Psycho: "Blues militants"

[chaperon rouge]

J'aimerais bien savoir quelque chose

Est-ce que vous aussi vivez des espèces de blues militants? Je veux dire des profonds doutes anxiogènes sur l'apport de ce que vous faisez au quotidien et de vos projets et implications.

Connaissez-vous des trucs pour aider?

[RickRoll]

Pas encore, mais ça peut venir.

Prendre une pause, et se mettre un peu en retrait pour mieux repartir, s'occuper un peu de soi.

[Phébus]

Ça arrive. Des fois c'est fondé et il faut effectivement savoir se remettre en question. Ce qui marchait hier ne marchera pas nécessairement aujourd'hui. D'autre fois ça l'est moins et les causes sont à chercher ailleurs que dans nos pratiques.

Il est sain de se remettre en question et d'avoir des doutes sur l'efficacité de ce que l'on fait. Il faut savoir examiner la cause du blues. Échec? Lassitude? Ennui? Fatigue? On peut en parler avec les camarades, les gens proches avec qui on milite.

On est pas des machines. Il faut le reconnaître. S'il faut prendre du recul, une pause, et bien soit. Par contre ce n'est qu'une solution à court terme.

Il n'y a évidemment pas de recette pour la longévité. Personnellement, je crois qu'il faut pouvoir trouver son centre d'équilibre. Différent pour chacun de nous. Il est important de continuer d'avoir du plaisir à ce qu'on fait. Ne pas perdre de vue ce pour quoi on le fait, qu'est-ce qui nous a poussé à le faire et retrouver nos motivations profondes. Je crois sincèrement que, pour durer, la militance doit être intégrée à la vie quotidienne. Si ça devient une corvée, si ça prend toute la place, alors c'est intenable. Il faut être capable de trouver ses limites et les respecter pour rester dans une zone de (relatif) confort. On est pas là pour se faire chier. Il faut aussi ne pas avoir que ça dans la vie... Sinon c'est moche!

Je me rends compte que c'est à la limite psychologisant mon affaire. Dans un autre ordre d'idée, il est important de pouvoir évaluer périodiquement ce que l'on fait. Tirer des bilans. Corriger le tir.

[kaliméro]

Merci de ton poste, je vais pouvoir m’exprimer et dire ce que je pense!
Oui j’ai des doute,
Le problème c’est qu’un libertaire est souvent tout seul, car il prend le temps de réfléchir sur la complexité de notre société.
Le monde dans le lequel nous somme n’est ni de gauche, ni de droite, ni du centre, il se divise en camps et en groupe et chaque groupe à des intérêt à défendre!
C’est qui rend impossible la solidarité entre les hommes car au final ils ne pensent pas tous la même chose.

Le libertaire est seul face à une société qui divise pour régné, donc il est normal de ressentir des doute anxiogène.
On se s’en seule on cherche à savoir si nos idées sont bonne au mauvaise, ou si on est dans l’erreur!
On se pose des question, comme c’elle ci:
Suis-je dans le vrai ????
Aurais -je dut être conformiste???

Etre un insoumis est dur ça demande un gros travail sur soi, on ne nait pas rebelle ont le devient!
Vouloir le bonheurs du plus grand nombre demande du courage, de la volonté, de la culture, de l’esprit critique.
Donc oui c’est dur !!!

Mais il faut apprendre à respecter les autres, et à vivre en communauté sans envahir les autres avec nos idées!
La liberté est une conquête permanente, dés fois on ne peut pas beaucoup agir à cause du travail qui nous prend pas mal de temps.

Donc voilà!!!!

[raspoutine]

comment ne pas être frappé d'amertume quand on se dit "revolutionnaire" et que l'on ne voit aucune révolution a l'horizon !
le milieux militant est dangereux dans la mesure ou l'on peut finir dans une sorte de bulle, ou l'on croisent tellement de gens sur la même longueur d'onde, que l'on finit par oublier que l'on est rien du tout ! on ressasse des "évidences" on développe une logique propre avec ses conflit millito-militant en décalage complet avec le monde extérieur !
du coup au contact du monde non militant c'est souvent le gros coup de bambou !

[Parpalhon]

ah ben moi je vis en ce moment un bon "blues militant" assaisonné d'une dépression

Mais mon blues ne vient pas que du fait du milieu militant ... mais une partie oui ...
C'est blasant de voir des situations et des lieux se gangréner sans rien pouvoir faire ... et c'est blasant de se sentir impuissant face à des pros du jem'enfoutisme et des pros du gôchisme ... de pas vouloir choisir un camp, et du coup de presque se retrouver dans celui des "la politique ça ne me concerne pas" ...

Dans les 3/4 du temps sur pas mal de niveaux politiques je me retrouve le "cul entre deux chaises" ... le milieu occitan me semble parfois un petit microcosme égocentrique et égoïste, mais je ne suis parfois pas bien acceptée dans d'autres milieux parce que je semble appartenir à ce milieu ... le milieu militant me semble bien souvent tout autant un microcosme égocentrique et égoïste, et même arrogant ... je ne supporte pas les gens qui défendent leurs orgas coûte que coûte, les petits soldats syndiqués etc ... mais je déteste presque plus les petits "appelistes" ... Y a quelque chose de religieux chez tous ces gens là ... ils sont éclairés par quelque chose, ils détiennent la vérité, et ils sont incapables de voir au delà des leurs barrières ...
J'ai parfois l'impression de devoir justifier mes choix, mes idées .. et c'est super pénible !

Au final ma philosophie que j'ai depuis plusieurs années avec le végétarisme qui correspond à " je ne veux pas participer aux abattoirs, mais j'en ai rien à faire que d'autres le fassent, et ce n'est pas parce que quelqu'un est végétarien que je suis plus proche de lui", fini peu à peu par s'immiscer dans ma philosophie de l'anarchisme et du milieu militant ... je ne suis pas plus proche d'un type qui se revendique anar que d'un type qui se revendique vert ( dans le sens du parti) ... ce n'est pas l'étiquette politique qui rapproche ... j'ai des amis trotskistes, ML, d'autres à fond "citoyennistes", et ça m'empêche pas de les apprécier en tant qu'humains, amis, de passer de bons moments avec eux en évitant d'évoquer les sujets sensibles ...

[Roro]

Ha, le blues militant...

J'en ai eut le mois dernier, qui m'a duré une p'tite semaine. L'envie de plaquer le militantisme parce qu'au fond, la vie est plus facile, tout ça. Puis en y réfléchissant, tu sais que tu pourras jamais fermer ta gueule de toute manière. Alors à quoi bon le faire seul ?

Tu trouves un nouvel équilibre. Tu réfléchis sur tes erreurs, tu fais le bilan de ton action, de ton implication. Tu en retires le bon et tu réfléchis à comment l'améliorer. Tu en retires le mauvais et tu réfléchis à pourquoi c'est mauvais pour toi. éventuellement tu en discutes avec tes camarades, qui peuevnt pas mal t'aider à y voir plus clair.

Tu fais le point en somme.

Y a pas de mal à se retirer du jeu de temps en temps. C'est important la prise de recul.

Sinon, tu suis les conseils de Phébus, qui en sont d'excellents.

Pour être passé par là, hésites pas à me MP pour en causer, ça t'aidera peut-être.