"Les religions sont comme les vers luisants : pour briller, il leur faut de l'obscurité."
Arthur Schopenhauer
Pïérô a écrit:C'est un peu le propre des individualistes que de penser que la conscience à elle seule peut faire tomber la tyrannie, dans un cadre philosophique complètement abstrait niant des réalités qui font que ce positionnement n'est pas toujours facile à tenir face à la violence des oppresseurs, et doublé là je trouve de ce qui fleurte avec le mépris non pas pour les tyrans mais pour les esclaves. Anselme Belleguarrigue représente vraiment à mes yeux cet individualisme de forme aristocratique qui n'a pas grand chose en commun avec l'anarchisme, révolutionnaire, de lutte des classes...
Ulfo25 a écrit:"Partout où il y aura le pouvoir des uns sur les autres, il n’y aura pas de liberté mais l’oppression des uns sur les autres. C’est pourquoi le pouvoir doit être détruit."
(Leon Tolstoi)
Pïérô a écrit:Il est vrai que je replace aussi la citation dans ce qu'à pu produire Anselme Belleguarrigue, qui fait plutôt référence chez les individualistes que chez les communistes-libertaires. Et c'est pour cela que je parle de cet individualisme de forme aristocratique qui est aussi le propre de ceux qui plus tard ou encore aujourd'hui se réclament de l'individualisme. Je dis "aristocratique" car très souvent le positonnement de l'individu qui se pense super conscient au dessus du "troupeau de moutons" relève parfois d'une forme de mépris qui m'exaspère car il ne suffit pas que de cultiver son "Moi" mais il s'agit aussi de participer à construire une force collective, et dans un cadre révolutionnaire un mouvement de masse, et j'entends là de masse constituée d'individus agissant en toute conscience et exerçant un pouvoir par le bas, un contre-pouvoir (je reviens là dessus après). Je savais aussi, et je l'espérais bien, que cela ferait réagir.![]()
Je trouve que LeNouveau en sortant de l'affirmation philosophique apporte d'ailleurs un point de vue intéressant et à développer dans cette dimension d'une acceptation du phénomène, qui ne se réduit pas d'ailleurs qu'à la forme tyranique, mais est multiforme (on nous sert bien d'ailleurs la dictature de classe et l'exploitation sous une forme "démocratique"). C'est tout le problème, ou pas d'ailleurs dans une dimension ou cela peut aussi participer à lancer une réflexion, c'est que les citations en général sont courtes.
Il en est de même d'ailleurs pour celle de Leon Tolstoï, qui en lecture immédiate me plait d'avantage que celle de Belleguarrigue, mais qui de mon point de vue amène encore une approche critique. De quel "pouvoir" parle-t'il ? De quel "pouvoir" parle-t'on ?
Ce mot à plusieurs sens et en général j'oppose pouvoir par le bas à pouvoir par le haut partant du principe que la question du pouvoir au sens large est intrinsèquement lié à celui de "société" et de toute formation sociale. Les nanars individualistes m'ont toujours gavés lorsqu'ils annoncent la volonté de voir disparaitre tout pouvoir, liant cela avec l'absence chronique de tout projet de société libertaire, de tout fonctionnement collectif à autre échelle que le groupuscule politique dans lequel en général ils officient. Il y a d'ailleurs même dans cette petite dimension des interrogations pertinentes et notamment un topic en partie théorie "La tyrannie de l'absence de structure" qui amène à réfléchir sur ces questions en lien avec des pratiques : viewtopic.php?f=69&t=487
Il y a donc plusieurs formes de pouvoir, une forme que l'on se doit de contester, et qu'il faudra bien détruire, et une forme tenant de la gestion collective (autogestion) qu'il faut non seulement promouvoir, mais aussi pratiquer partout. C'est le contre-pouvoir d'aujourd'hui, et le pouvoir de demain si on change radicalement ce monde établi au profit de quelques-uns au détriment du plus grand nombre.
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