Divers films, cinéma, cinéastes

Re: Divers films, cinéma, cinéastes

Messagede bipbip » 23 Fév 2016, 01:13

Cinéma : Chala, une enfance cubaine

Au mois de mars paraîtra sur les écrans français un film réalisé par un réalisateur de la Nouvelle vague cubaine.

Dans Chala, le délabrement de la Vieille Havane sert de toile de fond à plusieurs histoires dans le cadre d’une production passionnante. Le travail du réalisateur Ernesto Daranas est basé sur un mélodrame et le travail éblouissant d’un casting inter-générationnel qui apporte de la crédibilité et de l’émotion aux personnages.

Chala est un garçon de 11 ans, fils d’une prostituée toxicomane et de père inconnu. Sa mère est dans l’impossibilité de s’occuper de lui. Dans une atmosphère de violence et dans des conditions de vie misérables, cet enfant à la scolarité difficile soutient sa famille en élevant des chiens de combat et des pigeons. C’est pourquoi on veut le placer en foyer.

C’est sans compter sur son institutrice, Carmela, qui va fortement s’y opposer, au risque de se faire licencier. Carmela, une enseignante chevronnée qui a une relation particulière avec Chala. Elle défie les règles du système d’éducation, le joyau de la couronne de la Révolution cubaine, en défendant ses élèves avec une autorité morale pleine d’affection.

Le film se déroule au centre de La Havane, là où habite la majorité de la population de la capitale. Ce sont des quartiers très pauvres, délabrés et sales. Le quotidien des habitants est dicté par le besoin de se nourrir, les Havanais se débrouillent comme ils peuvent pour récupérer quelques sous, sans se faire prendre par la police. Et Chala utilise tous les moyens à sa portée pour essayer de s’en sortir…

L’histoire douloureuse de Chala et de son amie Yeni est adoucie par la naissante et fragile histoire d’amour de deux enfants. Ernesto Daranas ne fait pas dans le politiquement correct et offre au spectateur une vision du régime cubain qui, il y a encore quelques années, aurait sans doute été impossible à montrer au cinéma.

Dans ce film, la description de l’environnement marginal de Chala est une critique subtile, pour déjouer la censure, d’un régime à bout de souffle. Un régime qui permet, dans le cadre de la libéralisation de l’économie, que les plus faibles soient laissés pour compte.

Dans cette œuvre, il n’est pas seulement question de la marginalité de Chala, le fils d’une prostituée toxicomane. Daranas nous fait découvrir un travailleur honnête et un bon père de famille qui se bat pour que sa fille Yeni s’élève socialement grâce à l’école et à des cours de flamenco. Ils sont de Holguín, dans la région orientale, ils n’ont pas le droit de vivre à La Havane et sont clandestins dans leur propre pays, condamnés à payer leur éco à la police pour continuer à vivre dans le sordide baraquement qui leur sert de toit.

La presse officielle cubaine publie souvent des articles sur le harcèlement policier dont souffrent les immigrants illégaux aux États-Unis et le manque d’accès à l’éducation subi par leurs enfants. Les illégaux de Chala ont émigré de façon illégale à La Havane, ils ne sont pas portés par le rêve d’accéder au Premier monde, mais par l’espoir de survivre dans des conditions moins difficiles que dans l’Est de l’île. Et c’est à La Havane, la capitale de leur propre pays, la capitale du socialisme tropical, où ils sont traités comme des criminels. Ces exilés de l’intérieur sont appelés à Cuba les Palestinos, les Palestiniens. Il n’est pas nécessaire de donner d’explications sur cette appellation.

La Révolution Cubaine s’est construite sur un projet social basé sur la solidarité, le film montre qu’elle s’en est bien éloignée. Les pratiques bureaucratiques et autoritaires ont déformé la générosité initiale de ses valeurs et provoqué une sclérose de la société, minée par des lois absurdes, des interdits, des règlements qui contraignent en permanence l’individu.

La loi concernant la mobilité interne des cubains, soumise à autorisation d’État, qui fait de Yeni et de son père des pestiférés avant d’être considérés comme des délinquants, en est un bon exemple.

La bureaucratie et l’orthodoxie n”échappent pas non plus au regard critique de Daranas. La détestable inspectrice scolaire Raquel est la parfaite incarnation d’un régime dans lesquels les rapports administratifs, les circulaires priment sur une approche humaine des situations et des relations interpersonnelles. Murée dans ses certitudes, elle est l’image figée d’un système engoncé dans la stagnation.

Les structures verticales et rigides ont été mises en place à Cuba par le régime militaire castriste. Cette rigueur est montrée dans le film. Dans une séquence, comme ils le font chaque matin, les élèves répètent les consignes en hommage au Che : « Pionniers du communisme, nous serons comme le Che ! ». C’est le culte voué à la personnalité de ceux qui sont dépeints dans les livres d’histoire comme des sauveurs et dans les livres de science comme des scientifiques.

Impossible de ne pas parler de la scène dans laquelle l’inspectrice dit à Carmela, qui s’oppose à ce que Chala finisse au foyer, que peut-être « son problème est d’être resté trop longtemps à travailler dans sa salle de classe ». Ce à quoi Carmela répond, « Et ceux qui gouvernent ce pays, tu crois qu’ils sont restés au pouvoir trop longtemps ? »

Ce dialogue est-il occasionnel ? C’est difficile de le croire à la lecture de la réponse de Daranas lorsqu’on lui a demandé ce par quoi il avait été inspiré pour faire le film: « En réalité, les conséquences d’un quart de siècle de période spéciale (1) (ce qui veut dire que pour lui cette période n’est pas terminée) ont un impact, à travers un ensemble de mesures, sur la vie réelle de nos secteurs les plus pauvres… »

Le film nous place à l’intersection de dures réalités qui n’ont rien de caricaturales, ni excessives. Les personnages ne sont en rien stéréotypés. Pas étonnant que le réalisateur ait été inspiré par des histoires vraies, parce que d’une certaine manière, les Cubains connaissent tous les situations montrées dans le film.

Comme il le déclare lui-même, il a pu tourner sans aucune intervention ni pression de la part des autorités cubaines. Chala, une enfance cubaine est donc un film de transition, qui malgré les dénonciations qu’il porte sur ce qui était le fer de lance de la Révolution cubaine, l’éducation, annonce l’ère de changement qui se profile à Cuba. Les cubains ne s’y trompent pas quand ils applaudissent le film à tout rompre, et particulièrement des répliques, qui, il y a quelque temps encore auraient été considérées comme subversives.

Nous retiendrons bien sûr l’interprétation de Armando Valdés Freyre dans le rôle de Chala et de ces enfants issus de quartiers populaires qui ont débuté leur carrière d’acteurs dans ce film. Mais aussi la performance magistrale d’Alina Rodriguez qui nous bouleverse dans le personnage de Carmela. Une de ces enseignants cubains soumis aux bas salaires, aux élèves perturbateurs, à l’incompréhension et aux inspections de gens bien éloignés de ce qui se passe dans la réalité des salles de classe ?

Il est inévitable de voir Chala, afin de comprendre la situation de ce petit pays au bout des rêves et la réalité d’une grande partie de sa population, victime des réformes libérales du gouvernement révolutionnaire de Raul Castro.

Daniel Pinós

1. En 1991, avec la disparition du camp socialiste s’est ouvert à Cuba ce que l’on a appelé « la Période spéciale en temps de paix ». Cette période, dont l’île n’est toujours pas officiellement sortie à ce jour, s’est caractérisée par des mesures drastiques visant à préserver l’économie du pays (remise en place du carnet de rationnement, coupures d’électricité planifiées, etc.). En conséquence, les Cubains ont dû mettre en place les stratégies les plus variées afin de conserver des conditions de vie décentes, et se sont mis à conjuguer le verbe resolver (résoudre un problème) à tous les temps.

http://www.polemicacubana.fr/?p=11475

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Messagede bipbip » 04 Mar 2016, 14:19

FATIMA, CÉSAR DU MEILLEUR FILM OU LE TRIOMPHE DES TRAVAILLEURS INVISIBLES

Le film retrace un cas réel : "femme de ménage pour 5 employeurs différents (école maternelle, cages d’escalier dans deux groupes d’immeuble différents, ménage chez deux particuliers), Fatima est soumise à de nombreux déplacements entre des sites professionnels espacés."

L’auteure est psychanalyste, enseignante, fondatrice des consultations Souffrance et Travail.

Frank 29.02.16

doc pdf : http://www.fondation-besnard.org/spip.php?article2609

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Messagede Pïérô » 01 Avr 2016, 01:10

12ᵉˢ RENCONTRES DU FILM DOCUMENTAIRE ST JEAN DU GARD
du 1 au 3 Avril 2016

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Programme : http://www.abrahammazel.eu/
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Messagede Pïérô » 07 Mai 2016, 11:42

« Les Petits-enfants d'Attila »

Paris samedi 7 mai 2016

Repas, projection « Les Petits-enfants d'Attila »
Film de Jean-Pierre Bastid. 88mn

• 19h30 : Repas
• 21h : Projection

Tourné en mars.avril 1971 , réalisé sur pellicule Kodak 16mm , gonflé en 35mm , le film Les Petits-enfants d'Attila propose une vision grotesque de la France des années post guerre en Algérie et mai 1968.Initialement , le film devait etre co.réalisé avec j-patrick manchette.finalement, bastid seul effectue la mise en scene.

J.P.Bastid c'est "un cinéma de recherche - expérimental- et politique où l'essence.tiel né du goût pour la dérision , une férocité anti.faciste , une haine des institutions et,toujours et,encore l'esprit de révolte.

Le cinéma de J.P. Bastid a la même succulence que celle contenue dans ses livres : celle de La liberté !" J Pierre Bouyxou a écrit ces lignes pour le cinéaste lors de sa carte blanche à la Cinémathèque française , en 2010. Un cycle intitulé: anarchie et cinéma. Tout est dit !? presque.'Tant qu'il y a de la révolte , il y a de la vie!' J P Bastid . le 7 mai , il sera accompagné de Jean. Denis Bonan , realisateur , plasticien , écrivain ; il a fondé CinéLutte aux côtés de Mireille Abramovici,Richard Copans,François Dupeyron- ainsi qu'a l'arc.pour la télévision,il a cree de nombreuses emissions (ex. le magazine Métropolis pour Arte.tv).Pour le cinéma, il a signe tristesse des anthropophages , la femme-bourreau , etc..

Merci de votre venue au Café, messieurs !

un échange avec la salle qui s'annonce des plus joyeux et 'historique' pour cette soirée.

http://www.cl-aligre.org/spip/spip.php?article350
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Re: Divers films, cinéma, cinéastes

Messagede bipbip » 08 Mai 2016, 16:32

Nimes lundi 9 mai 2016

Film : LE DÉGRADÉ

à 20h30, Cinéma le Sémaphore, 25 Rue Porte de France, 30900 Nîmes

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Re: Divers films, cinéma, cinéastes

Messagede Pïérô » 08 Mai 2016, 21:42

1936 et le cinéma

Du 4 au 27 mai, le Forum des Images (Paris) propose un cycle de projections et de conférences autour de l'année 1936.

Présentation : Prenons un instantané de cette année au cours de laquelle ont coexisté des idéologies si différentes, où l'embellie du Front populaire et l'espoir des Républicains espagnols se mêlent à la montée des nationalismes. Cette capture d’écran de l’époque est aussi l’occasion d’interroger la résonance de ces années 1930 sur notre époque actuelle.

1936 est une année charnière : en Allemagne, en Espagne, en URSS, en France, aux États-Unis, partout dans le monde l’époque semble prête à basculer. Des attitudes contradictoires s’affrontent en cette année 36. Inquiétude face aux menaces de guerre et à la violence qui émane des régimes fascistes, et optimisme volontaire de ceux qui œuvrent pour la liberté, de meilleures conditions de travail, une république sociale, etc.

En France, la victoire électorale du Front populaire, symbole d’un immense mouvement social, reste dans la mémoire collective pour la conquête des congés payés, la semaine de 40 heures, les occupations d’usines, des souvenirs de fête… même si son action ne s’est pas limitée à cela. Ce sont là les souvenirs marquants de ce qui fut vécu comme une « embellie », selon le mot de Léon Blum, entre la crise, la menace du fascisme et celle de la guerre. Mais 36 c’est aussi le 17 juillet, le coup d’État du général Franco qui menace le « Frente popular » espagnol et sonne le début de la Guerre d’Espagne ; la réélection de Roosevelt aux États-Unis ; le début des procès de Moscou ; l’annexion de l’Éthiopie par Mussolini ; les Jeux olympiques d’été qui se tiennent à Berlin du 1er au 17 août et deviennent, par le cinéma, un extraordinaire support de propagande du régime nazi…

80 ans plus tard, que nous disent les images du cinéma de fiction, des actualités, du cinéma militant de cette année d’espoir et d’incertitudes ?


La programmation : http://utoplib.blogspot.fr/2016/05/du-4 ... mages.html

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Re: Divers films, cinéma, cinéastes

Messagede Béatrice » 16 Mai 2016, 10:08

mardi 17 mai 2016 à MARSEILLE à 20 h 30

Vidéodrome 2, 49 cours Julien, 13006

Projection Polly Maggoo
« Monsieur M, 1968 » de Isabelle Berteletti et Laurent Cibien
Une réflexion sur l’ordre et le désordre

France, 2011, documentaire, 55’, production : Lardux / INA

Ce documentaire propose une réflexion sur le temps et la modernité à partir des carnets de Monsieur M, un ouvrier cartographe qui, toute sa vie, a couché ses réflexions et consigné son quotidien sur le papier. Durant l’année 1968, Monsieur M vit chez ses parents et travaille à l’Institut Géographique National. Les événements qui viennent ponctuer sa vie quotidienne et routinière sont décrits, sans passion ni sentiment, et illustrés par l’intermédiaire des annotations couchées sur un agenda acheté le 13 décembre 1967 : ses trajets, les plans et cartes sur lesquels il travaille, ses petites habitudes, la télévision, les grèves et manifestations de mai 68, son arrêt maladie, sa reprise du travail en juin, sa semaine de congé en juillet, etc.

Une vie bien réglée qui nous parle d’un temps d’avant. D’avant que tout se dérègle. Sous la mine du crayon à papier de Monsieur M, des échos de plus en plus forts d’une révolte en train de naître, d’un monde en train de changer, se font entendre. La narration des réflexions et observations de Monsieur M est ponctuée de nombreuses images d’archives et d’illustrations.

plus d’infos https://videodrome2.wordpress.com/2016/ ... i-a-20h30/

P.-S.

Tarif : 5€ - 4€ avec adhésion Vidéodrome 2
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
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Re: Divers films, cinéma, cinéastes

Messagede bipbip » 26 Juin 2016, 14:48

1336 jours, des hauts, débats mais debout: un film de Claude Hirsch

« Dans une entreprise, si vous n’avez pas de salariés déterminés, mobilisés avec des représentants qui le sont autant, des syndicats comme ceux que vous avez à Fralib, vous pouvez mobiliser tous les moyens juridiques que vous voulez, prendre les meilleurs avocats, vous êtes certains de ne pas aboutir à des résultats intéressants. »
Amine Ghénim, avocat des salariés de Fralib.

Tel pourrait être le fil conducteur de ce deuxième film de Claude Hirsch sur le combat des Fralib : 1336 jours, des hauts, débats mais debout. Ce film relate avec précision le déroulé de la lutte des Fralib qui a constamment articulé les actions visant à faire connaître la lutte, à débloquer une situation ou empêcher un état de fait, au processus juridique qui ralentissait la fermeture programmée de l’établissement. On y retrouve tous les moments-clés de cette lutte :

... http://www.autogestion.asso.fr/?p=6121#more-6121
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Re: Divers films, cinéma, cinéastes

Messagede bipbip » 11 Nov 2016, 14:07

« La Cigale, le Corbeau et les poulets »

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Vendredi 11 novembre 2016 à Paris

Projection-rencontre en avant-première
« La Cigale, le Corbeau et les poulets »
Film de Olivier Azam (France, 2016, 95min)


Les Mutins de Pangée sont de retour aux Métallos. Ce documentaire nous raconte l'histoire de quelques irréductibles de la région de Montpellier qui ont décidé de ne pas (se) laisser faire. Ils sont poursuivis par tous les poulets antiterroristes de France. Mais pourquoi eux ?

Le film sortira en salle en janvier 2017.

Cette projection sera suivie d'une rencontre avec le réalisateur, Olivier Azam.

à 18h, Maison des métallos, 94 rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11e

http://www.maisondesmetallos.org/2016/0 ... es-poulets
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Re: Divers films, cinéma, cinéastes

Messagede bipbip » 10 Déc 2016, 17:33

Les Lilas (93) lundi 12 décembre 2016

Films d'artistes autour de mouvements populaires
Rencontre avec les cinéastes Kantuta Quiros et Aliocha Imhoff


à 20h, Espace Khiasma, 15 rue Chassagnolle, Les Lilas (93)

Aliocha Imhoff & Kantuta Quirós, fondateurs de la plateforme curatoriale le peuple qui manque, présenteront leur projet Les Impatients.

Face à une crise de l'avenir qui est aussi, nécessairement, une crise du récit, Les Impatients sont ceux qui, en divers endroits du monde, oeuvrent à un mouvement de reconstruction face à une histoire qui semble arrêtée, pour « construire ce qui pourrait être, et déconstruire ce qui se présente comme étant ».

"Nous filmons à Chicago, à Detroit où les ruines crépusculaires de la crise des subprimes et les blessures infligées aux vies noires sont contredites par les imaginations afrofuturistes et le mouvement des Black Live Matters. Nous filmons à Dakar, à Lagos (Nollywood), où se dessinent les frémissements d'un autre avenir pour l'Afrique. Nous filmons à Leipzig où a commencé historiquement le mouvement qui allait conduire à la chute du mur de Berlin. Nous filmons à Paris, pendant Nuit Debout où l'on a défait les calendriers et où a ressurgi, telle une épiphanie, cette joie commune de retrouver une possibilité du politique."

Un fragment du premier épisode de ce projet, basé à Chicago, est actuellement montré dans l'exposition "Excusez moi de vous avoir dérangés" présentée jusqu'au 17 décembre à Khiasma.

http://www.khiasma.net/rdv/lundi-de-pha ... ha-imhoff/
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Re: Divers films, cinéma, cinéastes

Messagede Lila » 18 Déc 2016, 18:05

Film – 3000 nuits -Mai Masri

Années 80, à la veille des évènements de Sabra et Chatila. La révolte gronde dans une prison
israélienne, où sont détenues des prisonnières politiques palestiniennes. Layal, une jeune
institutrice de Naplouse vient d’arriver, condamnée à 8 ans de prison pour un attentat dans lequel
elle n’est pas impliquée. Elle partage la cellule d’israéliennes condamnées pour droits communs et
s’habitue progressivement à l’univers carcéral. Mais Layal découvre qu’elle est enceinte. Envers et
contre tous, elle décide de garder l’enfant. Luttant pour survivre et élever son nouveau-né derrière
les barreaux, elle est tiraillée entre son instinct de mère et les décisions difficiles qu’elle doit
prendre. Elle trouve dans sa relation avec les autres prisonnières, palestiniennes et israéliennes,
l'espace et le temps nécessaires pour réfléchir, s'assumer et devenir une jeune femme.
Sortie le 4 janvier

https://marchemondialedesfemmesfrancedo ... 2b0326.pdf
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Re: Divers films, cinéma, cinéastes

Messagede Lila » 26 Déc 2016, 18:37

Le genre et l'écran

http://genre-ecran.net/

Manifeste
Ce site, qui se veut collectif, vise à proposer à un large public des analyses féministes des fictions audiovisuelles (cinéma et télévision), d’abord sur l’actualité mais aussi sur des œuvres plus anciennes… Par analyse féministe, nous entendons la prise en compte de la façon dont les fictions audiovisuelles construisent, avec les moyens formels qui sont les leurs, les identités genrées, les rapports de sexe et les sexualités, en prenant en compte les dynamiques de domination sociale dont ils sont le terrain et l’enjeu.

Cela suppose de s’intéresser à ce dont parlent ces fictions et comment elles en parlent, contrairement au discours cinéphilique dominant, et de prendre au sérieux le « divertissement », la « culture de masse » qui est le véhicule privilégié des normes de genre. À l’inverse cela suppose aussi de remettre en cause le privilège qu’on accorde en France au « cinéma d’auteur » considéré comme forcément subversif, non conformiste, etc. La « culture d’élite » n’échappe pas plus que la culture de masse aux préjugés sexistes même s’ils prennent des formes différentes.

La force des fictions audiovisuelles est leur capacité à naturaliser, par la grâce de l’effet de réel, les normes sexuées et sexuelles, à les rendre invisibles dans leur dimension normative… Notre travail consistera à déconstruire ces évidences.

Les fictions audiovisuelles sont des constructions de l’imaginaire collectif (y compris quand elles se réclament du « cinéma d’auteur ») et non des reflets de la société. Nous tenterons de pointer sous des images et des sons qui se donnent comme un enregistrement de la réalité, un état des mentalités.

Ces fictions audiovisuelles sont des productions culturelles, par définition polysémiques et ambivalentes, chargées d’affects et produisant des émotions, dont il nous faudra mesurer l’impact dans le champ du désir qui est lui aussi traversé par des normes.

Le sens des fictions audiovisuelles se construit dans une interaction entre les œuvres et leurs publics et leur réception est forcément diverse en termes de genre, de classe, de race, d’ethnicité, de génération, etc. Nous nous efforcerons de prendre en compte cette complexité et cette diversité de la réception, y compris en proposant des lectures contradictoires.

Autrement dit, si l’approche genrée des œuvres, des producteurs/trices et des spectateurs/trices est l’angle d’attaque que propose ce site, nous pratiquerons autant que faire se peut l’intersectionnalité, c’est à dire l’articulation entre les questions de genre, de classe et de race.

Geneviève Sellier

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Re: Divers films, cinéma, cinéastes

Messagede bipbip » 26 Jan 2017, 15:43

UN HOMME EST MORT

Image

En 1950, la reconstruction de Brest, rasée par les bombardements, est interrompue. Les patrons ramassent des millions à reconstruire leurs propres maisons tandis que les ouvriers continuent à vivre dans des baraquements. Payés une misère, ils sont en grève depuis un mois, rejoints par les dockers, les traminots et ceux de l’arsenal. Alors que deux responsables syndicaux et deux députés communistes viennent d’être arrêtés, une manifestation est prévue le 17 avril pour demander leur libération. La police tire sur le cortège, blessant une vingtaine de personnes et tuant un militant, Édouard Mazé. C’est alors qu’arrive le cinéaste René Vautier.

Adepte d’un cinéma militant, il est recherché par les autorités pour ses films anticolonialistes « Afrique 50 » qui seront interdits pendant quarante ans. On découvre avec lui la ville en total chantier, la colère du peuple. On assiste aux obsèques. Le tournage ne dure que quelques jours et le montage suit très rapidement. Faute de matériel de prise de son, il va enregistrer un poème qu’Éluard a composé pour la mort d’un résistant, en substituant son nom par celui de Mazé et le diffusera pendant les projections. Celles-ci s’enchaînent, sur les piquets de grève et dans les villages alentour, avec des moyens de fortune, galvanisant les foules par l’émotion qu’il suscite. Lorsque le magnétophone lâchera, René Vautier lira le texte lui même. Puis, lorsque sa voix à son tour l’abandonnera, l’un des deux militants chargés de sa « protection rapprochée » qui l’accompagnent depuis le début le remplacera et improvisera sa propre version des évènements, bouleversant plus encore les spectateurs. Ce film de douze minutes tombera en lambeaux à la cent cinquantième représentation, après avoir accompli son œuvre. Il n’en reste rien. Dans l’urgence, des copies n’avaient pas été réalisées. Éluard entendra l’enregistrement de l’interprétation de son poème « digéré par le peuple », lui aussi disparu.

Nourri par une longue enquête, Kris et Davodeau ont su se libérer de leur documentation pour construire un récit fluide et émouvant, ne retenant que l’essentiel de ce qui s’avère être un crime d’État. L’exercice est réussi. Ils révèlent aussi des faits occultés comme l’interdiction de manifester ce jour-là, anti-datée par la mairie sous la pression de la Préfecture.

Le dossier documentaire qui suit, complète intelligemment le propos en revenant à la fois sur ces événements et leurs acteurs, l’origine de ce projet. Conseillons notamment la lecture l’article sur « le cinéma militant, une arme à dégainer ensemble » de Kristen Falc’hon, car c’est bien de cela qu’il s’agit ici : un cinéma d’intervention sociale, création collective pour refléter les évènements en cours en cherchant à influer sur leur évolution. La contre-information ainsi apportée a souvent participé à la déstabilisation de l’ordre établi.

UN HOMME EST MORT
Kris et Étienne Davodeau
84 pages – 15 euros
Éditions Futuropolis – Paris – octobre 2006

http://bibliothequefahrenheit.blogspot. ... -mort.html
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Re: Divers films, cinéma, cinéastes

Messagede bipbip » 11 Fév 2017, 13:03

« Chez nous » : un film de fiction inspiré par l’accession au pouvoir du FN à Hénin-Beaumont

Le 22 février 2017 sortira Chez nous, un film de fiction inspiré par l’accession au pouvoir du FN à Hénin-Beaumont. Ce drame, réalisé par le cinéaste belge Lucas Belvaux et tourné dans le département du Pas-de-Calais, est adapté d’un roman noir de Jérôme Leroy intitulé "Le Bloc". Parmi les actrices et acteurs principaux, citons Émilie Dequenne, André Dussollier, Guillaume Gouix, Anne Marivin et Catherine Jacob. Cette dernière joue le rôle de la présidente d’un parti d’extrême droite cherchant à se dédiaboliser, une présidente dont le portrait, le comportement et les propos font penser à Marine Le Pen. Le film raconte comment une jeune mère célibataire (rôle incarné par Émilie Dequenne) est approchée par le Bloc patriotique (un parti xénophobe et nationaliste faisant penser au FN) pour se présenter aux élections municipales dans une ville "imaginaire" dénommée Hénard. Après avoir vu la bande-annonce, Steeve Briois (l’actuel maire FN d’Hénin-Beaumont) a traité le film de « navet » et s’en est pris au physique de l’actrice Catherine Jacob. Quant à Florian Philippot, le vice-président du FN, il a trouvé que la sortie du film était « absolument inadmissible » en raison de sa proximité avec l’élection présidentielle du 23 avril 2017.



Extrait de l’entretien avec L. Belvaux publié dans le dossier de presse du film :

Votre film se distingue de ce qu’on appelait des « fictions de gauche », qui étaient des dossiers résolument à charge. Vous êtes davantage dans une démarche pour comprendre, notamment ce qui peut susciter l’adhésion à un mouvement d’extrême droite. Mais, avec le cinéma, n’y a-t-il pas un danger d’empathie avec « l’ennemi » ?

Lucas Belvaux : Oui. Mais on a besoin de cette empathie. Il est inhérent à la démarche puisque j’essaie de comprendre comment on en arrive là. Mais empathie ne veut pas dire identification. Je n’ai pas forcément envie que le spectateur s’identifie au personnage. L’idée, c’est d’être avec lui, à côté, d’essayer de se mettre à sa place, de partager son point de vue, pour essayer de comprendre son cheminement. Comprendre une démarche, ce n’est pas la partager. Ce n’est pas l’excuser. C’est une chose à laquelle j’accorde beaucoup d’attention en tant que cinéaste. Je veux que le spectateur soit libre de penser ce qu’il veut. Je pense qu’il y a un cinéma totalitaire, qui impose ses points de vue en instrumentalisant ses personnages, les “bons” comme les “méchants”. Et qu’il y a un cinéma qui raconte les histoires “démocratiquement”, où le cinéaste ne cache pas son point de vue, mais laisse assez de liberté au spectateur pour qu’il puisse développer le sien. […] Lire l’entretien dans son intégralité : http://www.le-pacte.com/index.php?eID=t ... BfQTQucGRm

http://www.cnt-f.org/59-62/2017/01/pres ... chez-nous/
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Re: Divers films, cinéma, cinéastes

Messagede bipbip » 18 Fév 2017, 15:56

Devenir révolutionnaire en regardant Westworld

En 1973, Michael Crichton réalise Westworld, western de science-fiction, fatalement devenu film-culte, faute de savoir quoi en faire. Le pitch est séduisant : Westworld est un parc d’attraction du turfu, réplique grandeur nature d’un Far-West Technicolor. De riches visiteurs, humains autant que faire se peut, paient pour venir voir des androïdes aux traits parfaitement humains vivre comme en 1850, en croyant être en 1850. Un dysfonctionnement du programme amène certains androïdes, dont l’antihéros joué par Yul Brynner, à se retourner contre les visiteurs. Le film devient alors une sorte de traque à suspens où d’inquiétantes créatures terrorisent les hommes. Une sorte de Jurassic Park.

Image

Le parc est un monde dans un monde. Le grand monde tourne autour du petit, suivant son rythme, dans une paisible harmonie des sphères. Le soulèvement des hôtes signifie le bouleversement des deux mondes, une interférence imprévisible de leurs orbites : c’est un évènement cosmique. Westworld nous invite à entendre à nouveau, dans le mot « révolution », son sens astronomique. C’est-à-dire : une question de trajectoire, de rotation, de circonvolution. On oppose souvent le sens évènementiel de la révolution à son sens astronomique : l’enjeu de Westworld est de comprendre en quoi une rotation qui nous ramène au point de départ peut tout de même faire évènement, faire advenir du nouveau. En quoi boucler la boucle peut signifier autre chose que l’éternel retour de l’exploitation absolue.

Première partie [Quand j’entends le mot culture] :
https://lundi.am/Devenir-revolutionnair ... -j-entends

Deuxième partie :
https://lundi.am/Devenir-revolutionnair ... -j-entends

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Troisième partie :
https://lundi.am/Devenir-revolutionnair ... -j-entends
Modifié en dernier par bipbip le 11 Mar 2017, 16:37, modifié 1 fois.
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