Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*isme

Re: Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*

Messagede K.O.A.L.A » 18 Nov 2012, 11:45

Concernant le bouquin de Singer, je ne l'ai pas lu, il s'agit d'un ouvrage de "référence" pour la libération animale(d'après ce que j'ai pu avoir comme retour dessus).

Pour ce qui est des dérives dont tu parles, et celles qui peuvent être pointées dans l'article de Piero, j'admets qu'il puisse avoir ce genre de comportements(dans lesquels je ne me retrouve pas par ailleurs... :siffle: ) et que cela puisse gêner(le parallèle entre les abattoirs et les camps d'extermination m'embête d'autant que je ne suis pas persuadé que ce soit le meilleur moyen de faire avancer vers le végéta*isme) mais pour essayer d'apporter un élément d'explication(possiblement faux et qui n'"excuse" pas tout), c'est qu'il y a dans le végéta*isme une par importante de sentiments(compassion par exemple), ce n'est pas quelque chose de purement idéologique, ce qui fait que certains comportements peuvent « aller trop loin », sembler excessifs...etc
J'ai peur de ne pas avoir été super clair... :gratte:
Mais par contre(et je pourrais revenir dessus)je pense que le véganisme social existe :langue: :lol:
Modifié en dernier par K.O.A.L.A le 18 Nov 2012, 20:32, modifié 1 fois.
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Re: Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*

Messagede K.O.A.L.A » 18 Nov 2012, 12:14

Voici ici une interview(par "La Terre d'abord")du groupe Afrikan raw vegan talk, exemple que la culture végan n'est pas nécessairement une affaire de "petitEs blancHEs européenEs"...

Voici une interview au sujet du site Afrikan Raw Vegan Talk.


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Afrikan Raw Vegan Talk
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1.De quoi parle ton site?

« Afrikan Raw Vegan Talk »[Discussion vegan crudivore afrikaine] tente de montrer qu'il existe des vegans noirs, y compris et en particulier des vegans crudivores noirs, qu'ils deviennent visibles, et ont des expériences et des succès pertinents en tant que vegans dans le monde africain, tant sur le continent que dans la diaspora.

Le site cherche aussi à rendre concret et à documenter le fait qu'être africain et vegan est une composante critique et progressiste de notre lutte pour la libération et du désir d'humaniser notre existence tout en chérissant notre planète unique et délicate.

2.Comment en es-tu arrivé à faire ce site?

Je suis vegan depuis onze années désormais, et quand j'ai commencé à faire ce site au début de 2008, je voulais voir davantage de présence vegan noire, davantage de commentaires vegans noirs sur Internet, et plus particulièrement à partir de la perspective de vegans de couleurs expérimentés sur le long terme, sûr d'eux-mêmes et déterminés.

Pas seulement des journaux intimes sous forme de blog de vegans de 30 jours à l'essai, en train d'essayer de perdre du poids, même si cela peut être important aussi.

Ce blog représente une perspective anti-impérialiste, anti-capitaliste, anti-suprématie blanche, humaniste, activiste, radicalement pour l'environnement, pan-africaine, afro-centée et tiers-mondiste, qui est hardcore, straight edge et présent dans la scène depuis longtemps.

C'est un véganisme tiers-mondiste qui est très engagé dans la société selon la perspective comme quoi la révolution est nécessaire, et comme quoi le véganisme est une composante, libératrice et donnant de la force, de la transformation humaine nécessaire pour la survie et pour le progrès des espèces primates.

3.Comment vois-tu la culture qui s'est développée en Afrique noire comme étant liée au véganisme?

Je ne suis pas en pratique un archéologue ou un anthropologue spécialisé en ce domaine, mais beaucoup de preuves historiques et d'anecdotes présentent une partie des Kemet, également connus comme les anciens Egyptiens, comme végétariens.

En général, les diètes de l'époque pré-coloniale se fondaient sur les aliments complets, qu'il y ait ou non de la viande. Et les modes de vie pré-coloniaux de nombreuses zones de l'Afrique noire étaient considérées par les anthropologues occidentaux de l'époque (le milieu du 19ème siècle) comme parmi les meilleurs pour la santé de par le monde.

Maintenant, notre espérance de vie et notre qualité de vie sont les plus courtes et les plus misérables, largement en raison du néo-colonialisme, du néo-libéralisme et de la domination par des gouvernements criminels.

Nous sommes dépendants de l'aide, et le régime foncier en Afrique est dans un état de crise perpétuelle, alors que l'agro-business choisit en priorité le cacao, le café et les fleurs, au lieu de la nourriture.

Nous vendons même d'immenses hectares de terre à des pays étrangers, afin qu'ils produisent de la nourriture pour leurs propres populations !

Le pastoralisme animal est un autre problème, détruisant la végétation sur de vastes zones de terre, accélérant la désertification. Si sur toute cette terre poussaient des fruits et des légumes, beaucoup de nos problèmes de sécurité alimentaires et nutritionnels pourraient commencer à être résolus.

Et toutes ces tendances exacerbent grandement les inégalités de genre alors que les femmes luttent pour organiser des jardins pour la cuisine, afin de nourrir les familles, et tendent ainsi à en rester au travail crucial mais totalement impayé de reproduire la force de travail.

Alors que les hommes, eux, tendent à se focaliser sur les cultures servant le profit, et reçoivent pour aller en ce sens, de manière préférentielle, de l'outillage et des fonds des gouvernements, des multinationales et de certaines ONG.

Dans l'ensemble, la transition vers le véganisme en Afrique diminuera la malnutrition, augmentera les niveaux de production, élèvera le niveau d'auto-suffisance et, je pense, réduira les tendances au conflit et à l'agression inutile.

En termes de politique alimentaire, nous pouvons faire pousser tellement de nos propres fruits et légumes frais, de manière biologique et durable, si nous nous concentrons sur ce but aux niveaux continental et local.

En termes de revenus pour la société, je pense que le véganisme améliore la tolérance sociale, le bien-être physique, qu'il réduit le stress, fait que le cerveau fonctionne de manière plus efficace, améliore l'immunité et réduit les maladies, réduit les niveaux de cancer, etc.

Enfin, dans une société végane, les gens deviendront davantage coopératifs et conscients de l'intendance correcte de la terre, et de la responsabilité au niveau de la société, et de la cohésion.

Le véganisme en Afrique sera probablement encore bien plus révolutionnaire que cela.

4.En France, nous avons des gens d'origine africaine, et ils sont d'une manière ou d'une autre liés culturellement à l'Afrique.
Mais si les plus âgés ont souvent un point de vue très sage, un point de vue très critique, qui souligne que la justice prévaudra nécessairement même s'il faut du temps pour cela, les jeunes sont relativement éloignés du véganisme et d'un point de vue critique par rapport à ce qu'on peut appeler Babylone. Que penses-tu de cela?

J'ai foi en la jeunesse. J'ai 26 ans. Je suis encore considéré comme jeune. Je dirais presque que j'ai davantage foi dans la jeunesse que dans la vieille génération, qui sur beaucoup de points a échoué et nous a déçu, échouant à réaliser les promesses du panafricanisme ou les droits civiques.

Ce sont les jeunes qui deviennent végans, qui deviennent des penseurs critiques, qui remettent en question les anciennes conceptions, et disposent de manière correcte des traditions inutiles qui n'ont pas de valeurs ni de sens.

Je n'ai pas un respect inné pour la tradition, personnellement je dis qu'il faut choisir la raison plutôt que les conventions.

Babylone ce n'est pas que la société suprémaciste blanche et capitaliste, c'est aussi des traditions et des tendances anti-humaines, qui divisent, anti-intellectuelles, réactionnaires, autoritaires, homophobes, misogynes et stupides, en Afrique et dans le monde noir.

Beaucoup de jeunes noirs sont perdus, beaucoup de jeunes ont perdu l'espoir, en raison des échecs de la société qui les amènent à rechercher ce dont ils ont besoin sur le dos des autres. La haine de soi, l'ignorance et la pauvreté à la base des vies des jeunes amène à beaucoup de pauvres résultats, qui ne sont que trop visibles.

Moins visible est la jeunesse visionnaire, la jeunesse révolutionnaire, la jeunesse organisée qui construit l'art, qui construit des armées de sagesse et de changement.

Mais je pense que la jeunesse visionnaire tient les rênes du futur et se confrontera courageusement aux immenses défis du présent et du futur proche, qui sont surtout donnés à nous par nos parents et grand-parents souvent avides, obstinés et inconscients.



5.En France, lorsque nous pensons à la position afrikaine [afro-américaine] révolutionnaire en Amérique du Nord, nous pensons à Move ou Dead Prez. Néanmoins, nous avons une critique : il semble que la perspective d'une vie sans poison est l'aspect central, pas vraiment la nature, les animaux, la Terre. Que répondrais-tu à cela?

Pour les Africains, il y a peu de temps pour se focaliser sur la libération animale seulement. Cela n'a pas de sens, quand les humains sont dans une telle misère.

Quelqu'un comme moi ne pourrait jamais se placer dans la scène blanche pour la libération animale, parce qu'ils agissent comme si c'était le problème central de l'injustice dans le monde, ce qui est dans ma perspective à la fois absurde et ridicule.

Les gens opprimés commencent à partir de la perspective de leur propre oppression. Bien entendu, tout le reste est inclus lorsque nous considérons les épouvantables tendances humaines qui amènent à toutes sortes d'exploitation.

L'agression, l'avidité, l'ignorance, la violence, la domination... s'appliquent à créer des hiérarchies et l'exploitation parmi les humains et entre les humains et les animaux.

Mais quelqu'un comme moi et je pense Dead Prez ou l'organisation MOVE considère comme une urgence de se focaliser sur les problèmes humains, et ne peuvent pas, avec bonne conscience, se focaliser sur la libération animale seulement.

Seule une personne très privilégiée peut se permettre de se focaliser sur la libération animale seulement, et ainsi pour beaucoup de gens de la position africaine révolutionnaire en Amérique du Nord, ce genre de chose reste extérieur, et cela me semble juste.

Nous n'avons pas le luxe de pouvoir nous focaliser sur une seule question, en particulier une qui est tangente pour notre propre souffrance et notre propre oppression en tant qu'êtres vivants noirs. Tout doit être inclus - libération humaine, libération de la Terre, libération non-humaine.

6.Tu soulignes l'importance de la nourriture crue. Peux-tu nous en parler?

L'alimentation végane crue est pour moi ce qu'il faut pour la santé. Dans une large mesure, cela libère une personne d'avoir à faire face aux maladies, à l'inquiétude concernant sa santé. Je n'ai pas été ne serait-ce que légèrement malade en de nombreuses années.

Aux USA, en particulier parmi les gens africains, la maladie est pratiquement un thème central dans la vie, que ce soit l'obésité, le cancer, le diabète, la congestion cérébrale, les infarctus, l'impotence, le stress, etc.

Le véganisme crudivore, en particulier le véganisme crudivore faible en gras qui consiste surtout en des fruits frais et en des légumes verts, est pratiquable, aisé sur le plan matériel en termes financier, et créatif.

Et il exige de la discipline et de la cohérence, des tendances dont nous avons besoin en tant que personnes se considérant comme révolutionnaires.

Le véganisme crudivore est à la fois extrêmement bon pour la santé, et amène également les gens à devenir plus hardcore et plus sérieux quant à la vie et le travail. Le véganisme crudivore c'est une santé vigoureuse et une mentalité sans compromis.

7.L'Afrique est un continent en attente de la révolution. Penses-tu que le véganisme est la clef pour cela?

Oui. Le véganisme est partout potentiellement une composante importante de la révolution, et nous avons besoin de la révolution partout dans le monde.

Nous avons besoin d'esprits guerriers vegans qui ont une vue globale au sujet de comment les humains coexistent dans le monde avec les autres êtres vivants, tout en corrigeant les contradictions sociales dans la société humaine.

Une société plus humaine émergera avec le véganisme en arrière-plan, dans et après la révolution. Et également une société avec une santé meilleure, plus juste, et durable.

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Re: Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*

Messagede altersocial » 18 Nov 2012, 12:29

K.O.A.L.A a écrit:Voici ici une interview(par "La Terre d'abord")du groupe Afrikan raw vegan talk, exemple que la culture végan n'est pas nécessairement une affaire de "petitEs blancHEs européenEs"...


L'article de courant alternatif analysait la scène végan européenne :wink:

Quelqu'un comme moi ne pourrait jamais se placer dans la scène blanche pour la libération animale, parce qu'ils agissent comme si c'était le problème central de l'injustice dans le monde, ce qui est dans ma perspective à la fois absurde et ridicule.


... peut être le véganisme social dont tu parles :wink:
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Re: Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*

Messagede Pïérô » 19 Nov 2012, 01:18

MélusineCiredutemps a écrit:un thème de discussion qui est important et intéressant et qui était jusque là absent de ce forum.

C'est faux, il y a au moins deux topics sur la question :
. "Anarchisme et Veganisme : la libération animale en question." :
viewtopic.php?f=69&t=2391&hilit=veganisme
. "antispécisme / veganisme" :
viewtopic.php?f=69&t=4610&hilit=antispecisme

MélusineCiredutemps a écrit:Et quel peut être le résultat de ce type de réaction/censure si ce n'est la radicalisation du camp dont les arguments ont été invisibilisés par la "mise en corbeille" ?

C'est poser un acte en rapport de force et en menace, qui vaut peut être pareil que celui de l'annonce de la mise en corbeille si l'on rentre dans le champ du prosélytisme antispéciste, mais qui lui repose sur ce qu'affirme ce forum à l'entrée, et où il n'y a pas tromperie sur la marchandise là. Et l'affirmation de l'existence d'un "camp" d'une manière guerrière ici dans ce domaine peut porter à interrogation , et réaction, au regard de ce qui est porté ici, et d'une manière pourtant ouverte, mais ferme sur certaines choses importantes en terme de sens. S'il doit y avoir un petit "camp" de cette espèce ici, et qui viendrait combattre ce qui forge ce forum, alors qu'il aille voir ailleurs, l'espace net est infini.

MélusineCiredutemps a écrit:Je ne cautionne pas ce qui est décrit plus haut concernant l'affaire de St Imier, mais je me demande juste si, à tout hasard, les arguments de ces personnes n'auraient pas été précédemment censurées dans d'autres espaces de débats et d'expression avant d'en arriver à agir comme elles l'ont fait...

C'est le même mode d'argumentation, et très manipulateur, et cette argumentation permet de justifier toute forme de terrorisme, et pas qu'intellectuel.

MélusineCiredutemps a écrit:Pour l'instant j'ai l'impression que, dans le cas présent, la corbeille servirait à cacher lâchement une question jugée embarrassante.

Ce n'est pas une question embarassante pour moi, mais bien le problème d'un courant à rejeter, et je prend là le temps d'y répondre, mais il n'était pas annoncé au début de ce topic que le sujet serait celui-là et il y a bien tentative de manipulation et attitude prosélyte.


K.O.A.L.A a écrit:Concernant le bouquin de Singer, je ne l'ai pas lu, il s'agit d'un ouvrage de "référence" pour la libération animale(d'après ce que j'ai pu avoir comme retour dessus).

"pour les animaux tous les humains sont des nazis"

Isaac Bashevis Singer

et dans le même registre puant
"Un jour nos petits-enfants nous demanderont : où étiez-vous pendant l’Holocauste des animaux ? Qu’avez-vous fait contre ces horribles crimes ? Nous ne serons pas capables de donner la même excuse une seconde fois, que nous ne savions pas."

Dr. Helmut Kaplan

ce type d'argumentation est nauséabonde.

Et le soucis, c'est que la condition animale peut être traitée sans être mise sur le même plan que la condition humaine. C'est ce que font les antispécistes et qui est dénoncé par l'anarchisme révolutionnaire, social, de lutte de classes, etc... Et évidemment, et malheureusement ici on n'échappe pas au registre habituel des antispécistes qui dès lors que l'on remet en question cette lecture de la vie et du monde, peuvent aller jusqu'à taxer ceux et celles qui ne se reconnaissent pas dans cette idéologie, de complices du système et de tortionnaires du monde animal. Cette manière de mener le "débat" s'apparente à une forme de terrorisme intellectuel.

Etre sensible à la condition animale, est une chose, et il ne faudrait pas se tromper sur les données du problème et tout mélanger, végétarisme antispécisme etc...car l'antispécisme, lui, en fait un combat central et développe une idéologie et un regard sur le monde très particulier. L'antispécisme est un isme, donc une théorie. Et comme son nom l'indique c'est une théorie qui considère qu'il n'y a pas de hierarchie entre les espéces. Mettre sur le même plan êtres humains et animaux, sur le même plan la question de la libération de la femme et de l'animal, l'exploitation de l'Homme par L'Homme et "l'exploitation" animale, ne s'apparente pas au mouvement révolutionnaire et donc anarchiste, pire même, de par le confusionisme entretenu, et les pratiques sectaires rencontrées se rapportant d'avantage au domaine du religieux que du matérialisme, c'est une sensibilité parfaitement réactionnaire dont on doit se démarquer clairement.

Et c'est bien là pourquoi il faut replacer les tenants et aboutissants de l'existence de ce topic, et pas tout mélanger.



Article de REFLEXs : http://reflexes.samizdat.net/spip.php?a ... animaux%20

Article dans l'En Dehors, le 26-02-2006 :

double page sur "les faux amis de la décroissance"

Les antispécistes

"Le spécisme est à l'espèce ce que le racisme et le sexisme sont respectivement à la race et au sexe." Pour les antispécistes, l'espèce humaine est une espèce animale comme les autres, juste plus intelligente. Pour eux, l'homme a les mêmes droits et les mêmes devoirs que toutes les autres espèces, ni plus ni moins. Dans cette logique, l'humanisme est pour les antispécistes aussi condamnable que le racisme. Cette thèse rencontre un certain succès chez les écologistes, heurtés avec raison par la condition des animaux dans le système industriel. Très présents dans les pays anglo-saxons à travers le mouvement de « libération animale », ils ont aussi des soutiens chez des scientifiques et des biologistes. Les antispécistes se présentent souvent sous un aspect « cool » et « alter ». Comment ne pas être tentés d’y voir des amis sympas pour se battre contre le capitalisme ? Pourtant, la conclusion de cette idéologie aboutit inéluctablement à la bestialisation de l’humain. Au sortit de la Seconde Guerre mondiale, pour ne pas sombrer à nouveau dans la barbarie, un des grands principes a été de réaffirmer la différence entre l’humain et l’animal. Or, l’antispécisme récuse tout simplement ce qui fait notre spécificité d’homme : le libre-arbitre, la liberté de conscience. Attention, ce n’est pas parce que l’on partage certains combats que l’on est d’accord sur l’essentiel : notre conception de l’homme. Une société qui n’est plus capable ni de respecter les animaux ni de faire la distinction entre un humain et un animal est dans une mauvaise passe.


Article initialement paru dans Courant alternatif, octobre 2010. Lire l’original ici : http://oclibertaire.free.fr/spip.php?ar ... 0#forum836 :


Etre vegan, une mode pour temps de crise

L’antispécisme est apparu dans le paysage politique hexagonal au début des années 90 avec la diffusion en France de La Libération animale de Peter Singer (1975), puis des Cahiers antispécistes animés par Yves Bonnardel et David Olivier. Après quelques débats parfois houleux, il fut rejeté (avec raison, selon nous) par la quasi-totalité des organisations d’extrême gauche et anarchistes (avec des arguments parfois douteux mais le plus souvent convaincants *). Chassé par la porte, il est revenu par la fenêtre sous une forme anglo-saxonne plus militante et puriste, drapée d’anarchisme life style, le veganisme. Etre vegan est devenu un signe de reconnaissance au même titre qu’un style vestimentaire ou musical, qu’une façon de parler ou d’écrire. Une mode, en somme.


Nous ne distinguons pas ici l’antispécisme du veganisme. Disons simplement que l’antispécisme fournit les fondements idéologiques, mais s’accommode parfois de certaines concessions. Les vegans, eux, sont souvent plus radicaux dans leurs exigences quotidiennes, mais ils sont souvent engagés dans d’autres causes et donc plus insérés dans des réalités qui sont les nôtres. Les uns comme les autres ne mangent ni viande ni poisson, et sont, surtout les vegans, en général végétaliens en ce sens qu’ils étendent leur refus de consommation et d’utilisation à tous les produits issus de l’exploitation des animaux (élevage, chasse, cueillette) : lait, œuf, miel, fromage pour la nourriture, mais aussi laine, cuir, fumier dans le domaine domestique. Ils n’utilisent aucun produit destructeur d’animaux quel qu’il soit.

Nous n’aborderons pas ici la question de la supposée nocivité de la viande pour la santé ; ni celle du rapport entre l’alimentation carnée, la monoculture et l’agriculture intensive destructrices ; ni, non plus, celle des conditions « barbares » de l’abattage ou de l’expérimentation animale. En effet, les problèmes soulevés là ne viennent qu’à l’appui d’une conception du monde beaucoup plus fondamentale, que les antispécistes auraient plus de mal à faire partager s’ils n’utilisaient ces problèmes en jouant sur le pathos ou sur des images chocs.

Il est bien évident que s’il était prouvé que toute consommation de viande rendait impossibles les rapports égalitaires entre les humains, nous nous en passerions. Entre le communisme et la bidoche, il n’y a pas photo ! Mais, pour l’instant, nous nous contentons de dire qu’il faut remettre en cause la manière productiviste/capitaliste dont la nourriture (carnée, comme céréalière ou légumière) est produite… et que, par conséquent, cela signifie globalement diminuer la consommation de viande dans les pays du Nord. De la même manière, il n’y a pas besoin de discuter longtemps pour préférer les élevages volaillers de plein air plutôt qu’en batterie (tant pour l’animal lui-même que pour nous)… ou pour promouvoir des méthodes d’abattage le moins cruels possible. Quant à la santé, c’est une autre question. Même si la nourriture végétalienne contient « tous les nutriments dont les êtres humains ont besoin », nous ne saurions réduire la bouffe à une simple fonction de survie. Ce dont nous avons besoin, c’est aussi du plaisir, sans lequel il n’y a pas de vie supportable ! Il y a déjà la télé avec son surplus de spécialistes… de la minceur, de la diététique, de l’élevage des enfants, de la sexualité ; des psys, des curés, des pédagogues, des économistes qui ne font qu’infantiliser le public en lui donnant des conseils sur ce qui est bien pour lui ; faut-il en plus qu’on en retrouve en milieu libertaire qui nous disent comment bien manger ?

Les bases

Si, éventuellement, nous pourrions cesser de manger de la viande pour les raisons évoquées plus haut, le fondement philosophique de l’antispécisme et du veganisme à lui seul nous en dissuaderait. Quel est-il ? C’est la considération que les intérêts des animaux non humains doivent être pris en compte au même titre que s’il s’agissait des intérêts humains, toutes les espèces animales méritant une égale considération dans la mesure où ce sont des êtres sensibles dotés d’un système nerveux et qui, par conséquent, souffrent (1). Pour résumé, Bonnardel affirme que « les intérêts d’un animal à ne pas souffrir et à vivre une vie heureuse et satisfaisante importent autant que les intérêts équivalents pour un être humain ».

Par ailleurs, selon les antispécistes, il faut étendre la notion de droit à l’ensemble du vivant. Or il ne s’agit là que d’une fausse égalité, puisque ce droit, qui concernerait une énorme quantité d’espèces, ne serait élaboré que par une seule, l’humaine, qui saurait ce qui est bon pour les autres, incapables de s’exprimer dans ces termes-là. C’est bel et bien un point de vue de dominant. La conséquence de cette égalité des droits réclamée est écrite dans un brochure, Nous ne mangeons pas de viande pour ne pas tuer d’animaux (mai 1989-novembre 1992, p. 9) : « Il n’est pas fait de différence quant aux vies d’un humain et d’un animal. » Un point de vue très « spéciste » puisqu’il considère chaque espèce comme un tout. Il y a pourtant des humains que nous serions amenés à détruire plus qu’à protéger !

Que nous disent les antispécistes ? Vous êtes pour la liberté, l’égalité, la justice, alors vous devriez être antispécistes !

Eh bien non !


Lors d’une rencontre intergalactique en Espagne en 1997, la motion antispéciste disait ceci : « Le mouvement de libération animale doit se renforcer pour lutter contre le monstre libéral. » Mais ce mouvement, c’est un seul animal qui le mène au nom de tous ! Ces Fronts de libération sont le fait d’une avant-garde autoproclamée qui agit au nom de… l’égalité !

Selon nous, les revendications de la politique, de l’anarchisme, des mouvements d’émancipation, c’est que la liberté, l’égalité, la justice, etc., soient portées par les intéressés eux-mêmes et pas décidées en dehors d’eux. Or, dans ce cas des animaux, les « libérateurs » seraient des représentants autodésignés et non révocables ! C’est de l’anthropocentrisme assorti d’anthropomorphisme : qu’est-ce qu’un animal « sait » de la liberté, de l’égalité ?

Pour qu’il y ait de l’inégalité entre des êtres, il faut qu’il y ait aussi de l’égalité : le maître, pour se faire comprendre de l’esclave, doit parfois se mettre à son niveau, parler le même langage… Et c’est parce qu’il y a cette « égalité »-là, même la plus ténue, qu’il y a potentiellement la place pour une revendication égalitaire. C’est pour cela que l’esclavage peut être aboli, qu’il en est de même de la domination masculine, et d’autres dominations entre humains, et que cette tension entre égalité et inégalité a un potentiel universel au sein de ce que l’on peut appeler l’humanité : ceux et celles qui en formulent l’idée et la volonté. Nous défendons le principe d’auto-émancipation. Sinon, on est dans la prise en charge, la charité, la pitié – mais il est vrai que certains militants fonctionnent sur ces registres-là dans leur rapports à d’autres humains ; ils veulent les organiser, les libérer, leur amener la conscience, les délivrer du mal, etc. (2).

Placer sur un même plan d’égalité toutes les espèces animales, cela signifie que :

* Soit il faut apprendre à tous les prédateurs à ne plus bouffer nos frères animaux. Et cela est valable pour les humains mais aussi pour les autres, donc il faut aussi rééduquer les tigres, les ours, les loups, etc., pour leur apprendre à devenir végétariens (certains antispécistes sont allés jusque-là). Bien évidemment, si ce genre de délire était exaucé, ce serait une catastrophe écologique et c’est probablement l’ensemble des espèces animales qui disparaîtrait.

* Soit il y a des espèces animales qui conservent le droit d’en bouffer d’autres, et alors là c’est vraiment trop injuste. On ne voit pas pourquoi notre frère renard aurait le droit de se taper une poule alors que nous n’aurions pas le droit de nous griller un poulet.

Les antispécistes font, de fait, des animaux non humains un tout... Or les animaux n’existent comme un ensemble que par rapport à une vision humaine qui le décide ainsi, en fonction d’une conception particulière de ce qu’est le « vivant ». Or Homo sapiens étant aussi un animal (un primate), il fait partie de cet ensemble à libérer. Mais pour qu’il puisse avoir un « regard sur… », il faut bien qu’il soit aussi partiellement extérieur à cet ensemble, et pas totalement partie intégrante. En fait, il n’y a pas UN « monde animal », mais certainement un « monde du vivant » qu’il est compliqué de définir correctement... et c’est une très bonne chose, car dès lors qu’il le serait « scientifiquement », et donc circonscrit précisément, il cesserait peut-être par là même d’être véritablement vivant.

Déclarer les hommes et les femmes comme les égaux des animaux, c’est adopter le seul point de vue biologique qui ne dit rien de l’humanité de l’être humain, qui ne s’adresse qu’à sa matérialité physiologique, cellulaire, son ADN… Ce qui est bien utile, soit dit en passant, à ceux parmi les humains qui y trouvent matière à justifier la domination, le dressage, l’utilisation rationnelle, économique, des corps et des esprits, les manipulations génétiques, etc.

Occupons-nous donc déjà de ceux et celles qui, au sein de l’humanité, réclament de la liberté, de l’égalité et de la justice. Il y a de quoi faire !

Notre spécisme

Au dire des antispécistes, les spécistes (3) que nous serions s’appuieraient sur une conception anthropocentriste dans laquelle les humains seraient le centre du monde, et sur l’existence d’un ordre naturel et immuable.

Or nous considérons bien sûr que l’espèce humaine est dans le monde, qu’elle n’en est qu’une infime partie qui n’est ni le centre ni le sommet d’une quelconque hiérarchie, et qu’elle disparaîtra… et on s’en fout. Notre « spécisme » s’appuie sur l’idée que le monde qui nous entoure est aussi une ressource, pour notre survie et notre plaisir, que nous devons utiliser avec parcimonie, en créant le moins possible de dégâts irréversibles. Et cela non pas en vertu d’un respect transcendant pour dame Nature, non pas au nom d’une morale qui nous viendrait d’en haut ; mais simplement pour ne pas scier la branche sur laquelle nous sommes assis, et pour réunir le maximum de conditions permettant de rendre possible la satisfaction des besoins et des désirs des êtres humains dans le cadre de rapports égalitaires entre eux (et non entre toutes les espèces), afin de jouir le plus possible, et non pas de souffrir le moins possible. C’est en cela aussi que nous nous séparons des sectes comme « écologie profonde » (4). Si c’est cela être spéciste, soyons spéciste. Notre « spécisme » ne s’appuie pas non plus sur l’existence d’un ordre naturel qui voudrait que « l’Homme mange de la viande, comme ça a toujours été ». Nous savons bien qu’il n’y a pas d’« ordre naturel » et qu’il n’y a rien de plus discutable que de se référer à de pseudo-lois de la nature pour les appliquer aux relations sociales. Et d’ailleurs, notre opposition radicale aux primitivistes (5) exprime assez bien que nous ne recherchons pas notre projet communiste libertaire dans un état de nature, un âge d’or quelconque, mais bien dans un remodelage volontaire des rapports entre les êtres humains – entre eux d’une part, et au monde de l’autre.

Et ce n’est pas se référer à un état de nature que de constater que pas mal de communautés humaines ne peuvent vivre dans leur environnement qu’en chassant et en mangeant des animaux parce que le sol ne peut pas produire de végétaux suffisants pour les nourrir : des Inuïts du Grand Nord aux Papous de Nouvelle-Guinée. Ou alors, les antispécistes considèrent que ces peuples devraient se replier vers des zones cultivables – et, par la même occasion, disparaître.

Selon certains antispécistes, « le spécisme est à l’espèce ce que le racisme est à la race, et ce que le sexisme est au sexe : une discrimination basée sur l’espèce, presque toujours en faveur des membres de l’espèce humaine (Homo sapiens) ». Ce rapprochement constitue à leurs yeux un argument choc pour accréditer leur théorie comme découlant naturellement des luttes contre toutes les oppressions et les discriminations qui structurent les pratiques libertaires. Il se pose comme une évidence dont la vocation est essentiellement culpabilisatrice : Si tu es contre le racisme, le fascisme, le sexisme, tu ne peux qu’être contre le spécisme (certains, heureusement peu nombreux, sont allés au bout de cette logique : « Tu manges de la viande, tu es comme un nazi »). Sauf que la lutte contre le racisme, comme contre le sexisme, concerne des êtres humains que nous refusons de mettre sur le même plan que les animaux, et qui, le plus souvent, prennent en charge leur lutte. Non, spécisme, racisme, sexisme ne sont pas des équivalents sur le marché de la pensée postmoderne ! Sinon, ne devrions-nous pas cesser toute discrimination entre les classes sociales et affubler cette toute nouvelle lutte du néologisme « anticlassisme » ?

Ce rapprochement ne concerne que les vegans et les antispécistes politisés et que nous sommes amenés à côtoyer. Mais il en est d’autres qui n’ont pas les mêmes soucis ! : « Nous sommes apolitiques parce que nous avons une priorité : transformer l’humanité omnivore en humanité végétarienne. Tous les autres combats (luttes contre les inégalités entre humains...) pourront ensuite être menés. En effet, les souffrances infligées aux animaux sont incomparablement plus nombreuses et intenses que celles des humains. Ceux qui ne tiennent pas compte de cette priorité ou qui font des comparaisons déplacées sont des spécistes », proclamait une association se voulant apolitique (AIDA, Action information pour le droit des animaux) en 1994.

Quels que soient nos régimes alimentaires ou nos croyances, nous pouvons tous manger végétalien

Depuis quelques années, les bouffes organisées dans des lieux collectifs et dans des rassemblements sont de plus en plus prises en charge par des vegans sans que la chose soit réellement discutée collectivement.

« Il est à noter qu’un même repas sans viande peut facilement satisfaire aussi aux exigences juives et musulmanes – et peut même satisfaire tout le monde ! Du point de vue de l’organisation, un menu unique, végétalien, constituerait une simplification et non une complication… » (David Olivier)

Un argument propre à décourager d’autres initiatives, qui ne manqueraient pas de passer pour diviseuses ! Les vegans sont ainsi fidèles à leur engagement tout en paraissant ouverts et tolérants : nous pouvons tous manger végétalien ! Ben voyons ! Qui peut le plus peut le moins. Jusqu’au jour où une nouvelle idéologie (habillée d’arguments scientifiques, comme toujours) décidera qu’il ne faut manger que des aliments cuits de telle ou telle manière (pour notre santé, bien sûr !) ; ou ne plus boire d’alcool pour mille et une raisons (santé encore, ou utilisation de bactéries sensibles si on découvre un jour qu’elles le sont, puisqu’elles sont nos ancêtres) ; ou encore étendre nos interdits à certaines espèces que nous considérions jusqu’à présent comme des plantes mais qui, à la suite de nouvelles études scientifiques, apparaîtraient à la frontière du végétal et de l’animal (comme certaines algues).

Oui, c’est vrai, il est possible de survivre en France en ne mangeant ni viande, ni poisson, ni fromage, ni œufs, ni miel, et même sans boire d’alcool ni griller nos légumes. Pas de problème si on reste sur le terrain du « nécessaire » et de l’« utile ». Et pourquoi pas – puisqu’il s’agit de simplifier pour éviter la complication – ne bouffer que des pilules contenant le strict nécessaire décidé par l’académie de médecine, mais sans trace animale, et dont la production serait confiée à des entreprises spécialisées ? Et ce n’est pas une plaisanterie : nombre d’associations antispécistes, de par le monde, défendent cette option et sont favorables aux recherches en la matière. Après celles qui sont prônées et même financées aux Etats-Unis par des groupes postmodernes dont l’objectif est de parvenir à ce que les hommes puissent être enceintes, ou que deux ovules puissent se féconder, confions aux laboratoires et aux savants le soin de nous organiser la cité radieuse !

En fait, c’est par cet argument biaisé par le « nécessaire » et l’« utile », étayé par l’« absence de problème » que cela entraînerait, que nos vegans parviennent à imposer deux ou trois jours de « culinairement correct », même s’ils savent que, passé ce moment temporairement libéré, la très grande partie des pauvres pécheurs que sont les viandistes retomberont dans leurs errances. Eh bien si ! Il y a un problème, c’est qu’une dimension est toujours absente de ce débat sur la nourriture : le plaisir. C’est toujours « on peut se nourrir », « ce dont les humains ont besoin »… Mais nous ne nous nourrissons pas que pour survivre ! Cette façon de contourner la question du plaisir pour tout ramener à l’utile est bien typique de ce retour au puritanisme et à la morale auquel nous assistons actuellement, et que nous évoquions au début de l’article. Manger bien, faire bien, lutter contre le mal, etc. Et puisque nous y sommes, ne pourrait-on pas ne faire l’amour que pour la reproduction ?

L’argument selon lequel le spéciste se retrancherait derrière un hypothétique besoin de viande pour survivre, alors que, nous dit l’antispéciste, la seule réalité, c’est que nous somme simplement capables physiologiquement d’en manger, est totalement fallacieux ! Lorsqu’un spéciste mange de la viande, c’est parce qu’il aime ça et non « parce qu’il se sent obligé de le faire » (par obligation nutritionnelle ou culturelle), comme le prétend Olivier.

Donc, en bref, si nous pouvons manger végétalien, il est difficile de le faire en toute convivialité avec des gens qui nous y invitent au prétexte que ça serait notre plus petit dénominateur commun, et qui en font une question de principe. La seule raison qui peut faire accepter ce « menu unique sans complication », c’est de se décharger d’une tâche sur d’autres qui s’en régalent… Pas très libertaire !

En revanche, cette convivialité culinaire serait possible si disparaissait toute trace de prosélytisme et de jugement implicite sur les omnivores.

OCL

* Deux textes importants furent produits à l’époque : « Nous ne mangeons pas d’antispécistes pour ne pas tuer d’animaux » en octobre 1993 par « Reflex » et « Anarchisme et antispécisme » de Daniel Colson, La Griffe n°11 octobre 1998. L’un comme l’autre sont toujours d’actualité.

(1) Bien entendu, des divergences existent quant à l’existence de ce système nerveux et sur les frontières de la souffrance. Et les coquillages, dans tout ça ? Certains en mangent, d’autres non. Chacun s’en remet à ce qu’il croit être la bonne école scientifique.

(2) Le jour où les animaux se révolteront, alors on verra. Et s’ils le font ( ?), ce sera probablement au sein de chaque espèce : contre le mâle dominant chez certains, contre la poule dominante, etc.

(3) Le spécisme est à l’espèce ce que le racisme est à la race, et ce que le sexisme est au sexe : une discrimination basée sur l’espèce, presque toujours en faveur des membres de l’espèce humaine (Homo sapiens).

(4) Voir « Du retour du religieux dans les écologies », Jean Transenne, Courant alternatif, hors-série Spécial Ecologie, hiver 2010.

(5) Ils considèrent qu’il faut en revenir au stade des chasseurs-cueilleurs. Un stade d’ailleurs complètement mythifié et s’appuyant sur les conceptions scientifico/ ethnographico/ anthropologico fluctuantes, mais surtout mal digérées.




--------------------------------------------------------------------------------

L’antispécisme, comme le veganisme, est une culture urbaine. Ce n’est pas un hasard si l’un comme l’autre sont venus des Etats-Unis et d’Angleterre, sous la double influence d’un zest de puritanisme protestant et de l’urbanisation précoce dont ces deux pays ont été les champions.

La majorité des populations occidentales, depuis plusieurs générations, n’entretiennent plus avec la campagne qu’un rapport mythique, touristique et nostalgique et ont perdu tout contact réel avec l’origine de leur nourriture (carnée comme végétale). Ils ne savent ni comment ça pousse, ni comment ça vit, ni la forme que ça a, ni comment ça se tue. Alors que la vie rurale et paysanne mêlait intimement les humains et une partie du monde animal (je ne dis pas dans une joyeuse harmonie !), le développement urbain a façonné des comportements apparemment opposés, mais qui se côtoient de manière schizophrénique, vis-à-vis de l’animal. D’un côté, la production d’un bestiaire désincarné et idéalisé : l’univers Disney, les ours en peluche, les animaux de compagnie, toutes les formes anthropomorphiques de la cité idéale harmonieuse ; de l’autre, des zombis pour qui la viande c’est le hamburger et la croquette de poisson, sans rapport avec l’animal qui n’est plus que « de compagnie » et ne se mange pas. En fait, ces comportements sont le même produit de l’éloignement progressif du monde animal.

JPD


--------------------------------------------------------------------------------

P.-S.

Suite aux demandes dans les forum, l’article de Daniel Colson cité en référence est proposé ci dessous, à télécharger en format pdf.

Celui paru dans REFLEXes est disponible en ligne à l’adresse : http://reflexes.samizdat.net/spip.p...

* article de Colson dans La Gryffe - 1998 (PDF - 483.8 ko) 3 pages au format pdf

http://oclibertaire.free.fr/IMG/pdf/Ant ... _1998_.pdf
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Re: Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*

Messagede Nyark nyark » 19 Nov 2012, 15:08

Bon, je vais tâcher de mettre un peu d'ordre dans mes idées et dans ma réponse car beaucoup de choses ont été dites et m'interpellent.

Déjà, il faudrait délimiter le sujet et savoir de quoi on parle : antispécisme, véganisme, végétalisme, végétarisme ? J'aurais tendance à rejoindre un peu Mélusine là-dessus : je ne me sens pas antispéciste et me sens en effet beaucoup plus proche de mes chats que je ne les sens proches d'une huître (sauf pour la gober, mais ils n'en auront pas l'occasion, il n'y en a jamais à la maison^^). D'ailleurs, le fait même d'avoir toujours eu des animaux m'éloigne des antispécistes purs et durs qui rejettent la notion d'animal de compagnie.

Quoi qu'il en soit, il est un peu facile, pour rejeter un courant, une idée, de s'appuyer sur les dérives de celui-ci : encore faut-il savoir si cette idée est en elle-même porteuse de dérives, ou si c'est l'humain qui, poussant tout à l'extrême, tombe dans l'intégrisme, rendant détestable une idée respectable à l'origine. Inutile, je pense, de développer.

Pour situer les choses et parler de ma petite personne, ma démarche a été celle de Fabrice Nicolino qui a vu, derrière l'entrecôte, le boeuf, animal sensible à la douleur et souffrant tout autant qu'un humain si on l'écorche. C'est ainsi que j'ai supprimé, peu à peu, la viande de mon alimentation. Pour l'instant, je n'en suis qu'à la viande, n'ayant pas encore banni les autres produits d'origine animale (laitages, miel, etc).
Pour autant, j'ai la plus grande sympathie pour les végans et j'admire le courage dont il faut faire preuve dans cette société pour se passer de tout ce qui est d'origine animale. Le courage et le temps, car, tout autour de nous, tout est fait pour nous pousser à la consommation de produits d'origine animale. Surtout que je me vois mal demander à mes chats de devenir eux-mêmes végétariens (joke, mais pas tant que ça...)

Pour revenir à certaines parties du sujet qui ont été traitées ici :
- Ce qui reste pour moi une anecdote à St-Imier (je sais, celleux qui y étaient vont hurler en lisant le mot "anecdote") : c'est, certes, typique, à mon avis, de ce que j'appelle "dérive", pour le côté violent de l'action. Mais il est vrai que, pour un végé-végan, sentir l'odeur de la viande est une réelle violence, souffrance qui peut donner envie de vomir. C'est mon cas. Et le fait de demander un effort aux carnivores quelques jours par an ne me semble pas insurmontable. Il suffit de faire preuve d'un peu d'imagination. Je crois avoir déjà parlé, dans un autre topic, de certaines soirées aux Vignoles : quand ce sont les "Tabliers volants" qui se chargent de la cuisine (complètement végan, sans un gramme de fromage ou d'oeuf), tout le monde se régale car c'est tout simplement très bon et "goûteux". Les carnivores sont les premiers étonnés et s'exclament souvent : "Mais c'est super bon !". Hé oui : il est possible de cuisiner végan sans avoir l'impression de s'auto-flageller. Quand nous organisons nos soirées au CICP, la bouffe est végé (pas végan) et personne n'est encore venu se plaindre.
- La notion de "plaisir" : encore faut-il savoir à partir d'où et de quand elle se situe. Voir le § précédent : si les viandistes (carnivores-viandards-etc) ne peuvent éprouver de plaisir qu'en mangeant un hamburger ou une cuisse de poulet, ce plaisir n'est peut-être pas indispensable au quotidien et je reviens à la notion d'"effort", si tant est qu'il y ait besoin d'un très gros effort pour manger des légumes, des pâtes ou du riz, pour peu que ceux-ci soient finement cuisinés. Il fut un temps, lointain, où l'on ne savait se protéger du froid qu'en portant de la fourrure : celle-ci est devenue complètement inutile et seulement synonyme d'un luxe et d'un étalage de richesse qui fait gerber les plus accros des carnivores, dans nos milieux en tout cas.
- Par contre, et j'en terminerai là-dessus, c'est aussi à nous (les végés au sens large) de faire un effort : il ne suffit pas de déverser de la merde sur un barbecue, il nous faut aussi être capable de proposer une cuisine alternative qui fasse plaisir à tout le monde (voir ce que j'ai dit sur les soirées aux Vignoles).

Je pense que, dans certains cas, comme celui évoqué à St-Imier, la violence est contre-productive : la preuve, elle n'a convaincu aucun-e d'entre vous. Par contre, je n'hésite pas à être violente (j'avoue) dans certains cas : fourrure, corrida, car là on atteint à l'inutile et à l'indécent et je n'éprouve pas la moindre compassion pour le torero qui se fait embrocher. Lui a bien voulu être là, le taureau et les chevaux, on ne leur a rien demandé, on les a même torturés et drogués avant pour qu'ils soient bien prêts à se faire massacrer pour le seul "plaisir" des aficionados.

Enfin, chez beaucoup d'entre nous (végés, toujours au sens large) la démarche a été personnelle, fruit d'une évolution de la part de gens qui aimaient les animaux et étaient sensibles à leurs souffrances. On ne peut donc que souhaiter que d'autres ressentent la même chose et participent de la même démarche : c'est quelque chose que je vois de plus en plus autour de moi. Par contre, lire, faire lire certains ouvrages traitant de la question, est-ce du prosélytisme ? Je ne le crois pas : nous ne forçons personne, nous voulons seulement vous donner les éléments intellectuels nécessaires au dépassement de la simple sensibilité à la souffrance d'autrui. Et c'est là, au-delà de cette sensibilité que tout le monde n'éprouve pas (je connais bien des gens qui n'aiment pas, voire qui détestent les chiens ou les chats), que nous pouvons nous rejoindre, dans la mesure où tout le monde est sensible au moins à une chose : c'est la destruction de notre planète.

J'arrête là, même si mon post est très incomplet (et non étayé par des références bibliographiques car tout cela ne vient que de mon petit cerveau fatigué) : je le trouve déjà trop long !

À suivre donc...
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Messagede K.O.A.L.A » 19 Nov 2012, 19:54

Merci Nyark nyark ;) je te rejoins sur pas mal de point.
Là j'ai pas un temps énorme mais des points ont été exposé et ça aura(peut-être)au moins servi à ça :)
Concernant les dérives qui ont été démontrées...je suis daccord/les reconnais...étouétou mais la culture végan(ou végé)ne se limite(nt) pas à ça(je radote?)!!J'essaierai de revenir sur ce que j'entends par "véganisme social", qui peut être "révolutionnaire"('fin on peut l'inclure dans une optique révolutionnaire)(et montrer des exemples de ce qui se fait déja), et oui Altersocial une partie de ce qui est évoqué dans l'interview d'ARVT peut en faire partit à mes yeux.
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Messagede MélusineCiredutemps » 20 Nov 2012, 16:02

altersocial a écrit:Alors je vais détailler pour bien qu'on se comprenne mutuellement, et comme souvent je le ferai avec du concret ça évite les malentendus puisque je parlais des dérives possibles :wink:

1- J'ai eu en main un tract il y a bien longtemps (c'était il y a 20 ans ou plus, pour dire.... en marge d'une manif pro-animale) qui comparait les abattoirs à Auschwitz et aux 6 millions de juifs exterminés,
2 - Des anathèmes sur des populations carnivores (le plus souvent nomades, et condamnées à un unique régime carnivore + laitage), le contenu d'un anti-spécisme culpabilisant sur des données matérielles/naturelles contraignante d'une population ne prête pas à l'adhésion.
3 - D'accord pour ta description du système nerveux des mammifères. D'ailleurs qui te dit que j'en mange ? :mrgreen:

Voilà les dérives dont je parlais (et il y en a d'autres), et qui n'est pas une condamnation du végétarisme, bien que Koala voulait peut être évoqué plus le véganisme etc.


1et 2 Tu peux me relire, ainsi tu constateras que j'ai écrit qu'il y a des attitudes et propos irrationnels (ce que tu nommes des "dérives") des deux côtés
3 Personne ne m'a dit que tu en mangeais et la question ne m'a pas effleuré.

Moi je pense également à d'autres "dérives" de certains courants dits "antispécistes", mais en fait plutôt vegan sans être vraiment antispéciste qui, curieusement, rejoignent celles des défenseur-e-s de l'anthropocentrisme et qui trahissent une vision essentialiste de l'humanité et obscurantiste de l'animalité, ainsi qu'une indifférence flagrante à la souffrance animale et une volonté de ne pas prendre en compte l'individualité des animaux jugés ambarrassants... J'y reviendrai si j'ai le temps.
Modifié en dernier par MélusineCiredutemps le 21 Nov 2012, 15:55, modifié 1 fois.
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Messagede MélusineCiredutemps » 20 Nov 2012, 16:27

altersocial a écrit:Intéressant NyarkNyark. Un article à peu près semblable dans Rouge&Vert n°351, page 8.

courant alternatif a écrit:Pourtant, il n’est pas difficile de pointer que ses attaquant-e-s « petits Blancs » européens et citadins ont du mal à regarder le monde autrement qu’à travers leur propre culture et méconnaissent tant la nature que les luttes sociales. Ils-elles se sont apparemment revendiqué-e-s de l’Animal Liberation Front – à savoir notamment Walter Bond, lequel est ProLife entre autres choses –, et l’épisode suisse donne un petit aperçu des dérives dans lesquelles le veganisme peut tomber, sans parler d’un ethnocentrisme, voire d’un racisme, conduisant à condamner des peuples qui mangent de la viande depuis des millénaires et survivent grâce à cela tout en respectant la nature, comme les Inuits.


Merci Piérô car c'était le genre de dérives dont je parlais justement en page 1 sans jamais avoir lu cet article qui cible bien la sociologie de certains courants déconnectés.
Ceci dit je n'ai toujours pas de réponse pour le livre que je citais sans doute personne ne l'a lu :wink:


Quand on est à court d'argument rationnel, on invoque des considérations identitaires stériles et mensongères.... :roll:
Alors pour remettre les points sur les i :
Les zones du globe où les gens consomment la plus grande quantité de viande par habitant-e, sont les zones situées en climat tempérée, dans des pays plutôt riches où la population est majoritairement blanche. Et quel est l'aliment le plus onéreux, tant en terme de coût de production qu'en terme de prix à la consommation ? La viande. Jusqu'aux années 50/60 les paysan-ne-s occidentaux ne consommaient que peu de viande comme tou-te-s les paysan-ne-s de monde, y compris actuel, car pour elleux la viande est une denrée de luxe. Le cas des Inuits est un cas très particulier et si leur mode de vie tend à disparaître, c'est pas à cause des vilain-e-s végé qui les culpabilisent. On peut aussi évoquer les cas de régions immenses sur le continent asiatique où les populations s'alimentent traditionnellement de manière végétarienne voir végétalienne depuis des siècles...
Et au fait, si l'on condamne l'anthropophagie, est-ce qu'on risque aussi de se faire traiter de raciste du fait que certaines civilisations la pratiquait jusqu'à il y a peu ? :mrgreen:
Et parmi les gens qui sont opposés au droit à l'avortement il y a aussi des carnivores dont certain-e-s sont des plus anthropocentristes de même que parmi les antispécistes il y a des défenseur-e-s du droit à l'avortement... :)
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Messagede altersocial » 20 Nov 2012, 20:26

D'accord une grande partie de ton intervention NyarkNyark.

Los Angeles lance le « Meatless Monday », le lundi sans viande



Certes les habitants de la ville ne se verront pas infliger une amende s’ils sont surpris en train de dévorer un hamburger un lundi, mais... Le conseil municipal de Los Angeles a voté à l’unanimité une mesure visant à instaurer officiellement le « Meatless Monday », le lundi sans viande, d’après NBC News.

L’idée est évidemment d’encourager les habitants, dont plus de la moitié sont en surpoids ou obèses, à manger végétarien au moins un jour par semaine et à adopter une alimentation plus saine. A terme, l’équipe municipale espère aussi pouvoir diminuer notamment le nombre de cancers du colon, de la prostate et du sein, dont une mauvaise alimentation, trop riche en viande serait, selon eux, en partie responsable.

Cette mesure est également censée protéger l’environnement. Les élevages de bétail consommeraient environ 70% de l’eau de la ville et produiraient 20% des émissions de gaz. Récemment, Los Angeles a aussi interdit l’ouverture de nouveaux fast-foods dans les quartiers sud de la ville, qui comptent la plus forte proportion de personnes obèses.

Aux États-Unis, 36% des adultes sont obèses et un enfant sur six est touché. Pour autant, l’épidémie, puisque c’est ainsi qu’il faut la qualifier, se stabilise, selon les derniers chiffres publiés par les centres pour le contrôle et la prévention des maladies en janvier.
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Re: Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*

Messagede Denis » 20 Nov 2012, 21:03

MélusineCiredutemps a écrit: La viande. Jusqu'aux années 50/60 les paysan-ne-s occidentaux ne consommaient que peu de viande


'lut Mélu, j'espère que tu vas bien.

Je voulais juste dire un truc.

Comme beaucoup d'habitants du pays où nous vivons, j'ai une parti de mes grand-parents d'origine paysannes, dans la Creuse par exemple.
Je peux t'assurer que dans les années 50/60 et après également , çà rigolait pas pas coté bidoche, des canards au foie gras, de la saucisse au porc saigné vif
pour faire le boudin, à s'en faire péter la sous-ventrière;

des repas qui commençaient à midi et qui finissaient à 5 heures, avec des pâtés en entrée (en croûte ou pas), en veux-tu en voilà, des tranches de jambon de pays,
coupés avec des couteaux qui ne savaient par faire autrement que dépasser le cm d'épaisseur...

un élément vegan, le pâté au pommes de terre, avec de la crème en double couche, et la grosse miche de pain qui va avec.

La volaille ensuite, un chapon, ou un canard fermier, à coté desquels la dinde ressemble juste à un simple pigeon !
servi avec quelques Kilos d'haricots frais du jardin ou de pommes de terres rissolées dans de la graisse de canard, voire quelques châtaignes
Il existe aussi des variantes avec quelque lapin dodu (beaucoup d'élevage dans le monde rurale, ils se reproduisent vite)

un petit fromage ensuite, pour rire, le choix est ouvert, chaque ferme le faisait à son goût.

Bien sûr c'était pas tous les jours, juste 1 fois ou deux par semaines et c'est certain qu'ils se dépensaient dans leur ouvrage, les calories étaient brulées aussi sec !

Ha ! j'oubliais, au petit déjeuner, il y avait des tartines de saindoux et quelques bonnes tranches de saucisson, avant d'aller aux champs !

:trinque:

d'ailleurs il me semble, par expérience, qu'en Normandie ou au pays Basque ou en Corse, ils font pareil
Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

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Re: Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*

Messagede MélusineCiredutemps » 21 Nov 2012, 11:22

Illes avaient l'air d'être riche la partie de tes grands parents d'origine paysanne.... :roll: Les miens n'étaient pas d'origine paysanne, mais paysan-ne-s tout court et illes se souvenaient de l'époque, antérieur aux années 50/60 où illes avaient faim et mangeaient surtout des patates et du choux.
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Re: Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*

Messagede Béatrice » 21 Nov 2012, 11:52

MélusineCiredutemps a écrit:Illes avaient l'air d'être riche la partie de tes grands parents d'origine paysanne.... :roll:


Les miens ne l'étaient pas car ouvier(ère)s agricoles avec 5 enfants à nourrir. Et pour cela, ils avaient un petit élevage de poules et de lapins ( basse-cour ) et lorsque
celle-ci était vide ( pour diverses raisons : maladies animales, faute d'argent etc.., mon grand-père allait poser des collets dans les plaines environnantes ( en Normandie )
et avait fréquemment le garde-chasse à ses trousses, toutefois indulgent en raison de l'extrême pauvreté de mes grands-parents ( période antérieure aux années
50 et plus...)

( C'est ma dernière intervention sur ce topic ( que je juge sans beaucoup d'intérêt de mon point de vue personnel, en rapport à d'autres préoccupations sociales actuelles
bien plus graves et plus urgentes !
)
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
Louise Michel
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Re: Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*

Messagede MélusineCiredutemps » 21 Nov 2012, 12:29

Pïérô a écrit:
MélusineCiredutemps a écrit:un thème de discussion qui est important et intéressant et qui était jusque là absent de ce forum.

C'est faux, il y a au moins deux topics sur la question :
. "Anarchisme et Veganisme : la libération animale en question." :
viewtopic.php?f=69&t=2391&hilit=veganisme
. "antispécisme / veganisme" :
viewtopic.php?f=69&t=4610&hilit=antispecisme


Autant pour moi. En même temps pour les trouver il faut le temps de les chercher...
MélusineCiredutemps
 

Re: Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*

Messagede MélusineCiredutemps » 21 Nov 2012, 12:41

MélusineCiredutemps a écrit:Et quel peut être le résultat de ce type de réaction/censure si ce n'est la radicalisation du camp dont les arguments ont été invisibilisés par la "mise en corbeille" ?
Pïérô a écrit:C'est poser un acte en rapport de force et en menace, qui vaut peut être pareil que celui de l'annonce de la mise en corbeille si l'on rentre dans le champ du prosélytisme antispéciste, mais qui lui repose sur ce qu'affirme ce forum à l'entrée, et où il n'y a pas tromperie sur la marchandise là. Et l'affirmation de l'existence d'un "camp" d'une manière guerrière ici dans ce domaine peut porter à interrogation , et réaction, au regard de ce qui est porté ici, et d'une manière pourtant ouverte, mais ferme sur certaines choses importantes en terme de sens. S'il doit y avoir un petit "camp" de cette espèce ici, et qui viendrait combattre ce qui forge ce forum, alors qu'il aille voir ailleurs, l'espace net est infini.


Là, franchement tu fais une petite poussée de paranoïa... Je ne fais aucune menace, tu n'as pas de raison de te sentir persécuter. Rassures-toi, je ne représente aucun danger pour toi :roll:

Je décrivais juste un phénomène que l'on peut observer dans de multiples domaines : en stigmatisant des personnes, en méprisant leurs réflexions sans y opposer une véritable argumentation, en les menaçant de censure, on ne parvient pas à les convaincre, bien au contraire. On les pousse dans leurs retranchements. Souviens-toi que tu m'avais fait observer ce phénomène pour en tirer une conclusion constructive s'agissant d'un autre débat. Je trouve, par ailleurs que tu réagis sur ce sujet avec une passion qui ne sert qu'à illustrer mon propos en ce qui concerne le dogmatisme et les attitudes irrationnelles observables, autant chez les anthropocentristes que chez les antispécistes.
C'est toi qui pose "un acte en rapport de force et en menace" et c'est toi adopte une attitude "guerrière".
Et je ne justifie pas l'action de St Imier comme tu m'accuses de le faire. Par ailleurs, m'accuser d'avoir recours à des procédés manipulateurs alors que je m'exprime juste sincèrement c'est pas très classe te ta part... Alors je me demande quel est ton but... Si c'est d'être convainquant c'est raté.
D'autre part, j'aimerai bien que tu expliques précisément ce que tu qualifies de "prosélytisme". Qu'est-ce qui, selon toi, sépare le "prosélytisme" du simple fait d'exposer un point de vue/défendre une idée ?
Modifié en dernier par MélusineCiredutemps le 22 Nov 2012, 10:26, modifié 1 fois.
MélusineCiredutemps
 

Re: Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*

Messagede MélusineCiredutemps » 21 Nov 2012, 13:15

Pïérô a écrit:
Etre sensible à la condition animale, est une chose [...]

Là, je sais pas si c'est une impression trompeuse... Mais j'ai l'une des remarques de digger qui me vient à l'esprit. Celle qui fait référence aux "vrais" hommes "ceux qu'en ont" comme il l'écrit si bien...
Modifié en dernier par MélusineCiredutemps le 22 Nov 2012, 01:02, modifié 1 fois.
MélusineCiredutemps
 

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