Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*isme

Re: Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*

Messagede digger » 16 Nov 2012, 19:55

Ceci dit, n'étant pas vegan, je trouve absurde les agissements de St Imier mais la connerie étant la chose au monde la mieux partagée, je ne vois pas pourquoi des vegans en seraient dispensés. La proportion doit être la même qu'ailleurs. Comme je ne suis pas d'accord pour la campagne d'interdiction de consommation de viande. D'abord parce que j'ai un problème avec le mot "interdiction" et qu'ensuite, beaucoup de choses sont interdites sans que cela ne résout le moindre problème.
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Messagede Pïérô » 16 Nov 2012, 20:07

à ce propos,
Un encart paru dans Courant Alternatif d'octobre dans le comptez rendu de St-Imier

La « société anar », une Suisse qui mangerait vegan ? Au secours, fuyons !

Le comité organisateur des Rencontres de Saint-Imier avait donné son accord pour que les cantines vegan soient seules à y fournir de la nourriture – hormis un « coin snack » comprenant un barbecue et une plaque pour faire des crêpes. Mais ce quasi-monopole des vegan n’a pas suffi à certain-e-s qui ont vu là un enjeu dans un « combat » liant la « libération animale » et celle des femmes ! Trois soirs de suite, le barbecue a reçu de la merde, des mégots puis de l’eau. Le dernier soir, un groupe de personnes ont fait la chaîne autour de ce lieu « maudit » pour empêcher toute approche en criant : « Non-violence ! », en accusant les « viandards » d’être criminels ou fascistes, ou en affirmant que les « vrais » anars ne mangent pas de viande… Ce qui pouvait jusqu’ici sembler un phénomène marginal ne valant pas la peine d’être combattu est ainsi apparu comme porteur d’une volonté hégémonique. Les habituels arguments sur la facilité, avec la cuisine des vegan, de faire de la nourriture pour tou-te-s, sur leur prise en charge de l’alimentation qui ôterait aux autres une tâche lourde… ont été dévoilés pour laisser apparaître le désir d’imposer une idéologie à la fois par la force physique et par un discours à visée culpabilisante.

Cela n’est que le reflet d’un puritanisme qui s’exprime de plus en plus clairement en prônant un « politiquement correct » vestimentaire et langagier, dans le courant « style de vie » anar. Bien entendu, la plupart des personnes présentes à Saint-Imier n’ont pas osé réagir à cette offensive basée sur la culpabilité : celle de manger de la viande –comme celle de boire de l’alcool, d’être homme et Homme, d’être blanc, d’être du Nord, d’être hétéro ou simplement homo… et le barbecue n’a pas été défendu.

Pourtant, il n’est pas difficile de pointer que ses attaquant-e-s « petits Blancs » européens et citadins ont du mal à regarder le monde autrement qu’à travers leur propre culture et méconnaissent tant la nature que les luttes sociales. Ils-elles se sont apparemment revendiqué-e-s de l’Animal Liberation Front – à savoir notamment Walter Bond, lequel est ProLife entre autres choses –, et l’épisode suisse donne un petit aperçu des dérives dans lesquelles le veganisme peut tomber, sans parler d’un ethnocentrisme, voire d’un racisme, conduisant à condamner des peuples qui mangent de la viande depuis des millénaires et survivent grâce à cela tout en respectant la nature, comme les Inuits.

Le militantisme vegan est centré sur l’exploitation des animaux et leur attitude fait partie d’une scène, d’un mode de vie alternatif. Ils et elles ont été « agressé-e-s par l’odeur des saucisses », nous a-t-on dit dans leur chaîne anti-barbecue ce soir-là. Et aussi : « Tolérer qu’il y ait des lieux où on bouffe de la viande, c’est comme tolérer qu’il y ait un lieu où on puisse battre les femmes. » Ou encore : « Je ne suis pas vegan, mais je me solidarise avec parce que ce sont des victimes – comme les femmes ! » Bref, les femmes qui, au Moyen Age, étaient jugées inférieures aux hommes sur l’argument qu’elles n’étaient pas pourvues d’âme, ce qui faisait d’elles des animaux, voient les hommes les rejoindre dans le monde animal – maigre consolation.
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Messagede K.O.A.L.A » 16 Nov 2012, 22:26

Je veux bien admettre qu'il puisse y avoir des extrêmes, mais là...ça m'emmerde de lire certaines énormités, à mon avis dues à un manque de connaissances de la culture végan, qu'on peut trouver ici et là(dans l'article du Monde libertaire à ce sujet par exemple...)
Ce genre de guerre me gonfle sévère(ça peut venir des deux côtés : vegan-e comme non-vegan-e) et il y a à mon avis beaucoup mieux à faire...
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Messagede Pïérô » 16 Nov 2012, 22:33

En même temps, et comme tu l'avais annoncé au départ, tu pouvais ne pas déborder au delà des recettes végétariennes, éléments que tout le monde devrait pouvoir partager sans s'engueuler. :wink:
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Messagede K.O.A.L.A » 16 Nov 2012, 22:39

Ah non mais j'ai rien contre le fait de débattre sur la question du véganisme, de ces buts/moyens/représentations étouétou
C'est juste qu'à la suite de l'article que t'as posté j'ai eu un petit coup de nerfs...aux vues des arguments et des idées généralisatrices et de mon point de vue assez fausses...qui y sont avancées et qui malheureusement reviennent souvent... :roll:
:bisou:
Par ailleurs si j'ai un peu plus de temps j'essaierai de revenir sur certaines choses abordées ici
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Messagede Pïérô » 16 Nov 2012, 22:42

sauf que comme je l'ai dit au début :
Pïérô a écrit: Sauf que parler de végétarisme et échanger des recettes végétariennes, et rentrer dans le prosélytisme et les groupe végans et/ou antispécistes, c'est pas tout à fair pareil, et il semble que le cours de ce topic en prenne le chemin. Et voir apparaitre le vert et noir me dérange plus que beaucoup. Donc il faudrait savoir l'objectif de ce topic, car si c'est ce qui est avancé en premier lieu se tranfsforme en prosélytisme pour des courants douteux, il est clair que le débat et la contradiction sera menée.

On risque d'y revenir si tu tournes en rond pour en remettre une couche, parce que pour rappel ce n'était pas comme cela que ce topic était annoncé. Il y a donc bien tromperie sur la marchandise, et volonté de prosélytisme pour des courants bien éloignés de l'anarchisme social, et que du coup je verrais bien continuer ce topic en corbeille. :mexi:
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Messagede K.O.A.L.A » 16 Nov 2012, 22:43

Moui...
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Messagede MélusineCiredutemps » 16 Nov 2012, 23:41

Nine a écrit:Bref : je n'ai toujours pas de réponse à la question précise que j'ai posée relative au "fameux" courant " anarcho-viandard-e-s..." !
viewtopic.php?f=14&p=80966#p80836
( tant pis : beaucoup de questions demeurent sans réponses... )


Franchement, je me fiche un peu des chamailleries de St Imier. Et j'estime qu'il est réducteur de résumer la question de la condition animale à ce type d'actions menées par des personnes dont on peut se demander quelles sont leurs véritables motivations. Si leur motivation est de favoriser une prise de conscience alors il est claire qu'elles se sont trompé de stratégie.
Il y a plus grave que les chamailleries de St Imier, il y a des gens qui tombent malade à cause de traitement médicamenteux prétendus fiables après avoir servi de prétexte à la pratique de la torture sur des animaux non humains. Il y a des gens qui meurent de faim dans les pays du Sud parce que l'industrie agro-alimentaire de la viande et des produits laitiers leur ont confisqué l'accès à la terre pour faire pousser des tonnes et des tonnes de soja et de maïs OGM afin de nourrir les cochons et des bœufs qui seront ensuite dévorés dans les pays du Nord par des gens qui en tomberont malades à leur tour. Il y a des petites filles qui deviendront des vielles femmes atteintes d'ostéoporose parce que leurs parents croient bien faire en leur faisant manger 3 produits laitiers par jours. Il y a les ravages écologiques que produit cette industrie sur la planète...
Et il y aussi ça :

"Un décret et un arrêté du 30 septembre 2011 (1) ont rendu obligatoire dans la restauration scolaire le modèle de forte consommation de produits d’origine animale qui prévaut dans les pays riches depuis quelques décennies. Ces textes privent de toute alternative les usagers qui se font un devoir de réduire leur consommation de tels produits et ceux qui les refusent par conviction éthique. Cette démarche est clairement motivée par le soutien sans faille du gouvernement aux filières de la pêche et de l’élevage industriels, quel qu’en soit le coût en termes de misère humaine, de souffrance animale, de dégâts environnementaux, de santé publique ou d’atteinte aux libertés fondamentales.
Le Président de la République accuse de « sectarisme » ceux qui prennent ces questions au sérieux (2). En attendant que le gouvernement revienne à la raison, cinq associations ont déposé un recours en annulation devant le Conseil d’Etat, arguant de l’illégalité de cette réglementation.
Par le décret et l’arrêté « restauration scolaire » du 30 septembre 2011, le gouvernement s’est arrogé la prérogative de déterminer la composition détaillée des menus servis dans les cantines scolaire, imposant notamment la présence d’un produit laitier à chaque repas, et le recours exclusif aux protéines animales (viande, poisson, fromage ou œufs) dans le plat principal de chaque menu.
Le 2 décembre 2011, l’Association Végétarienne de France, One Voice, Ecologie Sans Frontière, L214 et la Société Végane ont déposé un recours en annulation devant le Conseil d’Etat. Parmi les motifs invoqués : la violation de la liberté de conscience, la non durabilité du modèle alimentaire imposé, et l’incompétence du pouvoir réglementaire.
Violation de la liberté de conscience
L'article 9 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales dispose que :
Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé […].
Par le décret et l’arrêté « restauration scolaire », le gouvernement viole la liberté de conscience des personnes végétariennes par conviction éthique, en les contraignant soit à consommer des aliments contraires à leurs convictions, soit à se contenter de repas insuffisants et carencés, puisqu’elles n’ont d’autre choix que d’écarter les aliments qu’elles ne peuvent consommer en conscience.
Les communes qui ont déjà mis en place une offre de menus alternatifs végétariens ou sans viande, dans le respect des convictions de certains usagers, se trouvent paradoxalement en infraction du fait de la réglementation récemment entrée en vigueur.
Un modèle alimentaire non durable
L’article L. 230-1 du code rural dispose que la « politique publique de l'alimentation vise à assurer à la population l'accès, dans des conditions économiquement acceptables par tous, à une alimentation […] produite dans des conditions durables. »
Malgré ces exigences, le gouvernement impose un modèle alimentaire fondé sur une forte consommation de produits d’origine animale : un modèle égoïste qui accapare une part démesurée des ressources agricoles mondiales alors que près d’un milliard de personnes souffrent de la faim, un modèle au coût effroyable en termes de souffrance animale, un modèle destructeur pour l’environnement.
Les responsables de restaurants scolaires qui, dans un souci de développement durable, mettent en place des menus bio, et réduisent parallèlement la fréquence de service des produits d’origine animale, se trouvent paradoxalement en infraction depuis le 30 septembre dernier.
L’impossible confusion entre « nutriment » et « aliment »
L’article L. 230-5 du code rural dispose que « Les gestionnaires, publics et privés, des services de restauration scolaire […] sont tenus de respecter des règles, déterminées par décret, relatives à la qualité nutritionnelle des repas qu'ils proposent […]. »
Plusieurs textes réglementaires indiquent que par « qualité nutritionnelle », il faut entendre des apports, en quantités adaptées aux besoins, de divers nutriments (glucides, lipides, protéines, etc.). Ces apports peuvent être garantis par une multitude de combinaisons d’aliments, notamment par des proportions très variables d’aliments d’origine végétale et animale. Dans ces conditions, fixer une liste de nutriments requis est bien différent d’imposer une liste d’aliments. Le gouvernement a confondu contrôle de la qualité nutritionnelle des repas et garantie des débouchés des filières de productions animales.
Le mode de consommation alimentaire, et le modèle de production qui lui est associé, sont un enjeu décisif pour l’avenir de la planète et de ses habitants. Parce que le décret et l’arrêté « restauration scolaire » interdisent la nécessaire évolution vers une alimentation responsable et solidaire, des associations et des citoyens ont choisi de se mobiliser contre ces textes."


Je trouve aussi décevant d'avoir l'impression que tu fais semblant de ne pas comprendre mon propos. Mais pour être plus claire, au cas où il le faudrait vraiment, il y a des attitudes et des propos irrationnels des deux côtés, y compris parmi celleux qui se sentent terriblement oppressé-e-s/culpabilisé-e-s à chaque fois que le sujet est à peine évoqué, parce qu'illes n'ont pas envie de remettre en question leur tranquillité et leur "bonne" conscience, leurs habitudes gastronomiques mortifères et leurs privilèges d'homo sapiens qui peuvent impunément s'autoriser à considérer et traiter des êtres comme s'il s'agissait de choses.
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Messagede MélusineCiredutemps » 17 Nov 2012, 00:25

Pïérô a écrit:On risque d'y revenir si tu tournes en rond pour en remettre une couche, parce que pour rappel ce n'était pas comme cela que ce topic était annoncé. Il y a donc bien tromperie sur la marchandise, et volonté de prosélytisme pour des courants bien éloignés de l'anarchisme social, et que du coup je verrais bien continuer ce topic en corbeille. :mexi:


Dans ce cas personnellement, il me sera difficile de ne pas considérer cela comme de la censure pure et simple...
Et quel peut être le résultat de ce type de réaction/censure si ce n'est la radicalisation du camp dont les arguments ont été invisibilisés par la "mise en corbeille" ? Je ne cautionne pas ce qui est décrit plus haut concernant l'affaire de St Imier, mais je me demande juste si, à tout hasard, les arguments de ces personnes n'auraient pas été précédemment censurées dans d'autres espaces de débats et d'expression avant d'en arriver à agir comme elles l'ont fait...
Si tu es convaincu du bien fondé de ton point de vue, pourquoi ne pas accepter que le débat ai lieu en public plutôt qu'en corbeille ? Pour l'instant j'ai l'impression que, dans le cas présent, la corbeille servirait à cacher lâchement une question jugée embarrassante. Je ne vois aucune "tromperie sur la """marchandise""" ", ni dans le titre du topic, ni dans le contenu des messages de K.O.A.L.A. Quant à l'accusation de "volonté de prosélytisme", je n'en suis pas convaincue, d'autant que cette accusation n'est toujours pas argumenté malgré la question que j'ai posée.
K.O.A.L.A. me semble sincère dans sa démarche. Il fait preuve de courage, de souplesse et d'ouverture d'esprit en proposant, sans aucune agressivité, un thème de discussion qui est important et intéressant et qui était jusque là absent de ce forum.
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Messagede digger » 17 Nov 2012, 11:41

Il me semble qu’il y a un certain nombre de questions posées ici qui débordent le cadre vegan et qui mériteraient d’être au préalable traitées ailleurs.
La principale est sans doute les sujets qui peuvent être abordées sur le FAR et les courants de pensées qui peuvent y être exprimées.
J’ouvre donc un topic sur ce thème. Sa place me paraît être dans "gestion du forum" au moins dans un premier temps, des sujets abordés pourraient être poursuivis dans "débats théoriques" ou "discussions libres".
Je l’intitule "FAR, anarchisme social et ouverture"
http://forum.anarchiste-revolutionnaire.org/viewtopic.php?f=33&t=6702#p81004
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Messagede MélusineCiredutemps » 17 Nov 2012, 13:59

Une petite chanson de Vizcacha Rebelde sur ce sujet :

William Cramps
Tueur de bouchers


(c'est tout comme ludwig mais on a changé les paroles et un peu la musique)

"J’suis pas végétarien, mais ça devient malsain /
Le vent décorne les bœufs, l’humain-e rend les vaches folles /
Les poulets ont la grippe, on clone les brebis /
Les autres bestioles flippent pour leur p’tits et leurs vies

William Cramps, tueur de bouchers (2x)

Et au supermarché, tout est bien emballé /
C’est ça avoir le choix, sans sang, sans gras, sans moi /
Si on veut en manger, faudrait oser tuer /
Saigner, vider, couper, t’aimes toujours le gibier ?

Le spectacle d'la souffrance, y’en a qu’ça met en transe /
De leurs regards obscènes, se délectent de la scène /
Un animal piégé pour un rituel à chier /
William Cramps lui adore, les brochettes de matador

William Cramps, tueur de bouchers (2x)

William Cramps a raison, ensemble régulons /
Trop d’couillons de chasseurs et d’intensifs éleveurs /
L'agro-alimentaire dessèche les terres /
Ravage les mers, distribue la misère

Tu es végétarienne mais tu t’tartines de crème /
Testé sur l’animal, vivisection banale /
C’est parce que tu l’vaux bien, qu’on torture des babouins /
Mais y a-t-il un gêne, de la bêtise humaine ?

William Cramps, tueur de bouchers (3x), tueur, tueur, tueur, tueur !"


Et pour l'écouter :

http://damn.dynamite.free.fr/vizcachare ... html#album
MélusineCiredutemps
 

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Messagede altersocial » 17 Nov 2012, 14:34

MélusineCiredutemps a écrit:
altersocial a écrit: On met humains et animaux sur le même plan avec toutes les dérives possibles ?


Les humainEs sont des animaux. Oui, nous sommes des primates comme les tarsiers. Oui, nous sommes des mammifères, comme les vaches... C'est un fait scientifique qui n'a pas besoin d'être démontré. Défendre l'idée contraire relève du créationnisme. Il n'est pas rationnel de considérer que d'un côté il y aurait l'espèce humaine et en face (voir en dessous...) tous les autres animaux sans aucune distinction entre eux, de même et pour les mêmes raisons qu'il n'est pas rationnel de ne pas reconnaître qu'il y a une différence fondamentale entre une huitre et un chat. Oui, tous les mammifères et certains non mammifères ont un cerveaux assez complexe (9 cerveaux dans le cas des pieuvres) pour que leur vie psychique dépasse la simple perception sensorielle (ce qui est déjà suffisant pour parler de souffrance et ne pas justifier que cette dernière soit infligée sous des prétextes fallacieux). Oui, un cochon peut éprouver de la détresse ou de la joie, oui les rats sont capable d'empathie, oui les vaches aiment tendrement leurs veaux...


Alors je vais détailler pour bien qu'on se comprenne mutuellement, et comme souvent je le ferai avec du concret ça évite les malentendus puisque je parlais des dérives possibles :wink:

1- J'ai eu en main un tract il y a bien longtemps (c'était il y a 20 ans ou plus, pour dire.... en marge d'une manif pro-animale) qui comparait les abattoirs à Auschwitz et aux 6 millions de juifs exterminés,
2 - Des anathèmes sur des populations carnivores (le plus souvent nomades, et condamnées à un unique régime carnivore + laitage), le contenu d'un anti-spécisme culpabilisant sur des données matérielles/naturelles contraignante d'une population ne prête pas à l'adhésion.
3 - D'accord pour ta description du système nerveux des mammifères. D'ailleurs qui te dit que j'en mange ? :mrgreen:

Voilà les dérives dont je parlais (et il y en a d'autres), et qui n'est pas une condamnation du végétarisme, bien que Koala voulait peut être évoqué plus le véganisme etc.
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Messagede Nyark nyark » 17 Nov 2012, 20:58

Plus particulièrement sur le fait de manger ou pas de la viande (et non pas sur le veganisme en général) :
Image
Bidoche, l’industrie de la viande menace le monde - Fabrice Nicolino - éd. Les Liens qui Libèrent - 19,95€ - 385p.
Une enquête façon thriller de Fabrice Nicolino sur les conséquences écologiques de la consommation mondialisée de viande
Quand vous aurez lu « Bidoche », vous ne mangerez plus de viande comme avant. Malgré le sous-titre « L’industrie de la viande menace le monde » et la dédicace « à tous les animaux morts sans avoir vécu », il ne faut pas voir en Fabrice Nicolino, journaliste spécialisé depuis plus de vingt ans dans les questions d’écologie, un végétarien, un « terroriste » du bien-être animal... Cet homme-là prétend savoir « ce que manger veut dire » et garde la nostalgie du roast-beef du dimanche midi de son enfance.

Simplement, sa longue enquête, faite de compilation d’études notamment américaines, d’enquêtes sur le terrain, notamment en Amérique latine, et de rencontres avec des acteurs de terrain, lobbyistes patentés et éleveurs, lui a ouvert les yeux :
« Derrière une côte de bœuf, j’ai fini par voir un bœuf »

Son livre, rédigé parfois à la façon d’un thriller, rentre dans les histoires des grandes firmes qui mondialisent le marché, des généticiens qui sélectionnent les espèces, et décrypte nos propres délires, comme cette émission télévisée intitulée « Sauver le bœuf » datée de 1970 archivée sur le site de l’Ina.
Le problème a beau ne pas dater d’hier, il s’aggrave. Car quand les Chinois voudront manger autant de viande que nous, où trouverons-nous les terres pour nourrir tous ces animaux qu’in fine nous mangerons ? Comme l’explique Fabrice Nicolino :

« Pour fabriquer une protéine animale il faut six à sept protéines d’origine végétale, car le rendement énergétique d’un animal est très faible. S’il faut toujours plus de céréales pour nourrir les animaux, ce sera au détriment des humains alors qu’un milliard de personnes ne se nourrissent déjà pas à leur faim. »

On ignore trop que l’industrialisation de la chaine alimentaire, au nom de l’eugénisme, fait disparaître des races entières d’animaux, mais surtout détruit les forêts. Ainsi pour le soja. L’auteur nous livre cette donnée saisissante : pour satisfaire la consommation en viande de chaque Français, il faut 659 mètres carrés de soja, généralement en Amérique latine.
Son livre est truffé de chiffres tous aussi effrayants que réels :

99,5% de la viande consommée en France provient de systèmes industriels

Un Français mange en moyenne 92 kilos de viande par an


Plus d’un milliard d’animaux domestiques sont tués en France chaque année

Des élevages américains peuvent compter 150 000 volailles, des porcheries de 5 000 à 10 000 têtes

18% des gaz à effet de serre d’origine anthropique dans le monde sont dus à l’élevage

Face à cette destruction déjà avancée de la planète, que faire si ce n’est arrêter de consommer des poulets hors sol et du porc breton tout en se berçant de l’illusion que nous sommes un pays qui aime ses paysans, une fois par an lors de la grand messe du salon de la porte de Versailles ? Voici ce que l’auteur suggère :

Ainsi, nous n’aurions donc rien appris de la maladie de la vache folle, du veau aux hormones, et de tous les scandales comme les algues vertes dues à l’épandage de lisier en Bretagne... Apparemment non !

Fabrice Nicolino défend l’idée que la pandémie de grippe A, appelée « porcine » jusqu’à ce que les éleveurs ne crient au loup, est une résultante directe de ce système industriel.

Source : http://www.rue89.com/2009/10/01/bidoche ... -la-viande

POURQUOI J’AI VOULU CE LIVRE
Je suis né pour ma part dans le sous-prolétariat urbain de la banlieue parisienne. Ce n’est pas un lieu rieur. Ce ne fut pas un temps calme. Il m’arriva plus d’une fois de rêver meilleur destin. Mais qui choisit ? Il reste que, dans les meilleures années de cette époque engloutie à jamais, ma mère préparait le dimanche midi un roast-beef, un rosbif farci à l’ail qui déclenchait chez nous tous, les enfants de cette pauvre nichée, une émeute de papilles.

Un repas peut-il rendre heureux ? Oui. Un morceau de viande peut-il faire croire, le temps d’une tablée familiale, que tout va bien, que tout va mieux ? Oui. J’ai mangé beaucoup de viande. J’ai pris un grand plaisir à mastiquer, à partager avec les miens ce qui était davantage qu’un mets. Je suis mieux placé que d’autres pour comprendre que manger de la viande est un acte social majeur. Un comportement. Une manière de se situer par rapport au passé maudit de l’humanité, et de défier le sort promis par l’avenir.

Je crois savoir ce que manger veut dire. Mais je dois ajouter que, chemin faisant, j’ai changé d’avis et de goût. Modifier ses habitudes est l’une des vraies grandes libertés qui nous sont laissées. Je l’ai fait. Derrière la viande, peu à peu, les morceaux, hauts et bas, se sont reformés, comme dans les dessins animés de mon enfance, qui ignorent tout de la logique triviale de la vie ordinaire.

Derrière une côte de bœuf, j’ai fini par voir un bœuf. Derrière un gigot, un agneau. Derrière un jambon, un cochon. On peut parler d’un choc, immense et lent. L’histoire que je vais vous raconter n’est pas simple, et j’en suis le premier désolé. Elle peut d’autant plus paraître compliquée qu’elle l’est en réalité. Mais ce n’était pas une raison pour faire un livre pesant. Celui-ci ne devrait pas l’être. On y verra beaucoup d’hommes en action, prenant en notre nom des décisions plus ou moins réfléchies. Avec des conséquences majeures que la plupart ignorent.

Cela explique les tours, détours, ruses et contorsions d’une affaire profonde, qui nous concerne tous. Ce livre sur la viande commande du temps, et de la réflexion. Peut-être est-ce une mauvaise idée de le signaler d’entrée, à l’heure d’Internet et du zapping tous azimuts. Mais c’est ainsi. Au moins ne serez-vous pas trompé sur la marchandise. Il reste que cet ouvrage peut aussi se lire pour ce qu’il est : une formidable aventure aux conséquences inouïes. Où rien n’était inévitable. Où tout aurait dû être pesé. Ou tout aurait pu être contrebalancé. Une histoire pleine de bruit et de fureur, emplie jusqu’à déborder de qualités qui sont souvent de pénibles défauts. Laissez-vous porter par cette vague venue des temps les plus anciens, et posez-vous les bonnes questions, qui vous rendront fiers d’être des humains dignes du mot.

Comment des animaux aussi sacrés que le taureau Hap de la plus haute Antiquité sont-ils devenus des morceaux, des choses, des marchandises ? Pourquoi des techniciens inventent-ils chaque jour, en notre nom, de nouvelles méthodes pour « fabriquer » de la « matière » à partir d’êtres vivants et sensibles ? Pourquoi leurs laboratoires sont-il aussi anonymes que secrets ? Pourquoi l’industrie de la bidoche est-elle dotée d’une puissance qui cloue le bec de ses rares critiques ? À la suite de quelle rupture mentale a-t-on accepté la barbarie de l’élevage industriel ? Pour quelle raison folle laisse-t-on la consommation effrénée de ce produit plein d’antibiotiques et d’hormones menacer la santé humaine, détruire les forêts tropicales, aggraver dans des proportions étonnantes la si grave crise climatique en cours ?

Qui est responsable ? Et y a-t-il des coupables ? La réponse n’a rien d’évident, mais elle existe, dans les deux cas. Ce livre vous convie à une plongée dont vous ne sortirez pas indemne. À la condition de le lire pour de vrai, vous ferez ensuite partie d’une tribu en expansion, mais qui demeure on ne peut plus minoritaire. La tribu de ceux qui savent. Et peut-être même rejoindrez-vous celle qui ne veut plus. A-t-on le droit de se révolter ? On en a en tout cas le devoir.

Je mange encore de la viande. De moins en moins, et désormais si peu que j’entrevois le moment où je cesserai peut-être de le faire. Je ne suis pas un exemple. Je suis exactement comme vous. J’espère en tout cas que nous nous ressemblons assez pour que le dialogue commence. Mais avant cela, il fallait vous faire découvrir le tumulte des relations que nous entretenons avec notre sainte bidoche. Si ce livre devait servir à quelque chose, il me plairait qu’il permette à ses lecteurs de se demander ce qu’ils mangent. Et pourquoi. Et comment.


Source : http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=656
La religion est la forme la plus achevée du mépris (Raoul Vaneigem)
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Re: Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*

Messagede altersocial » 18 Nov 2012, 02:18

Intéressant NyarkNyark. Un article à peu près semblable dans Rouge&Vert n°351, page 8.

courant alternatif a écrit:Pourtant, il n’est pas difficile de pointer que ses attaquant-e-s « petits Blancs » européens et citadins ont du mal à regarder le monde autrement qu’à travers leur propre culture et méconnaissent tant la nature que les luttes sociales. Ils-elles se sont apparemment revendiqué-e-s de l’Animal Liberation Front – à savoir notamment Walter Bond, lequel est ProLife entre autres choses –, et l’épisode suisse donne un petit aperçu des dérives dans lesquelles le veganisme peut tomber, sans parler d’un ethnocentrisme, voire d’un racisme, conduisant à condamner des peuples qui mangent de la viande depuis des millénaires et survivent grâce à cela tout en respectant la nature, comme les Inuits.


Merci Piérô car c'était le genre de dérives dont je parlais justement en page 1 sans jamais avoir lu cet article qui cible bien la sociologie de certains courants déconnectés.
Ceci dit je n'ai toujours pas de réponse pour le livre que je citais sans doute personne ne l'a lu :wink:
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Re: Ressources, échange, pistes de réflexions sur le végéta*

Messagede Nyark nyark » 18 Nov 2012, 02:31

Ceci dit je n'ai toujours pas de réponse pour le livre que je citais sans doute personne ne l'a lu :wink:

Non, pas lu : comme la réédition est toute récente, je vais essayer de le faire acheter par ma bibliothèque (tant qu'à faire, plus il y en a qui le lisent, mieux ça vaut et, non, je ne suis pas prosélyte).
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