Vendredi 16 janvier, la dernière du Kyma
19h, Le Temps Machine
Parvis Miles Davis 37300 Joué-lès-Tours
A : Le 16 janvier 2015, c’est à dire dans une semaine, vous arrêtez le parcours du Kyma après un peu plus de 15 ans d’existence. Pourquoi ?
DJ Fysh : On a énormément joué ces trois dernières années. On a écumé beaucoup de lieux, et souvent on s’est dit : « c’est ça le changement ? » Ça en devenait presque glauque. Lorsqu’on était sur scène, on ne voyait plus le futur en regardant le public. Alors tu finis par remettre les choses dans l’ordre et te dire que c’est d’abord à chaque personne de changer sa petite vision.
Cesko : Il y a aussi une histoire de mise à jour du projet, des textes. Le Kyma, c’est parfois des trucs qui ont déjà quinze ans. Il y a un moment, il faut remettre les choses à jours, dans l’inspiration, dans les thématiques. Ma source d’inspiration date des années 2000. Aujourd’hui, tout a changé. On a dû affronter l’idée de se renouveler. Depuis Le Mauvais Kromozom, et surtout avec Crampes Mentales on avait évolué vers quelque chose de moins frontal. On parlait plus de ce qu’il se passe dans les têtes. On avait abandonné l’iconographie faisant directement référence à la rébellion, les morceaux qui étaient des hymnes directs au soulèvement. Avant, il y avait des Kalachnikov en logo, des cagoules sur les pochettes. Finalement, c’est devenu moins de Kalach sur les skeuds et plus de Kalach dans le cœur. Comme on en avait discuté en 2012 avec toi, on allait vers quelque chose de moins direct, car on voyait bien que pour beaucoup, l’idée de soulèvement est désormais une chimère. Et pour moi, Le Kyma est tellement estampillé artistiquement et esthétiquement qu’on arrivait à la limite de ce que pouvait être le groupe, dans le sens où si on allait vers quelque chose d’encore plus édulcoré, ça n’aurait plus eu de sens, ça ne pouvait plus être Le Kyma. J’ai toujours vu le groupe comme une espèce de profession de foi, un truc engagé. Et si jamais il n’y a plus cette foi, il n’y a plus de raisons que ça existe. On aurait fini à ressembler par ces trucs qu’on entend beaucoup, cette espèce de schizophrénie où les gens disent des choses mais n’en font pas la moitié. Moi, je n’aurais pas su supporter ça.
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