J'ai trouvé ce débat intéressant, et le fait même qu'il ait pu avoir lieu est déjà une bonne chose. Il y a quinze/vingt ans cela aurait été absolument impossible/interdit à cause des dogmes qui empoisonnent le mouvement libertaire.
En soi, ce n'est pas idiot. Depuis des décennies, le problème des anarchistes c'est leur invisibilité politique. Obliger l'Etat à te financer pour 800 000 euros de matériel de propagande et à te garantir un accès aux médias c'est tentant faut avouer.
Tant qu'à faire, autant même présenter plusieurs candidats pour multiplier le "retour sur investissement". Après tout, les trostskistes ont toujours au moins 3 candidats, alors 10 candidats anarchistes ça aurait de la gueule non ?
Je passe rapidement sur les questions de faisabilité. Oui, les 500 signatures sont en principe atteignables avec un peu de boulot. Bien sûr, si ça ne marche pas, cela aura été du temps militant investi en pure perte... Oui, il faut une organisation derrière et pas uniquement 5 pekins qui envoient des courriers. Mais cela ne peut pas être je pense l'une des orgas actuelles, sinon toutes les autres vont lui tomber dessus et ce sera encore une perte de temps en polémiques stériles. Un comité de campagne donc, à caractère temporaire.
Est-ce contraire maintenant aux "principes" anarchistes ?
Désolé, mais je vois pas en quoi. Si la démarche est claire, utiliser une tribune aux frais de la princesse (oops de l'Etat), si la campagne est en plus axée anti-parlementarisme et promotion d'une alternative démocratique, je vote pour
Les anars prétendent se désintéresser du fonctionnement des institutions bourgeoises, de l'électoralisme, du parlementarisme, et pourtant que de temps perdu par certaines orgas en campagnes rituelles pour l'abstention !
Si les élections sont sans importance, pourquoi est-ce une telle obsession chez les anars ? Ignorons les tout simplement au lieu de perdre du temps à dénigrer le vote, les élections et à attaquer tel ou tel parce qu'il participe ou tente de participer à cette parodie de démocratie. Et si jamais un anar se présente à la présidentielle, ignorons le tout autant et vaquons à nos occupations au lieu de lui sauter à la gorge parce que "les élections c'est le mal!"