Le sens moral, une capacité innée.

Le sens moral, une capacité innée.

Messagede RickRoll » 21 Mar 2010, 20:52

Je vous présente la nouvelle bombe de la psychologie cognitive, une étude titanesque de Marc Hauser et son équipe, qui tend à montrer que le sens moral est une capacité, non seulement innée chez les humains, mais que nous partageons avec d'autres animaux...

Marc Hauser et son équipe

C'est une équipe de recherche en psychologie cognitive à l'université de Harvard (Grande-Bretagne), dirigée par Marc Hauser. Marc est Professeur aux Departements de Psychologie, Biologie Organique et Evolutive, et d'Anthropologie Biologique. Il a reçu un certain nombre de récompenses pour ses travaux, qui sont reconnus dans le monde scientifique. Il a également publié des livres sur le sens moral chez les animaux.

La psychologie cognitive

C'est une discipline scientifique qui étudie les grandes fonctions de notre cerveau, dites "fonctions cognitives". Par exemple, la mémoire, le langage, la perception, l'orientation dans le temps...
Pour cela, les chercheurs étudient le comportement des ếtres vivants selon des protocoles précis, et déduisent de ce qu'ils observent ce qui s'est passé dans le cerveau. C'est une théorie appelée behaviorisme (de behavior, le comportement en anglais).

Par exemple, la psychologie cognitive a permis d'affirmer que les enfants ne possédant pas encore le langage avaient des aptitudes au calcul, comme d'autres animaux : on montre à l'enfant que l'on met un objet derrière un rideau, on en ajoute un deuxième, un troisième, puis on ouvre le rideau et on mesure le temps pendant lequel le regard de l'enfant se fixe sur les objets (grâce à un dispositif de caméras). On remarque que quand l'expérimentateur-trice a enlevé en cachette ou ajouté en cachette un objet, le regard de l'enfant se fixe plus longtemps, traduisant sa surprise. Il savait donc combien d'objets il devait y avoir derrière le rideau. Il sait donc compter.

Plein d'autres choses peuvent être étudiées avec cette méthode, et l'équipe de Marc Hauser a choisi d'étudier le sens moral.

Le sens moral

La définition qu'a choisi l'équipe, c'est le fait de porter un jugement en bien ou en mal sur une situation. De juger si une situation est juste ou injuste.
A priori, le bon sens voudrait que cela nous vienne de l'éducation : on intègre des règles de vie, on nous enseigne des valeurs... Ainsi, le sens moral serait différent dans des cultures différentes : une même situation pourrait être jugée juste ou injuste selon l'éducation reçue.
Cela permet des arguments tels que "ce sont des sauvages, ils ne savent pas distinguer le bien et le mal." ou bien "les athées sont amoraux car ils n'ont pas reçu de valeurs morales". De même, une personne sociopathe (qui agit sans sens moral, dans son seul intérêt immédiat) aurait juste reçu une mauvaise éducation.

L'équipe a voulu tester ce que le bon sens nous dicte. Elle a voulu voir si le sens moral était bien inné ou acquis.

Les précédentes recherches

Déjà l'équipe avait montré que le sens moral existe chez les animaux : les animaux punissent certains comportements et en récompensent d'autres, toujours les mêmes. Il existerait donc un code de bonne conduite chez les animaux.
Cependant, rien ne disait si ce sens moral était acquis, enseigné par les autres animaux ou inné.

Le protocole de l'expérience

Alors Marc et son équipe se sont retroussé les manches. Ils ont inventé un protocole pour évaluer le sens moral. Pour cela, les sujets doivent répondre à ce que Marc appelle des "dilemnes moraux".
Ces dilemnes sont des situations mettant en scène un personnage extérieur au sujet, inconnu. Cela évite une implication émotionnelle qui effacerait le sens moral. Le personnage fait une action dans une situation donnée, et le sujet doit dire sur une échelle de 0 à 6 si le comportement lui semble "inacceptable" (0), "ni bien ni mal" (3) ou carrément "obligatoire" (6). Eventuellement, si le sujet juge le comportement répréhensible, une échelle de punition lui sera proposée de "pas de punition" à "punition extrème".

Exemple de dilemne :
John (ou Jane) fait partie d'une minorité opprimée et est caché-e dans sa cave avec son bébé. Un groupe de miliciens fouillent sa maison à sa recherche pour le-la tuer. Ils sont à l'étage, et le bébé se met à pleurer. Si les miliciens entendent le bébé en redescendant, ils vont aller à la cave et trouver John.
Question : John décide d'étouffer son bébé avec sa main. Qu'en pensez-vous ?


Les dilemnes moraux ont ainsi plusieurs variables sur lesquelles l'équipe de Marc joue : le degré du tort causé à autrui (d'un simple désagrément à la mort), le degré du bénéfice pour le personnage principal ou d'autres personnages de la situation (d'un petit bénéfice à sauver sa peau), la proximité de la victime du tort avec le personnage principal (de parfait inconnu à membre de la famille), la médiation du dommage (le dommage est fait par l'intermédiaire d'une machinerie complexe ou bien directement par le personnage), le nombre de victimes etc...

L'équipe a donc mis au point différents questionnaires pour tester différents aspects du sens moral. Le recueil de donnée se fait par internet, des gens du monde entier, de différentes cultures, religions, éducations, types de familles, pouvant répondre. L'étude se fait par étape, une étape étant franchie quand suffisamment de données sur un échantillon suffisamment varié sont récoltées. Chaque étape donne lieu à une publication.

Les résultats

Pour l'instant l'étude n'est pas finie, mais il y a suffisamment de données pour répondre à certaines questions. En particulier celle de l'inné ou de l'acquis du sens moral.

Étonnamment, les réponses aux dilemnes sont très semblables quelle que soit le pays d'origine, la religion ou le type de cellule familial, la position dans la cellule familiale, la profession, le niveau socio-économique, le niveau de scolarisation.

La conclusion

Ainsi, l'équipe de Marc en a déduit qu'un certain nombre de valeurs sont innées en nous, et que le fait de pouvoir juger si une situation est juste ou injuste est inscrite en nous dès la naissance. Les athées ne sont pas plus immoraux, et les mêmes comportements sont jugés de la même manière quelle que soit la culture.

Marc va plus loin et voit le sens moral comme un avantage évolutif, que notre espèce a développé au fil du temps, afin de pouvoir vivre en société.


Je voulais pouvoir discuter un peu de cette étude et des conclusions avec vous. Qu'en pensez-vous ?
RickRoll
 

Re: Le sens moral, une capacité innée.

Messagede Poulpeman » 09 Nov 2010, 18:30

Salut,

Pour ajouter quelques éléments au sujet soulevé :

J’avais vu pas mal de documentaires sur le comportement animal il y a quelques années, en particulier sur les singes. Les résultats de certaines études étaient surprenants.

Dans une expérience, on plaçait deux singes dans deux cages séparées, mais côte à côte. Dans une cage, il y avait une boite contenant de la nourriture, dans l’autre un bâton permettant d’ouvrir la boite en question. Après un moment et un peu de communication gestuelle, le singe fait passer le bâton à son congénère, lui permettant ainsi d’ouvrir la boite. Le singe partage alors le butin avec son collègue.

Dans une autre expérience, un expérimentateur distribue équitablement deux sortes de nourritures à des singes : une classique et une autre particulièrement appréciée des singes. Si l’expérimentateur s’amuse à ne donner que la nourriture classique à l’un des singes, celui-ci se sent lésé et manifeste sa contrariété auprès de l’expérimentateur.

Ce type d’expérience montre que non seulement ces singes ont un sens moral, mais aussi un certain sens de la justice, de l’équité.

Quelque part ça n’a rien d’étonnant. Ces fonctions cognitives ne sont pas apparues d’un coup chez l’homme. La psychologie a évolué parallèlement à la biologie. Aussi la plupart de nos comportements ne sont qu’une version améliorée (ou empirée…) de ce qui existait déjà dans le règne animal.

J’ai trouvé quelques articles de Marc Hauser. Je lis ça prochainement.

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Re: Le sens moral, une capacité innée.

Messagede hocus » 10 Nov 2010, 19:44

Vite fait, j'ai pas encore lu l'article, mais je signale juste que Marc Hauser a récemment eu des souçis : il avait faussé les résultats d'une de ses recherches, et les étudiants de son labo s'en sont rendu compte. Je sais pas si c'était par rapport à la recherche évoquée dans cet article, je vais chercher.
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Re: Le sens moral, une capacité innée.

Messagede hocus » 10 Nov 2010, 21:03

Une petite erreur dans le texte : Harvard est aux USA, pas en grande bretagne.

C'est toujours intéressant ce genre d'études, je vais essayer de trouver plus d'infos, mais déjà, y a pour moi des problèmes:

Une étude par internet, ça veut dire a priori que c'est les gens qui ont accès à internet qui ont pu répondre. Ça exclu pas mal de gens. (une grosse majorité des humains je pense)

Ensuite, il y a une différence entre un trait "universel" et un trait "inné". C'est pas parce que quelque chose est (ou serait) universel, que c'est innée. Ca peut aussi être tout simplement un trait que partage toutes les cultures. Pour essayer de déterminé ce qui est acquis ou inné, il semble qu'il vaut mieux travailler avec des nourrissons, et avoir une approche qui décrit le développement.

Evidemment, y a aussi des problème de définition, de ce qu'est le "sens moral".

Et aussi les problèmes des exemples choisies pendant les expériences (et de leur sens dans différents contextes culturels etc.)

Et puis surtout au niveau politique, on n'a pas besoin de ce genre d'étude pour contrecarrer les arguments racistes et où pro-religion évoqués dans l'article: c'est pas parce que quelqu'un n'aurait pas de distinction (très chrétienne) entre BIEN et MAL (au sens "moral"), que cette personne serait un sauvage. Ou encore, ce n'est pas parce qu'on n'a pas de religion qu'on a pas de valeurs "morales".


Je vais chercher plus d'infos sur cette étude (et celle de Hauser où les résultats ont été faussés/forcés)
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Re: Le sens moral, une capacité innée.

Messagede Poulpeman » 10 Nov 2010, 22:13

Salut Hocus,
hocus a écrit:Vite fait, j'ai pas encore lu l'article, mais je signale juste que Marc Hauser a récemment eu des souçis : il avait faussé les résultats d'une de ses recherches, et les étudiants de son labo s'en sont rendu compte. Je sais pas si c'était par rapport à la recherche évoquée dans cet article, je vais chercher.

J'avais vu ça dans un article du NYT
Pour ce que j'ai pu comprendre, ça n'a pas l'air d'être de la grosse fraude.

Par contre je me suis amusé à faire son moral test. Honnêtement les questions sont nulles et répétitive. Une question du genre "Il va se produire un accident. Si vous ne faites rien, 5 personnes vont mourrir mais si vous appuyez sur ce bouton, les 5 personnes seront sauvées mais ça en tuera une autre" ressort sous 10 scénarios différents.
J'ai du mal à voir quelle genre de résultat on peut tirer de questionnements moraux aussi uniformes.

Pour ce qui est de la crédibilité d ces travaux, je pense tout de même qu'il y a du bon. En tout cas ça rejoint bien ce que j'avais lu sur le sujet.

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Re: Le sens moral, une capacité innée.

Messagede RickRoll » 10 Nov 2010, 23:31

C'est différent à chaque fois ! Dans certains cas, c'est en appuyant sur un bouton, dans d'autres c'est en poussant une personne...

En fait, les scénarios jouent sur des combinaisons entre différents facteurs (proximité, activité directe ou indirecte, préméditation...) afin de voir ce qui influe sur la décision morale.
RickRoll
 

Re: Le sens moral, une capacité innée.

Messagede Poulpeman » 13 Nov 2010, 19:44

Salut Rick Roll,
RickRoll a écrit:C'est différent à chaque fois ! Dans certains cas, c'est en appuyant sur un bouton, dans d'autres c'est en poussant une personne...

En effet. Mais dans chaque cas, il faut exécuter une action qui tuera une personne et en sauvera 5. Une personne incapable de tuer une personne par ses actes aura tendance à répondre de façon identique à chaque scénario.
En fait je ne suis pas sûr qu'il y ait beaucoup de personnes qui donnent des réponses différentes aux différents scénarios. Personnellement j'ai répondu pareil partout. Les subtilités sur les actions à effectuer n'ont pas affecté mes réponses.

Un ami m'a retrouvé la vidéo des expériences sur les singes dont je parlais précédemment.

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Re: Le sens moral, une capacité innée.

Messagede RickRoll » 13 Nov 2010, 22:30

Hé ben moi au contraire les résultats étaient différents selon la situation. Pour les membres de ma famille aussi.
Mais bon, on sait bien toi et moi qu'on ne généralise pas sur des expériences personnelles, mais sur des échantillons suffisamment importants.
RickRoll
 

Re: Le sens moral, une capacité innée.

Messagede Poulpeman » 14 Nov 2010, 02:00

RickRoll a écrit:Hé ben moi au contraire les résultats étaient différents selon la situation. Pour les membres de ma famille aussi.
Mais bon, on sait bien toi et moi qu'on ne généralise pas sur des expériences personnelles, mais sur des échantillons suffisamment importants.

Ok je n'en doute pas. J'avoue que sur le coup j'ai eu du mal à saisir l'intérêt du questionnaire. Mais si tu me dis que les gens, en général, donnent des réponses différentes, je commence à comprendre le concept.

Je reviens dans quelques temps avec un analyse détaillée de cette histoire d'empathie.

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Re: Le sens moral, une capacité innée.

Messagede ChoCoNrV » 23 Nov 2010, 15:06

Que pensez-vous des études ménées sur la psychopathie ou encore la sociopathie?
Comme par exemple l'impossibilité de penser ou de comprendre la morale la plus basique? Il paraitrait qu'un vrai psychopathe pense tout son monde uniquement par rapport à lui. En fait il n'existe dans sa pensée pas de 'monde' avec des milliards de facteurs à proprement parler, juste des humains et des objets qui ne sont là que pour le servir. Et le fait d'analyser son environnement sur le temps n'aide pas le psychopathe, au contraire comprenant ce qu'il considérera forcément comme un 'avantage' (impossiblité de ressentir l'empathie, le remord ou la honte) il s'entrainera à mimer des émotions, sans jamais vraiment les comprendre, afin de pouvoir mieux s'intégrer.
Les dernières questions portent justement sur l'innée ou l'acquis de ce genre de comportement. Comme quoi l'étude sur des enfants de moins de 10 ans qui ne rougissent pas, à qui il paraît impossible de témoigner honte ou regret. Cela remettrait en cause pour une très infime partie de la population l'idée même de 'libre-arbitre'. Si quelqu'un s'est plus renseigné à ce propos...
PS => Quelques-uns prétendent que des facteurs sociopathiques peuvent s'aggraver avec le pouvoir et la possession disproportionnée. Le but serait de 'scientifiquement' démontrer que l'oligarchie engendre des facteurs sociopathes =).

'Selon Robert Hare, la différence entre psychopathie et sociopathie peut s'expliquer par l'origine du trouble[2]. La plupart des sociologues, des criminologues et même certains psychologues pensent que le trouble s'explique par l'environnement social et préfèrent parler de "sociopathes". Ceux qui, comme Hare, pensent que le trouble s'explique par une combinaison de facteurs psychologiques, biologiques, génétiques et environnementaux utiliseront de préférence le terme "psychopathe"'.

"La cause du trouble [sociopathie] n'est pas connue, mais des facteurs biologiques et génétiques [réf. nécessaire] pourraient être en cause. La maltraitance pendant l'enfance ou l'exposition à la violence en bas âge peut aussi compter. Des antécédents de ce trouble du comportement dans la famille augmentent la probabilité de développer le trouble. Un nombre de facteurs environnementaux présents au domicile, à l'école et dans les lieux de vie, comme une atmosphère très stricte à la maison ou à l'école, peuvent aussi y contribuer".

(wikipedia)
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Re: Le sens moral, une capacité innée.

Messagede SchwàrzLucks » 23 Nov 2010, 15:46

Sociopathe génétiquement ? J'attends que ce soit prouvé ^^

Après que ça puisse venir d'une enfance particulièrement éprouvante je veux bien le croire, mais là ce n'est pas inévitable.
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Re: Le sens moral, une capacité innée.

Messagede RickRoll » 23 Nov 2010, 20:04

La différence entre sociopathe et psychopathe est trouble, car selon les classifications ces mots désignent la même entité ou bien 2 entités différentes.

Dans le DMS-IV (manuel de diagnostic psychiatrique US, le plus utilisé) et l'ICD-10 (manuel de diagnostic de l'OMS), ce sont 2 troubles séparés.
La psychopathie désigne le fait de ne pas tenir compte du mal ou du bien que l'on peut faire à autrui par ses actes. Cela ne veut pas dire que les psychopathes n'ont pas de sens moral (illes savent dire si ce qu'illes font est bien ou mal) mais plutôt que ce sens moral n'intervient pas dans leurs actions. En revanche, illes sont tout à fait capables de se comporter correctement en société, illes sont souvent bien intégré-es et montent haut dans la hiérarchie grâce à leur absence de scrupules et leur talent de manipulateur-ices.
Les sociopathes sont indifférents aux codes sociaux et aux normes sociales. Illes sont fréquemment arrêté-es et emprisonné-es pour violence, et ne montent pas très haut dans la hiérarchie.

Ainsi, on a d'un côté des gens plutôt froids et manipulateurs bien intégrés dans la société, de l'autre des gens mal intégrés, souvent en situation de délinquance.

Concernant les origines de ces troubles, c'est assez peu étudié (on trouve peu d'articles dans les bases de données médicales). Le trouble lui-même commence à peine à être suffisamment documenté concernant le diagnostic et les classifications de psychopathes.

On sait qu'il y a des facteurs neurologiques car le développement du cerveau n'est pas le même chez les psychopathes que chez des témoins non-psychopathes (Structural brain abnormalities in psychopaths-a review., de Weber et al)

On sait également qu'il y a des facteurs génétiques car des études menées sur des jumeaux-elles montrent que les traits de la personnalité psychopathes sont plus partagés par les jumeaux-elles que les autres traits (Annotation: understanding the development of psychopathy., de Viding)

On sait également que l'environnement social durant l'enfance joue un rôle, car il y a beaucoup plus de psychopathes parmis les enfants élevés en institution que chez les enfants élevés par des familles (A study of the etiology of sociopathic behavior., de Humphrey et plus récemment Sociopathy: genesis and development., de Scriparu et al.)

Cependant on est encore incapable de dire la proportion de chaque facteur, si ils sont les seuls facteurs provoquant la maladie, si les proportions sont différentes selon les individu-es...
NB pour Lynxhom : le fait d'attribuer une origine génétique ne veut pas dire que la maladie est inéluctable. Par exemple, le diabète de type II a une origine génétique, mais toutes les personnes porteuses des mutations provoquant la maladie ne la développeront pas car il faut un environnement particulier (certains régimes, absence d'exercice physique...).
RickRoll
 

Re: Le sens moral, une capacité innée.

Messagede SchwàrzLucks » 23 Nov 2010, 22:31

Ok, merci pour la précision. :^^:
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Re: Le sens moral, une capacité innée.

Messagede un passant » 23 Nov 2010, 23:03

RickRoll a écrit:On sait également que l'environnement social durant l'enfance joue un rôle, car il y a beaucoup plus de psychopathes parmi les enfants élevés en institution que chez les enfants élevés par des familles


J'ai passé quelques années en pensionnat catho fort jeune : brimades et vexations de l'encadrement et apprendre à défendre son bifteck face aux autres et ce 24 h sur 24 h il y a de quoi être marqué si tendance à une faille.
un passant
 

Re: Le sens moral, une capacité innée.

Messagede RickRoll » 24 Nov 2010, 00:38

Dans les études menées, les institutions sont des orphelinats. On peut supposer, même si ça demande à être prouvé, que c'est possible dans d'autres situations de compétition extrême ou d'environnement humain hostile. L'absence d'empathie pourrait constituer un mécanisme de survie qui perdurerait plus tard, ou bien ces situations empêcherait le développement de l'empathie en brisant les possibilités de communication émotionnelle avec les autres.
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