Zak Blayde a écrit:
Ce qui me débecte c'est que pour rendre agréable notre vie on est obligés de trouver des compensations, des consolations... C'est comme ne pas être chez soi et de n'avoir d'autre choix que s'acclimater.
Tout à fait.
L'argent n'est qu'un anesthésiant au malheur.
Quand tu en as pas tu es tellement rivé sur le fait d'en avoir pour au moins fonctionner que le reste passe après.
Mais quand tu réussis à en avoir suffisamment pour fonctionner correctement, tu t'aperçois que le but n'était pas là, qu'il s'agit d'un pis-aller qui aide seulement à masquer les vrais problèmes que tu subis forcément et qui t'entourent.
Dans ce contexte, avoir de l'argent c'est mieux que de crever la dalle certes mais ça ne règle en aucun cas les problèmes de fond.
C'est pour ça que je pense, et ça en choque parfois certain-e-s, que même ceux-celles qui ont accès aux richesses matérielles de cette société ne sont pas pour autant heureux-ses, qu'ils-elles sont juste anesthésié-e-s.
D'ailleurs un bon nombre d'entre eux-elles utilisent des produits directement anesthésiants comme la cocaïne ou d'autres substances de ce type.
Il y a aussi ceux qui utilisent le pouvoir que donne l'argent pour satisfaire une fonction perverse et primaire de la personnalité afin de compenser ce que l'argent ne peut pas apporter.
Mais au fond même ces "privilégié-e-s" ont aussi un intérêt à ce que ce système change.
L'essentiel de ce qui nous rend heureux-ses durablement se situe dans la possibilité d'avoir une activité créatrice et épanouissante, pour certains -mais pas forcément pour tous- de se sentir utile à quelque chose ou aux autres et, enfin avoir des échanges sociaux et des relations humaines harmonieuses que ce soit la simple coopération, l'amitié ou l'amour.
Tout ceci n'est pas possible, ou si peu, dans le système dans lequel nous vivons parce qu'il est injuste à sa base et fonctionne sur l'exploitation des uns sur les autres. Il y a un déséquilibre à réajuster et il s'agit bel et bien de changer tout, fondamentalement, radicalement.
Le blues de l'anarchiste se situe pour moi dans ce décalage entre la conscience de cet état de chose et le fait que ça n'arrive pas pour le moment.
Il y a aussi toutes ces résistances de ceux et celles qui ne peuvent pas même imaginer que cela puisse arriver un jour parce que selon l'expression consacrée :
"ça n'a jamais marché donc comment veux-tu que ça marche ?"Heureusement, il y en a aussi et de plus en plus qui pensent, plus ou moins clairement, que nous avons tout à gagner à passer à autre chose que finalement nous sommes les propres acteurs de ce que nous vivons et, que l'avenir sera ce que nous en ferons.