si loin, mais les années militantes s’éloignaient. Après un séjour à Cuba, notre Michèle Firk avait rejoint les maquis sud-américains. Assiégée dans une maison de Guatemala City par la police politique, elle se brûla la cervelle pour ne pas risquer de parler sour la torture. Dans ces années-là, les meilleurs d’entre nous avaient laissé leur peau. Quant aux autres, nous nous consumions dans tant d’aventures inachevées, de projets avortés ! Nous avions cru naître pour transformer éternellement le monde et la vie se chargeait de montrer à quel point c’était nous qui étions transformés et détruits.
Cédant à la dictature de la marchandise, certains ne résistèrent au plaisir d’être appointés par elle. Sans être résignés, nous nous sentions impuissants. Pourtant il y en avait d’autres aussi qui en Amérique latine, en Italie, en Allemagne, en France, n’avaient pas déposé les armes… Les Petits enfant d’Attila témoignent de l’impossibilité de se comporter d’une façon révolutionnaire en campant dans la sphère culturelle.
La guerre est ailleurs, féroce comme toutes les guerres. (JPBd)
21h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid. Jean-Pierre LajournadeCinéma, Cinéma de Jean-Pierre Lajournade/France/1969/14’/16mm
avec Jean-Pierre Lajournade, Fiammetta Ortega, Tobias Engel
Y a-t-il un cinéaste dans la salle ?CINÉMA, CINÉMA qui donne à voir et à entendre les déboires d’un metteur en scène aux prises avec le conformisme du public et les exigences des révolutionnaires propose une une question radicale : y aurait-il encore des innocents pour estimer que le cinéma est une arme capable de changer le monde ? Ce moyen d’agit-prop à la traîne des luttes sociales devient naturellement, quand la révolution s’installe, un art de propagande au service du nouveau pouvoir. (JPBd)
Le Joueur de quilles de Jean-Pierre Lajournade/France/1968/90’/35mm
Avec Hugues Autexier, Fiammetta Ortega, Jean-Pierre Lajournade
« Aucune chance de voir jaillir, sur les rares écrans occupés par Jean-Pierre Lajournade, du sang ou du sperme, ni d’assister à un spectacle (en opposition à la revendication que scande un groupe réuni sur le plateau de Cinéma Cinéma, qu’il a réalisé en 68). Et pas question non plus de donner à la révolte une dimension spectaculaire. C’est à rendre intenable la position de spectateur, comme celle de cinéaste, que le cinéma de Lajournade vise fondamentalement. Il s’agit de faire du cinéma de telle façon que le cinéma puisse s’arrêter à nouveau, dans le suspens d’une révolution possible. Rendre le cinéma impossible c’est contribuer à rendre possible la réalisation de l’impossible dans la vie. C’est là peut-être, l’actualité la plus vive de Mai 68 au cinéma, aujourd’hui et demain. » (Gérard Leblanc)
Jean-Pierre Bouyxou définit bien film ce radical, à la fois une cinglante remise en question du cinéma, féroce brûlot contre la sclérose idéologique, modèle de science-fiction totale. Avec ce chef d’œuvre inclassable et rebelle, Lajournade s’est affirmé un des cinéastes les plus remarquables de sa génération. (JPBd)
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mardi 13 avril 2010 à 14h30 : Projections - Paris Libertaire Séances composées en écho au colloque Anarchie et cinéma - Histoires, théories et pratiques des cinémas libertaires, organisé les 2 et 3 avril 2010, au Forum des Images, par Isabelle Marinone et Nicole Brenez
Forum des Images, Forum des Halles, 2 rue du cinéma, Métro Les-Halles ou Châtelet
RER-A,B,D Châtelet-les Halles
14h30 L'Agent a le bras long de Roméo Bosetti
France / fict. 1907 n&b 9min (vidéo)
La tournée d'un sergent de ville doté d'un bras extensible occasionne une course-poursuite aux "effets spéciaux" pour le moins artisanaux.
Un honnête homme de Ado Kyrou
France / fict. 1963 n&b 10min (35mm)
Une complainte d'inspiration surréaliste qui retrace la biographie imaginaire d'un jeune homme ambitieux, à l'aide de cartes postales de la belle époque accompagnées de vers de mirliton.
Un drôle de paroissien de Jean-Pierre Mocky
avec Bourvil, Jean Poiret, Francis Blanche
France / fict. 1963 n&b 1h24 (35mm)
Pour subvenir aux besoins de sa famille menacée de ruine, Georges devient, sur un appel divin, pilleur de troncs d'église. Mais la police veille… Joyeusement provocatrice et anticléricale, une comédie satirique menée sur un rythme enlevé.
16h30 Le Soulèvement de la jeunesse Mai 68 de Maurice Lemaître France / Exp. 1968 coul. 28min (16mm)
Une juxtaposition audacieuse d'images et de sons, mêlant chants lettristes et commentaires d'actualité, composent ce film expérimental sur la révolte de Mai 68.
L'An 01 de Jacques Doillon France / fict. 1972 n&b 1h30 (35mm)
« On arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste » : cette fable utopique, écrite par Gébé, imagine les premiers mois d'une révolution douce, remettant en cause pèle mêle le travail, l'armée, le couple, l'école, la propriété... Un film en liberté où souffle encore l'esprit de Mai 68.
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mardi 20 avril 2010 Forum des Images, Forum des Halles, 2 rue du cinéma, Métro Les-Halles ou Châtelet
RER-A,B,D Châtelet-les Halles
14h30 :
Hôtel des invalides de Georges Franju
France / doc. 1952 n&b 22min (35mm)
Une visite du musée de l’Armée qu’abrite l’Hôtel des Invalides, sur les pas d’un guide aux commentaires savoureux. Un classique du court métrage au propos pacifiste.
"Ecoutez Jeanne Humbert" Filmée chez elle, rue de Lota, et lors du banquet organisé pour ses 90 ans, la militante anarchiste Jeanne Humbert raconte son éducation libertaire et son engagement auprès d'Eugène Humbert contre les lois natalistes. De nombreux documents d'archives illustrent ses propos.
En présence de Bernard Baissat, réalisateurs et de Francis Ronsin, historien.
Le film sera suivi d'un débat avec des représentants d'Association de femmes.
document au format PDF :
http://www.demosphere.eu/files/document ... 88-doc.pdf
16h30 :
L’Enfant prisonnier de Jean-Michel Carré
France / fict. 1976 coul. 24min (16mm)
A travers la journée d’un écolier parisien, Jean-Michel Carré dresse une critique virulente de l’école et de l’enseignement traditionnels, vus comme instruments de l’aliénation de l’individu.
Zazie dans le métro de Louis Malle
avec Philippe Noiret, Catherine Demongeot
France / fict. 1960 coul. 1h35 (35mm)
Zazie débarque à Paris chez son oncle, impatiente de prendre le métro. Mais il est en grève, et la tour Eiffel pas plus que le tombeau de Napoléon, cet enflé avec son chapeau à la con, ne parviennent à satisfaire l’indomptable fillette. Une adaptation au rythme échevelé du roman de Queneau.
21h00 :
Le Peintre néo-impressionniste de Emile Cohl
France / fict. 1910 muet coul. 7min (vidéo)
Dans son atelier, un peintre montre à un riche acheteur ses dernières œuvres. Les toiles se mettent à s’animer. Un bijou de virtuosité et de fantaisie.
Clovis Trouille de Alain Joguet
France / doc. 1971 coul. 23min (35mm)
En commentant quelques-unes de ses toiles, le peintre Clovis Trouille évoque ses idées anarchistes et anticléricales, et raconte ses relations avec le mouvement surréaliste.
Marquis de Henri Xhonneux
France / fict. 1989 coul. 1h19 (35mm)
En 1789, Marquis, écrivain à tête de chien, embastillé pour dépravation, n’a pour compagnon de cellule que Colin, son sexe parlant, à visage humain, qui rêve d’évasion. Leurs conceptions de l’amour et la liberté s’affrontent. Dédiée au Marquis de Sade, une savoureuse fable philosophique dont le génial Roland Topor a dessiné l’incroyable bestiaire
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Vendredi 23 avrilCINÉMATHÈQUE FRANÇAISE
51 rue de Bercy – Paris 12ème – M° Bercy
CINÉMA D’AVANT-GARDE / CONTRE-CULTURE GÉNÉRALE
19h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid.En présence de Martine Boyer, Jean-Denis Bonan, Jacques Richard
Tristesse des anthropophages de Jean-Denis Bonan/France/1966/23’30’’/35mm (projeté en vidéo)
Produit par Jean Rollin
Je m’en voudrais de déflorer le pitch (oh ! l’horrible mot dont sont si friands les abjects script doctors au service de la machine à décerveler) de ce film hors norme et vous laisse le plaisir de le découvrir. (JPBd)
Un monde de merde et de mort évoqué par l’adolescent très retardé que j’étais à cette époque. Ce film a été interdit à tout public et à l’exportation par le Comité de censure qui siégeait alors au CNC. (Jean-Denis Bonan)
La Femme-Bourreau de Jean-Denis Bonan/France/1969/73’/16mm (extrait projeté en vidéo, sous réserves)
L’histoire d’un maudit dans une fiction faussement policière. il était une fois la souffrance... Ce film inédit n’a pas d’existence légale. (Jean-Denis Bonan)
Droit d’asile de Jean-Pierre Lajournade/France/1969/14’/16mm
avec Tobias Engel
Tobias a trouvé un asile précaire dans une caisse au milieu des poulets qu’il a assommés. Petit à petit, il prend conscience qu’il est mortel. Cette idée le désespère, l’obsède. Il en meurt. (JPBd)
Libre de ne pas l’être de Jean-Pierre Lajournade/France/1969/11’/16mm
avec Thierry Garrel
Extrait de sa caisse, l’acteur 777 fait l’apprentissage douloureux de la liberté avant de retourner dans le ventre originel. (JPBd)
La parole en deux de Patrice Enard/France/1974/20’/16mm
Les Écrans déchirés de Jacques Richard/France/1976/25’
Avec Michael Lonsdale, Fabrice Lucchini, Agathe Vannier
Que deviennent les acteurs lorsqu’ils sont livrés à eux-mêmes ? Comment déchirer l’écran du cinéma conventionnel ? (JPBd)
21h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid.Salut les copines de Jean-Loup Grosdard (alias Jean-Pierre Bastid) Luxembourg/1966/50’/35mm
Co-sénariste Jean-Patrick Manchette sous le nom de Michelangelo Astruc
Avec José Diaz, Hans Meyer, Dominique Erlanger, Pascale Cori-Deville, Joël Barbouth, Ghislaine Paulou , Valentine Pratz, Hamera, Ernst Mernzer, Jean Mazéas, Jean-Marie Estève
Il s’agit d’une pochade-pochetronnade que j’avais tournée dans la foulée et qui, pour son salut, avait battu d’entrée pavillon luxembourgeois. Deux films livrés pour le prix d’un. Vous êtes condamné à les voir. (JPBd)
Hallucinations sadiques de Jean-Pierre Bastid/France/1969/81’/35mm (extrait projeté en DVD)
Avec Daniel Gélin, Anouk Ferjac, Michel Subor, R.J. Chauffard, Jean-Claude Bercq, Sabine Sun
Les Fleurs du mal. J’avait écrit avec Yves Boisset un film que empruntait provisoirement son titre à Baudelaire. Robert de Nesles devait le produire Yves le réaliser. Le coût du film et son sulfureux contenu ont empêché son financement. Restait mon contrat avec de Nesles pressé de tourner un film pendant le mois d’août pour ne pas perdre une aide du CNC. Michel Martens qui avait une histoire intitulée FÊLURE, hommage à Francis Scott Key Fitzgerald (THE CRACK-UP) cherchait une maison pour passer l’été. De mon côté, j’avais trouvé pour le film le décor qui pouvait nous tenir lieu de vie. Il fut convenu par la production à laquelle s’était adjoint Henry Lange et nous-mêmes que le scénario pouvait et devait s’écrire au fil du tournage, ce qui n’était pas pour nous déplaire. À cela s’ajoutait l’obligation de tourner une version anglaise et un dialoguiste américain, Roy Lisker, rejoignit notre équipe. Trois semaines de préparation, quatre semaines de tournage et c’était parti…
En voici l’argument : la maîtresse de Charles a des hallucinations ; elle croit qu’Anne, la femme de son amant, la guette tous les jours. Or Anne est morte. Personne ne peut croire Clara. Le jour où elle découvre Anne devant sa porte, elle ne dit rien à personne. Mais Clara est retrouvée poignardée. Un inspecteur vicieux sorti de l’école de police du Mont d’Or et des poubelles de mai 68 se fait fort de découvrir l’horrible vérité...
M. de Nesles n’assista à la projection des rushes qu’au bout de deux semaines. Après avoir exprimé son juste courroux, il voulut pimenter l’histoire de quelques élucubrations dues à son génie de producteur. Nous eûmes des mots à propos de la formatation qu’il envisageait. Après lui avoir craché à la gueule, je fus forcé d’abandonner le tournage et l’équipe fut condamnée à continuer car notre monde n’admet généralement que soumission et résignation. Il y eut un procès que par la suite je gagnais mais, comme disait Kipling ceci est une autre histoire. (JPBd)
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Vendredi 30 avril Soirée Anarchisme et cinema Séances composées en écho au colloque Anarchie et cinéma - Histoires, théories et pratiques des cinémas libertaires, organisé les 2 et 3 avril 2010, à l'Institut National d'Histoire de l'Art, par Isabelle Marinone et Nicole Brenez - Université Paris I Panthéon Sorbonne.
19h30 Présentation du film par Isabelle Marinone, historienne du cinéma, enseignante à l'Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle, auteur d'une thèse intitulée « Anarchisme et cinéma en France » à l'Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne.
La Cecilia de Jean-Louis Comolli
Fr.-It. / fic. vostf 1976 coul. 1h45 (35mm)
« La Cécilia : à la fin du XIXe siècle, des anarchistes italiens, dix hommes, une femme, libertaires, collectivistes, émigrent au Brésil pour y fonder une communauté sans chef, sans hiérarchie, sans patron, sans police, mais pas sans conflit, ni passion. Cette utopie d'hier convoque quelques-unes des questions brûlantes d'aujourd'hui : celle d'une organisation non répressive, celle de la circulation du savoir et du pouvoir, celle de la libération des femmes et de la lutte contre l'appareil familial. Les seuls rêves intéressants sont ceux qui mettent en crise le vieux monde et, en celui-là même qui rêve, le vieil homme. L'utilité des utopies se mesure aux résistances qu'elles rencontrent. » (Jean-Louis Comolli)
21h15 en présence de Lucio Urtubia (sous réserve)
Lucio (anarchiste, braqueur, faussaire… mais tout d'abord maçon)
d'Aitor Arregi et José Maria Goenaga
avec Lucio Urtubia et Roland Dumas
Esp. / doc. vostf 2007 coul. 1h33 (35mm)
Deux jeunes réalisateurs basques ont retracé avec brio le parcours incroyable de Lucio, paysan révolté contre le pouvoir franquiste, qui, exilé en France, mena une double vie : maçon le jour, génial faussaire la nuit, fournissant à tous les militants en fuite de l'extrême-gauche européenne faux passeports et travelers chèques falsifiés, permettant non seulement de financer les luttes clandestines mais aussi de déstabiliser des économies capitalistes, colosses aux pieds d'argile. Goya du Meilleur documentaire 2008.
Débat avec le public à l'issue de la projection
Forum des Images, Forum des Halles, 2 rue du cinéma, Métro Les-Halles ou Châtelet, RER-A,B,D Châtelet-les Halles
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Vendredi 7 maiCINÉMATHÈQUE FRANÇAISE
51 rue de Bercy – Paris 12ème – M° Bercy
CINÉMA D’AVANT-GARDE / CONTRE-CULTURE GÉNÉRALE
19h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid.En présence de Fanny Glissant
La machette et le marteau de Gabriel Glissant/Guadeloupe/1975/70’/16mm
Ce film sans concession qui a bénéficié d’une énorme écoute à la télévision en a fermé irrémédiablement la porte à son réalisateur. (JPBd)
Film surprise 21h30 Carte blanche à Jean-Pierre Bastid.Glauber Rocha et Juliet Berto
Claro de Glauber Rocha/Italie/1975/111’/35mm
Produit par Juliet Berto. Avec Juliet Berto, Carmelo Bene, Tony Scott, Luis Waldon
Une vision brésilienne de Rome. Selon les dires de Rocha, CLARO consiste en « une vision brésilienne de Rome ». Ou mieux, un témoignage du colonisé sur la terre du colonisateur : « Je voulais voir clair dans les contradictions de la société capitaliste de notre temps. Par exemple, il me semble très clair le moment dans lequel, à la conclusion du film, les gens pauvres occupent l’écran : le peuple doit occuper l’espace qui lui a été pris pendant des siècles d’oppression. »
Auteur de l’une des œuvres cinématographiques les plus considérables et les plus polémiques du cinéma brésilien, après six ans d’exil en Europe, Glauber Rocha réalise en Italie CLARO, objet inattendu et à l’époque très mal perçu où la fiction se confond avec le documentaire autobiographique. La nostalgie de l’exil distingue CLARO des autres films du réalisateur. Cette nostalgie, matérialisée dans l’interaction de l’image et du son, réinvente le politique. Le Brésil, d’abord l’objet d’un souvenir nostalgique, devient remembrance mélancolique, comme si la distance creusait une perte irréparable et irréversible. La superposition des images fait éclater une écriture ancré aux racines du Cinema Novo, crée un nouveau style renvoyant au théâtre baroque de Carmelo Bene puis, cotoyant le néoréalisme italien, apprivoise la Nouvelle Vague version Godard. Genres, images et langues transitent dans l’espace qui lui-même se métamorphose.
Pour la première fois, le film marque également la présence de Rocha devant la caméra en qualité de personnage et de réalisateur. À la fois sujet du film et narrateur, il traverse incessamment les frontières, comme dans la première séquence du film, alors qu’il donne la réplique à Juliet Berto tout en dirigeant les prises de vue faites par le caméraman. Ce film vit sur la pulsion, emporté dans la transe qui meut l’existence trépidante de son auteur. Dans un témoignage recueilli par l’acteur Patrick Bauchau et filmé en vidéo amateur en avril 1981 à Sintra, au Portugal, quatre mois avant la mort de Rocha, Glauber lui dira : « Mourir du cœur à cause d’une vie agitée, mais révolutionnaire comme ma vie, ne sera pas très gênant dans un contexte historique. » (JPBd)